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26 novembre 2024
Economie
DES EXPERTS DE LA CEDEAO EN CONCLAVE A DAKAR POUR VALIDER UN OUTIL DE REPORTING
En tant qu’élément central du paysage socio-économique de l’Afrique de l’Ouest, la migration façonne les économies, influence les trajectoires de développement et a un impact sur des millions de vies dans la région.
La Commission de la CEDEAO organise à Dakar, les 10 et 11 septembre, sa première réunion des experts sur la migration de main d’œuvre. Cette activité qui réunit 15 experts en migration de main-d'œuvre des États membres, vise à l’élaboration et à la validation d’un outil d’évaluation de la migration de main-d’œuvre en Afrique de l’Ouest.
En tant qu’élément central du paysage socio-économique de l’Afrique de l’Ouest, la migration façonne les économies, influence les trajectoires de développement et a un impact sur des millions de vies dans la région. Cependant, pour gérer efficacement ce phénomène complexe, il faut disposer de données précises, complètes et actualisées. Alors que le constat est aujourd’hui la même partout, comme l’a souligné Dr Alves Jorge Dalmada, chef de division des affaires sociales à la commission de la CEDEAO : « les statistiques sont le parent pauvre de l’instrument d’évaluation de la migration du travail dans l’espace régional. » C’est en ce sens que cette première réunion va servir de cadre non seulement pour les participants de discuter, mais aussi de valider un outil de reporting qui contribuera à améliorer la compréhension et la gestion de la migration de main-d’œuvre. Pour Yacouba Diallo, représentant du Directeur de l’Organisation internationale du Travail (OIT), « La question de production de données statistiques et administratives relatives aux migrations de main d’œuvre et de leur utilisation est une question centrale pour que les politiques, les programmes de renforcement de capacités et in fine les décisions politiques ou opérationnelles répondent aux besoins et défis réels de la CEDEAO sur ses objectifs d’intégration économique ».
De son côté, Karim Cissé, directeur du travail, représentant le ministre Yankhoba Diémé, a rappelé que « La circulation des personnes, en particulier pour l'emploi, est un aspect fondamental de nos efforts d'intégration régionale et de coopération économique. »
Donc, pour lui, « En mettant l'accent sur l'élaboration et l'utilisation d'indicateurs robustes de la migration de main-d'œuvre, nous pouvons nous assurer que nos politiques sont éclairées par des données précises, ce qui permet d'obtenir des résultats plus efficaces et plus équitables pour tous », a-t-il déclaré avant d’inviter à « continuer de collaborer avec des organisations internationales, telles que l'Organisation internationale du Travail (OIT) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), afin d'aligner nos indicateurs sur les normes et les meilleures pratiques mondiales. La collaboration avec ces organismes peut également fournir une assistance technique et un soutien au renforcement des capacités à nos États membres. »
Il est à noter que la section 6.3 de la politique du travail et de l'emploi de la CEDEAO sur la création d'une base de données relatives aux informations sur le marché du travail (y compris la migration) stipule que : « Les États membres doivent fournir des informations pertinentes et en temps réel sur les questions de travail ; harmoniser les processus de collecte de données sur les questions de travail ; et promouvoir l'échange d'information entre les intervenants syndicaux. »
VERS DE BONNES RÉCOLTES !
Voilà le principal constat des Directeurs régionaux du développement rural à Sédhiou, Mbour, Diourbel et certaines régions comme au Sud du Sénégal.
Moussa DRAME, Samba Niébé BA, Adama NDIAYE et Yves TENDENG |
Publication 11/09/2024
Une pluviométrie globalement bien répartie dans le temps et dans l’espace induisant comme conséquence immédiate un bon comportement des cultures : voilà le principal constat des Directeurs régionaux du développement rural à Sédhiou, Mbour, Diourbel et certaines régions comme au Sud du Sénégal. Toutes choses qui, associées à une bonne distribution des semences et une bonne situation phytosanitaire, présagent de bons rendements agricoles.
SEDHIOU- BONNE LEVEE VEGETATIVE DES CULTURES ET SITUATION PHYTOSANITAIRE CALME -L’espoir de bonnes récoltes se précise
A la date du vendredi 6 septembre, l’amplitude pluviométrique a affiché une situation largement excédentaire comparée à celle de l’année dernière à la même période. C’est du moins ce qu’a fait savoir la Direction régionale du développement rural de Sédhiou (DRDR). Elle annonce que les cultures se comportent très bien et la situation phytosanitaire demeure calme nonobstant quelques attaques de chenilles jugées mineures. Les paysans confirment et caressent l’espoir de bonnes récoltes cette saison.
Dans les plaines de Séfa à Bloc village, les plans de culture s’étendent à perte de vue. L’abondance des pluies et le bon comportement des cultures rassurent les paysans : « ce que nous voyons jusqu’ici dans nos champs comme comportement des cultures est très rassurant. Nous avons reçu les intrants à temps et en qualité et nous gardons espoir que les récoltes seront bonnes cette année», témoigne Moustapha Diallo, agriculteur à Bloc dans les plaines de Séfa. L’équilibre de la répartition des pluies dans le temps et dans l’espace y est pour beaucoup, dixit Casimir Adrien Sambou, le directeur régional du développement rural (DRDR) de Sédhiou : « au niveau de la région de Sédhiou, nous avons une pluviométrie bien répartie dans le temps et dans l’espace. C’est une situation excédentaire comparée à l’année dernière à la même période ». Et d’en citer ce qui suit : « par exemple, le poste de relevé pluviométrique est à 1054 millimètres d’eau en 39 jours de pluie, celui de Bambaly 700 mm en 29 jours de pluie, Bounkiling est 652 mm en 35 jours de pluie, Diacounda 721 mm en 32 jours, Goudomp est à 769 mm en 37 jours de pluie et Tanaff 960 mm en 35 jours ».
Casimir Adrien Sambou précise à propos de ces statistiques en date du vendredi 6 septembre qu’ « il y a eu quand même deux postes qui sont déficitaires, à savoir celui de Diattacounda qui a un cumul de 768 mm et celui de Marsassoum qui a 586 mm. Mais globalement on a une bonne pluviométrie ».
Dans les champs, point de doute sur la bonne levée végétative des spéculations, ajoute Casimir Adrien Sambou, le DRDR de Sédhiou : « cette bonne pluviométrie a beaucoup impacté sur les cultures. D’abord, nous avons tous les facteurs de production réunis, à savoir les intrants et matériels agricoles. Pour ce qui concerne les céréales, à savoir le maïs, le mil, le sorgho et le riz, les cultures sont en phase de montaison, d’épiaison et même maturation. Le riz est au stade de tallage et montaison, l’arachide est en phase de floraison ainsi que le niébé ».
Au sujet de la situation phytosanitaire, le DRDR de Sédhiou déclare constater une situation globalement calme : « la situation est globalement calme. Seulement, nous avons constaté une attaque mineure de chenilles sur le maïs mais leur âge adulte donne plus de chance de survie et sans crainte majeure ». C’est à croire donc que si les plantes tiennent à la promesse des fleurs, les récoltes seront bonnes cette saison à la grande satisfaction des paysans.
MBOUR -UNE PLUVIOMETTIE EXCEDENTAIRE- Un état des cultures rassurant présage de très bons rendements agricoles
Un état excédentaire des pluies et une situation satisfaisante des cultures augurent de bons rendements dans le département de Mbour. En ces mots, Cheikh Ndiaye, le chef du service départemental du développement rural de Mbour a fait le point synthétique de la campagne agricole 2024.
La campagne agricole 2024 augure de très bons rendements. Selon le chef du service départemental du développement rural, les données recueillies le prouvent. La situation des cultures dans le département de Mbour est au stade de floraison pour les premiers semis et à celui de l’épiaison pour la deuxième vague. L’arachide est à la phase remplissage des graines pour la première vague de semis. Le niébé fait dans la ramification et le mais est au niveau de montaison et de floraison. Le riz est en phase de croissance et de tallage. Le chef de la DRDR de Mbour s’est appesanti sur les innovations pour cette campagne agricole avec un cycle presque bouclé. Il a mis l’accent sur la mise en place tardive des semences de riz. Il a aussi fait part de l’introduction du maïs hybride et du Programme social du manioc dans les zones rurales de Ndiaganlao et Fissel en plus du riz à Pointe-Sarrene et Nianing (commune de Malicounda). Selon ses propos, l’espoir est permis avec une continuation des pluies jusqu’au mois d’octobre carle riz est en phase végétative.
L’état phytosanitaire des cultures est bien géré par les services compétents car la présence déclarée de chenilles dans le Fissel a été traitée par le groupe opérationnel de Notto. Il en est de même de la chenille légionnaire d’automne bien prise en charge à Pointe-Sarrene, Khabane, Koudj et Diohar. L’état de la pluviométrie donnait en début septembre un maxima de 527 millimètres de pluie en 21 jours à Ngueniene et un minima de144 millimètres de pluie à Kirene (commune de Diass). Un excédent de121 millimètres était noté à Nguéniène par rapport à 2023 à la même date du 3 septembre. Le matériel agricole mis en place selon le DRDR est un programme. Il a été en partie livré avant l’hivernage et constitué de 17 houes Sine et de 9 charrettes équines et 4 asines en plus de 210 semoirs. Le matériel lourd du Programme Intermaq, fait de matériel motorisé en prévision, repose sur 5 tracteurs, 2 offset de 24 disques, 2 offset de 22 disques, 2 remorques de 5 tonnes, 3 billonneuses à disque et 3 pulvérisateurs de 400 litres.
DIOURBEL - Bon comportement des cultures, selon le DRDR
Les cultures ne souffrent d’aucun déficit hydrique. Les cultures se comportent très bien dans la région de Diourbel. Pour Dr Souleymane Diop, le Directeur régional du développement rural de Diourbel, si la pause pluviométrique s’allonge de plus de 10 à 15 jours, cela ne peut pas poser des problèmes. Les premiers semis de mil emblavés à sec dans la première décade du mois de juin sont au stade d’épiaison avec un bon développement végétatif. En ce qui concerne les deuxièmes semis, ils sont en début épiaison. Quant à l’arachide, on est au stade de floraison géniflorisation
En ce qui concerne les deuxièmes semis, on est au stade ramification. Pour le niébé, les premiers semis sont au stade début récolte. En ce qui concerne les 2ème semis, on est au stade de ramification-formation de gousses. Il y a un déficit pluviométrique de 80 à moins 147 mm d’eau de pluie comparée à la normale de l’année dernière. Mais la répartition des pluies dans le temps et dans l’espace est bonne.
SAINT-LOUIS - Plusieurs postes pluviométriques en situation déficitaire, comparé à l’année dernière
En moyenne une pause pluviométrique de plus de dix (10) jours a été observée dans la région de Saint-Louis en ce mois de septembre et qui a eu un impact sur les espèces comme l’arachide et le niébé, dans le département de Saint-Louis précisément à Fass-Ngom.
En effet, cela a entraîné un flétrissement de ces deux espèces dans cette partie de la région Nord. À la date du 28 Août 2024, la situation était déficitaire comparée au cumul pluviométrique à la même date de l’année passée à l’exception de certains postes comme Mbane, Ngnith et Niassène dans le département de Dagana. Selon la cheffe de Division production végétale au niveau de la Direction régionale de développementrural (Drdr), Mme Mame Fama Kébé Diémé, les semis sont en cours pourle riz. Les autres espèces ont été également semées en plus aussi des engrais qui sont en cours de mise en place. S’agissant des récoltes, le taux de réalisation est à hauteur de plus de 88,31%, selon la situation reçue la semaine passée.
LA JUSTICE A DU PAIN SUR LA PLANCHE
La campagne de reddition des comptes est lancée au Sénégal. Le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a émis « plusieurs soit-transmis concernant les rapports de l’IGE, de la Cour des comptes, de l’IGF, de l’OFNAC, de la CENTIF»
Comme l’avait annoncé le Premier ministre Ousmane Sonko lors de sa sortie mercredi dernier, une campagne de reddition des comptes est lancée au Sénégal. En effet, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a émis « plusieurs soit-transmis concernant les rapports de l’IGE, de la Cour des comptes, de l’IGF, de l’OFNAC, de la CENTIF». Avec cette traque des biens supposés mal acquis déclenchée par le nouveau régime, dame justice a du planche.
Lors d’une rencontre tenue mercredi dernier à la Primature, le Premier ministre Ousmane Sonko avait annoncé le lancement imminent de la campagne de reddition des comptes, soulignant que la traque des responsables impliqués dans des malversations débutera cette semaine. « C’est ce souci qui nous anime quand on pose le débat sur la reddition des comptes, qui va démarrer maintenant, cette semaine même, et qui va s’étaler autant qu’il faudra », avait-il déclaré.
Selon lui, les gens ne peuvent pas se permettre n’importe quoi à coût de milliards sur le foncier, sur le foncier bâti, sur le marché public, les marchés classés secret défense, sur les concessions etc. Le chef du gouvernement a également révélé que des mesures conservatoires ont été prises pour empêcher certains anciens responsables de quitter le pays. Le Premier ministre montre ainsi sa détermination à poursuivre les auteurs de détournements de fonds publics.
Cette annonce marque un tournant dans la lutte contre la mal gouvernance au Sénégal, avec une volonté affichée de ne laisser aucune impunité dans la gestion des ressources publiques. Pour assurer que justice soit faite, des mesures conservatoires ont déjà été prises. D’ailleurs dans son édition d’hier lundi, Libération affirme que le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a émis «plusieurs soit transmis concernant les rapports de l’IGE, de la Cour des comptes, de l’Igf, de l’Ofnac, de la CENTIF…».
La même source souligne que pour le rapport de l’IGF surla gestion du PRODAC, transmis à la DIC, l’Agent judiciaire de l’État s’est constitué partie civile. Ce rapport a fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Reconnu coupable du délit de diffamation dans le cadre du feuilleton judiciaire autour du présumé rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), sur la gestion du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC) l’opposant à l’ancien ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, a été condamné, entrainant son inéligibilité.
De nombreuses affaires seront traités par la justice dans le cadre de cette reddition des comptes notamment celles relatives au fonds Covid-19 et à la gestion des campagnes de coupe du monde et de coupe d’Afrique de football. Avec cette traque des biens supposés mal acquis déclenchée par le nouveau régime, dame justice a du pain sur la planche.
En effet une liste de plus d’une trentaine de personnes (anciens dignitaires, hommes d’affaires, hauts fonctionnaires) a été transmise à la Police de l’air et des frontières (PAF).
La Chronique de DMF
LE TOURNANT DE RIGUEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - On pouvait penser en avoir fini avec les scandales et le népotisme. Il y a grande urgence à revoir le casting gouvernemental insuffisant, mal profilé et inefficace
Dié Maty Fall de SenePlus |
Publication 10/09/2024
Youssou Ndour, le ministre du bonheur, nous a sagement rappelé, que « niit bu dul juum amoul ». Surtout lorsque l’on est, comme le Pastef, appelé à agir par une volonté démocratique et populaire massive pour redresser, être transparent et bien gouverner. Au vu des péripéties et des gaffes en série d’éminents membres du gouvernement, il est temps pour les nouvelles autorités élues d’opérer un tournant radical dans le casting gouvernemental.
Passe encore que le tout-puissant Premier ministre et l’honorable président de la République, désigné par lui, se pensent investis de la mission de se soupeser par rapport aux pouvoirs et prérogatives des autres institutions constitutionnelles. Ils en oublieraient presque qu’ils doivent réformer la justice, auditer l’administration, renégocier les contrats miniers et gaziers. Qu’ils doivent booster l’agriculture, l’élevage, l’industrie et la pétrochimie en vue de créer des chaînes de valeur complète pour l’exportation de produits transformés. Qu’ils doivent réduire le chômage des jeunes, le coût de la vie et inciter les Sénégalais à payer leurs impôts. Qu’ils appellent la presse à plus de responsabilité et l’opposition à plus de pertinence. Et surtout présenter à la Nation et aux partenaires techniques et financiers, un plan d’action gouvernemental (DPG) issu de leur programme Vision Sénégal 2050, encore attendu.
Il était grand temps que la gouvernance change et que de nouveaux visages portent le projet de hisser le Sénégal plus haut encore que les prouesses stratégiques accomplies par l’ancien président Macky Sall. Tout le mal que nous souhaitons au duo Diomaye président-Sonko Premier est de réussir, de rester soudé, de rassembler et d’unir autour de leur projet en préparation. Leur réussite sera celle de tout le Sénégal, en attendant la prochaine offre de programme politique. Nous respectons le choix des Sénégalais et restons, par conviction, debout pour un Sénégal de paix et de progrès. Il y a cependant une grande urgence à revoir le casting gouvernemental qui est insuffisant, mal profilé et inefficace. Il est compréhensible que pour une première élection, l’amateurisme et le manque d’expérience soient de mise. En 1981, début des années Mitterrand, le président socialiste nomme aux affaires ses anciens compagnons de lutte de l’union de la Gauche des années de braise. Ce qui peut se comprendre. Mais à partir de mars 1983, face à l’augmentation du déficit public et du déficit extérieur, il met en place le « tournant de la rigueur » devant la réalité du pouvoir et envoie en congés (payés?) ses camarades socialistes et communistes.
À cet effet, il serait souhaitable pour le duo Diomaye-Sonko de s’adapter à la réalité de leur nouvel environnement et de mettre la priorité sur la fonctionnalité des profils. La douée Aminata Touré rendrait un plus grand service à l’image internationale du Sénégal au poste de ministre des Affaires étrangères. Face à elle, le Premier ministre fantoche malien ne ferait pas le coq, sous peine qu’elle lui rentre vertement dans le plumage.
Les ministres Bala Moussa Fofana et Ibrahim Sy sont de vrais boulets, incapables de régler la grève d’un an des travailleurs des collectivités locales pour l’un, et de mettre le recrutement des Sénégalais au-dessus de son parti Pastef, pour le second. Au ministère de la Communication, l’actuel DG du Soleil Lamine Niang aurait de meilleurs atouts (fluidité intellectuelle et intelligence sociale) pour porter la parole du gouvernement que Moustapha Njekk Sarré, plutôt limité dans l’expression et la conception. Le ministre Aliou Sall pourrait parfaitement conserver le ministère du Numérique. Dr Aïssatou Mbodj serait davantage à son avantage comme ministre d’Etat auprès du président de la République ou du Premier ministre que de diriger la Der. Mme Khady Diene Gaye, « na riir, na riiira riir », devra apprendre elle aussi à faire la différence entre État et parti lorsqu’elle agit comme ministre de la République.
On pouvait penser en avoir fini avec les scandales et le népotisme, mais il est difficile de rompre avec les mauvaises pratiques. Les ministres Cheikh Tidiane Dièye et Oumar Diagne, le DG Cheikh Dieng, le ministre Serigne Gueye Diop excellent en industrie mais négligent en recrutement familial, les DG du port et de la Miferso, plutôt bavards et « musculaires », ne rendent pas service aux nobles objectifs du duo au pouvoir. Le scribe des communiqués de la présidence de la République et ministre Ousseynou Ly s’est montré plus compétent dans le domaine digital que dans la maîtrise de la langue officielle et de la rédaction présidentielle. Pitié, un hashtag partisan n’a rien à faire sur des communiqués officiels ni les fautes d’orthographe et de syntaxe. Dans la foulée du nouveau casting souhaitable, les nouvelles autorités devraient recruter un vrai rédacteur républicain et professionnel.
A contrario de ces péchés de débutant, la ministre de la Famille Maimouna Dièye est celle qui incarne le mieux l’âme politique et sociologique du projet de Pastef dans toutes ses dimensions. L’ancienne championne nationale du Sénégal a appris à servir son pays bien avant de devenir ministre et elle est bien servie par son exquise urbanité et son infaillible élégance républicaine.
En dehors de ces mauvais castings précités, le duo Diomaye-Sonko fonctionne bien et se répartit les rôles dans l’atteinte de leurs objectifs. Il utilise à son profit tous les ressorts d’une Constitution qu’il rejetait dans l’opposition, finissant ainsi de légitimer les institutions nées du pouvoir socialiste. Le Premier ministre Sonko, si toutefois il voudrait conserver le ministère de l’opposition et de la harangue politique, devrait plutôt s’orienter vers la direction de la future liste de sa coalition en vue des prochaines législatives anticipées.
À ce titre, il pourrait facilement (c’est peut-être vite dit) s’emparer de la tête de l’Assemblée nationale et incarner, lui aussi, une institution constitutionnelle, avec tous les pouvoirs et prérogatives y attachés. Cela collerait mieux à son tempérament d’homme politique radical et cogneur. Dans ce cas, il serait bien avisé que le nouveau Premier ministre soit une nouvelle Première ministre jeune, d’un gouvernement plus ouvert aux femmes. Il n’en manque pas dans le vivier du Pastef. Sinon, pas de pitié pour les pilleurs de deniers publics, mais toutefois en respectant les droits des présumés accusés.
LA DÉBÂCLE FINANCIÈRE DU PÔLE EMPLOI
Le ministre du Travail, Yancoba Diémé, a dévoilé hier à l'Assemblée nationale la disparition inexpliquée de plus de 600 millions de francs CFA des caisses de l'institution. Conséquence : des agents sont privés de salaire depuis près de cinq mois
Sans salaire depuis bientôt cinq mois, les agents du pôle emploi recevront dans les semaines à venir leurs émoluments à hauteur de 380 millions. L’annonce est du ministre du Travail Yancoba Diémé, hier à l’Assemblée nationale. Il a révélé que plus de 600 millions ont disparu des caisses du pôle emploi.
Le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, le député Moussa Diakhaté, a interpellé hier le ministre du Travail Yancoba Diémé, sur les arriérés de salaires des agents du pôle emploi. Ce dernier a rassuré que les salaires seront bientôt payés. « Le personnel du pôle emploi a été recruté sans aucune ligne dédiée au paiement. Le montant dédié à la Convention État-employeur qui est de 10 milliards, a été jusque-là utilisé pour le paiement de ces agents alors que cette somme n'était pas destinée au paiement des salaires. C'est ce qu’on pourrait qualifier en comptabilité de détournement d'objectifs. C'est la situation que nous avons trouvée. Mais ceci n’explique pas les retards de salaire. Il se trouve que durant le premier trimestre 2024, les 2 milliards qui étaient destinés au premier trimestre ont été bien décaissés. Malheureusement, à notre grande surprise, bien que cette transaction soit signalée dans la passation de service supervisée par l'Inspection générale d’État (IGE), au mois de mars, un montant de 601 millions a été décaissé dont on ne connaît jusqu'à présent la destination », révèle le ministre Yancoba Diémé.
Toutefois, les arriérés de salaires des agents du pôle emploi se stabilisent à environ 380 millions. « J’ai reçu instruction du Premier ministre de régler le problème de ces jeunes. Nous allons d’abord procéder à des audits avant de payer sans distinction de couleur, d'appartenance politique, à tous ces jeunes recrutés parce qu’après tout, ce sont des Sénégalais. Nous avons bouclé les audits, je puis vous dire qu'avant la fin de ce mois, tous les jeunes qui ont été identifiés, parce qu'il y a des fictifs, recevront leurs salaires dans les semaines à venir», promet Yancoba Diémé.
Par Hamidou ANNE
CES STAGIAIRES AU SOMMET DE L’ÉTAT
S’en prendre à la France, au Maroc, à Israël, multiplier les bourdes diplomatiques, entrer en conflit ouvert avec des multinationales étrangères, auront comme finalité l’isolement du Sénégal à l'international
Les régimes sénégalais successifs ont toujours maintenu une constance en matière de politique étrangère. A l’aube de l’indépendance déjà, notre pays, petit par la taille et le poids économique, avait acquis une certaine respectabilité sur la scène internationale. Le Sénégal a toujours été au cœur des enjeux du monde grâce à une politique étrangère sobre et ambitieuse, et à des diplomates aussi compétents que discrets. Il y a également dans ces succès quelque chose d’abstrait, qui relèverait d’un esprit sénégalais : un savant mélange de raffinement, d’ambition, de talent et de cet art exquis du compromis.
Ce n’est guère un hasard si notre petit point qui embrasse l’Atlantique a pu placer ses fils à la tête de grandes organisations internationales. Abdoul Karim Gaye, Amadou Mahtar Mbow, Lamine Diack, Jacques Diouf, entre autres, représentaient l’âme d’un petit pays, qui a décidé très tôt d’être grand par son poids dans la géopolitique mondiale.
De Léopold Senghor à Macky Sall, l’un socialiste, l’autre social-libéral, nous avons maintenu nos acquis diplomatiques ; mieux nous n’avons jamais manqué le rendez-vous des grands enjeux multilatéraux.
Le 24 mars dernier, les Sénégalais ont fait un choix sans ambiguïté certes, mais celui-ci n’est guère un chèque en blanc pour autoriser toutes les outrances et tous les outrages, qui auront comme finalité la ruine du crédit et du prestige de l’Etat. En moins d’un semestre, le vulgaire et l’ordinaire ont élu domicile au cœur de la République, avec une désinvolture dans les propos et dans les méthodes.
C’est avec une immense peine que j’ai lu la déclaration de la présidence de la République à l’issue de la visite du Premier ministre Espagnol, Pedro Sanchez. Dans le texte, il est écrit «puissance occupante» pour faire référence à Israël. Cette affirmation est inappropriée et ne reflète pas l’état de nos relations avec ce pays. Nous entretenons une coopération avec l’État hébreu, même si notre proximité avec le peuple palestinien, héritée de nos pères fondateurs, reste sans équivoque. Il est inacceptable pour la présidence de la République du Sénégal d’utiliser le terme «puissance occupante», surtout que nous reconnaissons l’Etat d’Israël depuis les années 60. A la présidence toujours, un hurluberlu, conspirationniste et islamiste assumé, tient des propos d’une gravité inouïe sur le roi du Maroc et son père, accusés respectivement d’homosexualité et de franc-maçonnerie. Je me demande encore comment a-t-on pu ne serait-ce qu’imaginer nommer cet individu au cœur de l’Etat ? Le Maroc n’est pas un pays ami, c’est un pays frère ; il s’agit d’un de nos plus proches alliés, avec lequel nous partageons une histoire vieille et profonde. Les propos orduriers de ce rustre sont choquants et ne reflètent que sa petitesse d’esprit.
Parce que ce régime à la médiocrité dans son ADN, le Premier ministre s’en mêle avec la hardiesse qu’on lui connaît, quand il s’agit d’incarner l’incompétence et le manque d’épaisseur. Il met en danger notre pays par des déclarations d’une grande irresponsabilité. Parti à la manifestation en soutien au Peuple palestinien, il vilipende des Etats alliés comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, par des propos d’une rare grossièreté. Pire, il s’attaque non pas à Israël mais aux «Juifs». Parler des «Juifs» et les accoler tout de suite à la banque » renvoie à une rhétorique antisémite abjecte. Le drame que vivent les populations de Gaza depuis le 7 octobre et dont le responsable est le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahu est inacceptable. Mais quand on est responsable public, on se prononce avec comme unique boussole le droit international. Un responsable public doit se donner comme exigence de ne jamais céder aux excès racistes, islamophobes ou antisémites.
La défense de la cause palestinienne est un marqueur de notre politique extérieure depuis toujours. Yasser Arafat a longtemps voyagé avec un passeport diplomatique sénégalais. L’ambassadeur Saïd Abassi, après 32 ans de présence sur notre sol, repose pour l’éternité au cimetière de Yoff.
Dans le même temps, nous accueillons une ambassade israélienne à Dakar. Israël est le quatrième pays au monde à avoir reconnu le Sénégal indépendant. Le Sénégal a donc à jouer un rôle de médiateur et de facilitateur pour arriver à la seule solution viable, celle de deux Etats côte-à-côte dans des frontières sûres et reconnues.
Nous avons une responsabilité devant l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza et devons poursuivre les efforts à New York, à Genève et au Caire pour obtenir un cessez-le-feu.
S’en prendre à la France, au Maroc, à Israël, multiplier les bourdes diplomatiques, entrer en conflit ouvert avec des multinationales étrangères auront comme finalité l’isolement du Sénégal sur la scène diplomatique. Un pays jadis respecté et estimé partout risque de devenir un Etat paria du fait de l’incompétence d’un homme sans relief. Dans la gestion de l’Etat, la tenue, la retenue et la responsabilité sont des valeurs capitales. Mais certains ne vivent que pour les caméras et pour le reflet de leur propre image, prouvant définitivement leur nature de personne disqualifiée à porter la voix du Sénégal. Quand l’injure et la vaine bravade s’unissent, ils ne charrient que la banalisation de la parole publique et de ses tenanciers.
Ces gens sont un boulet pour notre pays, relativement au prestige de l’Etat et à la sécurité nationale. Les meilleures blagues sont les plus courtes. Il y a un devoir et une responsabilité de renvoyer ces stagiaires à leurs chères études dès les législatives prochaines.
Un parent d’élève désespéré
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SAR
Quel sort est réservé aux candidats arrivés au bout du processus de sélection pour les postes d’Aides opérateurs/Agents pipes ? Les résultats de cette sélection ont-ils été validés par le Conseil d’Administration ?
Je viens respectueusement vous faire part de nos interrogations de parents des jeunes bacheliers de la Série S, candidats sortis premiers aux tests de recrutement aux postes d’Aides opérateurs/Agents pipes organisés, l’année dernière, par la Société africaine de Raffinage (Sar).
A la suite d’un Avis de vacance de poste publié en février 2023 par la Direction des Ressources humaines (DRH) de la Sar, ces jeunes bacheliers, d’après les informations qui nous ont été rapportées par nos enfants, étaient une soixantaine de candidats à avoir postulé en déposant le dossier requis auprès de la Direction des ressources humaines (Drh) de la Sar.
A l’issue d’un processus de sélection jugé transparent et rigoureux, les candidats sortis premiers de ces tests, dont mon fils (sauf erreur de ma part, ils sont moins de dix (10) candidats) ont été d’abord soumis, au mois de mai 2023, à des épreuves écrites (Mathématiques, Sciences physiques, Français et Anglais), puis à des épreuves sportives d’aptitude physique au Stade Iba Mar Diop de Dakar en novembre 2023 (1000 mètres sur piste, 100 mètres et montée à la corde) et enfin à un entretien avec un jury composé de hauts cadres de la Sar en décembre 2023. Juste pour vous prouver le long processus de sélection des candidatures à la fois rassurant et sérieux.
Malheureusement depuis lors, ces candidats attendent. Non seulement ils ne sont pas encore rappelés, mais n’ont reçu aucune notification de la part de la Sar. Pendant ce temps, certains candidats sélectionnés ont hypothéqué presque deux années académiques dans les universités publiques ou privées. Car ils espéraient une formation professionnelle pour pouvoir intégrer la Sar. Entretemps, en février 2024, est intervenu le changement de régime à la faveur duquel vous êtes, Monsieur le Directeur général, promu à la tête de la SAR.
Les questions légitimes et compréhensibles que se pose le parent que je suis, sont les suivantes : quel sort est réservé à ces candidats arrivés au bout du processus de sélection ? Les résultats de cette sélection ont-ils été validés par le Conseil d’Administration de la Sar ? Nos enfants peuvent-ils continuer d’espérer être recrutés par la SAR ?
Monsieur le Directeur général, s’il existe une raison objective, interne, qui fait que les résultats issus de ce processus de sélection devront être remis en cause ou même supprimés, les parents d’élèves que nous sommes n’auront rien à redire, à part s’en remettre au bon Dieu, l’omniscient.
Le cas échéant, nous ne demanderons qu’une seule chose : que les personnes qui seront recrutées à la place de ces brillants bacheliers, soient soumises aux mêmes tests et épreuves de sélection. Sinon, Monsieur le Directeur général, ce serait encore fouler aux pieds l’une des promesses électorales qui vous ont portés au pouvoir : « la sélection par appel d’offres », « les hommes qu’il faut aux places qu’il faut ».
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général, l’expression de ma considération distinguée.
Un parent d’élève désespéré
par Fatoumata Sissi Ngom
L’EXPLORATION SPATIALE MONDIALE ET SÉNÉGALAISE DOIT ÊTRE CONSCIENTE, POLITIQUE ET DURABLE
Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ? Le moment de la mort de GAINDESAT, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre
J’ai visité, au mois de juillet dernier, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) Spatial Center à Houston, États-Unis. Un moment inoubliable en famille et une expansion de conscience, sur la finitude de notre existence et la notion du Temps. Je suis sortie de cette visite habitée par une humilité nouvelle, fascinée par l’Immensité, l’insignifiance et la brièveté de la vie à notre échelle. Surtout, j’ai été subjuguée par la perfection de la création divine.
Nébuleuses, naissances et morts d’étoiles, mondes parallèles et multivers, espaces-temps, satellites, missions spatiales, relations américano-russes durant la Guerre Froide. J’y découvre les détails de programmes bien connus, mais aussi des télescopes, des navettes et sondes spatiales, connus et moins connus. Apollo, Curiosity, Hubble, Artemis, Galileo, entre autres. Mon nom de mission préféré, est devenu, bien évidemment, Psyché, lancée tout récemment, en 2023. Le génie de l’homme est vraisemblablement sans limites. Les ingénieurs, astronomes et astronautes de cette Agence responsable du programme spatial et aéronautique américain en sont, depuis près de 70 années, la preuve vivante.
Explorer notre galaxie pour en apprendre plus sur nous-mêmes et l’essence de nos corps et de nos âmes
L’exploration spatiale permet d’abord de percer les secrets de notre univers, au-delà de la science pure qui nous a enseigné la physique quantique, et instruit sur le big bang, la création des galaxies, l’énergie, etc. Mais qu’en est-il de ce qu’il y a au-delà de tout ceci ? Après ma visite à la NASA, je me suis documentée sur la formation de la matière, et me voilà, depuis, déterminée à en apprendre plus sur l’origine de la Vie et le procédé de matérialisation des âmes humaines, animales, végétales et minérales sur notre terre. J’ai appris que nous étions faits de la même matière que les étoiles (poussières d’étoiles), et cette découverte a été pour moi une évidence, comme si je l’avais toujours su. Tout fait sens. Dès lors, comment arrive-t-on à produire autant de savoirs et de connaissances sur l’espace, sans pouvoir parler de ces questions relatives à la Source de la Création ? Les savoirs ont toujours été cloisonnés et codifiés, il serait peut-être temps de les décloisonner et d’aller au-delà de la matière physique et des belles formules mathématiques.
Décoller du monde pour partir en quête de sens
Un autre questionnement fondamental m’a habitée. C’est celui qui habite les philosophes : Pourquoi ? Pourquoi l’homme se met-il, avec une si grande détermination et curiosité, en quête d’ailleurs ?
La réponse m’est venue naturellement. C’est dans la nature humaine, tout simplement. L’exploration de l’inconnu et, son corollaire qui est la colonisation sous toutes ses formes, est dans notre ADN. Il suffit juste de le faire dans le respect et la bonne conscience. Cette caractéristique peut être activée ou dormante, selon nos environnements culturels. On voit bien que les peuples qui n’ont pas choisi l’exploration d’autres continents, ou qui n’en ont pas eu la technologie, ont été tout simplement colonisés. Les pays africains en sont la preuve vivante. C’est le cas aussi pour les peuples d’Amérique latine, d’Océanie, etc. L’exploration de notre espace sert donc, aussi, l’homme en expansion. Il ne faut jamais s’arrêter d’explorer, d’apprendre, de chercher, d’aller voir ce qui se passe dans des contrées lointaines. Ainsi, nous ne devons pas rester cantonnés ou attachés à une terre, à un pays, à un continent.
L’homme, éternel chercheur de nouveau et de sens, et explorateur, veut aujourd’hui coloniser d’autres planètes, y trouver d’autres formes de vie. Il ne lui reste que cela, à l’homme contemporain, puisqu’il n’y a plus aucun peuple à coloniser sur terre en raison de l’évolution des lois humaines. Qui sait, peut-être qu’un jour on sera capable d’atteindre des exoplanètes (qui se trouvent en dehors de notre système solaire), de les coloniser. Dans le cas où on y trouverait des formes humanoïdes ou des extraterrestres, de modifier leur structure mentale (ou l’inverse, en fonction des forces en présence) comme ce fut le cas lors des différentes périodes coloniales.
Il y a une réelle économie de l’espace en place depuis que l’homme a commencé à sonder les mystères de l’univers et de l’utiliser à son profit. Cela a des implications en matière d’économie politique, et aussi en matière de gestion durable de la vie et de la mort des satellites.
Les implications en matière de politiques publiques et de coopération internationale
Les détracteurs de l’exploration spatiale soutiennent que l’argent dépensé pour ces activités hors-sol pourrait servir aux problèmes terrestres comme l’emploi, la santé, la lutte contre la pauvreté. Je ne suis pas du même avis.
Comme le souligne le Forum Spatial de l’OCDE (OECD Spatial Forum), le système spatial est essentiel pour relever les défis contemporains de notre monde. Par exemple, les observations spatiales fournissent plus de la moitié des variables climatiques nécessaires pour surveiller le changement climatique, relever les températures de surface de la mer, la couleur des océans (OCDE, 2024). Les observations spatiales permettent également de surveiller l’état de la couverture terrestre et des calottes glaciaires, et l’application de la loi, par exemple aux frontières entre les pays. Dans les pays en développement, la technologie spatiale permet de surveiller l’environnement, les forêts et la production alimentaire, et contribue aux interventions d’urgence et à la prévention des catastrophes naturelles. Elle joue également un rôle central dans la fourniture de services de communication à travers la télévision et la radio par satellite, et les transactions financières (OECD, 2024).
L’observation de l’espace permet également de protéger notre planète en détectant, par exemple, les trajectoires de comètes qui pourraient entrer en collision dans l’atmosphère terrestre.
Les pays qui ont des programmes spatiaux s’organisent pour échanger des connaissances et des bonnes pratiques en matière de sciences, de technologies, de politiques publiques pour l’économie de l’espace, et de développement durable. Cette coordination est centrale et permet un apprentissage mutuel et une coopération internationale efficace pour une économie spatiale au service de l’homme et de la terre. Le multilatéralisme et la coopération permettent aux pays d’avancer ensemble plus rapidement en matière de recherche et de politiques spatiales, que s’ils s’y étaient attelés seuls.
Un saut quantique effectué par le Sénégal
Aujourd’hui, je suis ravie de voir le Sénégal, mon pays d’origine, prendre sa place à la table des explorateurs de l’espace et des producteurs de savoirs spatiaux.
En effet, le 16 août 2024, le Sénégal a lancé son premier satellite GAINDESAT-1A. GAINDESAT est l’acronyme de Gestion Automatisée d’INformations de Données Environnementales par SATellite. GAINDE signifie aussi « lion » en Wolof, qui est l’animal emblème du Sénégal. Un évènement historique et une belle entrée dans le cercle des pays qui font de la recherche spatiale et explorent l’espace. Le Sénégal a notamment créé, en 2023, l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales, présidée par Maram Kaïre qui œuvre à la promotion de l’astronomie et du spatial au Sénégal.
GAINDESAT est un nanosatellite de forme cubique, dimensionné de 10x10x10 cm et pesant 1kg. Il a été conçu par des ingénieurs sénégalais, dans le cadre du projet spatial SENSAT. Le Professeur Gayane Faye, enseignant-chercheur et Directeur du Laboratoire de Télédétection Appliquée à l’Université Cheikh Anta Diop a coordonné ce projet qui s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre le Sénégal et le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM). Positionné en orbite basse, à environ 500 km au-dessus de la Terre, GAINDESAT est équipé d’une caméra, d’un panneau solaire, d’une batterie rechargeable, et d’un émetteur-récepteur. L’émetteur-récepteur servira à collecter principalement des données environnementales et à les envoyer au centre de contrôle et de réception à la Cité du Savoir à Diamniadio, en vue de leur traitement.
GAINDESAT a deux fonctions : cartographie grâce à la collecte d’informations, et imagerie grâce à observation de la Terra. Chaque jour, GAINDESAT passe deux fois au-dessus du Sénégal et collecte des données fiables et à coûts moindres pour la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) au ministère de l’Hydraulique. Il collecte aussi des données pour l’agriculture, la gestion des inondations, la météorologie et la surveillance de la migration irrégulière. GAINDESAT contribue ainsi à la recherche et l’innovation, et l’élaboration de politiques publiques basées sur des données concrètes et en temps réel. Il est prévu qu’un deuxième satellite sénégalais soit lancé en 2025.
La vie et la mort des satellites, et la pollution de l’espace
Le lancement de satellites a connu une croissance fulgurante ces dix dernières années. Le nombre est passé de 200 en 2013 à 2600 en 2023 (OECD, 2024). Cependant, ce déploiement exponentiel de satellites va de pair avec des conséquences négatives dans l’espace, la terre et l’atmosphère. Sont notés l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, l’acidification de l’air, le déversement de déchets toxiques, la pollution de l’eau, la pollution lumineuse. Les embouteillages de satellites, surtout ceux en basse orbite, font aussi partie des effets délétères de cette course à l’Espace. Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ?
En particulier, la pollution des débris spatiaux est une préoccupation centrale.
Les débris spatiaux résultent de la fragmentation d’objets et d’engins de l’espace, de collisions, d’explosions ou d’interceptions via les tests antisatellite. Ils peuvent aussi être des parties de lanceurs spatiaux ou des satellites abandonnés qui errent dans l’espace (Agence Spatiale Européenne, 2024). Les débris spatiaux ont des tailles différentes qui se mesurent en millimètres, centimètres, ou en mètres.
Les satellites en basse orbite, comme GAINDESAT sont d’habitude envoyés à la désintégration dans l’atmosphère terrestre — ce qui crée également des débris et perturbe l’atmosphère — ou, pire, abandonnés. Les satellites à haute orbite et géostationnaires sont envoyés dans une sorte de cimetière des satellites situé à des altitudes plus hautes. Cela fait froid le dos quand on y pense. L’homme est donc en train de polluer l’espace, comme il le fait, depuis des siècles et des siècles, pour la planète dans lequel il vit. Les usual suspects de la pollution spatiale sont les mêmes principalement : Les États-Unis, l’Europe, la Chine, la Russie, le Japon.
Les conséquences peuvent être désastreuses et altérer la perception du risque, sachant que seuls les débris de plus de 1 cm sont traçables, et qu’ils ne constituent que 4 % des débris totaux (OECD, 2024).
GAINDESAT a une durée de vie de 5 ans. Le moment de sa mort venu, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre. J’espère que le Sénégal a mis en place une stratégie de fin de vie pour GAINDESAT et je suis intéressée par savoir ce qu’il a prévu ou non en ce sens. Nous sommes tous responsables.
Dans l’Univers, nous, la Terre, ne sommes qu’un petit point, un grain de sable. À cette échelle, nous sommes donc aussi vulnérables que les petits États insulaires en développement (SIDS) sur terre. Par exemple, la moindre vibration changeante au niveau d’une galaxie pourrait anéantir notre système solaire.
L’homme devra explorer l’espace de façon durable et ne pas oublier que toute action a des conséquences. Il doit éviter la création de nouveaux problèmes dont il n’aura aucune maîtrise. Les lois de l’Univers et de la physique quantique ne sont, eux, pas modifiables, car régies par une force plus grande que nous.
Dans mille ans ou même moins, et nous ne serons plus là, peut-être que les humains feront du tourisme dans le système solaire et au delà.
En attendant, mon rêve c’est de me rendre dans la Station Spatiale Internationale. Lors de la visite à la NASA, j’ai dit à Seyda et à Ahmadou que le jour où j’en aurai la possibilité, je n’hésiterai pas à sauter à bord d’une navette spatiale.
« L’homme doit s’élever au-dessus de la Terre — aux limites de l’atmosphère et au-delà – ainsi seulement pourra-t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit ». Attribué à Socrates.
Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il appartient ainsi au chef de l'État d’engager le dialogue pour sauver les meubles
Le 8 avril 2024, à peine le nouveau régime installé, j’avais indiqué, dans une chronique intitulée «Nul n’a le droit de miser sur l’échec de Diomaye Faye», que les «risques et écueils sur la route du nouveau gouvernement sont nombreux» et que le nouveau régime allait «vivre cent premiers jours d’enfer». C’était peut-être un truisme, mais nous estimions qu’il revenait aux autorités politiques de l’Etat d’avoir l’intelligence d’instaurer le dialogue, la concertation pour passer le cap, jusqu’à la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale. Sans cela, «des tensions de divers ordres pourront naître de cette situation et leur exacerbation ne manquerait pas d’avoir des conséquences fâcheuses pour la stabilité du pays. C’est ainsi qu’il urge de s’engager à aider le nouveau régime à sortir la tête de l’eau, pour lui éviter de sombrer. L’échec de Bassirou Diomaye Faye sera fatal à tout le monde».
Je redis aujourd’hui la même chose. Seulement, il incombe, plus que jamais, au président de la République d’avoir l’initiative de l’apaisement. Il faut situer cependant les responsabilités car s’il y a une tension sur la scène politique, jusqu’à menacer le fonctionnement régulier des institutions, c’est de la faute exclusive du Premier ministre Ousmane Sonko, qui verse dans des provocations puériles. Il a insulté, menacé tout le monde. Il n’a pas respecté ses adversaires, encore moins l’institution judiciaire qu’il semble vouloir ravaler à une situation de vassale du gouvernement, ou le Parlement qu’il snobe. Son opposition a voulu jouer le jeu, il faut le dire, encore une fois, mais le Premier ministre s’est montré buté en plaçant son ego au-dessus des intérêts supérieurs de la Nation. Il a refusé de s’acquitter de son devoir de procéder à une Déclaration de politique générale (Dpg) et se soumettre au jeu politique et démocratique. Son alibi d’une imperfection du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’en n’était véritablement pas un.
En effet, dès que le président Faye a obtenu de la majorité parlementaire un dialogue et une concertation pour adapter le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, afin de satisfaire à ce caprice de son Premier ministre, des voix autorisées se sont élevées pour dire que Ousmane Sonko ne se présentera pas devant cette Assemblée nationale. Lui-même l’a dit. Le gouvernement a joué de subterfuges et de manœuvres dilatoires sur le processus de promulgation de la loi modifiant le Règlement intérieur, pendant que le Premier ministre annonce la dissolution fatale de l’Assemblée nationale pour le 12 septembre 2024. Cela ne trompait personne et couvre de ridicule l’Exécutif. Il est heureux que le Président Bassirou Diomaye Faye ait pris, une nouvelle fois, l’initiative pour trouver un arrangement avec l’Assemblée nationale. On annonce ainsi que le Premier ministre fera sa Dpg le 13 septembre 2024, devant cette Assemblée nationale qui est loin de lui être acquise. Il sera dans la même posture que Moustapha Niasse, le 20 juillet 2000. Le Premier ministre qu’il était, nommé par le Président Abdoulaye Wade, faisait face à un Hémicycle largement dominé par des députés du Parti socialiste. Du reste, il ne saurait être envisageable que cette nouvelle date, proposée par le président de la République et acceptée par l’Assemblée nationale, ne soit un leurre. On a vu Waly Diouf Bodian insinuer que le Premier ministre n’y sera pas. Si c’est le cas, la crédibilité du président de la République en prendrait un sacré coup.
Deux petits mois de plus pour sauver le Sénégal de l’ingouvernabilité
Qu’on s’entende bien, le chef de l’Etat déroule son agenda politique et institutionnel de manière discrétionnaire. Il a besoin de chercher, au plus vite, une majorité parlementaire. Il aura la latitude, à partir du 12 septembre 2024, de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Seulement, il devrait se garder de le faire dans la précipitation. Le pays a assurément besoin que certaines diligences soient satisfaites, avant de retourner en campagne électorale. Autrement, il court de graves risques d’ingouvernabilité, et pour cause. Il urge de chasser tous les nuages qui s’accumulent au-dessus des relations avec les partenaires au développement, notamment le Fonds monétaire international (Fmi). Le Sénégal a raté ses échéances du mois de juillet dernier avec le Fmi, induisant un non-décaissement de la somme de 230 milliards de francs Cfa. Un autre décaissement en faveur du Sénégal, de 169 milliards, est prévu pour le mois de décembre 2024. Ces sommes sont indispensables pour le budget de l’Etat. Le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, a fait un déplacement éclair à Washington, sans réussir à débloquer la situation. Au-delà des explications exigées par le Fmi sur les conditions de l’organisation, au début du mois de juin 2024, d’une opération d’Eurobonds, le Sénégal se trouve dans l’impossibilité de satisfaire à certains prérequis comme l’adoption d’une Loi de finances rectificative (Lfr) pour ajuster le budget de l’Etat. Dans le calendrier convenu avec le Fmi, la Lfr devait être examinée en juillet 2024. Le manque de sincérité du budget en cours d’exécution est un secret de polichinelle. Les petites querelles entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale ont beaucoup pesé sur cette carence du gouvernement. De toute façon, le gouvernement n’a même pas encore adopté en Conseil des ministres un projet de Loi de finances rectificative. C’est dire que si l’Assemblée nationale se trouve dissoute, avant d’avoir fini de voter une Lfr, cette question, pomme de discorde majeure avec nos partenaires, ne sera pas réglée d’ici la fin de l’exercice budgétaire au 31 décembre 2024. En conséquence, la gestion budgétaire souffrira de lacunes, d’anachronismes et de carences qui vont rattraper l’exercice 2025.
Mais la situation la plus grave qui guette le Sénégal est le risque que le budget pour 2025 ne soit pas adopté dans les délais, c’est-à-dire avant le 31 décembre 2024. Ce serait une situation inédite. Le Sénégal n’a jamais connu un tel cas de figure et fait appréhender les conséquences néfastes pour la viabilité économique et financière du pays. Le principe budgétaire est de consommer à chaque mois le 12ème des crédits votés du budget précédent. En d’autres termes, le régime Diomaye-Sonko se coltinera encore le budget laissé par le régime de Macky Sall et qui avait été voté, faut-il le rappeler, en décembre 2023. Ce sera du surplace, aucun changement d’orientation des politiques publiques préconisé par le nouveau régime ne sera donc opérationnel. De surcroît, tous les projets en cours de réalisation seront arrêtés net. Il semble alors irresponsable qu’avec désinvolture, des responsables politiques claironnent qu’il n’y aurait pas péril en la demeure, si un nouveau budget n’est pas voté dans les délais. Cela traduit une ignorance sidérante des modes de fonctionnement de l’Etat. Une telle situation participerait à détériorer davantage les relations avec les partenaires techniques et financiers. Le Sénégal ne peut s’offrir le luxe de n’en faire qu’à sa tête. Il est d’ailleurs à se demander si réellement le gouvernement est prêt à déposer un nouveau projet de budget. Le nouveau budget devait, depuis le mois d’août dernier, faire l’objet d’arbitrages techniques et politiques, et le projet devait être soumis et adopté en Conseil des ministres pour être sur le bureau de l’Assemblée nationale le 15 septembre, pour la session dite budgétaire qui s’ouvre le 1er octobre. D’après ce que l’on sait, rien de tout cela ne sera fait !
Le président Diomaye Faye doit reprendre l’initiative
Des crises politiques surviennent dans tous les pays démocratiques. Aux Etats-Unis par exemple, il arrive des querelles qui empêchent l’adoption, dans les délais, du budget fédéral, provoquant un «shutdown», c’est-à-dire l’arrêt des activités fédérales non essentielles. Mais à chaque fois, le dialogue est engagé pour trouver des compromis et passer le mauvais cap dans un délai très court. Le «shutdown», jamais encore connu en France, est aujourd’hui le cas redouté et cela mobilise les énergies pour l’éviter, d’où les difficiles tractations pour la formation du gouvernement de Michel Barnier. La préoccupation majeure, pour ne pas dire le casse-tête du Président Macron, est de faire adopter un budget pour l’année 2025. En Allemagne, le Chancelier Olaf Scholz a été obligé de négocier un compromis, épilogue d’un long conflit parlementaire, pour sauver le budget 2025 car la perspective d’un blocage budgétaire porterait un coup «à la stabilité de l’Allemagne». Il ne viendrait à l’esprit d’aucun homme politique responsable de se mettre devant les populations pour leur dire, les doigts dans le nez, que «ce n’est pas grave s’il n’y a pas de budget ; on va se débrouiller jusqu’à ce qu’on puisse installer une nouvelle Assemblée nationale». Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il est clair que les partenaires étrangers, qui financent pour plus de 46% le budget national et que le nouveau gouvernement a déjà bien du mal à faire suivre, rechigneront à financer un budget qui n’aura pas l’onction de la représentation nationale. Il ne faut pas rêver, on ne peut pas se passer, dans notre ordonnancement institutionnel, du rôle et des missions de l’Assemblée nationale. Quelle que puisse être, du reste, sa piètre qualité !
L’outil du dialogue et de la discussion, mais dans le respect, avait permis à Moustapha Niasse et Abdoulaye Wade de faire adopter deux Lfr au courant de l’année 2000 et mieux, un budget pour l’année 2001 leur avait été voté «sans débats». Il appartient ainsi au président Faye d’engager le dialogue pour sauver les meubles Sénégal. La seule concession sera sans doute de laisser l’Assemblée nationale encore en place pour deux petits mois. La majorité parlementaire se montre jusqu’ici conciliante en concédant au président Faye de procéder à la modification du règlement intérieur et de changer la date du 11 septembre 2024 initialement retenue par sa «Conférence des présidents» pour adopter la date proposée par le président de la République. Au demeurant, cette majorité semble parfaitement comprendre que la dissolution de l’institution s’avère inévitable. Un «gentlemen’s agreement» doit être possible. Le nouveau régime a fort besoin de régler ces questions latentes pour pouvoir dérouler sa politique sans encombre pour les années à venir. Même l’opposition, qui espère, à l’issue d’élections législatives anticipées, obtenir une majorité pour cohabiter avec le président Faye, aura besoin, le cas échéant, de ne pas hériter d’un pays en ruine. Ce dialogue et ces discussions ne sauront aucunement empêcher la poursuite de la politique nécessaire et normale de reddition des comptes. Le dialogue avec l’opposition n’avait pas empêché le régime Wade de mener sa politique de reddition des comptes.
Une fois de plus, le 8 avril 2024, j’alertais : «Le président Bassirou Diomaye Faye sera bien obligé, avant de prononcer la dissolution, d’attendre au moins jusqu’au mois de décembre 2024, afin de laisser passer la session budgétaire.»
Sans doute qu’on ne m’écoutera pas, car il y a beaucoup de vents contraires, mais le Sénégal doit être placé au-dessus de nos petits égos !
AYMEROU GNINGUE SONNE L’ALERTE
L’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen, Aymérou Gningue qualifie de « chimère » la renégociation des contrats pétroliers et gaziers annoncée par le nouveau régime.
L’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen, Aymérou Gningue qualifie de « chimère » la renégociation des contrats pétroliers et gaziers annoncée par le nouveau régime. « Je suis convaincu que dans le microcosme de la gestion de l’industrie pétrolière et des mines de façon globale, on est obligés de passer par la transparence, le Sénégal étant membre de l’ITIE. De 2019 à 2022, six lois ont été votées dans le domaine du microcosme pétrolier gazier et on ne peut pas inventer autre chose. Tenir un certain nombre de discours et de renégociation ne fera que refroidir les investisseurs », a-t-il dit à l’occasion d’une cérémonie tenue dans la commune de Mérina Dakhar dont il a été désigné maire honoraire.
«Je connais bien ce secteur du pétrole où j’évolue depuis 1993 et je vois les efforts qui ont été faits pour faire la promotion de notre bassin sédimentaire. Comment faire appel aux gens pour qu’ils viennent parce qu’on n’avait pas encore trouvé une seule goutte de pétrole, même si on avait du gaz au niveau de Diamniadio. Je sais aussi la trajectoire où on est passés jusqu’à avoir des compagnies qui ont osé venir faire leurs investissements au Sénégal », a ajouté l’ancien maire de Mérina Dakhar.
Selon lui, il ne faudrait surtout pas de décourager les investisseurs. « Dans un pays comme le Sénégal, ce n’est pas la peine de créer des agences de promotion des investissements, si vous découragez les investisseurs qui sont déjà là. La meilleure façon de faire la promotion des investissements, c’est d’encourager ceux qui sont déjà là et qui ont mis leurs billes dans ce pays et ne pas les décourager. Quand vous les découragez, la bouche à oreille va fonctionner et vous vous rendrez compte très rapidement que non seulement vous ne pourrez pas faire bouger les lignes, mais vous risquez de ne pas recevoir de nouveaux investisseurs », a alerté l’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen.
Rappelons que le Sénégal avait connu des difficultés lors de la rupture des contrats avec Hydro-Quebec-Elyo et Senelec; Arcelor Mittal et le fer de la Falémé. Sans occulter Kumba Ressources Limited ou notre pays a été contraint de payer 400 milliards à la firme sudafricaine. Aymérou Gningue a aussi profité de l’occasion pour revenir sur les réalisations dans sa commune sous le régime de Macky Sall. « Mérina Dakhar dispose aujourd’hui de plus d’une dizaine de forages équipés et donc la question de l’eau est définitivement réglée. Du point de vue des infrastructures de base, nous sommes aujourd’hui une commune qui a plus de 6 postes de santé équipés, avec des ambulances médicalisées. Nous avons beaucoup fait dans le domaine de l’électrification rurale, des infrastructures routières, de l’éducation, des infrastructures de base. S’y ajoute que nous avons développé depuis très longtemps ce qu’on appelle les fermes agricoles qui sont aujourd’hui au nombre de 25, où s’investissent des jeunes et des femmes », a dit Aymérou Gningue.
Pour rappel, il a annoncé sa démission de la mairie par « convenance personnelle » au mois de mai dernier.