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30 novembre 2024
Economie
LA DÉBÂCLE FINANCIÈRE DU PÔLE EMPLOI
Le ministre du Travail, Yancoba Diémé, a dévoilé hier à l'Assemblée nationale la disparition inexpliquée de plus de 600 millions de francs CFA des caisses de l'institution. Conséquence : des agents sont privés de salaire depuis près de cinq mois
Sans salaire depuis bientôt cinq mois, les agents du pôle emploi recevront dans les semaines à venir leurs émoluments à hauteur de 380 millions. L’annonce est du ministre du Travail Yancoba Diémé, hier à l’Assemblée nationale. Il a révélé que plus de 600 millions ont disparu des caisses du pôle emploi.
Le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, le député Moussa Diakhaté, a interpellé hier le ministre du Travail Yancoba Diémé, sur les arriérés de salaires des agents du pôle emploi. Ce dernier a rassuré que les salaires seront bientôt payés. « Le personnel du pôle emploi a été recruté sans aucune ligne dédiée au paiement. Le montant dédié à la Convention État-employeur qui est de 10 milliards, a été jusque-là utilisé pour le paiement de ces agents alors que cette somme n'était pas destinée au paiement des salaires. C'est ce qu’on pourrait qualifier en comptabilité de détournement d'objectifs. C'est la situation que nous avons trouvée. Mais ceci n’explique pas les retards de salaire. Il se trouve que durant le premier trimestre 2024, les 2 milliards qui étaient destinés au premier trimestre ont été bien décaissés. Malheureusement, à notre grande surprise, bien que cette transaction soit signalée dans la passation de service supervisée par l'Inspection générale d’État (IGE), au mois de mars, un montant de 601 millions a été décaissé dont on ne connaît jusqu'à présent la destination », révèle le ministre Yancoba Diémé.
Toutefois, les arriérés de salaires des agents du pôle emploi se stabilisent à environ 380 millions. « J’ai reçu instruction du Premier ministre de régler le problème de ces jeunes. Nous allons d’abord procéder à des audits avant de payer sans distinction de couleur, d'appartenance politique, à tous ces jeunes recrutés parce qu’après tout, ce sont des Sénégalais. Nous avons bouclé les audits, je puis vous dire qu'avant la fin de ce mois, tous les jeunes qui ont été identifiés, parce qu'il y a des fictifs, recevront leurs salaires dans les semaines à venir», promet Yancoba Diémé.
Par Hamidou ANNE
CES STAGIAIRES AU SOMMET DE L’ÉTAT
S’en prendre à la France, au Maroc, à Israël, multiplier les bourdes diplomatiques, entrer en conflit ouvert avec des multinationales étrangères, auront comme finalité l’isolement du Sénégal à l'international
Les régimes sénégalais successifs ont toujours maintenu une constance en matière de politique étrangère. A l’aube de l’indépendance déjà, notre pays, petit par la taille et le poids économique, avait acquis une certaine respectabilité sur la scène internationale. Le Sénégal a toujours été au cœur des enjeux du monde grâce à une politique étrangère sobre et ambitieuse, et à des diplomates aussi compétents que discrets. Il y a également dans ces succès quelque chose d’abstrait, qui relèverait d’un esprit sénégalais : un savant mélange de raffinement, d’ambition, de talent et de cet art exquis du compromis.
Ce n’est guère un hasard si notre petit point qui embrasse l’Atlantique a pu placer ses fils à la tête de grandes organisations internationales. Abdoul Karim Gaye, Amadou Mahtar Mbow, Lamine Diack, Jacques Diouf, entre autres, représentaient l’âme d’un petit pays, qui a décidé très tôt d’être grand par son poids dans la géopolitique mondiale.
De Léopold Senghor à Macky Sall, l’un socialiste, l’autre social-libéral, nous avons maintenu nos acquis diplomatiques ; mieux nous n’avons jamais manqué le rendez-vous des grands enjeux multilatéraux.
Le 24 mars dernier, les Sénégalais ont fait un choix sans ambiguïté certes, mais celui-ci n’est guère un chèque en blanc pour autoriser toutes les outrances et tous les outrages, qui auront comme finalité la ruine du crédit et du prestige de l’Etat. En moins d’un semestre, le vulgaire et l’ordinaire ont élu domicile au cœur de la République, avec une désinvolture dans les propos et dans les méthodes.
C’est avec une immense peine que j’ai lu la déclaration de la présidence de la République à l’issue de la visite du Premier ministre Espagnol, Pedro Sanchez. Dans le texte, il est écrit «puissance occupante» pour faire référence à Israël. Cette affirmation est inappropriée et ne reflète pas l’état de nos relations avec ce pays. Nous entretenons une coopération avec l’État hébreu, même si notre proximité avec le peuple palestinien, héritée de nos pères fondateurs, reste sans équivoque. Il est inacceptable pour la présidence de la République du Sénégal d’utiliser le terme «puissance occupante», surtout que nous reconnaissons l’Etat d’Israël depuis les années 60. A la présidence toujours, un hurluberlu, conspirationniste et islamiste assumé, tient des propos d’une gravité inouïe sur le roi du Maroc et son père, accusés respectivement d’homosexualité et de franc-maçonnerie. Je me demande encore comment a-t-on pu ne serait-ce qu’imaginer nommer cet individu au cœur de l’Etat ? Le Maroc n’est pas un pays ami, c’est un pays frère ; il s’agit d’un de nos plus proches alliés, avec lequel nous partageons une histoire vieille et profonde. Les propos orduriers de ce rustre sont choquants et ne reflètent que sa petitesse d’esprit.
Parce que ce régime à la médiocrité dans son ADN, le Premier ministre s’en mêle avec la hardiesse qu’on lui connaît, quand il s’agit d’incarner l’incompétence et le manque d’épaisseur. Il met en danger notre pays par des déclarations d’une grande irresponsabilité. Parti à la manifestation en soutien au Peuple palestinien, il vilipende des Etats alliés comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, par des propos d’une rare grossièreté. Pire, il s’attaque non pas à Israël mais aux «Juifs». Parler des «Juifs» et les accoler tout de suite à la banque » renvoie à une rhétorique antisémite abjecte. Le drame que vivent les populations de Gaza depuis le 7 octobre et dont le responsable est le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahu est inacceptable. Mais quand on est responsable public, on se prononce avec comme unique boussole le droit international. Un responsable public doit se donner comme exigence de ne jamais céder aux excès racistes, islamophobes ou antisémites.
La défense de la cause palestinienne est un marqueur de notre politique extérieure depuis toujours. Yasser Arafat a longtemps voyagé avec un passeport diplomatique sénégalais. L’ambassadeur Saïd Abassi, après 32 ans de présence sur notre sol, repose pour l’éternité au cimetière de Yoff.
Dans le même temps, nous accueillons une ambassade israélienne à Dakar. Israël est le quatrième pays au monde à avoir reconnu le Sénégal indépendant. Le Sénégal a donc à jouer un rôle de médiateur et de facilitateur pour arriver à la seule solution viable, celle de deux Etats côte-à-côte dans des frontières sûres et reconnues.
Nous avons une responsabilité devant l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza et devons poursuivre les efforts à New York, à Genève et au Caire pour obtenir un cessez-le-feu.
S’en prendre à la France, au Maroc, à Israël, multiplier les bourdes diplomatiques, entrer en conflit ouvert avec des multinationales étrangères auront comme finalité l’isolement du Sénégal sur la scène diplomatique. Un pays jadis respecté et estimé partout risque de devenir un Etat paria du fait de l’incompétence d’un homme sans relief. Dans la gestion de l’Etat, la tenue, la retenue et la responsabilité sont des valeurs capitales. Mais certains ne vivent que pour les caméras et pour le reflet de leur propre image, prouvant définitivement leur nature de personne disqualifiée à porter la voix du Sénégal. Quand l’injure et la vaine bravade s’unissent, ils ne charrient que la banalisation de la parole publique et de ses tenanciers.
Ces gens sont un boulet pour notre pays, relativement au prestige de l’Etat et à la sécurité nationale. Les meilleures blagues sont les plus courtes. Il y a un devoir et une responsabilité de renvoyer ces stagiaires à leurs chères études dès les législatives prochaines.
Un parent d’élève désespéré
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SAR
Quel sort est réservé aux candidats arrivés au bout du processus de sélection pour les postes d’Aides opérateurs/Agents pipes ? Les résultats de cette sélection ont-ils été validés par le Conseil d’Administration ?
Je viens respectueusement vous faire part de nos interrogations de parents des jeunes bacheliers de la Série S, candidats sortis premiers aux tests de recrutement aux postes d’Aides opérateurs/Agents pipes organisés, l’année dernière, par la Société africaine de Raffinage (Sar).
A la suite d’un Avis de vacance de poste publié en février 2023 par la Direction des Ressources humaines (DRH) de la Sar, ces jeunes bacheliers, d’après les informations qui nous ont été rapportées par nos enfants, étaient une soixantaine de candidats à avoir postulé en déposant le dossier requis auprès de la Direction des ressources humaines (Drh) de la Sar.
A l’issue d’un processus de sélection jugé transparent et rigoureux, les candidats sortis premiers de ces tests, dont mon fils (sauf erreur de ma part, ils sont moins de dix (10) candidats) ont été d’abord soumis, au mois de mai 2023, à des épreuves écrites (Mathématiques, Sciences physiques, Français et Anglais), puis à des épreuves sportives d’aptitude physique au Stade Iba Mar Diop de Dakar en novembre 2023 (1000 mètres sur piste, 100 mètres et montée à la corde) et enfin à un entretien avec un jury composé de hauts cadres de la Sar en décembre 2023. Juste pour vous prouver le long processus de sélection des candidatures à la fois rassurant et sérieux.
Malheureusement depuis lors, ces candidats attendent. Non seulement ils ne sont pas encore rappelés, mais n’ont reçu aucune notification de la part de la Sar. Pendant ce temps, certains candidats sélectionnés ont hypothéqué presque deux années académiques dans les universités publiques ou privées. Car ils espéraient une formation professionnelle pour pouvoir intégrer la Sar. Entretemps, en février 2024, est intervenu le changement de régime à la faveur duquel vous êtes, Monsieur le Directeur général, promu à la tête de la SAR.
Les questions légitimes et compréhensibles que se pose le parent que je suis, sont les suivantes : quel sort est réservé à ces candidats arrivés au bout du processus de sélection ? Les résultats de cette sélection ont-ils été validés par le Conseil d’Administration de la Sar ? Nos enfants peuvent-ils continuer d’espérer être recrutés par la SAR ?
Monsieur le Directeur général, s’il existe une raison objective, interne, qui fait que les résultats issus de ce processus de sélection devront être remis en cause ou même supprimés, les parents d’élèves que nous sommes n’auront rien à redire, à part s’en remettre au bon Dieu, l’omniscient.
Le cas échéant, nous ne demanderons qu’une seule chose : que les personnes qui seront recrutées à la place de ces brillants bacheliers, soient soumises aux mêmes tests et épreuves de sélection. Sinon, Monsieur le Directeur général, ce serait encore fouler aux pieds l’une des promesses électorales qui vous ont portés au pouvoir : « la sélection par appel d’offres », « les hommes qu’il faut aux places qu’il faut ».
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général, l’expression de ma considération distinguée.
Un parent d’élève désespéré
par Fatoumata Sissi Ngom
L’EXPLORATION SPATIALE MONDIALE ET SÉNÉGALAISE DOIT ÊTRE CONSCIENTE, POLITIQUE ET DURABLE
Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ? Le moment de la mort de GAINDESAT, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre
J’ai visité, au mois de juillet dernier, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) Spatial Center à Houston, États-Unis. Un moment inoubliable en famille et une expansion de conscience, sur la finitude de notre existence et la notion du Temps. Je suis sortie de cette visite habitée par une humilité nouvelle, fascinée par l’Immensité, l’insignifiance et la brièveté de la vie à notre échelle. Surtout, j’ai été subjuguée par la perfection de la création divine.
Nébuleuses, naissances et morts d’étoiles, mondes parallèles et multivers, espaces-temps, satellites, missions spatiales, relations américano-russes durant la Guerre Froide. J’y découvre les détails de programmes bien connus, mais aussi des télescopes, des navettes et sondes spatiales, connus et moins connus. Apollo, Curiosity, Hubble, Artemis, Galileo, entre autres. Mon nom de mission préféré, est devenu, bien évidemment, Psyché, lancée tout récemment, en 2023. Le génie de l’homme est vraisemblablement sans limites. Les ingénieurs, astronomes et astronautes de cette Agence responsable du programme spatial et aéronautique américain en sont, depuis près de 70 années, la preuve vivante.
Explorer notre galaxie pour en apprendre plus sur nous-mêmes et l’essence de nos corps et de nos âmes
L’exploration spatiale permet d’abord de percer les secrets de notre univers, au-delà de la science pure qui nous a enseigné la physique quantique, et instruit sur le big bang, la création des galaxies, l’énergie, etc. Mais qu’en est-il de ce qu’il y a au-delà de tout ceci ? Après ma visite à la NASA, je me suis documentée sur la formation de la matière, et me voilà, depuis, déterminée à en apprendre plus sur l’origine de la Vie et le procédé de matérialisation des âmes humaines, animales, végétales et minérales sur notre terre. J’ai appris que nous étions faits de la même matière que les étoiles (poussières d’étoiles), et cette découverte a été pour moi une évidence, comme si je l’avais toujours su. Tout fait sens. Dès lors, comment arrive-t-on à produire autant de savoirs et de connaissances sur l’espace, sans pouvoir parler de ces questions relatives à la Source de la Création ? Les savoirs ont toujours été cloisonnés et codifiés, il serait peut-être temps de les décloisonner et d’aller au-delà de la matière physique et des belles formules mathématiques.
Décoller du monde pour partir en quête de sens
Un autre questionnement fondamental m’a habitée. C’est celui qui habite les philosophes : Pourquoi ? Pourquoi l’homme se met-il, avec une si grande détermination et curiosité, en quête d’ailleurs ?
La réponse m’est venue naturellement. C’est dans la nature humaine, tout simplement. L’exploration de l’inconnu et, son corollaire qui est la colonisation sous toutes ses formes, est dans notre ADN. Il suffit juste de le faire dans le respect et la bonne conscience. Cette caractéristique peut être activée ou dormante, selon nos environnements culturels. On voit bien que les peuples qui n’ont pas choisi l’exploration d’autres continents, ou qui n’en ont pas eu la technologie, ont été tout simplement colonisés. Les pays africains en sont la preuve vivante. C’est le cas aussi pour les peuples d’Amérique latine, d’Océanie, etc. L’exploration de notre espace sert donc, aussi, l’homme en expansion. Il ne faut jamais s’arrêter d’explorer, d’apprendre, de chercher, d’aller voir ce qui se passe dans des contrées lointaines. Ainsi, nous ne devons pas rester cantonnés ou attachés à une terre, à un pays, à un continent.
L’homme, éternel chercheur de nouveau et de sens, et explorateur, veut aujourd’hui coloniser d’autres planètes, y trouver d’autres formes de vie. Il ne lui reste que cela, à l’homme contemporain, puisqu’il n’y a plus aucun peuple à coloniser sur terre en raison de l’évolution des lois humaines. Qui sait, peut-être qu’un jour on sera capable d’atteindre des exoplanètes (qui se trouvent en dehors de notre système solaire), de les coloniser. Dans le cas où on y trouverait des formes humanoïdes ou des extraterrestres, de modifier leur structure mentale (ou l’inverse, en fonction des forces en présence) comme ce fut le cas lors des différentes périodes coloniales.
Il y a une réelle économie de l’espace en place depuis que l’homme a commencé à sonder les mystères de l’univers et de l’utiliser à son profit. Cela a des implications en matière d’économie politique, et aussi en matière de gestion durable de la vie et de la mort des satellites.
Les implications en matière de politiques publiques et de coopération internationale
Les détracteurs de l’exploration spatiale soutiennent que l’argent dépensé pour ces activités hors-sol pourrait servir aux problèmes terrestres comme l’emploi, la santé, la lutte contre la pauvreté. Je ne suis pas du même avis.
Comme le souligne le Forum Spatial de l’OCDE (OECD Spatial Forum), le système spatial est essentiel pour relever les défis contemporains de notre monde. Par exemple, les observations spatiales fournissent plus de la moitié des variables climatiques nécessaires pour surveiller le changement climatique, relever les températures de surface de la mer, la couleur des océans (OCDE, 2024). Les observations spatiales permettent également de surveiller l’état de la couverture terrestre et des calottes glaciaires, et l’application de la loi, par exemple aux frontières entre les pays. Dans les pays en développement, la technologie spatiale permet de surveiller l’environnement, les forêts et la production alimentaire, et contribue aux interventions d’urgence et à la prévention des catastrophes naturelles. Elle joue également un rôle central dans la fourniture de services de communication à travers la télévision et la radio par satellite, et les transactions financières (OECD, 2024).
L’observation de l’espace permet également de protéger notre planète en détectant, par exemple, les trajectoires de comètes qui pourraient entrer en collision dans l’atmosphère terrestre.
Les pays qui ont des programmes spatiaux s’organisent pour échanger des connaissances et des bonnes pratiques en matière de sciences, de technologies, de politiques publiques pour l’économie de l’espace, et de développement durable. Cette coordination est centrale et permet un apprentissage mutuel et une coopération internationale efficace pour une économie spatiale au service de l’homme et de la terre. Le multilatéralisme et la coopération permettent aux pays d’avancer ensemble plus rapidement en matière de recherche et de politiques spatiales, que s’ils s’y étaient attelés seuls.
Un saut quantique effectué par le Sénégal
Aujourd’hui, je suis ravie de voir le Sénégal, mon pays d’origine, prendre sa place à la table des explorateurs de l’espace et des producteurs de savoirs spatiaux.
En effet, le 16 août 2024, le Sénégal a lancé son premier satellite GAINDESAT-1A. GAINDESAT est l’acronyme de Gestion Automatisée d’INformations de Données Environnementales par SATellite. GAINDE signifie aussi « lion » en Wolof, qui est l’animal emblème du Sénégal. Un évènement historique et une belle entrée dans le cercle des pays qui font de la recherche spatiale et explorent l’espace. Le Sénégal a notamment créé, en 2023, l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales, présidée par Maram Kaïre qui œuvre à la promotion de l’astronomie et du spatial au Sénégal.
GAINDESAT est un nanosatellite de forme cubique, dimensionné de 10x10x10 cm et pesant 1kg. Il a été conçu par des ingénieurs sénégalais, dans le cadre du projet spatial SENSAT. Le Professeur Gayane Faye, enseignant-chercheur et Directeur du Laboratoire de Télédétection Appliquée à l’Université Cheikh Anta Diop a coordonné ce projet qui s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre le Sénégal et le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM). Positionné en orbite basse, à environ 500 km au-dessus de la Terre, GAINDESAT est équipé d’une caméra, d’un panneau solaire, d’une batterie rechargeable, et d’un émetteur-récepteur. L’émetteur-récepteur servira à collecter principalement des données environnementales et à les envoyer au centre de contrôle et de réception à la Cité du Savoir à Diamniadio, en vue de leur traitement.
GAINDESAT a deux fonctions : cartographie grâce à la collecte d’informations, et imagerie grâce à observation de la Terra. Chaque jour, GAINDESAT passe deux fois au-dessus du Sénégal et collecte des données fiables et à coûts moindres pour la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) au ministère de l’Hydraulique. Il collecte aussi des données pour l’agriculture, la gestion des inondations, la météorologie et la surveillance de la migration irrégulière. GAINDESAT contribue ainsi à la recherche et l’innovation, et l’élaboration de politiques publiques basées sur des données concrètes et en temps réel. Il est prévu qu’un deuxième satellite sénégalais soit lancé en 2025.
La vie et la mort des satellites, et la pollution de l’espace
Le lancement de satellites a connu une croissance fulgurante ces dix dernières années. Le nombre est passé de 200 en 2013 à 2600 en 2023 (OECD, 2024). Cependant, ce déploiement exponentiel de satellites va de pair avec des conséquences négatives dans l’espace, la terre et l’atmosphère. Sont notés l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, l’acidification de l’air, le déversement de déchets toxiques, la pollution de l’eau, la pollution lumineuse. Les embouteillages de satellites, surtout ceux en basse orbite, font aussi partie des effets délétères de cette course à l’Espace. Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ?
En particulier, la pollution des débris spatiaux est une préoccupation centrale.
Les débris spatiaux résultent de la fragmentation d’objets et d’engins de l’espace, de collisions, d’explosions ou d’interceptions via les tests antisatellite. Ils peuvent aussi être des parties de lanceurs spatiaux ou des satellites abandonnés qui errent dans l’espace (Agence Spatiale Européenne, 2024). Les débris spatiaux ont des tailles différentes qui se mesurent en millimètres, centimètres, ou en mètres.
Les satellites en basse orbite, comme GAINDESAT sont d’habitude envoyés à la désintégration dans l’atmosphère terrestre — ce qui crée également des débris et perturbe l’atmosphère — ou, pire, abandonnés. Les satellites à haute orbite et géostationnaires sont envoyés dans une sorte de cimetière des satellites situé à des altitudes plus hautes. Cela fait froid le dos quand on y pense. L’homme est donc en train de polluer l’espace, comme il le fait, depuis des siècles et des siècles, pour la planète dans lequel il vit. Les usual suspects de la pollution spatiale sont les mêmes principalement : Les États-Unis, l’Europe, la Chine, la Russie, le Japon.
Les conséquences peuvent être désastreuses et altérer la perception du risque, sachant que seuls les débris de plus de 1 cm sont traçables, et qu’ils ne constituent que 4 % des débris totaux (OECD, 2024).
GAINDESAT a une durée de vie de 5 ans. Le moment de sa mort venu, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre. J’espère que le Sénégal a mis en place une stratégie de fin de vie pour GAINDESAT et je suis intéressée par savoir ce qu’il a prévu ou non en ce sens. Nous sommes tous responsables.
Dans l’Univers, nous, la Terre, ne sommes qu’un petit point, un grain de sable. À cette échelle, nous sommes donc aussi vulnérables que les petits États insulaires en développement (SIDS) sur terre. Par exemple, la moindre vibration changeante au niveau d’une galaxie pourrait anéantir notre système solaire.
L’homme devra explorer l’espace de façon durable et ne pas oublier que toute action a des conséquences. Il doit éviter la création de nouveaux problèmes dont il n’aura aucune maîtrise. Les lois de l’Univers et de la physique quantique ne sont, eux, pas modifiables, car régies par une force plus grande que nous.
Dans mille ans ou même moins, et nous ne serons plus là, peut-être que les humains feront du tourisme dans le système solaire et au delà.
En attendant, mon rêve c’est de me rendre dans la Station Spatiale Internationale. Lors de la visite à la NASA, j’ai dit à Seyda et à Ahmadou que le jour où j’en aurai la possibilité, je n’hésiterai pas à sauter à bord d’une navette spatiale.
« L’homme doit s’élever au-dessus de la Terre — aux limites de l’atmosphère et au-delà – ainsi seulement pourra-t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit ». Attribué à Socrates.
Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il appartient ainsi au chef de l'État d’engager le dialogue pour sauver les meubles
Le 8 avril 2024, à peine le nouveau régime installé, j’avais indiqué, dans une chronique intitulée «Nul n’a le droit de miser sur l’échec de Diomaye Faye», que les «risques et écueils sur la route du nouveau gouvernement sont nombreux» et que le nouveau régime allait «vivre cent premiers jours d’enfer». C’était peut-être un truisme, mais nous estimions qu’il revenait aux autorités politiques de l’Etat d’avoir l’intelligence d’instaurer le dialogue, la concertation pour passer le cap, jusqu’à la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale. Sans cela, «des tensions de divers ordres pourront naître de cette situation et leur exacerbation ne manquerait pas d’avoir des conséquences fâcheuses pour la stabilité du pays. C’est ainsi qu’il urge de s’engager à aider le nouveau régime à sortir la tête de l’eau, pour lui éviter de sombrer. L’échec de Bassirou Diomaye Faye sera fatal à tout le monde».
Je redis aujourd’hui la même chose. Seulement, il incombe, plus que jamais, au président de la République d’avoir l’initiative de l’apaisement. Il faut situer cependant les responsabilités car s’il y a une tension sur la scène politique, jusqu’à menacer le fonctionnement régulier des institutions, c’est de la faute exclusive du Premier ministre Ousmane Sonko, qui verse dans des provocations puériles. Il a insulté, menacé tout le monde. Il n’a pas respecté ses adversaires, encore moins l’institution judiciaire qu’il semble vouloir ravaler à une situation de vassale du gouvernement, ou le Parlement qu’il snobe. Son opposition a voulu jouer le jeu, il faut le dire, encore une fois, mais le Premier ministre s’est montré buté en plaçant son ego au-dessus des intérêts supérieurs de la Nation. Il a refusé de s’acquitter de son devoir de procéder à une Déclaration de politique générale (Dpg) et se soumettre au jeu politique et démocratique. Son alibi d’une imperfection du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’en n’était véritablement pas un.
En effet, dès que le président Faye a obtenu de la majorité parlementaire un dialogue et une concertation pour adapter le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, afin de satisfaire à ce caprice de son Premier ministre, des voix autorisées se sont élevées pour dire que Ousmane Sonko ne se présentera pas devant cette Assemblée nationale. Lui-même l’a dit. Le gouvernement a joué de subterfuges et de manœuvres dilatoires sur le processus de promulgation de la loi modifiant le Règlement intérieur, pendant que le Premier ministre annonce la dissolution fatale de l’Assemblée nationale pour le 12 septembre 2024. Cela ne trompait personne et couvre de ridicule l’Exécutif. Il est heureux que le Président Bassirou Diomaye Faye ait pris, une nouvelle fois, l’initiative pour trouver un arrangement avec l’Assemblée nationale. On annonce ainsi que le Premier ministre fera sa Dpg le 13 septembre 2024, devant cette Assemblée nationale qui est loin de lui être acquise. Il sera dans la même posture que Moustapha Niasse, le 20 juillet 2000. Le Premier ministre qu’il était, nommé par le Président Abdoulaye Wade, faisait face à un Hémicycle largement dominé par des députés du Parti socialiste. Du reste, il ne saurait être envisageable que cette nouvelle date, proposée par le président de la République et acceptée par l’Assemblée nationale, ne soit un leurre. On a vu Waly Diouf Bodian insinuer que le Premier ministre n’y sera pas. Si c’est le cas, la crédibilité du président de la République en prendrait un sacré coup.
Deux petits mois de plus pour sauver le Sénégal de l’ingouvernabilité
Qu’on s’entende bien, le chef de l’Etat déroule son agenda politique et institutionnel de manière discrétionnaire. Il a besoin de chercher, au plus vite, une majorité parlementaire. Il aura la latitude, à partir du 12 septembre 2024, de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Seulement, il devrait se garder de le faire dans la précipitation. Le pays a assurément besoin que certaines diligences soient satisfaites, avant de retourner en campagne électorale. Autrement, il court de graves risques d’ingouvernabilité, et pour cause. Il urge de chasser tous les nuages qui s’accumulent au-dessus des relations avec les partenaires au développement, notamment le Fonds monétaire international (Fmi). Le Sénégal a raté ses échéances du mois de juillet dernier avec le Fmi, induisant un non-décaissement de la somme de 230 milliards de francs Cfa. Un autre décaissement en faveur du Sénégal, de 169 milliards, est prévu pour le mois de décembre 2024. Ces sommes sont indispensables pour le budget de l’Etat. Le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, a fait un déplacement éclair à Washington, sans réussir à débloquer la situation. Au-delà des explications exigées par le Fmi sur les conditions de l’organisation, au début du mois de juin 2024, d’une opération d’Eurobonds, le Sénégal se trouve dans l’impossibilité de satisfaire à certains prérequis comme l’adoption d’une Loi de finances rectificative (Lfr) pour ajuster le budget de l’Etat. Dans le calendrier convenu avec le Fmi, la Lfr devait être examinée en juillet 2024. Le manque de sincérité du budget en cours d’exécution est un secret de polichinelle. Les petites querelles entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale ont beaucoup pesé sur cette carence du gouvernement. De toute façon, le gouvernement n’a même pas encore adopté en Conseil des ministres un projet de Loi de finances rectificative. C’est dire que si l’Assemblée nationale se trouve dissoute, avant d’avoir fini de voter une Lfr, cette question, pomme de discorde majeure avec nos partenaires, ne sera pas réglée d’ici la fin de l’exercice budgétaire au 31 décembre 2024. En conséquence, la gestion budgétaire souffrira de lacunes, d’anachronismes et de carences qui vont rattraper l’exercice 2025.
Mais la situation la plus grave qui guette le Sénégal est le risque que le budget pour 2025 ne soit pas adopté dans les délais, c’est-à-dire avant le 31 décembre 2024. Ce serait une situation inédite. Le Sénégal n’a jamais connu un tel cas de figure et fait appréhender les conséquences néfastes pour la viabilité économique et financière du pays. Le principe budgétaire est de consommer à chaque mois le 12ème des crédits votés du budget précédent. En d’autres termes, le régime Diomaye-Sonko se coltinera encore le budget laissé par le régime de Macky Sall et qui avait été voté, faut-il le rappeler, en décembre 2023. Ce sera du surplace, aucun changement d’orientation des politiques publiques préconisé par le nouveau régime ne sera donc opérationnel. De surcroît, tous les projets en cours de réalisation seront arrêtés net. Il semble alors irresponsable qu’avec désinvolture, des responsables politiques claironnent qu’il n’y aurait pas péril en la demeure, si un nouveau budget n’est pas voté dans les délais. Cela traduit une ignorance sidérante des modes de fonctionnement de l’Etat. Une telle situation participerait à détériorer davantage les relations avec les partenaires techniques et financiers. Le Sénégal ne peut s’offrir le luxe de n’en faire qu’à sa tête. Il est d’ailleurs à se demander si réellement le gouvernement est prêt à déposer un nouveau projet de budget. Le nouveau budget devait, depuis le mois d’août dernier, faire l’objet d’arbitrages techniques et politiques, et le projet devait être soumis et adopté en Conseil des ministres pour être sur le bureau de l’Assemblée nationale le 15 septembre, pour la session dite budgétaire qui s’ouvre le 1er octobre. D’après ce que l’on sait, rien de tout cela ne sera fait !
Le président Diomaye Faye doit reprendre l’initiative
Des crises politiques surviennent dans tous les pays démocratiques. Aux Etats-Unis par exemple, il arrive des querelles qui empêchent l’adoption, dans les délais, du budget fédéral, provoquant un «shutdown», c’est-à-dire l’arrêt des activités fédérales non essentielles. Mais à chaque fois, le dialogue est engagé pour trouver des compromis et passer le mauvais cap dans un délai très court. Le «shutdown», jamais encore connu en France, est aujourd’hui le cas redouté et cela mobilise les énergies pour l’éviter, d’où les difficiles tractations pour la formation du gouvernement de Michel Barnier. La préoccupation majeure, pour ne pas dire le casse-tête du Président Macron, est de faire adopter un budget pour l’année 2025. En Allemagne, le Chancelier Olaf Scholz a été obligé de négocier un compromis, épilogue d’un long conflit parlementaire, pour sauver le budget 2025 car la perspective d’un blocage budgétaire porterait un coup «à la stabilité de l’Allemagne». Il ne viendrait à l’esprit d’aucun homme politique responsable de se mettre devant les populations pour leur dire, les doigts dans le nez, que «ce n’est pas grave s’il n’y a pas de budget ; on va se débrouiller jusqu’à ce qu’on puisse installer une nouvelle Assemblée nationale». Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il est clair que les partenaires étrangers, qui financent pour plus de 46% le budget national et que le nouveau gouvernement a déjà bien du mal à faire suivre, rechigneront à financer un budget qui n’aura pas l’onction de la représentation nationale. Il ne faut pas rêver, on ne peut pas se passer, dans notre ordonnancement institutionnel, du rôle et des missions de l’Assemblée nationale. Quelle que puisse être, du reste, sa piètre qualité !
L’outil du dialogue et de la discussion, mais dans le respect, avait permis à Moustapha Niasse et Abdoulaye Wade de faire adopter deux Lfr au courant de l’année 2000 et mieux, un budget pour l’année 2001 leur avait été voté «sans débats». Il appartient ainsi au président Faye d’engager le dialogue pour sauver les meubles Sénégal. La seule concession sera sans doute de laisser l’Assemblée nationale encore en place pour deux petits mois. La majorité parlementaire se montre jusqu’ici conciliante en concédant au président Faye de procéder à la modification du règlement intérieur et de changer la date du 11 septembre 2024 initialement retenue par sa «Conférence des présidents» pour adopter la date proposée par le président de la République. Au demeurant, cette majorité semble parfaitement comprendre que la dissolution de l’institution s’avère inévitable. Un «gentlemen’s agreement» doit être possible. Le nouveau régime a fort besoin de régler ces questions latentes pour pouvoir dérouler sa politique sans encombre pour les années à venir. Même l’opposition, qui espère, à l’issue d’élections législatives anticipées, obtenir une majorité pour cohabiter avec le président Faye, aura besoin, le cas échéant, de ne pas hériter d’un pays en ruine. Ce dialogue et ces discussions ne sauront aucunement empêcher la poursuite de la politique nécessaire et normale de reddition des comptes. Le dialogue avec l’opposition n’avait pas empêché le régime Wade de mener sa politique de reddition des comptes.
Une fois de plus, le 8 avril 2024, j’alertais : «Le président Bassirou Diomaye Faye sera bien obligé, avant de prononcer la dissolution, d’attendre au moins jusqu’au mois de décembre 2024, afin de laisser passer la session budgétaire.»
Sans doute qu’on ne m’écoutera pas, car il y a beaucoup de vents contraires, mais le Sénégal doit être placé au-dessus de nos petits égos !
AYMEROU GNINGUE SONNE L’ALERTE
L’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen, Aymérou Gningue qualifie de « chimère » la renégociation des contrats pétroliers et gaziers annoncée par le nouveau régime.
L’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen, Aymérou Gningue qualifie de « chimère » la renégociation des contrats pétroliers et gaziers annoncée par le nouveau régime. « Je suis convaincu que dans le microcosme de la gestion de l’industrie pétrolière et des mines de façon globale, on est obligés de passer par la transparence, le Sénégal étant membre de l’ITIE. De 2019 à 2022, six lois ont été votées dans le domaine du microcosme pétrolier gazier et on ne peut pas inventer autre chose. Tenir un certain nombre de discours et de renégociation ne fera que refroidir les investisseurs », a-t-il dit à l’occasion d’une cérémonie tenue dans la commune de Mérina Dakhar dont il a été désigné maire honoraire.
«Je connais bien ce secteur du pétrole où j’évolue depuis 1993 et je vois les efforts qui ont été faits pour faire la promotion de notre bassin sédimentaire. Comment faire appel aux gens pour qu’ils viennent parce qu’on n’avait pas encore trouvé une seule goutte de pétrole, même si on avait du gaz au niveau de Diamniadio. Je sais aussi la trajectoire où on est passés jusqu’à avoir des compagnies qui ont osé venir faire leurs investissements au Sénégal », a ajouté l’ancien maire de Mérina Dakhar.
Selon lui, il ne faudrait surtout pas de décourager les investisseurs. « Dans un pays comme le Sénégal, ce n’est pas la peine de créer des agences de promotion des investissements, si vous découragez les investisseurs qui sont déjà là. La meilleure façon de faire la promotion des investissements, c’est d’encourager ceux qui sont déjà là et qui ont mis leurs billes dans ce pays et ne pas les décourager. Quand vous les découragez, la bouche à oreille va fonctionner et vous vous rendrez compte très rapidement que non seulement vous ne pourrez pas faire bouger les lignes, mais vous risquez de ne pas recevoir de nouveaux investisseurs », a alerté l’ancien président du Conseil d’administration de Petrosen.
Rappelons que le Sénégal avait connu des difficultés lors de la rupture des contrats avec Hydro-Quebec-Elyo et Senelec; Arcelor Mittal et le fer de la Falémé. Sans occulter Kumba Ressources Limited ou notre pays a été contraint de payer 400 milliards à la firme sudafricaine. Aymérou Gningue a aussi profité de l’occasion pour revenir sur les réalisations dans sa commune sous le régime de Macky Sall. « Mérina Dakhar dispose aujourd’hui de plus d’une dizaine de forages équipés et donc la question de l’eau est définitivement réglée. Du point de vue des infrastructures de base, nous sommes aujourd’hui une commune qui a plus de 6 postes de santé équipés, avec des ambulances médicalisées. Nous avons beaucoup fait dans le domaine de l’électrification rurale, des infrastructures routières, de l’éducation, des infrastructures de base. S’y ajoute que nous avons développé depuis très longtemps ce qu’on appelle les fermes agricoles qui sont aujourd’hui au nombre de 25, où s’investissent des jeunes et des femmes », a dit Aymérou Gningue.
Pour rappel, il a annoncé sa démission de la mairie par « convenance personnelle » au mois de mai dernier.
4,55 % DE DEFICIT EN 2024
Le déficit budgétaire de l’État du Sénégal en 2024 a été révisé à 946,9 milliards du Produit Intérieur Brut (PIB), contre une prévision initiale de 840,2 milliards, soit 106,7%. Quant à la pression fiscale, elle est prévue à 19,5 %
Le déficit budgétaire de l’État du Sénégal en 2024 a été révisé à 946,9 milliards du Produit Intérieur Brut (PIB), contre une prévision initiale de 840,2 milliards, soit 106,7%. Quant à la pression fiscale, elle est prévue à 19,5 %
L’année 2024 marque l’entrée du Sénégal dans le groupe des pays producteurs de pétrole et de gaz. Cette production commence dans un contexte de détente des prix des matières premières, notamment le pétrole brut. Grâce au démarrage de la production d’hydrocarbures, le taux de croissance a été revu à 7,3 %, contre une prévision initiale de 9,2 % et une estimation de 4,6 % pour 2023, selon la dernière publication de la Direction de la Prévision et des Études Économiques (DPEE). Cette croissance serait principalement tirée par le secteur secondaire (+16,2 %), et, dans une moindre mesure, par les secteurs primaire (+4,8 %) et tertiaire (+4,9 %). La croissance du PIB hors hydrocarbures passe de 6 % à 4,8 %. Concernant les prix, en 2024, le déflateur du PIB est prévu à 3,6 %, contre 3,9 % en 2023 et 8,7 % en 2022. Cette baisse des prix est liée au ralentissement des cours des matières premières, amorcé depuis 2023.
DÉFICIT BUDGÉTAIRE EN HAUSSE
Initialement prévu à 3,9 % en 2024, le déficit budgétaire a été révisé à la hausse de 0,65 %, soit 4,55 %. Quant à la pression fiscale, elle est prévue à 19,5 %, contre 19,4 % dans la Loi de Finances Initiale (LFI). Concernant la balance des paiements, la situation des échanges avec le reste du monde se traduirait par un déficit du compte des transactions courantes de 2 838,0 milliards en 2024 (soit 13,6 % du PIB), contre 3 488,2 milliards en 2023 (soit 18,9 % du PIB). Cependant, le compte de capital se renforcerait de 143,6 milliards, pour atteindre 264,7 milliards en 2024. Par ailleurs, le solde du compte financier diminuerait de 808,0 milliards. En définitive, le solde global de la balance des paiements devrait afficher un excédent de 106,9 milliards en 2024. Concernant la situation monétaire en 2024, elle serait marquée par une hausse des avoirs extérieurs nets (+106,9 milliards), une progression des créances intérieures de 11,0 %, et une expansion de la masse monétaire de 12,0%.
RISQUES MACROÉCONOMIQUES
L’économie mondiale est confrontée, ces dernières années, à des crises majeures et multiformes liées, principalement, à la crise sanitaire et au conflit russo-ukrainien. Ces événements ne sont pas sans conséquences sur l’activité économique de notre pays. Certains évènements pourraient remettre en question les hypothèses de projection. Au titre des risques internes, la classification en fonction de leur probabilité d’occurrence peut être retenue : une baisse de la production de pétrole et de gaz par rapport au dernier calendrier ou programme de production ; une persistance de l’inflation ; une baisse de la production agricole en liaison notamment avec le volume et la répartition spatio-temporelle de la pluviométrie ; le retard dans la mise en service d’infrastructures de grande envergure à fort impact sur la mobilité.
S’agissant d’une baisse de la production de pétrole et du gaz, les contraintes potentielles sont les suivantes : les risques liés à la situation financière des entreprises pétrolières internationales engagées dans les projets SANGOMAR et GTA ou à un changement de stratégie en termes de gestion de portefeuille ; le risque politique qui pourrait découler d’un changement de paradigme imposé par un nouveau régime occasionnant une modification du calendrier initialement prévu ; et une crise de grande envergure du marché des hydrocarbures marquée par une baisse importante du niveau des prix rendant le démarrage de l’exploitation très peu profitable voire impossible, en rapport avec des pertes insoutenables.
A l’international, les conséquences de la crise entre la Russie et l’Ukraine ainsi que le conflit au moyen orient occasionnent des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement avec une hausse considérable des coûts d’acquisition de certains produits tels que le blé, les produits pétroliers et les matériaux de construction.
En outre, la persistance de l’inflation et le maintien ou la poursuite du durcissement des conditions de financement des économies des pays en développement constituent un risque majeur pour notre économie.
UNE VIE DE MISERE, LE FLEUVE GAMBIE MENACE PAR LA POLLUTION APRES LA FALEME
La route qui mène à Sabadola, en passant par Khossanto, Bambarading, Mama Kono, Bambaraya est non revêtue. Elle est poussiéreuse et la latérite rouge finit par «défigurer» ses usagers.
La vie dans les sites d’orpaillage dans le département de Saraya, région de Kédougou, n’a rien d’attirant. En plus du calvaire qu’est l’accès aux soins sanitaires et l’impraticabilité des routes, les populations sont dans une vulnérabilité économique dantesque. A cela s’ajoutent les conséquences de l’activité d’orpaillage dans cette zone frontalière avec le Mali sur l’environnement et les cours d’eau. Après la Falémé fortement polluée, le fleuve Gambie est aussi menacé par l’orpaillage. L’usage de métaux lourds comme le cyanure et le mercure par les orpailleurs installés dans la zone de Tomboronkoto fait naître des inquiétudes.
Département de Saraya, commune de Khossanto, l’or ne fait pas que des heureux. Même si l’orpaillage est la principale activité des populations, la recherche de ce métal précieux s’accompagne d’une vie de pitance. Le manque d’hygiène est la condition (de vie) la mieux partagée. Pis, l’enclavement des villages, est une réalité dans toute la zone.
La route qui mène à Sabadola, en passant par Khossanto, Bambarading, Mama Kono, Bambaraya est non revêtue. Elle est poussiéreuse et la latérite rouge finit par «défigurer» ses usagers. Ils sont maquillés par la poussière et les moyens de locomotion sont précaires. Avec des motos et/ou de tricycles à bord desquels les humains se sont substitués aux bagages, les orpailleurs reviennent des «diouras» (site d’orpaillage en langue locale), la fatigue bien visible sur les visages.
DÉNUEMENT TOTAL DE LA POPULATION ET ENFER DE L’EVACUATION SANITAIRE DES FEMMES ENCEINTES
Le village de Bambaraya, niché à la frontière malienne, subit les affres de cet enclavement. Il n’y a pas de poste de santé, l’eau potable n’y coule pas. Seuls les puits abreuvent les habitants, les forages étant en panne depuis belle lurette. Les risques liés à l’évacuation des malades, surtout les femmes enceintes, sont réelles. Ces dernières sont exposées aux secousses d’une route non revêtue au cas où les «sagesfemmes de circonstance» ou «matrones», ces vieilles dames (qui assistent les femmes enceintes à terme), n’arrivent pas à les faire accoucher. La case de santé n’est pas équipée et n’a aucun personnel de santé.
BAMBARAYA S’ACCROCHE TOUJOURS À «KIESTA», UN SITE OBJET DE CONTESTATION DEPUIS L’ANNÉE DERNIÈRE
Les tâches ménagères se font aux berges des cours d’eau, avec le moindre respect des règles d’hygiène. Ici, les populations réclament «Kiesta», un site d’orpaillage traditionnel ou «dioura» repris par une entreprise minière installée à côté et qui dit détenir un permis d’exploitation, relèvent les habitants. Selon le président des orpailleurs («diouratiguis») régionaux, Lamine Cissokho, «huit sites d’orpaillage traditionnel ont été pris aux habitants. Et il ne leur reste que «Kiesta», l’objet de la contestation qui date de l’année dernière. Le site d’orpaillage mobilise tout le village. Il est un legs. Mieux, le village le désire parce que confronté à un rétrécissement de son périmètre d’activité».
Ancien chef de village, Demba Cissokho évoque avec nostalgie la période où ils n’avaient pas de limites dans leur territoire. A travers un récit qui parcourt le temps, il regrette ses terres perdues et le fait que «Kiesta» est en phase de leur échapper. A Bambaraya, les populations rencontrées ne prévoient aucune reconversion. «L’agriculture ne se fait que pendant la saison des pluies», soulignent-ils. Et l’élevage n’y est plus possible à cause de la forte destruction de l’environnement. «Nos animaux consomment de la cyanure ou du mercure. On ne peut pas aussi les garder parce qu’ils tombent dans les trous des orpailleurs», soutient Demba Cissokho.
Boucary Cissokho, étudiant en Master dans une école privée d’enseignement supérieur de Dakar est retourné à l’orpaillage. Un gagne-pain qui lui a permis de payer une formation au Maroc. Le site litigieux, dont ordre a été donné par l’Etat de la suspension de toute activité, est exploitée par la société minière.
EXPROPRIATION DE TERRES CULTIVABLES POUR DES PERMIS MINIERS, NON-RESPECT DU CODE DU TRAVAIL…
Autre localité, même misère. A Khossanto, la situation n’est guère reluisante. Cette commune au cœur de l’exploitation aurifère présente un visage hideux. La poussière est l’identité de ses habitants. «A chaque fois qu’on sort d’ici pour aller quelque part dans la région, on nous reconnait», se désole Demba Cissokho.
Une sous-traitance, des heures de travail non respectées et un salaire dérisoire sont les principaux griefs des jeunes rencontrés. Âgé de 28 ans, Samba Ly Cissokho vient d’être licencié par l’entreprise où il travaillait. Tout ce qu’il brandit comme preuve est un contrat non visé par l’Inspection du travail et de la sécurité sociale et qui rémunère le travail de douze heures par jour à 150.000 francs CFA. Ses arriérées de salaire n’ont été épongées qu’après la visite du ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop
A Khossanto, les jeunes n’ont plus confiance en la Commission de recrutement qui n’est pas consciente, disent-ils, «de l’ampleur du chômage». La visite à Khossanto nous a menés à la rencontre de Dado Dagnokho. Âgée d’une soixantaine d’années, elle se désole de l’oisiveté de ses trois enfants, tous des orpailleurs au quotidien incertain. Ils sont sous la tutelle d’un frère enseignant.
Cap sur Mama Khono. Ici également, les habitudes quotidiennes sont aussi identiques. Non employabilité des jeunes, des terres cultivables prises aux habitants au profit de l’exploitation aurifère, des structures sanitaires inexistantes, rythment le quotidien des populations.
LE FLEUVE GAMBIE AUSSI MENACÉ PAR L’ORPAILLAGE
Non loin de Tomboronkoto, des villages sont impactés par l’orpaillage. Depuis quelques années, une entreprise condamnée pour orpaillage illicite dans le Parc National du Niokolo-Kaba s’y est déplacée et travaille en sous-traitance avec des Chinois.
A Tambanoumouya, la présence du métal précieux n’est guère synonyme d’un luxe. Les habitants vivent dans une précarité inouïe. Rares sont les maisons en dur. Le reste n’est qu’un groupe de minuscules cases d’où crèchent des dizaines d’âmes. Une case de santé non fonctionnelle, des routes impraticables à cause des pluies, des femmes livrées à elles-mêmes, c’est le sinistre décor sur place.
Le fleuve Gambie qui longe le village risque de devenir, si l’on en croit les habitants, aussi pollué que la Falémé. L’orpaillage semi-mécanique des Chinois s’y développe à grande échelle. «Pendant la saison sèche, la pollution du fleuve s’accentue. Le jardin villageois qui se trouve à côté est envahi par une eau contaminée», se désole Aly Mangassa, un vieux qui a perdu une grande partie de ses sources de revenus.
A côté de cet orpaillage semi mécanique, l’orpaillage traditionnel des villageois porte atteinte au cours d’eau. «Jusqu’à avril-mai, on avait de l’eau ; maintenant, quelques mois après la saison des pluies, il s’assèche».
TOMBORONKOTO SOUS LA HANTISE D’UNE DÉLOCALISATION DE SES HABITANTS
Le développement de l’orpaillage dans la zone s’est fait en faveur de la dépossession des populations de leurs terres. Selon le vice-président des jeunes de la localité, Waly Cissokho, «plusieurs champs déjà exploités ne sont pas réhabilités. Et c’était des champs d’une grande productivité» agricole.
Et comme si cela ne suffisait pas, à côté des Chinois et des locaux, une entreprise minière a pris une grande superficie à leur localité. «Les jeunes qui y travaillent ne sont limités qu’à (exercer) des activités physiques», trouve Xavier Sara. A Tomboronkoto, les populations sont sous la hantise d’une délocalisation. «Nous attendons qu’on vienne nous déguerpir, mais on ne se laissera pas faire», dit Doudou Dione Dramé, un acteur de développement de Tomboronkoto.
L'AGONIE DORÉE DE LA FALÉMÉ
Malgré un décret présidentiel interdisant l'orpaillage sur les rives du fleuve, l'activité se poursuit sans relâche. Plongée au cœur d'une région où la soif de l'or l'emporte sur la préservation de l'environnement et la santé des populations
La Falémé se meurt. Du fait de l’exploitation traditionnelle de l’or, le fleuve est devenu le réceptacle du mercure, cyanure et du sable extrait des mines d’or à ciel ouvert. L’Etat du Sénégal a pris un décret le 31 juillet dernier pour suspendre jusqu’en 2027 l’exploitation de l’or sur un rayon de 500 m afin de sauver ce cours d’eau. Sur le terrain, aucun signe de respect de la décision de l’autorité n’a lieu. Les populations locales, les Chinois et les autres nationalités qui y travaillent continuent de vaquer tranquillement à leurs occupations. Récit d’une immersion de journalistes et du Forum Civil dans quelques villages environnants du site.
Farading, dans le département de Saraya, au bout d’une route cahoteuse, fait partie des villages qui longent la Falémé. Comme partout dans la zone, l’orpaillage traditionnel est l’activité principale des habitants. Pour y aller, on se perd dans une brousse d’où sortent furtivement de petits singes qui sautillent sur une route très empruntée par les gros porteurs maliens. La vie dans ce village se résume à de petits privilèges. L’eau potable y est un luxe ; la nappe étant fortement été contaminée par l’extraction de l’or. Le déplacement se fait en motos et même les femmes en couche n’y échappent pas. En période de labeur, elles sont transportées à bord de ces moyens de locomotion à Saraya au péril de leur vie. Ce qui doit être un poste de santé n’est qu’une construction à l’arrêt depuis trois ans, nous dit-on. Ici, la vibration des machines destinées à l’extraction de l’or rythme le quotidien villageois. « Le vrombissement des machines détruit nos habitations. Nos constructions ne durent pas », se plaint le chef de village Diatiba Sissoko. La présence de ces outils qui tirent l’eau de la Falémé est attestée par le bruit des moteurs audibles de tout bord. Non loin du village, des ressortissants du Burkina Faso sont à l’œuvre. La moindre présence suspecte les retranche sous les arbres. L’un d’eux tente de motiver leur présence en terre sénégalaise par le terrorisme qui mine leur pays d’origine. Ces hommes ont élu domicile dans la forêt. La défécation à l’air libre atteste de leur présence aux abords de la Falémé. Il faut être attentif pour ne pas marcher dessus dans sa marche pénible vers le cours d’eau. Mamadou, le chef d’équipe, explique : « je suis resté ici pour gagner ma vie et avoir de quoi survivre. Je travaille pour le compte d’un propriétaire sénégalais ».
Juste à côté d’eux, de jeunes Sénégalais assurent la surveillance d’un périmètre. Un Chinois sous la garde de ses deux chiens fait la ronde. Il est dans l’exploitation semi-mécanisée de l’or et continue ses activités. « Cela fait trois ans que nous vivons ce problème ; des Chinois exploitent l’or avec la complicité de Sénégalais. Ils n’ont que quelques permis dans la Falémé et profitent de ces documents pour étendre leurs activités. Vous avez remarqué que, jusqu’à présent, ils n’ont pas arrêté les travaux », se désole Bamba Diango, un jeune de la contrée. Dans cette partie du Sénégal, les animaux ne survivent plus du fait de la forte teneur de produits toxiques recensée dans la zone. Leurs propriétaires sont obligés de les déplacer vers d’autres lieux. « L’eau de la Falémé est contaminée. Si les animaux la boivent, ils meurent», raconte-t-il. Bamba Diango fonde beaucoup d’espoir dans la décision d’interdiction prise par l’Etat et souhaite la mise en place de comités villageois pour la surveillance.
Moussala, ville frontalière avec le pays, subit fortement les conséquences de l’exploitation. « Les orpailleurs continuent leur activité, y compris les nationaux. On fait des patrouilles et des saisies d’outils de travail, mais nous sommes confrontés à une réticence sourde », dit une source sécuritaire. Dans cette zone, l’orpaillage est la seule activité des populations. Tout tourne autour de l’or. La non-interdiction de l’orpaillage traditionnel en territoire malien compromet la volonté sénégalaise de sauver la Falémé.
Au village de Kolïa, dans la commune de Bembou, la Falémé est juste derrière les concessions. La montée de son niveau à cause de la forte pluviométrie, a causé une inondation cette année. Du fait de l’ensablement causé par les activités aurifères, le niveau du fleuve est souvent en hausse. Koïla se sent plus Malien que Sénégalais. Les denrées alimentaires s’achètent au Mali. Le village n’a pas de structure sanitaire et la population se soigne au Mali. Le poste de santé de Moussala voisin ne peut pas satisfaire la forte demande. Pis, le village n’a pas de réseau téléphonique.
Dans ce village aussi, le décret interdisant l’exploitation de l’or n’est pas respecté. « Le travail continue et ce n’est pas seulement dans le village. C’est décevant que le président de la République prenne un décret que les gens ne respectent pas », s’insurge Kama Dansokho qui impute toute la responsabilité à l’extraction semi-mécanique des Chinois. Toutefois, un petit tour sur le site d’exploitation nous permet de nous rendre compte que les Chinois ne sont pas les seuls coupables. Le matériel d’exploitation s’y étale à perte de vue, des sillons sont creusés pour le drainage de l’eau vers le fleuve. Les machines continuent de fonctionner. Les auteurs de ce désordre ne sont autres que les populations locales et les exploitants de la sous-région.
Pour rappel, le 31 juillet 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye, Faye a décrété la suspension jusqu’au 30 juin 2027, pour nécessité de préservation de l’Environnement, de protection de la santé des populations et de sécurisation de la zone frontalière, toute opération minière ou délivrance de titre minier autour de la rive gauche du fleuve de la Falémé sur un rayon de cinq cents (500) mètres. Mieux, il a été décidé aussi que toute infraction aux prescriptions du présent décret est passible de sanctions prévues par la législation et la réglementation en vigueur. Le ministre des Forces armées, celui de l’Intérieur et de la Sécurité publique, leurs homologues de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement et le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires procèdent, chacun en ce qui le concerne, à l’exécution.
Plus d’un mois après cette décision, la réalité du terrain est que l’orpaillage traditionnel continue de plus belle. Aucune volonté de se plier à l’obligation de l’Etat n’est notée. La quête du métal précieux se poursuit avec ses effets dévastateurs sur l’environnement et la santé des populations sans aucune dissuasion.
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COMPTE À REBOURS POUR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Le Sénégal tout entier retient son souffle. Les prochaines 72 heures s'annoncent cruciales pour l'avenir institutionnel du pays. Entre DPG et dissolution potentielle, le suspense est à son comble
Le ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a jeté un pavé dans la mare politique ce dimanche 8 septembre 2024. Invité de l'émission "Objection " sur Sud FM, il a laissé planer un doute considérable sur l'avenir immédiat de l'Assemblée nationale.
Alors que la date du 13 septembre a été fixée pour la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko, Diémé a rappelé, non sans une certaine ambiguïté, que le président de la République dispose dès le 12 septembre à minuit de la prérogative constitutionnelle de dissoudre l'Assemblée.
"Le président à la faculté de dissoudre l'Assemblée nationale à partir de 0h le 12. Maintenant, ça, ce sont ses prérogatives régaliennes", a souligné le ministre, laissant entendre que tout reste possible. Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de l'Assemblée intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par le rejet d'un projet de loi visant à supprimer le HCCT et le CESE, deux institutions jugées budgétivores par le nouveau régime.
Face à cette incertitude, le Sénégal tout entier retient son souffle. Les prochaines 72 heures s'annoncent cruciales pour l'avenir institutionnel du pays. Entre DPG et dissolution potentielle, le suspense est à son comble. Une chose est sûre : le 13 septembre 2024 marquera, d'une manière ou d'une autre, un tournant dans l'histoire politique nationale.