SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 novembre 2024
Economie
VINGT-SEPT MAGISTRATS POUR RECOUVRER LES AVOIRS ILLICITES
La traque des biens supposés mal acquis a franchi un nouveau palier hier, mardi 17 septembre, avec le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, M. Ousmane Diagne, qui a installé les magistrats devant composer le pool judiciaire financier.
La traque des biens supposés mal acquis a franchi un nouveau palier hier, mardi 17 septembre, avec le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, M. Ousmane Diagne, qui a installé les magistrats devant composer le pool judiciaire financier. Au nombre de vingt-sept, ces juges sont chargés de diligenter, entre autres missions, la reddition des comptes face à la délinquance financière et au crime économique.
On peut considérer que la traque des biens supposés mal acquis annoncée par le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors de la réception des agents de la Primature en début septembre, est lancée. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a installé hier, mardi 17 septembre, les vingt-sept (27) magistrats qui composent ce pool judiciaire financier.
La juridiction répond au besoin de « réprimer les infractions à caractère économique et financier», a dit le ministre de la Justice. Ce pool financier institué au sein de la Cour d'appel et du Tribunal de grande Instance hors classe de Dakar est, ajoute-t-il, « une réponse aux nombreux défis posés par l'exigence citoyenne de redevabilité, la mondialisation de l'économie, les flux rapides de capitaux, le développement des technologies de l'information et de la communication, ainsi que les multiples réseaux criminels qui ne connaissent pas de frontières et ne sauraient donc être démantelés que par des mécanismes judiciaires adaptés ».
Le pool financier s’inscrit en partie dans la même perspective que les autres organes de lutte contre la délinquance financière comme l’ancienne Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), la Cour des comptes, l’Inspection générale d’Etat, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption et la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). M. Ousmane Diagne l’explique en ces termes : « la loi sur le pool judiciaire financière s'inscrit dans la même dynamique, en ce qu'elle hérite des dispositions pertinentes de la loi relative à la CREI, prend en compte les critiques formulées contre celle-ci et intègre les engagements internationaux d'autres pays en matière de lutte contre les pires formes de criminalité transnationale organisée».
Cependant, précise-t-il, « le pôle judiciaire financier allie les besoins d'efficacité dans la répression et l'efficience dans la gestion des ressources humaines. Il ne se limite pas seulement à remplacer la CREI, mais se veut plus innovant et conforme aux exigences du moment ». Le Garde des Sceaux rappelle aussi que la juridiction, « dispose d'un domaine de compétences plus élargi. En ce sens, outre l'enrichissement illicite, le pôle prend en compte d'autres incriminations telles que la corruption et pratiques assimilées, les détournements, escroqueries et soustractions de deniers publics, le faux monnayage, les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication, les infractions liées à la réglementation des marchés publics, la piraterie maritime, le financement du terrorisme, le trafic de migrants, les infractions liées à la réglementation bancaire».
Pour certaines de ces infractions, le pool partage la compétence avec les juridictions de droit commun et, pour d'autres, il l'exerce de manière exclusive. Le Garde des Sceaux informe en outre que « des mécanismes sont aménagés pour prévenir ou résoudre les éventuels conflits de compétences ». En invitant les magistrats nommés à ce pool au culte de l’excellence, le ministre de la Justice promet un accompagnement sans faille de l’autorité. « L'État, de son côté, ne ménagera aucun effort pour vous mettre dans les conditions optimales de performance et d'épanouissement professionnel. Les moyens appropriés seront déployés, au besoin, en rapport avec les partenaires au développement ».
UN HORIZON ÉCONOMIQUE INCERTAIN À L'APPROCHE DES LÉGISLATIVES
Le pays fait face à un ralentissement économique préoccupant. Bassirou Diomaye Faye, fraîchement élu, navigue dans des eaux troubles, entre déficit budgétaire et révision imminente du prêt du FMI
(SenePlus) - Selon les informations rapportées par Reuters, le Sénégal fait face à un ralentissement économique et à des défis budgétaires à l'approche des élections législatives du 17 novembre. Cette situation pourrait compliquer la tâche du président Bassirou Diomaye Faye, en poste depuis seulement cinq mois.
La dissolution de l'Assemblée nationale jeudi dernier par le chef de l'État a précipité l'organisation de ces élections. Cela intervient dans un contexte économique délicat, alors que le pays se prépare à la prochaine révision de son prêt de 1,9 milliard de dollars accordé par le FMI.
Michael Kafe, analyste chez Barclays, estime qu'"il est peu probable que la prochaine revue du Sénégal soit approuvée par le conseil d'administration du FMI avant décembre". Ce retard potentiel dans le financement du FMI coïncide avec d'autres indicateurs économiques préoccupants.
Le FMI a revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2023, passant de 7,1% en juin à 6,0%. L'institution explique que "cette chute reflète une activité plus faible dans les secteurs de l'exploitation minière, de la construction et de l'agro-industrie".
La situation budgétaire du pays s'est également détériorée. Le FMI note que « les recettes de l'État ont diminué de manière significative au cours des huit premiers mois de l'année, alors que les dépenses sont restées stables ». Face à cette situation, « les autorités ont eu recours à des emprunts commerciaux extérieurs coûteux et de courte durée ».
Le président Faye justifie la dissolution du parlement par le refus de l'ancienne Assemblée d'initier une nouvelle loi budgétaire et son opposition à un plan visant à supprimer des organismes d'État jugés dispendieux. Son parti, le Pastef, ne disposait que de 26 sièges sur 165 dans le parlement dissous.
Malgré ces défis, certains analystes restent optimistes. Le cabinet Eurasia Group souligne la popularité des initiatives présidentielles, notamment « un dialogue national sur la réforme du système judiciaire et un audit financier en cours, visant à éradiquer les gaspillages ».
L'avenir économique du Sénégal pourrait s'éclaircir grâce à l'exploitation de ses ressources naturelles. Le pays est devenu producteur de pétrole en juin avec le démarrage du champ pétrolier et gazier de Sangomar par Woodside Energy. La production de gaz naturel liquéfié devrait également débuter d'ici la fin de l'année.
Evghenia Sleptsova, analyste chez Oxford Economics, prédit que "l'administration actuelle du Sénégal utilisera ces revenus des ressources pour réduire les importants déséquilibres extérieurs et fiscaux du pays".
L'ÉTAT PRÉVOIT DES INVESTISSEMENTS MASSIFS POUR LA RELANCE DE L'INDUSTRIE TEXTILE À LOUGA
Le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Serigne Gueye Diop, a annoncé un investissement de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA pour relancer la Plateforme industrielle du textile de Louga (PITEX).
Louga, 17 sept (APS) – Le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Serigne Gueye Diop, a annoncé, mardi, que l’État allait investir plusieurs dizaines de milliards de francs CFA dans la relance de la Plateforme industrielle du textile de Louga (PITEX), une usine spécialisée dans la confection de tenues et d’accessoires vestimentaires.
“L’État va mettre des dizaines de milliards FCFA pour faire de la plateforme industrielle du textile de Louga le fleuron de l’industrie dans cette région”, a-t-il déclaré.
Serigne Gueye Diop s’exprimait devant les journalistes à l’issue d’une visite de la Plateforme industrielle du textile (PITEX) de Louga, en présence des autorités administratives, notamment la gouverneure de la région, Ndèye Ngénar Mbodj, et la préfète du département, Maude Manga.
”Nous allons mettre les moyens nécessaires pour en faire un leader de l’industrie”, a-t-il assuré, précisant que “cette nouvelle dynamique ne marque pas seulement le retour d’une infrastructure clé pour la région de Louga, mais elle s’inscrit dans la relance stratégique de l’industrie au Sénégal”.
Le ministre a également rappelé que “le pays s’apprête à organiser des Etats généraux de l’industrie, visant à transformer durablement le secteur industriel sénégalais”.
L’usine de Louga, autrefois un symbole de l’industrie textile sénégalaise, avait fermé ses portes en raison de difficultés économiques. Le ministre a évoqué, entre autres, ”des problèmes de fonds de roulement”.
“L’usine Sotexa, lors de son ouverture en 1980, représentait un espoir pour toute la région avec près de 4000 emplois. Aujourd’hui, nous envisageons d’aller encore plus loin grâce aux nouvelles technologies”, a-t-il promis.
Pour assurer la pérennité de cette relance, le ministre a également annoncé “des partenariats stratégiques avec des entreprises internationales, notamment en Europe et en Asie”.
“Ces collaborations viseront à moderniser les infrastructures, à améliorer la production et à étendre les débouchés à l’international”, a-t-il expliqué.
Il dit avoir “récemment accueilli des représentants de grands groupes comme Zara, et d’autres partenaires en Europe et en Chine, qui souhaitent participer à la relance de cette industrie”.
Serigne Gueye Diop a fait part de la volonté des autorités “de renforcer la formation des jeunes et d’accompagner les entrepreneurs locaux”.
Le ministre a salué le travail des acteurs impliqués dans cette relance, notamment Fatou Ndiaye, la directrice de la Plateforme industrielle du textile (PITEX) qu’il a présentée comme une ”leader persévérante et visionnaire” .
Fatou Ndiaye s’est dite “rassurée et optimiste quant à la volonté manifeste de l’État de soutenir la production locale à travers la relance stratégique” de l’usine.
Selon elle, ”PITEX est avant tout une aventure humaine portée par l’engagement, le patriotisme et la confiance en soi des fils de la région de Louga. ”Nous voulons prouver qu’à Louga, des jeunes motivés s’investissent activement dans le développement de leur région”, a-t-elle fait valoir.
LES PROPOSITIONS ÉCONOMIQUES DE CHÉRIF SALIF SY AU GOUVERNEMENT
Face aux défis économiques identifiés par le Fonds monétaire international, l'économiste appelle les autorités sénégalaises à une série de réformes stratégiques. Il plaide pour une suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées
Dakar, 17 sept (APS) – L’économiste Chérif Salif Sy, réagissant aux perspectives économiques ‘’difficiles’’ relevées par le Fonds monétaire international (FMI), concernant le Sénégal, fait plusieurs recommandations aux autorités du pays, dont la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées, la protection des couches vulnérables et la fin des exonérations fiscales ne pouvant pas stimuler l’investissement et la croissance.
Une mission du FMI ayant séjourné récemment au Sénégal a signalé des perspectives macroéconomiques ‘’difficiles’’ pour le pays et prévoit maintenant une croissance du PIB réel de 6,0 % à la fin de l’année. En juin, cette institution financière envisageait une croissance du PIB réel de 7,1 % pour cette année.
Ses fonctionnaires ayant séjourné récemment au Sénégal ont relevé un ralentissement de l’activité économique du pays au premier semestre de l’année et, en raison de ‘’perspectives difficiles’’ pour le reste de 2024, ont recommandé aux autorités locales de recourir à ‘’des mesures fortes’’, dont la ‘’suppression progressive des subventions énergétiques non-ciblées et coûteuses’’.
Réagissant au constat et aux recommandations du FMI, Chérif Salif Sy, dans une tribune publiée mardi par le quotidien Bés Bi Le Jour, conseille au gouvernement sénégalais, lui aussi, de veiller à une ‘’suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées’’.
‘’Il faut élaborer un plan pour réduire progressivement les subventions énergétiques générales, tout en protégeant les ménages vulnérables’’, a écrit M. Sy.
Il s’agit essentiellement de subventions des prix de l’électricité, dont bénéficient certaines catégories sociales.
Une ‘’gestion prudente de la dette publique’’
‘’La protection des populations vulnérables’’ et le renforcement de la viabilité financière de la Société nationale d’électricité du Sénégal, avec de nouveaux tarifs comprenant un volet social, font partie des propositions de Chérif Salif Sy.
Il pense que le gouvernement ferait mieux aussi de ‘’maintenir et [de] renforcer les programmes sociaux pour atténuer l’impact des réformes sur les ménages à faible revenu’’.
‘’Il faut réévaluer les exonérations fiscales existantes pour éliminer celles qui ne stimulent pas efficacement l’investissement et la croissance’’, a proposé l’économiste, suggérant ensuite de ‘’renforcer l’administration fiscale pour améliorer la collecte des recettes’’.
Il recommande aux pouvoirs publics d’‘’introduire des mécanismes de tarification reflétant les coûts réels de l’énergie’’ et d’assurer une ‘’gestion prudente de la dette publique’’.
‘’Éviter le recours à des emprunts à court terme coûteux, favorisant des sources de financement plus durables’’, et ‘’mettre en place une stratégie de gestion de la dette visant à réduire le ratio dette/PIB en dessous du seuil de 70 % de l’UEMOA’’ font partie des propositions qu’il fait au gouvernement.
Un ‘’apurement des impayés envers les entreprises privées’’
Chérif Salif Sy suggère aussi aux autorités du pays de veiller à la ‘’réduction du déficit budgétaire’’, d’‘’identifier et [de] mettre en œuvre des mesures d’économie budgétaire pour réduire les dépenses non prioritaires’’.
‘’Le déficit budgétaire pourrait dépasser 7,5 % du PIB, bien au-delà des 3,9 % prévu initialement’’, si des mesures efficaces ne sont pas prises et mises en œuvre, a prévenu M. Sy, proposant d’‘’améliorer l’efficacité des dépenses publiques en renforçant les mécanismes de suivi et d’évaluation’’.
Il préconise un ‘’apurement des impayés envers les entreprises privées’’ et conseille au gouvernement d’‘’effectuer un inventaire complet des impayés’’, d’‘’établir un plan d’apurement avec un calendrier transparent’’, d’‘’éviter l’accumulation future d’impayés en améliorant la planification budgétaire’’.
Dans les recommandations faites au gouvernement par l’économiste figure l’‘’accélération des réformes structurelles’’.
De même, ajoute Chérif Salif Sy, ‘’finaliser la révision de la formule de tarification des produits pétroliers pour refléter les fluctuations du marché, avancer rapidement sur le diagnostic des coûts de production de l’électricité et mettre en œuvre les recommandations’’.
LA CREI EST MORTE, VIVE LE PJF
Le Sénégal se dote d'une nouvelle arme contre la criminalité financière : le Pool judiciaire financier. L'organe judiciaire installé ce mardi, aura pour mission de traquer un large éventail d'infractions, de la corruption au financement du terrorisme
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a procédé, mardi, à Dakar, à l’installation officielle du Pool judiciaire financier (PJF), une juridiction à son avis ‘’plus conforme aux exigences du moment’’ que celle qu’elle remplace, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
‘’Il ne remplace pas seulement la CREI. Il se veut plus innovant et plus conforme [qu’elle] aux exigences du moment’’, a dit M. Diagne lors d’une cérémonie d’installation officielle du PJF, en présence de ses membres.
Le Pool judiciaire financier est un ‘’nouveau mécanisme’’ né d’une loi du 2 août 2023, a-t-il rappelé.
Le PJF est une juridiction à compétence nationale, créée au sein du tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar de la cour d’appel de Dakar pour réprimer les infractions à caractère économique et financier.
‘’La mise en place du Pool judiciaire financier est une réponse aux nombreux défis posés par l’exigence citoyenne de redevabilité, la mondialisation de l’économie, les flux rapides de capitaux, le développement des technologies de l’information et de la communication, ainsi que les multiples réseaux criminels qui ne connaissent pas de frontière et ne sauraient donc être démantelés que par des mécanismes judiciaires adaptés’’, a souligné Ousmane Diagne.
Depuis plusieurs décennies, le Sénégal démontre une ‘’réelle volonté de combattre’’ la corruption et les détournements de deniers publics, a-t-il dit.
La création de la CREI en 1981 découle de cette volonté des pouvoirs publics sénégalais, selon le garde des Sceaux.
Le PJF vient s’ajouter à plusieurs institutions exerçant des fonctions voisines les unes des autres : la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, et la Cellule nationale de traitement des informations financières. Elles servent toutes à ‘’lutter contre les actes de prévarication’’ et à ‘’asseoir une gouvernance éthique et exemplaire’’.
‘’Le Pool judiciaire financier allie les besoins d’efficacité dans la répression, et d’efficience dans la gestion des ressources humaines, avec un domaine de compétences plus élargi’’ que celui de la CREI, a souligné M. Diagne.
‘’Un pouvoir judiciaire plus fort’’
Le PJF prend en compte les affaires relevant de la corruption et des pratiques assimilées, a-t-il dit en énumérant les faits de détournement et de soustraction de deniers publics, d’escroquerie, de faux monnayage, les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, celles relatives à la réglementation des marchés publics, à la piraterie maritime, au financement du terrorisme, au trafic de migrants et à la réglementation bancaire, selon le ministre de la Justice.
Il a recommandé à ses membres de ‘’donner le meilleur’’ d’eux-mêmes en vue de l’atteinte des objectifs assignés à cette juridiction.
‘’L’État, de son côté, ne ménagera aucun effort pour vous mettre dans les conditions optimales de performance et d’épanouissement professionnel’’, leur a-t-il promis.
‘’Les principes d’indépendance et d’intégrité auxquels vous êtes profondément attachés devront toujours vous servir de viatique dans l’accomplissement de votre mission’’, a dit Ousmane Diagne en s’adressant aux membres du PJF.
Abdoulaye Ba, le premier président de la cour d’appel de Dakar, estime que les membres de la nouvelle juridiction ont les ‘’atouts’’ et les ‘’outils’’ dont dispose tout magistrat pour l’exercice de son ‘’sacerdoce’’. ‘’C’est quoi ? Le serment qui guide et oriente la conscience, qui interpelle la foi en Dieu, en la justice, la foi dans les convictions…’’ a-t-il dit.
‘’L’immense talent intellectuel et professionnel qui les caractérise nous permet d’espérer voir […] un pouvoir judiciaire plus fort’’, a poursuivi Abdoulaye Ba en parlant des membres du Pool judiciaire financier.
Le PJF est constitué de :
membres du parquet du tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier ; monsieur Abdoulaye Diouf, procureur de la République financier adjoint ; monsieur Ibrahima Faye, substitut du procureur de la République financier ; monsieur Harouna Sow, substitut du procureur de la République financier ;
membres du collège des juges d’instruction au tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur Idrissa Diarra, président du collège des juges d’instruction financier ; monsieur Massaer Sarr, juge d’instruction financier ; monsieur Babacar Diop, juge d’instruction financier ; monsieur Mouhamadou Ndéné Ndir, juge d’instruction financier ; monsieur Moustapha Fall, juge d’instruction financier ; madame Nelly Secko Dieng, juge d’instruction financier ;
membres de la chambre de jugement financière au tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur Papa Mohamed Diop, président de la chambre de jugement financière ; monsieur Mamadou Yakham Keita, membre ; monsieur Mor Lo, membre ; monsieur Ousseynou Sy, membre ; monsieur Ngor Diop, membre ; madame Aissétou Kanté Faye, membre ;
membres de la chambre d’accusation financière de la cour d’appel de Dakar : monsieur Mamady Diané, président de la chambre d’accusation financière ; monsieur Alioune Sall, membre ; monsieur Tahir Ka, membre ; monsieur Abdoul Aziz Baro, membre ; monsieur Samba Ndiaye, membre ; madame Adji Mame Bousso Guèye, membre ;
membres de la chambre des appels financiers de la cour d’appel de Dakar : madame Anta Ndiaye Diop, présidente à la chambre des appels financiers ; monsieur Mamadou Diallo, membre ; monsieur Thierno Niang, membre ; Madame Fatou Binetou Cissokho, membre ; monsieur Fall Babacar Sy, membre.
BUG SUR LE BOULEVARD DE LA RÉPUBLIQUE
Bassirou Diomaye Faye annonce avoir transmis à la Cour des comptes un audit accablant sur la gestion financière de son prédécesseur. Mais la Cour des comptes dément avoir reçu le moindre document.
Le président Bassirou Diomaye Faye a déclaré avoir transmis à la Cour des comptes les résultats de l’audit de la gestion des Finances publiques par son prédécesseur. Bizarrement, des membres de la Cour des comptes assurent n’avoir encore rien vu du fameux rapport provenant du Palais de Senghor. Sans doute une confusion sur le Boulevard de la République, entre le Palais présidentiel et le siège de la Cour, sur la même avenue.
Dans son adresse à la Nation du 12 septembre, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la publication prochaine de l’audit des comptes publics du régime précédent. Il a déclaré : «Dès mon installation, j’ai entrepris de faire l’inventaire, comme m’y oblige l’article 1.7 de la loi portant Code de transparence dans la gestion des Finances publiques. Les résultats de l’audit soumis à ce jour à la Cour des Comptes pour validation font ressortir une gestion publique empreinte de légèretés qui ont occasionné des dérapages volontairement cachés dans la gestion des Finances publiques, avec une évolution incontrôlée de la masse salariale, de la dette et des intérêts de la dette, une non-maîtrise des subventions et un dérapage dans les tirages sur ressources extérieures.» Bassirou Diomaye Faye ajoute un peu plus loin : «Les manquements notés ont entraîné une détérioration grave du cadre des Finances publiques de notre pays. Le gouvernement, après échanges avec les partenaires techniques et financiers et les autres partenaires, reviendra largement sur le sujet et le rapport approuvé par la Cour des comptes fera l’objet d’une publication.»
Si tout cela est dans l’ordre normal des choses, il reste surprenant qu’aucun membre de la Cour des comptes, parmi ceux que Le Quotidien a interrogés ces derniers jours, n’a pu confirmer avoir reçu les rapports d’audit transmis par la présidence de la République. Or, le siège des deux institutions n’est séparé que par la longueur d’une artère. Et le temps ne plaide pas en faveur d’une lenteur. Car, le Code de transparence dans la gestion des Finances publiques, cité par le Président, et auquel il se réfère, indique précisément à son article 1.7 qu’il a cité, que «dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, la situation globale des Finances publiques et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, fait l’objet d’un rapport préparé par le gouvernement. Ce rapport, audité par la Cour des comptes, est publié dans les trois mois suivants».
Le Président Faye ayant été installé le 2 avril dernier, le rapport d’audit aurait dû être bouclé et transmis à la Cour des comptes au plus tard en juillet. Les magistrats financiers auraient alors jusqu’en début octobre pour auditer ce rapport, avant de le rendre public, comme ils le font avec tous les rapports qu’ils établissent. Si, comme le disent ceux qui ont parlé au journal Le Quotidien, ils n’ont pas encore reçu le document, on se demande si ce dernier a encore une utilité à ce jour.
Car au vu de cette situation, le document, s’il était envoyé le 12 septembre comme dit par le président de la République, ne pourrait, en respectant les 3 mois de délai prévus par la loi, être prêt qu’en décembre au plus tôt. C’est-à-dire, bien après les Législatives prévues le 17 novembre prochain.
Par ailleurs, selon les membres de la Cour des comptes, le rapport demandé par l’Exécutif ne serait pas vraiment indispensable pour faire l’état de la situation des Finances publiques avant 2023. En effet, la Cour a déjà validé les Lois de règlement budgétaire des rapports de gestion 2020, 2021 et 2022. Ces lois ont même été adoptées par l’Assemblée. La Cour des comptes ne pourrait donc pas revenir sur son propre travail, et surtout pas se dédire, car l’adoption de l’Assemblée se fait quasiment sur la base des rapports de la Cour des comptes. Il ne resterait donc que le rapport de la gestion de 2023 à approuver et à faire voter par l’Assemblée nationale.
Si Bassirou Diomaye Faye voulait des résultats rapides, il aurait pu se référer au travail déjà réalisé par la Cour des comptes, et ainsi gagner du temps.
Par Hamidou ANNE
LE DESTIN DE PASTEF EST D’ÉCHOUER, MAIS À QUEL PRIX ?
Le populisme sait bénéficier des infrastructures de la démocratie pour arriver au pouvoir avant de lutter pour la déconstruire. Nous avons eu droit à un candidat prête-nom ; désormais, arrive le moment du dirigeant par procuration
Dans certaines circonstances, on n’aimerait pas avoir raison trop tôt. Mais dans celles auxquelles fait face notre pays, je pourrais dire que rien ne me surprend dans la manière pour ce régime de désacraliser le sacré et de dévoyer les institutions, sans décence aucune. La décision cavalière portant dissolution de l’Assemblée nationale ensevelit l’espoir chez certains. Chez d’autres, il s’agit d’un argument supplémentaire en vue de la campagne électorale. Pour ceux-là qui, comme moi, n’attendaient rien de moins que le pire, la mesure de duperie qui fragilise les institutions républicaines ne fait que confirmer une trajectoire déjà bien claire : le Pastef se situe en dehors de notre arc républicain. C’est un parti dangereux pour la démocratie et la République, qu’il dévitalise au profit d’un agenda de rupture avec l’ordre institutionnel érigé en 1960, dans lequel les formations politiques se sont confinées, malgré leurs divergences et les épisodes de violence. Dans l’opposition, le choix de l’insurrection comme modalité d’action politique, les atteintes nombreuses à la paix civile, l’antiparlementarisme, les discours sacrificiels, les appels au meurtre du chef de l’Etat, le refus de se conformer au Droit et le reniement du débat contradictoire avaient conduit à une violence éruptive dans le pays et à la dissolution de ce mouvement antirépublicain.
La loi d’amnistie, les négociations souterraines et la détermination d’une large frange du corps social à rompre avec l’alternance entre les partis de gouvernement pour tenter l’expérience Pastef et faire goûter au Sénégal son moment populiste, ont conduit cette formation au pouvoir. Mais le populisme - tout comme le fascisme - sait bénéficier des infrastructures de la démocratie pour arriver au pouvoir avant de lutter ardemment pour la déconstruire par des actes illégaux et des manœuvres grossières.
Les premiers actes pris ont été en violation de nos lois. Notamment le décret qui révoqua le président de la Cour suprême. Puis il y a eu les nominations scabreuses, les discours incendiaires pour ceux-là qui sont censé être en responsabilité, les atteintes récurrentes à la laïcité ainsi que les propos discourtois de certains dirigeants vis-à-vis de l’opposition, des confréries religieuses, les positions inopportunes en direction de nos alliés stratégiques comme l’Arabie Saoudite, le Maroc et la France.
Dans de nombreux cercles d’influence à l’international, la voix du Sénégal est décrédibilisée ; des décideurs publics et privés ne parviennent pas à comprendre comment l’abaissement d’abord discursif, ensuite dans les méthodes, a pu gagner notre pays en si peu de temps. L’Etat du Sénégal a toujours incarné à l’étranger le prestige et le respect, mais certaines nominations et surtout les propos d’une grande irresponsabilité des tenants du pouvoir ont gravement nui à l’image du pays sur la scène internationale.
Pour en revenir à la dissolution, la loi est sans équivoque. L’Assemblée nationale peut être dissoute après deux années de législature selon les termes de l’article 87 de la Constitution. Mais la légèreté des arguments invoqués renvoie à de l’incompétence, de même qu’au manque de sérieux. Comment invoquer une usurpation par l’Assemblée de compétences constitutionnelles dévolues à autrui ? Comment oser invoquer l’argument de l’absence de débat d’orientation budgétaire ? Enfin, comment, en démocratie, devant toutes les télévisions du monde, reprocher à l’Assemblée d’exercer son pouvoir constitutionnel de retoquer un projet de loi ?
Ce qui se confirme auprès de ceux qui en doutaient encore, c’est la manifestation au grand jour d’une mise sous tutelle ; nous avons eu droit à un candidat prête-nom ; désormais, arrive le moment du dirigeant par procuration. Un homme empêché par ses propres turpitudes de concourir au suffrage universel se paie le luxe d’avoir à disposition un signataire de décrets pour son bon plaisir. Le Sénégal vient d’enrichir la science politique moderne, car ce modèle sénégalais d’un nommé qui commande est inédit. Notre pays a la capacité de s’élever très haut quand les circonstances l’exigent, mais il recèle de même cet art facétieux de sombrer dans le ridicule.
Pastef n’est pas un parti républicain, disais-je. En cinq mois, ses dirigeants ont violé plusieurs lois sans grande gêne devant une foule d’ignorants au vacarme puéril et devant des intellectuels et des militants de la «société civile» qui attendent les récompenses symboliques. La violation la plus manifeste de la loi est celle relative à l’article 55 de la Constitution, portant Déclaration de politique générale, au moyen d’arguties risibles. Les caprices sur le règlement intérieur satisfaites, l’intéressé a disparu telle l’arlésienne. Son coup de bluff a conduit à la trahison de la parole donnée et à la banalisation de la signature présidentielle et des institutions.
Personnellement, j’avais dit à tous mes amis qu’il ne ferait pas cette DPG. L’intéressé sait qu’il ne sait pas, qu’il ne peut pas ; qu’il lui est pénible d’argumenter, voire de tenir une conversation banale dans la langue officielle de notre pays. Or, assumer ses responsabilités est une marque de dignité et de décence dont sont pourvues les âmes les plus nobles. La noblesse de l’exercice de l’Etat ne saurait transformer ce qui est abimé et insignifiant. Un homme banal jamais ne peut s’élever à la grandeur qu’exige le service de l’Etat.
Les arrestations arbitraires, la violation de l’article 55 de la Constitution, les interdictions de sortie du territoire contraires à nos lois, les diverses menaces contre les politiques, la presse et une partie des citoyens, les outrages à nos partenaires étrangers ne sont que les premiers actes de gens incompétents mais surtout antirépublicains. La suite sera plus brutale car le populisme fonctionne à travers plusieurs leviers dont deux me semblent utiles à rappeler : le conflit permanent et l’usage de la manipulation grossière. Ils tenteront, pour masquer leurs carences économiques déjà mises à nu par le FMI, de rétrécir les libertés publiques, d’user de l’arme du complot étranger via la cinquième colonne intérieure, de disséminer des fake-news et enfin de jeter le discrédit sur toute voix contraire. Le Pastef a déjà montré comment il était rétif à la contradiction et comment ses ouailles sur le terrain et sur les réseaux sociaux pouvaient être violentes et grossières.
Mais leurs volontés feront face à l’exigence du peuple souverain en matière de démocratie, d’expression des libertés et de respect du suffrage universel. Nul besoin d’être un devin pour prédire l’échec du Pastef pour trois raisons. Le peuple a été fermenté dans le libre choix de ses dirigeants, il ne peut lui être imposé l’autoritarisme. Le Pastef a montré son incompétence technique et son immaturité politique en moins d’un semestre ; ses dirigeants n’ont ni la culture d’Etat ni la compétence technique requises pour gouverner avec succès. Ils ne savent pas enfin se battre avec intelligence et finesse, au regard de leur carence en politique et leur méconnaissance de l’histoire. Le réel est l’ennemi des populistes et des démagogues ; devant les problèmes des citoyens, nombreux et divers, ils n’ont aucune solution. Ils sont appelés à passer un court moment et disparaître de l’échiquier politique.
Mon inquiétude, en revanche, concerne la violence résiduelle qui sévit dans le corps social au regard de quatre années de chienlit promue par le Pastef. Les dirigeants d’aujourd’hui risquent d’être les prochaines cibles des foules qu’ils avaient jetées dans la rue au nom du «Mortal kombat». La fin de l’aventure Pastef risque d’être brutale. Il faudra tout reconstruire derrière : une Nation, un Etat et une ambition, car ces gens conduisent le Sénégal à la ruine morale et à la banqueroute économique.
Post-Scriptum : Des amis d’ici et d’ailleurs me partagent leur surprise devant le silence des universitaires et des intellectuels jadis hardis dans la rédaction de pétitions et de tribunes collectives sur la sacralité de la Constitution, le respect de la parole donnée, les dérives liberticides…Je connais suffisamment l’élite de mon pays pour ne pas être surpris par ses lâchetés, ses positionnements opportunistes, ses misères et ses petits arrangements. Son silence devant les embastillements de l’Imam Ahmed Tidiane Ndao, des militants Bah Diakhaté, Ahmed Suzanne Camara et Cheikhna Keïta, les convocations de deux journalistes pour avoir repris une information jusque-là non démentie par les concernés, les violations de la loi, les reniements divers et les menaces visant la presse et l’opposition républicaine ne me surprend guère. Beaucoup parmi cette élite étaient la troisième ligne d’une offensive coordonnée pour combattre un homme et son régime. Il faut regretter le manque de transparence et de courage dans la diffusion des idées et dans l’expression du lieu d’où l’on parle. Un intellectuel a une liberté garantie par la Constitution de prendre des positions politiques et idéologiques, aussi radicales soient-elles, en démocratie ; mais son honneur réside dans le courage et la dignité d’assumer en plus de s’assumer.
LA CDC ANNONCE UN SALON NATIONAL DES INVESTISSEURS EN DECEMBRE
Après avoir tenu, le 5 septembre dernier, un atelier de partage auquel le chef de l’Etat et son gouvernement ont apporté leur soutien, la Caisse des dépôts et consignations, annonce la tenue du Salon national des investisseurs au mois de décembre.
Après avoir tenu, le 5 septembre dernier, un atelier de partage auquel le chef de l’Etat et son gouvernement ont apporté leur soutien, la Caisse des dépôts et consignations, annonce la tenue du Salon national des investisseurs au mois de décembre. Un rendez-vous national qui mobilisera tous les acteurs autour de la problématique de la souveraineté.
En prélude au Salon national des investisseurs (Sni) prévu au mois de décembre, la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) a organisé récemment un atelier de partage autour des thématiques de mobilisation de l’épargne et de financement de l’économie, conformément aux orientations du chef de l’Etat. Et dans une note, le Directeur général de la Cdc a tenu à remercier le Président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement pour leur soutien lors de cette rencontre. «Une mobilisation qui est le reflet de l’importance qu’ils accordent aux missions de la Cdc», selon Fadilou Keita. Une occasion pour ce dernier de rappeler le «rôle essentiel» joué par la Cdc, dans l’accompagnement des politiques publiques et le financement de l’économie nationale.
Estimant que la Cdc s’inscrit dans «une nouvelle dynamique de repositionnement stratégique et comme investisseur de premier rang», il a indiqué qu’avec une collaboration «sincère et une synergie d’actions des parties prenantes», ils réaliseront pleinement leurs ambitions. Revenant sur le sens du Salon national des investisseurs qui sera organisé au mois de décembre prochain, le patron de la Cdc a expliqué que «cet évènement est un rendez-vous national qui rassemblera tous les acteurs autour de la problématique de la souveraineté». Ce, renchérit-il, «afin d’insuffler une mobilisation soutenue de l’épargne domestique au service exclusif du financement durable et efficient de l’économie sénégalaise».
UN CONTRAT SOUS HAUTE SURVEILLANCE
L'Arcop, saisie de l'affaire du marché de l’électrification rurale renégocié entre l’Aser et Aee Power EPC, exige des explications et des documents cruciaux pour démêler cet imbroglio qui menace un investissement de plus de 37 milliards de francs CFA
Le marché de l’électrification rurale renégocié entre l’Aser et les Espagnols Aee Power EPC connait un rebondissement. La contestation de Aee Power Sénégal est si sérieuse que l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) a dû demander des explications à l’agence dirigée par Jean Michel Sène. Elle attend le protocole de renégociation et d’autres documents pour permettre au Comité de règlement des différends de statuer au fond sur le dossier.
Aee Power Sénégal ne lâche pas l’affaire. Bés bi a appris que cette société avait saisi le Comité de règlement des différends (Crd) de l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop), le 29 août 2024, soit deux jours après la signature du contrat renégocié entre l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) et Aee Power EPC de Jose Angel Gonzalez Tausz. Le 4 septembre 2024, l’Arcop a rendu sa décision sur cette dénonciation relativement à ce marché public attribué pour l’électrification rurale dans les régions de Kaffrine, Saint-Louis, Kédougou, Louga et Tambacounda. Le gendarme des marchés publics demande à la société dirigée par Jean Michel Sène de «donner sa version des faits et de transmettre tous documents pertinents afférents à ladite procédure, notamment le protocole de renégociation conclu avec Aee Power EPC, pour permettre au Crd de statuer au fond». Une décision notifiée à la société Aee Power Sénégal, à l’Aser, à la Direction centrale des marchés publics (Dcmp), au ministère en charge des Finances et ministère de l’Energie, du pétrole et des mines.
«L’avance de démarrage de plus de 37 milliards ordonnée par l’Aser»
Le cabinet d’avocats «Boubacar Koïta & associés», défendant Aee Power Sénégal, estime que ce protocole d’accord conclu entre l’Aser et les Espagnols est «en violation manifeste des clauses contractuelles dudit marché» et affirme que «les primes relatives aux garanties émises par la compagnie d’assurance, Sonac, n’ont pas été payées au moment de leur émission». Il soutient que «c’est sur la base de ces documents que l’Aser a donné ordre à la banque Santander de verser l’avance de démarrage d’un montant de 56 millions d’euros, soit 37 milliards 733 millions 592 mille F CFA». Ce que Aee Power Sénégal qualifie de «violation grave de l’article 13 du Code CIMA»
«Des transferts effectués sur les ressources de Aee Power Sénégal à partir du compte ouvert à la Banque Santander»
Dans son recours devant l’Arcop, le cabinet «allègue que des transferts ont été effectués sur ces ressources à partir du compte ouvert dans les livres de la Banque Santander». Or, Aee Power Sénégal estime être «à la base du projet et en détient (60%)», mais aussi que son niveau de participation dans le marché «est le seul argument justifiant la garantie souveraine de l’Etat du Sénégal pour le financement de ce marché attribué par offre spontanée». Par conséquent, la société considère que son éviction devrait entrainer «immédiatement la nullité de cette garantie au regard de l’article 83 du code des marchés publics».
VIDEO
AMINATA TOURE INDEXE LE REGIME DE MACKY SALL
Face à la presse hier, lundi 16 septembre, Aminata Touré, haute représentante du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, s'exprimant sur l'actualité politique et économique du pays, a imputé la situation économique "alarmante" à l'ancien régime
Face à la presse hier, lundi 16 septembre, Aminata Touré, haute représentante du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, s'exprimant sur l'actualité politique et économique du pays, a imputé la situation économique "alarmante" à l'ancien régime, tout en appelant à relativiser les conclusions du Fonds monétaire international (FMI).
Le Fonds monétaire international (FMI), rendant les conclusions de sa mission au Sénégal, menée du 5 au 12 septembre dernier, a, dans son communiqué final, laissé entendre que « l'activité économique a ralenti au cours du premier semestre 2024 et que les perspectives demeurent difficiles pour le reste de l'année ». Une situation qui fait réagir plus d’un. Dans ce contexte marqué par des enjeux politiques croissants, la nouvelle haute représentante du président Bassirou Diomaye Faye, par ailleurs directrice de campagne de la coalition "Diomaye Président", Aminata Touré, a clairement affirmé que la situation décriée par le FMI résulte des mauvaises politiques économiques du président sortant, Macky Sall, tout en appelant à nuancer les conclusions de l’institution de Bretton Woods.
Pour étayer ses propos, elle a déclaré que « le FMI est un partenaire comme tout autre du Sénégal », tout en soulignant que c’est au « Sénégal de définir sa politique économique et sociale en toute souveraineté ». Concernant le débat public sur cette question, l’ancienne Première ministre a déploré certaines réactions : « J’entends certains soi-disant experts, qui n’ont jamais suivi une heure de cours d’économie, attribuer le dernier rapport provisoire du FMI à notre régime. Mais ceux qui ont étudié l’économie savent que la théorie du cycle économique s’apprend en deuxième année de faculté. Toutes les décisions ont leurs effets sur le long terme. ».
Elle a ajouté que « tout le monde savait que le président Macky Sall s’occupait davantage de politique que d’économie ». Selon elle, toutes les décisions économiques qu’il prenait « visaient uniquement à favoriser un troisième mandat ».
De plus, elle a révélé que « Macky Sall avait même envisagé d'octroyer des salaires à vie à d'anciens ministres, juste avant de quitter le pouvoir ». Cependant, « c’est le président Bassirou Diomaye Faye qui a annulé ce décret », a-t-elle précisé. Et de poursuivre : « Imaginez combien d’anciens ministres compte le Sénégal et combien cela aurait coûté à l’État. Cela montre bien que l'économie ne l'intéressait pas », a conclu Aminata Touré.
Il est utile de rappeler qu'une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission au Sénégal du 5 au 12 septembre 2024 afin de poursuivre les discussions entamées en juin concernant le programme économique des autorités, soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) du FMI, pour un montant de 1 132,6 millions de DTS (environ 1,5 milliard de dollars américains), combinés avec la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) de 242,7 millions de DTS (environ 320 millions de dollars américains). Ces accords FEC/ MEDC et FRD ont été approuvés par le Conseil d'administration du FMI le 26 juin 2023.
À l'issue de cette mission, l’institution de Bretton Woods a déclaré que « l'économie sénégalaise a enregistré une croissance plus lente que prévue au cours du premier semestre de 2024. La croissance du PIB réel s'est établie à 2,3 % au premier trimestre, et les indicateurs de conjoncture suggèrent un ralentissement similaire au deuxième trimestre ». Quant aux perspectives macroéconomiques pour le reste de l'année 2024, le FMI soutient qu'elles « restent difficiles».