SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
12 avril 2025
Economie
LE RÉVEIL CITOYEN BOUSCULE LES URNES
René Lake dresse sur VOA Afrique, le bilan d'une année 2024 charnière pour la démocratie en Afrique. Selon lui, la simple tenue d'élections ne suffit plus à satisfaire une jeunesse de plus en plus exigeante
Dans une intervention approfondie sur VOA Afrique lors de l'ultime édition de l'émission Washington Forum, René Lake, analyste politique, dresse un bilan nuancé de l'année 2024 et esquisse les perspectives pour 2025, mettant en lumière les défis de la démocratie contemporaine.
"La démocratie électorale semble être une réalité sur le continent, mais elle n'est pas synonyme de démocratie effective, de démocratie citoyenne, de démocratie participative", observe Lake, soulignant une crise démocratique qui dépasse les frontières africaines. Selon lui, ce déficit de participation explique largement le mécontentement populaire et les bouleversements politiques observés à travers le monde.
La question de l'Alliance des États du Sahel (AES) et son retrait de la CEDEAO illustre les tensions régionales actuelles. Lake qualifie cette décision d'"incompréhensible", tout en reconnaissant que "les critiques des pays de l'AES vis-à-vis de la CEDEAO sont ressenties par les populations". Il place ses espoirs dans les efforts diplomatiques, notamment ceux du "professeur Abdoulaye Bathyli, diplomate chevronné et grand pan-africaniste".
Sur le plan international, l'analyste évoque la surprise de la réélection de Donald Trump aux États-Unis, survenue après la campagne éclair de Kamala Harris. "Il y a six mois, personne n'envisageait un tel scénario", note Lake, attribuant ce résultat à "la persévérance de Donald Trump, qui lui s'est préparé pendant quatre années sans répit".
Pour 2025, Lake identifie plusieurs enjeux majeurs pour l'Afrique francophone : l'avenir du franc CFA, la situation sécuritaire au Sahel, l'avenir de la CEDEAO, et les développements politiques au Sénégal et en Côte d'Ivoire. Concernant le conflit en Ukraine, il anticipe une possible résolution sous l'administration Trump, probablement "au détriment des Européens et de l'Ukraine en particulier".
L'analyste conclut sur une note d'espoir, évoquant l'émergence d'une jeunesse africaine "de plus en plus informée" et "très déterminée". "Les jeunesses veulent participer au développement et elles ont une exigence de transparence, de moralité, de décence qui est très élevée", affirme-t-il, suggérant un changement de paradigme nécessaire dans la conception même de la démocratie.
Par Henriette Niang KANDE
QUAND L’ÉTAT RAME, ÇA MOULINE DANS LE VIDE
Quand un chef d'État avoue n'avoir « aucune marge de manœuvre », on pourrait se demander s’il ne manque pas aussi de marge pour une bouffée d’air. Un cri d’alerte ou l’aveu qu’il aurait mieux fait de rester aux Impôts et Domaines ?
Le chef de l’Etat a présidé, lundi dernier, la première Conférence des Administrateurs et Managers Publics (CAMP). Dans son évaluation de l’Administration sénégalaise, il a déclaré en gros qu’après neuf mois aux commandes, le bilan fait tousser
1. D’abord, un État fauché comme les blés, avec des finances qui font grise mine et des marges de manœuvre aussi vastes qu’une boîte de sardines.
2. Ensuite, une Administration républicaine, certes, mais qui tourne encore sous Windows 95, alors qu’on parle d’intelligence artificielle et de révolution numérique à chaque coin de rue.
3. Puis, un secteur parapublic gonflé comme un ballon de baudruche, qui coûte un bras tout en doublonnant les services centraux, avec des dividendes qui se font désirer comme des vacances en première classe.
4. Enfin. Des services publics aussi simples qu’un casse-tête chinois, avec des coûts qui grimpent plus vite qu’un chat sur un rideau, et une image de l’État qui prend la poussière.
Bref, il faut un bon coup de balai pour dépoussiérer tout ça, moderniser, rapprocher l’administration des citoyens et la rendre plus efficace. C’est justement tout l’enjeu de cette Conférence des Administrateurs et Managers publics (CAMP) : causer stratégie, solutions, et surtout éviter la panne sèche.
Quand un chef d’État annonce qu’il n’y a « aucune marge de manœuvre » pour sortir son pays d’une crise, on pourrait se demander s’il ne manque pas aussi de marge pour prendre une bouffée d’air. Est-ce un cri d’alerte sincère, une manière d’éviter le stress des attentes, ou simplement l’aveu qu’il aurait peut-être mieux fait de rester aux Impôts et Domaines ? Explorons cette déclaration avec un brin d’humour.
Quand on parle de « contraintes systémiques », cela sonne un peu comme une excuse que l’on sort à l’école pour ne pas avoir fait ses devoirs. « Ce n’est pas moi, c’est la crise énergétique, la dette et le pays pillé par nos devanciers », semble-t-on entendre. Certes, les chefs d’État, surtout dans les pays en développement, jonglent souvent avec des problèmes qui semblent taillés pour un super-héros… mais sans le costume.
Reste que dire pudiquement « je ne peux rien faire » ressemble à une stratégie curieuse. S’agit-il de transparence pour préparer la population à de futurs sacrifices ? Ou simplement d’un moyen de baisser les attentes, parce qu’après tout, à quoi bon décevoir si tout le monde est déjà déprimé ?
Évidemment, une telle déclaration ouvre la voie à des critiques. Et si le véritable problème était une incompétence bien dissimulée ? Certains diront qu’un bon leader trouverait toujours une solution, même si elle implique de transformer des citrons en limonade. Mais quand on ne voit que des citrons, le casse-tête est qu’il faut choisir entre ceux qui ont des pépins et ceux qui n’en n’ont pas.
Pourtant, il faut bien admettre que tout ne peut pas être imputé à une seule personne. Quand un pays traîne un boulet depuis plusieurs décennies, le dirigeant actuel ressemble davantage à quelqu’un qui tente de réparer un avion en plein vol. Mais bon, si on a promis des réformes miracles et que l’on finit par lancer un SOS, il faut s’attendre à des critiques.
Si le chef d’État évoque une absence de marge de manœuvre, il y a peut-être une logique derrière. C’est un peu comme quand on dit à ses amis qu’on est fauché juste avant qu’ils ne demandent qu’on paye la prochaine tournée. En mettant en avant les contraintes extérieures, il déplace l’attention : ce n’est pas lui, ce sont les gens d’avant.
Mais attention, cette stratégie peut avoir un effet boomerang. Si la population sent que tout est de la faute des autres, elle pourrait finir par se demander pourquoi elle écoute encore quelqu’un qui n’a visiblement pas les commandes.
Les citoyens, eux, oscillent entre l’espoir d’une solution et une envie grandissante d’éclater de rire devant l’absurdité de certaines situations. Entendre qu’il n’y a pas de marge de manœuvre peut sembler honnête, mais cela risque aussi de ressembler à un abandon. Pourtant, l’art du leadership consiste justement à trouver un moyen de transformer une impasse en opportunité. Un peu comme ces gens qui, coincés dans un ascenseur, finissent par inventer un jeu pour passer le temps
Quand un chef d’État affirme qu’il n’y a pas de marge de manœuvre, cela peut être le reflet d’un contexte véritablement difficile, ou une manière astucieuse de réduire les attentes. Mais pour beaucoup de citoyens, cela reste une pirouette rhétorique qui pourrait bien résumer toute la situation : « On est dans le même bateau, mais moi, je ne rame pas. » Au final, la véritable question reste : qui prendra les rames et, surtout, où est-ce qu’on va ?
PAR Ibrahima Dia
PROPOSITION POUR LA FORMALISATION DES CONDUCTEURS DE MOTOS JAKARTA
EXCLUSIF SENEPLUS - Le statut d'entreprenant, pierre angulaire de cette stratégie, permettrait aux conducteurs d'accéder à la formalité sans frais initiaux tout en bénéficiant d'une reconnaissance légale de leur activité
La formalisation des conducteurs de motos taxis et livreurs, communément appelés "Jakarta", est devenue un enjeu crucial et urgent au Sénégal. Les récentes décisions étatiques exigeant une mise en conformité ont exacerbé les tensions dans un secteur qui, bien qu’informel, joue un rôle vital dans l’économie. Ce problème n’est pas nouveau. Déjà sous un précédent régime, des tentatives de régulation avaient provoqué une forte opposition malgré les efforts pour simplifier les démarches et alléger les coûts. Cette situation a permis au phénomène des motos Jakarta de prospérer de manière incontrôlée et les risques de sécurité publique deviennent plus importants.
Ces tensions soulignent l'importance de solutions inclusives et durables pour intégrer ces acteurs dans le cadre légal et économique formel et de traiter cette question structurelles en dehors de toutes considerations politiciennes partisanes. Ce défi s'inscrit dans une dynamique plus large visant à moderniser l'économie et à répondre à la problématique de l'emploi des jeunes, particulièrement marquée par une forte dépendance au secteur informel. En 2016, 97 % des unités économiques étaient informelles, contribuant à 54 % du PIB national, mais affichant une faible productivité et une couverture sociale quasi inexistant
Le succès de ce mode de transport repose sur une forte demande de mobilité rapide, des trajets courts et à bas coût et sur des besoins croissants en livraison, notamment grâce à l’essor du e-commerce. En parallèle, l’offre est alimentée par une main-d’œuvre abondante composée de jeunes sans emploi qui arrivent de plus en plans nombreux sur le marché, d’étudiants et d’autres individus cherchant à accumuler des revenus pour divers objectifs, pour un métier peu exigeant en qualification et avec presque pas de barrières d’entrée. On estime qu’entre 300 000 et 400 000 personnes travaillent dans ce secteur et ce chiffre risque de croitre d’avantage et plus rapidement que prévu.
Défis et enjeux de la formalisation des motos jakarta
Bien que tout le monde s'accorde sur l'importance de réguler l'activité, notamment par l'obtention de documents administratifs et l'immatriculation des motos, plusieurs obstacles majeurs continuent de constituer de fortes barrières si l’on se réfère aux déclarations des acteurs.
Le premier obstacle réside dans le coût élevé des procédures et les contraintes financières qu'elles imposent. Les frais administratifs sont jugés prohibitifs, d'autant plus qu'ils doivent être réglés en une seule fois, ce qui constitue un défi pour des acteurs dont les revenus, souvent modestes et instables, dépendent d'une activité quotidienne.
Ensuite, la complexité des démarches représente un frein significatif. Les étapes à suivre, souvent longues et exigeantes en termes de temps et de ressources, découragent de nombreux individus qui peinent déjà à répondre aux besoins immédiats de leur quotidien.
Enfin, l'achat informel des motos constitue un autre obstacle de taille. Beaucoup de ces véhicules, acquis sans documents officiels, rendent difficile la présentation de preuves de propriété, (avec des soupçons que certains ont fait l’objet de vols), ce qui complique davantage leur intégration dans un cadre formel.
Ces défis appellent des réponses structurelles, intelligentes et pérennes. Des solutions ponctuelles ou conjoncturelles ne suffiront pas à surmonter ces obstacles profondément enracinés. Une approche globale et adaptée est nécessaire pour favoriser une régulation effective et inclusive de ce secteur dans un climat de sérénité.
Une approche structurelle via le statut d’entreprenant
Conceptuellement, les conducteurs de motos Jakarta sont des autoentrepreneurs. Ils travaillent pour leur propre compte, génèrent leurs revenus directement à partir de leur activité et, dans la majorité des cas, possèdent leur outil de travail. Même lorsqu’ils ne sont pas propriétaires, ils ne sont pas des salariés au sens classique, mais partagent les recettes avec les propriétaires des motos. Cette situation les positionne naturellement dans la catégorie des autoentrepreneurs, tels que définis par la loi d’orientation sur les PME et le cadre OHADA.
Le statut d’Entreprenant, introduit par l’Acte Uniforme de l’OHADA et renforcé par le cadre légal national (loi d’orientation n°2020-02 sur les PME et le décret n°2022-1190 du 03 juin 2022 portant statut de l’entreprenant), constitue une opportunité pour formaliser les conducteurs de motos Jakarta. Ce statut, destiné aux entrepreneurs individuels travaillant pour leurs propres comptes, offre une procédure simple et accessible
Caractéristiques du statut d’entreprenant
Le statut d'entreprenant se distingue par sa simplicité et son accessibilité. Toute personne physique majeure peut y prétendre par une simple déclaration, sans frais, à condition de présenter une pièce d’identité et des informations de base sur son activité. Ce statut offre des plafonds de chiffre d’affaires annuels adaptés, variant entre 30 et 60 millions de FCFA selon le type d’activité exercée. Une carte d’Entreprenant est alors délivrée, valable pour une durée de trois ans et renouvelable.
Ce statut garantit également la reconnaissance formelle de l’activité, permettant à ses bénéficiaires de sortir de l’informalité. En parallèle, il ouvre l’accès à des mesures d’accompagnement, incluant des incitations spécifiques, dont la définition est encore en cours.
Cependant, ce statut implique certaines obligations. Les bénéficiaires doivent tenir une comptabilité simplifiée et se conformer aux réglementations sectorielles, notamment en matière de licences pour des activités spécifiques comme le transport. Ces exigences visent à assurer la viabilité et la conformité des activités déclarées tout en favorisant leur développement.
Propositions de mesures opérationnelles
Pour lever les blocages actuels et encourager la formalisation des conducteurs de motos, les mesures suivantes sont préconisées :
Encourager l’enregistrement des conducteurs de motos Jakarta au statut d’entreprenant :
Pour encourager les conducteurs de motos à adhérer au statut d’Entreprenant, plusieurs mesures stratégiques peuvent être mises en œuvre :
D’abord, il est essentiel de faciliter la procédure de déclaration. En collaboration avec les greffes du ministère de la Justice, des guichets uniques mobiles pourraient être déployés pour faciliter les inscriptions directement sur le terrain. Cette approche rapprocherait le service des bénéficiaires et réduirait les obstacles logistiques et administratifs.
Ensuite, une campagne de sensibilisation ciblée devrait être menée pour mettre en avant les avantages du statut notamment l’accès au crédit, la protection sociale et des opportunités d’accompagnement entrepreneurial. Ce travail de sensibilisation, réalisé en partenariat avec les associations de conducteurs de motos, permettrait de mieux informer ces derniers sur les bénéfices concrets de la formalisation.
Enfin, la mise en place d’un dispositif spécifique au sein de la Direction de l’Encadrement et de la Transformation des Entreprises Informelles, relevant du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, serait cruciale. Ce dispositif en intelligence avec le ministère en charge du transport, serait chargé de soutenir et d’encadrer les associations de conducteurs. Il pourrait également faciliter la mise en place d’équipes d’assistance dédiées, aidant les membres à accomplir les démarches nécessaires pour accéder au statut d’Entreprenant. Une telle initiative renforcerait la proximité et l’efficacité des services proposés.
Mise en place de financements adaptés
Pour soutenir les conducteurs de motos dans leur transition vers la formalisation, des actions concertées avec le ministère en charge de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) pourraient être mises en place. Une première initiative consisterait à mobiliser les institutions de microfinance (IMF) pour leur accorder des crédits dédiés, inspirés des nanocrédits de la DER-FJ. Ces financements permettraient de couvrir les frais liés à l’immatriculation, les plaques, les licences, les assurances, et autres démarches administratives nécessaires.
Pour rendre ces crédits accessibles et adaptés aux réalités économiques des bénéficiaires, des modalités de remboursement flexibles seraient proposées. Cela inclurait des échéanciers souples, avec des paiements journaliers ou hebdomadaires, étalés sur une période de 6 à 12 mois. Ces conditions tiendraient compte des habitudes de cotisation déjà pratiquées par les conducteurs dans leurs garages, facilitant ainsi une intégration progressive au processus de formalisation sans alourdir leurs charges financières immédiates. Cette approche inclusive renforcerait leur capacité à s’organiser et à évoluer dans un cadre économique plus stable, plus serein et plus structuré.
Perspectives de développement post-formalisation
La formalisation des conducteurs de motos ouvre la voie à de nouvelles opportunités de développement économique et social, tout en renforçant leur inclusion dans un cadre structuré et sécurisé. Au-delà des étapes initiales d’enregistrement et de mise en conformité, il est crucial d’explorer des mécanismes qui permettent de maximiser les bénéfices de cette transition. C’est le meilleur moyen d’avoir leur adhésion
Les perspectives préconisées visent non seulement à améliorer les conditions de travail des conducteurs, mais aussi à stimuler leur contribution à l’économie locale et à renforcer leur résilience face aux aléas sociaux et économiques.
Pour promouvoir l’inclusion financière et le développement durable des conducteurs de motos, plusieurs mesures stratégiques peuvent être mises en œuvre. D’abord, l’ouverture de comptes bancaires serait encouragée pour une gestion transparente des revenus et une tenue simplifiée de la comptabilité. Cette initiative renforcerait la capacité des conducteurs à gérer efficacement leurs finances tout en facilitant leur accès à des services financiers formels.
En parallèle, des opportunités d’accès au crédit seraient offertes pour financer des investissements essentiels. Ces crédits pourraient couvrir le renouvellement ou l’acquisition de motos, notamment en soutenant la transition vers des modèles électriques, ainsi que l’achat d’équipements divers et la consommation de base. La protection sociale serait également intégrée de manière progressive en liant le paiement des cotisations sociales aux crédits octroyés. Ce mécanisme assurerait une meilleure couverture sociale, incluant l’assurance maladie, pour les conducteurs et leurs familles. Enfin, un appui spécifique serait apporté aux conducteurs pour les aider à créer et à structurer des sociétés coopératives. Ces coopératives seraient en mesure de mettre en place des centrales d’achat pour réduire les coûts liés aux équipements, ainsi que des unités de production de plaques d’immatriculation. Cette perspective renforcerait leur pouvoir économique et leur autonomie.
Gouvernance et suivi pour une formalisation durable
Pour garantir le succès de la formalisation des conducteurs de motos, il est essentiel de mettre en place des mécanismes de gouvernance solides et inclusifs, ainsi que des outils de suivi et d’évaluation performants pour coordonner les efforts entre les différents acteurs impliqués et de mesurer l’impact économique et social des initiatives engagées.
Une première mesure clé consiste à créer un comité national chargé de la mise en œuvre sur le terrain des mesures préconisées. Ce comité, composé des ministères concernés (en charge de l’Économie Sociale et Solidaire, de la formalisation, des PME et du transport, entre autres), des associations de conducteurs, des collectivités territoriales aurait pour mission de piloter les actions stratégiques, d'assurer leur cohérence et d’évaluer leur pertinence.
Par ailleurs, il est crucial de renforcer le comité existant de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du statut de l’Entreprenant pour superviser cette initiative et l’inscrire dans sa feuille de route. En collaboration étroite avec les partenaires techniques et financiers, ce comité pourrait intégrer des indicateurs de performance spécifiques et favoriser des retours réguliers sur l’évolution du processus. Cela permettrait d’adapter les stratégies en temps réel et de garantir que les objectifs initiaux, tels que l’inclusion financière, la protection sociale et le développement entrepreneurial, soient effectivement atteints.
Transformer une crise en opportunité
La situation des conducteurs de motos Jakarta ne doit pas être perçue uniquement comme une contrainte, une crise, une menace à la paix sociale et la sécurité par les gouvernants, un risque par les travailleurs mais comme une opportunité stratégique. Ce secteur constitue une illustration concrète des mutations de l’emploi au Sénégal et des opportunités qu’offre la transition vers une économie plus inclusive et structurée.
La formalisation des conducteurs de motos Jakarta représente donc une opportunité stratégique pour transformer un secteur informel dynamique mais vulnérable en un moteur de développement économique durable. En intégrant ces travailleurs au cadre du statut d’entreprenant, le Sénégal peut non seulement améliorer la régulation du secteur du transport et la sécurité, mais aussi promouvoir l'inclusion financière, sociale, et économique d’une couche importante de la population. Cette démarche s'inscrit dans une stratégie nationale visant à moderniser l'économie informelle, renforcer la protection sociale et créer des emplois décents pour les jeunes.
Cette démarche peut également servir de modèle pour d’autres initiatives visant à intégrer les travailleurs informels dans le secteur formel, tout en promouvant un cadre favorable au développement de l’entrepreneuriat individuel.
La mise en œuvre de cette proposition ambitieuse nécessite un engagement fort des parties prenantes, une coordination efficace et une volonté de transformer les défis actuels en opportunités durable.
Ibrahima Dia est Sociologue-Environnementaliste, expert en politiques de protection sociale, de développement des PME, et de développement rural.
LA FRONDE S'ORGANISE CONTRE LE RETOUR DES VISAS
Le patronat et les opérateurs du tourisme, secteur clé du PIB, s'activent auprès des autorités contre cette initiative annoncée par Ousmane Sonko. L'échec coûteux de 2013-2015 reste gravé dans les mémoires
(SenePlus) - Une levée de boucliers s'organise contre le projet de rétablissement de la réciprocité des visas annoncé par le Premier ministre Ousmane Sonko le 27 décembre devant l'Assemblée nationale, révèle Jeune Afrique.
Les acteurs économiques, échaudés par l'expérience désastreuse de 2013-2015, se mobilisent activement pour faire avorter cette initiative. Selon le magazine panafricain, une coalition regroupant les opérateurs du tourisme et le patronat sénégalais mène actuellement un lobbying intense auprès des plus hautes autorités de l'État, ciblant aussi bien le Premier ministre que la ministre des Affaires étrangères Yassine Fall et le président Bassirou Diomaye Faye.
"Nous ne sommes pas dans le secret des dieux, et nous avons appris la mesure comme tous les Sénégalais", confie à JA un acteur économique de premier plan, qui exige des "véritables concertations" avant toute décision. Cette réaction traduit l'inquiétude d'un secteur touristique qui représente 7% du PIB national et qui garde en mémoire l'échec cuisant de la précédente tentative.
Le "mauvais souvenir" de 2013-2015 reste en effet vivace. À l'époque, rappelle le magazine, l'État avait dû verser 12 milliards de F CFA (18,29 millions d'euros) d'indemnités à la société Snedai pour abandonner le système après seulement deux ans, face à la chute drastique de la fréquentation touristique.
La résistance s'étend même au sein du parti au pouvoir, Pastef, et parmi ses alliés, selon un fonctionnaire du ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères cité par Jeune Afrique. Cette opposition interne s'explique notamment par l'impact négatif que la mesure avait eu sur la diaspora sénégalaise et les binationaux, contraints eux aussi de demander des visas pour rentrer au pays.
Le projet semble d'ailleurs loin d'être mûr. Le même fonctionnaire affirme qu'il n'est "même pas encore à l'état de projet", tandis que ni la primature ni le ministère des Affaires étrangères n'ont souhaité réagir aux sollicitations du journal.
Face à cette mobilisation, le Premier ministre tente de rassurer. "Il s'agit, tenant compte de l'expérience précédente, de bien cerner les faiblesses avant toute décision", a-t-il déclaré, évoquant notamment la possibilité d'exemptions pour préserver le tourisme et le secteur des affaires. Mais ces garanties ne semblent pas suffisantes pour apaiser les inquiétudes des acteurs économiques, déterminés à éviter une répétition de l'échec de 2013-2015.
GEL DES IMPORTATIONS D'OIGNONS À PARTIR DU 25 JANVIER
Cette mesure a été prise à l’issue de la réunion du comité de pilotage des accords de gel des importations dans le cadre de la régulation des marchés agricoles et du développement de la production locale.
Le gouvernement a annoncé le gel des importations d’oignons à partir du 25 janvier 2025 . Cette mesure a été prise à l’issue de la réunion du comité de pilotage des accords de gel des importations dans le cadre de la régulation des marchés agricoles et du développement de la production locale.
La rencontre a également été l’occasion de faire le point sur la situation de la production nationale et de dégager les perspectives pour le gel des importations d’oignons 2025. Les prévisions des premières récoltes d’oignons sont attendues sur le marché au mois de Février 2025.
Pour rappel, la lettre circulaire N° 00000621/MIC/ARM/SG/SP, du 23 septembre 2024 relatif à la levée de gel des importations d’oignons avait fixé la date limite des importations au 31 décembre 2024.
Par Mohamed GUEYE
FAIRE ÉMERGER DES CAPITAINES NATIONAUX
Le recyclage des anciens programmes sous de nouvelles appellations ne suffira pas à relancer l'économie sénégalaise. De la Sonatel aux ressources pétrolières et gazières, le pays continue de voir ses richesses contrôlées par des intérêts étrangers
Même en faisant dans le déni incantatoire, les autorités de ce pays sont obligées de se rendre compte que le coût des produits de première nécessité ne baisse pas, et que le moral de la population de manière globale n’est pas à l’enthousiasme. Il ne s’agit pour autant pas de se contenter de remarquer que les choses ne bougent pas, ou que les promesses d’avant les élections n’ont pas encore vu un début d’exécution – sauf en ce qui concerne la fameuse «reddition des comptes», clone hideuse la Crei avec ses poursuites à l’emporte-pièce qui, on s’en est rendu compte après, n’ont visé qu’une seule personne.
Ce qui intéresse les Sénégalais actuellement, et nos autorités en tête, c’est de permettre aux jeunes Sénégalais de trouver un emploi, et de pouvoir se prendre en charge. Après avoir fait le constat d que le programme «Xeyu ndaw nyi» n’a pas rempli toutes ses missions, malgré les millions qui y ont été placés, le Président Diomaye Faye a décidé de le remplacer par «L’Emploi des jeunes». Un joli coup de sabot à la promotion des langues nationales. Mais passons. Qu’est-ce qui fera marcher l’Emploi des jeunes mieux que «Xeyu Ndaw nyi» ? Même les partisans de Pastef sont pressés de le savoir.
Jusqu’à présent, comme avec le Référentiel «Vision 2050», l’opinion a le sentiment que les idées et les projets de Macky Sall sont réchauffés et servis sous une autre appellation, alors que le fond reste le même. Or, si l’on se dit que ces fameux projets n’ont pas permis de croître le nombre d’emplois dans le secteur non étatique, il faudrait peut-être changer de méthode.
Il a pu être reproché beaucoup de choses à Abdoulaye Wade dans sa gouvernance. Et à juste titre. Néanmoins, personne ne peut effacer les efforts qu’il a accomplis pour garder les bijoux de la famille, au sein de la famille. Déjà, dès son arrivée au pouvoir, et contre l’avis des partenaires techniques et financiers, il n’a pas hésité à saboter le processus de privatisation de la Senelec. Le consortium Elyo-Hydro Quebec, qui prenait déjà ses quartiers dans l’entreprise, a été contraint de faire ses bagages. Le Sénégal y a laissé quelques plumes sans doute. Mais quand on regarde où nous en sommes, surtout par rapport à certains pays africains qui se sont confiés à ces entreprises étrangères, on ne peut quelque part, que se féliciter de la clairvoyance de notre ancien Président.
Les usagers du bateau Aline Sitoé Diatta qui se rendent en Casamance, ont pu se rendre compte avec le temps, que le consortium sénégalais qui gère le navire ne s’en tire pas trop mal. Il s’en tire d’ailleurs si bien qu’il a pu, avec l’appui de l’Etat, ajouter deux navires de transport de marchandises, à celui offert par la Coopération allemande pour uniquement transporter des passagers. La valeur de l’expertise nationale a pu se faire apprécier dans le secteur de l’hôtellerie également, avec la cession de l’hôtel King Fahd Palace au groupe dirigé par Mamadou Racine Sy. Comme avec le navire reliant Dakar à la Casamance, le président Abdoulaye Wade n’avait nullement jugé bon de consulter les anciens gestionnaires de l’hôtel pour décider de reprendre le patrimoine de l’Etat et le confier à des privés nationaux. Plus de 15 ans après ces décisions hardies du chef de l’Etat de l’époque, le Sénégal n’a toujours pas eu à se plaindre de cette gestion. Ces entrepreneurs montrent qu’avec l’appui de la puissance publique, ils sont en mesure de créer des emplois, de produire de la valeur ajoutée et de contribuer à la croissance du Pib. Il y a donc lieu d’étendre leurs expériences à d’autres pans de l’économie nationale.
Tout le monde se vante de la découverte au Sénégal, du pétrole et du gaz. Des rêveurs agitent parfois l’idée saugrenue de se débarrasser des étrangers qui exploitent ces gisements qu’ils ont pu extraire des profondeurs par leur savoir-faire et par leurs moyens financiers. Il y a pourtant des secteurs connexes où l’expertise nationale peut montrer ses pleines capacités et permettre au pays de tirer d’énormes profits de ses ressources gazières et pétrolières. Ce serait assez impardonnable que les autorités politiques regardent le capital étranger accaparer les retombées du «contenu local» dans ce secteur.
C’est d’ailleurs ce que disait il y a quelques années, un dirigeant de confédération patronale sénégalaise. Ce chef d’entreprise se plaignait que l’Etat n’associe que très rarement les investisseurs nationaux dans le capital des grandes entreprises sénégalaises, ou qu’il les écarte des appels d’offres concernant des marchés publics d’envergure. Depuis les années qu’ils crient maintenant pour réclamer le «Patriotisme économique», un régime qui met son patriotisme en bandoulière ne devrait pas ignorer leurs cris. Mieux, il devrait mettre en place un cadre dans lequel devraient pouvoir s’épanouir dans tout leur potentiel, les idées d’innovations sénégalaises.
Aujourd’hui, il n’est plus normal que les Français puissent encore contrôler le fleuron des Télécoms au Sénégal, au point d’entraver sa volonté d’expansion dans d’autres pays. Si l’essentiel du corps dirigeant est essentiel, le pouvoir de décision à la Sonatel, niche toujours à Paris. Il devrait être possible, pour ceux qui prônent le «patriotisme économique», de mettre gentiment à la porte une entreprise qui a pu très largement récupérer ses billes depuis 1997 quand elle est arrivée. Depuis ces années, malgré toutes ses performances, cette société n’a pu développer des emplois dans ce pays, ni permis un développement de start-ups dans son secteur, parce qu’elle les a toujours traitées en concurrentes.
On peut aussi éviter la critique facile qui voudrait que les nationaux ne cherchent qu’à s’engouffrer dans des secteurs mis en valeur par des étrangers. Il y a des secteurs où l’Etat gaspille chaque année des milliards de francs, avec de très faibles retombées pour l’économie nationale. Celui du mobilier national en fait partie. Si l’Etat organisait le secteur, il trouverait des entrepreneurs qui pourraient équiper tous les services de l’Etat avec des produits faits au Sénégal, et qui feraient la fierté du «Consommer local», en permettant d’aider à rééquilibrer la balance commerciale du pays. Tous les pays que nous appelons développés sont passés par ces phases
Aujourd’hui, le Sénégal a les moyens de tenir la dragée haute aux étrangers dans certains domaines. Il suffit d’une ferme volonté politique pour changer les choses. Dans tous les domaines de la production, le pays pourrait trouver des chefs d’entreprise qui soient en mesure de développer le secteur. Et l’Etat ne devrait pas avoir des scrupules à appuyer des entrepreneurs de ce genre. De nombreux pays, comme le Japon, la Corée, la France et même les Etats-Unis d’Amérique, ne se sont jamais gênés pour recourir à des pratiques ce genre. Des pays émergents comme la Turquie s’y adonnent.
Et il y a des mécanismes qui permettent d’éviter que les entrepreneurs ainsi soutenus pervertissent le système en se servant des facilités offertes par l’Etat pour leur seul bénéfice exclusif. Les dirigeants du géant Samsung en Corée, ont été sanctionnés dans leur pays pour des abus de biens sociaux, entre autres. Les dirigeants coréens n’ont jamais oublié que cette entreprise a pu naître grâce à la sollicitude des pouvoirs publics. Et ils le font comprendre à qui de droit en cas de besoin.
Le Nigeria a entamé, depuis quelques années, de faire la promotion de ses «champions économiques» nationaux. Ce qui lui a permis de créer des géants de la nature de Dangote, dans l’industrie et l’agriculture, de Tony Elumelu dans la banque, entre autres. Il a suffi aux dirigeants de mettre en place un cadre qui permette à ces petits entrepreneurs de devenir de grands capitaines. Le Nigéria fonctionne à son rythme et à sa manière. Le Sénégal pourrait s’inspirer de son modèle, et l’adapter à son savoir-faire.
DIOMAYE LIVRE SA RECETTE POUR LA BONNE GOUVERNANCE
S'exprimant devant les administrateurs et managers publics réunis au CICAD de Diamniadio, le chef de l'État a annoncé le lancement prochain d'un "New Deal technologique" visant à moderniser en profondeur le service public sénégalais
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a présidé hier, lundi 20 janvier, la cérémonie d’ouverture de la Conférence des Administrateurs et Managers Publics au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio. A cette occasion, il a présenté les grandes orientations de son mandat en matière de gouvernance publique. Parmi les annonces phares, figure la création prochaine de l’Agence de centralisation de la commande publique.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé plusieurs réformes concernant la commande publique, certaines écoles de formation et les recrutements à l’École nationale d’administration. Il s’exprimait hier, lundi 20 janvier, lors de la conférence des administrateurs et managers publics. « Je demande au Premier ministre de me proposer un programme ambitieux de transformation de la fonction publique incluant la réforme des écoles de formation spécialisées, ainsi que des formations et recrutements à l’École nationale d’administration », a-t-il déclaré.
Selon lui, cela exige une parfaite connaissance de l’organisation de l’État et de ses procédures, notamment celles régissant la commande publique. Le chef de l’Etat annonce la création d’une nouvelle agence dans ce secteur. « J’ai déjà reçu du Premier ministre le projet de création d’une agence nationale de centralisation de la commande publique. Notre objectif est de rationaliser les dépenses de l’État et d’améliorer nos marges de manœuvre budgétaires, dans le cadre d’un assainissement durable et d’une gestion vertueuse de nos finances publiques’’, a-t-il expliqué.
Le président Bassirou Diomaye Faye a également demandé aux ministères de boucler l’élaboration de leur lettre de politique sectorielle. « Dans cette dynamique, sous la coordination du ministère des Finances et du Budget et la supervision du Premier ministre, je vous demande de finaliser les lettres de politique sectorielle dans chaque ministère et d’instaurer une culture de dialogue. Le Premier ministre veillera à une gestion rigoureuse de l’immobilier public, à l’amélioration du cadre de vie dans les administrations et à un usage optimal des équipements informatiques et des services numériques, qui seront validés par le ministère chargé du Numérique’’, a assuré le chef de l’État. Il souhaite la généralisation du management de la qualité dans l’ensemble des structures publiques et parapubliques. « Nous devons faire progresser la culture de la qualité et viser la certification systématique de toutes nos procédures, qu’elles soient simples ou complexes. Le temps est également venu d’accélérer la transformation numérique de nos administrations. La dématérialisation des formalités et leur accessibilité simplifiée représentent des gages de transparence et de bonne gouvernance », souligne-t-il.
Il a également annoncé la mise en place imminente d’un système d’appel à candidatures pour certains postes de responsabilité, visant à améliorer la transparence et à optimiser les recrutements dans l’administration. Par ailleurs, le chef de l’Etat relève que toutes les décisions importantes des établissements publics et parapublics, les recrutements, la budgétisation ou les partenariats, doivent être validées par l’autorité ministérielle et interministérielle concernée.
Selon lui, c’est un impératif de bonne gouvernance. « Nous devons également, faciliter la mobilité des gens et résister aux tendances corporatistes. Nous devons enfin engager un examen réfléchi de nos grilles de rémunération, améliorer la formation initiale et continue des agents et repenser nos écoles nationales de formation », a assuré Bassirou Diomaye Faye.
Le new deal technologique sera lancé le 24 février prochain
Le Chef de l’Etat a annoncé par ailleurs qu’il lancera, le 24 février prochain, le New Deal technologique, une initiative qui ‘’nous permettra de bâtir un service public moderne, agile et tourné vers l’avenir’’. ’Parallèlement, a ajouté le chef de l’État, j’encourage le gouvernement à faire de l’innovation publique un levier d’efficacité et un vecteur de communication, à l’image du récent GOV’ATON’’. Il a affirmé qu’un système d’appel à candidatures pour certains postes de responsabilités sera bientôt opérationnel. Selon lui, cette procédure d’attribution des fonctions est déjà en vigueur à la Commission nationale des droits de l’homme.
Bassirou Diomaye Faye, chef de l’État « Nous sommes dans un État contraint dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus »
Au terme de neuf mois d’exercice du pouvoir, le président de la République a tenu à rappeler, lors de cette conférence des administrateurs et managers publics tenue à Diamniadio, que les constats sont alarmants. « D’abord, un État contraint dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus, une Administration républicaine, mais manquant de cohérence et figée dans des schémas dépassés, alors même que les réalités socio-économiques évoluent rapidement, marquées notamment par la transformation numérique et l’essor de l’intelligence artificielle », regrette le chef de l’État qui indique de plus que le secteur parapublic est hypertrophié, doublonnant souvent l’administration centrale, budgétivore et dont la contribution aux dividendes de l’État reste trop faible. Toujours dans ses propos lors de la conférence, le président de la République a dit vouloir se départir des services publics complexes et coûteux qui limitent l’efficacité des politiques publiques et ternissent l’image de l’État. Dès lors, il est impératif selon lui de refonder l’administration, pour la rendre plus moderne, plus proche des citoyens et plus efficiente dans ses missions.
Gestion des entreprises publiques : Quand la rigueur doit s’imposer en règle
«Un État stratège confère des délégations à des entités publiques, mais il veille à l’exemplarité de leur gouvernance et à leur performance ». Ces propos sont du président de la République Bassirou Diomaye Faye qui s’exprimait hier, lundi 20 janvier lors de la cérémonie d’ouverture de la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP) au Cicad de Diamniadio. Bassirou Diomaye Diakhar Faye a insisté sur l'importance primordiale qu'il attache à la supervision du secteur parapublic. « Je demande au Premier ministre d’assurer l’application rigoureuse de la loi d’orientation du 19 avril 2022 relative au secteur parapublic qui vise à mieux cerner le portefeuille de l’État, à maîtriser la gestion des ressources publiques et à vérifier la pertinence des interventions du secteur parapublic. Je rappelle l’exigence pour les organes délibérants et exécutifs des entités du secteur parapublic de s’en tenir strictement à leurs prérogatives », a-t-il indiqué. Selon lui, ce rappel illustre l’ampleur des défis posés par la gouvernance du secteur parapublic, dont la performance et le contrôle exigent une vigilance de tous les instants. « J’attire l’attention sur l’importance d’une gestion rigoureuse des entreprises publiques, qui doivent être administrées selon les meilleurs standards internationaux. Elles ne sauraient constituer un fardeau pour la nation. Au contraire, leur contribution à la prospérité collective doit être évidente », déclare-til. Le président de la République a aussi demandé au Premier ministre, en coordination avec le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, de définir une liste précise d’entreprises publiques stratégiques, parmi lesquelles Senelec, Petrosen, Sar, Air Sénégal, Fonsis, La Poste ou encore le Port autonome de Dakar.
TÉLÉCOMMUNICATIONS, L’ARTP RAPPELLE À L’ORDRE LES OPÉRATEURS
L’Agence de régulation des télécommunications et des Postes dénonce le non-respect des procédures d’identification des abonnés par les opérateurs et leurs distributeurs. Malgré les exigences légales, des manquements persistent.
Dans un communiqué rendu public ce lundi, l’Agence de régulation des télécommunications et des Poste (ARTP) a affirmé avoir constaté, à travers des missions de vérification, que l’identification n’est plus respectée par les distributeurs et auprès des points de ventes des opérateurs (Orange, Expresso, Yas et Promobile), au moment de la souscription de cartes SIM par les clients.
Ce malgré les dispositions suivantes de l’article 36 de la loi n°2018-28 du 12 décembre 2018 portant Code des Communications électroniques: “les opérateurs procèdent à l’identification de tous les utilisateurs de leurs services de communications électroniques au moment de la souscription aux services qu’ils fournissent et conservent les données de nature à permettre leur identification”.
L’ARTP demande ainsi aux différents opérateurs précités et aux populations “de veiller scrupuleusement au respect, par eux-mêmes et leurs partenaires commerciaux, de la procédure d’identification des abonnés”.
Pour les personnes physiques, l’ARTP rappelle l’obligation de “la présence physique des clients lors de la souscription ou la présentation d’une procuration légalisée pour les abonnés non présents ; la limitation des cartes SIM à trois (03) par abonné et par opérateur de téléphonie mobile ; la présentation de la Carte Nationale d’Identité « CNI » ou du passeport en cours de validité pour les nationaux et les ressortissants de la CEDEAO ; la présentation du passeport pour les étrangers (autres que CEDEAO)”.
Pour ce qui est des personnes morales et autres organismes, “la présentation du registre de commerce et du NINEA pour les entreprises ; la présentation d’un contrat de droit privé pour les ambassades et autres organismes internationaux accrédités”.
LE SENEGAL FACE AU DEFI DE LA TRANSFORMATION
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques. En l’absence de ces accords, les autorités sénégalaises se doivent d’adresser, avec urgence et détermination, les défis relatifs aux infrastructures de conservation et à l’établissement d’unités de transformation dans les principaux sites de débarquement. Ces mesures, essentielles pour la valorisation des ressources maritimes, constituent également une réponse aux problématiques du sous-emploi et de l’exode et l’émigration des jeunes pêcheurs, exacerbées par une décennie de crises multiples.
Le 17 novembre 2024 a marqué la fin du protocole d’application de l’Accord de pêche, signé en 2014, entre le Sénégal et l’Union Européenne (UE). Le non-renouvellement de cet accord, arrivé à expiration, constitue la deuxième suspension de ce type, après celle observée entre 2006 et 2014, et visait à redéfinir les bases d’une collaboration initiée dans les années 1980. Entre 2019 et 2024, le troisième protocole avait permis au Sénégal de percevoir un montant de 8,5 millions d’euros (soit plus de 5,5 milliards de francs CFA), en sus des redevances versées par les armateurs européens. Par ailleurs, une enveloppe annuelle de 900.000 euros (environ 590 millions de francs CFA) avait été dédiée à des projets d’amélioration de la gestion de la pêche et de protection des stocks halieutiques.
En contrepartie, les navires européens ont capturé environ 10.000 tonnes de poisson, soit moins de 1% des prises totales réalisées dans les eaux sénégalaises. Ces captures, limitées au thon et au merlu noir, étaient effectuées au-delà des 12 milles nautiques des côtes sénégalaises, dans le souci de préserver la pêche artisanale locale.
UNE PECHE ARTISANALE EN DECLIN
La décennie 2014-2024 a été marquée par une chute significative de la pêche artisanale, conséquence d’une diminution alarmante des stocks de poissons. Cette crise a été aggravée par la pandémie mondiale de Covid-19, qui a paralysé l’accès aux marchés intérieurs. La raréfaction des ressources halieutiques a contraint de nombreux jeunes pêcheurs à opter pour l’émigration irrégulière, entraînant des pertes en vies humaines tragiques en mer et exacerbant les problématiques sociales liées au sous-emploi.
UN CHOIX SALUE PAR LES ACTEURS DE LA PECHE
La décision des autorités sénégalaises de ne pas renouveler l’Accord de pêche avec l’Union Européenne a été largement saluée par les acteurs du secteur de la pêche, qui critiquaient depuis longtemps ces accords jugés défavorables au Sénégal. Cette décision, fidèle aux engagements de campagne présidentielle du nouveau régime, marque un tournant stratégique pour le pays. Néanmoins, elle soulève désormais des enjeux cruciaux concernant la transformation des produits halieutiques.
LE DEFI DES INFRASTRUCTURES : UNE PRIORITE NATIONALE
En optant pour une souveraineté totale sur ses ressources halieutiques, le Sénégal se trouve confronté à un impératif : développer rapidement des infrastructures adaptées de conservation et de transformation des produits de la mer dans les zones stratégiques du pays.
Dans le cadre d’une vision systémique inscrite dans le référentiel Sénégal horizon 2050, le gouvernement actuel se doit de répondre avec célérité et durabilité à cette problématique à double volet. Ces efforts seront décisifs pour garantir non seulement la valorisation des ressources halieutiques nationales, mais également la création d’opportunités d’emplois pour la jeunesse, tout en consolidant l’autosuffisance alimentaire et la compétitivité du Sénégal sur les marchés internationaux.
VIDEO
PRES DE 13 MILLIARDS FCFA COLLECTES PAR LE BUREAU DE LA DOUANE DE ROSSO EN 2024
Le bureau des douanes de Rosso a collecté, en 2024, 12,78 milliards de FCfa, dépassant son objectif annuel de 11,78 milliards.
Le bureau des douanes de Rosso a collecté, en 2024, 12,78 milliards de FCfa, dépassant son objectif annuel de 11,78 milliards.
Cette performance représente une augmentation de 39 % par rapport à 2023, avec un excédent de 3,6 milliards de FCfa. Le chef du bureau, le lieutenant-colonel Abdoulaye Ndiaye, a attribué ce succès à l’efficacité de l’équipe et à la lutte contre la fraude, ainsi qu’à l’utilisation du système informatisé « Gaïndé ».
Il a également souligné l’importance de la coopération avec les commerçants et commissionnaires en douanes. En 2025, il prévoit de consolider ces résultats et espère que l’achèvement du pont de Rosso contribuera à augmenter les recettes grâce à un meilleur flux de marchandises. Il s’est entretenu avec notre correspondant, Ibrahima MBAYE