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25 novembre 2024
Culture
BADO NDOYE PUBLIE LES LEÇONS DE LA PHILOSOPHIE AFRICAINE
L’enseignant-chercheur au département de philosophie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Bado Ndoye, va publier en septembre prochain, un nouveau livre intitulé «Paulin Hountondji.
L’enseignant-chercheur au département de philosophie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Bado Ndoye, va publier en septembre prochain, un nouveau livre intitulé «Paulin Hountondji.
Leçons de philosophie africaine», aux éditions Riveneuve, annonce l’éditeur sur son site Internet visité samedi par l’Aps. La même source renseigne que la préface de ce livre a été écrite par le professeur Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais, enseignant à l’Université de Colombia (Usa).
Béninois né en 1942 à Abidjan, Paulin Hountondji, sujet de ce livre, est «l’un des philosophes africains les plus influents de ces cinquante dernières années», renseigne l’éditeur. Il relate que la pensée de Hountondji «s’inspire (…) de Husserl qui, rompant avec l’idéalisme de ses premiers écrits, inscrit la philosophie dans le monde de la vie et des cultures humaines». «Ainsi est-on conduit à poser la question de l’universel et à en redéployer le sens dans une perspective qui ne privilégie plus les cultures occidentales et l’humanité européenne», relève la maison d’édition. Cette dernière précise que sur cette question, «ce livre montre comment Hountondji a anticipé une bonne partie des débats contemporains, en ayant aussi été l’un des premiers à avoir clairement énoncé le projet philosophique d’une refondation des savoirs endogènes africains».
Spécialiste de phénoménologie, d’épistémologie et d’histoire des sciences, Bado Ndoye enseigne la philosophie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ses recherches les plus récentes portent notamment sur «l’impact sociétal de la révolution du numérique, l’histoire des sciences, la phénoménologie husserlienne et la philosophie politique», détaille l’éditeur.
UNE RENCONTRE DU SOLEIL ET DE L’EAU
Le vernissage de l’exposition «Rencontre du soleil et de l’eau», visible à la Villa des Arts jusqu’au 25 août, a attiré beaucoup d’amateurs. C’est un travail de haute facture, signe d’une «complémentarité» entre Lewlawal et Susanne Pohlmann
Le vernissage de l’exposition «Rencontre du soleil et de l’eau», visible à la Villa des Arts jusqu’au 25 août, a attiré beaucoup d’amateurs. C’est un travail de haute facture, signe d’une «complémentarité» entre Lewlawal (Sénégalo-Allemand) et Susanne Pohlmann (Allemande). Un couple d’artistes fusionnel qui se sont connus dans une galerie et qui, depuis, ne se sont plus quittés, dans l’art comme dans la vie.
La rencontre de deux artistes peintres dont le talent et la passion sont reconnus, ne pourrait aboutir que sur du positif. Et Amadou Diallo, plus connu sous le nom d’artiste de Lewlawal (lumière), ne dira pas le contraire. L’amour n’est pas seulement un sentiment, il est aussi un art. Et c’est cet amour de l’art qui a uni Lewlawal et Susanne Pohlmann. Aujourd’¬hui, ils sont mariés dans la vie comme dans l’art. Et ce n’est pas le vernissage de l’exposition jeudi dernier qui viendra mettre en doute la réussite de leur projet.
Le couple, qui a joué sa partition à la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, a eu l’idée d’exposer ses œuvres à la Villa des Arts, à Hann Fort B. Et elle est à découvrir jusqu’au 25 août. Il ressort de leur collaboration, quelque 18 œuvres magnifiques, parfaitement alignées sur les cimaises de la galerie. Chaque tableau raconte une histoire toujours liée à l’un ou l’autre de ces deux éléments : l’eau et le soleil. «On a décidé de faire deux thèmes différents mais qui se complètent, c’est-à-dire, l’océan et le soleil. Moi avec les couleurs chaudes et Susanne avec les couleurs froides», a expliqué l’artiste sénégalo-allemand, lors du vernissage.
Tous les deux travaillent avec l’acrylique, le collage mais avec une technique mixte. Ils représentent une source inépuisable d’inspiration l’un pour l’autre. Parfaitement complémentaire, le calme de l’un met en valeur le tempérament de l’autre sans jamais que ces deux dimensions ne s’affrontent ni ne s’annulent. «On a décidé de travailler en complémentarité sur ces deux thèmes, le soleil et l’eau. Et c’est ce que nous avons présenté à la Biennale parce que depuis 92, je ne suis pas venu à la Biennale de Dakar et j’ai saisi l’occasion cette année, pour être là», a indiqué Lewlawal, l’artiste-peintre qui souligne que ses œuvres se nourrissent de la richesse des couleurs fortes, vivantes et pures de l’Afrique avec des contrastes clairs-obscurs, marqués par une dualité entre le mouvement et le repos, l’abstraction et la figuration, déterminant ainsi une complémentarité, voire une harmonie dans sa création.
Le travail de Susanne, précise l’artiste sénégalais basé en Allemagne, c’est l’océan avec différents variants, c’est-à-dire, le bleu avec ses dérivés. «Comme moi, je peux varier, j’ai choisi de peindre avec les couleurs chaudes. Alors, j’ai choisi de travailler le jaune comme couleur de fond et puis sa couleur complémentaire, le violet que j’ai rendu un peu plus rouge pour aborder le thème», a-t-il fait savoir.
L’exposition place l’art au service de la nature et de ses mystères. Que ce soit avec les œuvres de Lewlawal comme celles de Susanne Pohlmann, les tableaux plongent les spectateurs dans un environnement évocateur rappelant que tout est lié et qu’il y a un changement, un bouleversement climatique que l’humanité ressent. «D’aucuns disent que la terre se refroidit, d’autres disent que la terre se réchauffe. Et si l’on voit une certaine partie de la terre, il y a le réchauffement et d’autres parties où on sent la fraîcheur. Compte tenu de cela, je vois que ça inspire parce que l’eau, le soleil : c’est la vie. Mais quand il y a trop de soleil et moins d’eau, il n’y a pas de possibilité de vivre. Et le contraire aussi n’est pas possible. Donc, il faut l’équilibre des deux et ça, il faut que nous le compensions avec notre savoir-faire : l’art», a-t-il fait comprendre.
Lewlawal, depuis son enfance, se rappelle-t-il, faisait de la peinture et avait la fantaisie de reconnaître dans les nuages, des personnages, des créatures fabuleuses et de rêver de voler autour du monde en tant que pilote. Ayant également une fascination pour les mystères de l’espace, il précise que tout cela influence ses premières œuvres artistiques dès le jeune âge. Après ses études à l’école nationale d’éducation artistique de Dakar, Lewlawal, influencé aussi par sa spiritualité, œuvre dans une expression artistique pour l’infini dans le temps et dans l’espace avec un style tantôt abstrait, tantôt mi figuratif. Après avoir déménagé en Allemagne, l’artiste a entrepris de faire des recherches sur les racines de sa propre identité culturelle, en s’intéressant de près aux objets d’art volés d’Afrique, dans les musées allemands et européens. Il travailla longtemps sur le thème des masques. Actuellement, il s’attache à peindre le moment présent en traduisant, intuitivement sur la toile, sa présence «ici et maintenant».
DJAÏLI AMADOU AMAL, PORTE-VOIX INSOUMISE
Figure incontournable de la littérature camerounaise et lauréate du Goncourt des lycéens 2020, l’autrice publie un nouveau roman courageux, « Cœur du Sahel », dans lequel elle se dresse contre les différences de castes au sein de son pays
Jeune Afrique |
Clarisse Juompan-Yakam |
Publication 13/08/2022
En 2020, avec Les Impatientes, Djaïli Amadou Amal nous conduisait dans l’intimité d’un saaré où de jeunes femmes d’un milieu plutôt privilégié subissaient, du fond de leur prison dorée, les affres du mariage forcé et de la polygamie. Deux ans plus tard, avec Cœur du Sahel, l’autrice multiprimée agrandit l’espace et brosse le tableau d’une région sahélienne marquée par les conséquences désastreuses du terrorisme et du changement climatique.
Nous plongeons ainsi dans le quotidien de femmes domestiques, des invisibles qui luttent pour leur survie dans une société nord-camerounaise régie par des clivages fondés sur les appartenances sociale, ethnique et religieuse. L’on suit les parcours de deux d’entre elles, Faydé et Bintou, qui tentent, chacune à sa manière, d’échapper à leur condition pour s’élever dans la hiérarchie sociale. Comme l’on ouvre une boîte de pandore, sans rien éluder, Djaïli Amadou Amal qui, petite fille, rêvait de vivre dans un monde enchanté, s’attaque de manière frontale à des sujets que d’aucuns voudraient maintenir tabous : la xénophobie, le mépris de classe, l’esclavage moderne, le viol érigé en tradition. Des thèmes âpres, qui n’enlèvent rien à la beauté de l’histoire d’amour entre Faydé et Boukar deux êtres que tout semble séparer.
Dans Les Impatientes, vous évoquiez de manière allusive le viol d’une domestique. Dans Cœur du Sahel, vous donnez à cette dernière une identité.
Djaïli Amadou Amal : En terminant la rédaction des Impatientes, je savais déjà quel serait le thème de mon prochain livre. Alors que dans le premier, ce viol était un non-événement, un « simple troussage de domestique » qui n’avait ému personne, dans Cœur du Sahel, j’ai voulu attribuer une identité à la victime, explorer son ressenti, lui rendre la parole. Parce qu’elles sont invisibles, interdites d’éducation et soumises au bon vouloir des hommes qui les violentent, de nombreuses femmes en sont privées. Or ce qu’elles endurent mériterait d’être entendu. Je me fais volontiers leur porte-voix, passant aux yeux de certains pour une rebelle, une insoumise. Et l’insoumission est un tel affront !
Le viol est omniprésent dans votre littérature. Vous faites dire à l’un de vos personnages que c’est une « tradition » dans les sociétés sahéliennes.
Dans Cœur du Sahel, il est question de mariage par le rapt. Suivant une tradition qui perdure dans les montagnes du Nord-Cameroun, un homme qui désire une femme peut s’arroger le droit de l’enlever pour l’épouser. Pour s’assurer que rien ne viendra entraver son projet, il la viole parfois publiquement – ce qui en fait d’emblée son épouse –, en toute impunité, au vu et au su de tout le monde, sans que nul ne songe à s’en indigner. Même l’État apparaît assez permissif : pas plus les rapts que les viols ne sont punis. Le sujet reste tabou. De la même manière, les femmes domestiques sont souvent la proie de leurs employeurs et subissent parfois le viol de différents membres de la famille, sans jamais oser porter plainte. Honteuses d’être des victimes, elles se murent dans le silence, ce qui conforte leurs bourreaux dans l’idée que violer une domestique ne prête pas à conséquence.
165 PROJETS FINANCES POUR 510 MILLIONS DE F CFA EN 2022
Financements – Fonds de développement des cultures urbaines, une liste de projets éligibles a été sélectionnée et transmise au Comité de gestion pour évaluation
Dans le cadre du 6e appel à candidature du Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu) lancé en mars dernier, le Comité de lecture du Fdcu, en sa séance du 23 juin 2022, a sélectionné et transmis au Comité de gestion, pour évaluation, une liste de projets éligibles que ce dernier a étudiée au cours de sa réunion tenue le vendredi 22 juillet 2022 au ministère de la Culture et de la communication.
A l’issue de la délibération du Comité de gestion du Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu), 165 projets éligibles, soit 30,95%, couvrant toutes les régions, ont été retenus pour recevoir des subventions allant de 2,5 à 5 millions de francs Cfa pour le compte de la gestion 2022, soit une subvention totale de 510 millions de F Cfa, informe le communiqué signé par Demba Faye, directeur de Cabinet du ministère de la Culture. Pour ce 6ème appel du Fonds de développement des cultures urbaines, les requêtes avaient trait à l’évènementiel, la production, la structuration, la diffusion, la mobilité artistique, la création et la formation et l’insertion.
Ainsi, lit-on dans le communiqué, il ressort du rapport d’évaluation du Comité de lecture que 533 dossiers reçus des 14 régions du pays ont été rigoureusement examinés et analysés avec impartialité, à l’aune des critères définis par les instruments de gestion du fonds.
Le ministre de la Culture et de la communication «félicite» les bénéficiaires de la gestion 2022 et «attire» leur attention sur l’importance d’une bonne gestion afin de conforter la place du Fdcu dans le développement des cultures urbaines. D’après le document reçu par Le Quotidien, les bénéficiaires seront contactés par la Direction des arts pour les modalités pratiques de mise à disposition desdites subventions.
Toutefois, précise le document, les 24 projets non réalisés en 2021, conformément aux engagements pris lors de la réunion tenue avec les porteurs de projets le 15 février 2022, au Cabinet du ministère de la Culture et de la communication, sont reportés sur la gestion budgétaire de 2022.
Pour rappel, à l’issue de ses travaux, le Comité de gestion a tenu compte des recommandations du Forum national des cultures urbaines organisé le 18 mai 2021 au Monument de la Renaissance, un moment de réflexion qui avait permis d’examiner les contours de ce mécanisme de financement et de penser son amélioration.
Concernant le Comité de lecture du Fdcu à l’occasion de ses travaux du 23 juin 2022, sont retenus pour une subvention, «les projets ayant obtenu à l’évaluation, une note supérieure ou égale à soixante sur cent (60/100)», note le document.
LA CREATRICE DU CEEBU JËN SERA HONOREE
Son œuvre culinaire communément appelée ‘’Ceebu Jën’’ a été classée patrimoine immatériel de l'UNESCO. Par ce plat devenu national au Sénégal, Penda Mbaye a gravé son art culinaire dans les registres culinaires mondiaux. Et pour ça, elle sera honorée
Récemment, son œuvre culinaire communément appelée ‘’Ceebu Jën’’ a été classée patrimoine immatériel par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) grâce à sa popularité au Sénégal et dans le reste du monde. Ce plat national du ‘’Pays de la Teranga’’ créé par la brave dame saint-louisienne Penda Mbaye est désormais au cœur du registre des arts culinaires du monde pour vendre la destination sénégalaise.
C'est dans ce sillage qu'un collectif d'artistes sénégalais et français, piloté par Papis Niang, a décidé de rendre un vibrant hommage à celle qui a mis en œuvre le ‘’Ceebu Jën’’. A travers un film documentaire de 52 mn qui relate toute l'histoire de cette femme sénégalaise, mais spécialement à celle qui détient des valeurs traditionnelles et culturelles, d’où le nom de Penda Mbaye.
Selon Papis Niang le producteur, Penda Mbaye mérite tous les honneurs du monde de par sa prestance et sa beauté. "Notons que la femme résume la vie ; le sourire l’accompagne dans presque toutes les situations. Elle est apte à donner des conseils pratiques et incarne la beauté de la nature. Femme de valeurs, femme de principes, femme traditionnelle, femme authentique et charismatique", a-t-il expliqué.
Par ailleurs, c'est un évènement riche en culture qui fait la promotion du Sénégal dans une ambiance chaleureuse et conviviale. La femme sénégalaise sera à l'honneur avec une distinction qui véhicule la destination sénégalaise qu'on nommera Penda Mbaye.
Ce qui confirme le charme et l’élégance du Sénégal à travers le monde.
A rappeler que des artistes sénégalais comme Waly Seck, Pape Diouf, Abdou Guitté Seck, Kany Faye sont au cœur de ce projet pour assurer le spectacle qui aura lieu le jour de la projection de la bande-annonce au King Fahd Palace le 12 août prochain, en présence d'illustres personnalités du monde des arts et de la culture.
L'AUTEUR DES VERSETS SATANIQUES, SALMAN RUSHDIE ATTAQUE
L'écrivain Salman Rushdie a été agressé ce vendredi 12 août, dans l'État de New York. Il est menacé de mort depuis la sortie, en 1988, de son livre Les Versets sataniques.
L'écrivain Salman Rushdie a été agressé ce vendredi 12 août, dans l'État de New York. Il est menacé de mort depuis la sortie, en 1988, de son livre Les Versets sataniques.
Salman Rushdie a été attaqué par un individu alors qu’il devait donner une conférence, ce vendredi au centre Chautauqua, dans l'État de New York (Etats-Unis). Poignardé au cou, son état reste pour le moment inconnu. Son agresseur présumé a été arrêté.
L’auteur britannique d'origine indienne est notamment connu pour son quatrième roman «Les Versets sataniques», publié en 1988. Doté d’environ 500 pages et constitué de 9 chapitres, l’ouvrage s’inspire de faits réels, de références biographiques portant sur l'auteur lui-même ou son entourage, ainsi que de faits inspirés de la vie du prophète Mahomet. Le roman établit des ponts entre la Grande-Bretagne et l’Inde, entre les époques, entre l’imaginaire et le réel.
Considéré comme blasphématoire en Iran depuis 1988, il a été interdit dans le pays. Pour résumer simplement, l’ouvrage est considéré par les musulmans les plus rigoristes comme une moquerie envers le Coran, et un portrait parodique de Mahomet et du monde musulman. Dès la sortie des «bonnes feuilles» dans la presse, des manifestations avaient eu lieu.
Sa tête est mise à prix
Par la suite, la publication de l’ouvrage a fait de l'auteur la cible d'une fatwa de l'ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny en 1989, ce qui l'a forcé à entrer dans la clandestinité. L'Iran a assuré en 1998 que la fatwa ne serait pas appliquée. Mais le successeur de Khomeiny a malgré tout déclaré en 2005 que Rushdie était un apostat pouvant être tué impunément. Et le gouvernement du conservateur Mahmoud Ahmadinejad a de son côté décrété la fatwa «toujours valide» en 2007.
Depuis dix ans, la fondation religieuse iranienne a mis sa tête à prix, pour une somme de 3,3 millions de dollars (3,2 millions d'euros).
L'auteur a dû changer 56 fois de domicile durant les six premiers mois suivant la fatwa. Son niveau de protection serait similaire à celui de la Reine d'Angleterre. Dans les dix années qui ont suivi l'appel de mort contre Rushdie et ses éditeurs, l'écrivain a fait l'objet d'une vingtaine de tentatives d'assassinat, comme le rapporte l’Obs. Devenu citoyen américain, il vit à New York, dans une solitude de plus en plus grande, accentuée par une protection policière permanente, et poursuit sa carrière d'écrivain.
LES HÉRITIERS D'OUSMANE SOW EN GUERRE CONTRE LE GUIDE DU ROUTARD
Le plus célèbre des guides touristiques français attribue, à tort, la paternité du Monument de la renaissance africaine au sculpteur Ousmane Sow. Les héritiers attendent, a minima, des excuses
Jeune Afrique |
Nicolas Michel |
Publication 11/08/2022
Depuis sa conception, le Monument de la renaissance africaine érigé à Ouakam, sur l’une des iconiques Mamelles de Dakar, ne cesse d’alimenter la polémique. Dernière en date, celle qui oppose depuis quelques jours les héritiers du sculpteur sénégalais Ousmane Sow au célèbre Guide du Routard, édité par Hachette.
Dans son édition la plus récente sur le Sénégal, il est ainsi écrit : « Sur la deuxième colline s’élève le monument dédié à la renaissance africaine. Inauguré en 2010, il a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Voulue par Abdoulaye Wade et exécutée par le grand sculpteur Ousmane Sow (qui s’est ensuite brouillé avec Wade), cette grande sculpture haute de 52 mètres, figurant un couple africain avec son enfant, tous trois dressés vers le ciel, a suscité les critiques de toutes parts : l’opposition et la rue, dénonçant les fortunes englouties dans le projet (l’équivalent d’une vingtaine de millions d’euros, même si ce sont des ouvriers nord-coréens qui ont fait le gros œuvre en échange de terrains dans Dakar !), un collectif d’imams critiquant l’apparence dénudée de la femme représentée et le caractère « non islamique » de l’ensemble, sans compter que Wade touchait une partie des recettes des visites… C’est comme si Mitterrand avait touché des royalties sur la Grande Pyramide ou Pompidou sur le centre Beaubourg… Le style rappelle l’époque du « réalisme socialiste »… »
Légèreté et amateurisme
Rien de bien surprenant dans ce texte pour les habitués à la prose des Guides du Routard, entre légèreté et amateurisme. Sauf qu’attribuer le Monument de la renaissance à Ousmane Sow, c’est commettre une erreur plus que dommageable. Certes, le sculpteur avait réalisé la maquette du projet initial, mais face aux exigences et aux idées du président Wade, il ne l’avait jamais véritablement rendue.
En 2009, il nous disait ceci, sans amertume, mais avec fermeté : « À l’origine, c’était mon projet. Je voulais créer un lieu vivant – et son pendant aux États-Unis. J’en avais parlé à Abdoulaye Wade, quand il n’était pas encore président, un jour où je mangeais chez lui. Plus tard il m’a dit qu’il voulait faire une statue plus grande que celle de la Liberté, à New York, sans même se demander si le sol pouvait la porter. Aujourd’hui, je demande à l’avance pardon aux Sénégalais pour ce qu’ils vont voir. Les Nord-Coréens sont en train d’apprendre à leurs dépens que réaliser une sculpture avec un paysage, ce n’est pas faire le portrait de Kim Il-Sung ! »
Une maquette enfermée dans un placard
L’ancienne compagne d’Ousmane Sow, Béatrice Soulé, se souvient très bien de l’histoire. « La maquette conçue par Ousmane avait été montrée à Viviane Wade et on attendait des nouvelles du président, raconte-t-elle. Un jour, le téléphone sonne : c’est Wade qui veut une photo du projet. Je la lui envoie. Le lendemain, on va manger aux Almadies et le serveur félicite Ousmane pour la pose de la première pierre. Dans le journal, c’est la photo de la maquette du monument actuel, apparemment dessinée à l’ordinateur par l’architecte sénégalais Pierre Goudiaby Atepa ! À notre retour à la maison, Ousmane a enfermé sa maquette dans un placard et il est devenu mutique sur le sujet. Il ne voulait plus en entendre parler. »
WAKANDA FOREVER, LA BANDE-ANNONCE DE LA SUITE DE BLACK PANTHER DÉVOILÉE
Le studio américain de cinéma Marvel a donné samedi, 23 juillet 2022, au festival de la bande dessinée San Diego Comic-Con International, un aperçu de l’un de ses films les plus attendus
Quatre ans après la projection en salle de Black Panther, le célèbre film de super-héros inspiré de la firme cinématographique américaine Marvel, le public a été convié à découvrir quelques bribes de la suite dénommée "Wakanda Forever" (Wakanda à jamais), samedi 23 juillet 2022.
Plusieurs invités présents auront été secoués, tant les deux minutes et onze secondes de la bande-annonce ont procuré émotions et frissons.
Hommage à T'Challa
Le segment s’ouvre, en effet, sur la chanson culte "No Woman, No Cry" de Bob Marley interprétée par l’artiste nigériane Tems. Comme une invite à transcender le deuil de Chadwick Boseman. Ce dernier, qui incarnait précédemment le personnage principal "T'Challa" alias Black Panther, est décédé en août 2020 d’un cancer du côlon, à 43 ans, poussant le casting à revoir ses plans pour la suite.
Après plusieurs hésitations, le rôle de Chadwick n’a finalement pas été réattribué à un autre acteur. Cependant, son ombre plane tout le long de Wakanda Forever, selon Lupita Nyong’o, Florence Kasumba, Letitia Wright, Danai Gurira et le reste des acteurs présents sur scène samedi à San Diego Comic-Con International.
Le réalisateur Ryan Coogler a pour sa part salué un acteur dont l’empreinte sur l’industrie cinématographique survivra à la mort. La succession du prince T'Challa au trône devrait justement être l’une des grandes curiosités de ce nouveau long métrage auquel a pris part l’essentiel des acteurs de Black Panther.
Un défi
Comment la reine Ramonda (incarnée par l’actrice Angela Basset), sa fille Shuri (Letitia Wright), la combattante Okoye (Danai Gurira) et toute son armée de guerrières vont-elles s’y prendre pour la défense de leur royaume face à la nouvelle menace représentée par le prince des mers Namor (Tenoch Huerta) ?
Ce dernier, vraisemblablement roi de la région d’Atlantis, devrait constituer, dans Wakanda Forever, le principal protagoniste de la rivalité avec le Wakanda, inspiré d’un pays d’Afrique de l’Est longtemps à l’abri des regards mais dont les riches ressources minières, à l’instar du vibranium, suscitent des convoitises.
Salué pour son inclusion de la culture africaine-américaine, le film Black Panther est à ce jour l’un des succès les plus retentissants du cinéma américain, fort de recettes de 1,3 milliards de dollars générées au box-office. Les trois Oscars reçus en 2019 par ce blockbuster constituent les premières distinctions de ce genre pour une production de MCU depuis ses débuts au cinéma en 2008.
Wakanda Forever est attendu sur les écrans américains le 11 novembre 2022.
DES EXPOSITIONS POUR FINANCER LA FORMATION DES ENFANTS DE LA RUE
Comment sortir les enfants déshérités de la rue ? Malgré les multiples efforts consentis dans ce sens, l’Etat n’y est jamais parvenu
Quelles solutions pour sortir les enfants déshérités de la rue ? La Galerie d’art et des conceptions africaines (Gaca) y a réfléchi et propose la mise en place de filières de formation au bénéfice de ces jeunes. Elle a organisé une exposition pour réunir les fonds nécessaires à ce projet.
Comment sortir les enfants déshérités de la rue ? Malgré les multiples efforts consentis dans ce sens, l’Etat n’y est jamais parvenu. Mais, la Galerie d’art et des conceptions africaines (Gaca) croit détenir la solution miracle à cette lancinante question qui affecte l’image du pays, en organisant une exposition nationale. «Nous avons constaté qu’il y a un chômage des jeunes au Sénégal. Et les enfants déshérités sont les plus touchés. Pour les sortir de cette situation, nous voulons organiser une exposition nationale qui aura lieu les 18 novembre, 5 et 6 décembre», a informé El Hadji Ababacar Bangoura.
D’après le Président directeur général de la galerie d’art et des conceptions africaines (Gaca), les retombées de cette exposition vont servir à acheter du matériel qui sera installé au niveau des succursales et à financer la formation de ces jeunes déshérités dans les domaines de la sérigraphie, de la décoration, de l’informatique, la peinture et l’art plastique. «C’est après l’exposition que nous allons recruter les enfants pour leur offrir une formation», a-t-il fait savoir. Ainsi, trois thèmes sont choisis par la Galerie d’art et des conceptions africaines pour cette exposition.
En dehors du thème sur les enfants déshérités, il y a le thème sur les femmes africaines et le thème sur la lutte traditionnelle. «Nous avons choisi le thème sur les enfants déshérités parce que nous voulons les sortir de la rue. Et nous allons créer des œuvres qui vont refléter la vie de ces enfants afin de pousser les gens à acheter. Ensuite nous prélèverons 15% de ces recettes pour créer des infrastructures. Ce qui nous a poussés à choisir le thème des femmes, c’est que nous voulons montrer la valeur et la beauté de la femme africaine. Nous allons exposer des œuvres de belles femmes africaines. Pour ce qui concerne le thème de la lutte traditionnelle, nous avons vu que c’est un sport qui se développe de manière fulgurante dans le pays, mais la carrière d’un sportif ne dure pas longtemps. S’ils ne sont pas formés à autre chose, ils se retrouveront en chômage à la fin de leur carrière sportive. C’est ce que nous nous voulons éviter», a expliqué en outre El Hadji Aboubacar Bangoura.
La Galerie d’art et des conceptions africaines ne compte s’arrêter en si bon chemin. Elle envisage une autre exposition internationale en France dans la région de Toulouse, en Allemagne et en Amérique. Toutefois, les membres de la galerie se réjouissent du soutien des autorités étatiques. «Nous bénéficions de l’appui des autorités comme le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, du ministre de la Culture, Abdoulaye Diop, de chefs d’entreprise et d’hommes d’affaires», a listé le Président directeur général de la Gaca. Pour impliquer le chef de l’Etat dans ce combat, «nous lui avons envoyé une œuvre d’art de très grande qualité qui se trouve déjà dans son bureau», a confié El Hadji Aboubacar Bangoura.
VIDEO
ABDOULAYE KONATÉ, L'INÉGALABLE ARTISTE
Peine de mort, fanatisme religieux, goutte de sang du Sahel, Couple dogon …, Abdoulaye Konaté aborde aussi bien des sujets apaisants que des thématiques de préoccupation du monde contemporain dans ses œuvres - Revoir ses créations
Un jour, une création. Dans cette vidéo, nous vous proposons de revoir les somptueuses toiles du grand artiste malien Abdoulaye Konaté sous un autre angle (partie2) .
Invité d'honneur de la 14è édition du Dak'Art, Abdoulaye Konaté, à travers ses créations, donne de la valeur ajoutée au Bazin.
Il produit des toiles imposantes et de très hautes qualités qui ne laissent presque personnes indifférentes.
Ses thématiques mettent surtout en lumière des sujets doux et apaisants comme un couple dogon, le roi et la reine ashanti que des sujets de préoccupation comme la peine de mort ou le fanatisme religieux qui fait tant de victimes partout dans le monde. Ses toiles sont majestueuses et somptueuses.
Hommage lui a été rendu à l'ouverture de cette grand-messe de l'art africain contemporain de Dakar