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26 novembre 2024
Economie
Par Hamidou ANNE
LE SEUL PROJET DE PASTEF EST L’ABAISSEMENT DU SÉNÉGAL
Soutenir urbi et orbi que les comptes du pays sont maquillés pose plusieurs problèmes de forme et de fond. Soit la personne qui a parlé ne comprend rien à l’économie - ce qui est probable -, soit elle verse dans la manipulation grossière...
Soutenir urbi et orbi que les comptes du Sénégal sont maquillés pose plusieurs problèmes de forme et de fond. Soit la personne qui a parlé ne comprend rien à l’économie -ce qui est probable-, soit elle verse dans la manipulation grossière, ce qui est tout aussi soutenable. De plus, tenir de tels propos pour un responsable public c’est inaugurer un nouveau chapitre dans l’entreprise d’abaissement national, qui est la marque déposée du parti Pastef. Le Sénégal dispose de fonctionnaires sérieux et compétents ; parmi eux d’éminents spécialistes des finances publiques, qui ont travaillé d’arrache-pied pour redresser notre économie dont les taux de croissance n’ont cessé de tendre à la hausse depuis l’entrée en vigueur du Pse.
Si sa croissance a été erratique entre 2000 et 2011 (3,3% en moyenne), le Sénégal a été déclaré pays à la plus régulière moyenne de croissance économique pour la décennie 2011-2021. Il s’y ajoute une gestion remarquable du Covid-19, qui a permis l’atténuation des chocs et la relance plus rapide grâce aux mécanismes mis en œuvre et surtout à la résilience de l’agriculture et de l’industrie. Outre une économie placée sur les rails de l’émergence, le Sénégal dispose d’une administration sérieuse que M. Sonko et son cheptel politique ne cessent de vilipender et d’accuser de complots divers depuis une décennie. Les propos de M. Sonko, pour tout Sénégalais avec un peu de jugeote, n’ont aucune crédibilité tant l’homme est en indélicatesse naturelle avec la vérité. Mais que le chef de l’administration dise de celle-ci qu’elle est une machine de faussaires est le summum de l’irresponsabilité. En plus, les déclarations sont fausses pour la simple raison que le Sénégal n’évolue pas en vase clos. Nous sommes au sein de l’Uemoa et en étroite collaboration avec le Fmi et d’organisations multilatérales. Le budget est connu, les dépenses et les recettes retracées, les lois de finances rectificatives publiquement votées. Mieux, la Cour des comptes a déjà validé les lois de règlement des rapports de gestion 2020, 2021 et 2022. Le Sénégal ne saurait cacher ses données au Fmi, à la Banque mondiale, à la Banque centrale, etc.
Pire, le régime se dédit et publie des chiffres différents en une semaine. En effet, ils viennent de publier une Stratégie nationale de développement basée sur un déficit de 4,9%. Les mêmes viennent nous annoncer une semaine plus tard que le déficit est à hauteur de 10,4%.
Lors de deux missions récentes, le Fmi a donné ses chiffres et ses notes de perspective sur notre économie, qui n’ont du reste pas été démentis par le gouvernement. L’urgence par conséquent pour ce régime est de trouver des pistes de solution aux problèmes graves que soulève le Fonds, à l’issue de la dernière revue. Après avoir exprimé sa satisfaction sur le bilan du régime précédent, le Fonds revient trois mois plus tard peindre un tableau sombre de l’actuel régime. Le déficit en un trimestre est passé de 3,9 % à 7,5 % du Pib. La croissance, elle, a baissé, passant de 7,1 à 6,0 %. Le Fmi donne même les raisons de ce climat morose, relatives aux mesures incohérentes et tapageuses sur les Btp, les mines et l’industrie.
Ce gouvernement affirme vouloir miser sur le secteur privé, avec un volume de financement projeté à 12 000 milliards de F Cfa mais s’acharne à étouffer les entreprises par une politique fiscale confiscatoire et irréfléchie, et des tracasseries politiciennes puériles. Qu’ils nous disent quelle est la cohérence de compter sur le secteur privé tout en mettant nos capitaines d’industrie en prison et en versant dans l’acharnement fiscal. Miser sur le secteur privé tout en tenant un discours qui ferait reculer n’importe quel investisseur relève d’une curieuse manière de faire. Car dans les faits, suite aux propos hallucinants du 26 septembre, les marchés s’affolent et le crédit du Sénégal s’est à nouveau aminci selon un article de Bloomberg largement relayé. L’incompétence de Ousmane Sonko nuira à terme au prestige de l’Etat et à la sécurité nationale
Les perspectives sont sombres pour notre économie avec un volume de mobilisation des ressources en baisse contrairement aux années précédentes, des taux d’intérêt qui explosent et un déficit creusé après seulement six mois de gestion. La confiance s’est effritée et l’incertitude gagne les milieux d’affaires du fait de l’imprévisibilité du Premier ministre le plus incompétent de l’histoire de notre pays. Tout ceci nous oblige à interpeller M. Sonko, entre deux déplacements au Grand Théâtre, au sujet du coût de la vie, des drames de l’émigration irrégulière, des inondations, du chômage et de l’isolement progressif du Sénégal sur la scène internationale.
Un autre aspect du problème réside même dans la méthode cavalière ponctuée d’affabulations, de manipulations et d’absence de tenue pour des gens qui sont censés diriger un Etat. Car aux termes de l’article 1.7 de la loi 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, «dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, la situation globale des finances publiques, et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, fait l’objet d’un rapport préparé par le gouvernement. Ce rapport, audité par la Cour des comptes, est publié dans les trois mois suivants».
Or la Cour des comptes n’a toujours pas publié le rapport portant situation globale des finances publiques. Donc d’où viennent les chiffres distribués à des journalistes qui les relaient sans veiller à l’exigence basique de vérification qui est au cœur de leur métier ? Je n’accorde pour ma part aucun crédit aux chiffres, propos, promesses et engagements d’un individu habitué aux falsifications et aux déclarations outrancières.
Après les gendarmes, les policiers, les magistrats, les militaires traités de mercenaires à la solde de la France, les fonctionnaires du ministère des Finances prennent leur part de dénigrement. L’entreprise est constante : désacraliser les institutions, se soustraire aux vrais débats et à la confrontation d’idées comme la Dpg le prévoyait. Il préfère s’adresser à une masse informe excitée et à une presse peu rigoureuse voire complice. M. Sonko est tout sauf constant dans son parcours peu enviable. Je lisais la semaine dernière dans Le Quotidien, un texte d’un de nos compatriotes. Ses paroles terribles de justesse m’ont glacé le sang. Parlant à M. Sonko, il lui dit : «Vous avez fait haïr et détester tout ce qui est grand, bon et beau dans ce pays.»
Je repensais à cette phrase en écrivant cette chronique, et je ne peux me résoudre à accepter que mon pays aille vers l’abîme avec la complicité d’universitaires, de cadres, de militants, qui jadis rivalisaient d’ardeur dans la signature de tribunes pour soi-disant défendre l’Etat de Droit. Le Sénégal s’abaisse sous leurs yeux et ils font mine de regarder ailleurs. Cette année, nous commémorons la 22ème année du traumatisme national qu’a été le chavirement du Joola et la disparition d’environ 2000 personnes. Ce 26 septembre avait une saveur particulièrement désagréable, car le parti Pastef, dans son entreprise de destruction de tout ce qui peut fédérer la communauté nationale, a encore sévi. Le Sénégal a envoyé une délégation dirigée par un ministre pour le Débarquement de Provence, à 6000 km de nos côtes. Ce même gouvernement décide de rompre avec la tradition de la commémoration nationale du 26 septembre. Son chef a décidé de polluer le moment de la sacralité et du recueillement de toute la Nation en organisant un show politicien. Ce personnage rustique s’acharne à répéter son exercice favori : dire du mal de ses compatriotes et ridiculiser notre pays devant les yeux du monde.
Il a seulement le bon goût de ne pas convier Baba Wone pour chanter ses louanges, en guise d’oraison funèbre. Mais c’est désormais une affaire de temps.
L’EXPERT FINANCIER REVELE UN PRELEVEMENT DE PLUS DE 7 MILLIARDS FCFA SUR LE COMPTE DU COMMERÇANT
Rebondissement dans l’affaire Bocar Samba DIEYE / Cbao. Bocar Samba Dièye a fait face à la presse hier, pour partager le rapport de l'expert financier dans l'affaire judiciaire qui l'oppose à la Cbao.
Soutenu par l'association des clients et sociétaires des institutions financières, l’homme d’affaires sénégalais Bocar Samba Dièye a fait face à la presse hier, pour partager le rapport de l'expert financier dans l'affaire judiciaire qui l'oppose à la Cbao. Citant l’expert, il indique que plus de 7,2 milliards de FCFA ont été prélevés sur son compte par la banque.
Un nouveau rebondissement dans le différend judiciaire qui oppose l’homme d’affaires Bocar Samba Dièye à la banque Attijari (ex-CBAO). Face à la presse hier, le président de l'Acsif, Famara Ibrahima Cissé qui lisait les conclusions du rapport produit par l'expert financier Mamadou Badiane, révèle que la Cbao a prélevé un montant de 7,2 milliards FCFA sur le compte de Bocar Samba Dièye. « Ils ont prélevé plus de 2,5 milliards pour les frais d'agios et 5,6 milliards FCFA pour une traite comptabilisée dans son solde», regrette le président de l'Acsif. Jugeant ce prélèvement injuste, poursuit-il, l'expert a demandé la restitution de la somme et relevé aussi un autre montant de 879 millions que la banque a prélevé sur le compte de Bocar Samba Dièye. «Le rapport est donc clair et donne la vérité à Bocar Samba Dièye», ajoute le président de l'Acsif rappelant que le juge n'est pas un expert, mais il peut commettre un expert financier pour enquêter sur le différend. «On attendait que la banque restitue les biens de Bocar Samba Dièye mais de 2008 à nos jours, la banque a usé de subterfuges pour conserver les biens de Bocar Samba Dièye et recherché des décisions de justice pour saisir ses biens hypothèques aussi bien que sa maison située à Grand Dakar», déplore Famara Ibrahima Cissé.
Face à cette situation, il promet ainsi de mettre en place un plan d'actions pour exiger le respect de la décision de justice. « Nous ne pouvons pas continuer à laisser la Cbao s'emparer injustement des biens des honnêtes citoyens qui travaillent durement. C'est pourquoi nous comptons entamer d'autres actions et surtout institutionnaliser le combat au niveau de l'assemblée nationale», ajoute-t-il.
En attendant, Famara Ibrahima Cissé interpelle les nouvelles autorités. «Nous avons adressé des lettres au président de la République et à son Premier ministre Ousmane Sonko en joignant le rapport d'expertise. Conformément au jub jubeul jubenti, il est temps qu'on redresse les banques, notamment la Cbao qui fait souffrir d'honnêtes citoyens», affirme Famara Ibrahima Cissé.
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LES COALITIONS NE SUFFIRONT PAS
Le politologue Lamine Sarr pointe l'obsession des partis pour les jeux d'alliances, au détriment des enjeux sociaux. Il estime que la décision de Pastef de se présenter seul pourrait marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs
Dans un entretien accordé à la TFM ce lundi soir, le Dr Lamine Sarr, enseignant-chercheur en sciences politiques, a livré une analyse sur les prochaines élections législatives anticipées. Alors que plus de 40 listes ont été déposées à la Direction Générale des Élections, Sarr met en garde contre une focalisation excessive sur les jeux d'alliances. "Les coalitions font parti du paysage politique sénégalais depuis des décennies, mais elles ne sont pas une fin en soi", affirme-t-il. Le chercheur pointe du doigt la nécessité pour les partis de proposer des solutions concrètes aux problèmes quotidiens des citoyens.
Dans ce contexte, la décision du parti Pastef de se présenter seul aux élections prend une dimension particulière. "C'est un choix qui pourrait rebattre les cartes", estime Sarr. Cette stratégie, qui rompt avec la tendance aux grandes coalitions, pourrait selon lui marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs.
Pour Lamine Sarr, les véritables défis de ces élections se situent sur le terrain socio-économique. "La reddition des comptes est importante, mais elle ne nourrira pas les familles", souligne-t-il. L'expert insiste sur l'urgence de s'attaquer à des problèmes tels que le chômage des jeunes, l'immigration clandestine et la hausse du coût de la vie.
Responsable du Master Paix, Sécurité et Développement à l'Université Cheikh Anta Diop, Sarr n'a pas manqué de mettre en lumière les défis du secteur éducatif. "La massification des universités compromet la qualité de l'enseignement", déplore-t-il, appelant à une réforme en profondeur du système éducatif.
SUNUBRT LANCE LA PHASE 2 AVEC SEPT NOUVELLES STATIONS
L’itinéraire de la ligne B1 compte désormais 21 stations, incluant les nouvelles, telles que Golf Sud, Police Parcelles Assainies, Scat Urbam, Liberté 5, Liberté 1, Dial Diop et la Grande Mosquée de Dakar.
SunuBRT annonce le lancement de la phase 2 de la mise en service progressive, avec l’ouverture de nouvelles stations et le déploiement de la ligne B2 semi-express, à partir de ce lundi 30 septembre 2024.
Sept nouvelles stations seront désormais opérationnelles : Grande Mosquée, Dial Diop, Liberté 1, Liberté 5, Scat Urbam, Police Parcelles Assainies et Golf Sud. En parallèle, la nouvelle ligne B2 semi-express, conçue pour offrir un trajet plus rapide, entrera en service et desservira uniquement sept stations clés : Papa Guèye Fall, Place de la Nation, Grand Dakar, Sacré-Cœur, Grand Médine, Dalal Jam et la Préfecture de Guédiawaye.
Selon un communiqué de SunuBRT, cette ouverture de nouvelles stations s’inscrit dans la deuxième phase du déploiement du Bus Rapid Transit (BRT). L’itinéraire de la ligne B1 compte désormais 21 stations, incluant les nouvelles, telles que Golf Sud, Police Parcelles Assainies, Scat Urbam, Liberté 5, Liberté 1, Dial Diop et la Grande Mosquée de Dakar.
De plus, le lancement de la ligne semi-express B2 offrira une alternative pour un trajet plus rapide, reliant des points stratégiques tels que Papa-Guèye-Fall à la Préfecture de Guédiawaye, en passant par des stations intermédiaires comme la Place de la Nation et l’hôpital Dalal Jam.
La mise en service de la ligne B2 entraînera la suppression de la ligne B1 Renfort (B1 Grand-Médine), permettant ainsi une optimisation du réseau de transport urbain. Ces évolutions témoignent de l’engagement de SunuBRT à améliorer la mobilité urbaine à Dakar, tout en offrant aux usagers une expérience de transport plus fluide, rapide et accessible.
LE THIÉBOU DIEUNE DEVIENT UN LUXE
La cherté des denrées alimentaires et la rareté du poisson frais transforment le quotidien en un combat pour la survie
Le plat national sénégalais, le «Thiébou dieune», n’est plus accessible à n’importe qui depuis quelque temps. Les ménagères indexent la cherté des denrées et du poisson frais devenu d’ailleurs rare sur le marché du Sénégal oriental.
Un tour effectué au marché de Kothiary a permis de se rendre compte de la difficulté rencontrée par les pères et mères de famille pour faire bouillir la marmite. Dans cette contrée située dans le département de Goudiry, région de Tambacounda, le panier de la ménagère subit une tension inflationniste indescriptible, témoigne S. Sow, une dame trouvée devant l’étal d’une vendeuse de légumes. Pendant que l’argent se raréfie, les prix des denrées flambent, soutient Mme Sow. «Jadis, je venais avec 2000 francs au marché, j’arrivais à faire mes provisions. Aujourd’hui, tel n’est plus cas, à cause du renchérissement des prix des légumes. Le kilogramme d’oignon coûte ici, à Kothiary, 800 francs, la pomme de terre 1000 francs Cfa. Alors qu’habituellement, leurs prix n’avaient jamais dépassé 500 francs, quelle que soit la crise. Les autres denrées, n’en parlons même pas. Il y a moins de 3 mois, le sac d’oignon s’échangeait à 8000 ou 7000 francs. Aujourd’hui, il est vendu à 19 000 francs, soit plus du double», explique Nogaye Fall, une autre ménagère tout atterrée par la cherté des prix.
Ce qui fait que préparer un bon plat de «Thiébou dieune» coûte les yeux de la tête. «Il faut aujourd’hui casquer entre 8 et 10 mille francs Cfa pour arriver à présenter un bon plat de «Thiébou dieune»». «Tout est cher actuellement. L’oignon, la pomme de terre, le piment, la carotte, le manioc… aucune denrée n’a connu de baisse de prix. Tout a flambé», s’est égosillée Nogaye. Pire, poursuit-elle, «compte tenu de sa rareté, le poisson est devenu inaccessible. Il n’est pas à la portée de toutes les bourses. Seul le «Yaboye» (sardinelle : Ndrl), est accessible. Mais à quel prix ? Trois «Yaboye» coûtent 500 francs. Et, même ceux-là, ce sont de tout petits poissons. S’agissant des gros poissons, il faut au minimum débourser 2000, voire 3000 francs Cfa, pour s’en procurer. L’équivalent de ma dépense quotidienne. Nous sommes fatiguées», peste Mme Fall.
Un autre tour à l’étable du boucher. Là aussi, c’est quasiment la même situation. Outre la cherté du prix du kilogramme, les femmes se plaignent de la qualité. Le kilogramme de viande est vendu à 3000 francs, informe,Sène, l’un des bouchers du village. Il était auparavant vendu à 2000 francs, ensuite 2500. «Aujourd’hui, il faut débourser 3000 francs Cfa pour avoir de la viande», a soutenu Awa Magou, trouvée sur place.
Pire, la qualité laisse à désirer. «Ce sont de rachitiques bœufs qui sont égorgés et mis en vente. Nous n’avons pas le choix. Les bœufs de qualité sont acheminés à Dakar et dans les autres régions de l’intérieur du pays. Nous sommes vraiment fatiguées», martèle-t-elle.
Les consommateurs appellent ainsi les nouvelles autorités, en qui ils avaient fondé un grand espoir, de bien veiller sur les prix des denrées alimentaires. «Le gouvernement doit trouver une solution à la situation que nous vivons. Même pour le riz et l’huile, seuls ceux qui achètent en gros ont senti une légère baisse. Nous achetons dans le détail, nous n’avons senti aucune baisse», fulmine-t-elle. Et pourtant, il a été annoncé que des volontaires allaient être recrutés pour faire appliquer la mesure de la baisse. Malheureusement, rien n’est fait, s’est désolée la bonne dame.
AU CŒUR DU CALVAIRE DES FEMMES DU DELTA DU SALOUM
A l’île Mar Lodj, les femmes sont doublement impactées par les changements climatiques et l’exploitation du pétrole de Sangomar. La communauté, plus particulièrement les femmes qui se nourrissaient des produits halieutiques, est dans le désarroi.
Dossier réalisé par Mame Diarra DIENG |
Publication 30/09/2024
Le Delta du Saloum est compris dans le bassin versant du fleuve Saloum qui comporte deux principaux bras. Il s’agit de Diomboss et Bandiala. Formé d’îlots, le Delta présente des chenaux bordés de mangrove. En plus de la zone marine, une partie continentale occupée par des forêts sèches, des savanes et des terroirs agricoles fait aussi le décor. Le site englobe des canaux d'eau saumâtre et près de 200 îles et îlots, des mangroves, un environnement maritime Atlantique et une zone boisée sèche. Cette belle description du paysage et du cadre est aujourd’hui, hélas, un souvenir. Et comme cause, le changement climatique et l’exploitation du pétrole de Sangomar. Les femmes y souffrent le martyre.
Le delta du Saloum est niché au Centre-Ouest du Sénégal entre la ville de Joal-Fadiouth au Nord, la République de Gambie au Sud et l’océan Atlantique à l’Ouest. Après plus de trois heures de route, nous sommes arrivés à Ndagane, une pirogue s’est accostée pour nous amener à l’île de Mar Lodj. Bien installés, la pirogue a pris le départ avec un bras de mer un peu agité. Tout au long du trajet, nous apercevons les campements qui ornent le décor mais il y a un fait marquant qui attire notre attention, ce sont des maisons R+ en construction aux abords. 20 mn après, nous voilà à l’île Mar Lodj. Ici les femmes sont doublement impactées par les changements climatiques et l’exploitation du pétrole de Sangomar. La communauté, plus particulièrement les femmes qui se nourrissaient des produits halieutiques, est dans le désarroi. La ressource se fait rare.
Regroupées au sein d’une maison, une natte étalée au milieu de la cour entourée de chaises, les femmes transformatrices de l’union locale de Mar Lodj racontent les problèmes auxquels elles font face. Les visages fatigués par la longueur de la journée. Elles ont fait plus de 8 heures à la recherche de propagules qu’elles doivent cultiver le lendemain pour avoir des mangroves dans quelques mois.
Animatrice communautaire au sein de l’union locale des femmes transformatrices de Mar Lodj, Ndiémé Ndom est nostalgique des années 90 où les ressources halieutiques étaient abondantes. «Ce qu’on trouvait auparavant dans le delta du Saloum, on ne le trouve plus. Ces produits sont devenus rares. La rareté des produits halieutiques est liée au changement climatique. Mais il y a aussi l’exploitation du pétrole de Sangomar qui a beaucoup dérangé l’écosystème dans la zone», se désole-t-elle.
A l’en croire, le changement climatique a frappé fort sur les mangroves. «On peut dire que la rareté de ces produits est liée aux aléas climatiques. Mais il y a aussi l'exploitation du pétrole de Sangomar qui a beaucoup dérangé dans la zone. Parce qu'il y avait un navire qui était dans les boulons, ils ont creusé les boulons de la plateforme jusqu'à Foundiougne, pour que les bateaux puissent passer et amener le produit brut. Le mouvement des moteurs et de la plateforme a fait fuir tous ces poissons. Maintenant, on ne trouve plus de poissons», explique-t-elle. Les souvenirs restent intacts. Par exemple, elle raconte, nostalgique : «avant l’exploitation du pétrole, on achetait un kilo de poissons au moins à 200 francs. Maintenant, le plus petit poisson, on l'achète à 2000 francs. Donc on n'a plus de produit. Là où la plateforme est installée est une zone poissonneuse. On l'a interdit aux pêcheurs». Se désolant du fait que les pêcheurs sont d’ailleurs les plus touchés, souvent ils n’ont même pas quoi assurer la ration familiale. «Si on a des difficultés à bien manger, à plus forte raison,, comment procéder à la vente voire la transformation ?» argue-t-elle. Elle persiste : «on est vraiment impacté avec les aléas climatiques et l'exploitation du pétrole de Sangomar». Certaines ressources ont certainement disparu. «Ce qu'on trouvait dans le Delta du Saloum comme les moules, les crabes, les huîtres, les crevettes, les poissons, on ne les trouve plus. Maintenant, ça devient rare, toutes les femmes étaient actives, selon elle, mais maintenant, tout le monde est assis. Personne ne va plus en mer ». 80% des jeunes ont tenté l’émigration clandestine Interpellé sur l’absence des jeunes dans la localité, Ndiémé Ndom annonce que 80% des jeunes de la localité sont allés vers l'émigration clandestine. «Il n’y a plus de jeunes de la zone. Il y a deux semaines, il y a trois pirogues qui ont quitté la zone pour aller vers l'émigration. Il y a deux pirogues qu'on ne trouve pas, jusqu'à présent, il y a plus de trois semaines qu’on n'a pas d'informations. On ne sait pas s’ils sont arrivés en Espagne ou s’ils sont morts. Nous n’avons pas d'informations», s’inquiète-t-elle. Poursuivant son propos, elle affirme qu’il n’y a plus de jeunes dans les villages, toutes les pirogues sont en haute mer. «Il n'y a plus de pêcheurs, encore moins de jeunes et ils sont partis à cause de ces dérangements».
L’ACCAPAREMENT DES TERRES PAR LES ETRANGERS
Hormis, l’exploitation du pétrole et les effets du changement climatique, Mar Lodj fait face à l’accaparement des terres par les étrangers. Membre de l’union locale des femmes transformatrices de Mar Lodj, c’est avec le cœur gros que Binta Sarr souligne le bradage des terres par les étrangers qui s’activent dans l’exploitation du pétrole. «Des étrangers achètent des terres ici à de vils prix auprès de populations démunies qui ne mesurent pas l'ampleur et les enjeux fonciers dans cette localité. Alors que nous avons besoin de foncier pour l’agriculture afin de nourrir nos enfants. Les multinationales sont installées et construisent des villas dans la localité. Tout le long de l’île, on voit des constructions qui appartiennent aux étrangers», indique-t-elle. Sur le même volet, elle note que la façon dont les terres sont bradées est inacceptable. En plus, elle affirme que les lois sur l’impact environnemental ont été violées. Trouvée au niveau du site de Dioham, Maya Dione explique l’importance du reboisement de la mangrove. «Le reboisement a commencé depuis plus de 10 ans et permet non seulement de freiner l’avancée de la mer, mais aussi de reconstruire un écosystème pour la reproduction des produits halieutiques. Des hectares de terres sont déjà reboisés en mangrove dans la zone. C’est au niveau des palétuviers reboisés en 2014, qui récoltent les propagules que nous repiquons. Maintenant nous faisons de l’ostréiculture», informe-t-elle.
LE CHANGEMENT D’ACTIVITES COMME ALTERNATIVE
A cause des aléas climatiques, la mangrove s'est dégradée. « Nous ne sommes pas des salariés. On allait en mer pour chercher de quoi manger, de quoi vendre, pour aller au moins nous occuper de la santé, de l'alimentation, du social, de l'habillement de la famille. Et maintenant, on ne l'a plus. Nous avons changé d'activité. Nous avons fait la formation à la saponification, le savon liquide, le savon et pour la transformation des céréales parce que nous sommes à moitié insulaire et à moitié terrestre parce qu'on fait l'agriculture. Nous nous sommes rabattus vers ça et nous le faisons avec notre matériel rudimentaire. Parce qu'on n'a pas d'unité de transformation», souligne-t-elle avant d’ajouter que ce que nous voulons, c’est explorer la transformation de céréales, de saponification et autres. «Il y a beaucoup d'activités que nous pouvons faire. Parce qu'on ne peut plus dépendre de cette mer qui n'a plus rien, qui est dérangée, qui n'a plus de produits. On ne trouve plus rien dans le Delta du Saloum. Nous ne travaillons plus».
ABSENCE D’ELECTRICITE ET D’INFRASTRUCTURES SANITAIRES ADEQUATES
En plus d’être envahis, la plupart des îles du delta du Saloum n’a pas d’électricité. C’est le cas de Mar Lodj où la nuit, c’est l’obscurité et il y a aussi le manque d’eau. Dans une autre île, Mar Wadjié, il n’y a même pas de poste de santé.
LUMIERE SYNERGIE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN RESCOUSSE
Fort de tous ces constats, l’Ong Lumière Synergie pour le développement (Lsd) est venue à la rescousse des communautés surtout des femmes pour les appuyer. Chargée de projet à Lsd Aby Dia estime que dans le contexte de l'exploitation du pétrole de Sangomar, nous soutenons les communautés riveraines de la plateforme pour les sensibiliser sur l'exploitation du pétrole, mais aussi les accompagner dans le processus. «Nous sentons que les communautés n'ont pas beaucoup d'informations concernant cette exploitation et il y a beaucoup d'enjeux, surtout les risques avec les changements climatiques». Elle soutient qu’en outre, il y a des impacts négatifs par rapport à l'exploitation du pétrole, ça peut poser problème. «Mais si toutefois leur préoccupation est prise en compte, ça peut porter ses fruits, d'autant plus qu'elles connaissent la nature mieux que quiconque. Donc il faut les impliquer dans tout ça, éviter qu'il y ait des dégâts qu'on ne souhaite pas du tout. Mais on exhorte l'État du Sénégal à encadrer cette exploitation, que l'entreprise le fasse de manière responsable, mais aussi travailler sur la redevabilité. Parce que si une exploitation de cette envergure se passe dans une zone, on estime qu'il peut y avoir un développement. Et un développement ne peut pas durer si les communautés ne sont pas impliquées», soutient Mme Dia. Elle déclare qu’il y a trois cargaisons qui ont rejoint l'Europe et l'Asie. «Mais aussi, on a eu écho qu'il y a un 24ème puis, ça c'est des aspects techniques, mais c'est une information qu'on a eue à travers nos recherches. Et que les communautés n'ont rien compris dans ces détails-là. Donc il faut les informer, c'est un minimum», suggère-t-elle. Ndiémé Ndong confirme qu’elles ont reçu un appui de Lsd, «et ce n'est pas la première fois. LSD est en train de nous accompagner, à changer vers une autre tournure pour faire une autre exploitation, une autre transformation rationnelle. Parce qu'on a fait une expérimentation sur l'ostréiculture (élevage des huîtres).
Par Me François JURAIN
AINSI, LA BM ET LE FMI IGNORAIENT TOUT ?
Et la Banque mondiale, le FMI, qui viennent régulièrement faire des enquêtes et des rapports, demander des comptes, n’étaient pas au courant ? Tout cela ressemble étrangement à une immense magouille internationale, où, entre copains et coquins...
Et la Banque mondiale, le FMI, qui viennent régulièrement faire des enquêtes et des rapports, demander des comptes, n’étaient pas au courant ? Tout cela ressemble étrangement à une immense magouille internationale, où, entre copains et coquins, on se partage les richesses du monde: c'est la fin d'un système usé jusqu'à la corde, et il n'y a pas qu'au SENEGAL que cela se passe comme ça.
Ce que l'on risque de nous faire payer, ce n'est pas le tripatouillage des comptes par un parrain mafieux aux commandes d'un pays pendant douze ans, non, c'est simplement la rupture du silence, de la part d'un premier ministre. Même (et surtout) si son devoir, envers son peuple, était de dire la vérité. La mafia à ses lois, ses règles, mais aussi sa manière, bien à elle, de faire taire ceux qui sont trop bavards...Et lorsqu'il s'agit d'une mafia internationale, si elle a les moyens de vous faire parler, elle a aussi, encore plus radicale, les moyens de vous faire taire!
par Jean Pierre Corréa
UNE NATION QUI A MAL À SON ADMINISTRATION OUTRAGÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous serions donc 18 millions de Sénégalais manipulés par une administration composée de Mandrakes, de Loukhouss-men, de Khoum-men, et qui nous auront des années durant, fait prendre des vessies pour des lanternes
« Gouverner sans opposant,s c’est administrer sans talent. »
Il semblerait qu’Ousmane Sonko leader charismatique de Pastef ait craché l’autre jour face au ventilateur et que les embruns de son glaviot soient ipso facto, revenus sur le Premier ministre du gouvernement, Sonko Ousmane.
Entourés de ministres régaliens et de plein exercice, qui au fur et à mesure que se déroulait le happening primaturial, cherchaient du regard le bout de leurs mocassins à glands, il a jeté à la face du monde une opprobre indélébile sur ce qui faisait figure d’exception africaine, à savoir notre haute administration publique, dont il devrait être le dernier à en dire les maux, sachant ce que le Sénégal doit à ces hommes et femmes qui ces quatre dernières années, nous ont évités de nous vautrer dans les braises que ses amis soudards ont répandues dans certains États du Sahel, et qu’il n’a de cesse d’en magnifier les vertus.
Il faut sauver le soldat Diba
Nous serions donc 18 millions de Sénégalais, qui avons été collectivement victimes d’hallucinations, manipulés par une administration composée de Mandrakes, de Loukhouss-men, de Khoum-men et autres virtuoses du bonneteau de trottoir, et qui nous auront des années durant, fait prendre des vessies pour des lanternes, au nez et à la barbe des institutions financières et de tous ces hommes et femmes de qualité qui composent notre patronat et notre flotte industrielle, somme toute vigoureuse.
Nous allons d’abord évacuer l’incongru ou le saugrenu d’une situation ubuesque d’avoir dressé toute une brochette ornée d’emblématiques ministres de l’Économie et des Finances, et d’en avoir, et hop ! comme Mandrake, fait disparaître la sœur de l’actuel et toujours souriant titulaire, laquelle, c’est vrai a plus marqué son passage à ce poste par la frénésie qu’elle mettait à se prendre en selfies partout où on l’envoyait bosser, que par la clairvoyance que lui dictait sa mission.
Mais une fois la surprise, la stupeur, et l’abasourdissement passés, suivis d’un ricanement empreint de désespoir, il a été douloureux pour les Sénégalais, de s’être entendus dire qu’ils vivaient dans un pays administré par des faussaires…dont évidemment, si l’on suit la logique d’Ousmane Sonko, ci-devant Premier ministre, le plus présent des absents, à savoir Cheikh Diba, invisible éléphant dans la salle du building administratif, apparut dans nos imaginations perturbées, comme en étant l’Al Capone, traqué par Elliot Sonko Ness..
Cet homme, justement parce qu’il est d’une humilité extrême, d’une absolue discrétion et d’une compétence avérée selon tous les citoyens équipés de jugeotte, est l’archétype du haut fonctionnaire sénégalais, dont l’IGE est la vitrine, et qu’à travers lui, avoir ainsi insulté notre haute administration, fut pire qu’un crime, ce fut une faute de…goût…
Ne pas confondre Angleterre et pomme de terre
Le garçon est titulaire d’un bac scientifique et a été admis à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et à l’Ecole nationale d’Economie appliquée (ENEA) où il a obtenu simultanément une maîtrise en sciences économiques et un diplôme d’ingénieur en planification économique et gestion des organisations.
Son cursus académique a été complété à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, où il a séjourné pendant trois ans, à l’Ecole d’Economie de la Sorbonne, dans le cadre du parcours « Modélisation statistique économique et financière », programme qui accorde une place très importante à l’apprentissage de la programmation, de la modélisation statistique, des Finances, de la data engineering, etc.
Au plan professionnel, il vient de boucler seize années d’expérience dans l’environnement des finances publiques sénégalaises. En effet, cet inspecteur des impôts et des domaines a travaillé comme vérificateur au sein des unités opérationnelles de l’administration fiscale, puis comme rédacteur de la Direction du Recouvrement où il assurait la centralisation des recettes et représentait la Direction générale au Comité hebdomadaire de suivi des recettes.
Il a enfin été Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget (MFB), chargé du suivi de la mise en œuvre des grands projets du Plan Sénégal Emergent (PSE) et coordonnateur du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), au titre de l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE).
Autant dire que Cheikh Diba avait chaque jour assis sur un coin de son bureau, un homme aussi calé que lui et tout aussi rompu aux politiques publiques, estampillé BM ou FMI. Hors de question d’être étourdi !
Passation républicaine de services
Un homme qui déclare en prenant fonction : « C’est vrai, être ministre des Finances et du Budget est une lourde responsabilité ; je l’assumerai avec détermination. Ce pays m’a tout donné. Je donnerai ma vie à ce pays », un tel homme mérite d’être laissé en dehors des chicayas politiciens, d’autant qu’il tenait à partager cet honneur avec l’homme aujourd’hui « wanted » par son Zorro de patron, Moustapha Ba himself, et qu’il lui servait ce jour-là du « si ce jour est spécial, si mon émotion est vive, ce n’est pas parce que j’endosse l’habit de ministre. C’est parce que, aujourd’hui, je reçois cet habit des mains d’un ami, d’un mentor, d’un homme pour qui j’ai infiniment de respect : Monsieur le ministre Mamadou Moustapha Ba », avant de rajouter : « Au nom de l’ensemble des agents de ce département, je vous dis merci pour le travail acharné, pour les efforts inlassables, pour les nuits sans sommeil, merci pour votre beau bilan, pour votre contribution à un Sénégal meilleur, pour la trace que vous avez laissée partout où votre riche carrière vous a mené. Mais merci aussi pour les talents que vous avez détectés, pour les cadres que vous avez formés. Et de conclure, l’histoire est cruelle : C’est pourquoi, je voudrais vous rassurer : je prendrais bien soin du legs que je reçois de vos mains aujourd’hui. » Un ange passa…
Il est alors compréhensible que l’actuel ministre de l’Économie, le perpétuel « ravi de la crèche », n’ait pas eu ce jour-là, le loisir « d’avoir piscine », pour éviter d’assister à cette parodie de Dissimulation de Politique Générale.
Les oiseaux se cachent pour mourir.
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GRAND JURY AVEC FADILOU KEITA
Spéculations foncières à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, Affaire des 94 milliards, Détournement de fonds publics par Ahmed Khalifa Niasse et Samuel Sarr, Le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Fadilou Keïta dit tout
SPECULATIONS FONCIERES A L’AEROPORT LEOPOLD SEDAR SENGHOR .- Fadilou keïta revele un prejudice d’environ 30 a 40 milliards de fcfa
Le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Fadilou Keïta, invité de l’émission « Grand Jury » diffusée sur la RFM, dimanche 29 septembre, y a abordé la question du foncier de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. À cette occasion, Fadilou Keïta, est revenu sur les spéculations foncières ayant eu lieu sous le régime de Macky Sall, en particulier celles concernant les terrains de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Convaincu que ces terrains ont été cédés à vil prix, il a affirmé qu’ils « seront récupérés par l’État du Sénégal ». Fadilou Keïta a déclaré sans ambages que la CDC récupérera ces terrains à leur juste valeur vénale, et que les fonds ainsi obtenus seront réinvestis dans des projets structurants de l’État, permettant à la CDC de poursuivre ses missions. Selon lui, « les conditions du mandat de commercialisation n’ont jamais été respectées. Le plan a été modifié à plusieurs reprises, et le modèle de contrat de réservation comprend des clauses qui ont favorisé la spéculation. Certaines personnes, chargées de la commercialisation, en ont directement tiré profit. En effectuant une revue, j’ai pu estimer un préjudice d’environ 30 à 40 milliards de francs CFA. Ce qui s’est également passé, c’est que des individus ont obtenu des lots de terrains qu’ils ont ensuite revendus, réalisant ainsi des profits substantiels », a-t-il révélé. Il a précisé que les responsables de l’ancien régime ont cédé ces terrains pour des montants oscillant entre « 120 et 140 millions de francs CFA ». Ces personnes n’ont pas respecté les termes contractuels conclus entre la CDC et la Compagnie Générale Immobilière du Sahel (CGIS). Ainsi, a-t-il martelé, « je n’accepterai jamais que ces anciens dignitaires du régime de Macky Sall réalisent un profit de 30 à 40 milliards de francs CFA aux dépens de la CDC. Il est inacceptable que ces personnes acquièrent nos terrains à des prix dérisoires pour ensuite les revendre », a-t-il conclu.
AFFAIRE DES 94 MILLIARDS : Fadilou Keïta réactive le dossier
Le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Fadilou Keïta, a laissé également entendre, sur l’affaire des 94 milliards de FCFA, que ce dossier serait de nouveau examiné. Lors de son passage à l'émission Grand Jury de la RFM de dimanche, Fadilou Keïta a précisé que cette affaire, liée à des fonds publics, serait rouverte afin de rétablir la transparence. Pour rappel, cette affaire concerne le titre foncier TF1451/R et met en cause l'ancien directeur des Domaines, Mamour Diallo. L'actuel Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, avait déposé une plainte pour détournement présumé de 94 milliards de francs CFA contre Mamour Diallo. Selon le rapport de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), les enquêtes ont confirmé la quasi-totalité des griefs soulevés par Ousmane Sonko. Le rapport mentionne que plusieurs irrégularités dans les procédures d'indemnisation pourraient indiquer une tentative de la part des fonctionnaires impliqués de maximiser leurs profits au bénéfice des sociétés SOFICO et CFU. Les faits relevés dans cette affaire pourraient constituer des infractions graves, notamment une association de malfaiteurs, de l'escroquerie et une tentative d'escroquerie portant sur des deniers publics, conformément aux articles du Code pénal. La réouverture de ce dossier relance ainsi les débats sur la gestion des fonds publics et la transparence au Sénégal.
DÉTOURNEMENT DE FONDS PUBLICS : Le Directeur général de la CDC "épingle" Ahmed Khalifa Niasse et Samuel Sarr
Lors de l’émission hebdomadaire « Grand Jury » sur la RFM, diffusée le dimanche 29 septembre 2024, le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Fadilou Keïta, a révélé qu'Ahmed Khalifa Niasse et Samuel Sarr doivent à l’État du Sénégal la somme de 3,5 milliards de francs CFA. « Il y a quelques jours, en consultant un rapport de 2013 ou 2014, j'ai découvert qu’il y est clairement mentionné que M. Ahmed Khalifa Niasse et M. Samuel Sarr doivent 3,5 milliards de francs CFA à l’État du Sénégal, qu’ils sont tenus de rembourser », a-t-il déclaré. Dans ses explications, il a ajouté : « Il s’agit de véhicules offerts au Sénégal que ces individus ont détournés, prétendant les avoir achetés, puis les ont revendus à l’État. Ainsi, ce rapport consigne une dette de 3,5 milliards de francs CFA. À ce jour, ces personnes sont toujours redevables de cette somme. Et il ne s’agit là que d’un cas parmi tant d’autres. »
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ABDOU MBOW CONTRE-ATTAQUE
L'ancien député et responsables de l'APR accuse le nouveau régime de "manipulation" et d'incompétence. Il évoque de vives inquiétudes quant à l'organisation des prochaines législatives
Ce dimanche 29 septembre 2024, Abdou Mbow, ancien député et responsable de l'Alliance pour la République (APR), ex-parti au pouvoir, a vivement réagi au nouveau régime lors de l'émission "Jury du Dimanche" (JDD).
L'ancien parlementaire a qualifié de "manipulation" les récentes déclarations du gouvernement d'Ousmane Sonko concernant la sous-évaluation présumée de la dette publique et du déficit budgétaire sous le régime précédent. "Ousmane Sonko ne fait que de la politique. On va aux élections législatives, il est en campagne électorale", a-t-il affirmé.
Abdou Mbow a également fustigé le manque de programme clair du nouveau gouvernement, déclarant : "Depuis qu'ils sont arrivés, ils sont dans le tâtonnement, ils sont sans projet." Il a souligné l'incapacité du régime actuel à résoudre les problèmes urgents tels que le chômage des jeunes et l'immigration clandestine.
Concernant les élections législatives prévues le 17 novembre 2024, l'ancien député a annoncé la formation d'alliances, notamment entre l'APR et le PDS, pour contrer le nouveau régime. Il a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la fiabilité du processus électoral, citant des délais judiciaires et des violations présumées de la Constitution dans l'organisation du scrutin.
"On risque d'avoir les élections les plus mal organisés de l'histoire", a-t-il averti, appelant à la vigilance face à ce qu'il considère comme une menace pour la démocratie sénégalaise.