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30 novembre 2024
Economie
LES CHIFFRES ALARMANTS DU CHÔMAGE ET DE L'EMPLOI
Le taux d’activité a reculé de 5.9% par rapport à la même période de l’année dernière. Il s’est placé à 57.6%, renseigne l’Agence nationale de la statistique et de la démographie dans son enquête nationale sur l’emploi au Sénégal.
Au Sénégal, les clignotants de l’économie sont actuellement inquiétants. Ceux de l’emploi aussi. En effet, le taux d’activité et le taux d’emploi ont chuté durant le second trimestre de l’année 2024, tandis que le taux de chômage est, lui, monté en flèche.
Le rapport du Fonds monétaire international (Fmi) avait révélé une situation économique et financière inquiétante. Celui de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sur l’emploi est, lui aussi, très alarmant.
En effet, durant le second trimestre de l’année, c’est-à-dire du mois d’avril à fin juin, le taux de chômage a grimpé à 21.6%, alors qu’il était à 18.6 % à la même période de l’année 2023. «Ce qui représente une augmentation de 3 points de pourcentage», signale l’Ansd dans son rapport.
Le taux d’activité aussi est inquiétant. Il a reculé de 5.9% par rapport à la même période de l’année dernière. Il s’est placé à 57.6%, renseigne l’Agence nationale de la statistique et de la démographie dans son enquête nationale sur l’emploi au Sénégal (Enes-Deuxième trimestre 2024).
Le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes en emploi parmi celles en âge de travailler, n’a pas non plus progressé. Au contraire, il est ressorti a 40,8% durant le second trimestre de cette année, contre 46% au deuxième trimestre de 2023. Soit une baisse de 5,2%.
L’emploi salarié, qui s’est situé à 36,1% durant le trimestre sous revue, est, lui aussi, en déliquescence, puisqu’il s’est rétractée de 1,3% par rapport à la même période de l’année 2023 où il était à 37.4%.
L’AQUACULTURE, UNE ALTERNATIVE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Malgré ses vastes potentialités, le Sénégal ne produit toujours que moins de 1 % de sa production halieutique. Les autorités misent désormais sur le développement d’une aquaculture durable.
Le Sénégal est à moins de 1 % de la production aquacole malgré les énormes potentialités du pays surtout avec la création de l’agence pour la promotion de l’aquaculture en 2006. Les ressources halieutiques maritimes se font de plus en plus rares non sans oublier la surexploitation de certaines espèces. Donc, il est donc nécessaire de trouver d’autres alternatives telles que « la pêches continentale et l’aquaculture afin d’arriver à une sécurité alimentaire et à une souveraineté alimentaire, un des objectifs visés dans le projet qui est le référentiel des politiques publique au Sénégal. » Ces propos du ministre des pêches, des Infrastructures Maritimes et de la Transition écologique, Docteur Fatou Diouf ont été tenus, ce lundi, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 20ème session du comité des Pêches continentales et de l’aquaculture d’Afrique organisé par la FAO.
L’objectif de cette session est de promouvoir le développement durable de la pêche continentale et de l’aquaculture. En effet, la FAO estime qu’en 2022, la production aquacole de l’Afrique est de 2,5 millions de tonnes soit environ 1,9 de la production mondiale, ce qui demeure presque insignifiant au regard des potentialités existantes. Poursuivant son propos, le ministre Dr Fatou Diouf a fait savoir que la part de l’aquaculture dans la production halieutique reste très faible (inférieur à 1%).
C’est ainsi que la FAO préconise, dit-elle, « l’économie bleue visant la mise en place d’une stratégie de transformation des systèmes alimentaires aquatiques pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie pour tous » afin de favoriser une aquaculture durable et une gestion efficace des pêches. »
Pour ce qui est du Sénégal Dr Fatou Diouf a déclaré que l’objectif c’est d’atteindre une aquaculture durable et de permettre à cette filière de contribuer grandement à la production halieutique au niveau du pays car « c’est l’alternative que nous avons si on sait que les ressources maritimes sont limitées. Donc comme je l’ai dit l’alternative c’est d’aller vers l’aquaculture. »
UNE PIROGUE-CERCUEIL AUX PORTES DE DAKAR
Un embarcation fantôme, portant les restes de trente âmes perdues, a été interceptée par la Marine nationale, dimanche 22 septembre. Des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de cette découverte
(SenePlus) - Le dimanche 22 septembre 2024, une découverte macabre a secoué les autorités. Selon un communiqué de presse officiel émis par la Direction de l'Information et des Relations Publiques des Armées du Sénégal (Dirpa), une pirogue à la dérive transportant de nombreux corps sans vie a été repérée à environ 70 km au large de Dakar.
Alertée en début de soirée, la Marine nationale sénégalaise a promptement dépêché le patrouilleur CAYOR sur les lieux. L'embarcation a été remorquée vers la rade extérieure du port de Dakar, où elle est arrivée vers 06h00 ce lundi matin.
À en croire la Dirpa, les opérations de récupération se révèlent particulièrement délicates en raison de l'état avancé de décomposition des corps. Trois vedettes et un chaland de débarquement ont été mobilisés pour transporter les équipes de médecins, sapeurs-pompiers et du service d'hygiène. Le bilan provisoire fait état de trente corps dénombrés.
Le capitaine de vaisseau Ibrahima Sow, Directeur de l'Information et des Relations Publiques des Armées, a indiqué que des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de la pirogue.
SEPT CADRES DU MINISTÈRE DES FINANCES AU GNOUF
Dans l'ombre, une vague d'arrestations touche le cœur même de l'administration financière du pays. Ces arrestations, basées sur un rapport accablant de l'Inspection Générale des Finances, révèlent un système frauduleux profondément enraciné
La garde à vue de Lat Diop et la convocation de l’homme d’affaires Abdoulaye Sylla d’Ecotra semblent être l’arbre qui cache de la forêt dans ce début de la reddition des comptes initiée par les nouvelles autorités. Car, au moins, huit personnes ont déjà fait l’objet d’une arrestation dont des cadres du ministère des Finances
On ne parle que de Lat Diop ou de Abdoulaye Sylla, mais les premières victimes de la reddition des comptes nous viennent du ministère des Finances, plus précisément de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF). Il s’agit de M. D. Diallo, M. H. Ndao, Moussa Diop, A. D. Thiakane, S. Diaw, M. Sy et P. S. Sow. Selon les dernières informations, ces derniers, après la fin de leur garde à vue, ont été présentés aux juges, pour le début d’une série d’auditions. Puisqu’ils sont accusés de détournements de deniers publics, complicité, blanchiment de capitaux, usage de faux en écriture publique et privée, fraude informatique et recel de données financières. Les mis en cause ont été arrêtés suite à un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF), dont les conclusions ont révélé un système frauduleux impliquant des fonctionnaires et des complices extérieurs au ministère.
Il faut souligner que dans cette affaire de la reddition des comptes, le directeur administratif et financier de l’Agence de la réglementation pharmaceutique (Arp), Mamadou Fawzi Dione, a été interpellé par la Sûreté urbaine (Su). Il est accusé de détournement de fonds publics pour des faits qui remonteraient à la période où il occupait le poste de gestionnaire au sein de la direction générale de la santé publique. D’après les informations qui ont fuité, Mamadou Fawzi Dione aurait utilisé sa position pour effectuer d’importants retraits sur un compte de la structure détenu à la banque Crédit du Sénégal.
Invité récemment par une chaîne de télévision de la place, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye a formellement indiqué que tous ceux qui ont été convoqués ou qui le seront dans les prochains jours, l’ont été sur des bases solides avec des preuves irréfutables. «La justice a pris tout son temps pour rassembler des preuves et monter des dossiers bétons», a-t-il précisé.
PAR Ndiaga Gueye
LA LÉGITIMITÉ DE DIOMAYE FAYE EN QUESTION
La présidentielle de 2024 laisse un goût amer, avec plus de cinq millions d'électeurs privés de vote. L'absence de publication des résultats définitifs par bureau de vote, malgré les demandes répétées, alimente les doutes sur l'intégrité du scrutin
Six mois après le scrutin, les résultats définitifs par bureau de vote ne sont toujours pas publiés par le président du Conseil Constitutionnel pour l’évaluation de sa liberté et de son intégrité.
La légitimité démocratique d’un élu, notamment, le président de la République, se fonde sur des élections, d’abord, libres, et ensuite, intègres. La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions et sans aucun obstacle à la pleine participation des candidats. Quant à l’intégrité, elle est la garantie du suffrage universel, du secret du vote, et enfin d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du peuple.
Pour évaluer la liberté et l’intégrité d’une élection, trois (3) méthodes d’évaluation des élections sont en général utilisées : D’après les résultats, ou d’après le processus électoral, ou encore d’après le droit public international.
Afin d’évaluer la liberté et l’honnêteté de l’élection présidentielle de 2024, l’approche guidée par l’analyse du cadre législatif et réglementaire en rapport avec le droit international, le processus électoral et les résultats est adoptée.
À cette fin, nous abordons la question de recherche suivante : Quelle est la liberté et l’intégrité de la présidentielle de 2024, à la lumière du « Gerrymandering » de la carte électorale ?
L’objectif est d’évaluer, d’une part, la liberté de l’élection, et d’autre part, son intégrité. En définitive, il sera déterminé la légitimité démocratique du président élu.
Afin de pouvoir répondre à notre question de recherche, l’étude de cas guidée par le réalisme critique constitue notre méthode de recherche. Et, nous avons choisi le bureau de vote comme unité de référence de l’enquête électorale afin de pouvoir collecter des données, notamment, les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Nous avons entrepris de faire une recherche documentaire sur les résultats définitifs par bureau de vote de l’élection présidentielle de 2024 par une recherche sur Internet, le 26 août 2024, en utilisant les moteurs de recherche généraliste (Google, Bing, DuckDuckGo ). Elle n’a retourné aucun résultat sur la publication par le président du Conseil Constitutionnel des résultats définitifs par bureau de vote. Il en est de même de celle effectuée directement sur le site web du Conseil Constitutionnel. Ce dernier ne dispose pas d’un moteur de recherche pour faire une recherche avancée. Nous en tirons donc la conclusion que les résultats définitifs par bureau de vote n’ont pas été publiés sur Internet.
Enfin, nous avons aussi demandé au président du Conseil Constitutionnel la communication des adresses des publications sur internet de ces résultats et plus précisément les liens d’accès direct ou à défaut de tout autre moyen de communication utilisé.
Il est à rappeler, qu’autant les candidats à une élection nationale peuvent saisir le Conseil Constitutionnel en cas de non-respect de leurs droits, autant, les électeurs qui allèguent de la violation de leurs dans le processus électoral, peuvent aussi saisir le Conseil Constitutionnel. En l’espèce, c’est le droit de tout électeur à une information plurielle, garanti par l’article 8 de la constitution qui lésé. Aussi, nous avons joint à cette lettre une copie de notre carte d’identité et d’électeur pour attester de notre qualité à pouvoir saisir le juge électoral.
À défaut d’avoir communication des informations demandées, l’objectif implicite de cette lettre adressée au président du Conseil Constitutionnel, était de savoir les motifs qu’il pourrait invoquer pour justifier la non publication des résultats définitifs par bureau de vote. Et, plus de deux (2) mois après notre saisine, nous n’avons pas encore reçu de réponses du Président du Conseil Constitutionnel.
Compte tenu de ce qui précède, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, de l’élection présidentielle du 24 février 2019, des élections législatives du 31 juillet 2022 et de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Toutefois, les résultats de cette recherche documentaire ont été deux (2) documents que nous avons pu télécharger d’Internet. Le premier document est la décision n° 7/E/2024 de la séance du 29 mars 2024 du Conseil Constitutionnel proclamant les résultats définitifs agrégés au niveau national. Et le second concerne les mêmes résultats définitifs par bureau de vote mais agrégés au niveau départemental.
Enfin, il est à remarquer que nous n’avons pas constaté la publication de ces documents sur le site web du Conseil Constitutionnel (Consulté, le 26 août 2024).
A la lumière des résultats de notre recherche documentaire, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, par le président du Conseil Constitutionnel conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Les résultats définitifs par bureau de vote constituent la seule source de données électorales solide, exhaustive et fiable, pour être en mesure de vérifier nos hypothèses de recherche. En effet, en l’absence de ces derniers, il n’est possible de faire une triangulation afin de corroborer les résultats publiés, d’identifier l’impact du charcutage électoral sur la participation, l’abstention, l’existence de bureaux de vote fictifs et la fabrication de procès-verbaux de résultats fictifs, ainsi que la capacité des candidats à se faire représenter dans tous les bureaux de vote afin d’observer le déroulement du scrutin.
Et finalement, 5 021 081 électeurs n’ont pas participé à l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions. À ce titre, au vu des obstacles constatés qui ont empêchés la participation et le vote de plus de 5 millions d’électeurs, l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ne peut être considérée comme libre.
L’intégrité d’une élection est fondée sur la garantie du suffrage universel direct, égal et du secret du vote, et aussi, d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du Peuple. Ces deux principes guident notre analyse d’évaluation de l’intégrité de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Premièrement, il résulte de nos investigations que le suffrage universel n’a pas été garanti pour tous les électeurs car plus de 5 millions d’électeurs ont été privés de vote. Deuxièmement, le système électoral permet de designer un président élu qui n’a pas obtenu la majorité absolue des électeurs. En l’espèce, 2 434 751 suffrages sur 7 371 890 électeurs inscrits, de 9 540 334 électeurs. Il échet donc de conclure que l’élection présidentielle du 24 mars 2024 n’a pas été intègre.
L’évaluation de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a démontré qu’elle n’a été ni libre, ni intègre. Le Président élu est légal mais il n’a pas de légitimité démocratique. Elle a été donc entaché par le système électoral en vigueur. En effet, ce résultat découle du système électoral qui ne garantit pas la légitimité démocratique des représentants du Peuple.
Il est ainsi crucial, afin de consolider la démocratie au Sénégal, de procéder à la réforme du cadre légal, réglementaire et institutionnel du processus électoral et du système électoral. À cet effet, des concertations nationales sont souhaitables. Elle est l'occasion pour les parties prenantes d’apprécier l’élection et de proposer les réformes nécessaires.
Sur le plan législatif, il n’y avait pas obstacles avérés à la modification du Code électoral par des projets et propositions de loi. Invoquer l’absence de coopération de la majorité parlementaire, ne saurait convaincre, sans la mettre à l’épreuve sur des reformes qui visent à renforcer la crédibilité des élections.
Au-delà des dispositions à modifier par voie législative, il y a celles qui peuvent être précisées immédiatement par voie réglementaire, en modifiant le décret n° 2021-1196 abrogeant et remplaçant le décret n° 2017-170 du 27 janvier 2017 portant partie réglementaire du Code électoral.
Sans être exhaustif on peut citer : La publication des résultats de la révision des listes électorales, la publication sur internet des listes électorales provisoires et définitives, l’élaboration de la carte électorale qui l’est actuellement de manière discrétionnaire par le Ministre chargé des élections, la publication de la carte électorale sur internet, le plan de ramassage des procès-verbaux des bureaux de vote, la publication en temps réel des résultats des bureaux de vote sur internet, etc. etc.
En sus, il est à noter que dans le décret n° 2021-1196 du 21 septembre 2021 portant partie réglementaire du Code électoral, il n’y a aucune disposition sur la dernière étape du processus électoral se rapportant au recensement des votes, la proclamation des résultats provisoires et définitifs et enfin leur publication. Il est donc impératif et urgent d’apporter des précisions, notamment, sur le délai de publication des résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, au journal officiel, sur internet, en précisant dans quels sites web ils doivent être obligatoirement publiés.
Enfin, une révision constitutionnelle ou une nouvelle Constitution est une nécessité absolue. À cette occasion, les articles 26,33, 64, etc. sont, particulièrement, à modifier pour d’une part, conférer aux représentants du peuple la légitimité démocratique, et d’autre part, rendre les représentants responsables devant le Peuple.
L’interdiction du mandat impératif est à supprimer de la Constitution. Une disposition qui est un déni de la démocratie. L’illégalité du mandat impératif au Sénégal en 2024 questionne. Quels sont les justifications de cette règle qui date de la révolution française de 1789 ?
Sur le plan institutionnel, des changements qui concourent à renforcer la liberté et l’intégrité des élections n’ont pas encore été observés. Le caractère illégal de la dernière nomination des membres de la Commission Électorale Nationale Autonome justifie l’abrogation du décret pour nommer de nouveaux membres. Ce qui n’est toujours pas fait.
Enfin, la nomination d’un nouveau Directeur à la Direction Générale des Élections ne saurait constituer un changement positif. Remplacer un homme du système par un autre du système, ne saurait être un acte de rupture, plutôt de perpétuation du processus électoral caractérisé par des irrégularités et des manquements.
La démocratie se construit par le dialogue et non en invoquant pour se justifier, le respect de dispositions légales et réglementaires qui ne sont jamais neutre.
L'AFRIQUE, ENTRE TRAFICS ET DÉPLACEMENTS MASSIFS
À Arusha, Emma Nyerere évoque l'alarmante proportion de la crise humanitaire sur le continent africain. Son discours est un appel à la conscience collective, rappelant que derrière chaque statistique se cache une vie humaine en détresse
(SenePlus) - Dans un discours poignant prononcé lors du Congrès et Festival de la Liberté Religieuse en Afrique 2024 à Arusha, Tanzanie, Emma Nyerere, de l'Organisation Panafricaine des Femmes, a dressé un tableau alarmant de la situation humanitaire sur le continent africain.
Selon les chiffres cités par Mme Nyerere, issu d'un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), près de 30 millions de personnes déplacées internes, réfugiés et demandeurs d'asile vivent actuellement en Afrique. Ce chiffre représente près d'un tiers de la population mondiale des réfugiés.
Le trafic d’êtres humains reste un fléau majeur sur le continent. Un rapport de l'Université de Cambridge, publié en 2019, estime que 3,7 millions de personnes en Afrique sont victimes d'esclavage et de travail forcé à tout moment, générant des bénéfices annuels de 13,1 milliards de dollars pour les trafiquants. .
La République Démocratique du Congo (RDC) est particulièrement touchée, avec plus de six millions de personnes déplacées internes en raison de conflits complexes, selon un rapport récent de Chatham House cité par Mme Nyerere.
Face à cette situation critique, l'oratrice a appelé à une prise de conscience collective et à une action urgente, citant l'ancien président américain Barack Obama qui qualifiait la crise mondiale des réfugiés de « test de notre humanité commune ».
Emma Nyerere a conclu son intervention en exhortant les participants à ne pas oublier le sort des survivants du trafic humain, des réfugiés et des personnes déplacées, rappelant les paroles de Maya Angelou : "Nous pouvons rencontrer de nombreuses défaites, mais nous ne devons pas être vaincus."
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LE VISAGE SOMBRE DE LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE
Ils sont Français, mais leur passeport ne vaut rien. Emprisonnés, menacés, ou pire encore, assassinés sur le sol africain. Pendant ce temps, l'Élysée reste muet. C'est le prix à payer pour le maintien des réseaux françafricains
Dans les coulisses de la diplomatie française en Afrique se joue un drame silencieux. Des citoyens français, parfois binationaux, se retrouvent pris au piège de jeux politiques complexes, abandonnés par leur pays d'origine.
L'affaire de la famille Agba au Togo, la disparition d'Ismaël Gakutu au Tchad, ou encore la longue détention de Thierry Atangana au Cameroun, illustrent une réalité troublante : la France semble parfois prête à sacrifier ses propres ressortissants sur l'autel de ses intérêts géopolitiques.
Cependant, l'histoire de Loïk Le Floch-Prigent ou l'affaire de l'Arche de Zoé montrent que Paris peut agir rapidement quand elle le décide. Cette dualité soulève des questions sur les critères qui déterminent l'intervention ou non de l'État français.
Plus inquiétant encore, l'assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali en 2013 reste entouré de zones d'ombre, alimentant les spéculations sur une possible implication française.
MBOUR MARCHE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Initiée par le collectif ‘’Daffa Doy’’ (ça suffit en wolof), cette mobilisation citoyenne a démarré à la place Mamadou Diop, avant de se terminer à la préfecture avec la remise d’un mémorandum au préfet dudit département, Amadou Diop
Plusieurs acteurs politiques et de la migration, ainsi que des membres des familles des victimes du naufrage d’une embarcation de migrants survenu récemment au large de Mbour ont pris part, samedi, à une marche silencieuse de sensibilisation contre la migration irrégulière organisée à la mémoire des victimes de ce chavirement qui a fait une trentaine de morts, a constaté l’APS.
Initiée par le collectif ‘’Daffa Doy’’ (ça suffit en wolof), cette mobilisation citoyenne a démarré à la place Mamadou Diop, avant de se terminer à la préfecture de Mbour avec la remise d’un mémorandum au préfet dudit département, Amadou Diop.
‘’Nous sommes tous mobilisés ce matin dans le cadre de cette marche silencieuse initiée par les forces vives de la population de Mbour. A travers cette marche silencieuse, nous voulons alerter les autorités sur la gravité de la situation actuelle’’, a dit Mansour Diallo, un des initiateurs de la procession.
Une forte foule de jeunes hommes et de femmes a sillonné les artères de la ville, munis des pancartes portant des messages appelant à mettre fin à la migration irrégulière. ‘’ Nous voulons voir comment faire ensemble pour stopper ce fléau’’, a poursuivi M. Diallo, en lisant le mémorandum devant le préfet de Mbour.
‘’C’est un document qui met en lumière l’insuffisance des mesures étatiques pour endiguer ce phénomène et appelle à des actions immédiates et concrètes. Il vise également à rappeler la responsabilité collective, en particulier celle de l’Etat, des parents et des jeunes eux-mêmes, face à cette tragédie’’, a expliqué Mansour Diallo.
Le préfet de Mbour, Amadou Diop, a assuré que ‘’le document sera exploité, étudié et transmis à qui de droit au niveau central’’.
Pour les solutions relevant de ses compétences, l’autorité préfectorale a promis de prendre ‘’toutes les dispositions pour leur mise en œuvre’’.
‘’Nous encourageons à poursuivre la sensibilisation, et l’Etat de son côté continuera à prendre toutes les dispositions pour lutter contre ce phénomène’’, a-t-il assuré.
A Thiocé, une journée de prières et de sensibilisation a été organisé par les populations du quartier, une manière pour elles de conscientiser sur les dangers liés à la migration irrégulière.
par Abdoul Aziz Diop
TOUS D’ACCORD AVEC LE FMI ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Que vaut, aujourd’hui encore, la levée de boucliers, bien connue, contre l’institution internationale ? Ce changement d'attitude interroge sur la cohérence des positions politiques, notamment celles du nouveau régime
À la fin de la mission, effectuée du 5 au 12 septembre 2024, par une équipe du Fonds monétaire international (FMI) qu’il dirigea, Edward Gemayel, fit une déclaration qui porte, pour l’essentiel, sur « la croissance plus lente que prévue [de l’économie sénégalaise] au cours du premier semestre de 2024, les perspectives macroéconomiques difficiles pour le reste de l'année 2024, [la nécessité] de mesures supplémentaires pour atteindre l'objectif de déficit de l'UEMOA à 3 % du PIB en 2025 », etc.
Pour leur part, « les autorités [sénégalaises] ont réaffirmé leur engagement en faveur des réformes qui sous-tendent le programme appuyé par le FMI [et] renouvelé leur engagement pour la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité publique », conclut Edward Gemayel.
Sans le moindre recul critique, la presse, tous médias confondus, et les responsables politiques de l’opposition reprirent à leur compte toute la déclaration disponible sur le site du Fonds.
Edward Gemayel peut alors se frotter les mains pour mission accomplie sans que les critiques longtemps faites au FMI ne soient ressassées par l’intelligentsia sénégalaise plus bavarde dans les joutes de politique politicienne au cours des dix dernières années, correspondant aux années d’opposition « radicale » des Patriotes africains du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité (Pastef).
Mais que vaut, aujourd’hui encore, la levée de boucliers, bien connue, contre l’institution internationale ?
Un peu d’histoire pas si ancienne que ça
Francis Fukuyama voulait « la fin de l'histoire » ; il ne l'obtint pas. Nicolas Sarkozy, osé, voulait, le 26 juillet 2007 à Dakar, « le commencement de l'histoire » ; il ne l'a pas obtenu après le discours que l’on sait.
A sept reprises, la propension, qu'ont les dirigeants des huit - maintenant sept - pays les plus industrialisés du monde, à vouloir, par tous les moyens, maintenir, au profit de quelques-uns seulement de leurs concitoyens, tous les peuples du monde - au nombre desquels figurent d'abord ceux d'Afrique - dans la misère, dans le meilleur des cas dans la pénurie et la dépendance, a été à l'origine du lancement d'une vaste consultation altermondialiste sur les actions, les campagnes et les luttes à mener.
Toute la littérature sur les rapports entre le Nord riche et le Sud pauvre le montre : la misère et la dépendance dans les Pays les moins avancés (PMA) s'expliquent moins par l'absence de programmes que par le choc des fondamentaux. Ces derniers se déclinent en fondamentaux sociaux et fondamentaux économiques. Les premiers (droit à l'éducation et à l'accès aux biens culturels, droit au travail, droit à la santé et à un environnement sain, droit de savoir lire et écrire, etc.), consacrés par la loi fondamentale de chaque pays, achoppent sur les seconds (taux de croissance, équilibre de la balance commerciale, taux d'investissement, service de la dette extérieure, etc.) dont dépend l'équilibre comptable de la balance des paiements de chaque pays. Les causes sont multiples. Nous en évoquons deux à titre d'exemple.
Premièrement, les PMA sont emprisonnés dans une série de cercles vicieux auxquels ils ne peuvent échapper seuls. Parallèlement à des facteurs internes, existent des obstacles externes provenant de la structure des exportations. Dans ces pays, la structure des exportations se caractérise par la spécialisation. La majeure partie des recettes provient de deux ou trois produits. Ces produits ne peuvent être vendus qu'aux prix qu'acceptent de payer les pays riches avec lesquels ils commercent. Les termes de l'échange se dégradent continuellement. Deuxièmement, l'accès aux marchés extérieurs est toujours difficile. Son importance est soulignée unanimement par les dirigeants des pays en voie de développement, par les experts indépendants et par ceux des organismes internationaux tels que le FMI et la Banque mondiale.
En 1984 déjà, Krueger estimait dans la revue du FMI et de la Banque mondiale, que « de toute évidence, c'est essentiellement en donnant libre accès à leurs marchés que les pays développés contribueront à améliorer les perspectives de croissance des pays en développement ». Or, constatait Platteau une année plus tard, « les barrières freinant la pénétration des produits étrangers ont été nettement moins abaissées pour les biens provenant des pays en développement que pour ceux provenant d'autres pays riches ».
Selon l'économiste sénégalais Makhtar Diouf, « le libre-échange présente au départ, entre autres, des inconvénients pour les producteurs africains, dans l'agriculture comme dans l'industrie :
(1) Les produits agricoles européens qui sont subventionnés (ce qui permet de les vendre moins cher) vont inonder les marchés africains ; les produits africains similaires (comme la volaille, les œufs par exemple) ne pourront pas résister à la concurrence. Il faut dire que le terrain a été préparé par les programmes d'ajustement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui ont supprimé les subventions en Afrique.
(2) Les embryons d'industrie qui existent dans les pays africains pour ne satisfaire que le marché local (allumettes, piles électriques par exemple) vont être étouffés par la concurrence européenne, surtout avec cette préférence marquée des Africains pour tout ce qui est importé ; ce qui va se traduire par des fermetures d'usines avec le cortège bien connu de nouveaux chômeurs. Pour ne rien dire des énormes pertes de recettes douanières pour les États».
Le professeur Makhtar Diouf dit « Oui pour un nouvel ordre économique international ! Mais, oui aussi pour un nouvel ordre économique interne !». « La lutte contre la pauvreté ne peut reposer que sur une politique saine de développement. Ce qui malheureusement est loin d'être le cas dans des pays comme le Sénégal, avec une politique autocratique et véritablement "je-m'en-foutiste" de gaspillage et de dilapidation des maigres ressources financières, comme s'il s'agissait d'un héritage familial », écrit-il. Fera-t-il entendre raison à ses deux nouveaux « amis » politiques Diomaye et Sonko en cas de dérapages avérés ?
Comparaison est raison
« Les services du FMI achèvent leur visite…» Tel est l’intitulé de toutes les déclarations des responsables - Edward Gemayel pour le Sénégal - des équipes envoyées dans la zone UEMOA dont les critères de convergence servent de boussole au Fonds.
Lesdites déclarations font naturellement état des disparités dans la zone. Pour six pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal), le graphique des spécificités (voir en illustration de l’article) rend bien compte de la comparaison qui est raison dès lors que l’Union monétaire et économique a bien vocation à parler d’une seule voix pour le compte de tous les pays membres. Une seule équipe du FMI suffirait alors pour entendre raison, au siège de la Commission de l’UEMOA, face aux représentants des différents pays au sein d’un groupe resserré d’excellents négociateurs.
Le graphique des spécificités, réalisé à partir des six déclarations qui ont clôturé les six visites des six équipes du FMI, fait ressortir un ralentissement de l’économie sénégalaise qui interroge le nouvel attelage gouvernemental mis en place par le Premier ministre Ousmane Sonko. Pour le reste, parler d’une seule voix, en invoquant un passé encore récent, relève du simple bon sens, aussi bien pour les pays concernés que pour le FMI. À moins que nous soyons, et ce depuis peu, tous d’accord avec l’institution internationale quoi qu’elle dise et quoi qu’elle fasse.
UNE NOUVELLE BOITE A OUTILS LANCEE A DAKAR CE 24 SEPTEMBRE
Financée par l’Union Européenne, elle couvrira 15 pays pour les prochains mois, apportant ainsi un soutien personnalisé aux pêcheurs du monde entier pour garantir une pêche durable, protéger les écosystèmes marins et soutenir leurs moyens de subsistances
Une nouvelle boîte à outils pour soutenir la gestion durable de la pêche artisanale sera lancée le 24 septembre, à Dakar. Financée par l’Union Européenne, elle couvrira 15 pays au cours des prochains mois, apportant ainsi un soutien personnalisé aux pêcheurs du monde entier pour garantir une pêche durable, protéger les écosystèmes marins et soutenir leurs moyens de subsistance.
L'Environmental Justice Foundation (EJF) a annoncé le lancement d'une nouvelle boîte à outils pour soutenir la gestion durable de la pêche artisanale le 24 septembre à Dakar, au Sénégal.
Développée avec le soutien de l'Union européenne (UE), cette boîte à outils permet aux communautés locales de pêcheurs de jouer un rôle clé dans la gestion de leurs ressources marines et de lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) qui constitue une menace majeure pour la biodiversité marine et la sécurité alimentaire. « Au Sénégal, comme dans de nombreux pays du Sud, les communautés côtières sont parmi les plus durement touchées par le déclin des populations de poissons. Des pressions multiples - notamment la surpêche, le changement climatique, la pollution et la modification dans l'utilisation des terres côtières - poussent des millions de personnes dans la pauvreté et l'insécurité alimentaire. Ces défis sont aggravés par le problème endémique de la pêche INN, qui représente un poisson sur cinq pêchés dans le monde et coûte à l'économie mondiale des milliards de dollars chaque année. Les navires industriels pénètrent illégalement dans les zones réservées aux pêcheurs artisanaux, exposant les communautés locales à des risques directs de collision, de perte de matériel de pêche, voire de blessures ou de morts», déclare Steve Trent, directeur général et fondateur de l'Environmental Justice Foundation.
Et de relever que cette nouvelle boîte à outils ouvre la porte à un avenir meilleur. « Elle couvrira 15 pays au cours des prochains mois, apportant un soutien personnalisé aux pêcheurs du monde entier pour garantir une pêche durable, protéger les écosystèmes marins et soutenir leurs moyens de subsistance. », a-t-il laissé entendre. L'une des nouvelles approches de la gouvernance des pêches est l'application DASE, conçue pour être utilisée par les pêcheurs artisanaux, leur permettant de capturer des photos et des vidéos géo localisées de preuves de pêche INN présumée, qui seront ensuite vérifiées par des experts et soumises aux autorités compétentes. « Au Sénégal, l'application a joué un rôle déterminant dans la lutte contre la pêche INN, avec près de 850 rapports soumis par les communautés soutenues lors des patrouilles menées conjointement en 2023. Ces rapports ont permis de documenter avec plus de précision les incursions présumées, de résoudre les conflits avec les navires industriels, d'améliorer le respect des permis de pêche et des protocoles de sécurité, et de réduire les débarquements de poissons juvéniles. Nous avons également mis en place un groupe WhatsApp pour connecter les utilisateurs sénégalais, leur permettant de partager challenges et retours d'expérience lorsqu'ils utilisent l'application pour protéger les zones de pêche locales», indique Bassirou Diarra, Chargé de plaidoyer des océans de l’EJF.