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25 novembre 2024
Culture
ALL AFRICA MUSIC AWARDS, DAKAR, CAPITALE DE LA MUSIQUE AFRICAINE DU 8 AU 11 DÉCEMBREDAKAR, CAPITALE DE LA MUSIQUE AFRICAINE DU 8 AU 11 DÉCEMBRE
Les All Africa Music Awards également appelés Afrima, grand événement annuel de remise de prix pour des acteurs du monde la musique, se préparent. La cérémonie, marquant le plus grand événement musical et culturel africain
Les All Africa Music Awards également appelés Afrima, grand événement annuel de remise de prix pour des acteurs du monde la musique, se préparent. La cérémonie, marquant le plus grand événement musical et culturel africain, avec un budget de plus de 3 milliards F CFA, est prévue du 8 au 11 décembre 2022, à Dakar. Les répétitions sont en cours pour un spectacle riche en couleurs, allant du tapis rouge, de la mode, et les prestations des artistes. À ne pas rater sur Itv.
Après le Nigeria, qui a accueilli les trois premières éditions de ces Awards au cours de la période 2014 à 2016, avant de passer le témoin au Ghana, organisateur pendant quatre années consécutives de décembre 2018 à 2021, le comité d’organisation a porté son choix sur Dakar, pour abriter la prochaine édition.
En visite à Emedia, ce mercredi 19 octobre, l’équipe d’Afrima, conduite par la productrice associée de l’événement, Victoria Nkong, a annoncé avoir rencontré les autorités sénégalaises, dont le nouveau ministre de la Culture, Aliou Sow et du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
Globalement, elle explique que l’objectif est de réunir l’Afrique en passant par la musique. Car, pendant Afrima, la capitale africaine, hôte de l’événement, reçoit plus de 500 visiteurs dont de grands artistes africains, des diplomates, des stars du cinéma, entre autres personnalités, « pour vendre notre culture. » L’enjeu principal est de « montrer le black excellence » (l’excellence noire).
Ainsi, il s’agit « de montrer au reste du monde ce que les Africains savent faire et bien faire ». Donc, « il a fallu commencer dans des pays qui ont déjà la logistique et la technique qu’il faut. Si on avait choisi un pays qui n’a pas ce qu’il faut surtout au début, on risquait de minimiser l’événement. Et, ce n’est pas cette image qu’on voulait vendre au monde. On a commencé là où l’infrastructure qu’il faut est en place. »
Après 7 ans de succès, les organisateurs veulent se tourner vers l’Afrique francophone, pour permettre à ses pays de capter les opportunités générées par l’événement. Parmi les attraits de la capitale sénégalaise réside d’abord la présidence en exercice qu’assure le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, à la tête de l’Union africaine (UA). Ensuite, « on connait le Sénégal comme le pays de la musique africaine. Vous étiez leaders avant. Actuellement, ce n’est plus ce que c’était mais cela nous intéresse de faire de Dakar le premier pays francophone » à accueillir l’événement, a-t-elle justifié. Enfin, « c’est le pays de la Teranga (hospitalité) ».
Dakar servira également de tribune pour disséquer les problèmes que rencontre le secteur dont une grande conférence sur le thème ‘’musique business’’. Précédemment, des thèmes autour du droit d’auteur, du digital et du management, vont être abordés. « On a des artistes qui nous font danser et qui connaissent un succès au niveau international mais quand ils sont malades, on organise des dons pour leur prise en charge », déplore la nigériane.
À côté du jury, le public a également son mot à dire, pour départager les artistes nominés dont 6 Sénégalais : Viviane Ndour, Wally Seck, Sidy Diop, Dip Dundu Gis, Bass Thioung et Jeeba.
15 FILMS EN COMPÉTITION POUR LE DAKART-COURT
Du 5 au 10 décembre prochain, Dakar sera la capitale du court métrage. Le top départ de la 4e édition du festival « Dakar-Court » a été donné, hier, par les organisateurs qui ont fait face à la presse à l’Institut Français de Dakar.
Du 5 au 10 décembre prochain, Dakar sera la capitale du court métrage. Le top départ de la 4e édition du festival « Dakar-Court » a été donné, hier, par les organisateurs qui ont fait face à la presse à l’Institut Français de Dakar. Une occasion de montrer les 15 films en compétition, le dévoilement de l’affiche réalisée par le graffeur Sidy Talla et de la bande annonce. Un pan du programme de cet évènement qui met en exergue le génie africain, a été aussi dévoilé.
Le Festival international « Dakar-Court » est prévu du 5 au 10 décembre. Un projet est initié par l’organisation Cinémarek piloté par le réalisateur Moly Kane et l’Institut Français du Sénégal, « Dakar-Court » va rassembler le monde du cinéma pour regarder et réfléchir sur le cinéma africain. Hormis des projections de films, il est prévu des rencontres professionnelles, des tables rondes, des Master class, etc. L’initiateur dudit évènement, le réalisateur Moly Kane, poulain d’or au Fespaco, a fait savoir que cette année, il y a un record de 48% dans le dépôt de candidatures. Parce que le comité a reçu 256 dossiers de candidatures, venus d’ici et d’ailleurs. Et au final, 15 films ont été sélectionnés pour la compétition officielle, dont 2 jeunes réalisateurs sénégalais à savoir Mandir Ndoye pour son film « Quand je serai grand » et Abdoulaye Sow pour son documentaire « Kipou ». « La remarque en Afrique de l’ouest est que nous faisons beaucoup de films, mais, malheureusement, la qualité reste à désirer, il y a du travail à faire », regrette le promoteur Moly Kane.
Les journalistes culturels en compétition
L’autre programme non moins important du festival, c’est les « Talents Dakar- Court », destiné à des jeunes apprentis réalisateurs africains. Il va recevoir 30 jeunes talents âgés de 18 à 27 ans qui viennent des ciné-clubs et de la sous-région. A la fin de la formation, ils vont trouver une séquence de film pour s’exercer. Cette année, « nous avons reçu beaucoup de candidats du Sénégal mais également de la sous-région. Sur 334 candidatures, 30 jeunes, venus du Sénégal et de la sous-région, ont été retenus pour suivre une formation de 2 semaines », renseigne le réalisateur « Serbi ou les Tissus blancs ».
Appui financier conséquent du ministère
L’autre innovation de la manifestation, c’est le « Dakar-Court critique » qui est destiné aux journalistes culturels. « Nous avons remarqué que nos journalistes culturels ont envie d’écrire ou de parler du cinéma. Mais, parfois, ils n’ont pas les outils techniques pour apporter leur point de vue », explique-t-il. Il indique que le 3e programme reste le prix du meilleur scénario, où sur les 29 dossiers déposés 4 ont été sélectionnés. Ce qui fera dire au nouveau directeur de l’Institut français de Dakar, Laurent Monite, que le festival est profondément ancré dans la culture audiovisuelle.
« On se rend compte que dans la programmation, la constitution du jury chaque édition est meilleure que la précédente. Cela veut dire qu’il y a un vrai enthousiasme, il y a un vrai terreau de créativité et surtout il y a un public » flatte-t-il. Venu représenter le ministre de la culture et la Direction de cinématographie, Mohamed El Mounir Barro le ministère de la culture va apporter un soutien institutionnel et un appui financier conséquent. Mais également une convention de partenariat sera signée entre la direction de la cinématographie et « Dakar-Court ». A noter que les membres du jury des différents programmes sont respectivement le réalisateur Mansour Sora Wade, le journaliste présentateur du Jt de la chaine Tf1, Harry Roselemack, et Mahamat Haroun Saleh franco cinéaste et ex ministre de la culture et de l’artisanat au Tchad.
«LE RAP, C’EST MON EXPERIENCE DE VIE»
Shavy, rappeuse, a eu son Bac à l’âge de 16 ans, étudiante en Bts, Langues appliquées au Tourisme, elle a eu la surprise d’être renvoyée, en plein milieu de l’année, avec une moyenne de 16
Par Ousmane SOW et Florian VIARD |
Publication 19/10/2022
Yanidou Ndiaye, de son nom d’artiste Shavy, la vingtaine, capuche sur la tête, t-shirt gris et jogging noir, renvoie une apparence sombre aux antipodes d’une personnalité lumineuse que reflète un large sourire.
Sûre d’elle, à l’aise et déterminée, la rappeuse de Grand-Dakar affiche haut et fort ses ambitions de victoire. Ambitions légitimes au vu de sa prestation : des textes riches servis par un flow redoutable, un public conquis, la rappeuse pourrait bien devenir la première femme à inscrire son nom au palmarès du Flow up. «Le Flow up, je me suis inscrite toute seule. Deux semaines après, on m’a contactée pour me dire que j’étais retenue. Déjà, je pense qu’il est normal qu’une fille puisse gagner cette 9ème édition. Les filles vont jusqu’en finale pour se faire massacrer. Cette année, je veux vraiment faire le nécessaire pour prendre le trophée. Je suis féministe, si je peux gagner la récompense, ça ferait plaisir», explique-t-elle avec enthousiasme.
Avant de poursuivre : «Les gens disent que j’écris comme un mec. C’est normal parce que j’ai l’expérience, j’ai vécu dans un ghetto, j’ai vécu plein de combats, voilà. J’ai voyagé, j’ai l’ouverture d’esprit, rien ne me choque honnêtement. Et je pense qu’il y a beaucoup de choses qui vont venir.» Shavy a eu son Bac à l’âge de 16 ans, étudiante en Bts, Langues appliquées au Tourisme, elle a eu la surprise d’être renvoyée, en plein milieu de l’année, avec une moyenne de 16. «Ça m’a foutu la rage et je me suis concentrée sur la musique», blague-t-elle en souriant.
Chanteuse depuis petite, elle habitait dans un ghetto, Grand-Dakar. «J’ai vécu 14 ans là-bas avant de venir aux Maristes avec ma famille. C’est dans le ghetto que j’ai commencé à rapper. J’étais avec des dealers. Dans mon rap, je dis des choses sales. Je dis sale mais modérément. L’idée générale, c’est qu’on est jeunes, il nous arrive de faire des choses mauvaises, immorales, mais peu importe les aléas de la vie, on continue», a-t-elle dit avant sa prestation.
Le rap qu’elle pratique traduit aujourd’hui son vécu. «Le rap, c’est mon expérience de vie. C’est le seul moyen pour moi de partager mes idées avec les gens. Je vois que quand je fais du rap, beaucoup de gens se réfèrent à moi, à mon histoire. Beaucoup de gens me suivent, m’admirent, m’adorent», dit-elle tout, en soulignant qu’aujourd’hui, le rap touche des millions de vues et que les jeunes s’y intéressent. Elle relativise. «Avant, certains dérapaient, faisaient des choses pas nettes, et le hip-hop nous remet dans le droit chemin.» Ses inspirations musicales sont le rap anglais, français et wolof. «Mais je n’ai pas d’idoles. Et j’ai toujours trouvé ça bizarre», justifie-t-elle.
AU RYTHME DES CONFRONTATIONS
Retour en force du «Flow up», ce festival qui est né de la volonté d’améliorer la visibilité des nouveaux talents, de promouvoir le hip-hop et les cultures urbaines au Sénégal et en Afrique.
Par Ousmane SOW et Florian VIARD |
Publication 19/10/2022
Retour en force du «Flow up», ce festival qui est né de la volonté d’améliorer la visibilité des nouveaux talents, de promouvoir le hip-hop et l-es cultures urbaines au Sénégal et en Afrique. Signe de la popularité du festival, 1451 candidatures ont été enregistrées pour ce «Flow up» 2022 qui va mettre en jeu 5 millions de francs Cfa, un morceau de 6 titres et un accompagnement pendant une année. La finale est prévue pour le 31 décembre prochain à l’Esplanade du Grand Théâtre national. Mais déjà, le Centre culturel Léopold Sedar Senghor de Pikine bat au rythme des confrontations. Nous avons suivi les quarts de finale qui mettent aux prises des jeunes artistes venus des quatre coins du Sénégal.
Devant la scène du Centre culturel Léopold Sedar Sen¬ghor de Pikine, la fosse se remplit peu à peu. L’am¬biance est bon enfant, les premiers rangs sont particulièrement animés. Le Mc tente d’enflammer la soirée, même si on est encore qu’au stade des quarts de finale et que le plus gros des spectateurs reste en retrait. Quelques passionnés de hip-hop bougent la tête frénétiquement au gré des rythmes qui s’enchaînent.
Avec un public jeune et adepte de rap, mais aussi des professionnels du milieu hip-hop, ils sautent et dansent à la moindre démonstration technique des artistes. Les jeunes rappeurs rivalisent d’ardeur. Dans les étages, ils se préparent tour à tour à affronter le jugement du public et du jury. Un climat bienveillant et décontracté efface tout soupçon d’une compétition dont l’issue pourrait changer leur vie. La pression monte lorsque les artistes sont appelés à passer.
Derrière le rideau noir qui les sépare de la scène, plus de place au doute. Dans quelques instants, leur destin se jouera. «Your boys Badou the Wise, je représente les Parcelles Assainies. Aujourd’¬hui, je suis là pour la compétition. On a hâte de monter sur scène et de montrer notre talent», se présente-t-il au début de l’entretien. 29 ans, apparence décontractée, allure sereine et démarche décidée, Badou, accompagné de son manager, maîtrise la foule, sait comment capter son énergie pour donner le meilleur de lui-même. Look travaillé, veste colorée et casquette à l’effigie d’un tigre, il a commencé le rap vers 2016. «Ça fait un bail que j’écoute de la musique. Mais en 2016, je me suis dit voilà, c’est le moment. Faut que je m’accroche et que je me batte. Avec mes grands frères, on regardait nos artistes préférés à la télé», se souvient-t-il.
Engagé dans le rap, il essaye de transmettre des messages à travers les musiques que les gens peuvent écouter. «Ça commence par la mélodie. Les gens peuvent entendre et partir, mais si tu laisses des mélodies, ils s’accrochent», vante-t-il. Et d’après lui, c’est la meilleure façon de transmettre des messages à des gens qui ne te connaissent même pas. Dans sa musique, révèle-t-il, il y a beaucoup de couleurs. «Ma musique, ça frappe l’œil. Mais quand ça rappe, ça torche sur n’importe quelle prod. J’ambiance bien. Je chante aussi. Je peux mettre des prods où c’est saignant», argumente-t-il sur un rythme enlevé, une présence scénique incontestable, un flow en symbiose avec le beat, une performance captivante qui retient l’attention du début à la fin. Dans son regard, rien ne semble l’arrêter. «Là, je viens de terminer mon projet. Je suis sur deux compétitions en ce moment et mon projet est prêt et il sortira après les compétitions. Ça a été dur pour trouver des producteurs, ça coûte cher. On s’est dit pourquoi télécharger ? Mieux vaut nos propres productions qui correspondent à ce qu’on fait», a-t-il fait comprendre.
Revenant sur le clash dans le milieu du hip-hop, il dira que qu’il s’agisse de Ngaaka Blindé ou de Ahlou Brick, il est fier d’eux car, dit-il, au Sénégal, le public mbalax est plus nombreux et ce clash a permis à ce que tout le monde s’intéresse au rap galsen, surtout avec les clips.
MES ÉTUDES NE M’EMPÊCHENT PAS DE VIVRE MA PASSION
Matar est l’un des acteurs de la série "Virginie" qui est la première série sénégalaise pour adolescents produite par Marodi. Étudiant en biologie à la faculté des sciences et techniques son plus grand rêve est de devenir « international » dans son métier
Matar est l’un des acteurs de la série "Virginie" qui est la première série sénégalaise pour adolescents produite par Marodi. Étudiant en biologie à la faculté des sciences et techniques, son plus grand rêve est de devenir « international » dans son métier.
Qui est-ce qui vous a motivé à faire du théâtre ?
C’est une passion qui date depuis des années. Très petit, on a rêvé de devenir de grands acteurs du cinéma. Au lycée déjà, on était dans les clubs d’anglais et on jouait du théâtre. Je peux dire que c’est un rêve qui s’est réalisé.
Beaucoup de jeunes aujourd’hui veulent être célèbres. Et, ils comptent sur les séries pour être connus. Est-ce votre cas ?
Quand j’ai commencé à faire du théâtre mon intention n’était guère de devenir célèbre. Tout ce que je voulais c’était de réaliser mon rêve d’enfant. Le buzz est venu par la suite et je le prends comme un plus. Je le prends avec beaucoup d’humilité. Je rappelle que je ne fais pas du théâtre pour le buzz. Je le fais comme je l’ai dit parce que c’est une passion. Un rêve.
Qui est-ce qui a changé dans votre vie depuis que vous avez commencé à faire du théâtre ?
Beaucoup de choses ont changé depuis que j’ai commencé à faire du théâtre. Je suis devenu plus important qu’avant aux yeux de certaines personnes. Les gens nous respectent encore plus. Bref, les séries ont changé ma vie.
Vous êtes étudiant en biologie. Comment vous faites pour allier les cours et les tournages ?
C’est vrai que je suis étudiant en faculté des sciences. Je fais la biologie. J’avoue que ce n’est pas évident d’être étudiant et en même temps de jouer des séries. Il faut une bonne organisation pour s’en sortir. Ce n’est pas facile mais par la grâce de Dieu on s’en sort. Autre chose, quand vous faites du théâtre les gens vous jugent sans vraiment vous connaître. Mais, je n’écoute pas certaines personnes. Je me concentre sur mes études et cela ne m’empêche pas de vivre ma passion.
On voit que les influenceurs commencent à s’installer dans les réseaux sociaux. Peut-on s’attendre à ce que Matar soit un jour un influenceur ?
Je suis présent dans les réseaux sociaux. Oui je veux bien être un influenceur ou un créateur de contenus. Parce qu’il faut viser très loin. Et si je veux être influenceur c’est parce que je veux aider certaines personnes à penser positive et à avoir un bon comportement.
Quel est votre plus grand rêve ?
Mon rêve c’est d’être international dans mon métier. Les sénégalais sont des génies et ils doivent exprimer leur talent à l’international. Les étrangers apprécient beaucoup ce que nous faisons. En dehors des séries, je veux également réussir dans mes études. C’est une autre passion pour moi.
par Ousseynou Nar Gueye
EXTRAITS DE MON ROMAN WAïYYENDI
À l'occasion de l'acquisition par la Direction du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture, de plusieurs dizaines d'exemplaires de mon roman ''Waïyyendi'', j'ai décidé de faire profiter aux lecteurs (un peu) de l'œuvre
Le 7 octobre 2022, le ministère de la Culture du Sénégal, à travers sa Direction du Livre et de la Lecture, a acquis à titre onéreux plusieurs dizaines d'exemplaires de mon roman ''Waïyyendi''. Je saisis cette occasion pour faire profiter aux lecteurs (un peu) du roman.
''Waïyyendi'' sera distribué par la Direction du Livre et de la Lecture dans les CLAC (Centres de Lectures et d'animation Culturelle), les centres culturels régionaux et auprès des associations partenaires, et présenté dans des salons du livre à l'étranger. La démarche citoyenne et républicaine de soutien à l'édition, du Directeur du Livre et de la Lecture M. Ibrahima Lô et la sollicitude de ses collaborateurs Mme Diallo Khadidiatou Baldé et M. Ibrahima Diallo sont à saluer.
Vous pouvez encore trouver mon livre à Dakar à la Librairie 4 Vents du Plateau, en ce moment. Voici un extrait de mon roman "Waïyyendi", 160 pages, publié en version physique par les Éditions Presqu'île Lettrée en décembre 2021.
Un extrait, ici à partir de la page 31 :
''Au temps d'antan où tout va tant et mieux. A une réunion, les flibustiers du champ des chants de Nittie discutent de tout ce qu'il faut pour une juste rémunération des chants ternaires du vaste champ des chansonniers de Nittie. Guneyyi vice-préside, en les locaux de Baaboune Kathé. Elle est la seule femme de la tablée. Je suis assis à sa droite, en bras droit évident. Guneyyi part d'un rire, se retourne vers moi et s'affale des deux bras levés sur mon épaule, à laquelle s'agrippe une minute, secouée de rires. Oui, nous sommes plus que frère et sœur.
Au temps de bon ton d'avant, j’avais accompagné Guneyyi en mission en pays mohammedien, dans les guêtres de Waïyyendi qui s'en venait y chanter dans un festival de mélopées sacrées. Waïyyendi était, certes, ce chanteur à la voix couvrant huit octaves, de l'aigu au grave, mais il était surtout homme d'affaires, qu'on aurait qualifié de redoutable si on n'eût craint le cliché. A Casbah-Blanche, l'objectif qu'il nous avait confié était de rencontrer les dirigeants d'une société de fabrication industrielle d'interrupteurs, de prises et rallonges électriques, et autres faïences de toilettes. Compagnie auprès de laquelle nous étions introduits par un nôtre compatriote nittien établi dans le pays depuis trois décennies, y étant resté après ses années d'étudiant. Le compatriote nittien se tenait droit et calme en réunion, les mains croisées sur le giron. Il avait la barbe fournie à la mode des gens de son nouveau pays. Nous apprîmes, de son débit débonnaire, qu'il avait donné à ses enfants, dont la mère était mohammedienne, les prénoms omeyyades du pays: Soraya, Habiba, Hichem. Nous visitâmes l'usine, saluèrent les ouvrières en fichu. Puis, nous allâmes déjeuner sous les palmiers dans une autre ville proche, sur le bord de mer, de couscous et de pastilla. Je n’osé point commander de vin du pays, pour ne pas heurter la sensibilité mahométane de mes compagnons de tablée. Guneyyi et moi avions résidé sur le même palier d'hôtel, un établissement aux chantournures géométriques, dans des chambres attenantes. Guneyyi n'avait pas hésité à venir frapper à ma porte, emmitouflée, de la gorge au genou, seulement d'une serviette blanche, comme sortant de la douche ou s'apprêtant à y aller, pour me parler d'une quelconque affaire pressante. Notre proximité était grande. Nous étions frère et sœur. Comme Waïyyendi et Gunneyi l'étaient.
Au mitan du temps d'avant, au paroxysme en qualité de notre relation , Waïyyendi me proposa de prendre la direction d’une des deux sociétés de mon choix, parmi celles opérant dans le champ des chants ternaires qui lui appartenaient, toutes les deux étant gérées jusque-là par la sœur même de Waïyyendi, Guneyyi. Comment cela s'était passé ? Un grand bruit avait tonné du bureau tout en haut de l'escalier qui menait au deuxième étage, par le bel escalier à colimaçon surmonté d'un œil de bœuf qui faisait verrière. Quand je sortis en trombe du bureau attenant, et entrait, Guneyyi était en sanglots. Waïyyendi l’avait tancé et la congédiait pour résultats insuffisants. Dans la grande salle qu'était son bureau directorial, Guneyyi était assise le corps en tension, refusant la défaite de son corps qu'aurait été le fait de se laisser aller dans le fauteuil, derrière sa grande table. En face d'elle, sur trois rangées, il y avait six de ses collaborateurs, jeunes femmes et hommes assis, mornes et graves, qui la contemplaient pleurant, sans pouvoir dire un mot.
Waïyyendi était sorti de son pas balancé habituel, pareillement à un goëland tombé sur le ponton d'un bateau. Il m’avait ensuite fait venir à lui, dans un petit bureau dans l'aile opposée du même deuxième étage. Puis, il m’avait dit : " tu prendras la direction d'une des deux filiales qu'a dirigé jusqu’ici conjointement Guneyyi. Je te laisse choisir laquelle. Je m’occuperai de l'autre.' Ensuite, il avait conclu, grave, l'œil ombrageux : " voici les statuts des sociétés », me les tendant.
Cela ne se ferait jamais. Thiant-la langue pointue s'en sera mêlé; j’avais outreparlé. J’avais informé Céline Patassier, la toubabesse rouge d'oreilles, ma collègue que je pensais à tort mon amie, dupé que j’étais à force d'invitations à dîner réciproques en nos domiciles respectifs avec notre partenaire de vie. Céline Patassier, qui avait été recrutée à l'international et était payée moitié- moitié par Waïyyendi et un fonds de la Banque Mondiale en faveur de l'investissement privé en Négritie par l'appui en ressources humaines. Céline qui coachait l'autodidacte Guneyyi pour en faire une parfaite manager et qui s'occupait aussi de comptabilité analytique et de contrôle de gestion. Alors qu’affalé confortement dans le fauteuil d'un bar à tapas des Halles-Mahdi, non loin de Eutt-Khèff-Khipp, je lui avait annoncé la nouvelle au téléphone, la fourbe rouge d'oreilles avait foncé au domicile de Waïyyendi pour l'entreprendre. Que lui avait-elle dit : non, il ne pouvait pas mettre à terre son travail de deux ans, à elle, Céline. Elle mettait sa démission dans la balance ? Ou avait-elle simplement supplié, imploré, se tortillant les mains, ses yeux pers plantés dans ceux de Waïyyendi ? Je ne le saurais jamais. Mais le résultat n'avait pas tardé. Mon téléphone avait sonné et Waïyyendi avait explosé à mon oreille, de sa voix reconnaissable entre toutes : "Pourquoi as-tu dis que je voulais te confier la direction générale ? ". J’en était resté coi, comme de saisissement. Waïyyendi avait furieusement raccroché. ''
(Fin de l'extrait)
Ousseynou Nar Gueye est Manager en Communication Institutionnelle & Marketing Stratégique, PCA d'Axes & Cibles Com, PCA de Global Com International, président national de FÉE, Femme Enfance Education, membre de l'association Ubiquités-Cultures, Paris, depuis 2003, fondateur et chef-éditorialiste du site d’information Sen’Tract (sentract.sn).
QUIBDA AFRICA, RAMATOULAYE SY REMPORTE LE PRIX DE LA MEILLEURE RÉALISATRICE
Après avoir remporté le Prix spécial du jury au festival de Clermont-Ferrand 2022, la réalisatrice sénégalaise Ramatoulaye Sy tape encore plus fort. Avec son premier film « Astel », elle a été sacrée...
Après avoir remporté le Prix spécial du jury au festival de Clermont-Ferrand 2022, la réalisatrice sénégalaise Ramatoulaye Sy tape encore plus fort. Avec son premier film « Astel », elle a été sacrée puisque son court-métrage, produit par La Chauve-Souris Kazak Productions et sorti en 2021, a remporté le prix de la « Meilleure réalisation » à l’édition 2022 du Quibdo Africa Film Festival de Colombie. Ramatoulaye Sy est une critique de cinéma et journaliste. Elle a suivi un atelier de formation à la critique de films animé par de grands spécialistes du cinéma comme Olivier Barlet et Baba Diop. La trame du film relate : « Nous sommes en octobre. C’est la fin de la saison des pluies au Fouta, une région isolée au nord du Sénégal. Astel, 13 ans, accompagne tous les jours son père dans la brousse. Ensemble, ils s’occupent de leur troupeau de vaches. Mais un jour, en plein désert, la rencontre entre la jeune fille et un berger vient bouleverser le quotidien paisible entre Astel et son père », lit-on dans le synopsis.
BOUBACAR JOSEPH NDIAYE IMMORTALISÉ EN FRANCE
Une rue de la ville de Nantes porte désormais le nom de Boubacar Joseph Ndiaye, l’ancien conservateur de la Maison des esclaves de Gorée, disparu en 2009.
Ce samedi, élus nantais et sénégalais ont rendu hommage à l’ancien conservateur de la Maison des esclaves de Gorée. Une rue de la cité nantaise porte désormais son nom.
Une rue de la ville de Nantes porte désormais le nom de Boubacar Joseph Ndiaye, l’ancien conservateur de la Maison des esclaves de Gorée, disparu en 2009. Ce samedi 15 octobre, la municipalité de la ville française ainsi qu’une délégation sénégalaise s’étaient donné rendez-vous pour célébrer ce moment d’hommage, conformément à la nouvelle politique de la ville de Nantes de renommer certaines rues en hommage à des hommes et femmes engagés pour les droits humains.
C’est dans cette démarche mémorielle que s’inscrit l’hommage rendu au conservateur de la Maison des esclaves dans cette ville «esclavagiste ». La ville française de Nantes a en effet joué un rôle important dans le commerce des Noirs. Considéré comme le premier port négrier de France, Nantes et ses armateurs ont assuré plus de 42% des départs d’expéditions de traite entre 1707 et 1793. Des familles d’armateurs s’étaient spécialisées dans ce commerce, tout comme de nombreuses activités économiques de la ville et de la région. Et en un peu plus d’un siècle, les navires nantais auront transporté plus de 550 000 captifs noirs vers les colonies.
Issu d’une famille d’origine goréenne, Boubacar Joseph Ndiaye est né le 15 octobre 1922 à Rufisque. Après ses études primaires à Gorée, il a rejoint l’Ecole professionnelle Pinet-Laprade de Dakar. Boubacar Joseph Ndiaye, qui a travaillé comme compositeur typographe, a servi dans l’Armée coloniale. Sous le drapeau français, en 1943, il a participé à la libération de la France, notamment à la Bataille du Mont Cassin en tant que tirailleur sénégalais. Sous-officier parachutiste, il servira plus tard en Extrême-Orient dans la première demi-brigade de commandos parachutistes coloniaux, en Indochine.
En tant qu’ancien combattant, il reçoit la Croix de Guerre, est fait Officier de l’Ordre national du Lion et Chevalier de l’Ordre national du Mérite (en France et au Sénégal). Après son retour au Sénégal, il devient conservateur de la Maison des esclaves de Gorée en 1962. A ce poste, il a contribué à faire connaître l’enfer quotidien des esclaves détenus dans cette île historique, avant leur expédition sans ménagement vers l’Amérique.
Orateur de talent, Boubacar Joseph Ndiaye sera à l’origine de la restauration de la Maison des esclaves de Gorée par l’Unesco en 1990. Il a aussi publié des œuvres, notamment La Maison des Esclaves de Gorée et Il fut un jour à Gorée : l’esclavage raconté à nos enfants.
OUMOU SY EXPOSE UNE ODE A LA «FEMME NOIRE»
Exposition – Hommage à Senghor La styliste, Oumou Sy, en collaboration avec le Grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, tient une exposition en hommage au Président Senghor. A travers cette exposition,
La styliste, Oumou Sy, en collaboration avec le Grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, tient une exposition en hommage au Président Senghor. A travers cette exposition, Oumou Sy, native de Podor, dans le Fouta, met en relief l’Afrique dans toute sa splendeur, en illustrant deux grandes figures noires : le Président-poète, Léopold Sedar Senghor, à travers son poème Femme noire, mais aussi le roi Chaka.
Sur ses 80 modèles, Oumou Sy n’en a exposé que 6 à travers ses deux installations. D’un côté, Femme noire de Léopold Sedar Senghor, pour montrer la beauté, l’intelligence, la valeur et la position de la femme dans la société mondiale et internationale, et de l’autre, la tragédie de Chaka.
Dans un poème dramatique d’Ethiopiques (1956), Léopold Sédar Senghor évoque la disparition brutale de Nolivé, l’épouse de Chaka. Deux installations qui embellissent le Hall du Grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose où a lieu l’exposition organisée par la grande styliste, Oumou Sy.
A côté de chaque installation, figure un poème de Senghor dont Femme noire, le poème le plus célèbre de Senghor, extrait du recueil Chants d’ombre. Parmi les œuvres, il y a toute une collection sur Femme noire, pour représenter de manière générale toutes les femmes africaines. «On retrouve toute l’Afrique dans cette collection», a dit la styliste Oumou Sy, décoratrice et créatrice de bijoux.
De ces deux installations, on voit des broderies, des perles, des tam-tams, la sensualité de la femme, des canaris, des masques, de la poterie. Bref, des pièces qui sont en parfaite cohésion avec le poème de Senghor. Un hommage que Oumou Sy rend au poète. «Je ne finirai jamais de travailler sur les poèmes de Senghor. Si j’arrive à parler français aujourd’hui, c’est parce que j’ai bien écouté les poèmes de Senghor. Donc, je ne finirai jamais de faire des hommages sur Senghor. Et c’est pourquoi j’ai fait toute cette collection en lui rendant hommage, comment il a chanté les louanges et la beauté de la femme noire.
L’autre côté, c’est la tragédie de Chaka de Léopold Sedar Senghor en parlant de la disparition de Nolivé qui était l’épouse de Chaka», a-t-elle expliqué lors du vernissage, mercredi dernier. Selon Oumou Sy, la femme a beaucoup de valeurs, beaucoup de potentialités sur les plans national et international. «La femme éduque les enfants, s’occupe de la famille. Que ça soit dans le monde rural ou à l’international, la famille a toujours sa position quelque part», a-t-elle fait savoir, tout en soulignant que la femme noire a une valeur qu’elle doit connaître, préserver et valoriser. L’exposition de Oumou Sy matérialise le roi Chaka, de par sa bravoure, de par tout ce qu’il symbolise pour l’Afrique. «Chaka, c’est un personnage que tout le monde connaît, mais Senghor a su nous parler de lui d’une manière très poétique, très élégante. Je suis une senghoriste et je ne fais qu’admirer ses poèmes», se réjouit-t-elle.
A travers cette exposition, Oumou Sy interpelle également la jeune génération. «Les jeunes doivent savoir retourner en arrière, puiser dans leur tradition, leur création et travailler. On a des choses à faire et l’Afrique est une forêt vierge qu’on ne finira jamais d’exploiter. Chacun fera ce qu’il a à faire et l’autre viendra continuer. Il y avait quelque chose avant et il faut une continuité pour qu’on aille de l’avant», se glorifie-t-elle.
Richesse culturelle du Sénégal
Après la visite guidée conduite par la styliste Oumou Sy, Ansoumane Sané, directeur du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, a magnifié cette belle initiative de Oumou Sy qui, selon lui, participe à la diffusion des richesses de la culture sénégalaise et africaine. «Oumou Sy incarne le charme de la diplomatie culturelle sénégalaise à l’échelle mondiale. Ses œuvres titanesques nous plongent dans un décor épuré et agréable. Nous allons renforcer notre capacité pour mieux vous accompagner dans ce genre d’initiative», promet-il, relevant que le vernissage traduit les objectifs du Grand théâtre qui, pratiquement, a une mission africaine.
Pour Pr Maguèye Kassé, il faut se féliciter de l’idée de Oumou Sy, de traduire ce poème de Senghor en alliant le texte et le geste théâtral pour magnifier un poème qui a plusieurs dimensions. «Ce que Oumou Sy nous présente devrait être connu du grand public. Il faudrait que le public sache que tout ce qu’elle fait en traduisant cette poème de Senghor sur Chaka, c’est montrer que nous avons de quoi être fier de notre patrimoine culturel. Et cette fierté ne peut se traduire ni dans l’imitation, ni dans les présupposés et préjugés, mais dans la créativité», explique-t-il.
par MEDOUNE PAYE
QUAND NOUS NOUS TROMPONS DE CALENDRIER
En ma qualité d’enseignant, soucieux du bon comptage des éditions de nos événements religieux, j’attire, une fois encore, l’attention des Sénégalais sur la confusion entretenue dans le dénombrement des Magal de Touba et Gamou de Tivaouane par la presse
En ma qualité d’enseignant, soucieux du bon comptage des éditions de nos événements religieux, notamment du Magal et du Gamou, j’attire, une fois encore, l’attention des Sénégalais sur la confusion entretenue dans le dénombrement des Magal de Touba et Gamou de Tivaouane par la presse dakaroise.
Déjà en 2002, prenant pour prétexte les célébrations des « centièmes » éditions des Magal de Touba (en 1995) et Gamou de Tivaouane (en 2002), nous relevions les erreurs sur l’énumération des éditions de ces fêtes religieuses.
Deux décennies après, les articles se rapportant au Magal 2022 (1445 de l’Hégire) nous obligent à relancer le débat pour éclairer l’opinion sénégalaise sur cette importante question. Pour la plupart des médias sénégalais, le Magal du 15 septembre 2022 était la 128e édition.
En 1995, la communauté mouride avait célébré le centième anniversaire du départ d’exil du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, fondant leur calcul sur l’année grégorienne 1895. En 2002, c’est au tour des disciples d’El hadj Malick Sy de commémorer la 100e édition du Maouloud, fêtée pour la première fois à Tivaouane en 1902. Les recherches faites à l’époque nous permirent de constater qu’avec l’utilisation du calendrier grégorien pour calculer les éditions de ces fêtes, les musulmans sénégalais avaient tardivement célébré les centièmes anniversaires de ces événements religieux.
Nous savons que le calendrier grégorien qui nous sert souvent de repère (surtout dans les centres urbains) est solaire, adopté au 16ème siècle par le Pape Grégoire XIII pour corriger le retard que prenait le calendrier Julien (365,25) sur le soleil, retard qui avait atteint 10 jours au moment de la réforme. Il compte 365 jours 5 heures 48 minutes ou 366 jours les années bissextiles.
Le calendrier musulman ou hégirien est, par contre, lunaire, divisé en 12 mois de 29 ou 30 jours, soit 354 ou 355 jours pour l’année hégirienne.
Il apparaît ainsi une différence de 10 à 11 jours entre les deux calendriers selon les années. Comptée sur une période de 33 ans, cette différence équivaut à une année supplémentaire pour les musulmans. C’est pour cette raison que nous avons eu deux Magal en 1980 (07 janvier et 26 décembre), deux Magal en 2013 (1er janvier et 22 décembre), deux Maouloud en 1982 (07 janvier et 27 décembre), deux Maouloud en 2015 (nuit du 03 au 04 janvier et nuit du 23 au 24 décembre), deux Korité en 2002 (08 janvier et 27 décembre), deux Tabaski en 2006 (11 janvier et 31 décembre). Ces situations se reproduirons (inchallah) en 2046 pour le Magal et en 2048 pour le Gamou.
Selon le Coran (sourate 10, verset 5) : « Dieu est celui qui fit du Soleil une lumière et de la lune une clarté, et pour celle-ci détermina des phases pour que vous connaissiez le nombre des années et le calcul (du temps). DIEU n’a créé cela qu’en (toute) vérité. Il expose en détail les signes pour qui sait ».
Dans la Sourate 18, verset 25, ALLAH proclame « or ils demeurèrent dans leur caverne trois cents ans et en ajoutèrent neuf (années) ». Nous avons ainsi 03 années par siècle. Lorsque le Prophète Muhammad (P. S. L) quitte la Mecque pour Médine, l’ère chrétienne est déjà vieille de 621 années 06 mois. En l’an 2022, seulement 1400 années grégoriennes se sont écoulées contre 1444 années hégiriennes et troisjdd mois pour l’année 1445.
Nous dévons comprendre que le calendrier grégorien ne peut être utilisé pour calculer les éditions des fêtes musulmanes. En le faisant nous nous installons dans une erreur dont la récurrence laisse à désirer.
Dans ce cadre, les 100e années grégoriennes du départ d’exil du Cheikh et du Gamou de Tivaouane, coïncidaient avec les 103e années hégiriennes. Exilé le 18 safar 1313 H (21 septembre 1895), la centième édition ne pouvait survenir qu’en l’an 1412. Pour Tivaouane, la centième édition correspondait à l’année 1419 H (1999).
Les musulmans étant entrés dans l’année hégirienne 1445 H, nous avons célébré pour le Magal de Touba, la 133e édition (1445 - 1313) plus 01 et pour le Gamou de Tivaouane la 126e édition (1445 -1320) plus 01. La difficulté pour passer d’un calendrier à un autre peut être contournée à partir de ce système de calcul très simple : (voir en photo d'illustration).
En rectifiant cette erreur, la communauté musulmane s’inscrira sur les voies tracées par nos illustres guides religieux. Il restera à résoudre le problème du moment à choisir pour « sortir la zakat ». Les musulmans qui utilisent le calendrier grégorien, pour accomplir ce pilier de l’islam, devront payer une année supplémentaire sur une période de trente trois années et deux zakats pour une durée soixante six années.