SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 novembre 2024
Economie
L’ARM DÉFEND L’OIGNON DES PRODUCTEURS LOCAUX
Pour évaluer l’état de la production locale, le Directeur général de l’Agence de Régulation des Marchés a prévu une tournée dans plusieurs localités, dont Potou, Ngomène et Sengindia.
Le Directeur général de l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) a souligné l’importance de soutenir non seulement la production locale d’oignons, mais aussi les agriculteurs qui ont investi dans cette culture grâce à des prêts bancaires.
Lors du Magal de Touba, l’ARM a pris des mesures pour garantir l’approvisionnement en oignons.
Le 15 août, un arrêté a été signé pour permettre l’importation d’oignons jusqu’au 25 août, une décision motivée par la nécessité d’éviter une pénurie pendant le Magal de Touba.
« Nous avons agi pour répondre à la forte demande, mais il est crucial de protéger nos producteurs locaux », a déclaré Ansou Sané.
Il a insisté sur le fait qu’après cette période, l’importation d’oignons ne sera plus autorisée afin de favoriser la production nationale.
Pour évaluer l’état de la production locale, le Directeur général a prévu une tournée dans plusieurs localités, dont Potou, Ngomène et Sengindia.
« Je vais rencontrer les producteurs et tous les acteurs du marché pour comprendre les défis auxquels ils font face. Mon objectif est de fournir des recommandations à la tutelle pour assurer la pérennité de notre production locale », a-t-il ajouté.
L’ÉTAT ENVISAGE D’AFFECTER DES TERRES À LA CULTURE DE CÉRÉALES LOCALES
La panification peut contribuer à cette souveraineté alimentaire dans la mesure où, en utilisant plus de céréales et plus de légumineuses dans la fabrication du pain, nous avons plusieurs impacts, selon M. Athie
Dakar, 5 sept (APS) – Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne, a annoncé, jeudi, que l’Etat du Sénégal envisage de dédier des terres cultivables à la culture des céréales locales utilisées dans la fabrication du pain, afin de ‘’booster’’ leur production.
Il participait, par visio-conférence, à l’ouverture officielle de la semaine nationale du pain aux céréales locales, organisée par la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS).
‘’Nous sommes même en train d’envisager d’allouer des terres cultivables dans l’objectif de voir comment booster la production et motiver les boulangers à utiliser plus de céréales locales dans la fabrication du pain’’, a déclaré Mabouba Diagne.
Il a souligné que le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage est un partenaire ‘’stratégique’’ des boulangers.
‘’Ils sont en train de faire un excellent travail, non seulement pour nourrir la population, mais aussi participer à la sécurité alimentaire’’, a salué M. Diagne.
La semaine nationale du pain aux céréales locales se tient du 5 au 7 septembre au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES). Son objectif principal consiste à sensibiliser sur la défiscalisation des farines de céréales locales et la modification de la loi sur l’incorporation des céréales locales.
‘’Nous avons priorisé le développement des chaînes de valeur en accordant une attention particulière aux céréales à forte consommation, et c’est dans cette perspective que s’inscrit la collaboration avec la Fédération nationale des boulangers du Sénégal et notre département’’, a souligné Ousmane Mbaye, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Au nom du ministre de l’Agriculture, il a affirmé que cette semaine arrive à ‘’point nommé’’, comme pour ‘’illustrer la pertinence’’ du partenariat entre la FNBS et le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
‘’L’une des aspirations majeures de notre département consiste à préserver les équilibres économiques et la dynamisation de l’économie rurale’’, a précisé M. Mbaye.
Il a rappelé que la souveraineté alimentaire et nutritionnelle des populations constitue l’un des objectifs du gouvernement en matière d’agriculture et de développement.
‘’Changer nos habitudes alimentaires pour une souveraineté alimentaire’’ est le thème sous lequel est placée la semaine nationale du pain aux céréales locales.
Cette initiative de la FNBS est soutenue par le Projet d’appui aux réformes et aux politiques agricoles de Feed the Future Sénégal (PSS), financé par l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international.
L’objectif ultime des organisateurs est de réduire la dépendance à la farine de blé importé et de renforcer les conditions nécessaires à la souveraineté alimentaire.
‘’La panification peut contribuer à cette souveraineté alimentaire dans la mesure où, en utilisant plus de céréales et plus de légumineuses dans la fabrication du pain, nous avons plusieurs impacts’’, a estimé Ibrahima Athie, directeur adjoint du Projet d’appui aux réformes et aux politiques agricoles de Feed the Future Sénégal.
Selon lui, les producteurs qui fournissent la matière première vont gagner ”beaucoup plus d’argent” de même que les transformateurs.
‘’La boulangerie a un intérêt aussi à ce que ce projet de panification réussisse, mais les consommateurs aussi, car les aspects nutritionnels et les aspects sanitaires sont aussi extrêmement importants’’, a dit M. Athie.
GESTION CONTROVERSÉE DES PROJETS FONCIERS À L'AÉROPORT ET AUX MAMELLES
L’Inspection générale d’État s’apprête à dévoiler les irrégularités dans la gestion des projets immobiliers pilotés par la CDC. Des soupçons d'actes illégaux et de mauvaises décisions financières entourent plusieurs transactions, selon Fadilou Keita..
Ousmane Sonko avait annoncé hier, le démarrage de la reddition des comptes. À la Caisse des dépôts et Consignations (Cdc), l’Inspection générale d’Etat (Ige) a été mise en branle pour débusquer les fautes de gestion.
«L'Inspection générale d'État mettra la lumière sur la gestion de l'assiette foncière de l'aéroport Léopold Sédar Senghor. Quand elle sortira les rapports, des personnes devront répondre devant la justice», a annoncé le Directeur général de la Caisse de dépôts et consignations. Fadilou Keïta, dans les colonnes du Soleil, explique que sur le foncier de l’aéroport acquis par la structure qu'il dirige, le coût du terrain, les frais de viabilisation sont extrêmement chers. Idem pour les frais de commercialisation. De plus, dit-il, la station de pompage du site est obsolète et nécessite un rafraichissement.
«Donc, si nous prenons en compte l'ensemble des coûts, à savoir le prix du terrain, la viabilisation pour laquelle nous avons payé le double, le coût de commercialisation, la station de pompage à rénover, mais aussi la taxe sur la plus-value éventuelle qu'on réaliserait, environ 15 %, toutes ces choses rapportées aux modalités d'achat du terrain, ça devient lourd. La moitié a été faite sur crédit bancaire avec un taux qui n'est pas forcément concessionnel. Tous ces éléments renchérissent les coûts de sortie du projet et font que l'affaire n'est pas forcément intéressante pour la Cdc», dit-il.
L’actuel Directeur général de la Cdc évoque également un projet de 5,5 hectares aux Mamelles. Là aussi, des soucis ont été décelés. Et pour les deux projets, dit-il, «les intérêts de la Cdc sont totalement compromis». Et quand l'inspection générale d'Etat (Ige) mettra à disposition son rapport, «beaucoup de questions seront posées sur comment est-ce que les biens de la Cde ont été gérés. Cela permettra à tout le monde de comprendre la situation», dit-il.
Il révèle que des actes illégaux ont été posés et des contrats de vente «ont été signés au nom de la Cdc par des personnes qui ne sont pas habilitées, mais aussi par d'autres qui se sont immiscées dans cette affaire.»
Par Makhtar DIOUF
UN PREMIER MINISTRE QUI GOUVERNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Naufragés du 24 mars 2024, lâchez donc ces primo-élus à la tête du pays qu’ils s’évertuent à extirper du sous-développement dans lequel vous l’avez enfoncé durant une soixantaine d’années
L’actuelle Constitution 2001 du Sénégal (avec sa réforme de 2016) et les précédentes sont toutes inspirées comme en copier-coller de la Constitution française de 1958.
Cette Constitution supprime le titre de ‘’président du conseil des ministres’’ et le remplace par ‘’Premier ministre’’ pour donner plus de poids à la fonction par rapport au président de la République. Ce que Georges Vedel professeur de Droit public à la Faculté de Droit de Paris avait appelé « bicéphalisme administratif ».
Le poste de Premier ministre sera occupé en France par d’éminentes personnalités comme Michel Debré, Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville, Pierre Mesmer (ancien gouverneur général de l’AOF), Jacques Chaban-Delmas, Jacques Chirac, Lionel Jospin, Michel Rocard… Pompidou et Chirac accéderont à la présidence. Raymond Barre, professeur émérite d’université avait été nommé Premier ministre par le président Giscard d’Estaing, le présentant comme ‘’le meilleur économiste de France’’. Ce rappel est fait pour montrer l’importance de la fonction de Premier ministre dans une démocratie.
La fonction de Premier ministre est bien mise en évidence lorsque son parti remporte une élection législative. Il est alors imposé au président de la République une cohabitation qui émiette sur ses prérogatives, car il à ses côtés un Premier ministre qu’il n’a pas nommé et qu’il ne peut pas révoquer.
Au Sénégal, c’est pour faire cavalier seul que Senghor avait en décembre 1962 accusé Mamadou Dia de tentative de coup d’Etat pour l’éliminer du champ politique. Le général Jean Alfred Diallo qu’il nomme chef d’Etat-Major de l’Armée dira vers la fin de sa vie que Mamadou Dia n’avait jamais tenté de faire un coup d’Etat et qu’il ne pouvait pas le faire.
Les quatre premiers présidents, Senghor, A. Diouf, Wade et Macky ont tous supprimé le poste de Premier ministre, pour le rétablir. Tout Premier ministre qui affiche une forte personnalité est immédiatement démis. Senghor a rétabli le poste de Premier ministre confié à Abdou Diouf après avoir mis en place une nouvelle Constitution dépouillant la fonction de Premier ministre de l’essentiel de ses prérogatives de la Constitution de 1960.
Sous Wade et Macky, le Premier ministre est ravalé dans les bas-fonds de la servitude, de la servilité. Les images de photo et de vidéo sont là pour nous montrer tel Premier ministre en position ‘’tarbiyou’’ serrant la main du président obséquieusement, se prosternant, s’inclinant en presque angle droit comme un talibé devant son guide spirituel. Un Premier ministre béni-oui-oui qui ne fait qu’exécuter les désirs du président, son maître.
C’est à ce type de Premier ministre qu’on veut nous ramener ? Alors que l’actuelle Constitution du Sénégal donne au Premier ministre une autre dimension, avec une autre image.
Dans la loi constitutionnelle du 5 avril 2016 portant révision de la Constitution, on lit :
Le gouvernement conduit et coordonne la politique de la Nation sous la direction du Premier ministre.Il est responsable devant le président de la République et devant l’Assemblée nationale dans les conditions prévues par les articles 85 et 86 de la Constitution…
Le Premier ministre dispose de l’administration et nomme aux emplois civils déterminés par la loi (article 57).
Le tandem Diomaye – Sonko n’a rien à voir avec le tandem Senghor-Dia, deux personnages que tout opposait. Il s’apparente plutôt au binôme Abdou Diouf- Habib Thiam : même génération d’âge, même formation supérieure, même socle d’amitié de longue date. Habib Thiam a occupé une dizaine d’années le poste de Premier ministre à deux reprises (1981-83, puis 1991-98), en se conformant aux pouvoirs que lui conférait la Constitution.
Ceux qui disent que c’est l’actuel Premier ministre Sonko qui gouverne à la place du président de la République ne se donnent même pas la peine de visiter ou de revisiter la Constitution. Ils préfèrent fonctionner au crypto-personnel émotionnel. Peuvent-ils citer un seul acte pris par l’actuel Premier ministre en dehors des attributions que lui confère la Constitution ?
S’ils se donnaient la peine de consulter l’histoire constitutionnelle du Sénégal, ils verraient que de tous les Premiers ministres, c’est Mamadou Dia qui disposait le plus de pouvoirs qui lui étaient conférés par la Constitution de 1960. Raison pour laquelle Senghor l’avait brutalement éliminé de la scène politique pour instaurer un régime présidentiel.
Il est impossible de ne pas mentionner ici le cas spécial constitué par Jean Collin. Français naturalisé Sénégalais, il a une trentaine d’années (1960-91) occupé de nombreuses et hautes fonctions dans l’appareil d’Etat. Il ne s’est jamais départi de ce réflexe colonial de commander des Africains. Il commandait, prenait des décisions, intervenait dans la nomination des ministres, des gouverneurs, des préfets, qui tous le craignaient. Collin a même fait incursion une fois sur un problème d’ordre pédagogique à la Faculté de Droit et de Sciences économiques de l’Ucad pour y imposer son diktat, par-dessus la tête du ministre de l’Enseignement supérieur et du recteur.
L’opinion le considérait à juste titre comme le maître du pays, alors qu’il n’était investi par aucun article de la Constitution. A la surprise générale, en 1991, Abdou Diouf limoge Jean Collin lors d’un remaniement réduisant le nombre de ministres de 27 à 21. Habib Thiam était un des rares à lui faire de la résistance.
Collin est tout le contraire de Sonko que certains s’offusquent de voir gouverner le pays. Comme l’y autorise la Constitution.
Ses détracteurs n’acceptent pas qu’il prenne l’avion de commandement pour représenter Diomaye à l’investiture du président du Rwanda, invoquant l’impératif de rationaliser les dépenses. Pourtant lorsque Macky prenait le même avion pour faire du tourisme dans les Caraïbes, personne ne les entendait. Ils crient au scandale lorsque le Premier ministre reçoit des ambassadeurs. Parce que pour eux, seul le président est habilité à recevoir des ambassadeurs, alors que même le recteur de l’Ucad reçoit des ambassadeurs.
Ils s’offusquent aussi de l’intention des nouvelles autorités de supprimer le Conseil économique et social et le Haut conseil des collectivités territoriales (ancien Sénat). L’histoire de ces deux institutions a été ponctuée de création, suppressions et rétablissements, sans que cela fasse de bruit. C’est maintenant qu’on cherche à en faire un problème.
Le Conseil économique et social n’avait été créé en France que pour recaser des barons du régime battus aux élections. La France, pays développé, avec ses hôpitaux bien équipés, ne comptant pas une seule école abri provisoire, peut se permettre une telle fantaisie. Les dignitaires du défunt régime au Sénégal, défenseurs du Cese et du Hcct n’envoient pas leurs enfants dans des écoles abris provisoires et allaient se faire soigner dans des hôpitaux français, avec l’argent public. La quinzaine de milliards de francs récupérée chaque année de la suppression de ces deux institutions pourra servir à supprimer toutes les écoles abris provisoires et contribuer à l’équipement de nos hôpitaux.
Les pratiques dénoncées sous Abdou Diouf ont été reconduites sous Wade, puis sous Macky Sall. Les tares communes à tous ces régimes sont le gaspillage des deniers publics et l’ignorance des priorités.
L’économie sénégalaise plie aussi sous le poids d’éléphants blancs institutionnels…
Des structures comme le Conseil économique et social (ajouter ‘’environnemental’’ pour faire comme Sarkozy, et avoir Cese), le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) qui sont aussi inutiles que coûteuses sont à supprimer.
Pour rappel, les économistes appellent éléphants blancs des éléphants à peau blanche qui en Inde sont du décor des palaces des grands dignitaires. Chacun de ces pachydermes ingurgite 200 kg de végétaux et 100 litres d’eau par jour, et ne rapporte rien, étant exempté de tout travail.
Bien auparavant, j’avais tiré sur le Conseil économique et social et sur le Sénat, au nom de la rationalité économique en termes de calcul économique coût-avantage. Un pays ne peut pas se développer si les dépenses publiques ne sont pas rapportées à leur avantage à l’économie nationale. Le développement passe par la chasse aux « faux frais ». La rationalisation des choix budgétaires est un impératif de développement. Le projet de suppression de ces deux institutions n’est donc pas une lubie de l’invention du nouveau régime. Rien à voir avec une politique politicienne. Pourquoi tous ces bruits ?
Je précise que je ne suis pas membre de Pastef, ni d’aucun parti politique. Je ne suis candidat à aucun poste. J’écris toujours sous la dictée des valeurs éthiques de raison, vérité et justice, en guerre contre la déraison, le mensonge et l’injustice. Comme bien d’autres compatriotes patriotes qui ne sont animés que par l’intérêt du Sénégal. Nous continuerons à le faire au gré de l’actualité. Personnellement, je me suis toujours donné comme règle de n’évaluer un nouveau régime au pouvoir qu’à mi-terme de son mandat. Aucun régime nouvellement arrivé au pouvoir n’a été aussi harcelé que celui de Pastef avec Sonko. Il dérange certains, allez savoir pourquoi.
Naufragés du 24 mars 2024, foutez donc la paix à ces primo-élus à la tête du pays qu’ils s’évertuent à extirper du sous-développement dans lequel vous l’avez enfoncé durant une soixantaine d’années ! A l’indice de développement humain du Programme des nations unies pour le développement (calculé à partir du produit intérieur brut, des indicateurs de santé, d’éducation et des droits humains) en 2023, le Cap Vert et la Mauritanie dépassent le Sénégal du Plan émergent et du Livre blanc de l’APR (extirpé des pages rouges).
La démocratie s’accommode mal d’une opposition politique uniquement fondée sur la haine, la jalousie, la frustration, la crainte de poursuites judiciaires justifiées.
Cela dit, préservons-nous de cette quête effrénée de visibilité, de m’as-tu vu avec des interventions au quotidien, maladroites, non réfléchies. Les personnes de valeur reconnue qui s’y adonnent font mal à leur capital de crédibilité.
par Pape Samba Kane
POUR 417 FRANCS PAR SÉNÉGALAIS, S'ÉVITER UNE CRISE POLITIQUE COÛTEUSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique coûterait en argent plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable
Lundi 2 septembre, toute la journée et une partie de la soirée, les députés sénégalais, réunis en plénière, nous ont offert un spectacle, du genre dont ils ont le secret ; quoique, cette fois-ci, le script, resté granguignolesque, n'a pas connu les rebondissements tragicomiques traditionnels depuis que les dernières législatives avaient apporté un certain équilibres des forces dans la chambre. Est-ce parce les opposants d'aujourd'hui (le Benno) sont moins énervés que ceux d'hier (Yewwi, maintenant maître de l'exécutif) ? Je suspends cette question pour une autre fois, un prochain papier (leb na ko ba beneen, comme dirait l'inoubliable Thione Seck).
Cependant, le calme revenu après le show retransmis en direct par au moins quatre chaînes de télévision, quelques petits calculs, une petite comptabilité pour le dire mieux, nous ont conduit à la conclusion suivante : "Tout ça, pour ça ? ..."
On va s'expliquer après un petit détour sur ce qui a été présenté aux Sénégalais comme une affaire politique majeure, un enjeux de gouvernance décisif, le respect urgent d'une promesse électorale ; et aussi, un tournant vital pour l'avenir des députés de la présente législature. Il y a du vrai dans tout ce qui précède, mais un brin dramatisé par la classe politique, comme un appât fabriqué de toute pièce pour distraire le Sénégalais lambda ; appât sur lequel, cependant, la presse a été la première à se jeter. Tout le monde est resté le nez dans la boue de l'actualité, personne, à ma connaissance, n'a levé la tête pour prospecter ce que vraiment vont nous coûter ces institutions "budgétivore" pour la courte échéance qu'il leur reste avant de disparaître. De toute façon ! Comparativement à ce que pourrait nous coûter une crise politique entre exécutif et législatif, pendant que le premier prend à peine ses marques.
Il semble que les deux institutions coûtent aux contribuables sénégalais 15 milliards. Cette somme, il est vrai, isolée, est sidérante pour les fauchés que nous sommes généralement, nous, la majorité écrasante des Sénégalais. Surtout si on retient - si et seulement si on retenait, que "ces institutions sont inutiles".
C'est revenu dans l'argumentation de tous les intervenants favorables au projet de loi constitutionnelle portant dissolution des HCCT et CESE : avec de pareilles sommes, on construirait des hôpitaux, des abris provisoires, les hémodialysés du pays verraient leur calvaire prendre fin., etc., etc. ! Ce n'est pas tout à fait faux !
À les entendre également, si on ne les suivait pas, nous irions encore, pauvres contribuables, casquer, pendant un an, 15 milliards de francs, pendant cinq ans 75 milliards. Or, rien n'est moins vrai. Nous allons y venir, retournons aux enjeux supposés déterminants pour l'avenir politique de notre pays autour de cette affaire.
Un enjeu majeur nicherait dans l'issue de cette plénière. Si la loi n'était pas votée, le chef de l'Etat dissoudrait cette Assemblée "en rupture avec la volonté populaire" pour paraphraser le président Bassirou Diomaye Faye - au lendemain du retoquage de son projet de loi. Il tenait à remplir un engagement électoral, en engageant ce bras de fer finalement trop politiquement coûteux pour lui - il est en Chine pour une visite d'Etat, et parallèlement un sommet Chine-Afrique, quand tous ses interlocuteurs apprennent que sa première initiative de haute politique a échoué.
Laissons ça pour parler du coût de cette initiative en politique intérieure, coût en adversités agressives, en contentieux politiques évitables - et à impérativement éviter, sous quelque forme, si le souhait de tous est seulement que ce pays marche, que sa démocratie se renforce et que ce gouvernement travaille dans les meilleures conditions pour assurer la réussite de ses missions.
Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique, comme suggéré plus haut, coûterait en argent (puisque c'est ce qui semble intéresser certains) plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable, dans six mois au maximum - parce le président va dissoudre l'Assemblée nationale de toute façon, dans quelques semaines ; et cela ne devrait pas prendre six mois, entre cette décision, et l'installation d'une nouvelle législature qui lui serait favorable pour dérouler toute politique qu'il voudrait.
En chiffres, cela veut dire, considérant les 18 millions de Sénégalais - pour schématiser - comme les " contribuables" en question, que chacun d'entre nous cotiserait seulement 416,8 francs CFA pour entretenir ces institutions d'ici là.
Voici donc que ces dernières, qui sont des recommandations des Assises nationales et du CNRI, pour quinze milliards par an, auront coûté chaque année, à chaque Sénégalais (15 M ÷ 18 millions =) 833,3francs CFA. Dans six mois, elles nous coûteraient la moitié, 416 virgule machin de francs, avant de disparaître. Et " bon débarras", pour ceux qui n'en voulaient pas, et qui en ont le droit.
Chaque Sénégalais appréciera maintenant - tout cela étant clair -, sa préférence pour les deux schémas suivants :
1)- pour un coût de 417 francs par Sénégalais - attendre tranquillement que Diomaye Faye, dans quelques semaines, dissolve l’Assemblée nationale, organise des élections législatives dans les trois mois suivants, comme la loi l'y contraint, installe la nouvelle législature, qui devrait, nous l'avons dit, lui être favorable (c'est de tradition !), pour alors tenir sa promesse électorale en dégageant ces institutions.
- Soit dit en passant, je sais que ce n'est pas si simple. Il faudra bien contourner la contradiction entre la loi constitutionnelle, qui veut que l'élection se tienne dans les 90 jours suivant la dissolution, et le code électoral qui fixe 150 jours pour le bouclage du processus des parrainages, nécessaire pour une organisation, dans les règles, des législatives ; sans parler de la loi de finance rectificative, pas encore votée, ni du budget 2025 que seule une Assemblée dûment installée permet. Bref, ces messieurs du pouvoir ont vraiment d’autres chats à fouetter que de se tuer à nous faire économiser 417 francs chacun pour les six mois à venir, à ce coût ! - Justement, "attendre tranquillement" signifie, pendant ce temps, quand personne ne se sent politiquement acculé ou " humilié", "méprisé" même, ont déploré des élus de Benno lundi, discuter. Discuter avec la classe politique sénégalaise, qui ne se réduit pas à Benno (mais Benno tient l’Assemblée), douée pour au moins une chose : trouver des compromis. Cela permettra de contourner ces obstacles, sommes toutes pas plus compliqués que ceux qui se dressaient devant une bonne tenue de l'élection présidentielle du 24 mars dernier, et qui ont été contournés, par suite de discussions politiques entre la prison du Cap et quelque hôtel. Preuve, s’il en est, qu’en politique, tout peut se régler par la discussion.
2) - chacun restant sur ses positions - persister dans la confrontation politique, dont le deuxième round - cette session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour le vote d'une motion de censure contre le Premier ministre - se joue ce vendredi 6 septembre, et qui viendra s'ajouter à l'imbroglio déjà bien inextricable que nous avons entrevue. Que la motion passe ou ne passe pas, un camp se sentira humilié et se braquera sûrement pour la suite des événements.
Du coup, le nécessaire, absolument nécessaire dialogue pour, après l'inévitable dissolution de la représentation nationale, organiser des législatives apaisée, s'en trouvera sinon compromis, en tout cas compliqué.
Le risque, c'est des élections retardées, une démocratie sans parlement au moins un certain temps, des tensions politiques toujours plus ou moins dangereuses pour un régime en place, un président obligé de gouverner par décret.
Et ça, croyez-moi cher compatriote, ça nous coûterait bien plus cher que 417 francs chacun pour prix d’un sursis en faveur des deux institutions en question.
Alors, que tous ceux qui parmi nous en ont la possibilité, en respectant pour chacun le rang que les Sénégalais lui ont donné, veuillent bien pousser le président de la République et les députés de Benno, à passer ce cap pas si terrible que ça, s'il est abordé par chacun avec la volonté de convaincre et non de vaincre.
par Thierno Alassane Sall
FAUTE DE VISION, LE POUVOIR OPTE POUR LA DIVISION
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs, ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer
Les Sénégalais ont donné à Diomaye Faye, en lui conférant une majorité nette dès le premier tour, les moyens d’ouvrir une nouvelle ère démocratique. Les premières déclarations du président Diomaye Faye semblaient conformes à cette demande populaire d’un dialogue national pour refonder nos institutions, approfondir la démocratie, bâtir une économie au service de tous.
Cependant, les actes posés vont exactement dans le sens de l’exacerbation des tensions dans un pays qui s’est retrouvé, à plusieurs reprises, au bord du gouffre. Au point où l’invraisemblable est advenu dans l’escalade d’un conflit, qui, il faut bien le dire, est né du mépris assumé du Premier ministre à l’égard de la représentation nationale : une motion de censure annoncée par le groupe BBY.
Cette situation, il faut le souligner, a prospéré en raison de l’incapacité du président de la République à assumer la plus élémentaire de ses charges : suggérer à - puisque l’on ne saurait dire instruire - son Premier ministre de se conformer à la Constitution sans chercher des alibis dans l’absence de dispositions dans le Règlement intérieur de l’Assemblée, une loi de moindre portée.
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs (la presse, l’opposition), ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer dans un exode incessant.
La prochaine escalade ? La dissolution de l’Assemblée nationale, pour désorganiser les élections législatives qui s’annoncent comme les plus chaotiques de notre histoire. En effet, comment organiser en 60 jours, ou 90 jours maximum le parrainage, son contrôle, la période de contentieux et la campagne électorale, avec, de surcroît, un effet de surprise si ce n’est dans le chaos et la confiscation de la démocratie ? Quelle crise justifie une si dangereuse précipitation ? Justement, le rejet du projet de suppression du HCCT et du CESE, ainsi que la motion de censure, offrent un prétexte bien opportun.
Le président Diomaye Faye, dans le rôle qu’il s’est assigné dans le duo de bad cop - good cop, va nous jouer la petite musique des regrets, tout en poursuivant le plan que le Pastef a concocté pour asseoir, à tout prix, un pouvoir total.
Le peuple avait cru à un projet sur toutes les lèvres, avant de s’apercevoir que le nouveau régime n’avait pas de vision pour mener le pays. En attendant de prodiguer le remède miracle promis, le bon professeur Diomaye et son "Boss" appliquent la vieille solution : diviser pour mieux régner.
VIDEO
SONKO DÉFIE L'OPPOSITION
Le Premier ministre confronté à une motion de censure, contre-attaque avec audace. Il laisse planer le doute sur l'avenir de l'Assemblée nationale. "D'ici le 12 'septembre', ces gens auront autre chose à faire que d'être députés", a-t-il lâché ce mercredi
Dans une déclaration ce mercredi 4 septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a rejeté l'idée d'une motion de censure agitée contre son gouvernement.
"Il n'y aura pas de motion de censure", a-t-il affirmé avec assurance, balayant ainsi la menace qui plane sur son gouvernement depuis l'annonce du député de la majorité parlementaire Abdou Mbow. Ce dernier est passé à l'acte, en déposant avec ses collègues, une motion de censure sur sur la table du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, hier.
Sonko n'a pas mâché ses mots envers ses détracteurs, les qualifiant de "politiciens complètement dépassés par les événements" et soutenus par "leur presse".
Le Premier ministre a profité de cette occasion pour esquisser sa vision de l'avenir. Il a souligné la nécessité de moderniser l'administration publique et de la mettre au service du développement national. Il a également évoqué l'importance de réformer certaines pratiques au sein de la fonction publique, suggérant que des changements significatifs sont à venir.
D'un ton provocateur, il a prédit qu'après le 12 septembre, ses opposants "auront autre chose à faire que d'être députés à l'Assemblée nationale". Cette déclaration laisse entrevoir une possible dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République Bassirou Domaye Faye dans les prochains jours, telle que prévue par la Constitution.
lettres d'amérique, Par Rama YADE
LE PARADOXE AFRICAIN
Alors que le continent abrite 30% des minerais stratégiques du monde, et donc de toutes les ressources nécessaires pour être une réponse puissante à la crise énergétique mondiale et aux impératifs de la transition verte
Il y a un paradoxe africain : alors que le continent abrite 30% des minerais stratégiques du monde, et donc de toutes les ressources nécessaires pour être une réponse puissante à la crise énergétique mondiale et aux impératifs de la transition verte, les pays africains ne parviennent toujours pas à en tirer le meilleur profit pour leurs intérêts stratégiques vitaux. Or, à condition qu’ils soient adossés à un nouveau modèle de développement, les minerais stratégiques offrent une occasion historique d’en finir avec la soi-disant malédiction des ressources naturelles en Afrique.
La fable de la malédiction des ressources naturelles
De la Norvège aux Emirats Arabes Unis, de nombreux pays offrent des exemples réussis de croissance économique et de développement grâce aux ressources naturelles. Troisième plus grand producteur de gaz au monde et onzième plus grand producteur de pétrole, la Norvège est la deuxième économie mondiale en termes de Produit intérieur brut par habitant (après le Luxembourg et devant l’Irlande et à la Suisse), selon les chiffres du Fmi d’avril 2023, soit plus de 2, 5 fois le niveau de vie de la France. Quant aux Emirats Arabes Unis, neuvième producteur mondial de pétrole et quinzième de gaz naturel, le poids de leur économie a quintuplé en vingt ans. Ce pays mise désormais sur l’économie du savoir, devenu assez riche pour s’engager dans une ère post-pétrole, plus diversifiée, voire décarbonée.
En Afrique aussi, le cas du Botswana dément les sombres anticipations appliquées systématiquement au continent. Ces dernières années, ce pays -qui figure parmi les plus importants producteurs mondiaux de diamant, mais également un des moins corrompus- a imposé une stratégie inclusive dans le secteur extractif, investissant ses revenus dans la santé et l’éducation, mais surtout dans un fonds souverain au service des besoins des générations futures. Le Botswana a aussi mis en place toute une série de mécanismes et d’institutions pour prévenir et punir les cas de corruption, prouvant ainsi que le succès dans les affaires et la lutte contre la corruption sont parfaitement compatibles.
Une demande gigantesque en minerais stratégiques
La course aux minerais stratégiques a été relancée avec la crise énergétique, plaçant l’Afrique en pole position. Ces métaux sont en effet indispensables pour les véhicules électriques, les batteries au lithium, les téléphones portables, les scanners médicaux ou encore le matériel militaire, autant de secteurs stratégiques pour la transition énergique et la sécurité nationale de nombreuses puissances. Or, cette course risque de se faire au détriment des économies africaines, déjà privées des financements promis mais non honorés par la Communauté internationale en matière de lutte contre le changement climatique. La Banque africaine de développement (Bad) a estimé à 2800 milliards de dollars les besoins financiers de l’Afrique pour couvrir ses objectifs de lutte contre le réchauffement climatique entre 2020 et 2030. Or, le continent reçoit moins de 10% des fonds dédiés à cet effet, alors qu’il n’est à l’origine que de 3% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle internationale. Voilà désormais les pays africains soumis à des logiques d’extraction prédatrice qui leur font perdre non seulement ces ressources, mais également les emplois qui vont avec.
Une stratégie d’investissement plus responsable dans les minerais stratégiques constituerait non seulement une contribution majeure au développement de l’Afrique, mais aussi une solution durable aux défis de la transition énergétique pour le monde entier.
La pression souverainiste des opinions africaines
Alors que les jeunes générations expriment un fort désir de contrôler le destin de leurs pays sur les plans politique (au point d’applaudir les putschistes sahéliens), culturel (avec la restitution des œuvres d’art historiquement spoliées), économique (avec la remise en cause du F Cfa), la maîtrise du sol africain est un élément de plus en plus central des campagnes électorales et des transitions politiques, qu’elles soient démocratiques ou autoritaires. Dans ce contexte, il n’est pas certain que les stratégies prédatrices, y compris chinoises, l’emporteront sur le long terme.
Sous la pression des opinions africaines, il ne fait aucun doute que les partenaires de l’Afrique devront se repositionner, en passant à un modèle de développement plus inclusif s’ils veulent avoir un avantage compétitif sur ce marché très concurrentiel qui oppose non seulement les puissances globales, mais également les moyennes puissances du Moyen-Orient à l’Asie du Sud-Est. Les effets de la pandémie du Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement et l’impact de la guerre en Ukraine, qui ont accéléré cette nouvelle ruée vers l’Afrique, ne sauraient être une raison suffisante pour ignorer les besoins spécifiques de l’Afrique : les Africains, eux aussi, devraient pouvoir profiter des téléphones portables dernier cri d’Apple, conduire les voitures électriques de Tesla, et bénéficier de scanners médicaux de qualité lorsqu’ils sont malades. Tous ces produits sont fabriqués à partir de minéraux stratégiques qu’ils fournissent, mais dont ils ne bénéficient pas.
Les attentes des investisseurs internationaux
Mais il leur revient également de prendre leurs responsabilités en mettant en place des cadres réglementaires transparents et efficaces, en formant des ingénieurs capables de négocier des contrats miniers, en définissant une feuille de route répondant à leurs besoins de développement et en élaborant une stratégie de transformation industrielle avec l’appui des organisations régionales et de la récente Zone de libre-échange africaine qui pourrait jouer un rôle crucial dans la création de marchés locaux plus adaptés aux investissements internationaux.
Précisément, alors que la demande mondiale en minerais stratégiques n’a jamais été aussi élevée et que les industries vertes sont plus que jamais essentielles à la lutte contre le réchauffement climatique, ces investissements demeurent largement insuffisants. Lorsqu’ils existent, très peu sont menés à bien. Les raisons de ce sous-investissement chronique tiennent à plusieurs facteurs explicités par un récent rapport d’Atlantic Council et son auteure Aubrey Hruby, notamment la mauvaise perception des risques inhérents à l’investissement en Afrique et la sous-mobilisation du secteur privé.
Enfin, aucune de ces recommandations ne saurait aboutir sans stabilité. Or, dans des zones comme la région des Grands Lacs où la République démocratique du Congo, pays aussi grand que l’Europe de l’Ouest, est déchirée par des guerres civiles et régionales depuis plus de trente ans, il ne saurait y avoir d’investissements sans paix. C’est pourquoi la pacification des Grands Lacs doit être à l’avant-garde des efforts diplomatiques et des politiques énergétiques en Afrique.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
LE MINISTRE DES FINANCES VEUT FAIRE EXÉCUTER UN ARRÊT DE LA COUR SUPRÊME…14 ANS APRÈS
Cheikh Diba a exhumé un arrêt de la Cour Suprême datant de 2010, exigeant de nouvelles élections au sein de LA Chambre de Commerce de Dakar. Cette décision, qualifiée d'« ahurissante », soulève des questions
Une exécution dudit arrêt équivaut à organiser une autre élection
Cheikh Diba, le ministre des Finances et du Budget, dépoussière un arrêt de la Cour Suprême 14 ans après qu’il ait été rendu pour demander son exécution ! Une demande « ahurissante » qui fait rigoler au niveau de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD). Juste pour faire plaisir à un ami, le sieur Birame Yaya Wane, Cheikh Diba a donc signé une correspondance en date du 30 août 2024 pour recommander « l’exécution de l’arrêt de la Cour Suprême », sur les élections de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture (CCIAD) tenues en…2010 !
En clair, 14 ans après, le ministre des Finances et du Budget ne demande rien d’autre que d’organiser à nouveau les élections de la sous-section « Etablissements financiers ». Laquelle n’est qu’une composante des élections des instances dirigeantes de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar. Seulement le ministre Cheikh Diba semble totalement ignorer les tenants de ce dossier sur lequel il aurait dû consulter le ministère du Commerce, avec qui il partage la tutelle de la CCIAD. En effet, c’est son collègue Serigne Guèye Diop qui exerce la tutelle technique des chambres consulaires, le ministère des Finances exerçant celle financière. S »’il l’avait fait, à savoir consulté le ministre du Commerce, Cheikh Diba aurait alors compris qu’il ressort des dispositions organisant les Chambres consulaires dans notre pays qu’après l’arrêt de la Cour Suprême annulant les résultats du premier tour de cinq sous-sections, une autre élection devait en principe être organisée dans les trois mois qui suivent, notamment le 20 mars 2013 au plus tard. Une telle disposition n’a jamais été appliquée dans le contentieux opposant les listes And Défarat Chambre de Commerce, dirigées par Pape Ibrahima Diagne, et celle de ‘’Dissot’’, conduite par feu Mamadou Lamine Niang.
Dans un document confidentiel, daté du 06 mai 2013 adressé au ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel, un ‘’consensus’’ avait été signé entre les responsables des deux listes, à savoir « And Déférat Chambre de Commerce » et « Disso ». D’après ledit document, le Président Lamine Niang devait terminer son mandat à la tête de la CCIAD. Le « consensus » actait aussi la non-tenue des élections et une répartition paritaire (50/50) de tous les organes de l’Institution consulaire de Dakar (Bureau, Assemblée générale et Commissions techniques). Autre particularité, il est bien mentionné dans ce protocole entre les deux listes que « sa mise en œuvre ne nécessitera pas la retouche du Décret originel organisant les Chambres de Commerce qui sont toutes d’égale dignité »
Il est donc curieux de constater que le sieur Birame Yaya Wane, qui s’exprime aujourd’hui sur ce contentieux, est aussi signataire du protocole de 2013, en atteste sa signature sur la feuille de présence parcourue par le Témoin. Qu’il s’agisse de Papa Ibrahima Diagne, de Khady Fall Tall, de Hamid…tous ont intégré les commissions de la CCIAD dirigée par le Président Abdoulaye Sow.
Ainsi, l’actuel Bureau de la CCIAD, avec comme Président Abdoulaye Sow, est issu des élections de novembre 2019. Le Président Abdoulaye Sow, qui termine le mandat de Feu Mamadou Lamine Niang, ne souffre d’aucune illégalité, puisque élu par l’Assemblée générale de la CCIAD et a été officiellement installé par le ministre du Commerce de l’époque, Mme Aminata Assome Diatta, et le gouverneur de la région de Dakar, le 10 décembre 2019. Par ailleurs, la loi de 2017 instaurant la Chambre de Commerce, d’Insdustrie et des Services, a prolongé les mandats des Assemblées générales de toutes les Chambres de commerce du Sénégal, jusqu’aux prochaines élections.
Aujourd’hui, l’institution consulaire de Dakar est résolument tournée vers d’importants projets. Sous peu, il sera question de la réception de l’édifice de la CCIAD complètement rénové par l’équipe dirigée par le président Abdoulaye Sow. On assistera aussi à la montée en puissance de l’Académie consulaire de la CCIAD sur la formation au profit des jeunes et la construction de l’immeuble Jules Ferry entre autres.
Le Cas Biram Yaya Wane :
Le sieur Biram Yaya Wane, qui se présente comme Administrateur de société, n’est pas réellement un acteur reconnu du secteur privé sénégalais. Il est difficile de trouver une traçabilité de ses activités dans le secteur privé national, si ce n’est à raconter des inepties sur le fonctionnement de l’Institution consulaire de Dakar. Pourtant il a bénéficié de beaucoup de facilités au sein de la CCIAD entre 2018 et 2019, le tout atteint un montant financier important que les responsables de la Chambre consulaire de la capitale ne veulent pas divulguer pour le moment.
LE PROJET DIRECCT, UN SUCCÈS PROBANT
Clôturé ce mardi 3 septembre à Dakar, ce programme ambitieux a transformé le paysage de la santé et de l'entrepreneuriat dans plusieurs régions du pays
Le projet DIRECCT sur la digitalisation du système de santé et la transformation digitale des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) de l’Agence de développement belge a été clôturé hier, mardi 3 septembre, à Dakar, lors de la journée « Digital Impact Day », avec des résultats probants qu’il convient de capitaliser et de promouvoir, selon les partenaires.
Les opportunités offertes par le numérique en matière de développement économique et social des populations sont inestimables. C’est dans cette perspective que le projet Digital Response Connecting Citizens (DIRECCT) de l’Union européenne, piloté par l’Agence de développement du gouvernement fédéral belge (Enabel), acteur clé du numérique pour le développement, a, en plus de son rôle de cogestionnaire, mis en œuvre deux projets dans le cadre de ce programme. Ainsi, elle a soutenu la « digitalisation du système de santé dans le Sine-Saloum » et la transformation numérique durable des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) dans cinq régions du pays, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs de la stratégie « Sénégal Numérique 2025 » et du plan Stratégie Santé Digitale 2018-2023. Les interventions d’appui à la digitalisation dudit programme ont pris fin hier, mardi 3 septembre 2024, à Dakar, lors de la journée « Digital Impact Day ». Cet événement vise à rassembler les acteurs clés du numérique pour le développement, les partenaires de mise en œuvre, ainsi que les bénéficiaires du programme pour une journée d’échanges et de partage. De ce projet DIRECCT, il ressort des résultats probants qu’il convient de « capitaliser puis s’en inspirer pour le dupliquer à grande échelle », a déclaré la Directrice de la promotion de l’économie numérique et du partenariat au ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Bitilokho Ndiaye.
Dans le domaine de la santé, l’intervention de DIRECCT dans les régions de Fatick, Kaffrine et Kaolack a, entre autres, permis la mise en place et le déploiement d’un dossier patient électronique dans huit établissements de santé. Le projet a également permis la formation aux compétences numériques et techniques de plus de 900 agents de santé, la modernisation de l’internet et de la connectivité dans dix établissements sanitaires. Il a aussi contribué à améliorer la qualité des soins, la gestion des centres de santé et la gestion de l’information sanitaire dans quinze établissements de santé. Concernant le développement de l’économie verte et l’entrepreneuriat agricole durable dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack et Thiès, le projet DIRECCT a permis de sensibiliser plus de 180 employés et dirigeants d’entreprises à l’utilisation d’outils numériques. Plus de 200 entreprises, dont 46 % dirigées par des femmes, ont pu bénéficier de formations et d’équipements numériques. La conception de l’outil d’apprentissage (DigiBox) et la production de plus de 40 ressources documentaires ou pédagogiques constituent une innovation dans ce secteur. Ainsi, le projet DIRECCT a contribué à l’amélioration numérique des micros, petites et moyennes entreprises en termes de productivité et de croissance.
Saluant le rôle exemplaire du projet DIRECCT, Mme Ndiaye a déclaré qu’il est important de « partager les leçons apprises et ainsi inspirer d’autres parties prenantes à poursuivre cet important projet, articulé autour de deux composantes : la modernisation du secteur de la santé et la digitalisation des MPME ».
La directrice pays par intérim d’Enabel, Annick Peeters, a souligné le contexte de la pandémie de Covid-19 pendant lequel ce projet a été lancé. Elle a ainsi déclaré : « Ce programme était initialement perçu comme une collaboration d’urgence. Il fallait répondre rapidement à l'heure de la Covid. Mais au final, ce programme s'est développé en tentant d'apporter des propositions à long terme, structurantes, parfois innovantes. Le programme fut court, mais je pense qu'il demeure une pièce d'un puzzle bien plus large », at-elle affirmé.