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28 novembre 2024
Culture
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VOA AMAL NAB JOTAAY CI MBINDUM BUBAKAR BÓRIS JÓOB GINNAAW BI WEREKAAN BI JËLEE CARGALUG NEUSTADT 2022 BI. CUQAL CI LËNKAAY BII TOFTALU NGIR DÉGLU WAXTAAN WI
VOA AMAL NAB JOTAAY CI MBINDUM BUBAKAR BÓRIS JÓOB GINNAAW BI WEREKAAN BI JËLEE CARGALUG NEUSTADT 2022 BI. CUQAL CI LËNKAAY BII TOFTALU NGIR DÉGLU WAXTAAN WI
LES JCC, UN RENDEZ-VOUS POUR CEUX QUI S’IMPOSENT UN CONTENU ENGAGÉ DANS L’UNIVERSEL
Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) dont la 33e édition a démarré samedi à Tunis sont un rendez-vous pour les réalisateurs dont l’écriture et le contenu sont engagés dans des valeurs universelles
Tunis (Tunisie), 30 oct (APS) - Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) dont la 33e édition a démarré samedi à Tunis sont un rendez-vous pour les réalisateurs dont l’écriture et le contenu sont engagés dans des valeurs universelles, a déclaré, samedi, la directrice générale de ce festival, Sonia Chamkhi.
"Les JCC sont un rendez-vous pour ceux qui cherchent et œuvrent dans l’exception, qui s’imposent une écriture et un contenu engagés dans les valeurs universelles, humaines", a-t-elle dit lors de son allocution prononcée devant un parterre de personnalités du cinéma.
Selon Sonia Chamkhi, l’édition 2022 des JCC vise davantage de parité, les "choix d’implication sociale et citoyenne’’ de ce festival ne pouvant se faire "sans l’apport des cinéastes femmes, du Nord et du Sud".
Le programme de cette édition prévoit "deux rendez-vous inédits" destinés à réhabiliter "les pionnières" et faire découvrir "les dignes héritières" du cinéma africain.
En attendant le public a pu découvrir "Fatema, la sultane inoubliable" du réalisateur marocain Mohammed Abderahmane Tazi, président du jury de la compétition officielle long métrage fiction de cette édition 2022 des JCC, lancées en 1966.
Ce film a été projeté en ouverture de la 33e édition du plus ancien festival du continent africain, dont le menu comporte plusieurs films venant du monde arabe et de l’Afrique.
7 films sénégalais en lice
Au total, 44 films, dont 7 sénégalais sont en compétition lors de cette édition des JCC qui va coïncider avec la première africaine du film "Xalé, les blessures de l’enfance" de Moussa Sène Absa.
Moussa Touré est également de la partie avec "20 ans après", un documentaire consacré à un ancien enfant soldat en République démocratique du Congo. De même qu’Alain Gomis et son film "Rewind & Play", consacré au chanteur noir américain Thélonious Monk.
Les jeunes réalisateurs sénégalais ne sont pas en reste avec Thierno Seydou Nourou Sy, dont le court métrage documentaire intitulé "La musique est mon refuge", dresse le portrait d’une femme alliant sa passion pour la musique et sa vie d’épouse et de mère.
La réalisatrice Ramata Toulaye, auteure d’un court métrage fiction intitulé "Astel", concourt dans la session ’’Ciné-Promesse’’ avec Rokhaya Baldé et son film "A la recherche d’Aline".
Le dernier réalisateur sénégalais en lice est Christophe Rolin, avec son film "Le voyage de Talia", qui concourt pour le compte de la Semaine de la critique, nouvelle session des JCC.
La délégation sénégalaise est conduite par le directeur de la cinématographie, Germain Coly.
Le programme de cette édition est certes riche de films de pays habitués à participer aux JCC, tels que la Palestine, la Syrie, l’Irak, le Liban, le Sénégal ou le Burkina Faso.
Mais le festival met aussi en exergue des pays situés dans la partie méridionale de l’Afrique que sont la Tanzanie, le Mozambique, l’Ile Maurice, Angola, etc.
Les organisateurs ont par ailleurs prévu un focus sur le cinéma de l’Arabie Saoudite, pays invité d’honneur de cette édition, en plus d’une fenêtre sur le cinéaste italien Fellini et les cinémas espagnol et palestinien.
DAKAR AUX COULEURS DU JAZZ
Le Monument de la Renaissance Africaine a rythmé, samedi dernier, aux sonorités de Jazz avec des sonorités africaines que le groupe Jamm Jazz a gratifié au public, venu nombreux. C’était à l’occasion de la 5e édition du « Jazz Africa »
Le Monument de la Renaissance Africaine a rythmé, samedi dernier, aux sonorités de Jazz avec des sonorités africaines que le groupe Jamm Jazz a gratifié au public, venu nombreux. C’était à l’occasion de la 5e édition du « Jazz Africa » avec comme pays invité d’honneur, la Tunisie. Le ministre de la Culture, Aliou Sow, venu présider l’évènement a magnifié les bonnes relations entre les deux peuples.
Le jazz est considéré comme la première forme musicale afro-américaine, née aux Usa au début du XXe siècle. Certains le considèrent même comme étant une musique classique qui ne parle qu’un groupe de personnes. Le concept « Jazz Africa » initié par la place du souvenir veut briser cela. C’est un concept qui a été créé pour valoriser davantage la musique jazz afin qu’elle soit écoutée par tout âge. Ce, pour promouvoir les grandes figures d’Afrique et de la diaspora à travers la musique jazz. Mieux, ce concept vise également à adapter les sonorités musicales africaines au jazz. En partenariat avec l’ambassade de la Tunisie à Dakar, la Place du Souvenir africain et le Monument de la Renaissance africaine, la 5e édition s’est tenue samedi dernier au Monument. Le public a été conquis par les belles notes du groupe Jamm Jazz. La Tunisie était le pays invité d’honneur. Parce que, « Jazz Afrika » est aussi un cadre de rapprochement des peuples, de valorisation et de promotion du patrimoine culturel africain. C’était aussi un moment de célébrer le premier Chef d’Etat tunisien, Habib Bourguiba - dans une petite projection de vidéo montrant la visite de Bourguiba au Sénégal, mais aussi deux panels sur la vie et son œuvre ont été animés par des universitaires, en l’occurrence Idrissa Ba et Babacar Samb.
Une jeunesse sans modèle est une jeunesse en errance
La manifestation a été présidée par le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow. Celui-ci a magnifié les bonnes relations entre le Sénégal et la Tunisie. Ainsi, il a fait savoir que la culture est un excellent levier de promotion des relations diplomatiques et d’amitié entre les peuples. « La beauté de la relation entre nos deux pays doit être mise en avant pour qu’elle serve d’exemple aux autres dans un contexte marqué par la montée de l’extrémisme », a-t-il demandé sous les ovations du public. A l’en croire, en célébrant nos figures, « nous devons recourir au jazz qui nous replonge dans ce désir de libération ». « Il faut que nous orientons nos jeunes chercheurs, les doctorants à pouvoir se pencher sur les figures emblématiques de l’Afrique, sur leurs œuvres, leurs réalisations et travailler à diffuser largement ces bons exemples et ces modèles dans un monde où tout devient de plus en plus confusion », a ajouté le ministre, estimant qu’une jeunesse sans modèle est une jeunesse en errance. Or, selon lui, l’Afrique regorge de modèles à célébrer. Le ministre a en outre salué cette initiative mensuelle du concept de « Jazz Africa ».
La première conseillère chargée des affaires consulaires et de la coopération universitaire à l’ambassade de la Tunisie à Dakar, Hana Berrezougua Sahli, a salué cette initiative qui, à son avis, doit être renouvelée plus souvent. « Nous avons pris l’invitation avec beaucoup d’honneur et de fierté. On souhaite que cette manifestation marque le parcours de Jazz Africa et qu’on la renouvelle plus souvent, peut-être même en Tunisie. Cela ne fera que renforcer nos relations bilatérales et celles fraternelles », souligne-t-elle.
LE CONCERT DE LA MORT
Onze personnes – neuf spectateurs et deux policiers – sont mortes samedi soir dans une bousculade lors d’un concert du musicien congolais Fally Ipupa dans le plus grand stade de Kinshasa
Onze personnes – neuf spectateurs et deux policiers – sont mortes samedi soir dans une bousculade lors d’un concert du musicien congolais Fally Ipupa dans le plus grand stade de Kinshasa, a indiqué dimanche le ministre de l’Intérieur, Daniel Aselo Okito Wankoy, en mettant en cause les organisateurs. L’Agence congolaise de presse (ACP, officielle), citant le chef de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, avait auparavant fait état de huit morts, dont un policier.
« Les dégâts humains s’évaluent à onze personnes décédées (…) y compris deux policiers », a ensuite déclaré à des journalistes M. Aselo, qui s’est rendu sur place.
Le ministre de l’Intérieur a présenté ses condoléances aux familles endeuillées, mais aussi déploré que des « dégâts humains et matériels » soient fréquemment enregistrés lors de manifestations dans ce stade de 80.000 places.
Selon ses propos, diffusés par le site d’information Actualité.cd, il y avait trop de monde dans l’enceinte du stade. « La police, le stade et l’organisateur s’étaient entendus sur un certain pourcentage au sujet du nombre de personnes qui devraient accéder au stade. L’organisateur est allé au-delà de 100%. Les gens étaient étouffés », a-t-il dit.
« Ça doit cesser. L’organisateur doit être puni. Il sera recherché et sera arrêté et sanctionné. Il doit se présenter de lui-même pour s’expliquer », a ajouté le ministre.
« C’est une bousculade » qui a causé ces décès, « les mélomanes étaient étouffés », a par ailleurs déclaré à l’ACP un officier de police présent samedi soir dans le stade, qui était plein à craquer.
Les fans de la star de 44 ans, qui mêle harmonies traditionnelles africaines et musiques urbaines, se pressaient « jusque dans les couloirs », selon un témoin.
Selon l’agence congolaise, qui avait une équipe au stade, la police avait mis en place trois cordons pour sécuriser la pelouse, la tribune VIP et le podium. Mais « sous la pression de la foule, des policiers n’ont pu tenir longtemps ».
L’ACP a également noté que Fally Ipupa, « comme tous les chanteurs congolais », était arrivé plusieurs heures après l’heure théorique du début du concert.
L'HARMATTAN DÉSIGNE LA VOCATION DE CETTE MAISON D'ÉDITION
Près de 50 000 titres publiés depuis 1975… et parmi ses auteurs, nombreux sont Africains. L’Harmattan fête cette année son 47ème anniversaire. L’historien Denis Rolland retrace la genèse de cette maison d’édition à part dans un livre - ENTRETIEN
Près de 50 000 titres publiés depuis 1975… et parmi ses auteurs, nombreux sont Africains. L’Harmattan fête cette année son 47ème anniversaire. Cette maison d’édition, qui se veut au carrefour des cultures, s’est tournée depuis sa naissance vers l’Afrique et a publié nombre d’auteurs du continent. Des écrivains inconnus mais aussi de grandes plumes, comme le Nigérian Wole Soyinka, premier prix Nobel de littérature africain. À son origine, L’Harmattan avait pour objectif d’accompagner le mouvement tiers-mondiste. L’historien Denis Rolland retrace la genèse de cette maison d’édition à part dans un livre, Histoire de L’Harmattan, genèse d’un éditeur au carrefour des cultures, paru -bien sûr- chez L’Harmattan.
RFI : Dans ce livre, vous racontez la genèse de cette maison d’édition, née en 1975, vous retracez le parcours de l’un des deux fondateurs, Denis Pryen. C’est un missionnaire qui découvre l’Afrique à partir des années 1960. Première étape, l’Algérie pendant la guerre d’indépendance, puis le Sénégal en 1966. Et ce second séjour, va profondément le changer.
Oui, il va à l'université de Dakar, qui est une université en ébullition. On dit souvent que mai 1968, à Dakar, c'est en 1967-66. Il découvre les sciences humaines et sociales qui sont elles-mêmes en pleine ébullition à ce moment-là. Et, il va faire du terrain. Et quand on fait du terrain en 1966-67 à la Gueule Tapée donc dans les quartiers de Dakar, on découvre l'Islam d'abord, une autre religion monothéiste, on découvre la polygamie et on découvre d'autres structures de parenté. Et là, effectivement on comprend pourquoi à un moment, sa hiérarchie religieuse lui dit bon, ça suffit l’expérience, vous rentrez en France.
On va faire un petit saut dans le temps. En avril 1975, on y arrive, l’Harmattan, voit le jour. C'est à la fois une maison d'édition, mais aussi une librairie. Denis Pryen se lance dans l'aventure avec un autre prêtre, missionnaire comme lui, Robert Ageneau. Pourquoi déjà avoir choisi ce nom de l'Harmattan ?
Il voulait s'appeler la librairie des 4 vents et les éditions des 4 vents. Sauf que ce nom était déjà pris, donc ils ont réfléchi ensemble, ils ont décliné les différents vents. Il y en avait qui étaient pris, il y en avait qui n’étaient pas pris, et puis à un moment, ils se sont dit, qu'est-ce qui marque l'Afrique : l'Harmattan, c'est un vent qui bouscule, c'est un vent qui ennuie. Ce n’est pas un vent nécessairement très agréable d'ailleurs. Ce n’est pas un vent sympathique, mais voilà, c'est un vent qui dérange et donc ça, ça leur a plu. Ils trouvaient que le nom tapait bien, l’Harmattan, et puis que ça désignait bien la vocation africaine de l’édition et de la librairie.
Alors, les deux fondateurs sont tous deux des catholiques engagés à gauche. Ils ont été profondément marqués par la décolonisation, la guerre du Vietnam et mai 1968. Leur projet, c'est de créer entre Maspero et Présence africaine, une maison d'édition qui aide à penser le tiers monde ?
Oui, Maspero était déjà à ce moment-là, au moins côté librairie, en difficulté, il était obligé de réduire un peu la voilure. Et ce que voulaient Robert Ageneau et Denis Pryen, c'était une maison d'édition qui ne soit pas dogmatique et qui ne soit pas non plus seulement pour les Africains et qui puisse beaucoup publier.
LA TÉLÉ PEUT-ELLE DIFFUSER UNE SÉRIE SUR LE CONFLIT CASAMANÇAIS ?
Interdite de diffusion au prétexte que ses promoteurs n’auraient pas attendu les autorisations requises avant de tourner, « Rebelles », une série fictionnelle qui évoque le conflit en Casamance, est-elle victime de censure ?
La télévision sénégalaise peut-elle évoquer impunément le conflit en Casamance, cette guerre de basse intensité qui sévit depuis 1982 et représente le seul accroc notable à la stabilité légendaire du pays, qui n’a connu ni coup d’État ni conflit armé avec l’un de ses voisins depuis l’indépendance ?
Pêle-mêle, on y trouve une galerie de personnages fictifs à la lisière de la réalité. Moïse Adjodjéna Badji, « un jeune politicien prometteur », protégé du directeur de cabinet du président de la République ; le capitaine Cheikh Djibril Bèye, chargé de la sécurisation de la zone, au contact direct de la rébellion, et qui « doit son ascension rapide au sein de l’armée à son extrême rigueur et à son sens prononcé de l’honneur » ; Malang Diedhiou, le chef de l’une des quatre factions rebelles casamançaises, qui est un ancien compagnon de lutte d’Émile Diatta, lui-même ancien ministre et ex-maire de Ziguinchor, chargé de négocier des accords de paix avec les factions rebelles en contrepartie d’un contrat minier pour un ami avec qui il a étudié à Paris… Et, bien sûr, le président sénégalais Alsim Fall, un ancien professeur de droit « porté à la présidence, un peu contre son gré, par sa femme ».
Affaire remontée en haut lieu
Mais, à quelques jours de la première diffusion, l’affaire remonte en haut lieu et l’agenda est bouleversé. Le directeur de la Cinématographie, Germain Coly, informe en effet Marodi TV et le diffuseur pressenti que le lancement de la série n’est pas autorisé.
Pour tenter de régler le litige, alors que les huit premiers épisodes sont déjà prêts et que les suivants ont en partie été tournés, quatre réunions successives auront lieu entre la production et les autorités. Le 9 septembre, l’ancien ministre de la Culture, Abdoulaye Diop, rencontre ainsi des représentants de Marodi en présence de Germain Coly. Cinq jours plus tard, un nouveau rendez-vous réunit cette fois Serigne Massamba Ndour, le PDG de Marodi, et le directeur de la Cinématographie.
Le 30 septembre, quelques jours après un remaniement ministériel, Aliou Sow, le nouveau ministre de la Culture, et la direction de Marodi se voient à nouveau. Enfin, le 5 octobre, trois personnes de Marodi TV ont un entretien avec Germain Coly. « Nous lui avons alors remis un support comprenant huit épisodes prêts à diffuser de Rebelles », indique le producteur.
« Il était prévu qu’il mette sur pied un comité de visionnage la semaine suivante, précise à Jeune Afrique Julia Cabrita Diatta, la directrice commerciale et du développement marketing de Marodi TV. Ce comité aurait réuni les représentants de la production ainsi que des experts indépendants afin d’évaluer la teneur de la série. » Mais, à l’en croire, cette réunion n’aura jamais lieu. « Depuis lors, Germain Coly ne décroche plus lorsque nous cherchons à le contacter », assure Thian Thiandoum. Ce dernier précise toutefois que la rencontre précédente s’était bien passée, dans une ambiance conviviale.
Contacté par JA, Germain Coly n’a pas souhaité s’exprimer. Il nous a renvoyés à un communiqué daté du 21 septembre dernier dans lequel le directeur de la Cinématographie expliquait ainsi le blocage ayant frappé la diffusion de Rebelles : « Il a été constamment relevé un manque de collaboration, frisant même la défiance puisque [le directeur général] de Marodi a continué à faire des tournages, sans autorisation, et à diffuser la bande annonce de la série », écrit-il.
Après plusieurs années d’absence, l’Ucas Jazz Band de Sédhiou retrouve la scène dakaroise. En concert ce soir à l’Institut culturel français, l’orchestre, formé en 1959, a refait peau neuve et se présentera devant le public, avec de jeunes musiciens qui sont venus reprendre le flambeau et tenir la main aux aînés.
C’est l’une des plus anciennes formations musicales du pays. L’Union culturelle, artistique et sportive (Ucas) a été fondée en 1959 dans la ville de Sédhiou. Des décennies plus tard, l’orchestre continue de survivre et de défendre des valeurs propres à cette région. Ce samedi, la bande, au complet, a rendez-vous avec le public dakarois à l’Institut culturel français. En prélude à ce spectacle, les membres de l’orchestre ont rencontré la presse hier pour évoquer ce concert qui va marquer le retour sur scène de ces artistes du Sud qui ont longtemps animé la scène musicale sénégalaise et africaine. Sur 14 musiciens du groupe originel, 8 sont décédés. Aujourd’hui, les gardiens du temple ne dérogent pas à la trajectoire tracée par leurs aînés. «On ne veut pas qu’on parle de l’Ucas au passé», indique Amadou Lèye Sarr, plus connu sous le sobriquet de Conseil. L’intégration d’une jeune garde de musiciens dans l’orchestre a redonné du sang neuf. Mais, l’Ucas reste la même formation, ancrée dans la défense des traditions et cultures de la Casamance. «Des pans entiers de la tradition se perdent, à l’image du Jambadong. C’est la danse des feuilles, mais il arrive d’y assister maintenant sans qu’aucune feuille ne soit brandie alors que c’est l’essence même de cette danse», explique le doyen. Ce souci de valoriser la culture de son terroir a été à l’origine de la création du groupe le 4 octobre 1959. Avec trois médailles d’or remportées à la Semaine nationale de la jeunesse, l’orchestre a représenté le Sénégal dans plusieurs festivals et tournées à travers le monde. Ces dernières années, l’orchestre s’était fixé en Gambie sur demande de l’ancien Président Yaya Jammeh, qui était un fan de la musique de l’Ucas. Une période faste, à en croire Amy Guèye Ndiaye qui compte une trentaine d’années de présence dans l’orchestre. Danseuse et choriste, c’est toute jeune qu’elle a rejoint «ses pères et oncles», après avoir abandonné les classes. «Ils n’avaient personne pour danser et j’ai arrêté le théâtre pour les rejoindre. Une autre amie faisaient les chœurs.»
Amadou Lèye Sarr, Conseil, a vécu les premiers instants de l’aventure. Aujourd’hui, il est un des doyens du groupe, qui s’est refondé en intégrant de jeunes talents. «On ne veut pas qu’on parle de l’Ucas au passé, et tant qu’on dira Ucas, il y aura quelqu’un pour la représenter. Et nos enfants sont en mesure de faire tout ce que nous avons pu faire», souligne-t-il. A l’image de ce rajeunissement des membres, l’ouverture est au rendez-vous et le groupe ne dédaigne aucune mélodie ni aucun genre musical. Mamadou Lamine Diaité est l’un de ces jeunes qui ont intégré le groupe depuis 2017. Percussionniste et batteur, il a conscience de faire partie d’une œuvre profondément ancrée dans la culture mandingue. Plus qu’un orchestre, Ucas Band est une école de vie, rappelle-t-il. Des chansons emblématiques comme Na fanta kassila ont été écrites par son père. Et au reggae, au mbalakh, au zouk ou à la musique cubaine, l’orchestre tourne comme une horloge. Tous les jours, de 10h à 14h, du lundi au jeudi, les membres se retrouvent pour répéter.
La rançon de l’éloignement
Malgré son grand âge, l’Ucas Jazz Band a beaucoup souffert de son éloignement du centre qu’est Dakar. Et aujourd’hui, le vieux Amadou Lèye Sarr en garde une certaine amertume. «L’Ucas a vécu les 3 éditions du Festival mondial des arts nègres en 1966, au Nigeria, et à la dernière édition ici, à Dakar. On représentait le pays, mais des orchestres, venus uniquement pour animer, ont eu des cachets plus élevés», dénonce-t-t-il. Cela n’est que la partie visible des écueils que les musiciens de Ucas ont du traverser. «Un orchestre qui remporte un trophée de meilleur orchestre et qui n’a reçu aucune subvention et n’a jamais été désigné pour représenter le pays…», ajoute le vieux Conseil. Mais aujourd’hui, l’Ucas ouvre une nouvelle page de son histoire. Et le concert de ce soir va sans nul doute marquer l’esprit des Dakarois.
MULTIPLE PHOTOS
COUMBA GAWLO EN TERRE SAINTE
Absente de la scène musicale depuis plusieurs mois à cause d’une maladie, la diva à la voix d’or, Coumba Gawlo Seck est présentement à la Mecque pour accomplir un des piliers de l’Islam.
Absente de la scène musicale depuis plusieurs mois à cause d’une maladie, la diva à la voix d’or, Coumba Gawlo Seck est présentement à la Mecque pour accomplir un des piliers de l’Islam. L’auteure de « Cool » s’est rendue à la Mecque et à Medinatoul Mounawara. Tout de blanc vêtue, un chapelet de couleur blanche noué autour du poignet, les mains vers le ciel pour rendre grâce à Dieu, avec en arrière-plan la Kaaba.
C’est l’intéressée elle-même qui a partagé cette information via ses différents plateformes, mais également ses réseaux sociaux, Intagram, Facebook, etc… Dans son post, elle a tenu à remercier Dieu. « Je rends grâce à Allah (SWT) de m’avoir donné la force de traverser cette longue et douloureuse épreuve, d’être restée si longtemps éloignée de la scène musicale pour raison de santé. Oh Allah (SWT) Merci de m’avoir permis d’accomplir mon devoir de musulmane et d’avoir eu le privilège et l’insigne honneur de prier à la Kaaba et sur la tombe du Prophète Mohammed ( SAWS ). Qu’Allah SWT bénisse le Sénégal », écrit-elle.
Maky Madiba Diop
LES TAMBOURS DE LA MÉMOIRE ONT RETENTI À OKLAHOMA
Nous n'étions que deux Sénégalais à la cérémonie de remise du Neustadt Prize à Boubacar Boris Diop. Notre société a peu d'intérêt pour la littérature. On préfère les querelles byzantines qui animent nos débats télévisés quotidiens
En voyant Boris et son sourire légendaire si pudique se diriger pour accepter le Neustadt Prize, j'ai eu un sentiment d'immense fierté. Heureux d'abord pour lui, ensuite pour le travail accompli depuis plus de quarante ans. Cette reconnaissance est le fruit de longues heures passées à faire valser les mots, à faire parler les morts et les vivants. Chez Boris tout ou presque est littérature.
En l'observant, j'ai comme l'impression qu'il a passé un pacte secret avec le djinn qui murmure à l'oreille des écrivains. Mon enthousiasme et mon excitation ont vite laissé place à la désolation et à la tritesse.
Nous n'étions que deux Sénégalais présents à cet événement. Maram Bàlla Géy et moi-même. Pas un officiel sénégalais de l'ambassade du Sénégal à Washington n'a pensé un seul instants se déplacer, pas un membre du ministère de la Culture n'était présent dans la salle pour célébrer son fils qui porte sur ses épaules les mémoires du temps.
On célèbre les marabouts, les lutteurs, les artistes musiciens, les footballeurs, les comédiens mais dès qu'il s'agit de savoir, le Sénégalais est aux abonnés absents.
Si tu veux cacher quelque chose à l'homme noir il faut le mette dans un livre, disait l'autre. Cette assertion qui sonne comme une dague dans le dos est d'une vérité déconcertante.
Nul n'est prophète chez soi mais que le prophète soit et il fût dans cet auditorium d'Oklahoma City ville située à 306 km au nord-nord-ouest de Dallas.
Notre société a peu d'intérêt pour la littérature. On préfère les querelles byzantines qui animent nos débats télévisés quotidiens plutôt que l'esprit fin d'un intellectuel qui pense le monde et qui écrit pour la postérité. Le devoir de mémoire est d'une urgence absolue. Ce pays doit impérativement apprendre à célébrer ses fils et filles dans la diversité.
On peut célébrer Youssou Ndour, Sadio Mané et Boubacar Boris car chacun dans son domaine est un ambasaadeur qui représente dignement le Sénégal.
Les larmes du président du jury du Neustadt Prize en disent long sur l'impact du travail de Boris, il dira : votre travail est essentiel pour comprendre le monde. Quand on vous lit on en sort pas indemne. On a envie d'être quelqu'un de bien quand on finit de lire un livre de Boris.
Aujourd'hui à l'université d'Oklahoma, les tambours ont résonné dans un silence assourdissant car le Sénégal a été le grand absent qui a fait faux bond.
Boris est à jamais dans la postérité car ces livres sont éternels.
Maky Madiba Diop est réalisateur du film documentaire "Retour à Murambi".
ABOU THIAM DIT NGAARI LAAW CELEBRE LES «GEANTES INVISIBLES» DU FOUTA
C’est le combat d’une vie… artistique. Depuis 1992, l’artiste Abou Thiam, Ngaari Laaw, incorpore la condition féminine dans les thèmes de ses chansons.
Ce week-end, la commune de Pété a accueilli une grande cérémonie pour la célébration des femmes appelées les «Géantes invisibles». Avec ses partenaires, le musicien Abou Thiam, Ngaari Laaw, a honoré 5 grandes dames du Fouta pour leur engagement et leur action à l’endroit d’autres femmes, en leur permettant de devenir des exemples dans le leadership économique.
C’est le combat d’une vie… artistique. Depuis 1992, l’artiste Abou Thiam, Ngaari Laaw, incorpore la condition féminine dans les thèmes de ses chansons. Avec le tube sorti en 1992, Rewbé Fouta, qui résiste encore à l’usure du temps, le natif de Ngouye (à 3 km de Pété) chantait la promotion du leadership féminin, l’émancipation de la femme au Fouta. Trente ans après, Ngaari Laaw a vu sa vision se concrétiser avec des femmes devenues incontournables dans divers domaines au Fouta.
Ainsi, le conseiller culturel du maire de Pété a décidé d’honorer 5 femmes-leaders lors d’une cérémonie sous le haut parrainage de l’adjointe au maire de Pété, Haby Ousmane Gadio : il s’agit de Coura Ly, Hapsatou Yéro Dème dite Djinda, Guithiel Sarr, Nafi Ba et Aïssata Samba Sow. Ngaari Laaw les appelle les «Géantes invisibles», qui ont mis leur énergie pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, la promotion de la culture, l’autonomisation des femmes dans l’agriculture irriguée dans des localités différentes des départements de Podor et Matam. Bref, elles sont pionnières dans tous ces domaines.
Ngaari Laaw a trouvé un jour pour les rendre visibles en les décorant devant les populations et les autorités politiques des départements de Podor et Matam, pour les services rendus au Fouta et aux femmes de cette partie du Sénégal. Ces 5 femmes sont «géantes» pour avoir persévéré pour devenir des exemples à suivre dans le leadership féminin, mais aussi pour avoir ouvert la voie à d’autres femmes à mettre leurs compétences au service de leur terroir. Le travail énorme effectué par ces 5 femmes, loin des caméras, a fait qu’elles n’ont pas une reconnaissance nationale. Abou Thiam, Ngaari Laaw, répare «cette injustice» en célébrant ces «Géantes invisibles» pour faire la promotion de leur leadership.