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26 novembre 2024
Economie
LA BANQUE MONDIALE DISPOSEE A SOUTENIR LES PRIORITES DU GOUVERNEMENT
C’est du baume au cœur après le passage du Fmi. Le Groupe de la Banque mondiale, qui a récemment achevé une mission au Sénégal, a «réaffirmé sa volonté de soutenir les priorités du gouvernement
C’est du baume au cœur après le passage du Fmi. Le Groupe de la Banque mondiale, qui a récemment achevé une mission au Sénégal, a «réaffirmé sa volonté de soutenir les priorités du gouvernement, notamment dans les secteurs de la gouvernance, de l’agriculture, de l’énergie, de l’économie numérique, de l’éducation et de la santé», indique un communiqué de l’institution.
La mission de la Banque mondiale au Sénégal, dirigée par Ousmane Diagana, Vice-Président pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale, et Sergio Pimenta, Vice-Président Afrique de la Société financière internationale (Ifc), a «réaffirmé sa volonté de soutenir les priorités du gouvernement, notamment dans les secteurs de la gouvernance, de l’agriculture, de l’énergie, de l’économie numérique, de l’éducation et de la santé», indique un communiqué de l’institution daté du 23 septembre. Elle a informé président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, de «la préparation en cours du nouveau Cadre de partenariat pays (Cpp) avec le Sénégal pour la période 2025-2030». La note ajoute : «Cette nouvelle étape du partenariat de plus de 60 ans avec le Sénégal ouvre la voie à des opportunités prometteuses pour un développement durable et inclusif. Les consultations avec les parties prenantes ont inclus une réunion d’analyse approfondie dédiée à la création d’une plateforme de financement pour la première phase des autoroutes de l’eau.»
120 milliards de F CFA sur 10 ans pour l’Eau et l’assainissement
Au cours de la rencontre, le Groupe de la Banque mondiale a partagé ses engagements en cours dans le secteur. «Il s’agit notamment du Programme intégré de sécurité de l’eau et de l’assainissement au Sénégal (Pisea), qui s’étend sur une période de 10 ans en plusieurs phases, avec un premier financement de 200 millions de dollars (près de 120 milliards de F CFA) approuvé cette année. L’accès universel à l’eau potable a également été au cœur de la visite de la mission dans le sud du pays. En Casamance, à Niamone, elle a inauguré un système d’alimentation en eau par pompe solaire. L’eau est la sève qui nourrit la croissance ; en assurant son accès universel, nous cultivons un avenir florissant et durable pour le Sénégal. Nous pourrions ainsi améliorer la productivité agricole, favoriser l’industrialisation et renforcer la résilience face aux changements climatiques», a déclaré Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
«Stimuler une croissance inclusive pour renforcer le secteur privé»
Sur la rencontre avec les acteurs de l’écosystème entrepreneurial pour aborder les opportunités de soutien aux Petites et moyennes entreprises (Pme), Sergio Pimenta, Vice-Président Afrique de la Société financière internationale (Ifc) a déclaré : «En capitalisant sur notre expertise globale et notre présence locale, nous renforçons notre soutien aux petits entrepreneurs, aux champions locaux et nous attirons les investisseurs. Nous visons à stimuler une croissance inclusive, partant de la base pour renforcer l’ensemble du secteur privé.»
L’AFRIQUE FRANCOPHONE EN QUETE DE SOLUTIONS DURABLES
Du 23 au 26 septembre 2024, un atelier d'envergure se déroule sous l'égide de la FAO, avec pour objectif de renforcer les capacités des pays d'Afrique francophone en matière de gestion des ressources naturelles et de l’environnement
Du 23 au 26 septembre 2024, un atelier d'envergure se déroule sous l'égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), avec pour objectif de renforcer les capacités des pays d'Afrique francophone en matière de gestion des ressources naturelles et de l’environnement. Réunissant des experts issus de 20 pays, cet événement se tient dans un contexte alarmant de dégradation accélérée des écosystèmes sur le continent, menaçant à la fois la biodiversité, les moyens de subsistance des populations locales et la sécurité alimentaire.
L'atelier vise à fournir aux participants des outils pratiques pour une meilleure gouvernance des ressources naturelles renouvelables, notamment les forêts, les pêches, l'eau et les terres agricoles. Les responsables de différents ministères, ainsi que des techniciens, travaillent ensemble pour repenser et améliorer les mécanismes actuels, souvent jugés inefficaces et non coordonnés ; ce qui fragilise la protection des écosystèmes africains.
DES CHIFFRES ALARMANTS SUR LA DEFORESTATION ET LA DEGRADATION DES ECOSYSTEMES
Selon M. Makhfouss Sarr, représentant de la FAO, l’Afrique perd chaque année environ 4,4 millions d’hectares de forêts, principalement en raison de l’expansion agricole et de l’exploitation abusive des ressources forestières. Entre 2015 et 2020, cette situation a engendré des pertes colossales en matière de biodiversité, affectant non seulement la faune et la flore, mais aussi les services éco-systémiques indispensables, comme la régulation des eaux, la pollinisation des cultures et la conservation des sols.
Ces impacts ne se limitent pas aux seuls écosystèmes terrestres. Les écosystèmes côtiers souffrent également de la surexploitation. La dégradation des zones côtières engendre des pertes économiques estimées à plusieurs centaines de millions de dollars par an. A en croire, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 34% des pêcheries marines sont exploitées de manière non durable, accentuant la vulnérabilité économique des communautés côtières.
Les pertes en services éco-systémiques sont quantifiées à hauteur de 5,3 milliards de dollars par an, selon The Economics of ecosystem and biodiversity (TEEB, 2021). Ces services incluent notamment la pollinisation des cultures, essentielle pour la production agricole, ainsi que la régulation hydrique et la conservation des sols, toutes deux vitales pour la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique.
D’ailleurs, le secteur agricole en Afrique est l’un des principaux responsables de cette pression sur les ressources naturelles. La productivité agricole y est faible, contraignant les populations rurales à étendre sans cesse les surfaces cultivées, souvent au détriment des forêts et des zones de biodiversité. «L’agriculture de subsistance, conjuguée à l’absence de pratiques agricoles durables, met une pression sans précédent sur les écosystèmes naturels», souligne l’assistant au Représentant de la FAO au Sénégal chargé de Programmes, M. Makhfousse Sarr.
Cette pression est exacerbée par les effets du changement climatique, qui perturbent les écosystèmes naturels et compromettent leur durabilité. Les communautés locales, déjà fortement dépendantes des ressources naturelles, se retrouvent piégées dans un cercle vicieux de surexploitation ; alors que les écosystèmes dont elles dépendent se dégradent de plus en plus.
AÏDA MBODJ ENGAGE LA DECENTRALISATION DES INTERVENTIONS DE LA DER/FJ
La déléguée générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes Aida Mbodj a entrepris depuis hier, lundi 23 septembre, une tournée d'une semaine dans la partie Nord du pays.
La déléguée générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes Aida Mbodj a entrepris depuis hier, lundi 23 septembre, une tournée d'une semaine dans la partie Nord du pays. L’objectif de cette tournée est d’informer les populations sur les mécanismes de financement de la DER et recueillir leurs attentes et préoccupations par rapport à l'action de sa structure.
A la tête d'une forte délégation composée de ses collaborateurs, la déléguée générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes Aida Mbodj va à la rencontre des populations des régions de Louga, Saint-Louis et Matam afin de les informer sur les mécanismes de financement de la DER et recueillir leurs attentes et préoccupations par rapport à l'action de la DER. « Cette tournée est la preuve que la décentralisation des interventions de la DER est désormais une réalité. En témoignent les étapes de Thiès et de Kébémer marquées par la visite des antennes départementales, nouvellement installées, pour se rapprocher des populations cibles», rapporte un communiqué qui nous est parvenu.
Selon la source, cette décentralisation des services de la DER, accompagnée par le renforcement de sa digitalisation, concourt à une plus grande accessibilité des offres de financement de la structure. « Après Thiès et Kébémer, l'étape de Louga a été marquée par la tenue d'un Comité régional de développement (CRD) présidé par Mme Le Gouverneur, en présence de tous les préfets et sous-préfets des trois départements (Louga, Kébémer et Linguère) et des chefs de services régionaux et départementaux », lit-on dans le document.
Il ressort des informations livrées à l'occasion de ce CRD que près de 4,9 milliards ont été dégagés par la DER pour plus de 13 400 bénéficiaires. Sur cette enveloppe, le département de Linguère a été le mieux loti en raison de l'activité sylvo-pastorale et du fort taux de bénéficiaires en nano crédit, une formule de financement d'un montant de 50 à 500 mille francs pour des activités courantes.
Le département de Kébémer arrive en deuxième position, suivi de celui de Louga où le passage de la Déléguée Générale Aida Mbodj s'est accompagné d'une bonne nouvelle. A savoir, la mise à dis position d'une enveloppe de 275 millions pour tous les porteurs de projet qui souhaitent disposer d'un financement et qui peuvent dès à présent en faire la demande à travers une plate-forme ouverte à cet effet.
Mettant à profit la forte présence de l'administration territoriale au CRD, Aida Mbodj et son équipe ont formulé deux demandes fortes. En l'occurrence, la mise à disposition de surfaces cultivables dont l'exploitation pourrait être financée entièrement par la DER au profit de producteurs, qu'il s'agisse de femmes ou de jeunes. La deuxième demande a trait à l'impératif du remboursement pour garantir la pérennité des prêts et satisfaire le maximum de demandeurs.
LE SÉNÉGAL DE SONKO INQUIÈTE JEAN-CHRISTOPHE RUFIN
Dans une analyse pour Le Parisien, l'académicien et ancien diplomate exprime ses craintes face aux récents développements politiques. La dissolution de l'Assemblée et le discours "anti-français" du Premier ministre sont au cœur de ses préoccupations
(SenePlus) - Dans une analyse publiée par Le Parisien à l'occasion de ses 80 ans ce lundi 23 septembre, Jean-Christophe Rufin, écrivain, académicien et ancien ambassadeur de France à Dakar, exprime ses inquiétudes quant à la situation politique au Sénégal.
L'auteur souligne que la récente dissolution de l'Assemblée nationale par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye plonge le pays dans une période d'incertitude politique. Il établit un parallèle avec la situation institutionnelle en France, rappelant les liens étroits entre les deux pays, notamment la présence de 25 000 Français résidents au Sénégal.
Rufin met en garde contre les conséquences « dramatiques » pour la France si cette « démocratie exceptionnelle africaine » devait connaître une crise grave. Il replace cette situation dans le contexte régional, évoquant l'hostilité envers la France des juntes militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
L'ancien diplomate pointe du doigt la rhétorique du Premier ministre Ousmane Sonko, qu'il qualifie de "populiste" et "d'homme fort du nouveau régime". Il exprime des craintes quant aux intentions de réformes institutionnelles de Sonko et à sa capacité à obtenir une majorité parlementaire lors des élections législatives prévues le 17 novembre.
Malgré un discours anti-français, Rufin affirme que la France reste un partenaire économique essentiel pour le Sénégal. Il rapporte que les relations personnelles entre le nouveau gouvernement et les acteurs économiques français restent bonnes, tout en anticipant une éventuelle renégociation des contrats.
L'auteur conclut en soulignant le rôle stabilisateur des confréries musulmanes et de l'armée. Il appelle à un soutien renforcé de la France et de l'Europe envers le Sénégal, jugé crucial dans le contexte actuel.
LES CHIFFRES ALARMANTS DU CHÔMAGE ET DE L'EMPLOI
Le taux d’activité a reculé de 5.9% par rapport à la même période de l’année dernière. Il s’est placé à 57.6%, renseigne l’Agence nationale de la statistique et de la démographie dans son enquête nationale sur l’emploi au Sénégal.
Au Sénégal, les clignotants de l’économie sont actuellement inquiétants. Ceux de l’emploi aussi. En effet, le taux d’activité et le taux d’emploi ont chuté durant le second trimestre de l’année 2024, tandis que le taux de chômage est, lui, monté en flèche.
Le rapport du Fonds monétaire international (Fmi) avait révélé une situation économique et financière inquiétante. Celui de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sur l’emploi est, lui aussi, très alarmant.
En effet, durant le second trimestre de l’année, c’est-à-dire du mois d’avril à fin juin, le taux de chômage a grimpé à 21.6%, alors qu’il était à 18.6 % à la même période de l’année 2023. «Ce qui représente une augmentation de 3 points de pourcentage», signale l’Ansd dans son rapport.
Le taux d’activité aussi est inquiétant. Il a reculé de 5.9% par rapport à la même période de l’année dernière. Il s’est placé à 57.6%, renseigne l’Agence nationale de la statistique et de la démographie dans son enquête nationale sur l’emploi au Sénégal (Enes-Deuxième trimestre 2024).
Le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes en emploi parmi celles en âge de travailler, n’a pas non plus progressé. Au contraire, il est ressorti a 40,8% durant le second trimestre de cette année, contre 46% au deuxième trimestre de 2023. Soit une baisse de 5,2%.
L’emploi salarié, qui s’est situé à 36,1% durant le trimestre sous revue, est, lui aussi, en déliquescence, puisqu’il s’est rétractée de 1,3% par rapport à la même période de l’année 2023 où il était à 37.4%.
L’AQUACULTURE, UNE ALTERNATIVE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Malgré ses vastes potentialités, le Sénégal ne produit toujours que moins de 1 % de sa production halieutique. Les autorités misent désormais sur le développement d’une aquaculture durable.
Le Sénégal est à moins de 1 % de la production aquacole malgré les énormes potentialités du pays surtout avec la création de l’agence pour la promotion de l’aquaculture en 2006. Les ressources halieutiques maritimes se font de plus en plus rares non sans oublier la surexploitation de certaines espèces. Donc, il est donc nécessaire de trouver d’autres alternatives telles que « la pêches continentale et l’aquaculture afin d’arriver à une sécurité alimentaire et à une souveraineté alimentaire, un des objectifs visés dans le projet qui est le référentiel des politiques publique au Sénégal. » Ces propos du ministre des pêches, des Infrastructures Maritimes et de la Transition écologique, Docteur Fatou Diouf ont été tenus, ce lundi, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 20ème session du comité des Pêches continentales et de l’aquaculture d’Afrique organisé par la FAO.
L’objectif de cette session est de promouvoir le développement durable de la pêche continentale et de l’aquaculture. En effet, la FAO estime qu’en 2022, la production aquacole de l’Afrique est de 2,5 millions de tonnes soit environ 1,9 de la production mondiale, ce qui demeure presque insignifiant au regard des potentialités existantes. Poursuivant son propos, le ministre Dr Fatou Diouf a fait savoir que la part de l’aquaculture dans la production halieutique reste très faible (inférieur à 1%).
C’est ainsi que la FAO préconise, dit-elle, « l’économie bleue visant la mise en place d’une stratégie de transformation des systèmes alimentaires aquatiques pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie pour tous » afin de favoriser une aquaculture durable et une gestion efficace des pêches. »
Pour ce qui est du Sénégal Dr Fatou Diouf a déclaré que l’objectif c’est d’atteindre une aquaculture durable et de permettre à cette filière de contribuer grandement à la production halieutique au niveau du pays car « c’est l’alternative que nous avons si on sait que les ressources maritimes sont limitées. Donc comme je l’ai dit l’alternative c’est d’aller vers l’aquaculture. »
UNE PIROGUE-CERCUEIL AUX PORTES DE DAKAR
Un embarcation fantôme, portant les restes de trente âmes perdues, a été interceptée par la Marine nationale, dimanche 22 septembre. Des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de cette découverte
(SenePlus) - Le dimanche 22 septembre 2024, une découverte macabre a secoué les autorités. Selon un communiqué de presse officiel émis par la Direction de l'Information et des Relations Publiques des Armées du Sénégal (Dirpa), une pirogue à la dérive transportant de nombreux corps sans vie a été repérée à environ 70 km au large de Dakar.
Alertée en début de soirée, la Marine nationale sénégalaise a promptement dépêché le patrouilleur CAYOR sur les lieux. L'embarcation a été remorquée vers la rade extérieure du port de Dakar, où elle est arrivée vers 06h00 ce lundi matin.
À en croire la Dirpa, les opérations de récupération se révèlent particulièrement délicates en raison de l'état avancé de décomposition des corps. Trois vedettes et un chaland de débarquement ont été mobilisés pour transporter les équipes de médecins, sapeurs-pompiers et du service d'hygiène. Le bilan provisoire fait état de trente corps dénombrés.
Le capitaine de vaisseau Ibrahima Sow, Directeur de l'Information et des Relations Publiques des Armées, a indiqué que des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de la pirogue.
SEPT CADRES DU MINISTÈRE DES FINANCES AU GNOUF
Dans l'ombre, une vague d'arrestations touche le cœur même de l'administration financière du pays. Ces arrestations, basées sur un rapport accablant de l'Inspection Générale des Finances, révèlent un système frauduleux profondément enraciné
La garde à vue de Lat Diop et la convocation de l’homme d’affaires Abdoulaye Sylla d’Ecotra semblent être l’arbre qui cache de la forêt dans ce début de la reddition des comptes initiée par les nouvelles autorités. Car, au moins, huit personnes ont déjà fait l’objet d’une arrestation dont des cadres du ministère des Finances
On ne parle que de Lat Diop ou de Abdoulaye Sylla, mais les premières victimes de la reddition des comptes nous viennent du ministère des Finances, plus précisément de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF). Il s’agit de M. D. Diallo, M. H. Ndao, Moussa Diop, A. D. Thiakane, S. Diaw, M. Sy et P. S. Sow. Selon les dernières informations, ces derniers, après la fin de leur garde à vue, ont été présentés aux juges, pour le début d’une série d’auditions. Puisqu’ils sont accusés de détournements de deniers publics, complicité, blanchiment de capitaux, usage de faux en écriture publique et privée, fraude informatique et recel de données financières. Les mis en cause ont été arrêtés suite à un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF), dont les conclusions ont révélé un système frauduleux impliquant des fonctionnaires et des complices extérieurs au ministère.
Il faut souligner que dans cette affaire de la reddition des comptes, le directeur administratif et financier de l’Agence de la réglementation pharmaceutique (Arp), Mamadou Fawzi Dione, a été interpellé par la Sûreté urbaine (Su). Il est accusé de détournement de fonds publics pour des faits qui remonteraient à la période où il occupait le poste de gestionnaire au sein de la direction générale de la santé publique. D’après les informations qui ont fuité, Mamadou Fawzi Dione aurait utilisé sa position pour effectuer d’importants retraits sur un compte de la structure détenu à la banque Crédit du Sénégal.
Invité récemment par une chaîne de télévision de la place, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye a formellement indiqué que tous ceux qui ont été convoqués ou qui le seront dans les prochains jours, l’ont été sur des bases solides avec des preuves irréfutables. «La justice a pris tout son temps pour rassembler des preuves et monter des dossiers bétons», a-t-il précisé.
PAR Ndiaga Gueye
LA LÉGITIMITÉ DE DIOMAYE FAYE EN QUESTION
La présidentielle de 2024 laisse un goût amer, avec plus de cinq millions d'électeurs privés de vote. L'absence de publication des résultats définitifs par bureau de vote, malgré les demandes répétées, alimente les doutes sur l'intégrité du scrutin
Six mois après le scrutin, les résultats définitifs par bureau de vote ne sont toujours pas publiés par le président du Conseil Constitutionnel pour l’évaluation de sa liberté et de son intégrité.
La légitimité démocratique d’un élu, notamment, le président de la République, se fonde sur des élections, d’abord, libres, et ensuite, intègres. La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions et sans aucun obstacle à la pleine participation des candidats. Quant à l’intégrité, elle est la garantie du suffrage universel, du secret du vote, et enfin d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du peuple.
Pour évaluer la liberté et l’intégrité d’une élection, trois (3) méthodes d’évaluation des élections sont en général utilisées : D’après les résultats, ou d’après le processus électoral, ou encore d’après le droit public international.
Afin d’évaluer la liberté et l’honnêteté de l’élection présidentielle de 2024, l’approche guidée par l’analyse du cadre législatif et réglementaire en rapport avec le droit international, le processus électoral et les résultats est adoptée.
À cette fin, nous abordons la question de recherche suivante : Quelle est la liberté et l’intégrité de la présidentielle de 2024, à la lumière du « Gerrymandering » de la carte électorale ?
L’objectif est d’évaluer, d’une part, la liberté de l’élection, et d’autre part, son intégrité. En définitive, il sera déterminé la légitimité démocratique du président élu.
Afin de pouvoir répondre à notre question de recherche, l’étude de cas guidée par le réalisme critique constitue notre méthode de recherche. Et, nous avons choisi le bureau de vote comme unité de référence de l’enquête électorale afin de pouvoir collecter des données, notamment, les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Nous avons entrepris de faire une recherche documentaire sur les résultats définitifs par bureau de vote de l’élection présidentielle de 2024 par une recherche sur Internet, le 26 août 2024, en utilisant les moteurs de recherche généraliste (Google, Bing, DuckDuckGo ). Elle n’a retourné aucun résultat sur la publication par le président du Conseil Constitutionnel des résultats définitifs par bureau de vote. Il en est de même de celle effectuée directement sur le site web du Conseil Constitutionnel. Ce dernier ne dispose pas d’un moteur de recherche pour faire une recherche avancée. Nous en tirons donc la conclusion que les résultats définitifs par bureau de vote n’ont pas été publiés sur Internet.
Enfin, nous avons aussi demandé au président du Conseil Constitutionnel la communication des adresses des publications sur internet de ces résultats et plus précisément les liens d’accès direct ou à défaut de tout autre moyen de communication utilisé.
Il est à rappeler, qu’autant les candidats à une élection nationale peuvent saisir le Conseil Constitutionnel en cas de non-respect de leurs droits, autant, les électeurs qui allèguent de la violation de leurs dans le processus électoral, peuvent aussi saisir le Conseil Constitutionnel. En l’espèce, c’est le droit de tout électeur à une information plurielle, garanti par l’article 8 de la constitution qui lésé. Aussi, nous avons joint à cette lettre une copie de notre carte d’identité et d’électeur pour attester de notre qualité à pouvoir saisir le juge électoral.
À défaut d’avoir communication des informations demandées, l’objectif implicite de cette lettre adressée au président du Conseil Constitutionnel, était de savoir les motifs qu’il pourrait invoquer pour justifier la non publication des résultats définitifs par bureau de vote. Et, plus de deux (2) mois après notre saisine, nous n’avons pas encore reçu de réponses du Président du Conseil Constitutionnel.
Compte tenu de ce qui précède, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, de l’élection présidentielle du 24 février 2019, des élections législatives du 31 juillet 2022 et de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Toutefois, les résultats de cette recherche documentaire ont été deux (2) documents que nous avons pu télécharger d’Internet. Le premier document est la décision n° 7/E/2024 de la séance du 29 mars 2024 du Conseil Constitutionnel proclamant les résultats définitifs agrégés au niveau national. Et le second concerne les mêmes résultats définitifs par bureau de vote mais agrégés au niveau départemental.
Enfin, il est à remarquer que nous n’avons pas constaté la publication de ces documents sur le site web du Conseil Constitutionnel (Consulté, le 26 août 2024).
A la lumière des résultats de notre recherche documentaire, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, par le président du Conseil Constitutionnel conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Les résultats définitifs par bureau de vote constituent la seule source de données électorales solide, exhaustive et fiable, pour être en mesure de vérifier nos hypothèses de recherche. En effet, en l’absence de ces derniers, il n’est possible de faire une triangulation afin de corroborer les résultats publiés, d’identifier l’impact du charcutage électoral sur la participation, l’abstention, l’existence de bureaux de vote fictifs et la fabrication de procès-verbaux de résultats fictifs, ainsi que la capacité des candidats à se faire représenter dans tous les bureaux de vote afin d’observer le déroulement du scrutin.
Et finalement, 5 021 081 électeurs n’ont pas participé à l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions. À ce titre, au vu des obstacles constatés qui ont empêchés la participation et le vote de plus de 5 millions d’électeurs, l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ne peut être considérée comme libre.
L’intégrité d’une élection est fondée sur la garantie du suffrage universel direct, égal et du secret du vote, et aussi, d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du Peuple. Ces deux principes guident notre analyse d’évaluation de l’intégrité de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Premièrement, il résulte de nos investigations que le suffrage universel n’a pas été garanti pour tous les électeurs car plus de 5 millions d’électeurs ont été privés de vote. Deuxièmement, le système électoral permet de designer un président élu qui n’a pas obtenu la majorité absolue des électeurs. En l’espèce, 2 434 751 suffrages sur 7 371 890 électeurs inscrits, de 9 540 334 électeurs. Il échet donc de conclure que l’élection présidentielle du 24 mars 2024 n’a pas été intègre.
L’évaluation de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a démontré qu’elle n’a été ni libre, ni intègre. Le Président élu est légal mais il n’a pas de légitimité démocratique. Elle a été donc entaché par le système électoral en vigueur. En effet, ce résultat découle du système électoral qui ne garantit pas la légitimité démocratique des représentants du Peuple.
Il est ainsi crucial, afin de consolider la démocratie au Sénégal, de procéder à la réforme du cadre légal, réglementaire et institutionnel du processus électoral et du système électoral. À cet effet, des concertations nationales sont souhaitables. Elle est l'occasion pour les parties prenantes d’apprécier l’élection et de proposer les réformes nécessaires.
Sur le plan législatif, il n’y avait pas obstacles avérés à la modification du Code électoral par des projets et propositions de loi. Invoquer l’absence de coopération de la majorité parlementaire, ne saurait convaincre, sans la mettre à l’épreuve sur des reformes qui visent à renforcer la crédibilité des élections.
Au-delà des dispositions à modifier par voie législative, il y a celles qui peuvent être précisées immédiatement par voie réglementaire, en modifiant le décret n° 2021-1196 abrogeant et remplaçant le décret n° 2017-170 du 27 janvier 2017 portant partie réglementaire du Code électoral.
Sans être exhaustif on peut citer : La publication des résultats de la révision des listes électorales, la publication sur internet des listes électorales provisoires et définitives, l’élaboration de la carte électorale qui l’est actuellement de manière discrétionnaire par le Ministre chargé des élections, la publication de la carte électorale sur internet, le plan de ramassage des procès-verbaux des bureaux de vote, la publication en temps réel des résultats des bureaux de vote sur internet, etc. etc.
En sus, il est à noter que dans le décret n° 2021-1196 du 21 septembre 2021 portant partie réglementaire du Code électoral, il n’y a aucune disposition sur la dernière étape du processus électoral se rapportant au recensement des votes, la proclamation des résultats provisoires et définitifs et enfin leur publication. Il est donc impératif et urgent d’apporter des précisions, notamment, sur le délai de publication des résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, au journal officiel, sur internet, en précisant dans quels sites web ils doivent être obligatoirement publiés.
Enfin, une révision constitutionnelle ou une nouvelle Constitution est une nécessité absolue. À cette occasion, les articles 26,33, 64, etc. sont, particulièrement, à modifier pour d’une part, conférer aux représentants du peuple la légitimité démocratique, et d’autre part, rendre les représentants responsables devant le Peuple.
L’interdiction du mandat impératif est à supprimer de la Constitution. Une disposition qui est un déni de la démocratie. L’illégalité du mandat impératif au Sénégal en 2024 questionne. Quels sont les justifications de cette règle qui date de la révolution française de 1789 ?
Sur le plan institutionnel, des changements qui concourent à renforcer la liberté et l’intégrité des élections n’ont pas encore été observés. Le caractère illégal de la dernière nomination des membres de la Commission Électorale Nationale Autonome justifie l’abrogation du décret pour nommer de nouveaux membres. Ce qui n’est toujours pas fait.
Enfin, la nomination d’un nouveau Directeur à la Direction Générale des Élections ne saurait constituer un changement positif. Remplacer un homme du système par un autre du système, ne saurait être un acte de rupture, plutôt de perpétuation du processus électoral caractérisé par des irrégularités et des manquements.
La démocratie se construit par le dialogue et non en invoquant pour se justifier, le respect de dispositions légales et réglementaires qui ne sont jamais neutre.
L'AFRIQUE, ENTRE TRAFICS ET DÉPLACEMENTS MASSIFS
À Arusha, Emma Nyerere évoque l'alarmante proportion de la crise humanitaire sur le continent africain. Son discours est un appel à la conscience collective, rappelant que derrière chaque statistique se cache une vie humaine en détresse
(SenePlus) - Dans un discours poignant prononcé lors du Congrès et Festival de la Liberté Religieuse en Afrique 2024 à Arusha, Tanzanie, Emma Nyerere, de l'Organisation Panafricaine des Femmes, a dressé un tableau alarmant de la situation humanitaire sur le continent africain.
Selon les chiffres cités par Mme Nyerere, issu d'un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), près de 30 millions de personnes déplacées internes, réfugiés et demandeurs d'asile vivent actuellement en Afrique. Ce chiffre représente près d'un tiers de la population mondiale des réfugiés.
Le trafic d’êtres humains reste un fléau majeur sur le continent. Un rapport de l'Université de Cambridge, publié en 2019, estime que 3,7 millions de personnes en Afrique sont victimes d'esclavage et de travail forcé à tout moment, générant des bénéfices annuels de 13,1 milliards de dollars pour les trafiquants. .
La République Démocratique du Congo (RDC) est particulièrement touchée, avec plus de six millions de personnes déplacées internes en raison de conflits complexes, selon un rapport récent de Chatham House cité par Mme Nyerere.
Face à cette situation critique, l'oratrice a appelé à une prise de conscience collective et à une action urgente, citant l'ancien président américain Barack Obama qui qualifiait la crise mondiale des réfugiés de « test de notre humanité commune ».
Emma Nyerere a conclu son intervention en exhortant les participants à ne pas oublier le sort des survivants du trafic humain, des réfugiés et des personnes déplacées, rappelant les paroles de Maya Angelou : "Nous pouvons rencontrer de nombreuses défaites, mais nous ne devons pas être vaincus."