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30 novembre 2024
Economie
par Pape Samba Kane
POUR 417 FRANCS PAR SÉNÉGALAIS, S'ÉVITER UNE CRISE POLITIQUE COÛTEUSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique coûterait en argent plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable
Lundi 2 septembre, toute la journée et une partie de la soirée, les députés sénégalais, réunis en plénière, nous ont offert un spectacle, du genre dont ils ont le secret ; quoique, cette fois-ci, le script, resté granguignolesque, n'a pas connu les rebondissements tragicomiques traditionnels depuis que les dernières législatives avaient apporté un certain équilibres des forces dans la chambre. Est-ce parce les opposants d'aujourd'hui (le Benno) sont moins énervés que ceux d'hier (Yewwi, maintenant maître de l'exécutif) ? Je suspends cette question pour une autre fois, un prochain papier (leb na ko ba beneen, comme dirait l'inoubliable Thione Seck).
Cependant, le calme revenu après le show retransmis en direct par au moins quatre chaînes de télévision, quelques petits calculs, une petite comptabilité pour le dire mieux, nous ont conduit à la conclusion suivante : "Tout ça, pour ça ? ..."
On va s'expliquer après un petit détour sur ce qui a été présenté aux Sénégalais comme une affaire politique majeure, un enjeux de gouvernance décisif, le respect urgent d'une promesse électorale ; et aussi, un tournant vital pour l'avenir des députés de la présente législature. Il y a du vrai dans tout ce qui précède, mais un brin dramatisé par la classe politique, comme un appât fabriqué de toute pièce pour distraire le Sénégalais lambda ; appât sur lequel, cependant, la presse a été la première à se jeter. Tout le monde est resté le nez dans la boue de l'actualité, personne, à ma connaissance, n'a levé la tête pour prospecter ce que vraiment vont nous coûter ces institutions "budgétivore" pour la courte échéance qu'il leur reste avant de disparaître. De toute façon ! Comparativement à ce que pourrait nous coûter une crise politique entre exécutif et législatif, pendant que le premier prend à peine ses marques.
Il semble que les deux institutions coûtent aux contribuables sénégalais 15 milliards. Cette somme, il est vrai, isolée, est sidérante pour les fauchés que nous sommes généralement, nous, la majorité écrasante des Sénégalais. Surtout si on retient - si et seulement si on retenait, que "ces institutions sont inutiles".
C'est revenu dans l'argumentation de tous les intervenants favorables au projet de loi constitutionnelle portant dissolution des HCCT et CESE : avec de pareilles sommes, on construirait des hôpitaux, des abris provisoires, les hémodialysés du pays verraient leur calvaire prendre fin., etc., etc. ! Ce n'est pas tout à fait faux !
À les entendre également, si on ne les suivait pas, nous irions encore, pauvres contribuables, casquer, pendant un an, 15 milliards de francs, pendant cinq ans 75 milliards. Or, rien n'est moins vrai. Nous allons y venir, retournons aux enjeux supposés déterminants pour l'avenir politique de notre pays autour de cette affaire.
Un enjeu majeur nicherait dans l'issue de cette plénière. Si la loi n'était pas votée, le chef de l'Etat dissoudrait cette Assemblée "en rupture avec la volonté populaire" pour paraphraser le président Bassirou Diomaye Faye - au lendemain du retoquage de son projet de loi. Il tenait à remplir un engagement électoral, en engageant ce bras de fer finalement trop politiquement coûteux pour lui - il est en Chine pour une visite d'Etat, et parallèlement un sommet Chine-Afrique, quand tous ses interlocuteurs apprennent que sa première initiative de haute politique a échoué.
Laissons ça pour parler du coût de cette initiative en politique intérieure, coût en adversités agressives, en contentieux politiques évitables - et à impérativement éviter, sous quelque forme, si le souhait de tous est seulement que ce pays marche, que sa démocratie se renforce et que ce gouvernement travaille dans les meilleures conditions pour assurer la réussite de ses missions.
Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique, comme suggéré plus haut, coûterait en argent (puisque c'est ce qui semble intéresser certains) plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable, dans six mois au maximum - parce le président va dissoudre l'Assemblée nationale de toute façon, dans quelques semaines ; et cela ne devrait pas prendre six mois, entre cette décision, et l'installation d'une nouvelle législature qui lui serait favorable pour dérouler toute politique qu'il voudrait.
En chiffres, cela veut dire, considérant les 18 millions de Sénégalais - pour schématiser - comme les " contribuables" en question, que chacun d'entre nous cotiserait seulement 416,8 francs CFA pour entretenir ces institutions d'ici là.
Voici donc que ces dernières, qui sont des recommandations des Assises nationales et du CNRI, pour quinze milliards par an, auront coûté chaque année, à chaque Sénégalais (15 M ÷ 18 millions =) 833,3francs CFA. Dans six mois, elles nous coûteraient la moitié, 416 virgule machin de francs, avant de disparaître. Et " bon débarras", pour ceux qui n'en voulaient pas, et qui en ont le droit.
Chaque Sénégalais appréciera maintenant - tout cela étant clair -, sa préférence pour les deux schémas suivants :
1)- pour un coût de 417 francs par Sénégalais - attendre tranquillement que Diomaye Faye, dans quelques semaines, dissolve l’Assemblée nationale, organise des élections législatives dans les trois mois suivants, comme la loi l'y contraint, installe la nouvelle législature, qui devrait, nous l'avons dit, lui être favorable (c'est de tradition !), pour alors tenir sa promesse électorale en dégageant ces institutions.
- Soit dit en passant, je sais que ce n'est pas si simple. Il faudra bien contourner la contradiction entre la loi constitutionnelle, qui veut que l'élection se tienne dans les 90 jours suivant la dissolution, et le code électoral qui fixe 150 jours pour le bouclage du processus des parrainages, nécessaire pour une organisation, dans les règles, des législatives ; sans parler de la loi de finance rectificative, pas encore votée, ni du budget 2025 que seule une Assemblée dûment installée permet. Bref, ces messieurs du pouvoir ont vraiment d’autres chats à fouetter que de se tuer à nous faire économiser 417 francs chacun pour les six mois à venir, à ce coût ! - Justement, "attendre tranquillement" signifie, pendant ce temps, quand personne ne se sent politiquement acculé ou " humilié", "méprisé" même, ont déploré des élus de Benno lundi, discuter. Discuter avec la classe politique sénégalaise, qui ne se réduit pas à Benno (mais Benno tient l’Assemblée), douée pour au moins une chose : trouver des compromis. Cela permettra de contourner ces obstacles, sommes toutes pas plus compliqués que ceux qui se dressaient devant une bonne tenue de l'élection présidentielle du 24 mars dernier, et qui ont été contournés, par suite de discussions politiques entre la prison du Cap et quelque hôtel. Preuve, s’il en est, qu’en politique, tout peut se régler par la discussion.
2) - chacun restant sur ses positions - persister dans la confrontation politique, dont le deuxième round - cette session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour le vote d'une motion de censure contre le Premier ministre - se joue ce vendredi 6 septembre, et qui viendra s'ajouter à l'imbroglio déjà bien inextricable que nous avons entrevue. Que la motion passe ou ne passe pas, un camp se sentira humilié et se braquera sûrement pour la suite des événements.
Du coup, le nécessaire, absolument nécessaire dialogue pour, après l'inévitable dissolution de la représentation nationale, organiser des législatives apaisée, s'en trouvera sinon compromis, en tout cas compliqué.
Le risque, c'est des élections retardées, une démocratie sans parlement au moins un certain temps, des tensions politiques toujours plus ou moins dangereuses pour un régime en place, un président obligé de gouverner par décret.
Et ça, croyez-moi cher compatriote, ça nous coûterait bien plus cher que 417 francs chacun pour prix d’un sursis en faveur des deux institutions en question.
Alors, que tous ceux qui parmi nous en ont la possibilité, en respectant pour chacun le rang que les Sénégalais lui ont donné, veuillent bien pousser le président de la République et les députés de Benno, à passer ce cap pas si terrible que ça, s'il est abordé par chacun avec la volonté de convaincre et non de vaincre.
par Thierno Alassane Sall
FAUTE DE VISION, LE POUVOIR OPTE POUR LA DIVISION
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs, ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer
Les Sénégalais ont donné à Diomaye Faye, en lui conférant une majorité nette dès le premier tour, les moyens d’ouvrir une nouvelle ère démocratique. Les premières déclarations du président Diomaye Faye semblaient conformes à cette demande populaire d’un dialogue national pour refonder nos institutions, approfondir la démocratie, bâtir une économie au service de tous.
Cependant, les actes posés vont exactement dans le sens de l’exacerbation des tensions dans un pays qui s’est retrouvé, à plusieurs reprises, au bord du gouffre. Au point où l’invraisemblable est advenu dans l’escalade d’un conflit, qui, il faut bien le dire, est né du mépris assumé du Premier ministre à l’égard de la représentation nationale : une motion de censure annoncée par le groupe BBY.
Cette situation, il faut le souligner, a prospéré en raison de l’incapacité du président de la République à assumer la plus élémentaire de ses charges : suggérer à - puisque l’on ne saurait dire instruire - son Premier ministre de se conformer à la Constitution sans chercher des alibis dans l’absence de dispositions dans le Règlement intérieur de l’Assemblée, une loi de moindre portée.
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs (la presse, l’opposition), ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer dans un exode incessant.
La prochaine escalade ? La dissolution de l’Assemblée nationale, pour désorganiser les élections législatives qui s’annoncent comme les plus chaotiques de notre histoire. En effet, comment organiser en 60 jours, ou 90 jours maximum le parrainage, son contrôle, la période de contentieux et la campagne électorale, avec, de surcroît, un effet de surprise si ce n’est dans le chaos et la confiscation de la démocratie ? Quelle crise justifie une si dangereuse précipitation ? Justement, le rejet du projet de suppression du HCCT et du CESE, ainsi que la motion de censure, offrent un prétexte bien opportun.
Le président Diomaye Faye, dans le rôle qu’il s’est assigné dans le duo de bad cop - good cop, va nous jouer la petite musique des regrets, tout en poursuivant le plan que le Pastef a concocté pour asseoir, à tout prix, un pouvoir total.
Le peuple avait cru à un projet sur toutes les lèvres, avant de s’apercevoir que le nouveau régime n’avait pas de vision pour mener le pays. En attendant de prodiguer le remède miracle promis, le bon professeur Diomaye et son "Boss" appliquent la vieille solution : diviser pour mieux régner.
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SONKO DÉFIE L'OPPOSITION
Le Premier ministre confronté à une motion de censure, contre-attaque avec audace. Il laisse planer le doute sur l'avenir de l'Assemblée nationale. "D'ici le 12 'septembre', ces gens auront autre chose à faire que d'être députés", a-t-il lâché ce mercredi
Dans une déclaration ce mercredi 4 septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a rejeté l'idée d'une motion de censure agitée contre son gouvernement.
"Il n'y aura pas de motion de censure", a-t-il affirmé avec assurance, balayant ainsi la menace qui plane sur son gouvernement depuis l'annonce du député de la majorité parlementaire Abdou Mbow. Ce dernier est passé à l'acte, en déposant avec ses collègues, une motion de censure sur sur la table du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, hier.
Sonko n'a pas mâché ses mots envers ses détracteurs, les qualifiant de "politiciens complètement dépassés par les événements" et soutenus par "leur presse".
Le Premier ministre a profité de cette occasion pour esquisser sa vision de l'avenir. Il a souligné la nécessité de moderniser l'administration publique et de la mettre au service du développement national. Il a également évoqué l'importance de réformer certaines pratiques au sein de la fonction publique, suggérant que des changements significatifs sont à venir.
D'un ton provocateur, il a prédit qu'après le 12 septembre, ses opposants "auront autre chose à faire que d'être députés à l'Assemblée nationale". Cette déclaration laisse entrevoir une possible dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République Bassirou Domaye Faye dans les prochains jours, telle que prévue par la Constitution.
lettres d'amérique, Par Rama YADE
LE PARADOXE AFRICAIN
Alors que le continent abrite 30% des minerais stratégiques du monde, et donc de toutes les ressources nécessaires pour être une réponse puissante à la crise énergétique mondiale et aux impératifs de la transition verte
Il y a un paradoxe africain : alors que le continent abrite 30% des minerais stratégiques du monde, et donc de toutes les ressources nécessaires pour être une réponse puissante à la crise énergétique mondiale et aux impératifs de la transition verte, les pays africains ne parviennent toujours pas à en tirer le meilleur profit pour leurs intérêts stratégiques vitaux. Or, à condition qu’ils soient adossés à un nouveau modèle de développement, les minerais stratégiques offrent une occasion historique d’en finir avec la soi-disant malédiction des ressources naturelles en Afrique.
La fable de la malédiction des ressources naturelles
De la Norvège aux Emirats Arabes Unis, de nombreux pays offrent des exemples réussis de croissance économique et de développement grâce aux ressources naturelles. Troisième plus grand producteur de gaz au monde et onzième plus grand producteur de pétrole, la Norvège est la deuxième économie mondiale en termes de Produit intérieur brut par habitant (après le Luxembourg et devant l’Irlande et à la Suisse), selon les chiffres du Fmi d’avril 2023, soit plus de 2, 5 fois le niveau de vie de la France. Quant aux Emirats Arabes Unis, neuvième producteur mondial de pétrole et quinzième de gaz naturel, le poids de leur économie a quintuplé en vingt ans. Ce pays mise désormais sur l’économie du savoir, devenu assez riche pour s’engager dans une ère post-pétrole, plus diversifiée, voire décarbonée.
En Afrique aussi, le cas du Botswana dément les sombres anticipations appliquées systématiquement au continent. Ces dernières années, ce pays -qui figure parmi les plus importants producteurs mondiaux de diamant, mais également un des moins corrompus- a imposé une stratégie inclusive dans le secteur extractif, investissant ses revenus dans la santé et l’éducation, mais surtout dans un fonds souverain au service des besoins des générations futures. Le Botswana a aussi mis en place toute une série de mécanismes et d’institutions pour prévenir et punir les cas de corruption, prouvant ainsi que le succès dans les affaires et la lutte contre la corruption sont parfaitement compatibles.
Une demande gigantesque en minerais stratégiques
La course aux minerais stratégiques a été relancée avec la crise énergétique, plaçant l’Afrique en pole position. Ces métaux sont en effet indispensables pour les véhicules électriques, les batteries au lithium, les téléphones portables, les scanners médicaux ou encore le matériel militaire, autant de secteurs stratégiques pour la transition énergique et la sécurité nationale de nombreuses puissances. Or, cette course risque de se faire au détriment des économies africaines, déjà privées des financements promis mais non honorés par la Communauté internationale en matière de lutte contre le changement climatique. La Banque africaine de développement (Bad) a estimé à 2800 milliards de dollars les besoins financiers de l’Afrique pour couvrir ses objectifs de lutte contre le réchauffement climatique entre 2020 et 2030. Or, le continent reçoit moins de 10% des fonds dédiés à cet effet, alors qu’il n’est à l’origine que de 3% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle internationale. Voilà désormais les pays africains soumis à des logiques d’extraction prédatrice qui leur font perdre non seulement ces ressources, mais également les emplois qui vont avec.
Une stratégie d’investissement plus responsable dans les minerais stratégiques constituerait non seulement une contribution majeure au développement de l’Afrique, mais aussi une solution durable aux défis de la transition énergétique pour le monde entier.
La pression souverainiste des opinions africaines
Alors que les jeunes générations expriment un fort désir de contrôler le destin de leurs pays sur les plans politique (au point d’applaudir les putschistes sahéliens), culturel (avec la restitution des œuvres d’art historiquement spoliées), économique (avec la remise en cause du F Cfa), la maîtrise du sol africain est un élément de plus en plus central des campagnes électorales et des transitions politiques, qu’elles soient démocratiques ou autoritaires. Dans ce contexte, il n’est pas certain que les stratégies prédatrices, y compris chinoises, l’emporteront sur le long terme.
Sous la pression des opinions africaines, il ne fait aucun doute que les partenaires de l’Afrique devront se repositionner, en passant à un modèle de développement plus inclusif s’ils veulent avoir un avantage compétitif sur ce marché très concurrentiel qui oppose non seulement les puissances globales, mais également les moyennes puissances du Moyen-Orient à l’Asie du Sud-Est. Les effets de la pandémie du Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement et l’impact de la guerre en Ukraine, qui ont accéléré cette nouvelle ruée vers l’Afrique, ne sauraient être une raison suffisante pour ignorer les besoins spécifiques de l’Afrique : les Africains, eux aussi, devraient pouvoir profiter des téléphones portables dernier cri d’Apple, conduire les voitures électriques de Tesla, et bénéficier de scanners médicaux de qualité lorsqu’ils sont malades. Tous ces produits sont fabriqués à partir de minéraux stratégiques qu’ils fournissent, mais dont ils ne bénéficient pas.
Les attentes des investisseurs internationaux
Mais il leur revient également de prendre leurs responsabilités en mettant en place des cadres réglementaires transparents et efficaces, en formant des ingénieurs capables de négocier des contrats miniers, en définissant une feuille de route répondant à leurs besoins de développement et en élaborant une stratégie de transformation industrielle avec l’appui des organisations régionales et de la récente Zone de libre-échange africaine qui pourrait jouer un rôle crucial dans la création de marchés locaux plus adaptés aux investissements internationaux.
Précisément, alors que la demande mondiale en minerais stratégiques n’a jamais été aussi élevée et que les industries vertes sont plus que jamais essentielles à la lutte contre le réchauffement climatique, ces investissements demeurent largement insuffisants. Lorsqu’ils existent, très peu sont menés à bien. Les raisons de ce sous-investissement chronique tiennent à plusieurs facteurs explicités par un récent rapport d’Atlantic Council et son auteure Aubrey Hruby, notamment la mauvaise perception des risques inhérents à l’investissement en Afrique et la sous-mobilisation du secteur privé.
Enfin, aucune de ces recommandations ne saurait aboutir sans stabilité. Or, dans des zones comme la région des Grands Lacs où la République démocratique du Congo, pays aussi grand que l’Europe de l’Ouest, est déchirée par des guerres civiles et régionales depuis plus de trente ans, il ne saurait y avoir d’investissements sans paix. C’est pourquoi la pacification des Grands Lacs doit être à l’avant-garde des efforts diplomatiques et des politiques énergétiques en Afrique.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
LE MINISTRE DES FINANCES VEUT FAIRE EXÉCUTER UN ARRÊT DE LA COUR SUPRÊME…14 ANS APRÈS
Cheikh Diba a exhumé un arrêt de la Cour Suprême datant de 2010, exigeant de nouvelles élections au sein de LA Chambre de Commerce de Dakar. Cette décision, qualifiée d'« ahurissante », soulève des questions
Une exécution dudit arrêt équivaut à organiser une autre élection
Cheikh Diba, le ministre des Finances et du Budget, dépoussière un arrêt de la Cour Suprême 14 ans après qu’il ait été rendu pour demander son exécution ! Une demande « ahurissante » qui fait rigoler au niveau de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD). Juste pour faire plaisir à un ami, le sieur Birame Yaya Wane, Cheikh Diba a donc signé une correspondance en date du 30 août 2024 pour recommander « l’exécution de l’arrêt de la Cour Suprême », sur les élections de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture (CCIAD) tenues en…2010 !
En clair, 14 ans après, le ministre des Finances et du Budget ne demande rien d’autre que d’organiser à nouveau les élections de la sous-section « Etablissements financiers ». Laquelle n’est qu’une composante des élections des instances dirigeantes de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar. Seulement le ministre Cheikh Diba semble totalement ignorer les tenants de ce dossier sur lequel il aurait dû consulter le ministère du Commerce, avec qui il partage la tutelle de la CCIAD. En effet, c’est son collègue Serigne Guèye Diop qui exerce la tutelle technique des chambres consulaires, le ministère des Finances exerçant celle financière. S »’il l’avait fait, à savoir consulté le ministre du Commerce, Cheikh Diba aurait alors compris qu’il ressort des dispositions organisant les Chambres consulaires dans notre pays qu’après l’arrêt de la Cour Suprême annulant les résultats du premier tour de cinq sous-sections, une autre élection devait en principe être organisée dans les trois mois qui suivent, notamment le 20 mars 2013 au plus tard. Une telle disposition n’a jamais été appliquée dans le contentieux opposant les listes And Défarat Chambre de Commerce, dirigées par Pape Ibrahima Diagne, et celle de ‘’Dissot’’, conduite par feu Mamadou Lamine Niang.
Dans un document confidentiel, daté du 06 mai 2013 adressé au ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel, un ‘’consensus’’ avait été signé entre les responsables des deux listes, à savoir « And Déférat Chambre de Commerce » et « Disso ». D’après ledit document, le Président Lamine Niang devait terminer son mandat à la tête de la CCIAD. Le « consensus » actait aussi la non-tenue des élections et une répartition paritaire (50/50) de tous les organes de l’Institution consulaire de Dakar (Bureau, Assemblée générale et Commissions techniques). Autre particularité, il est bien mentionné dans ce protocole entre les deux listes que « sa mise en œuvre ne nécessitera pas la retouche du Décret originel organisant les Chambres de Commerce qui sont toutes d’égale dignité »
Il est donc curieux de constater que le sieur Birame Yaya Wane, qui s’exprime aujourd’hui sur ce contentieux, est aussi signataire du protocole de 2013, en atteste sa signature sur la feuille de présence parcourue par le Témoin. Qu’il s’agisse de Papa Ibrahima Diagne, de Khady Fall Tall, de Hamid…tous ont intégré les commissions de la CCIAD dirigée par le Président Abdoulaye Sow.
Ainsi, l’actuel Bureau de la CCIAD, avec comme Président Abdoulaye Sow, est issu des élections de novembre 2019. Le Président Abdoulaye Sow, qui termine le mandat de Feu Mamadou Lamine Niang, ne souffre d’aucune illégalité, puisque élu par l’Assemblée générale de la CCIAD et a été officiellement installé par le ministre du Commerce de l’époque, Mme Aminata Assome Diatta, et le gouverneur de la région de Dakar, le 10 décembre 2019. Par ailleurs, la loi de 2017 instaurant la Chambre de Commerce, d’Insdustrie et des Services, a prolongé les mandats des Assemblées générales de toutes les Chambres de commerce du Sénégal, jusqu’aux prochaines élections.
Aujourd’hui, l’institution consulaire de Dakar est résolument tournée vers d’importants projets. Sous peu, il sera question de la réception de l’édifice de la CCIAD complètement rénové par l’équipe dirigée par le président Abdoulaye Sow. On assistera aussi à la montée en puissance de l’Académie consulaire de la CCIAD sur la formation au profit des jeunes et la construction de l’immeuble Jules Ferry entre autres.
Le Cas Biram Yaya Wane :
Le sieur Biram Yaya Wane, qui se présente comme Administrateur de société, n’est pas réellement un acteur reconnu du secteur privé sénégalais. Il est difficile de trouver une traçabilité de ses activités dans le secteur privé national, si ce n’est à raconter des inepties sur le fonctionnement de l’Institution consulaire de Dakar. Pourtant il a bénéficié de beaucoup de facilités au sein de la CCIAD entre 2018 et 2019, le tout atteint un montant financier important que les responsables de la Chambre consulaire de la capitale ne veulent pas divulguer pour le moment.
LE PROJET DIRECCT, UN SUCCÈS PROBANT
Clôturé ce mardi 3 septembre à Dakar, ce programme ambitieux a transformé le paysage de la santé et de l'entrepreneuriat dans plusieurs régions du pays
Le projet DIRECCT sur la digitalisation du système de santé et la transformation digitale des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) de l’Agence de développement belge a été clôturé hier, mardi 3 septembre, à Dakar, lors de la journée « Digital Impact Day », avec des résultats probants qu’il convient de capitaliser et de promouvoir, selon les partenaires.
Les opportunités offertes par le numérique en matière de développement économique et social des populations sont inestimables. C’est dans cette perspective que le projet Digital Response Connecting Citizens (DIRECCT) de l’Union européenne, piloté par l’Agence de développement du gouvernement fédéral belge (Enabel), acteur clé du numérique pour le développement, a, en plus de son rôle de cogestionnaire, mis en œuvre deux projets dans le cadre de ce programme. Ainsi, elle a soutenu la « digitalisation du système de santé dans le Sine-Saloum » et la transformation numérique durable des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) dans cinq régions du pays, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs de la stratégie « Sénégal Numérique 2025 » et du plan Stratégie Santé Digitale 2018-2023. Les interventions d’appui à la digitalisation dudit programme ont pris fin hier, mardi 3 septembre 2024, à Dakar, lors de la journée « Digital Impact Day ». Cet événement vise à rassembler les acteurs clés du numérique pour le développement, les partenaires de mise en œuvre, ainsi que les bénéficiaires du programme pour une journée d’échanges et de partage. De ce projet DIRECCT, il ressort des résultats probants qu’il convient de « capitaliser puis s’en inspirer pour le dupliquer à grande échelle », a déclaré la Directrice de la promotion de l’économie numérique et du partenariat au ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Bitilokho Ndiaye.
Dans le domaine de la santé, l’intervention de DIRECCT dans les régions de Fatick, Kaffrine et Kaolack a, entre autres, permis la mise en place et le déploiement d’un dossier patient électronique dans huit établissements de santé. Le projet a également permis la formation aux compétences numériques et techniques de plus de 900 agents de santé, la modernisation de l’internet et de la connectivité dans dix établissements sanitaires. Il a aussi contribué à améliorer la qualité des soins, la gestion des centres de santé et la gestion de l’information sanitaire dans quinze établissements de santé. Concernant le développement de l’économie verte et l’entrepreneuriat agricole durable dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack et Thiès, le projet DIRECCT a permis de sensibiliser plus de 180 employés et dirigeants d’entreprises à l’utilisation d’outils numériques. Plus de 200 entreprises, dont 46 % dirigées par des femmes, ont pu bénéficier de formations et d’équipements numériques. La conception de l’outil d’apprentissage (DigiBox) et la production de plus de 40 ressources documentaires ou pédagogiques constituent une innovation dans ce secteur. Ainsi, le projet DIRECCT a contribué à l’amélioration numérique des micros, petites et moyennes entreprises en termes de productivité et de croissance.
Saluant le rôle exemplaire du projet DIRECCT, Mme Ndiaye a déclaré qu’il est important de « partager les leçons apprises et ainsi inspirer d’autres parties prenantes à poursuivre cet important projet, articulé autour de deux composantes : la modernisation du secteur de la santé et la digitalisation des MPME ».
La directrice pays par intérim d’Enabel, Annick Peeters, a souligné le contexte de la pandémie de Covid-19 pendant lequel ce projet a été lancé. Elle a ainsi déclaré : « Ce programme était initialement perçu comme une collaboration d’urgence. Il fallait répondre rapidement à l'heure de la Covid. Mais au final, ce programme s'est développé en tentant d'apporter des propositions à long terme, structurantes, parfois innovantes. Le programme fut court, mais je pense qu'il demeure une pièce d'un puzzle bien plus large », at-elle affirmé.
LE CRI D'ALARME DE LA CDS
La Confédération pour la Démocratie et le Socialisme dénonce les dérives du nouveau régime et s'inquiète pour l'avenir du pays. Entre promesses électorales et réalité du terrain, le fossé se creuse dangereusement, selon la plateforme politique
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme datée du 3 septembre 2024 à propos de la situation sociopolitique nationale.
"Texte liminaire de la conférence de presse du CDS
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les journalistes,
Très chers camarades,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d’abord vous saluer toutes et tous et vous remercier pour votre présence à cette première prise de parole publique de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) depuis l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Nous l’avons tous remarqué : en dépit des soubresauts et des incertitudes notés avant cette échéance cruciale, l’organisation quasi parfaite de cette élection, en l’espace de trois semaines, a démontré, encore une fois, la solidité des institutions de notre pays et la maturité du peuple sénégalais. Un peuple attaché à la paix et à la dévolution démocratique du pouvoir. C’est le lieu de féliciter tous les acteurs, notamment le Conseil constitutionnel, dont les décisions avisées et courageuses ont permis de sauvegarder la paix civile et la démocratie sénégalaise.
Mesdames et messieurs, permettez-moi de saluer particulièrement et avec chaleur les journalistes de notre pays et pas seulement parce qu’ils ont répondu - comme à leur habitude - à l’invitation de la CDS.
Je les salue pour leur contribution éminente dans l’effort de construction nationale. Je les salue pour la part essentielle qui est la leur dans la sauvegarde de notre culture démocratique. Je les salue pour leur apport de tous les jours dans l’éveil des consciences dans notre pays.
Du reste et à cet égard, la CDS réitère son ferme soutien à tous les acteurs des médias sénégalais et s’élève contre toute velléité d’instaurer, dans ce pays aux traditions ancrées, une presse aux ordres.
Comprenons-nous bien : les entreprises de presse, tout comme toutes les autres entreprises au Sénégal, doivent s’acquitter de l’intégralité de leurs charges. Il ne faut pas que les y astreindre : il faut aussi les y aider en tenant compte de leurs spécificités sans, le moins du monde, essayer de les dompter en passant par des détours qui ne trompent personne. Car, comment comprendre, entre autres actes, le refus de moratoire, le gel des créances, le gel de l'aide à la presse 2024, la résiliation des contrats publicitaires, etc. ? Si ce n’est pas une politique d’étouffement de la presse, ça y ressemble fortement.
Mesdames et Messieurs, il en est de la presse comme de bien d’autres secteurs ou segments de la vie nationale. Tous ou presque ressentent la césure entre les engagements mirifiques des nouveaux dirigeants du pays et la terne réalité de leurs pratiques. Ainsi, que ce soit dans les BTP ou au Port Autonome de Dakar, à la RTS, la TDS, la LONASE, autant dans les multiples PMI que dans les ministères, de nombreux Sénégalais sont dans l’expectative, se demandant de quoi demain sera fait, devant ce qui ressemble à une véritable politique de remise en cause des acquis sociaux, avec des ruptures abusives de contrats de travail.
L’actuel gouvernement ne laisse entrevoir aucune ligne claire quant à la politique qu’il entend mener au-delà des slogans et autres rodomontades. En effet, et contrairement à la tradition démocratique établie, le Premier ministre se soustrait jusqu’ici au devoir que lui impose l’article 55 de la Constitution : la Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Un déficit de cap ayant comme conséquence fâcheuse d’installer littéralement le Sénégal dans le court terme, aucune vision n’étant déclinée
Or, à mesure que le temps passe, il devient de plus en plus difficile pour ce gouvernement de surfer sur le legs du régime précédent, soit pour le noircir, soit pour inaugurer le BRT, distribuer du matériel agricole ou constater avec candeur, surprise et délectation, le niveau d’équipement de certains hôpitaux, entre autres nouvelles infrastructures du pays.
Autrement dit, le temps est plus que venu d’apporter des réponses claires à une jeunesse à laquelle il a été promis monts et merveilles et qui, pour l’heure, continue de végéter dans les rues et, pour une partie d’entre elle, de se précipiter par myriades dans les eaux de l’Atlantique.
Il faudra bien que le Premier Ministre se décide enfin à se départir de ses habits d’opposant peu regardant sur les méthodes et discours pour prendre à bras le corps, c’est- à- dire sérieusement, méthodiquement et lucidement, les multiples aspirations et difficultés de ses compatriotes. Autrement dit, il est plus que temps pour lui de réaliser que sa logique de vendetta a beaucoup trop coûté au Sénégal. Du reste et pour la CDS, il est impératif de faire la lumière sur les événements tragiques qui ont secoué notre pays de 2021 à 2024.
En attendant, la posture belliqueuse de l’actuel Pm, aux antipodes de la sérénité que requiert sa charge, ne peut certainement pas déboucher sur une offre éducative de qualité, des soins de santé adaptés ou des politiques de productions industrielles ou agricoles satisfaisantes. De même, il devrait comprendre que la rationalisation des charges de l’Etat ne peut se ramener à la dissolution du HCCT et du CESE. Si tant est que la volonté est de réduire le train de vie de l’Etat., il faut faire mieux et plus en commençant par exemple, pour respecter la parole donnée, par la suppression des « fonds spéciaux », trivialement appelés « fonds politiques ».
Tous ou presque constatent que cinq mois après son installation, le pouvoir, plutôt que de s’atteler à donner satisfaction aux populations, se gargarise d’incantations et de menaces contre les opposants et les autres acteurs de la vie publique. Aussi convient-il de rappeler fortement que les Sénégalais attendent du nouveau régime la préservation de la paix et la concorde nationale, du vouloir vivre collectif en lieu et place de la division ou de la stigmatisation de quelque catégorie de sénégalais que ce soit.
Disons-le sans exagération mais de façon nette et claire : ce gouvernement donne le sentiment d’être incapable, véritablement incapable de prendre en charge les problèmes des Sénégalais, entre autres le chômage des jeunes, l’insécurité, la cherté de la vie. En cela, le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est dangereux. Il l’est d’autant plus que ses géniteurs ont beaucoup promis, berçant la population sénégalaise, les plus jeunes notamment, de toutes les illusions.
Ce qui explique le vote massif de cette population. Un vote pas seulement de rejet de BBY, mais aussi d’espoir, de grand espoir, faisant que dès le premier tour, le Président Bassirou Diomaye Faye a été élu.
Or, en dépit de la volonté du nouveau Président de la République de se hisser à la hauteur de ses charges, il y a qu’il se trouve décalé de ses compatriotes, laissant penser, pour utiliser un euphémisme, qu’il règne sans gouverner.
Le Sénégal est donc en difficulté et il appartient à tous ceux qui adhèrent aux valeurs de la République d’agir. Agir pour prévenir toute régression démocratique et ceci quelles qu’en soient les dorures. Agir pour préserver les libertés, préserver ou même sanctuariser notre vivre-ensemble, ce magnifique legs que l’intelligence de notre peuple et l’esprit de responsabilité de nos prédécesseurs ont su asseoir faisant de notre pays un pays bien différent, un pays de brassage, de fraternité, de ‘’téranga’’, d’acceptation de la différence.
Dans cette voie de préservation de l’essentiel, la CDS entend jouer une partition de choix. Les partis qui composent la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme ont décidé de franchir un nouveau cap en passant de la Confédération à la Fédération. Nous progressons ainsi de l’unité d’action vers l’unité organique.
Mieux, nous allons, dans les jours à venir, porter nos habits de chauffe pour, avec toutes les parties prenantes qui en conviendraient, avancer dans la relance de la Gauche Plurielle, rassemblant les différentes sensibilités de Gauche. Et, par-delà celle-ci et tirant les enseignements de tout ce qu’ensemble nous avons réalisé dans BBY, nous allons nous déployer pour donner vie à un vaste Front Républicain sans exclusive manifestement devenu une urgence.
Ajoutons que fidèle à ses idéaux de paix, de justice et de démocratie, la CDS réitère son opposition à toute prise du pouvoir en dehors des compétitions électorales. Elle appelle les régimes militaires de la sous-région à organiser des élections libres et transparentes en vue de permettre aux peuples de se donner démocratiquement les dirigeants de leur choix. Dans ce sens, la CDS réaffirme son soutien au camarade Mouhamed Bazoum et exige sa libération sans condition.
Par ailleurs, la CDS exprime sa solidarité au peuple palestinien martyr. La CDS appelle tous les hommes épris de paix et de justice à agir pour mettre fin à cette tragédie sans nom que ce peuple endure depuis bien trop longtemps du fait de l’occupation israélienne et exige un cessez-le-feu dans l’immédiat."
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L'ARME SECRÈTE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
En 48 heures, la motion de censure peut faire basculer le destin d'un gouvernement. De Senghor à Macky, aucun président n’a été à l’abri de cette menace. Une seule fois, elle a réussi à renverser une équipe gouvernementale
Au cœur de la démocratie sénégalaise se joue parfois un ballet politique intense : la motion de censure. Tel un duel entre David et Goliath, l'Assemblée nationale peut faire vaciller le colosse gouvernemental. C'est le pouvoir fascinant de la motion de censure, arme ultime de l'opposition.
Depuis l'indépendance, ce scénario a été joué cinq fois au Sénégal. Une seule fois, en 1962, le coup de théâtre a réussi, renversant le gouvernement de Mamadou Dia sous Senghor. Depuis, tel un serpent de mer, la motion de censure ressurgit régulièrement, tenant en haleine la nation.
De Diouf à Wade, en passant par Macky, chaque président a vu son gouvernement défier. Mais l'exécutif a toujours résisté. En cas de succès, le président aurait 14 jours pour nommer un nouveau Premier ministre, sous peine de voir l'Assemblée dissoute.
PROJET GTA, KOSMOS ENERGY FAIT LE POINT SUR L’ÉVOLUTION DES TRAVAUX
La société pétrolière américaine annonce des avancées significatives dans le projet Grand Tortue Ahmeyim, avec l'achèvement du premier gaz prévu pour ce mois de septembre. Le premier gaz naturel liquéfié est attendu d'ici la fin de l'année 2024.
Côté pétrole, le Sénégal commence déjà à produire et même, à convoyer des cargaisons. Mais, pour le gaz, les choses tardent un peu plus. L’opérateur du champ Grand Tortue Ahmeyim a fait le point sur l’évolution des travaux.
«L'achèvement mécanique du premier gaz est prévu pour ce mois-ci», a annoncé en aout, Kosmos Energy. L’opérateur de Grand Tortue Ahmeyim, dans les résultats de son second trimestre de l’année, assure que «la mise en service du Fpso est en cours avec un transfert vers les opérations prévu en ce mois de septembre et le premier gaz étant attendu peu de temps après.»
Pour le reste, la compagnie indique que le premier lot de quatre puits a été complété, «avec une capacité de production attendue nettement supérieure à celle requise pour le premier gaz.»
De plus, le terminal central a été mis en opération et les travaux sous-marins progressent conformément aux attentes. Pour le navire Fpso qui est déjà sur place, l'amarrage est désormais terminé et sa mise en service est en cours et le transfert aux opérations est prévu pour ce mois.
Pour ce qui est du Flng (l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement de gaz naturel liquéfié), il est désormais amarré au Terminal central. Le premier Gaz naturel liquéfié est donc, en définitive, attendu au quatrième trimestre 2024, informe la compagnie.
LE CONTRAT SENELEC-WEST AFRICA ENERGY FAIT L’APOLOGIE DES LOBBYS ET DE L’ACCAPAREMENT DE NOS RESSOURCES PUBLIQUES
Après sa plainte au tribunal pour dénoncer et faire annuler le contrat Senelec-West Africa Energy, Amadou Ly « Akilee » informe que l’audience a été renvoyée à après-demain jeudi 5 septembre.
Propos recueillis par Anta Faye DIOP |
Publication 03/09/2024
Après sa plainte au tribunal pour dénoncer et faire annuler le contrat Senelec-West Africa Energy, Amadou Ly « Akilee » informe que l’audience a été renvoyée à après-demain jeudi 5 septembre. Ceci étant, interrogé sur le point de presse organisé par les acteurs de West Africa Energy (WAE), il répond que c’est de l’agitation et de la poudre aux yeux pour faire croire que la centrale est prête.
West Africa Energy a récemment invité la presse à assister à l’allumage de sa centrale. Cela veut-il dire que cette centrale est prête et disponible ?
Effectivement, je vois beaucoup d’agitation depuis ma conférence de presse avec de la contre-communication et de la communication pour nous dire que la centrale est prête. La vérité est qu’elle n’est pas encore prête car les initiateurs ont annoncé de leur propre bouche que le cycle combiné n’arriverait qu’en février 2025. Or, si le cycle n’est pas complet avec uniquement les turbines à gaz, cela voudrait dire que la centrale ne serait achevée que partiellement. Ce qu’ils ont fait, c’est de la poudre aux yeux pour faire croire que la centrale est prête. Comme pour dire que le jus, pour ne pas dire le vin, est tiré, il faut le boire. Eh bien non, on a le droit de ne pas le boire surtout s’il est de mauvais goût. C’est comme si les gens nous disaient sur les questions du foncier, « ils ont déjà construit laissons passer ». Non, s’il est avéré que les gens ont usé de procédés frauduleux pour obtenir des passe-droits, ou même si ce n’est pas frauduleux mais que c’est par du copinage et du fait de la proximité avec le pouvoir que des titres de propriétés ont été obtenus, il faut tout remettre à plat au figuré, et si nécessaire au propre. Ce contrat avec West Africa Energy, je le répète, en violant les dispositions du Code de l’électricité au moment de sa signature, est nul et de nullité absolue.
Ils disent également que vous agissez pour des motivations personnelles, parce que vous n’avez pas été nommé DG de la Senelec. Qu’avez-vous à répondre à ces promoteurs de WAE ?
Ils disent cela en lien avec mon entrée en politique et du fait que j’ai soutenu le Président Bassirou Diomaye Faye et sa coalition. Mais je veux rappeler que mon engagement politique est porté par autre chose de plus grand que de simples perspectives personnelles de position sociale. Nous travaillons pour le développement du Sénégal. AKILEE serait plus puissante que Senelec si on l’avait laissée travailler comme il le fallait. C’est le Président Macky Sall qui a laissé faire une bande de charognards avides de deniers publics au détriment des intérêts des Sénégalais, et voilà où est-ce qu’on nous a conduits. Mais cela ne pose pas problème parce que 1000 fois ils nous empêcheront de travailler, 1000 et une fois nous recommencerons. En réalité, toute cette agitation procède de la diversion. Etant en manque d’arguments, et reconnaissant les multiples violations qu’ils ont commises, il ne leur reste que tenter de semer la confusion dans l’esprit des Sénégalais. Mais la diversion est rejetée.
Où en est l’assignation que vous aviez faite à Senelec sur ce dossier ? Pensez-vous que cette procédure pourra prospérer ?
En effet, j’ai assigné Senelec parce qu’elle a manqué à sa mission de produire de l’énergie en quantité, en qualité et au moindre coût en signant ce contrat dont les conditions ne sont pas les meilleures qu’on pouvait avoir. Il ne faut pas que les gens se laissent abuser parla potentielle utilisation du gaz qui, effectivement, peut conduire à une baisse du coût de l’énergie. Le gaz va entrer dans le coût variable de l’énergie mais, dans les charges de capacité, on va retrouver l’impact du coût d’investissement. Si on se compare à certaines centrales de même technologie en France ou au Maroc, on voit des surcoûts de l’ordre de 105 milliards à 124 milliards FCFA sur la base des données dont nous disposons. Ceci est une conséquence directe du choix basé sur le copinage et non pas sur les intérêts des Sénégalais. Si Senelec, qui devait défendre nos intérêts, ne le fait pas, il faut qu’on le fasse. C’est pour cette raison que je les ai assignés pour dénoncer le contrat au regard de tout ce que j’ai expliqué. La première audience a eu lieu le 12 août puis a été renvoyée au 5 septembre.
Vous avez récemment organisé une conférence de presse pour dénoncer le contrat de West Africa Energy. Pouvez-vous revenir sur vos motivations ?
En effet, j’ai tenu une conférence de presse le 6 août dernier pour parler du contrat d’achat d’énergie signé entre la Senelec et la société West African Energy. La motivation principale, c’était la défense de l’intérêt supérieur des populations sénégalaises. Ce contrat souffre de plusieurs violations des lois et règlements du Sénégal qui font, au regard de ses incidences sur le coût de l’électricité mais également sur la structure du parc de production au Sénégal, qu’il ne peut et ne doit pas être laissé se poursuivre dans les conditions actuelles. Tout d’abord le contrat, signé le 11 juin 2020, est nul et de nullité absolue par le fait qu’il viole doublement le Code de l’électricité (Loi 98-29) qui était en vigueur et qui exige que si la signature d’un contrat d’achat d’énergie avec la SENELEC résulte d’un processus d’appel d’offres pour choisir le partenaire producteur indépendant, elle soit précédée de l’obtention d’une licence de production et vente d’électricité. L’appel d’offres n’a pas eu lieu. En lieu et place, le contrat avec West African Energy a été signé de gré à gré, sur la base du simple copinage. Or, sur ce point, le ministre des Finances de l’époque a été clair dès les premières discussions en adressant un courrier à SENELEC, le 29 octobre 2019, dans lequel il exigeait le lancement d’un appel d’offres. Cela n’a pas été fait. De même, les promoteurs n’ont demandé la licence exigée comme condition sine qua non pour la signature du contrat d’achat d’énergie que plus d’un an après, en 2021. La CRSE (Ndlr, Commission de régulation du secteur de l’électricité) en charge d’examiner les demandes d’autorisation de production indépendante a attribué aux promoteurs une licence postérieurement à la signature du contrat, en septembre 2021, ce qui constitue une violation grave et inacceptable. Ou alors, autant abroger tous les textes qui régissent le fonctionnement de notre pays. Il faut savoir que le même projet était déjà proposé en avril 2019 par la société sénégalaise ERS, dont SENELEC est actionnaire à hauteur de 49% et avec laquelle elle avait signé un protocole d’entente le 12 avril 2019. Ce que le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a rappelé dans son courrier à SENELEC. Mais la direction générale de Senelec a préféré violer la loi en ne procédant pas à un appel d’offres, pis laisser une société dans laquelle elle a 49% et qui peut réaliser le projet sans débours de capital en plus d’avoir une expérience de production indépendante et d’exploitation de centrale à Kahone, pour aller signer avec une nouvelle société West, Africa Energy, qui n’a aucune expérience, qui a été créée en novembre 2019 et pour laquelle il fallait sortir des capitaux pour prendre 15% des parts. Où est l’intérêt des Sénégalais dans cela, abandonner 49% pour gagner 15% avec des aventuriers ? La vérité est que les porteurs du projet ont usé de leur proximité avec le pouvoir sortant pour bénéficier de passe-droits inacceptables dans une République où tous les citoyens sont égaux en droits et d’égale dignité. Est-ce que vous imaginez une société où seuls ceux qui sont proches d’un pouvoir ont le droit d’entreprendre, en faisant main-basse sur les ressources du pays en petits groupes constitués ? Non, cela ne doit pas être, et si cela a été, il faut qu’on revienne à l’orthodoxie, à l’équité et à la droiture : Jub, Jubël, Jubbënti rek. Laisser passer ce contrat, c’est faire l’apologie des lobbys, du non droit et de l’accaparement des ressources publiques. Si on veut être dans la rupture, dans la droiture et dans la probité, nous devons montrer l’exemple. Cela a commencé dans le secteur du foncier, cela a été annoncé dans d’autres secteurs, le secteur de l’énergie qui a fait l’objet d’un braquage au cours du second mandat de Macky Sall ne saurait et ne devrait y échapper, eu égard aux enjeux. On parle ici d’un contrat qui peut rapporter 3.500 milliards FCFA si les conditions contractuelles sont remplies, pendant 25 ans pour un groupuscule de 4 ou 5 personnes.
Mais, nous avons vu les réactions des porteurs du projet à travers la presse. Ils mettent en avant le contenu local, le financement par le privé national. N’est-ce pas cela la voie du développement ?
Je suis le premier défenseur ou parmi les premiers dans la scène politique du secteur privé national. La vision et l’ambition que j’ai à ce propos sont sans équivoque et incommensurables. Cela dit, je ne saurais promouvoir l’accaparement par des lobbys établis épicuriens, chantres de la jouissance aux frais de la princesse, usant de leur proximité avec un pouvoir pour s’arroger des acquis qu’un Sénégalais entrepreneur lambda ne peut avoir. Le contenu local oui, mais il faut aussi s’intéresser au contenu du contenu local. Si ce dernier est plus un contenu personnel résultant de faits du prince, il faut le dénoncer. Dans cette affaire, le contenu local aurait voulu qu’on donne le contrat à ERS, qui est une société fondée par un Sénégalais dans laquelle Senelec possède 49% et qui a déjà une expérience probante de production et d’exploitation. En vérité, c’est de la manipulation. La méthode est connue, on manœuvre pour obtenir un contrat frauduleusement, on fait taire de diverses manières (souvent avec de l’argent, beaucoup d’argent mais des miettes finalement par rapport au hold-up qu’on s’apprête à faire) les potentiels grains de sable qui pourraient s’infiltrer dans la machine d’accaparement mise en place, on use de communication et de contre-communication pour tromper l’opinion pour laquelle on n’a aucune considération, on fait le dos rond, on abuse de nos guides religieux quand on est aculé pour in fine espérer en sortir indemne avec le butin intact. Cela doit cesser ! La voie du développement, c’est d’identifier de vrais entrepreneurs, qui ont fait leurs preuves dans les secteurs clefs et stratégiques pour le développement du pays et de leur confier les projets du pays pour qu’ils les réalisent. Par la suite, fort de l’expérience acquise ici, le chef de l’Etat se positionne en VRP pour porter le pavillon économique sénégalais hors de nos frontières. Ma vision c’est que nous devons produire 10 à 20 champions comme la Sonatel dans le pays et c’est bien possible.