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7 mars 2025
Culture
PAR LE CHRONIQUEUR DE SENEPLUS, NDIAWAR KANE
LA TRAGÉDIE POÉTIQUE DE MACKY
EXCLUSIF SENEPLUS - Un homme libre qui, de la liberté, brise le socle et les lois - Sa politique éteint la flamme, crée la disparité - Les fondations malmenées par celui-là même qui en a tant bénéficié
Plantées par des militants aux convictions tenaces,
Nationalistes, marxistes, démocrates à la voix vivace,
Ont offert à notre terre une démocratie, précieuse et à l'aise.
Des luttes politiques, sociales, syndicales sont nées,
Des peuples unis, de toute culture, idéologie, affinité,
Pour tisser un pays de grande tolérance, de pluralité,
Un socle solide, où l'État de droit a pu prospérer.
Mais voici qu'arrive la tragédie poétique de Macky,
Un homme qui, de ces valeurs, fut nourri,
Élu président en 2012, sous ces mêmes cieux épris,
De liberté d'expression, de droits humains, d'harmonie.
On attendait de lui qu'il renforce ce socle brillant,
Qu'il en préserve l'éclat, le rendre encore plus puissant.
Mais aujourd'hui, ces fondations se voient malmenées,
Par celui-là même qui en a tant bénéficié.
Douze ans de règne, un héritage abîmé,
La justice maltraitée, les institutions ébranlées,
Le Sénégal blessé plus que par ceux d'avant,
Une tragédie triste, sous le règne d’un enfant de la post-colonie.
Il est né après les indépendances, dans la lumière de la liberté,
Mais sa politique éteint la flamme, crée la disparité.
La tragédie poétique de Macky, son grand paradoxe,
Un homme libre qui, de la liberté, brise le socle et les lois.
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L'IDEAL FEMINISME D'ANGELIQUE KIDJO
Peut-on se prévaloir d’un féminisme qui exclut ou déteste les hommes ? Pourquoi continuer à « marchandiser » les adolescentes du continent ? Cette myriade de distinctions ? Je n’y pense pas… A bâtons rompus avec Angelique Kidjo
En marge de la cérémonie de lancement de Batonga, sa fondation, Angelique Kidjo a accordé une entrevue à AfricaGlobe Tv. Au menu, l’histoire de Batonga, les raisons de son engagement en faveur des droits humains, ses différentes distinctions. suivez l'entretien
Depuis presque une vingtaine d’années, parallèlement, à sa carrière d’artiste internationale, elle parcourt le continent pour promouvoir l’éducation des jeunes filles et rompre la chaîne de la déscolarisation des adolescentes, assister des jeunes femmes pour les aider à se construire un meilleur avenir. Un rôle qu’Angélique Kidjo prend très à cœur et qu’elle semble remplir avec beaucoup d’amour et de générosité. Alors que l’antenne sénégalaise de la fondation a été officiellement installée récemment, son objectif est d’atteindre plus de 2500 à jeunes femmes de 18 à 30 ans dans la région de Kolda et Sedhiou ou les statistiques des jeunes filles déscolarisées et précocement mariées sont très élevées.
Tout a commencé quand ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef, des mamans tanzaniennes, une dizaine, porte la doléance à la chanteuse béninoise, la suppliant de les aider à maintenir leurs jeunes filles à l’école parce qu’après le primaire et le secondaire, elles sont exposées aux mariages forcés.
Requête bien reçue par la diva qui dit accéder toute requête de sa maman et par ricochet a une requête de toute autre mère. « Quand une maman demande, j’exécute, quand c’est dix l’exécution est totale », a indiqué l’artiste planétaire.
Ainsi à la faveur de cette demande expresse de ces mamans du continent, en 2006, qu'elle y a pris de nouveaux engagements, de nouvelles responsabilités. C’est ainsi qu'est née Batonga Foundation dont l'antenne sénégalaise est installée récemment à Dakar. De facto, le champ de ses actions s’est élargi au-delà du maintien des jeunes filles à l’école.
La Fondation «vise à doter les filles et les femmes les plus difficiles à atteindre des connaissances et des compétences nécessaires pour être des agentes de changement dans leurs propres vies et dans leurs communautés ». Ainsi, la Fondation propose des programmes innovants de haute qualité afin que chaque fille et chaque jeune femme avec qui la fondation travaillent pour qu’ elles puissent atteindre leur plein potentiel social, économique et personnel".
La cérémonie de lancement de Batonga Sénégal s’est déroulée en présence des partenaires comme les représentants de la Fondation MasterCard, des acteurs de la société civile comme Alioune Tine, président d'AfricaJom Center ou encore de la ministre conseiller Penda Mbow ainsi que des représentants de l’Unicef dont elle est ambassadrice de bonne volonté depuis des décennies.
Dans son allocution, la diva internationale de la musique a supplié les invités, notamment les mamans sénégalaises à l’aider à aider ces adolescentes du Sénégal afin qu'elles poursuivent leur scolarité sans avoir à être confrontées aux mariages précoces.
Au Benin ou la fondation a démarré ses activités, ce sont 3 400 adolescentes de 14 à qui sont soutenus et plus de jeunes femmes de 18 à 30 ans qui sont accompagnées des activités génératrices de revenus. Les programmes permettent aussi aux jeunes adolescentes de continuer leurs études. Aussi, 400 jeunes femmes leaders sont engagées dans plus de 22 pays d’Afrique francophone.
Sur un autre plan, des émissions radiophoniques hebdomadaires sont diffuses sur 9 radios communautaires et contribuent à toucher plus de 1 500 000 personnes.
La Fondation offrira pratiquement les mêmes posibilites aux filles et femmes senegalaises tout en engageant des hommes à leurs côtés pour faire avancer les choses.
PAR Babacar Ndiaye
LA LÉGENDE DE MAMADU BITIKÉ
Elle évoque un paradis caché, un havre de bonheur où chants, danses et légendes s'entrelacent dans une symphonie envoûtante
Au cœur de Médina Sabakh réside une légende envoûtante, portant le nom de « Mamadu Bitiké ». Ce récit mythique nous transporte dans les méandres d'une époque lointaine, où la richesse et la générosité étaient à l'honneur.
Mamadu Bitiké, un commerçant prospère, s'établit dans ce village baigné de mystères. Sa boutique attira l'attention des griots, ces maîtres de la parole et de la musique. Chaque jour, ils se rassemblaient devant son échoppe, tels des conteurs ensorcelants, tissant des vers en l'honneur du généreux commerçant. Leurs voix mélodieuses s'élevaient dans l'air, enluminant les ruelles de Médina Sabakh de leur chant enjoué.
Épris de leur art, Mamadu Bitiké leur fit don de tout ce qu'il possédait, cédant volontiers sa fortune aux mélodies envoûtantes des griots. Mais la légende prend alors un tournant mystérieux, plongeant dans les eaux troubles de l'imaginaire collectif. Les griots, séduits par la générosité de Mamadu Bitiké, l'emmenèrent avec eux vers une destinée inconnue. Les rumeurs vagabondent, chuchotant à l'oreille du village les incertitudes sur le sort du commerçant. Fut-il vendu en esclavage, devint-il serviteur des griots, ou bien disparut-il dans l'ombre des contes populaires ? Nul ne le sait avec certitude, laissant à l'imagination le soin de broder les fils de cette énigme.
La renommée de Médina Sabakh, telle une flamme dans la nuit, se propagea à travers le pays. Les chanteuses de Ngoyaan, imprégnées de cette histoire fascinante, composèrent une chanson en hommage à Mamadu Bitiké. Les mots s'envolèrent comme des oiseaux enchanteurs, portant avec eux la mémoire de cet homme au destin captivant. Chantée avec ferveur et émotion par les voix envoûtantes des artistes de renom, cette mélodie se grava dans les cœurs de tous les Sénégalais.
Pourtant, l'histoire de Médina Sabakh ne s'arrête pas là. Les récits légendaires s'entremêlent, tissant une trame poétique et mystique. Les histoires se chuchotent avec malice, suscitant sourires et émerveillement. On raconte qu'un fraudeur, charmé par les mélodies enivrantes des griots, nourrissait l'ambition de « sucrer » un puits tout entier avec la cargaison de sucre qu'il transportait dans son camion. Les griots, gardiens des traditions et des valeurs, imprégnèrent ses pensées d'une magie puissante, le poussant à commettre cet acte téméraire.
Dans le même esprit, un autre commerçant, touché par la générosité des griots, voulut se hisser au rang des donateurs prestigieux. Dans une scène digne des contes fantastiques, il trancha une de ses oreilles, l'offrant aux conteurs et musiciens qui tissaient des louanges en son honneur. Cet acte extravagant témoignait de l'attachement passionné que Médina Sabakh inspirait, de son pouvoir à captiver les cœurs et à faire naître des gestes aussi extravagants que symboliques.
Ainsi, Médina Sabakh, ce joyau envoûtant, incarne dans l'imaginaire sénégalais un paradis terrestre. Tel un théâtre où se jouent chants et danses, où résonnent les « xawaaré » enivrants, ce village est perçu comme une université, où les aspirants chanteurs et virtuoses du Xalam se rendent pour parfaire leur art. Les griots, ces maîtres de la musique traditionnelle, peuplent les lieux, transmettant avec passion leur répertoire inépuisable de chants et les mélodies magiques de leurs « xalam ».
Les rumeurs, tels des murmures portés par le vent, insufflent à Médina Sabakh une aura mystérieuse. On raconte avec malice que ce village exerce une emprise ensorcelante sur les fonctionnaires qui s'y installent, les plongeant dans un enchevêtrement énigmatique. Des histoires d'un chauffeur aux prises avec un camion de riz et d'un fraudeur qui aurait « sucé » tout un puits circulent dans les esprits. Une potion magique, le fameux « Ñaam Joodo », serait à l'origine de l'attachement irrésistible des fonctionnaires et des étrangers envers Médina Sabakh.
La rumeur se fait l'écho d'un autre enchantement qui enveloppe les rues de Keur Ndeury, où les griots, véritables maîtres de l'art de procurer un bonheur éphémère, déploient leur répertoire enchanteur. Avec une pointe d'humour, on raconte l'histoire du chauffeur qui, pour rendre hommage à une famille qui l'avait honoré, vida ses poches, vendit la précieuse cargaison de riz qu'il transportait et démonta les pneus de son camion, avant de disparaître au bout d'un mois, laissant derrière lui une dulcinée et une carcasse de véhicule.
Au sein des légendes tissées autour de Médina Sabakh, une histoire singulière se dévoile, celle d'un autre commerçant désireux de se hisser au rang des bienfaiteurs émérites. Animé par une volonté farouche de se distinguer, il décida d'accomplir un geste d'une rare audace. Débordant de générosité, il vida ses poches pour honorer les griots, ces gardiens de la tradition musicale. Cependant, cet homme, avide de reconnaissance, aspirait à une distinction qui marquerait les esprits pour les siècles à venir. Dans une scène d'une intensité saisissante, il se porta volontaire pour une action aussi inattendue que troublante. Sans hésitation, il trancha une de ses oreilles, sacrifiant une partie de son être dans un acte qui dépassait les limites de la rationalité.
Ce don extravagant, ce présent enivrant, était destiné à ceux qui tissaient les louanges en son honneur. Il était une offrande de sa personne, une offrande douloureuse et spectaculaire qui symbolisait son attachement et son dévouement envers la musique enchanteresse des griots de Médina Sabakh.
Dans le folklore de Médina Sabakh, cette histoire trouve sa place, témoignant de la passion ardente et parfois démesurée qui anime les âmes des hommes face à la puissance magique de l'art et de la musique. Cette scène, aussi énigmatique que captivante, se grave dans la mémoire collective, rappelant aux générations futures l'extraordinaire dévotion d'un homme prêt à tout pour inscrire son nom dans la légende de ce village hors du commun.
Ces chants et récits qui se transmettent de génération en génération, l' histoire du donateur à l'oreille tronquée nourrit l'imaginaire des Sénégalais, renforçant l'aura mystique de Médina Sabakh, ce sanctuaire de l'art et de la générosité.
Ainsi, Médina Sabakh, telle une perle précieuse, brille dans l'imaginaire collectif des Sénégalais. Elle évoque un paradis caché, un havre de bonheur où chants, danses et légendes s'entrelacent dans une symphonie envoûtante. En ces terres de « xawaaré », de festivités grandioses et de nobles traditions, l'art et la magie s'unissent pour créer une expérience hors du commun.
Là-bas, au coeur du Ndukumaan,
Médina Sabakh, une perle rare, émane
Entre les feuillages caressés par le vent,
Et les voix des griots, tel un envoûtant chant.
Les pas du visiteur, timides, s'approchent
De ce lieu où l'âme et le coeur s'accrochent,
À la beauté de cette terre de légende,
Où la musique, plus qu'un art, est une offrande.
Les voix cristallines des chanteurs de Ngoyaan
S'élèvent en une symphonie à la fois douce et profane,
Transportant les émotions au-delà des frontières,
Faisant naître des frissons, des larmes, des rires.
Médina Sabakh, tu es un trésor inestimable,
Un lieu où les âmes et les coeurs sont plus que stables,
Où l'art et la musique sont une seconde nature,
Où les rêves les plus fous se transforment en aventures.
Là-bas, au cœur de cette cité rayonnante,
Le Ngoyaan se déploie, telle une danse enivrante.
Les griots deviennent poètes, magiciens du verbe,
Leur voix puissante transporte l'âme vers les cieux superbes.
Les rythmes s'entrelacent, tels des serpents d'ébène,
Le Xalam résonne, portant la musique sibylline.
Les battements des calebasses, tels des tambours sacrés,
Réveillent les échos des ancêtres, immortels et sacrés.
Médina Sabakh, l'école des chants éternels,
Où les apprentis s'abreuvent à la source du réel.
Les griots deviennent maîtres, transmettant leur savoir,
Leur art ancestral, un héritage à préserver, à revoir.
Mamadu Bitigué, étoile étincelante de légende,
Son cœur généreux dans les nuits dépourvues de rideaux s'étend.
Il prodigua sa richesse, sa fortune aux griots de lumière,
Leur offrant son âme, un trésor précieux sans frontière.
Sa voix résonnait, mélodie enchantée dans les cieux,
Tissant des récits d'amour, de joie, d'envol majestueux.
Il offrait ses trésors, sans émoi, avec tant de grâce,
Au doux chant des griots, vibrant dans l'espace.
Mamadu Bitigué, tel une étoile filante,
Sa légende s'élève, brillant d'une aura resplendissante.
Son héritage perdure, telle une éternelle mélodie,
Inscrite dans le temps, dans les cœurs, dans l'harmonie.
Dans les rues de Médina Sabakh, s'épanouit la magie,
L'écho des chants résonne, vibrant d'harmonie infinie.
Les étrangers s'enivrent de cette douce mélodie,
Leur cœur se lie à jamais, à cette terre bénie.
Les rumeurs et les contes s'entremêlent dans l'air,
Les fraudeurs tentent de s'emparer de l'éphémère.
Mais Médina Sabakh reste imprenable, intouchable,
Son aura mystique enveloppe les âmes vulnérables.
Keur Ndeury, berceau des griots légendaires,
Leur art ensorcelle les cœurs, les rend solitaires.
Ils tissent des mélodies, des poèmes ensorcelants,
Offrant à ceux qui les écoutent, des instants enivrants.
Médina Sabakh, symphonie de vie et d'émotions,
Où la musique et la poésie forment une union.
Dans ses rues enchantées, on trouve le paradis,
Un théâtre de bonheur où les âmes s'unissent, épanouies.
Que résonnent les chants, les danses et les louanges,
Que Médina Sabakh vibre encore, dans son essence sauvage.
Car cette contrée magique, symbole de pureté,
Éveille en chacun l'amour et la fraternité.
LE CEEBU JËN SEDUIT LE MICROCOSME DE LA GASTRONOMIE
Après son inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco, le Ceebu jën continu de faire parler de lui. En effet, le livre d'art culinaire de Fatima F. Niang et Alpha A. Sy Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais s'est bien distingué au Gourmand Award.
En décembre 2021, le « Ceebu jën » (Riz au poisson) a rejoint le kimchi coréen, la pizza napolitaine, le nsima de la Zambie et du Malawi, le couscous maghrébin et bien d’autres spécialités culinaires sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. Ce mets emblématique, à base de riz et de poisson, érigé au rang de symbole, continue de faire parler de lui dans le monde. En effet, le livre de Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy intitulé « Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais » s’est bien distingué, en Suède, lors de l’édition 2023 des « Gourmand Awards » où il a raflé deux prix. « On était parti en Suède pour recevoir un prix, mais on est revenu avec deux prix et partout on a été premier », s’est félicité Fatima Fall à son retour de la cérémonie de remise des prix qui s’est passée, du 25 au 28 mai, à Umeå, ville située à 600 kilomètres au nord de Stockholm. Selon elle, l’ouvrage a été distingué parce qu’il traite d’un patrimoine mondial. Ensuite, l’évocation du « Ceebu jën » renvoie aux ingrédients qui entrent dans sa préparation avec une dimension socialisante. Autant d’aspects qui participent à la diplomatie culinaire. « Tous ces éléments ont fait qu’on a été sélectionnés très tôt et on a été jusqu’au bout. Actuellement, on pense même à la traduction du livre en anglais et en espagnol parce que c’est une demande forte, et en wolof également pour permettre une appropriation de l’ouvrage par les communautés qui parlent cette langue », a fait savoir Fatima Fall Niang.
L’inscription de ce plat sur la liste du patrimoine mondial fait, de l’avis de Mme Niang, que le « Ceebu jën » n’appartient désormais plus au Sénégal ; car étant devenu universel. « Cet ouvrage, nous l’avons écrit avec le cœur, l’esprit et ça nous a valu deux prix. Ça dépasse de loin nos objectifs », a-t-elle noté en remerciant son co-auteur, Alpha Sy, qui n’a pu effectuer le déplacement en Suède. Les autorités sénégalaises, notamment le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, la communauté saint-lousienne sont aussi confondus dans ces remerciements.
Elle a dédié ces distinctions à Abdoul Aziz Guissé. Ce dernier, a-t-elle indiqué, les avait associés, dès le départ, à l’inventaire du patrimoine culturel. Ensuite, il les a soutenus par rapport au dossier « Ceebu jën » où le Centre de recherches et de documentation du Sénégal (Crds, ex-Ifan) qu’elle dirige avait été sollicité pour coordonner toutes les activités par rapport à l’inscription et même au-delà. « Ceebu jën » a atteint une dimension planétaire.
DIPLOMATIE CULINAIRE
Une chose, selon elle, c’était d’inscrire le « Ceebu jën » et une autre, c’était d’écrire sur ce patrimoine culinaire pour que les gens sachent ce qu’il y a autour, mais aussi ce que les gens consommaient avant le « Ceebu jën ». Il s’agissait également de « pousser nos restaurateurs, nos chefs à utiliser des produits qu’on a utilisés avant le « Ceebu jën », qui existent encore et qui sont bons pour la santé ». Tout cela, a-t-elle précisé, a été fait avec la contribution des chercheurs, des médecins, des nutritionnistes pour que les gens évacuent la question de la santé autour du « Ceebu jën ».
Aujourd’hui, ce plat typiquement sénégalais -même si le Ghana et le Nigeria disputaient sa paternité avec le Sénégal- est apprécié au-delà des frontières nationales. Ce patrimoine, selon Fatima Fall Niang, est à promouvoir, à sauvegarder et à transmettre aux générations à venir.
Dans le livre « Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais » paru aux éditions Harmattan, Fatima Fall Niang et Alpha Amadou Sy retracent le long itinéraire de ce plat élevé à la dignité de plat national et décortiquent le processus au cours duquel il a été inventé, puis enrichi pour parvenir à être considéré comme un des symboles les plus emblématiques du Sénégal.
Les auteurs montrent également que « l’esthétique dans la présentation et dans le service relève d’un véritable cérémonial qui aiguise l’appétit ». De même, le côté diplomatique de la gastronomie est mis en exergue, avec l’intérêt accordé par de nombreux pays de la sous-région à ce patrimoine culinaire.
Les « Gourmand Awards », fondés en 1995 par Édouard Cointreau, récompensent, chaque année, les meilleurs livres de cuisine et du vin. Ce rendez-vous culinaire est devenu une référence pour les amateurs de cuisine et les professionnels de l’industrie dans le monde entier. L’édition 2023 a vu la participation de 71 pays.
GORÉE ACCUEILLE LE CINEFEMFEST DU 16 AU 18 JUIN
Le festival qui célèbre la portée féministe des films africains rendra hommage aux cinéastes SafI Faye et Khady Sylla sous le thème "Héritages"
Du 16 au 18 juillet 2023, l’île de Gorée accueillera la première édition du festival de films de femmes Cinefemfest. Ce symposium, qui va bien au-delà d’un simple festival de cinéma, a pour objectif de rechercher, d’analyser et de célébrer la portée féministe des films sélectionnés. En d’autres termes, Cinefemfest utilise les films produits par des Africaines et des Africains comme outils d’éducation populaire pour promouvoir une égalité de genre allant dans le sens d’une plus grande transformation sociétale en Afrique.
Le festival se démarque par sa dimension féministe, qui n’est pas limitée aux films sélectionnés. En effet, Cinefemfest est également un espace de mise en réseau de différents profils, tels que des artistes et acteurs culturels, des chercheurs, des décideurs politiques, des journalistes, des membres du gouvernement ou du secteur privé. Cinefemfest va ainsi bien au-delà d’un simple festival portant sur le thème « Femmes et cinéma », en alliant la célébration de films pertinents faits par des Africaines et des Africains à la recherche-action.
La première édition de Cinefemfest a pour thème « Héritages », en hommage à deux illustres cinéastes disparues, SafI Faye et Khady Sylla. Ces deux femmes ont marqué la cinématographie africaine par des œuvres de haut niveau qui méritent d’être découvertes et relayées bien après leur disparition. Le festival se veut ainsi un espace de valorisation et de découverte de ces œuvres, qui ont influencé la production cinématographique africaine.
Le Cinefemfest est organisé sous forme de retraite, dans une formule symposium-festival comprenant des débats privés de type académique et des présentations pour utiliser la recherche, l’action et la pédagogie participative pour impulser une réflexion. En journée, des projections de films seront proposées, tandis que le soir, un programme ouvert au grand public permettra de découvrir les œuvres sélectionnées. Le profil multi-disciplinaire des porteuses de Cinefemfest est un grand atout allant dans le sens d’une inclusion des perspectives des sciences sociales et humaines, de l’art et de la communication.
Cinefemfest est un événement unique en son genre, qui allie la promotion de la production cinématographique africaine à une réflexion sur la place des femmes dans la société.
NOUS CONTINUERONS DE NOUS BATTRE AU SÉNÉGAL CONTRE UN TROISIÈME MANDAT
À l’heure où les questions politiques dominent le paysage médiatique sénégalais, rencontre avec Aisha Dème, une actrice centrale de la vie culturelle dakaroise
Jeune Afrique |
Nicolas Michel |
Publication 12/06/2023
Personnalité de la vie culturelle dakaroise, fondatrice de l’AgenDakar, laquelle recense les principales activités culturelles de la capitale sénégalaise, Aisha Dème vient de publier Dakar, nid d’artiste, aux éditions Malika (370 pages, 48 euros). Un beau livre, élégamment illustré, qui laisse entrevoir la vive créativité qui anime la cité. Photo d’ambiance y alternent avec portraits et mots d’artistes qui font vibrer l’atmosphère électrique de la ville. Rencontre, à l’heure où les questions politiques dominent le débat.
Jeune Afrique : Votre livre décrit Dakar comme une ville très créative. Elle bénéficie aujourd’hui d’une belle réputation dans le monde culturel, comment l’expliquez-vous ?
Aisha Dème : C’est d’abord dû à cet héritage de grands hommes et femmes de culture qui, depuis des décennies, contribuent à faire briller le Sénégal et Dakar comme une plaque tournante de l’art africain et même mondial. On pense bien entendu au Fesman [le Festival mondial des arts nègres] !
Il y a aussi cette nouvelle vague de jeunes, très dynamiques, très connectés sur les réseaux sociaux et qui montrent leur travail. Dakar a toujours été très créative, peuplée d’artiste très talentueux, mais désormais, ils sont plus visibles. Et puis il y a beaucoup d’événements culturels, comme la Biennale de Dakar qui se démarque comme un moment phare depuis des années, un moment majeur en Afrique et dans le milieu de l’art contemporain dans le monde. Elle attire énormément de gens, et ceux qui y participent découvrent une ville accueillante, créative, vibrante, qui bénéficie d’une belle météo…
Il n’y a pas que la météo qui attire les artistes…
Le Sénégal est un pays inexplicable ! On parle toujours de la magie de Dakar, parce que l’on n’arrive pas à mettre un mot dessus. La créativité est présente dans la vie de tous les jours, dans la rue, à la plage, partout. Les artistes trouvent une inspiration dans Dakar et ses attributs, son histoire et sa vivacité. Les changements qui s’y opèrent apportent une curiosité, un besoin d’écrire, de décrire Dakar.
Comment avez-vous, dans ce foisonnement, sélectionné les artistes qui composent votre livre ?
Il est important que l’on se raconte, et il n’y a rien de mieux que de se raconter à travers nos artistes et penseurs. L’idée était d’avoir une palette représentative du Dakar culturel, avec tous les secteurs de l’art, de la musique à la sculpture, en passant par toutes les générations. J’ai choisi selon ma sensibilité, des artistes que je connais qui travaillent à Dakar ou qui ont eu un impact sur la ville.
Je me suis appliquée à ne pas sélectionner que des gens très connus. On aurait pu se contenter de Youssou N’Dour, Coumba Gawlo, Souleymane Bachir Diagne, Omar Victor Diop, et bien vendre le livre, mais il fallait aussi parler de ces talents de Dakar qui ne sont pas visibles tout le temps et dont on ne parle pas assez.
POINT DE MIRE SENEPLUS - Boubacar Boris Diop est plus pessimiste qu'optimiste. Il craint l'arabisation de la société sénégalaise. Il estime qu'en cas de référendum sur l'application de la charia, la majorité des Sénégalais voteraient en faveur
Dans une interview parue le 6 juin 2023 dans le journal espagnol El Pais, l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a exprimé ses vues sur les protestations actuelles au Sénégal, la politique française en Afrique, et le sentiment anti-français.
Selon Diop, les manifestations actuelles au Sénégal, qui ont entraîné 16 décès, 357 blessures et 500 arrestations, sont la conséquence des dérives autoritaires d'un gouvernement "en panique". Il critique également l'intervention militaire française au Mali, arguant que l'histoire des djihadistes avançant sur Bamako était fausse et que la politique française en Afrique est archaïque et vouée à l'échec.
En ce qui concerne le sentiment anti-français en Afrique, Boris Diop voit un changement de génération qui remet en question son rapport au monde. Il parle des "sauvages des réseaux sociaux", des jeunes qui ne lisent pas les journaux, mais qui partagent leurs opinions entre eux. Selon lui, l'Occident a perdu sa crédibilité en raison de la guerre en Irak, du chaos en Syrie, etc., et le processus d'éloignement de l'Afrique est irréversible.
En ce qui concerne les coups d'État militaires en Afrique, Diop exprime son admiration pour Assimi Goita et la junte militaire au Mali, ainsi que pour Ibrahim Traoré au Burkina Faso. Il affirme qu'il faut soutenir les gens vertueux qui aiment leur pays et sont attachés à son indépendance, même s'ils sont militaires.
Diop souligne que la décolonisation effective est en cours, mais elle est diffuse et se heurte à la résistance de certains pays tels que le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Tchad.
L'éditorialiste de SenePlus, Boubacar Boris Diop, reconnu comme l'un des plus grands écrivains africains critique fortement l'intervention militaire française en Afrique et l'influence politique de la France sur le continent. Il accuse la France de ne jamais avoir voulu réellement décoloniser l'Afrique et d'employer une stratégie politique archaïque. Diop remarque que le sentiment anti-français est plus répandu que jamais en Afrique de l'Ouest.
Il aborde aussi la montée du djihadisme en Afrique, affirmant que ce phénomène est lié à la corruption et aux dérives autoritaires des gouvernements actuels. Il évoque notamment la situation au Sénégal, où des manifestations ont récemment fait 16 morts, 357 blessés et entraîné 500 arrestations. Selon lui, ces troubles sont le résultat direct des dérives autoritaires d'un gouvernement en panique.
Quant à la question de la liberté de la presse en Afrique, Diop estime que cette préoccupation n'est pas une priorité pour la majorité des Africains, dont beaucoup luttent simplement pour survivre. Il souligne également que le Rwanda, un pays qui n'est pas exactement une démocratie, est actuellement le plus performant en Afrique.
L'écrivain note également l'importance de la Russie dans l'histoire de la libération de l'Afrique et critique les tentatives occidentales de diaboliser la Russie sur le continent. Selon lui, la mémoire collective africaine reconnaît le rôle significatif des Russes dans leurs luttes de libération. Il mentionne également le rôle des mercenaires du groupe Wagner, notant que la pratique de recourir à des mercenaires n'est pas nouvelle.
Quant à l'avenir de l'Afrique, Boris Diop est plus pessimiste qu'optimiste. Il craint l'arabisation de la société sénégalaise et une orientation vers un "salafisme modéré", en lien avec la religion musulmane. Il estime qu'en cas de référendum sur l'application de la charia, la majorité des Sénégalais voteraient en faveur. Selon lui, la laïcité est en déclin et défendre cette valeur peut conduire à être accusé d'athéisme ou d'être proche des Blancs.
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QUATRE TRÈS JEUNES ENFANTS SURVIVENT PLUS D'UN MOIS DANS LA JUNGLE
POINT DE MIRE SENEPLUS - Quatre frères et sœurs colombiens, âgés de 1 à 13 ans, ont survécu pendant 40 jours dans la jungle après un crash d'avion - L'aînée, Lesly Mucutuy, 13 ans, a été félicitée pour avoir assuré la survie du groupe grâce à son courage
Quatre jeunes frères et sœurs colombiens, âgés de 1 à 13 ans, ont survécu pendant 40 jours dans la jungle après un crash d'avion. Malgré leur périple, les enfants étaient impatients de jouer et demandaient des livres à lire seulement un jour après leur sauvetage, selon des responsables.
L'avion transportant les enfants, membres de la communauté indigène Huitoto, s'est écrasé le 1er mai alors qu'ils voyageaient avec leur mère et un chef indigène de la petite communauté d'Araracuara, en Amazonie colombienne, vers San José del Guaviare. Les corps des trois adultes ont été retrouvés sur le site de l'accident, mais les enfants étaient introuvables.
Après des semaines de recherches, les enfants ont finalement été retrouvés le 9 juin. Le pays a célébré leur survie et leur découverte avec une grande joie. Malgré leur apparence décharnée à leur découverte, le médecin militaire, Carlos Rincón, a indiqué qu'ils n'avaient que de légères coupures et égratignures et qu'ils pourraient sortir de l'hôpital dans deux à trois semaines.
L'aînée, Lesly Mucutuy, 13 ans, a été félicitée pour avoir assuré la survie du groupe grâce à son courage et à sa connaissance de la jungle. Sa sœur de 9 ans, Soleiny, est décrite comme très bavarde, tandis que Tien, 5 ans, demande des livres à lire. L'enfant d'un an s'est montré étonnamment serein avec les infirmières. Les quatre enfants sont actuellement en convalescence dans un hôpital militaire de Bogotá et ont reçu la visite du président Gustavo Petro et d'autres responsables.
MOHAMADOU NDOYE, DIT «NDOYE DOUTS» RAPPELE A DIEU
Le monde de la culture en deuil. L'artiste plasticien, Mohamadou Ndoye, dit "Ndoye Douts " né le 1er mai 1973 à Sangalkam est mort avant-hier, mercredi 7 juin 2023, à l'hôpital " Dalal Jam" de Guédiawaye
Le monde de la culture en deuil. L'artiste plasticien, Mohamadou Ndoye, dit "Ndoye Douts " né le 1er mai 1973 à Sangalkam est mort avant-hier, mercredi 7 juin 2023, à l'hôpital " Dalal Jam" de Guédiawaye. Il venait juste de boucler ses 50 ans. Un demi-siècle de vie que l'on pressentait pourtant pleine de promesses. Sauf que la faucheuse s'est invitée dans la brutalité dont elle a le secret, pour en briser l'élan. Douts faisait partie de la 3e génération de l'Ecole de Dakar.
Son travail était centré sur l'univers chaotique de la ville. Plusieurs toiles de Mouhamadou Ndoye portent des noms de quartiers de Dakar : Plateau, Djily Mbaye, Mermoz, Yoff, Diamalaye, Fann, Thiaroye, Ngor, etc. Il y décrit son univers. La Médina était une de ses sources d'inspiration. En clin d'œil à ce quartier plein de vie et d'ingéniosité, il avait imprimé sur ses tableaux sa densité, sa turbulence, son énergie. Le chaos de Dakar était là, bien visible à travers ses bâtiments et ses cars rapides qui flottaient dans la ville.
Son ancien directeur de mémoire, Viye Diba, reconnaissait en ce " maître de la couleur", le chef de file de la " nouvelle génération ". A ses 40 ans, il lui disait à l'occasion de sa fête d'anniversaire, qu'il fallait confirmer d'ici ses 50 ans, avant que les pesanteurs de la société sénégalaise ne s'invitent à lui. Ce qui ne semblait pas lui faire peur, car « Ndoye Douts » était un exemple d'artiste au service de sa communauté. Il n'oubliait pas de lui rendre hommage. Il s'était investi dans la construction d'un lycée et d'une résidence hôtelière dans son village de Diender. « Ndoye Douts » avait acquis une renommée internationale. Il y a à peine deux mois, il revenait du Japon, où ses œuvres sont exposées en ce moment. A sa fille. A ses parents. A la communauté artistique. Le groupe Sud communication présente ses condoléances. Paix à son âme. Qu'il repose en paix.
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MAGUETTE FAYE, AUTHENTIQUE FILS DE SOULEYMANE
Deuxième Prix de Stereo Africa, Maguette Faye marche résolument sur les pas de son père, le célèbre chanteur Souleymane Faye. L’héritage se trouvera donc préservé et la relève fort bien assurée puisque la jeune pousse semble très prometteuse.
Artiste, auteur-compositeur, Maguette Faye marche résolument sur les pas de son père, le célèbre chanteur Souleymane Faye. L’héritage se trouvera donc préservé et la relève fort bien assurée puisque la jeune pousse semble très prometteuse.
La scène musicale sénégalaise devra compter avec ce jeune artiste dès maintenant. Très à l’aise à la guitare, Maguette Faye a gagné le 2e Prix du concours de musique acoustique Stéréo Africa Festival, 2e édition cette année.
Les 3 lauréats ont pu donner un concert live le 24 mai dernier dans un hôtel huppe de la capitale devant des invités triés sur le volet compose en majorité des acteurs du showbiz. C’est à l’issue de ce beau concert qu’ ils ont pris leur attestation de participation.
AfricaGlobe Tv vous laisse vivre quelques instants la prestation de Maguette Faye qui nous a confié ses impressions après sa prestation.
«Dès que j'étais sur scène j'étais dans un autre monde où je suis moi-même, ou je suis libre mais en même temps présent pour partager ma passion avec le publique qui a beaucoup apprécié ma musique.
Certains y ont même beaucoup dansé. C'était un moment extraordinaire et inoubliable », a s’est félicité Maguette Faye a AfricaGlobe Tv.