Le rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) bouleverse la scène politico-financière du Sénégal.
Selon les révélations du quotidien Libération repris par nos confères de Dakaractu, une enquête judiciaire a été ouverte autour de transactions suspectes d’une valeur estimée provisoirement à 125 milliards de FCFA, impliquant des sociétés écran, des figures influentes et des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux.
Des opérations suspectes au cœur du scandale
Entre 2021 et 2023, pas moins de huit Déclarations d’opérations suspectes (DOS) ont été remontées par des banques, selon la Centif. Ces déclarations pointent vers des mouvements financiers complexes impliquant des entités comme Sofico, Sci Haba, et des personnalités, dont le député Farba Ngom. Ces fonds, initialement issus du Trésor, auraient transité par des circuits opaques avant d’atterrir dans des comptes de sociétés et de particuliers.
Un arsenal d’accusations graves
Le procureur financier El Hadj Alioune Abdoulaye Sylla a annoncé, dimanche soir, l’ouverture d’une information judiciaire pour une liste d’infractions lourdes : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur des deniers publics, corruption et trafic d’influence. Selon Libération, les enquêteurs soupçonnent des rétrocommissions déguisées, versées en échange de facilitation de marchés publics.
Les acteurs clés : noms et structures dévoilés
Parmi les noms cités dans cette affaire, Tahirou Sarr joue un rôle central. Les fonds en question auraient été transférés par lui à des entités comme Sci Haba, une société appartenant au député Farba Ngom. D’autres structures, comme Scp Doworo, Sci Diamalaye ou encore le Groupe Immobilier Suisse (GIS), apparaissent dans le réseau de transactions analysé par la Centif. Ces entités auraient été utilisées pour des mécanismes sophistiqués de dissimulation, selon le parquet.
Un débat crucial à l’Assemblée nationale
Face à la gravité des accusations, le Garde des Sceaux a saisi l’Assemblée nationale pour demander la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Une réunion cruciale est prévue ce mardi, avec la convocation du bureau à 16 heures, suivie d’une conférence des présidents à 17 heures. Cet épisode marquera un tournant dans le traitement de cette affaire tentaculaire.
Les enjeux d’un scandale national
Bien que Farba Ngom et ses proches défendent la légitimité de ses activités en évoquant des paiements réguliers perçus via Sofico, les soupçons de blanchiment et de rétrocommissions continuent de planer. Pour Libération, cette affaire met en lumière la capacité des élites à manipuler des outils financiers sophistiqués pour des intérêts personnels, au détriment des deniers publics.
Alors que la justice s’active, l’opinion publique s’interroge : cette affaire sera-t-elle un signal fort dans la lutte contre la corruption ou un énième scandale relégué aux oubliettes ? Une chose est sûre, les révélations de la Centif et les décisions des jours à venir seront décisives pour l’avenir de la gouvernance financière au Sénégal.
LE SÉNÉGAL PRÊT À RAFFINER SON PÉTROLE
Dans quelques semaines, les premières gouttes de brut de Sangomar seront traitées dans les installations de la SAR à Mbao. Un moment historique qui marque la fin de la dépendance du pays aux raffineries européennes
(SenePlus) - Une page importante de l'histoire pétrolière du Sénégal est sur le point de s'écrire. Selon les informations de Jeune Afrique, le pays s'apprête à franchir une étape décisive en raffinant localement son propre pétrole dès le premier trimestre 2025, une avancée majeure pour son indépendance énergétique.
La Société africaine de raffinage (SAR), dirigée par Mamadou Abib Diop, est en train de finaliser les derniers ajustements techniques dans ses installations de Mbao, en banlieue de Dakar. D'après JA, les équipes techniques procèdent actuellement aux ultimes réglages après avoir minutieusement analysé les échantillons du gisement de Sangomar pour déterminer avec précision la teneur en soufre du brut.
Ce virage stratégique marque une évolution significative pour la SAR qui, jusqu'à présent, ne raffinait que du pétrole brut nigérian. Comme le révèle un cadre de l'entreprise cité par Jeune Afrique, la décision initiale de ne pas raffiner le brut de Sangomar était "un choix technique et stratégique", justifié par la nécessité d'attendre une stabilisation de la qualité du brut. Cette prudence explique pourquoi les premières cargaisons extraites par l'australien Woodside ont été dirigées vers des raffineries allemandes et néerlandaises.
Dans le cadre de l'accord de partage de production conclu entre la Société pétrolière du Sénégal (Petrosen) et Woodside, Dakar dispose de 20% d'une production totale estimée à 100 000 barils par jour. Cependant, rapporte le magazine, un défi majeur se profile : la capacité de la SAR à traiter l'ensemble de cette production nationale.
Bien qu'un programme de modernisation lancé en 2020 vise à augmenter la capacité de raffinage de 1,2 à 1,5 million de tonnes annuelles, les installations actuelles ne peuvent absorber la totalité de la production locale. Celle-ci a dépassé les prévisions initiales, atteignant 16,9 millions de barils entre juin et décembre 2024, contre 11,7 millions anticipés, selon les chiffres rapportés par Jeune Afrique.
Face à ce défi, le journal révèle que Dakar envisage la construction d'une seconde raffinerie d'ici 2028. Ce projet baptisé "SAR 2.0" permettrait d'atteindre une capacité globale de 5,5 millions de tonnes par an, suffisante pour traiter les 5,3 millions de tonnes que Woodside peut extraire annuellement du gisement offshore de Sangomar.
Cette évolution marque une étape cruciale dans la stratégie énergétique du Sénégal, qui passe ainsi du statut de simple producteur à celui de pays capable de transformer sa propre ressource pétrolière.
LE PRÉSIDENT DU RNES PLAIDE POUR UNE ALTERNANCE GÉNÉRATIONNELLE DANS LE PATRONAT
Pour Mamadou Thiam, ce renouvellement est crucial pour soutenir la vision du Sénégal à l’horizon 2050 et intégrer les jeunes dans le processus économique.
Mamadou Thiam, président du Réseau National des Entrepreneurs du Sénégal (RNES), a lancé un appel aux autorités pour qu’elles œuvrent en faveur d’une alternance générationnelle au sein du patronat sénégalais. Selon lui, cette alternance est essentielle pour accompagner la vision du Sénégal à l’horizon 2050.
« Presque dans tous les pays du monde, il y a une alternance chaque dix ans. Au Sénégal, depuis plus de 50 ans, ce sont les mêmes têtes qui occupent les postes de décision. Vu leurs âges, ils ne peuvent pas accompagner cette vision », a déclaré Thiam. Il a souligné que l’enjeu ne se limite pas à accompagner le président lors de ses voyages ou à bénéficier de subventions, mais qu’il est crucial de travailler pour intégrer les jeunes dans le processus économique.
Mamadou Thiam a également insisté sur le fait que ceux qui soutiennent le projet des nouvelles autorités, et qui possèdent une expertise, doivent avoir l’opportunité de contribuer activement au développement du pays. « Nous sommes engagés dans la formation et l’accompagnement des jeunes dans presque tous les domaines. Mais il faut que l’État nous épaule pour changer le patronat », a-t-il conclu.
MOODY’S FAIT DE BONNES PREDICTIONS POUR 2025
L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique de 4,2% en 2025 contre une estimation de 3,8% en 2024. Ces prédictions sont faites par l’agence Moody’s qui relève cependant que cette croissance reste fragile.
L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique de 4,2% en 2025 contre une estimation de 3,8% en 2024. Ces prédictions sont faites par l’agence Moody’s qui relève cependant que cette croissance reste fragile.
“Afrique subsaharienne : De bonnes perspectives en 2025 grâce à l'amélioration des conditions de financement ; mais le coût de la dette reste élevé”. Tel est l’intitulé du nouveau rapport de l’agence de notation financière Moody’s publié dans un contexte économique mondial bien agité. En effet, l’étude fait ressortir que l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique de 4,2% en 2025 contre une estimation de 3,8% en 2024.
Le rapport précise que la croissance économique moyenne de la région devrait être plus élevée que celle enregistrée au cours de la dernière décennie. Il indique dans la foulée que cette étape a été marquée par plusieurs chocs endogènes et exogènes tels que la chute des prix des matières premières durant la période 2014-2016, la pandémie de covid-19 et l’envolée de l’inflation consécutive au déclenchement du conflit russoukrainien.
Moody’s estime aussi que la hausse prévue de la croissance durant l’année en cours, devrait notamment découler de l’assouplissement des conditions financières, des investissements accrus dans les infrastructures et le secteur de l’énergie, de l’accélération du rythme des réformes économiques et de l’expansion du secteur des services.
Elle souligne d’ailleurs que plusieurs facteurs contribuent à cette hausse. Car, ajoute-t-elle, la plupart des économies mondiales, y compris celles d'Afrique subsaharienne, sont en phase de reprise après les perturbations causées par la pandémie. La levée des restrictions sanitaires et la reprise des activités économiques devraient stimuler la croissance, renchérit-elle.
Parallèlement, l’étude révèle qu’un autre élément de cette augmentation est la résultante du fait que de nombreux pays d'Afrique subsaharienne sont de grands producteurs de matières premières. A l’en croire, une hausse des prix de ces matières premières, comme le pétrole, les minéraux et les produits agricoles, pourrait améliorer les revenus d'exportation et stimuler la croissance économique.
Sur un autre plan, le rapport affirme que les investissements étrangers directs (IED)joueront un rôle crucial dans le développement économique de l'Afrique subsaharienne. A cet effet, note-t-il, l’augmentation des IED pourrait soutenir la croissance en créant de nouveaux emplois et en transférant des technologies.
A ces facteurs s’ajoute la mise en œuvre des réformes économiques visant à améliorer l'environnement des affaires et à attirer les investissements. Selon l’étude, ces réformes pourraient porter leurs fruits à moyen terme et contribuer à la croissance.
Toujours d’après le rapport, Moody's note que le recul de l'inflation et la baisse des taux directeurs opérés par les principales banques centrales mondiales soutiendront une tendance générale à l'assouplissement de la politique monétaire dans la région, ce qui permettrait une réduction progressive des coûts de financement
Concernant les contraintes liées à la disponibilité, Moody’s indique que des financements persisteront pour un certain nombre d'États, tandis que les besoins élevés en financements nécessaires au service de la dette extérieure par rapport aux réserves de change utilisables constitueront une autre source de risque souverain. Une appréciation soutenue du dollar en 2025 pourrait également augmenter le coût du service de la dette en devises étrangères, note-t-elle
En définitive, Moody's relève que sa prévision est encourageante, mais il est important de garder à l'esprit que la croissance économique en Afrique subsaharienne reste fragile et dépend de nombreux facteurs. Pour tirer pleinement parti des opportunités qui se présentent, les pays de la région devront relever les défis liés à l'instabilité politique, au changement climatique, à l'endettement, apprend-on.
Par Mohamed GUEYE
LES FAUSSES BONNES IDÉES DE SERIGNE GUEYE DIOP
Ses projets d'usines de sucre en Casamance et sa volonté de restreindre les importations de friperie rappellent étrangement des initiatives passées qui n'ont jamais abouti, alors que le déficit commercial du pays ne cesse de se creuser
Le ministre du Commerce et de l’industrie, M. Serigne Guèye Diop, fait montre de beaucoup d’activisme dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cet homme, qui gère des secteurs parmi les plus stratégiques du gouvernement, veut montrer qu’il est en mesure de régler les problèmes les plus cruciaux du pays. L’un de ses plus gros soucis semble être de redresser la balance commerciale irrésistiblement déficitaire du Sénégal. Plus le temps passe, plus elle se creuse en notre défaveur. Les données officielles montraient que le déficit commercial, en octobre 2024, était de 342,4 milliards, alors que le mois précédent, le même déficit était à 121,6 milliards de Cfa.
L’écart entre nos exportations et nos importations est causé principalement par l’achat à l’extérieur de ce que nous consommons. Très peu nombreux sont les produits du cru qui nourrissent les Sénégalais. Même dans les secteurs où le Sénégal pourrait se passer des importations, nous sommes obligés de recourir à l’extérieur. Comme beaucoup de ses prédécesseurs, Serigne Guèye Diop a sans doute la volonté de renverser la tendance. Faute de s’en donner les moyens, il ne fait pas mystère de ses priorités. Il veut sans doute reproduire au niveau national, l’expérience positive qu’il a eue en tant que président du Conseil départemental de Sandiara, où il a pu implanter une Zone franche qui a réussi à attirer divers investisseurs et entreprises industrielles.
Ainsi, on l’a entendu sur la chaîne nationale de télévision, la Rts1, déclarer que bientôt deux unités de production de sucre devraient voir le jour en Casamance naturelle, à travers la région de Kolda et celle de Ziguinchor. Le ministre a même affirmé que les études du projet auraient déjà été bouclées et les documents soumis au Premier ministre pour approbation. Sans présumer de ce qui pourrait en sortir, on ne peut que noter que ce n’est pas la première fois qu’il est question d’implanter une usine de production de sucre en Casamance. Déjà, en 2012, à l’arrivée du président Macky Sall, son ministre de l’Agriculture de l’époque, Benoît Sambou, «drivé» par un Grand architecte spécialiste en éléphants blancs dans plusieurs pays d’Afrique, avait annoncé avoir mobilisé 50 milliards de Cfa pour la création d’une usine de sucre, d’une capacité de production, à l’époque, d’au moins 100 000 tonnes. Ces chiffres, s’ils avaient été basés sur une quelconque réalité, auraient permis, dès l’époque, d’en finir avec le déficit du Sénégal en matière de sucre. Le plus drôle, si l’on peut dire, est que Benoît Sambou, en migrant de l’Agriculture à la Jeunesse, a emporté avec lui le dossier de la compagnie sucrière, et on n’a plus entendu parler de l’affaire. Par contre, on a mis en avant un autre projet agricole, qui a donné naissance au Prodac…
La friperie, remplacée par la poussière du textile national
Plein de ressources, et surtout pas à court d’idées, le ministre du Commerce a annoncé un jour, plus vite que son cerveau, sa volonté d’en finir avec les importations de habits de seconde main, la friperie. On ne sait pas ce qui peut le motiver. Le Sénégal n’a plus d’industrie textile digne de ce nom, et les différentes politiques gouvernementales à travers des décennies, ont porté un coup mortel à la filière textile sénégalaise, qui était l’une des plus dynamiques d’Afrique. Peut-être que Serigne Guèye Diop pense-t-il que le blocage des vêtements de seconde main pourrait permettre de relancer l’industrie textile dans le pays, permettre de recréer des emplois et aider à peser sur la balance commerciale. L’ennui est que, très peu de jours après sa sortie fracassante, il a été obligé de rétropédaler et revenir, non pas sur ses déclarations, mais sur la manière dont elles auraient été rapportées. Ce qui explique tout simplement que, si la volonté y est, les moyens et les dispositions à mettre en place ne sont pas encore là.
Il faut tenir compte du fait qu’en 2021, ce sont plus de 17 000 tonnes de «feug jaay» (fripes), qui sont entrées de ce pays. Malheureusement, Le Quotidien n’a pu obtenir de chiffres concernant les droits d’entrée de ces produits au pays. Néanmoins, les informations concordent pour reconnaître que si les petits revendeurs de marchés ou de certains coins de quartiers s’en sortent juste avec de quoi entretenir leurs familles, les gros négociants n’ont pas matière à se plaindre de ces produits. Un moment concurrencée par les habits bon marchés en provenance de Chine, la friperie occidentale a maintenant le vent en poupe. Et les importateurs d’Amérique et d’Europe ne sont pas les derniers à se frotter les mains, car le marché comprend une très grande partie de pays africains. On se rappelle que lors du premier mandat du président américain Donald Trump, son «administration» (gouvernement) était entré en conflit avec des pays comme le Rwanda et l’Ouganda, qu’il a menacés de sanctions commerciales, et même de la cessation de certaines aides américaines. Le tort de ces pays ? Avoir annoncé leur intention d’interdire l’entrée de habits de seconde main sur leurs territoires, parce qu’ils contribuaient à tuer la production locale. L’argumentaire américain avait été de dire que les pauvres de ces pays pauvres n’avaient pas d’autre moyen pour se vêtir décemment, que de recourir au «feug jaay». On n’a plus entendu Museveni ou Kagame tenter de revenir sur cette affaire. On peut imaginer que parmi les préalables à la mise en œuvre éventuelle de cette décision, Serigne Guèye Diop et son gouvernement essaieront, s’ils en ont le moyen et la volonté, de relancer la filière cotonnière du pays.
Cela demandera de ne plus laisser aux seules mains de la Sodefitex, qui a été nationalisée, ne l’oublions pas, l’appui aux paysans de la zone sud-est du pays, où se cultive le coton. Revalorisée et mieux rémunérée, elle pourrait éventuellement intéresser les derniers producteurs textiles du pays, notamment Serigne Mboup qui veut relancer son usine de Kahone avec Domitexka, ou Ibrahima Macodou Fall, qui avait promis de relancer les Nsts de Thiès. Avec la disparition de la Sotiba Simpafric et d’autres producteurs textiles, on ne pourrait compter mettre en place, du jour au lendemain, une usine textile. Mais cet embryon d’industrie pourrait peut-être aider à la renaissance de la jadis dynamique industrie de confection du Sénégal dont seuls les vestiges qui restent sont les couturiers, qui sont vantés à travers l’Afrique pour leur talent et leur imagination
La Casamance, c’est bien. Mais pourquoi pas la Css ?
Il en est de même des usines de sucre de la Casamance dont nous avons parlé plus haut. Depuis sa création, dans les années 1970, la Compagnie sucrière sénégalaise s’évertue à combler les besoins en sucre des Sénégalais. Ses dirigeants, Jean-Claude Mimran, son PDG, en premier lieu, ont toujours déclaré aux Sénégalais, qu’ils n’avaient pas peur de la concurrence. Dans leur entendement, il y a assez de place pour deux ou trois autres usines de production. La Côte d’Ivoire ne possède-t-elle pas cinq usines de production de sucre ? Le Sénégal pourrait faire de même. Par contre, il ne faudrait pas que l’Etat se mette à encourager la contrebande en accordant des autorisations d’importer à des négociants dont l’apport sur la balance des paiements est proche de zéro. Souvent, ces négociants importateurs de sucre n’ont pas les mêmes charges que la Css qui, elle, produit et transforme tout son sucre sur place.
L’usine de Mimran est la première industrie du pays et l’un des plus gros employeurs de la région Nord du pays. Dans la conurbation Richard TollDagana, elle emploie 8000 personnes et en fait vivre environ le double, à travers les métiers annexes et les boutiquiers et autres fournisseurs. Si elle monte en puissance dans sa production, elle est en butte, depuis plus de 10 ans, à une indisponibilité de terres dont elle dit qu’elle l’empêche d’augmenter ses récoltes. L’idée de transposer des usines dans les régions du Sud du pays sera bénéfique si lesdites unités parviennent à casser le monopole de la production de la Css. Cette dernière ne l’a d’ailleurs jamais revendiqué. Il faudrait d’ailleurs féliciter Serigne Guèye Diop d’avoir pu trouver, en cette période, des investisseurs désireux de mettre 50 milliards de Cfa par deux fois, dans cette entreprise. C’est une initiative qui créera de l’emploi dans le pays, permettra de redynamiser une zone économique, et contribuera à freiner l’exode rural et l’émigration, illégale ou légale. Mais s’il ne s’agit que d’un rêve éveillé, comme au temps de Benoît Sambou et de son architecte, pourquoi ne pas accorder à la Css les moyens de réaliser ses promesses et ambitions ? Avec Mimran au moins, on a pu voir du concret à ce jour.
Des boutiques pour vendre des vessies à la place des lanternes
Ce serait mieux que de nous faire rêver avec des «boutiques de référence». On a le sentiment, à écouter notre ministre du Commerce, que nos dirigeants ne retiennent rien des leçons du passé, et ne regardent pas le chemin parcouru par leurs prédécesseurs. Depuis les Sonadis, le Sénégal a connu plusieurs modèles de boutiques de référence. Même le président Abdoulaye Wade, en butte à la crise alimentaire mondiale de 2008, s’y était essayé. Le ministère du Commerce en son temps, a encouragé des initiatives privées d’installation de «magasinstémoins», qui devaient vendre à des prix planchers. Cela n’est pas allé au-delà de deux années. Les agents du Commerce intérieur, qui étaient en service en ce temps, devraient s’en rappeler et instruire leur chef. Ils lui diraient pourquoi ces initiatives n’ont pas prospéré, et ce qu’il faudrait faire pour éviter les échecs annoncés.
Autrement, on peut s’attendre que Serigne Guèye Diop nous sorte encore bientôt, une autre fausse bonne idée, qui va se révéler sans effet, et entamer encore plus la crédibilité de la parole gouvernementale. C’est vrai qu’autour de la table du Conseil des ministres, M. Diop ne doit pas se sentir isolé. Il voit régulièrement un autre de ses collègues, qui a voulu nous vendre des vessies à la place des lanternes, en nous vantant des chiffres de production agricole, «jamais atteints dans ce pays». Tout le monde a pu se rendre compte à quel point il avait raison. Heureusement pour tous que l’un d’eux a pu découvrir que la faute en était à cet hivernage, qui n’est pas (leur) hivernage…
L’ASSEMBLÉE NATIONALE ENTRE EN ACTION
Le bureau de l'institution et la conférence des présidents se réunissent successivement pour ce qui pourrait aboutir à la levée de l'immunité parlementaire de Farba Ngom, soupçonné dans une affaire de blanchiment de 125 milliards FCFA
Les membres du bureau de l'Assemblée nationale et de la conférence des présidents sont convoqués en réunion, ce mardi 14 janvier, respectivement à 16 heures dans la salle de conférence de la présidence (niveau 4) et à 17 heures dans la salle Marie Joséphine Diallo du nouveau bâtiment.
Selon des sources concordantes au sein de l’Assemblée nationale, cette convocation des députés entre dans le cadre de la procédure de reddition des comptes initiée par le Pool judiciaire financier (Pjf) contre les dignitaires de l’ancien régime dont le député maire de la commune d’Agnam, Mouhamadou Ngom dit Farba Ngom.
Dans un communiqué rendu public hier, lundi 13 janvier, le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye a convoqué les membres du bureau de l'Assemblée nationale en réunion, ce mardi 14 janvier à 16 heures dans la salle de conférence de la Présidence.
Dans le document dont Sud quotidien a reçu copie, le président de l’Assemblée nationale indique que l’ordre du jour porte sur des « informations » sans donner plus de détails.
Dans un autre document, lui aussi signé par le président Malick Ndiaye, portant sur la convocation des membres de la conférence des présidents, ce même mardi 14 janvier à 17 heures dans la salle Marie Joséphine Diallo du nouveau bâtiment, l’ordre du jour annonce « un calendrier de travail pour l'examen d'une affaire en instance ». Il faut dire que la coïncidence de cette convocation des membres de ces deux instances clés, dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale avec la sortie du Procureur financier, El Hadj Alioune Abdoulaye Sylla, annonçant l’ouverture d’une information judiciaire par le Pool judiciaire financier (Pjf) sur rapports de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) n’est pas le fruit d’un hasard.
En effet, interpellées par Sud quotidien, plusieurs sources au sein de l’Assemblée nationale ont confirmé que cette convocation des députés entre dans le cadre de la reddition des comptes au niveau du Pool judiciaire financier (Pjf). Autrement dit, cette procédure viserait le déclenchement de la procédure de la levée de l’immunité parlementaire du député maire de la commune d’Agnam.
La procédure de la levée de l’immunité parlementaire serait liée à des allégations de « blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur les deniers publics, corruption, trafic d’influence, abus de biens sociaux » comme indiqué dans un communiqué de presse du procureur de la République financier, publier le 12 janvier 2025.
Pour rappel, dans cette affaire de blanchiment de capitaux portant sur un montant estimé à plus de 125 milliards F CFA, révélée par le chef du parquet financier dans un communiqué officiel, le nom du député Mouhamadou Ngom dit Farba Ngom avait circulé dans un autre document non authentifié mais largement partagé sur les réseaux sociaux. Interpellé par nos confrères du quotidien « Source A », Farba Ngom avait indiqué : « Je n'ai aucune connaissance d'une telle procédure à mon encontre » avant de préciser. « Je n'ai pas été informé de quelconque démarche juridique me concernant ».
Si l’ordre du jour indiquant « le calendrier de travail d’une affaire en cours » concerne la demande de la levée de l’immunité parlementaire de Mouhamadou Ngom dit Farba, il marque une nouvelle étape dans un contexte où la question de la lutte contre la corruption est prônée par les nouvelles autorités.
Le gouvernement s’est souvent présenté comme un fervent défenseur de la transparence et de la bonne gouvernance. Cependant, les critiques fusent sur ce que certains considèrent comme une « justice à géométrie variable », car des dossiers susceptibles d’être examinés et antérieurs à celui-ci ne l’ont pas encore été.
Le député des Agnams, connu pour son franc-parler et ses déclarations polémiques, incarne une figure controversée du landerneau politique. Ses détracteurs voient en lui un symbole des privilèges liés à la proximité avec le pouvoir déchu, tandis que ses partisans défendent son engagement auprès des populations locales et son rôle dans le rayonnement de son parti, l’Alliance pour la République (APR) avant quand il était au pouvoir. Il a été élu député lors des élections législatives anticipées de novembre 2024.
La levée de l’immunité parlementaire de cette personnalité aussi clivante pourrait ainsi revêtir une importance politique majeure, au-delà de la simple portée judiciaire. Dans le un contexte actuel cette affaire risque d’être exploitée par toutes les parties pour renforcer leurs discours. L’opposition y voit une opportunité pour pointer du doigt des « dysfonctionnements systémiques », tandis que le pouvoir pourrait chercher à démontrer son impartialité face à la justice.
Pour autant, déjà, les réactions populaires sont partagées. Si certains applaudissent cette initiative comme une preuve de la volonté des nouvelles autorités de respecter les engagements qu’elles ont pris, d’autres y voient un acte de diversion visant à détourner l’attention des véritables problèmes du pays, tels que la montée du coût de la vie, le chômage et les tensions sociales. Et l’opinion publique elle, de plus en plus exigeante en matière de transparence, attend que la lumière soit faite sur ces allégations. Reste à savoir si cette affaire marquera un tournant dans la lutte contre la corruption ou si elle se révélera être un épisode supplémentaire dans une saga politico-judiciaire où la vérité peine souvent à émerger.
UN PROTOCOLE D’ACCORD POUR BOOSTER LE CONTENU LOCAL DU PROJET GTA
En marge de la visite de travail d’Ousmane Sonko en Mauritanie, les ministres de l’Énergie des deux pays ont signé un protocole d’accord. Cet engagement vise à mettre l’accent sur l’emploi, la formation et le transfert de technologies.
Nouakchott, le 13 janvier 2025 - Dans le cadre de la visite de travail et d’amitié du Premier Ministre sénégalais, Ousmane SONKO, en Mauritanie, une réunion bilatérale s’est tenue ce matin entre les ministres de l’Énergie des deux pays. Cette rencontre stratégique a abouti à la signature d’un protocole d’accord visant à maximiser les retombées locales du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
Le Premier Ministre du Sénégal, Ousmane SONKO, en visite officielle en Mauritanie, a marqué une étape importante dans la coopération énergétique entre les deux pays. Une réunion bilatérale, présidée par Mohamed Ould Khaled, Ministre mauritanien de l’Énergie et du Pétrole, et Birame Soulèye Diop, Ministre sénégalais du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, s’est tenue au centre de formation du ministère mauritanien de l’Énergie et du Pétrole.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Mohamed Ould Khaled a salué la délégation sénégalaise et souligné l’importance historique de cette rencontre, qui intervient après le lancement officiel de la production de gaz du projet GTA le 31 décembre 2024. Il a également insisté sur la nécessité de maximiser les retombées locales grâce à un contenu local renforcé.
De son côté, le ministre Birame Soulèye Diop a exprimé sa satisfaction quant à la qualité de la coopération entre les deux pays, rappelant que les équipes techniques travaillent en parfaite harmonie pour l’intérêt commun.
Un protocole d’accord axé sur le contenu local
Un moment clé de cette réunion a été la signature d’un protocole d’accord portant sur la mise en œuvre conjointe de mécanismes de contenu local dans le cadre du projet GTA. Ce document vise à :
Créer des opportunités d’emploi et développer une main-d’œuvre locale qualifiée dans l’industrie pétrolière et gazière ;
Renforcer les capacités nationales par la formation, le transfert de technologies et la recherche ;
Accroître la compétitivité des entreprises nationales sur les marchés locaux et internationaux ;
Mettre en place un mécanisme fiable de suivi des engagements en matière de contenu local.
Présence des délégations
Du côté mauritanien, la réunion a rassemblé des hauts responsables, dont le Secrétaire Général du ministère de l’Énergie, le Directeur Général des Hydrocarbures, et des membres de la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH). Du côté sénégalais, étaient présents le Directeur des Hydrocarbures, le Directeur Général de Petrosen Holding, et d’autres acteurs clés du secteur.
Cette rencontre illustre la volonté des deux pays de consolider leurs liens historiques et de travailler ensemble pour tirer le meilleur parti de leurs ressources naturelles communes, tout en stimulant le développement économique local.
POUR PARIS, UN DIVORCE AFRICAIN AMER
"Il y a un an, au Gabon, au Sénégal, en Côte d'Ivoire ou au Tchad, le message consistait plutôt à nous demander de ne pas partir". Jean-Marie Bockel révèle comment la France a été prise à contre-pied par ses partenaires historiques
(SenePlus) - Dans un entretien accordé à Jeune Afrique ce lundi 12 janvier 2025, Jean-Marie Bockel, envoyé personnel d'Emmanuel Macron pour l'Afrique et ancien secrétaire d'État à la défense, livre une analyse approfondie des mutations radicales qui secouent les relations militaires entre la France et ses partenaires historiques africains. Son témoignage révèle les complexités d'une transition qui échappe au contrôle de Paris.
Une mission avortée par les événements
Nommé par Emmanuel Macron pour repenser la présence militaire française en Afrique, Jean-Marie Bockel a mené pendant neuf mois un travail de fond auprès de quatre pays clés : la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Sénégal et le Tchad. Mais à peine trois jours après la remise de son rapport à l'Élysée, le 25 novembre, un premier coup de théâtre survient : le Tchad dénonce unilatéralement ses accords de défense avec la France, rapidement suivi par le Sénégal.
Cette rupture brutale contraste fortement avec le climat des discussions préalables. "Il y a un an, au Gabon, au Sénégal, en Côte d'Ivoire ou au Tchad, le message consistait plutôt à nous demander de ne pas partir. Aucun de ces pays ne nous a dit souhaiter le départ des soldats français et la fermeture, du jour au lendemain, de nos bases", souligne Jean-Marie Bockel dans les colonnes de JA.
Le cas tchadien, symbole d'une rupture inattendue
Le Tchad illustre particulièrement ce paradoxe. L'envoyé spécial détaille des négociations qui semblaient constructives : "Quand je suis allé au Tchad en mars dernier, les discussions se sont bien déroulées. Les autorités tchadiennes étaient d'accord avec l'idée d'une baisse importante de la présence militaire au profit d'un partenariat, dont nous avons commencé à définir les contours lors de réunions de travail."
Plus révélateur encore, ces discussions avaient progressé jusqu'à des aspects très concrets : "Nous sommes allés loin dans les détails, jusqu'aux attentes de nos partenaires en matière d'équipements militaires", précise-t-il. Début octobre, les discussions portaient encore sur une présence minimale sur les trois bases françaises, au moins à titre transitoire.
Une méthode qui questionne
La brutalité de la rupture soulève des questions sur la méthode. "Les responsables africains ont des susceptibilités légitimes. Chacun considère, à raison, qu'il a le droit d'être correctement traité. Mais c'est aussi vrai du côté français. Et quand, dans un contexte où la discussion semble bien se dérouler, vous apprenez une demande de fin de partenariat par voie d'un communiqué de presse, la méthode est discutable", déplore Jean-Marie Bockel.
Cette situation est d'autant plus surprenante que l'annonce tchadienne est intervenue quelques heures seulement après le départ du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en visite à N'Djamena.
Vers un nouveau modèle de partenariat
Face à ces bouleversements, la France semble s'orienter vers une nouvelle approche. Jean-Marie Bockel note avec intérêt que "le président Macron a eu raison de préciser que la relation avec un certain nombre de pays anglophones se renforçait." Il souligne un avantage majeur de cette évolution : "D'une certaine manière, c'est plus simple, cela permet d'expérimenter une relation sans le soupçon d'un agenda secret ou d'une attitude néocoloniale."
Le rapport Bockel, bien que largement rendu caduc par les événements, proposait déjà une réduction significative de la présence militaire française, privilégiant la formation via "22 écoles déjà présentes dans plusieurs pays africains, ainsi que l'Académie d'Abidjan, spécialisée dans la lutte contre le terrorisme."
Un tournant historique
Cette séquence marque un tournant décisif dans l'histoire des relations franco-africaines. Après avoir quitté le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la France voit son dispositif militaire traditionnel en Afrique francophone se réduire drastiquement. Cependant, Jean-Marie Bockel refuse de parler de déclin : "Il n'y a pas de déclin militaire de la France. Il y a en revanche un retrait, et c'est normal. Il était temps que cela soit assumé pleinement."
BLANCHIMENT DE CAPITAUX : QU’EST-CE QUE C’EST ?
[Éclairage] D’emblée, il faut souligner que le blanchiment de capitaux désigne le processus consistant à réintroduire dans l’économie légale des produits d’infractions pénales (les activités de criminalité organisée, les abus de biens sociaux).
C’est l’information du week-end. Le Parquet du Pool judiciaire financier dit avoir reçu plusieurs rapports de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) concernant des activités suspectes. L’analyse d’un de ces documents a révélé des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux via des sociétés écrans, impliquant des transactions d’une valeur estimée à plus de 125 milliards de francs CFA. Le procureur El Hadji Alioune Sylla a d’ailleurs annoncé, dimanche tard dans la soirée, qu’une information judiciaire pourrait être ouverte, avec des accusations de blanchiment de capitaux et autres crimes financiers. Mais qu’est-ce que le blanchiment de capitaux exactement ?
D’emblée, il faut souligner que le blanchiment de capitaux désigne le processus consistant à réintroduire dans l’économie légale des produits d’infractions pénales (qui incluent, entre autres, les activités de criminalité organisée, les abus de biens sociaux ou encore la fraude fiscale). Ce processus suit trois étapes : d’abord, l’injection des fonds d’origine criminelle sous forme d’argent liquide dans le circuit économique et financier (« le placement ») ; puis, la conversion, le déplacement et la dispersion des fonds afin de masquer leur origine illégale (« l’empilement ») ; enfin, la réintroduction des fonds dans les activités économiques légales (« l’intégration »).
Agissements constitutifs de blanchiment de capitaux
Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays, la lutte contre ce crime financier s’inscrit dans un double objectif : d’une part, prévenir les activités criminelles en les privant de fonds ; d’autre part, assurer la solidité, l’intégrité et la stabilité du système économique et financier. Le Sénégal s’est d’ailleurs engagé, à l’instar de la communauté internationale en général et des autres membres de la sous-région en particulier, dans la lutte contre la criminalité financière en adoptant, pour la première fois, la loi uniforme n° 2004-09 du 6 février 2004 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, qui intègre dans le dispositif juridique national la directive UEMOA du 19 septembre 2002 sur le blanchiment de l’argent sale.
Cette loi, faut-il le rappeler, s’appuyait sur les standards internationaux, notamment les 40 recommandations du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux, les dispositions édictées par l’Organisation des Nations Unies relativement à la convention sur le crime organisé adoptée à Palerme le 15 décembre 2000, la convention contre le trafic illicite de substances psychotropes adoptée à Vienne le 19 décembre 2002, ainsi que la directive de Bâle de 1988 du Comité des règles et pratiques de contrôle des opérations bancaires de la Banque des Règlements Internationaux.
Mais le législateur sénégalais s’est adapté aux mutations et aux nouveaux enjeux en adoptant la loi n° 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, modifiant celle du 23 février 2018.
Conformément aux dispositions de l’article 9 de cette loi, constituent une infraction de blanchiment de capitaux la conversion ou le transfert de biens par toute personne qui sait ou aurait dû savoir que ces biens proviennent d’un crime ou délit, dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite desdits biens, ou d’aider toute personne impliquée dans cette activité à échapper aux conséquences juridiques de ses actes ; ainsi que la dissimulation ou le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, du mouvement ou de la propriété réelle de biens ou des droits y relatifs.
D’après le texte, l’acquisition, la détention ou l’utilisation de biens, dont celui qui s’y livre sait ou aurait dû savoir, au moment où il les réceptionne, que ces biens proviennent d’un crime ou d’un délit, constituent également des infractions de blanchiment de capitaux. De même, participer à l’un des actes visés ci-dessus, s’associer pour le commettre, tenter de le commettre, aider, inciter quelqu’un à le commettre ou le conseiller, ainsi que faciliter son exécution, sont des infractions de blanchiment de capitaux.
Il faut toutefois préciser que le blanchiment de capitaux est constitué même si les faits sont commis par l’auteur du blanchiment ou de la tentative de blanchiment du produit d’une infraction qu’il a lui-même commise, en l’absence de poursuite ou de condamnation préalable pour une infraction sous-jacente, ou si les activités à l’origine des biens à blanchir sont exercées sur le territoire d’un autre État membre de l’Uemoa ou celui d’un État tiers. Il est également important de noter que la connaissance ou l’intention, éléments essentiels des activités susmentionnées, peuvent être déduites de circonstances factuelles objectives.
Lourdes pleines de prison ferme et amende égale au triple de la valeur des biens
Les personnes physiques coupables d’une infraction de blanchiment de capitaux sont punies d’un emprisonnement de trois (3) à sept (7) ans et d’une amende égale au triple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment, prévoit l’article 184 de la loi. L’article ajoute, dans son dernier alinéa, que la tentative de blanchiment est punie des mêmes peines.
Sont également punis des mêmes peines prévues l’entente ou la participation à une association en vue de la commission d’un acte constitutif de blanchiment de capitaux, l’association pour commettre ledit acte, l’aide, l’incitation ou le conseil à une personne physique ou morale en vue d’exécuter ou de faciliter l’exécution d’un tel acte.
La loi sénégalaise prévoit des circonstances aggravantes. Dans ce cas, les peines prévues à l’article 184 de la présente loi sont doublées. Cela s’applique notamment lorsque l’infraction de blanchiment de capitaux est commise de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l’exercice d’une activité professionnelle ; lorsque l’auteur de l’infraction est en état de récidive (les condamnations prononcées à l’étranger sont prises en compte pour établir la récidive) ; ou encore lorsque l’infraction est commise par un groupe criminel organisé.
Saisie de la totalité des espèces retrouvées
Si le crime ou le délit dont proviennent les biens ou les sommes d’argent sur lesquels a porté l’infraction de blanchiment de capitaux est puni d’une peine privative de liberté supérieure à celle de l’emprisonnement encouru en application de l’article 184, le blanchiment est puni des peines attachées à l’infraction d’origine dont son auteur a eu connaissance, et si cette infraction est accompagnée de circonstances aggravantes, des peines attachées aux seules circonstances dont il a eu connaissance.
Au-delà des sanctions pénales, en cas de suspicion de blanchiment de capitaux, l’Administration des Douanes saisit la totalité des espèces retrouvées et en dresse procès-verbal. Les espèces saisies et une copie du procès-verbal de saisie sont envoyées directement au Trésor, à la structure nationale chargée de la gestion des avoirs criminels gelés, saisis ou confisqués, ou à l’organisme en tenant lieu. Le dossier de l’opération est transmis à la Centif dans un délai de huit (8) jours calendaires, par les soins de l’Administration des Douanes.
MACKY SALL LANCE LE «SEMO HOLDING»
Installé dans le célèbre quartier occidental Gueliz, « le quartier occidental, SEMO Holding offre des services dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des stratégies politiques.
Le secteur privé sénégalais vient de s’agrandir avec l’arrivée sur le marché national comme international d’un nouvel homme d’affaires, au carnet d’adresses bien rempli. Il s’agit de l’ancien Président Macky Sall qui a lancé depuis Marrakech au Maroc une «SEMO HOLDING». Installé dans le célèbre quartier occidental Gueliz, « le quartier occidental, SEMO Holding offre des services dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des stratégies politiques.
Il en avait fait l’annonce à la veille de son départ de la tête de ce pays, Macky Sall a jointl’acte à la parole. Conformément à l’engagement qu’il avait pris avantla fin de son mandat présidentiel, Macky Sall concrétise aujourd’hui son ambition entrepreneuriale. L’ancien président sénégalais s’est officiellement lancé dans le monde des affaires en créant une entreprise nommée SEMO HOLDING, annoncée depuis Marrakech, au Maroc où il a élu domicile à son départ de la tête du pays le 2 avril 2024. Installée dans le prestigieux quartier occidental de Guéliz, cette société propose des services dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des stratégies politiques.
Selon le magazine marocain Le Desk, SEMO HOLDING ambitionne de devenir un acteur majeur en Afrique et au-delà grâce à un vaste réseau de partenaires internationaux, soutenu par le riche carnet d’adresses de l’ancien Président. En plus de ses activités de consultance et de conseil stratégique, SEMO HOLDING aspire à devenir une plateforme hébergeant de nombreuses entreprises. Le choix du Maroc, et en particulier de Marrakech, pour établir cette société, s’explique par les nombreux avantages offerts par ce pays : une fiscalité attractive, avec une exonération d’impôts pendant cinq ans pour les entreprises nouvellement installées, suivie d’une taxation réduite par la suite. Macky Sall pourrait également contribuer à renforcer la position de Casablanca comme hub financier en Afrique. Toutefois, le Maroc, malgré ses ambitions, fait face à des défis tels que son placement sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI) en 2021, ce qui a affecté son secteur économique et financier. SEMO HOLDING pourrait jouer un rôle clé en attirant des investisseurs et en aidant à la relance du secteur. Avec son expérience politique et son expertise stratégique, Macky Sall entend faire de SEMO HOLDING une référence dans ses secteurs d’activité. Ce projet marque un tournant dans sa carrière,tout en illustrant sa volonté de continuer à jouer un rôle influent sur la scène internationale.