SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 novembre 2024
Economie
par Moctar Sourang
VOTER PASTEF POUR RENFORCER LA DYNAMIQUE DE CHANGEMENT
L'espoir est grand que notre pays profitera de la venue au pouvoir d'un homme jeune, intègre et soucieux d'éthique et de bonne gouvernance pour apporter des réponses pertinentes aux attentes légitimes de nos populations
Le 24 mars 2024, le peuple sénégalais s’est largement exprimé pour le changement, en élisant, librement et massivement, son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, dès le premier tour.
Cette victoire historique a été la preuve de la maturité démocratique de notre pays et la stabilité de nos institutions.
Certes, ce fut au prix de nombreux sacrifices en vies, en liberté et en biens pour de nombreux citoyens de notre pays.
L'espoir est grand que notre pays profitera de la venue au pouvoir d'un homme jeune, intègre et soucieux d'éthique et de bonne gouvernance pour apporter des réponses pertinentes aux attentes légitimes de nos populations.
Mais, pour ce faire, il faudra rompre d’avec le système de gouvernance obsolète, trouvé sur place, prédatrice de nos ressources et de nos libertés
Dans le même temps où il faut trouver des ressources endogènes pour satisfaire ces besoins de justice, de paix et d'unité nationale, le nouveaux gouvernement s'est résolument engagé à opérer des transformations rapides et structurelles de notre économie.
En effet, l'émigration suicidaire de nos enfants, les périls liés au chômage massif ou à la precarisation des travailleurs, posent aux nouvelles autorités des défis importants qui ne peuvent être efficacement relever qu'en disposant de la coopération vigilante, mais incontestable du parlement où se votent les lois qui régissent le fonctionnement de nos institutions et de nos vies en société.
Face à la volonté affirmée de faire sien le slogan, du dioub, dioubal, dioubanti, les nouvelles autorités ont compris ce qu’il faut faire et comment le faire.
Il ne leur reste donc plus qu'à obtenir une majorité parlementaire pour déployer leurs ambitions légitimes de faire de notre pays, un lieu de prospérité enviable.
Pour avoir travaillé avec Monsieur Ousmane Sonko, président du Pastef, et un grand nombre des dirigeants de ce parti, au sein du Front de résistance national ou durant les événements douloureux de mars 2021, où j'eus à intervenir personnellement au nom du Khalife Général des mourides, Serigne Mountakha Mbacke, je puis attester du courage physique et morale des dirigeants du Pastef et de leur profond attachement à la patrie.
C'est, donc, au regard de la complexité des tâches de gouvernance, dans un monde à feu et à sang, de l'espoir collectif suscité par le Pastef, et de ma foi personnelle en la capacité des nouvelles autorités à relever tous les défis que j'appelle à voter et à faire voter pour la liste qui sera proposée par le Pastef le 17 novembre 2024 aux élections législatives anticipées.
Que Dieu veille sur le Sénégal.
Moctar Sourang est ancien coordonnateur du FRN, président Unp Sénégal, conseiller municipal à la commune de Touba.
LE MINISTÈRE DES FINANCES DÉNONCE LES TENTATIVES DE DÉSINFORMATION SUR SON RAPPORT D'AUDIT
Le ministère clarifie que le rôle de Cheikh Diba, en tant que Directeur de la Programmation Budgétaire à l'époque, était purement technique et sans lien avec l'exécution budgétaire.
Le ministère des Finances et du Budget (MFB) a réagi aux tentatives de désinformation dans la presse concernant le rapport d’audit relatif à la période de l’ancien régime. Certaines publications insinuent que l’actuel ministre des Finances, Cheikh Diba, aurait contribué aux irrégularités relevées dans ce rapport en raison de sa précédente fonction de Directeur de la Programmation Budgétaire.
Dans son communiqué, le MFB rappelle que, conformément au décret 2019-120 du 16 janvier 2019 sur la préparation budgétaire, le rôle du Directeur de la Programmation Budgétaire est strictement technique. Il se limite à coordonner la programmation de la loi de finances votée par l’Assemblée nationale, en collaboration avec divers services du gouvernement. Toute confusion entre la programmation budgétaire d’une année et son exécution l’année suivante, qui dépend du vote de l’Assemblée nationale, est donc infondée.
Le ministère souligne que le ministre Cheikh Diba a toujours fait preuve de professionnalisme et de rigueur, respectant les règles et principes qui régissent la programmation budgétaire dans le cadre de ses responsabilités techniques. L’audit en question a été supervisé par le ministre et réalisé par l’Inspection générale des Finances, un service du ministère lui-même. Le rapport a été validé par le ministre avant d’être envoyé à la Cour des Comptes pour une évaluation indépendante.
Les conclusions de cet audit mettent en évidence des pratiques financières nécessitant des corrections. En réponse, le ministre Diba s’est engagé à mettre en œuvre les réformes indispensables pour garantir une gestion exemplaire des finances publiques.
Le ministère des Finances et Budget insiste sur l’importance de ne pas détourner l’attention des véritables enjeux soulevés par le rapport d’audit, qui vise à améliorer la transparence et la gouvernance budgétaire au Sénégal. Le ministre demeure déterminé à travailler quotidiennement dans ce sens, en accord avec les priorités des nouvelles autorités.
ABDOUL MBAYE CONFIRME LES MANIPULATIONS DES CHIFFRES SOUS L’ANCIEN RÉGIME
L’ancien Premier ministre renvoie les Sénégalais à ses antérieures déclarations où il parlait de falsification de chiffres de la croissance : «Nous l’avons souvent rappelé. La dernière fois en novembre dernier dans une alerte aux députés», dit-il.
Jeudi, face à la presse, le gouvernement a fait état de falsification des chiffres économiques et budgétaires par l’ancien régime. Une évidence selon Abdoul Mbaye.
«S’il est quasi impossible de tricher sur le stock de la dette extérieure, les fausses statistiques étaient devenues une habitude pour créer de la croissance fictive, gonfler le PIB, réduire les ratios de déficit budgétaire et d’endettement», a déclaré Abdoul Mbaye.
L’ex premier ministre, dans une tribune via Facebook, renvoie les sénégalais à ses antérieures déclarations où il parlait de falsification de chiffres de la croissance : «Nous l’avons souvent rappelé. La dernière fois en novembre dernier dans une alerte aux députés», dit-il.
Dans son post du 16 novembre dernier, Abdoul Mbaye déclarait que les députés doivent savoir que «lorsque des informations leur sont cachées dans le projet de budget 2024, c’est une catastrophe financière que l’on tente de masquer.» Il avait même évoqué un mensonge sur le Pib, le déficit et les recettes
«Le stock de la dette et le taux dette/Pib sont omis. Le taux de pression fiscale est annoncé se relevant alors qu’il baisse de 21,5% à 19,4%: le premier calcul n’est pas fait car il révèlerait le mensonge sur les montants du Pib et des recettes et du déficit en 2023, entraînant ipso facto dans l’irréel ceux de 2024», disait le président de l'Alliance pour la citoyenneté et le Travail (Act).
LE SÉNÉGAL FAIT TREMBLER LES INVESTISSEURS
L'annonce d'un audit des comptes de l'ancien régime a provoqué un séisme sur les marchés, faisant bondir les taux d'intérêt des obligations souveraines. Certains analystes entrevoient toutefois des perspectives positives pour l'économie nationale
(SenePlus) - Dans un article publié ce vendredi 27 septembre 2024, l'agence Bloomberg révèle que le Sénégal a créé une onde de choc sur les marchés financiers. L'annonce d'une enquête sur les comptes fiscaux du gouvernement précédent a suscité l'inquiétude des investisseurs, tout en laissant entrevoir des perspectives économiques à long terme potentiellement positives.
Selon Bloomberg, "le rendement des obligations souveraines sénégalaises à échéance 2048 a grimpé jusqu'à 34 points de base en début de séance vendredi", avant de se stabiliser à 9,68% vers midi à Londres. Cette volatilité témoigne de la nervosité des marchés face aux révélations du nouveau gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré jeudi à Dakar que "la dette publique - en moyenne à 76,3% du produit intérieur brut - était plus élevée que les 65,9% précédemment annoncés pour le dernier mandat de cinq ans du président Macky Sall". Ces chiffres, bien supérieurs aux estimations initiales, ont pris de court les analystes.
Le ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr, a ajouté que "le déficit budgétaire au cours de la période qui s'est terminée en 2023 représentait en moyenne 10,1% du PIB, soit près du double du déficit enregistré de 5,5%". Ces révélations mettent en lumière l'ampleur du défi économique auquel fait face le nouveau gouvernement.
Malgré ces turbulences, certains experts restent optimistes. Mark Bohlund, analyste senior de recherche crédit chez REDD Intelligence, estime que "le potentiel de hausse des eurobonds sénégalais est étroitement lié à des signes d'adhésion à une politique économique et fiscale plus orthodoxe". Il souligne également l'importance d'un éventuel accord au niveau du personnel et de l'approbation par le conseil d'administration des deuxième et troisième examens d'un programme du Fonds monétaire international pour stimuler les obligations.
Cependant, Bohlund note que le gouvernement actuel "semble frustré par les contraintes budgétaires imposées par la charge élevée de la dette et son accès limité au financement". Cette situation est aggravée, selon lui, par "la performance étonnamment faible des recettes gouvernementales au premier semestre 2024".
L'analyse de Bloomberg met en lumière le délicat équilibre que doit maintenir le Sénégal entre transparence financière et confiance des investisseurs. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le pays parvient à rassurer les marchés tout en mettant en œuvre les réformes économiques promises.
LE PM SONKO ACCUSE L’ANCIEN REGIME D’AVOIR MENTI SUR L’ENDETTEMENT, LE DEFICIT BUDGETAIRE ET LE TAUX DE CROISSANCE DU SENEGAL
A en croire le Premier ministre Ousmane Sonko, les anciens ministres des Finances et du Budget, notamment Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Moustapha Ba doivent des explications aux Sénégalais
Hier, à la Primature, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a tenu un point de presse. Pour l’occasion, il avait à ses côtés les ministres de l’Economie, Abdourahmane Sarr, de la Justice, Ousmane Diagne, et le secrétaire du Gouvernement, Ahmadou Amine Lô. Au cours de cette rencontre, il a dressé l’état des lieux de la nation, peignant un tableau particulièrement sombre des finances publiques et dévoilant des chiffres mensongers avancés par l’ancien régime pour tromper la religion des institutions internationales, notamment le FMI et la Banque Mondiale pour les pousser à accorder des prêts à notre pays. Le régime du président Macky Sall aurait menti aux institutions de Bretton Woods et aux autres partenaires sur la réalité de l’endettement de notre pays, sur son déficit budgétaire ainsi que sur ses vrais taux de croissance de ces dernières années. Surtout, le même ancien régime avait sollicité du FMI-BM un montant de 605 milliards destinés à l’exercice 2024 et donc une très grande partie a été utilisée en 2023 « sans traçabilité du reste » selon le PM. C’est ce qui explique la très grave crise de liquidités à laquelle sont confrontées les nouvelles autorités du pays depuis leur accession au pouvoir début avril dernier. Surtout qu’elles n’ont pas voulu, sur la base de « mis reporting », c’est-à-dire de chiffres mensongers, solliciter un décaissement de 230 milliards auxquels notre pays avait droit dès juillet dernier dans le cadre de l’accord conclu avec le FMI, préférant attendre d’avoir l’état des lieux complet avant de retourner à Washington et passer devant le conseil d’administration du Fonds. A en croire le Premier ministre Ousmane Sonko, les anciens ministres des Finances et du Budget, notamment Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Moustapha Ba doivent des explications aux Sénégalais. Il en est de même de l’ancien président de la République Macky Sall qui, selon lui, a tout validé. Des anciens ministres des Finances et du Budget accusés d’avoir menti aux Sénégalais !
Extraits…
Ousmane Sonko : « Faire d’abord l’état des lieux financiers avant de redresser le Sénégal »
« Les Sénégalais attendaient ce moment. Le 2 avril 2024, le président SEM Diomaye Faye a prêté serment avec l’engagement de transformer notre pays en souveraineté. Cet engagement exige la transparence vis-à-vis du peuple et nous avons reçu instruction de sa part de dresser l’état des lieux avant d’engager l’immense chantier de redressement du pays. C’est pourquoi des audits ont été menés sur la gestion des deniers publics, allant de la finance publique, du foncier, et des sociétés. Les constats de ces audits font ressortir de la gabegie dans les dépenses. Cette situation a occasionné des dérapages dans la gestion des finances publiques, favorisés par une mauvaise gouvernance qui s’est manifestée par la corruption et les détournements de fonds par des privés dans tous les domaines. Deux thématiques seront abordées au cours de ce point de presse, car nous ne pouvons pas dresser right now (Ndlr, ici et maintenant) tout l’état des lieux au risque d’oublier les aspects les plus importants.
On va traiter deux éléments qui me semblent essentiels au regard de leur impact négatif sur la situation du pays. Il s’agit d’abord la situation de référence des finances publiques et des actions vigoureuses en termes de réformes pour prendre en charge les dérapages enregistrés et jeter les bases d’une transformation systémique.
Le second point a trait à la reddition des comptes qui est la conséquence des actes de mauvaise gouvernance financière. Nous n’aborderons que la reddition des comptes se rapportant aux actes graves qui ont été posés relativement au premier point de la situation financière. Dans les jours à venir, les différents ministres et directeurs généraux reviendront devant la presse pour développer d’autres aspects liés à cette reddition des comptes ». Voilà ce qu’a déclaré en guise d’introduction le Premier ministre Ousmane Sonko au cours du face à face avec la presse d’hier.
Abdourahmane Sarr, ministre de l’Economie : « Falsification des chiffres sur l’endettement du Sénégal »
« On avait désigné une équipe sous la supervision de l’Inspection Générale des Finances afin d’élaborer un rapport sur la situation des finances publiques au 31mars 2024. Le rapport a été établi en application de la loi 2022 du 27 décembre 2012, qui a transposé dans notre ordonnancement juridique la directive de l’UEMOA portant code de transparence dans la gestion des finances publiques. Cette loi stipule que : dans les trois mois suivant le début d’un mandat présidentiel, la situation globale des finances publiques, en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, doit faire l’objet d’un rapport préparé par le gouvernement. Ce rapport audité par la Cour des comptes est publié dans les trois mois suivants.
Le président de la République a tenu à respecter cette loi, d’abord vis-à-vis de la population mais aussi de nos partenaires sur le marché financier. Cet exercice de transparence et de reddition des comptes est une nécessité permettant de tirer des conséquences objectives pour le référentiel public en cours de finalisation.
Le rapport sur les finances publiques a révélé que la dette publique du Sénégal etle déficit budgétaire ont été plus élevés que ceux publiés par les autorités sortantes et communiqués à nos partenaires durant la période 2019-2023. Le déficit budgétaire a été annoncé à une moyenne de 5,5 % du PIB sur la période 2019-2023. Mais, en réalité, il a été en moyenne de 10,4% soit le double. La dette publique a été annoncée en moyenne à 65,9 % du PIB durant la période 2019-2023 mais, en réalité, elle a été de 76,3% du PIB en raison des déficits publics plus élevés publiés.
La dette de l’Etat se situe en réalité à 15.664 milliards FCFA, 83,7 % du PIB alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards. Il y a donc un supplément de dette contractée et non publiée de près de 1892 milliards FCFA, soit 10% de Pib de plus.
Cette dette supplémentaire est principalement due à des tirages sur des projets de financement extérieur et des prêts contractés auprès des banques locales de façon non transparente. Sur la période 2019-2020, les tirages sur les ressources extérieures non inclus, dont les déficits ont été en moyenne de 593 milliards FCFA annuellement et les prêts bancaires non inclus dans les déficits en moyenne 179 milliards annuelle.
Si on parle de tirage sur ressources extérieures, les prêts bancaires dépensés de façon non transparente doivent se retrouver dans les dépenses et le financement.
L’audit a révélé le sur-financement du Trésor public d’environ 605milliards de FCFA en fin 2023, avec le FMI et qui devait être utilisé pour l’année 2024 pour payer des dépenses non budgétisées et les dettes connues de l’Etat. La non disponibilité de ce sur-financement 2024 a nécessité des emprunts non initialement programmés notamment l’émission Eurobonds de 750 millions de dollars en juin 2024 dernier. Il y avait un sur-financement de 605 milliards qui devait être disponible en 2024 pour un certain nombre d’obligations. Ces 605 milliards FCFA ont été utilisés en bonne partie et nous ne les avons pas trouvés dans les caisses. En conséquence et en attendant l’audit des finances publiques, le gouvernement avait décidé ne pas porter le dossier au conseil d’administration du FMI en juin dernier. L’examen du dossier du Sénégal sur la base de chiffres erronés a conduit à la transmission de fausses informations, pour tirer sur les ressources de la FMI.
Les graves conséquences de la transmission de données erronées pour bénéficier de tirage — notamment le remboursement des ressources mobilisées de façon indue —, ont poussé notre gouvernement à choisir la voie de la transparence. Ainsi, le FMI a été informé de l’audit des finances publiques et le gouvernement a demandé le report de son dossier devant le conseil d’administration de l’institution.
Ousmane Sonko : « Certaines personnes ont voulu faire croire aux Sénégalais qu’on a dépensé les 605 milliards FCFA du FMI »
« Il était important pour nous de dresser cette situation de référence bien avant de vous présenter notre nouveau référentiel de politiques publiques le 7 octobre. Vous ne pouvez pas faire des projections sur les 25 prochaines années si vous n’avez pas fait l’état des lieux de la situation dans laquelle vous avez trouvé le pays. Nous avons mené une longue lutte politique, et nous avions promis aux Sénégalais que nous les amènerions au sommet du gratte-ciel et je confirme ici que nous le ferons. Mais, nous étions loin d’imaginer que la situation était si catastrophique. On pensait à la limite trouver le pays au premier étage alors qu’en réalité il était au 4ème sous-sol ! Il nous faudra faire des rattrapages qui exigeront des sacrifices. Mais en langage simple, les autorités que nous avons remplacé ont menti au pays, à nos partenaires en falsifiant les chiffres publics, en livrant des données erronées. Le déficit des finances publiques a été le double de ce qui a été annoncé durant la période allant de 2019 à 2023. Ils ont tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière et budgétaire qui n’avait rien à voir avec la réalité. Les partenaires ont accepté de donner un montant de plus de 600 milliards, qui devaient être dépensé à partir de janvier 2024 mais que le régime sortant a dépensé en 2023.
Certains ont voulu faire croire aux sénégalais qu’on a utilisé plus de 600milliards, ce qui est totalement faux. Ça été utilisé et de manière injustifié pour plus de 300 milliards par l’ancien régime. Au moment où je vous parle, nous ne trouvons nulle trace de l’utilisation de ces fonds. Si d’autres régimes étaient là, ils auraient fermé les yeux sur cette falsification. Quand on a découvert cette situation, on a fait des réunions, le Président Bassirou Diomaye a dit qu’il ne démarrera pas ce mandat dans le mensonge.
Quand le Sénégal devait être présenté au FMI au mois de juillet, il a pris la décision de retenir le dossier du pays. On a dépêché le ministre des Finances pour dire qu’on préfère ne pas avoir de décaissement plutôt que de le faire sur une base erronée, au risque de subir des conséquences. Certains manipulateurs ont dit au peuple Sénégalais que le FMI a reporté le rendez-vous avec le gouvernement du Sénégal parce qu’on aurait opéré des levées de fonds, ce qui est totalement faux. C’est à notre initiative et le FMI pourra démentir si on ne dit pas la vérité. J’invite ces gens-là à la retenue, il y va de l’image du pays.
Ousmane Diagne, ministre de la justice : « Les autorités judiciaires et compétentes ont été saisies (…) les personnes susceptibles d’avoir commis des faits contraires à la loi en subiront toutes les conséquences »
« Ces faits sont d’une gravité telle que les autorités judiciaires et compétentes ont été saisies. Nous sommes dans un Etat de droit, il ne m’appartient pas de juger à priori les faits, il appartiendra aux autorités judiciaires et policières de déterminer les faits. Ce sera fait avec le maximum de rigueur et de transparence selon les règles de la présomption d’innocence. Ce qui est certain, les responsabilités seront situées et les personnes susceptibles d’avoir eu à commettre des faits contraires à la loi, en subiront toutes les conséquences de façon vigoureuse ».
LES REVELATIONS SONT IMPORTANTES, MAIS EXTREMEMENT GRAVES
Elimane Haby Kane, président du Think Tank Legs Africa, dénonce les dysfonctionnements de l’administration financière ayant conduit à de graves manquements dans la gestion des finances publiques.
Elimane Haby Kane, président du Think Tank Legs Africa, dénonce les dysfonctionnements de l’administration financière ayant conduit à de graves manquements dans la gestion des finances publiques. Toutefois, il regrette la réaction précipitée du gouvernement alors que le véritable rapport de la Cour des comptes n’a pas encore été publié.
En réagissant au bilan présenté hier, jeudi 26 septembre, par le gouvernement du Sénégal sur l’état des finances publiques, Haby Kane, président du think tank Leadership, Éthique, Gouvernance et Stratégies pour l’Afrique (Legs Africa), estime que les informations sont à la fois importantes et extrêmement préoccupantes. Elles révèlent en effet que notre « administration financière n’a pas fonctionné correctement au cours des cinq dernières années, avec des falsifications de données visant probablement à dissimuler la réalité, notamment en ce qui concerne les indicateurs relatifs aux critères de convergence de l’UEMOA, sur la base desquels interviennent nos partenaires techniques et financiers », déplore Elimane Haby Kane.
Il précise qu’il s’agissait de masquer la véritable ampleur de l’endettement, qui dépasse largement les 70 % recommandés par l’UEMOA, pour atteindre 83,7 %, ainsi que le déficit budgétaire, qui s’élève à 10 %, entre autres irrégularités. Face à la gravité de ces accusations, il dénonce l’absence de source légale. Selon lui, la seule source légale est le rapport que la Cour des comptes doit produire sur cette situation de référence. Cependant, ce rapport ne peut être publié qu’après avoir été certifié par ladite Cour. Ce qui le conduit à affirmer : « Nous attendons le véritable rapport de la Cour des comptes, lequel devrait être publié au plus tard six mois après l’accession du président de la République au pouvoir. »
Il ajoute : « Il est donc légitime de s’interroger sur l’opportunité de cette communication du gouvernement, alors que le rapport de la Cour des comptes n’a pas encore été rendu public. Cela rappelle l’importance de conduire les activités de reddition des comptes sur des bases strictement juridiques, en évitant toute dérive politicienne. » M. Kane poursuit en ces termes : « Par le passé, en 1980 précisément, l’ancien président de la République Abdou Diouf avait mis en place la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une institution qui s’est révélée inefficace. Le président Abdoulaye Wade, quant à lui, avait commandité des audits, qui, au final, n’ont servi qu’à favoriser la transhumance de certains prédateurs. Lors de son accession au pouvoir, Macky Sall a réactivé cette juridiction et créé l’OFNAC, qui n’a pas eu l’impact escompté. » Elimane Kane conclura en insistant sur l’importance « d’éviter de retomber dans les mêmes travers ».
DEPUIS 2023, JE N’AI CESSE D’ALERTER SUR LES DIFFICULTES DU TRESOR…
L’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Meissa Babou, réagit à la situation « calamiteuse » des finances publiques, affirmant avoir alerté le régime sortant dès 2023.
L’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Meissa Babou, réagit à la situation « calamiteuse » des finances publiques, affirmant avoir alerté le régime sortant dès 2023. Toutefois, il n’écarte pas la responsabilité de la Banque mondiale, qu’il accuse d’avoir fermé les yeux sur cette situation.
Selon Babou, la crise actuelle des finances publiques était prévisible. « Nous avions vu cette situation se profiler et n’avons cessé d’alerter depuis 2023 », souligne-t-il. Cependant, regrette-t-il, « nous n’avons pas été entendus par le régime sortant ». En réalité, « le pouvoir en place n’a cessé de maquiller les chiffres et n’a jamais dit la vérité », déplore-t-il. Pour étayer ses propos, il rappelle que dès 2022, les signes avant-coureurs étaient perceptibles, notamment à travers la hausse des factures d’eau, d’électricité, de carburant et de ciment, entre autres. « Cela laissait déjà entrevoir que l’État du Sénégal faisait face à des difficultés de trésorerie », ajoute-t-il. De plus, « chaque mois, l’État empruntait environ 100 milliards de francs CFA sur le marché de l’UEMOA », une stratégie visant à combler un déficit mensuel croissant.
L’État est même allé jusqu’à émettre des euro-obligations (eurobonds) sur le marché européen. Meissa Babou précise que les charges de fonctionnement étaient devenues insoutenables. « Sous la présidence d’Abdoulaye Wade, la masse salariale mensuelle s’élevait à 60 milliards de francs CFA, sous Macky Sall, elle a grimpé à 130 milliards », ce qu’il qualifie de sabotage. L’économiste poursuit en relevant : « alors que l’endettement représentait 37 % du PIB sous le président Wade, il s’élève désormais à 83,7 %, avec des remboursements annuels avoisinant les 2000 milliards de francs CFA. Combinée à une masse salariale croissante, cette situation rend les finances publiques intenables à long terme », affirme-t-il.
Selon lui, cette fragilité du Trésor public était perceptible depuis longtemps et résulte de « choix inopportuns » effectués par le gouvernement. « En clair, ils ont emprunté une voie erronée », conclut-il. Il ajoute que de nombreux fonds ont été investis dans les secteurs du transport et des infrastructures routières, sans pour autant créer d’emplois ni générer de richesses. Enfin, Meissa Babou critique sévèrement le silence de la Banque mondiale face à cette situation. « La Banque mondiale aurait dû intervenir pour garantir la crédibilité de la signature du Sénégal, mais elle a laissé faire », conclut-il.
VIDEO
LES AVEUX EXPLOSIFS DE BOURGI SUR LA FRANÇAFRIQUE
Dans son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique", cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies
Dans une interview explosive accordée à France 24, Robert Bourgi, figure emblématique des relations franco-africaines, lève le voile sur les dessous troublants de la Françafrique. À l'occasion de la sortie de son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique" (éditions Max Milo), cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies.
Bourgi dépeint un système bien rodé de financement politique, où les valises de billets transitaient des palais africains vers les coffres des partis français. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, mais aussi Laurent Gbagbo : aucune figure politique n'échappe à ses révélations incendiaires. L'ancien homme de l'ombre raconte comment des millions de dollars ont irrigué les campagnes présidentielles françaises, avec la complicité des chefs d'État africains.
Mais au-delà du scandale financier, c'est le cynisme diplomatique qui frappe. Bourgi rapporte les mots glaçants de Sarkozy menaçant de « vitrifier » Gbagbo lors de la crise ivoirienne, illustrant la brutalité des rapports de force.
GESTION BUDGÉTAIRE, SONKO ACCUSE L'ANCIEN RÉGIME DE FAUSSES DÉCLARATIONS
Le Premier ministre accuse les autorités sortantes d’avoir falsifié les chiffres publics et dépensé 600 milliards de francs CFA destinés aux futurs exercices budgétaires.
Lors d’une dun point de presse sur l’etat des lieux sur la situation du pays, le Premier ministre Ousmane Sonko a fermement critiqué la gestion budgétaire du gouvernement précédent, accusant les autorités sortantes d’avoir manipulé les chiffres publics et dépensé de manière irresponsable des fonds destinés aux exercices futurs. Ces révélations soulèvent des inquiétudes sur la transparence financière et la situation budgétaire actuelle du pays.
Ousmane Sonko n’a pas mâché ses mots en dénonçant ce qu’il considère comme des mensonges de la part du régime précédent. Il a déclaré :« Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et à ses partenaires en falsifiant les chiffres publics et en fournissant des données erronées. »
Cette affirmation laisse entendre que les précédentes administrations ont délibérément maquillé la réalité financière, compromettant ainsi la confiance des partenaires internationaux et l’équilibre budgétaire du Sénégal.
En plus de ces révélations de falsification des données, Ousmane Sonko a révélé que le gouvernement précédent aurait utilisé des fonds destinés à l’année suivante : « Le régime précédent a dépensé 600 milliards qui ne devaient être utilisés qu’à partir du 1er janvier 2024, mais qu’il a dépensés avant notre arrivée. »
Cette dépense anticipée de 600 milliards de francs CFA représente un coup dur pour les finances publiques et complique la gestion du budget pour l’année 2024. Ces fonds étaient prévus pour couvrir des besoins essentiels à partir de janvier 2024, mais ont été utilisés par le précédent régime, privant ainsi le nouveau gouvernement de ressources cruciales pour démarrer son programme de réformes.
« Les responsables devront expliquer aux Sénégalais pourquoi et comment ils ont plongé le pays dans cette situation » selon le premier ministre
Ces révélations posent de sérieux défis pour la nouvelle équipe au pouvoir. Le gouvernement d’Ousmane Sonko devra non seulement rectifier les erreurs du passé, mais aussi restaurer la confiance des citoyens et des partenaires financiers. Le Premier ministre a exprimé sa volonté de remettre de l’ordre dans les finances publiques et d’assurer une plus grande transparence dans la gestion de l’État.
VIDEO
LE GRAND DÉVOILEMENT DES COMPTES PUBLICS
Six mois après son arrivée, le nouveau pouvoir livre un rapport accablant sur la gestion financière du pays. Déficits record, endettement massif, détournements : le bilan est sans appel. Le Sénégal s'engage dans un périlleux exercice d'équilibriste
Six mois après l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, le gouvernement a organisé une conférence de presse ce jeudi 26 septembre pour présenter un état des lieux des finances publiques. Les révélations faites par le ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération sont alarmantes.
"Le rapport sur la situation des finances publiques a révélé que la dette publique du Sénégal et les déficits budgétaires ont été plus élevés que publiés par les autorités sortantes et communiqués à nos partenaires durant la période 2019-2023", a-t-il déclaré.
Des chiffres bien loin de la réalité
Le déficit budgétaire, annoncé à une moyenne de 5,5% du PIB sur la période 2019-2023, s'est en réalité élevé à 10,4% en moyenne. Quant à la dette publique, elle a atteint 76,3% du PIB en moyenne, contre les 65,9% annoncés.
"À la fin 2023 par exemple, la dette de l'État central hors certain secteur para-public est à 15 664 milliards soit 83,7% du PIB alors qu'elle était annoncée à 13 772 milliards ou 73,6% du PIB", a précisé le ministre.
L'audit a également révélé que le surfinancement du Trésor public d'environ 605 milliards de francs CFA à fin 2023, initialement prévu pour l'année 2024, "a été utilisé pour payer des dépenses non budgétisées et des dettes connues de l'État contrairement à ce qui avait été communiqué aux partenaires".
Vers une restructuration des finances publiques
Face à cette situation, le gouvernement s'engage à redresser la barre. "Le gouvernement prend l'engagement de ramener la dette de l'État central de 83,7% du PIB en 2023 à moins de 70% dans des délais raisonnables", a annoncé le ministre. Pour y parvenir, plusieurs mesures sont envisagées :
Une revue systématique des projets et programmes sur financement extérieur
La rationalisation des dépenses de fonctionnement
La réduction des subventions à l'énergie
L'amélioration du ciblage des bourses familiales
La réduction des exonérations fiscales
L'élargissement de l'assiette fiscale
Un appel à la responsabilité et à la transparence
Le ministre de la Justice a souligné la gravité des faits révélés par l'audit. Il a assuré que "toutes les conséquences juridiques et judiciaires seront rigoureusement tirées" et que "les responsabilités situées et les personnes susceptibles d'avoir eu à commettre des faits contraires ou en effraction avec la loi pénale en subiront toutes les conséquences de façon rigoureuse."
Malgré ces révélations inquiétantes, le gouvernement se veut optimiste pour l'avenir. "Il n'y a donc pas lieu de s'alarmer outre mesure. Il faut regarder l'avenir", a déclaré le ministre de l'Économie. Le gouvernement promet de présenter un nouveau référentiel de politiques publiques le 7 octobre prochain, visant à "jeter les bases de finances publiques saines, gage d'une souveraineté budgétaire retrouvée pour mieux accompagner le secteur privé."
Cette conférence de presse marque un tournant dans la gestion des finances publiques au Sénégal. Entre promesses de transparence et engagements de redressement, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye fait face à un défi de taille : restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux tout en relançant l'économie du pays.