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7 avril 2025
Economie
LE SÉNÉGAL MET LES INVESTISSEURS EN ALERTE
Le gouvernement promet le rapport de la Cour des comptes dans les prochaines semaines, avec une application de toutes les recommandations et une réorganisation de la gestion de la dette afin de contenter le FMI
(SenePlus) - D'après les informations de Bloomberg, le gouvernement a annoncé mardi aux investisseurs internationaux qu'un audit approfondi des finances du pays sera disponible "dans les prochaines semaines". Cette annonce cruciale a été faite lors d'une réunion virtuelle organisée par Bank of America, selon plusieurs sources proches du dossier citées par l'agence de presse.
Cette vérification des comptes publics constitue une étape déterminante pour le Sénégal qui cherche à négocier un nouveau prêt avec le Fonds Monétaire International (FMI). En effet, comme le rappelle Bloomberg, un précédent programme de 1,8 milliard de dollars approuvé en 2023 est actuellement suspendu. Cette suspension fait suite à une demande du président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en avril dernier, de vérifier les finances de l'État - un examen qui a révélé que le gouvernement précédent avait présenté des données économiques erronées.
Selon les sources de Bloomberg, les représentants du ministère des Finances ont assuré lors de la réunion que le gouvernement s'engage à mettre en œuvre toutes les recommandations que formulera la Cour des comptes sur les conclusions de l'enquête. Cette dernière doit certifier les conclusions préliminaires de l'Inspection Générale des Finances concernant la gestion des finances publiques entre 2019 et début 2024.
L'impact de cette situation sur la crédibilité financière du pays est déjà tangible. Bloomberg souligne que l'agence Moody's a récemment dégradé la note de crédit en devises étrangères à long terme du Sénégal à B1, soit quatre niveaux en dessous de la catégorie "investissement". Les obligations sénégalaises en dollars ont également chuté dans le sillage de cette controverse sur les données, les titres à échéance 2048 s'échangeant autour de 68 cents pour un dollar mercredi.
D'après l'agence américaine, le conseil d'administration du FMI devait initialement examiner les révisions des données du Sénégal ce mois-ci. Toutefois, cette réunion pourrait être reportée en raison de l'audit toujours en cours. Le FMI considère les chiffres de la dette publique et du déficit, plus élevés que précédemment rapportés, comme un cas de "déclaration erronée".
Un point positif émerge néanmoins : selon les sources de Bloomberg, les responsables sénégalais ont indiqué lors de la réunion de mardi que le pays est déjà en discussion avec le FMI pour mettre en place des mesures correctives visant à prévenir de tels problèmes à l'avenir, notamment l'unification de l'unité de gestion de la dette du pays.
Un porte-parole du FMI, cité par Bloomberg, a confirmé que "les discussions avec les autorités sénégalaises sont en cours" tout en précisant qu'il est "prématuré de déterminer les mesures correctives" avant le rapport de la Cour des comptes. De son côté, un porte-parole du ministère des Finances a indiqué que les conclusions de l'audit seront partagées dès qu'il sera prêt, sans toutefois commenter le calendrier.
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QU’EN EST-IL VRAIMENT DU CLASSEMENT DU SENEGAL DANS LE CERCLE DES PMA
Depuis la publication d’une résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 19 décembre 2024, des débats ont animé la sphère publique.
Depuis la publication d’une résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 19 décembre 2024, des débats ont animé la sphère publique. Cette résolution accorde, à titre exceptionnel, une période préparatoire de cinq ans au Cambodge et au Sénégal pour les accompagner dans leur sortie progressive de la catégorie des PMA.
Cependant, certains médias ont mal interprété ou présenté cette information, créant de la confusion. Des titres d’articles laissent entendre que le Sénégal serait déjà sorti de cette liste, ce qui est faux. Il faut préciser que le processus a été enclenché depuis 2021 et va se terminer en 2029.
Soleil check vous dit tout.
C’est quoi être dans le classement des Pays les Moins Avancés?
Depuis 1971, les Nations unies reconnaissent les pays les moins avancés (PMA) comme une catégorie d’États jugés très défavorisés dans leur processus de développement, pour des raisons structurelles, historiques mais aussi géographiques.
L’ONU évalue le reclassement des pays sur la base de trois indicateurs :
1.Revenu national brut (RNB) par habitant
Indice du capital humain (ICH) : Mesure des indicateurs liés à la santé et à l’éducation (mortalité des moins de 5 ans, scolarisation, alphabétisation).
Indice de vulnérabilité économique et environnementale (IVE) : Évalue la vulnérabilité structurelle d’un pays aux chocs externes.
Pour sortir de la catégorie des PMA, un pays doit atteindre les seuils pour deux des trois indicateurs lors de deux examens triennaux consécutifs réalisés par le Comité des politiques de développement (CPD).
Quelles sont les Conséquences d’un reclassement?
Si en 2029, la sortie du Sénégal se confirme, de l’avis des experts interrogés, on peut retenir que l’avantage est surtout du côté de l’image du Sénégal, un pays qui est à un niveau intermédiaire ou même émergent économiquement. Mais, il faut noter comme conséquences :
•un accès réduit aux aides internationales : Le reclassement entraînera la perte de certaines mesures de soutien réservées aux PMA, comme les préférences commerciales. Toutefois, des mécanismes de “transition sans heurt” permettent de bénéficier d’aides pendant une période limitée après le reclassement.
•un impact sur les partenaires bilatéraux : Par exemple, la France, principal partenaire du Sénégal, pourrait retirer ce dernier de sa liste de pays prioritaires.
•Effets sur les marchés internationaux : Les impacts les plus significatifs pourraient concerner les relations commerciales avec l’Union européenne, l’Inde, la Chine et le Royaume-Uni.
Diery DIAGNE
par Ganoune Diop
L'AFRIQUE, UNE VOIE INCONTOURNABLE VERS L'AVENIR DE TOUTE LA FAMILLE HUMAINE
Le continent, qui compte déjà 265 millions de catholiques, voit son influence spirituelle grandir. Cette montée en puissance religieuse s'accompagne d'une responsabilité nouvelle : celle de promouvoir le dialogue interconfessionnel et la paix
Mes racines africaines m'incitent à partager cette réflexion. L'espoir que je nourris pour l'Afrique est justifié car le continent africain est en passe de devenir le futur épicentre des grandes religions du monde. Il est plus que jamais nécessaire d'œuvrer en faveur d'une coexistence pacifique dans la dignité de la différence. Les croyants ne peuvent ignorer la nouvelle réalité de notre monde induisant un nouveau paysage façonné par le rôle accru de l'Afrique, non seulement en termes de richesses en minéraux rares, comme l’uranium et le cobalt, l’or et le diamant, mais aussi et surtout en termes de ressources humaines.
L'Afrique est le continent le plus jeune avec 40 % de sa population âgée de moins de 15 ans.
La démographie religieuse est également significative. On y compte 700 millions de chrétiens, soit 49 % de la population, et 41 % de musulmans. Cette réalité actuelle nécessite un travail intentionnel et proactif pour que la paix et la solidarité se matérialisent au lieu de la rivalité, de la concurrence et des guerres.
Selon des statistiques récentes, en 2021, l'Afrique comptait 265 millions de catholiques, soit 19 % de la population catholique mondiale. D'ici 2050, la World Christian Database prévoit que l'Afrique représentera 32 % des catholiques du monde. L’Église orthodoxe a une présence significative en Afrique, en Éthiopie et en Érythrée mais aussi l’église Copte en Égypte. L'Église adventiste du septième jour en Afrique représente 44 % des membres dans le monde. L'Afrique compte actuellement environ 53 % des membres de la communion mondiale des anabaptistes-mennonites.
L'état du continent est caractérisé par la quête interconfessionnelle de paix et de justice. Au niveau des Nations unies, la réalité suivante mérite d'être mentionnée :
2024 marque la dernière année de ce que les Nations unies ont appelé la « Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine 2015-2024 : Reconnaissance, justice, développement ».
Contexte géopolitique et social actuel
Selon les chiffres publiés par vingt-et-une organisations spécialisées des Nations Unies, les morts causées par le sous-développement économique et social et l'extrême pauvreté dans les 122 pays du tiers-monde s'élèveront, en 2023, à plus de 61 millions d'êtres humains.
Les démographes estiment les ravages causés par la seconde guerre mondiale à18 millions d'hommes, de femmes et d'adolescents morts au combat, et entre 50 et 55 millions de civils tués.
En d'autres termes, la faim, la soif, les épidémies et les conflits causés par la pauvreté détruisent chaque année presque autant de vies humaines que la seconde guerre mondiale en six ans. [1]
Après la première guerre mondiale, la Société des Nations a été créée pour atténuer les conséquences de la guerre. Après la seconde guerre mondiale, une étape supplémentaire a été franchie avec la DUDH. Elle était considérée comme un baromètre qui pouvait contribuer à rendre les gens plus humains partout dans le monde. Le concept de génération de droits a vu le jour.
La classification des droits en fonction des générations a donné une légitimité aux droits des groupes et des minorités, aux minorités religieuses et non religieuses, aux droits des populations autochtones, toutes entités qui partagent l'espace social.
Les droits des peuples en tant que droits collectifs figurent dans les pactes des Nations unies en tant que droits de l'homme. Les experts qualifient les droits des minorités de droits de l'homme de la « troisième génération ». La première génération était axée sur les droits politiques et civils, la seconde sur les droits socio-économiques. Ces deux types de droits étaient axés sur les individus en tant que détenteurs de droits. La troisième génération est également appelée droits de l'homme « de solidarité ». Elle « comprend les droits à des biens tels que le développement, la paix, un environnement sain, la communication, l'assistance humanitaire et une part du patrimoine commun de l'humanité ».[2] Les droits des populations autochtones en tant que droits collectifs sont décrits comme la « quatrième génération » de droits de l'homme. [3]
La déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) a vu le jour à un moment critique de l'histoire de l'humanité. L'inhumanité manifestée au cours de la première et de la seconde guerre mondiale, l'holocauste et les divers génocides, le colonialisme et le pillage des ressources dans le monde entier ont contraint la famille humaine à se rendre compte qu'il était urgent de rédiger un document consensuel définissant clairement et adoptant une boussole morale universelle pour guider l'humanité dans ses relations interpersonnelles, sociales, internationales et géopolitiques. La famille des nations a atteint un moment critique où une réponse vitale et solide était nécessaire, afin que le traitement atroce des êtres humains ne se reproduise plus jamais, plus jamais.
Ce qui était en jeu, c'est la survie et la protection de la notion même ou de la réalité de ce que signifie être humain et quelles sont les responsabilités fondamentales à l'égard de chaque personne. Cet aspect ne doit pas être considéré comme secondaire par rapport à la notion de droits qui lui est associée. La question est plus profonde que les considérations juridiques ou législatives. Elle dépasse la simple restauration des droits. Un consensus autour d'une nouvelle vision devait être trouvé sur ce que signifie être humain.
Il s'agit là d'un point essentiel. Lorsque les gens s'accordent sur l'importance des droits de l'homme, c'est le bon aspect qui prime. Il est certainement urgent et nécessaire de mettre l'accent sur le bon aspect des droits de l'homme, compte tenu des nombreuses violations des droits de l'homme. Mais la dimension la plus fondamentale est la dimension humaine.
Un simple coup d'œil à ce que l'on a appelé les 9 traités fondamentaux révèle une tentative nécessaire de fixer des limites à ce qui est inacceptable dans la manière dont les êtres humains sont traités. Les maux et les injustices qui frappent chaque société sont liés aux discriminations, aux disparités économiques injustes, à la violation de l'intégrité physique des personnes et même à la privation du droit de vivre une vie paisible.
Les documents clés de l'ONU ont commencé à être diffusés. Les consultations politiques ont débouché sur plusieurs pactes, traités et déclarations. Plus précisément, ce que l'on appelle aujourd'hui les 9 principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme ont été signés après la seconde guerre mondiale, lorsque la sombre inhumanité de la guerre a causé la perte de 60 millions de vies.
Les nations africaines font partie de la famille mondiale des nations. La majorité des États africains sont signataires des traités relatifs aux droits de l'homme, d'où la nécessité de se constituer partie des conversations mondiales.
« Parmi les nombreux instruments relatifs aux droits de l'homme élaborés sous ses auspices, l'ONU a désigné neuf d'entre eux comme des traités internationaux fondamentaux en matière de droits de l'homme. Cela inclut un traité sur les droits civils et politiques, un traité sur les droits économiques, sociaux et culturels, de traités visant à lutter contre la discrimination raciale et sexiste, des traités interdisant la torture et les disparitions forcées, et des traités protégeant les droits des enfants, des travailleurs migrants et des personnes handicapées ».
Le multilatéralisme a connu un essor considérable au lendemain des guerres mondiales. C’est une époque où l'importance de la personne humaine est à nouveau mise en exergue.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que le dénominateur commun de tous les pactes, conventions ou traités mentionnés en général est de délimiter, d'affirmer et de promouvoir l'aspect humain dans l'expression « droits de l'homme ».
Les hommes, les femmes et les enfants sont des êtres humains à part entière. Aucun d'entre eux ne doit faire l'objet d'une discrimination ou d'une atteinte à son intégrité physique, émotionnelle, intellectuelle, spirituelle et sociale. Personne ne devrait être contraint de croire en quelque chose qui va à l'encontre de ce que lui dicte sa conscience. Aucun ne devrait être victime de violence, de torture, de traitements et de peines inhumains ou dégradants. La dignité humaine exclut l'avilissement de tout être humain. En outre, l'égalité doit être défendue entre tous les êtres humains. Cela fait partie de ce que signifie être humain.
Tout au long de l'histoire de l'humanité, ce droit de jouir de sa pleine humanité a été refusé aux personnes de toutes les sociétés. Les violations des droits des minorités sont enracinées dans la dévalorisation de leur personne en postulant leur prétendue infériorité.
Pour chacun de ces traités fondamentaux, les Nations unies ont mis en place un groupe d'experts indépendants, chargé de surveiller la mise en œuvre du traité par les États parties qui l'ont ratifié.[5]
Plusieurs organisations gouvernementales et non gouvernementales se sont engagées à travailler à la construction de la paix, à surmonter l'hostilité, l'antagonisme, les conflits et à servir de médiateurs pour éviter les guerres. [6]
Le postulat de base de cette réflexion est le suivant : Le premier droit de l'homme est le droit d'être humain, d'être considéré avec respect et traité avec dignité. Sans ce postulat, la question des droits perd son fondement nécessaire. Le défi que posent l'expérience et la mise en œuvre de tout droit de l'homme réside principalement dans le mal sous-jacent qui consiste à déformer les autres en leur déniant leur pleine humanité. La violence à l'égard d'autrui, par exemple, commence par la dévalorisation de la valeur ou de la dignité des personnes et se poursuit par la dévalorisation de l'importance d'autrui.
La deuxième prémisse est que le statut de minorité ne doit pas se traduire par une infériorité ontologique.
Les violations de ces deux principes sont les causes profondes de nombreuses souffrances dans notre monde, hier et aujourd'hui, en particulier pour les Africains, qu'il s'agisse de la conférence de Berlin de 1884, qui portait sur la partition, le pillage, l'exploitation et l'appropriation des ressources africaines, ou des différents esclavages. Le plus connus est l'esclavage transatlantique. Cependant, 800 ans avant que les Portugais ne débarquent sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest, les musulmans arabes étaient impliqués dans ce que l'on appelle l'esclavage transsaharien et oriental. Il y avait des portes de non-retour non seulement dans l'île de Gorée au Sénégal, mais aussi à Zanzibar en Afrique de l'Est et à Cape Coast au Ghana. On pourrait également mentionner l'esclavage intra-africain, comme dans le sultanat de Sokoto au Nigeria.
Tous les enlèvements, la traite des êtres humains, l'asservissement et la domestication des êtres humains ont une cause fondamentale commune : l'inhumanité.
Les Églises chrétiennes qui y ont participé ou en ont été complices par leur silence ont trahi leur vocation authentique à promouvoir la raison pour laquelle Jésus est venu sauver les humains, à savoir créer une nouvelle humanité : des personnes qui croient en lui et qui reçoivent le pouvoir de devenir des enfants de Dieu, nés à nouveau non pas du sang ou de la volonté des humains, mais de Dieu.
En fait, l'objectif primordial de l’'être chrétien commence par être une nouvelle créature comme le dit l'apôtre Paul en 1 Corinthiens 4. Le message chrétien est à la base une personne, la révélation de Jésus-Christ, le Seigneur et Sauveur. L'ensemble des Écritures témoigne de lui (Jean 5.39).
Il est en effet le nouvel Adam, le second Adam, le chef d'une nouvelle humanité. Jésus est aussi le nouveau Moïse, le nouveau Josué, le nouvel Israël. Pour les chrétiens, Il est Dieu avec nous, Emmanuel, tel qu'il est révélé au début de l'évangile de Matthieu et dans l'évangile de Jean. Dans l’évangile de Matthieu, Jésus promet d'être avec ses disciples jusqu'à la fin des temps. Cela nous rappelle également l'engagement et la détermination de Dieu à créer une nouvelle humanité sous la direction de Jésus-Christ. Il s'agit là d'une perspective œcuménique plus large.
Redécouvrir le caractère sacré de la conscience humaine est devenu un impératif moral pour la réhumanisation de notre monde. Les Africains ont une occasion unique d'apporter leur contribution à la construction d'un monde meilleur par le biais d'une Afrique meilleure, où la justice, la droiture et la paix peuvent s'épanouir. Il n'est plus acceptable d'être les bénéficiaires passifs de l'aide d'autres nations et d'être relégués au statut de dépendants de la soi-disant générosité d'autres peuples. Les Africains doivent continuer à faire ce qu'ils font dans de nombreux pays du monde. Ils sont appelés à être des acteurs de la guérison des situations humaines difficiles. Ils doivent se réconcilier avec leur histoire d'hospitalité et de soutien solidaire à leurs frères et sœurs d'humanité, où qu'ils soient. L'identité la plus profonde des Africains en Dieu est forgée à travers une histoire de discrimination, de pillage de leurs ressources et de souffrances de toutes sortes, les plus récentes étant inséparables des crises climatiques mondiales et de plusieurs conséquences involontaires, telles que les migrations.
Apporter l'espoir à la famille humaine et promouvoir l'unité avec Dieu est un véritable projet global.
L'essentiel est de partager un message d'espoir avec un monde en souffrance, confronté à des crises multiformes, des conflits, des violences et des morts prématurés. L'ensemble des services offerts par les diverses religions vise à atténuer le poids des malheurs de l’humanité et à éliminer les récurrences de ces tragédies, tout en rappelant que la connaissance des textes sacrés et des messages des religions est conçue comme le meilleur antidote à la déshumanisation des peuples du monde entier. Pour l’Islam l’unité de l’humanité basée sur l’unicité de Dieu constitue le socle et la fondation d’une humanité réconciliée avec son créateur. Pour les Chrétiens c’est surtout la connaissance de Jésus Christ qui constitue l’antidote suprême comme la déshumanisation, les discriminations, les racismes et autres fléaux sociaux. Ceci a été un défi a cause l’appétit impérialiste, colonisateur et d’appropriation des biens de peuples domines et soumis.
Que le Dieu créateur, seigneur et sauveur, nous aide à embrasser sa volonté absolue. Il offre l’adoption et l'hospitalité à tous les peuples désireux d'entrer dans une alliance éternelle pour former un nouveau peuple créé à son image, dans une vie éternelle de communion et d’acceptation réciproque.
Respecter la dignité de chaque être humain est une des meilleures adorations rendues en l’honneur de Dieu.
Que la famille humaine se rallie autour de cette solidarité.
Ganoune Diop est Secrétaire Général de l’Association Internationale de la Liberté Religieuse.
[1] Voir Jean Ziegler. Où est l'espoir ? Paris, Le Seuil, 2024.
[4] Les mots suivants, inscrits dans la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, sont significatifs :
« Considérant que la Déclaration des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale du 20 novembre 1963 (résolution 1904 (XVIII) de l'Assemblée générale) affirme solennellement la nécessité d'éliminer rapidement la discrimination raciale dans le monde sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et d'assurer la compréhension et le respect de la dignité de la personne humaine,
Convaincus que toute doctrine de supériorité fondée sur la différenciation raciale est scientifiquement fausse, moralement condamnable, socialement injuste et dangereuse, et qu'il n'existe aucune justification à la discrimination raciale, en théorie ou en pratique, où que ce soit,
Réaffirmant que la discrimination entre les êtres humains fondée sur la race, la couleur ou l'origine ethnique constitue un obstacle aux relations amicales et pacifiques entre les nations et est de nature à troubler la paix et la sécurité entre les peuples ainsi que l'harmonie entre les personnes vivant côte à côte, même à l'intérieur d'un seul et même État,
Convaincus que l'existence de barrières raciales est contraire aux idéaux de toute société humaine.... »
[6] Paradoxalement, même les lois de la guerre, censées limiter les abus contre l'humanité fondamentale d'un ennemi, ont été utilisées en dehors de ce principe fondamental.
POUR FAYE-SONKO, L'ANNÉE DE TOUS LES DÉFIS
Après une victoire éclatante aux législatives, le duo doit désormais transformer cela sur cinq dossiers brûlants. Des relations avec Paris aux contrats gaziers, en passant par le FMI, chaque décision sera scrutée au cours des prochains mois
(SenePlus) - Selon un article approfondi de Jeune Afrique, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, forts d'une majorité écrasante à l'Assemblée nationale obtenue en novembre 2024, font face à cinq dossiers brûlants qui marqueront l'année 2025.
La rupture avec la France s'accélère
Le premier dossier concerne la relation avec l'ancienne puissance coloniale. Comme le rapporte Jeune Afrique, le président Faye a clairement affiché sa volonté de rompre avec l'héritage colonial en annonçant le départ prochain des militaires français du Sénégal. "Quel pays peut avoir des militaires étrangers sur son sol et revendiquer son indépendance ?", a-t-il déclaré le 28 novembre dernier dans un entretien accordé aux médias français.
Cette position s'est récemment cristallisée autour d'un échange tendu avec Emmanuel Macron. Selon le journal, quand le président français a reproché aux pays africains de ne pas dire "merci", Ousmane Sonko a répliqué sèchement que "la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain."
Le bras de fer avec le FMI
Le deuxième défi majeur concerne les relations avec le FMI. Le Sénégal n'a reçu aucun décaissement depuis l'élection de Bassirou Diomaye Faye. Un audit diligenté par Sonko a révélé que le déficit budgétaire moyen atteindrait en réalité 10,4% sur la période 2019-2023, bien au-delà des 5,5% annoncés précédemment. La dette publique s'élèverait quant à elle à 83,7% du PIB.
La question des hydrocarbures
Le troisième enjeu porte sur la renégociation des contrats pétroliers et gaziers. Le magazine panafricain souligne que le statu quo actuel bloque l'exploitation du gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), objet de discussions tendues entre le Sénégal, la Mauritanie et BP. Un échec sur ce dossier pourrait, selon Jeune Afrique, compromettre le développement d'autres projets et limiter les revenus attendus des hydrocarbures.
La succession à la mairie de Dakar
Le quatrième dossier sensible concerne l'avenir de la mairie de Dakar. Jeune Afrique détaille comment Barthélémy Dias, maire depuis 2022, s'est vu déchu de ses mandats de député et de maire en décembre 2024, suite à une condamnation judiciaire. Son recours ayant été rejeté le 31 décembre, l'incertitude plane sur la gouvernance future de la capitale.
Une opposition fragilisée
Enfin, le magazine souligne la faiblesse actuelle de l'opposition qui, avec seulement 30 députés sur 165, peine à faire contrepoids face à l'hégémonie du Pastef. Selon Jeune Afrique, c'est davantage du côté de la société civile que pourrait émerger un véritable contre-pouvoir, bien que des inquiétudes existent déjà quant à la capacité des voix dissidentes à s'exprimer librement sous la nouvelle administration.
MACRON NE VISAIT NI LE SÉNÉGAL NI LE TCHAD
Selon les confidences recueillies par Le Monde auprès de diplomates français, la sortie présidentielle sur l'ingratitude africaine visait principalement le Mali, où 58 soldats français ont perdu la vie en moins de dix ans
(SenePlus) - Les déclarations du président français Emmanuel Macron sur l'intervention militaire de la France en Afrique ont provoqué une onde de choc diplomatique. Selon les informations du journal Le Monde, les diplomates français tentent de déminer la situation tout en révélant une profonde amertume, particulièrement vis-à-vis du Mali.
Une source diplomatique citée par Le Monde s'est empressée de préciser que "le Tchad et le Sénégal n'étaient absolument pas visés par ces propos". Elle explique que pour ces deux pays, les départs des forces françaises "étaient déjà actés", même si "le timing de ces annonces nous a surpris".
La même source diplomatique révèle que les propos présidentiels visaient en réalité spécifiquement l'Alliance des États du Sahel (AES) et "en particulier le Mali". Le ressentiment est palpable dans ses confidences au Monde : "On l'a tous mauvaise avec le Mali quand on voit le dispositif, l'investissement humain et financier que cela a représenté pendant des années à la demande des autorités maliennes, et alors que l'on pensait bien faire."
La diplomatie française semble particulièrement marquée par le bilan humain de ces interventions. Le Monde rapporte que les propos de Macron s'inscrivaient dans un contexte plus large où il évoquait "les pertes humaines françaises au Sahel", qui s'élèvent à 58 morts en moins d'une décennie.
Les confidences recueillies par le journal français laissent transparaître une certaine désillusion dans les rangs diplomatiques français. La source citée conclut avec une forme d'amertume : "Alors oui, le président a exprimé quelque chose de déceptif pour nous mais aussi pour les populations concernées, c'est tellement décevant." Elle en tire une leçon sans appel : "Il faut une approche transactionnelle comme [avec] les autres [partenaires non africains] et arrêter d'être les dindons de la farce."
2,96 MILLIONS DE BARILS PRODUITS EN DECEMBRE, 2,94 MILLIONS DE BARILS COMMERCIALISEES
Fleuron de l’industrie pétrolière sénégalaise, Sangomar a confirmé en 2024 son rôle central dans le paysage énergétique du pays
À la fin de décembre 2024, le gisement pétrolier de Sangomar affiche une belle performance. Conformément au calendrier prévu, tous les puits du site sont mis en service avec une production totale pour le mois de décembre 2024 de 2,96 millions de barils de pétrole brut, 2,94 millions de barils commercialisées sur le marché international. Soit une production annuelle (2024) de 16,9 millions de barils de pétrole brut.
Fleuron de l’industrie pétrolière sénégalaise, Sangomar a confirmé en 2024 son rôle central dans le paysage énergétique du pays. Avec des performances dépassant toutes les attentes, le site a su démontrer une exploitation maîtrisée et des retombées prometteuses pour l'économie nationale. À la fin de l’année, tous les puits producteurs de Sangomar ont été mis en service, conformément au calendrier prévu. Ces puits sont désormais entièrement opérationnels et connectés aux lignes de production, permettant une extraction totale de 100 000 barils de pétrole brut par jour. En décembre 2024, Sangomar a enregistré une production totale de 2,96 millions de barils de pétrole brut. Une performance qui témoigne, selon les autorités, de l’efficacité des opérations sur le site et de la pleine capacité de production atteinte grâce à la mise en service intégrale des puits. Durant le même mois, trois cargaisons représentant un volume cumulé de 2,94 millions de barils ont été expédiées vers le marché international. Des exportations qui illustrent la dynamique commerciale robuste et la demande soutenue pour le pétrole brut produit à Sangomar. Au total, la production annuelle pour 2024 s’est élevée à 16,9 millions de barils, surpassant largement l’objectif initial fixé à 11,7 millions de barils. Ce dépassement de 44% reflète, selon les autorités, une optimisation des opérations, une gestion efficace des ressources, et une montée en puissance rapide des capacités de production.
LES BATEAUX DE PECHE NE SONT PAS A 100% RESPONSABLES DE CE PHENOMENE
La raréfaction des ressources halieutiques continue de prendre des proportions inquiétantes. Le sujet était hier au cœur d'une journée de sensibilisation à Cayar, avec le Réseau des Femmes de la pêche Artisanale du Sénégal (REFEPAS)
La raréfaction des ressources halieutiques continue de prendre des proportions inquiétantes. Le sujet était hier au cœur d'une journée de sensibilisation à Cayar, avec le Réseau des Femmes de la pêche Artisanale du Sénégal (REFEPAS). Selon Moussa Mbengue secrétaire exécutif de l'association ouest Africaine pour le Développement de la pêche artisanale, «les bateaux de pêche ne sont pas responsables à 100% de ce phénomène».
Cayar est le troisième port de débarquement de la pêche artisanale au Sénégal et vers les années 2000, les débarquements tournaient autour de 50 000 tonnes par an. Mais compte tenu de la raréfaction des ressources halieutiques, il est clair, selon Moussa Mbengue, Secrétaire Exécutif de l'Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale, qu'il se situe maintenant autour de 30 000 tonnes l'année, même s'il est vrai qu'on n'a pas exactement les chiffres actuels. Mais il est sûr à ses yeux qu'il y a une diminution drastique, consécutivement à cette raréfaction. C'est dire que la pêche souffre de la crise des ressources halieutiques, consécutive à la surpêche, avec à la clé des pratiques mauvaises, aussi bien du côté de la pêche industrielle que de celui de la pêche artisanale. A son avis, il faudra aussi pointer du doigt une insuffisance dans l'application des textes légaux et réglementaires, sans compter une certaine impunité notée çà et là et cette situation est également aggravée par les effets du changement climatique. Il a aussi indexé les industries de farine et d'huile de poisson, qui ciblent les pélagiques côtiers qui représentent près de 80% des débarquements. Ils font travailler un nombre important de pêcheurs, de femmes transformatrices et de mareyeurs et constituent aussi une nourriture pour les populations, notamment les plus défavorisées. Et pour avoir un kilo de farine de poisson, il faut 5 kg de poisson d'où les effets destructeurs de ces industries. Il laisse entendre que Cayar est un laboratoire de la pêche artisanale, surtout en matière de gestion des ressources et même avant qu'on ne parle de congestion des pêches, les cayarois sont connus pour leurs initiatives de gestion communautaire.
Évoquant l'affaire des bateaux de pêche étrangers souvent indexés comme étant le facteur principal, il souligne qu'il y a eu "le retrait des bateaux de l'Union européenne, mais on ne peut pas dire qu'ils sont responsables à 100% de la raréfaction des ressources.
En effet, à côté de ces bateaux, ce qui est plus dramatique et plus grave, ce sont les bateaux «sénégalisés», même s'il est vrai que cette «sénégalisation» est autorisé par la loi. Mais c'est une boîte de Pandore qui permet à des nationaux d'affréter des bateaux étrangers. Cette situation devrait être réglée, car beaucoup de bateaux de pays étrangers n'ayant pas signé d'accords de pêche avec le Sénégal, peuvent venir battre papillon sénégalais, au nom de cette «sénégalisation» qui doit donc être auditée". Abdoulaye Ndiaye, qui dirige le plaidoyer dans Blue en Afrique de l'Ouest est d'avis que les pêcheurs, qui faisaient vivre des millions et des millions de personnes, peinent aujourd'hui à trouver du poisson. D'ailleurs, ils sont même obligés d'aller vers les pays voisins pour se ravitailler. Ce qui compromet la durabilité de la pêche et la sécurité alimentaire de façon générale.
Pour toutes ces raisons, il indique qu'il est impératif de prendre le taureau par les cornes, en faisant en sorte que tous les acteurs qui gravitent autour du secteur de la pêche puissent porter le plaidoyer, pour une meilleure protection de la pêche artisanale, qui représente plus de 80% des débarquements opérés au Sénégal. Il a également mis l'accent sur la nécessité pour les autorités africaines, d'aller vers une politique commune de pêche, permettant de mieux gérer les ressources halieutiques pour les générations futures et pour les populations des zones côtières. Ce tableau sombre de la pêche artisanale a été peint, lors d'une journée de sensibilisation des pêcheurs, mareyeurs, transformatrices de produits halieutiques, sur les effets de la pêche INN dans la pêche artisanale. C'était à l'initiative du Réseau des Femmes de la Pêche Artisanale au Sénégal (REFEPAS) et dans le cadre du programme "défendre les pêcheurs artisanaux, contre la surpêche industrielle, dans les zones d'exclusion côtières et les aires marines protégées en Afrique de l'Ouest et du Centre.
MEÏSSA LO PROPOSE LA DOUBLE IMPOSITION DE LA DIASPORA
La mobilisation des ressources financières pour financer les projets de développement et les Pme demeure une difficulté pour le Sénégal et les pays de la zone.
La mobilisation des ressources financières pour financer les projets de développement et les Pme demeure une difficulté pour le Sénégal et les pays de la zone. Pour l’expert financier Meissa Lô, une double imposition de la diaspora pourrait constituer un mécanisme efficace.
Dans sa stratégie de mobilisation des ressources financières, le Gouvernement du Sénégal mise sur des mécanismes tels que les « Diaspora Bonds ». Pour l’expert financier et consultant en finance de marchés, Meissa Lô, l’idée est à applaudir. L’objectif, d’après lui, est d’exhorter les leaders politiques à davantage songer à une dette détenue en grande partie par les locaux (citoyens) que par les étrangers. Ceci, indique le spécialiste, est le cas de la dette japonaise. Mais le seul hic, pense M. Lô, c’est qu’il s’agira encore d’un endettement, dont le plafond à ne pas franchir, exigé par l’Uemoa, a été explosé par le régime de Macky Sall depuis longtemps. Fort de cette situation, Meissa Lô pense que les États ouest-africains, notamment le Sénégal, doivent réfléchir sur la possibilité d’une double imposition de leur diaspora estimée à 30 millions. L’accès aux impôts payés par la diaspora africaine dans leur pays d’accueil, propose-t-il, devrait être négocié par les États de façon bilatérale ou par les organisations régionales (Cedeao, Cemac, etc.).
À défaut de trouver le montage financier permettant de mobiliser suffisamment de fonds via les transferts de la diaspora africaine (soit 93 milliards de dollars), Meissa Lô suggère de collecter directement l’impôt dans leurs pays de résidence ou même de taxer leur épargne. Celle-ci s’élèverait à 53 milliards de dollars selon la Banque mondiale. Une manne qui permettrait de financer les Pme/Pmi, les startups ou idées de projets que comptent lancer les Africains de la diaspora souhaitant rentrer. «Si nos États arrivent à mobiliser en moyenne 500 dollars d’impôts pour chacun des 30 millions d’Africains de la diaspora, cela constituerait un fonds de guerre de 15 milliards de dollars pouvant aider à investir directement dans les entreprises locales, créer de la richesse et de l’emploi, estomper le poids de la dette sur l’investissement sur le Pib des États », explique l’expert. À ses yeux, la mobilisation de ces recettes pourra être réalisée à travers une bonne campagne de communication avec les diasporas et le concours des États partenaires de l’Union européenne et de l’Amérique ainsi que les institutions de Bretton Woods (Fmi, Banque mondiale).
La contrepartie pour ces États hôtes (France, Allemagne, Italie, États-Unis, etc.), c’est l’assurance d’une véritable politique de retour au bercail pour les immigrés. En outre, les retombées liées aux investissements devraient permettre de baisser le taux de chômage dans les pays d’origine et réduire les candidats à l’immigration clandestine. «Avec une bonne sensibilisation, cette double imposition ne doit nullement être une contrainte pour la diaspora africaine, mais plutôt sa contribution significative et directe aux plans de développement de leurs pays d’origine », considère Meissa Lô.
par Abdou Sène
LE JUB JUBAL JUBBANTI ÉCORNÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Qui a mené l’enquête de moralité à propos d'Aoua Bocar Ly ? Comment ses malheureuses déclarations ont pu échapper à la vigilance du président qui a signé et à celle du Premier ministre qui a contre-signé le décret la nommant ?
Dans le document de la Stratégie nationale de Développement 2025-2029, on peut lire : « La bonne gouvernance est un pilier fondamental du développement économique et social. A cet égard, elle occupe une place centrale dans les politiques publiques et repose principalement sur les principes d’éthique, de transparence et de redevabilité, faisant du « Jub, Jubal, Jubbanti » (JJJ) un levier de la Transformation systémique. »
Si nous avons combattu le régime de Macky Sall, c’est parce que nous nous sommes rendus à l’évidence, comme beaucoup de Sénégalais, qu’il avait fini par s’empêtrer dans la tyrannie, la turpitude et la promotion de l’anti-JJJ. Et c’est dans la même logique que nous avons soutenu les hérauts du JJJ. Comme nous, peu de Sénégalais avaient une idée claire des compétences de ces derniers à diriger un pays, si on se réfère à leurs états de service. Notre engagement pour qu’ils accèdent au pouvoir était essentiellement motivé par le fait qu’ils nous ont présenté une idéologie reposant sur un souverainisme courageux et intelligent et surtout sur le JJJ. Ce dernier, d’après l’acception que nous en avons, s’il est mis en œuvre dans toute sa plénitude, suffit largement pour inscrire un pays dans les différentes dimensions du développement. Économique, sociale, culturelle, spirituelle…
Nous avions renoncé à publier le présent article le 31 décembre, date de sa production, lorsque nous avions appris le limogeage de Monsieur Cheikh Oumar Diagne, dont le maintien dans l’équipe de la présidence de la République en était le seul motif. Mais, la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall, le 11 décembre 2024, au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) rajoute une couche au souci que nous avons pour la sauvegarde du JJJ, et nous fait revenir sur cette renonciation.
A cause de ces deux affaires, notre espoir suscité par l’avènement du JJJ a pris un coup dont nous espérons qu’il va rapidement se relever. Effet, nous avions beaucoup de mal à comprendre pourquoi Monsieur Cheikh Oumar Diagne restait encore dans l’entourage du président de la République, en tant que Directeur des moyens généraux de la présidence de la République (DMGPR). Le JJJ appliqué dans toute sa rigueur aurait dû amener le président de la République à mettre fin aux fonctions de Monsieur Diagne au sein du palais de la République dans les 24 heures qui ont suivi ses déclarations sur les tirailleurs sénégalais et la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), le 21 décembre 2024, sur la chaîne Fafa TV. Nous considérons que ses propos, pleins d’arrogance et très peu empreints de sens politique, sont une offense, un manque de respect au chef de l’Etat. Nous ne les aurions pas nommés ainsi s’ils émanaient d’un opposant politique ou d’un citoyen lambda. Ils ont été tenus par l’un des proches collaborateurs du président de la République. Afin de vous permettre de vous faire une idée de l’extrême gravité de la sortie de Monsieur Diagne, nous vous invitons à écouter vous-mêmes attentivement ses propos dont nous allons vous relater les parties les plus choquantes.
Sur le massacre de Thiaroye.
Le 1er décembre 2024, Monsieur le président de la République, en présence de ses invités dont 5 chefs d’Etat et le corps diplomatique, commémore le massacre des tirailleurs sénégalais, et rend un vibrant hommage à ces derniers. Trois semaines plus tard, le 21 décembre 2024, Monsieur Cheikh Oumar Diagne fait une sortie pour démonter de toute pièce tout le bien que le président de la République pense des héros-victimes du massacre de l’aube du 1er décembre 1944.
Suivons le malheureux duel que Monsieur Diagne a imposé à son patron, le président :
Monsieur le président de la République salue le courage moral du président Français Emmanuel Macron pour avoir assumé que ce qui s’est passé à Thiaroye le 1er décembre 1944 était un massacre et dit : « Je salue l’ouverture des autorités françaises actuelles qui ont accédé à notre requête pour la manifestation de la vérité » ; Monsieur le DMGPR dans un long ddéveloppement sur la diplomatie sénégalaise vis-à-vis de la France, traite cette dernière de pays lâche.
Monsieur le président de la République, parlant des tirailleurs sénégalais, dans un ton empreint d’émotion dit : « …des héros Africains sans défense, armés de courage, de dignité, et de fraternité africaine, ont été froidement abattus… », « Ils méritent tous les honneurs, ils méritent notre respect, ils méritent notre admiration. » ; Monsieur le DMGPR dit qu’il n’aime pas les tirailleurs, qu’il ne les honore pas et qu’ils sont des traîtres, ils ne sont pas des héros. Il rajoute qu’il n’y a aucun pays où on honore des traîtres, et fait même un benchmarking pour son patron, le président de la République, en France, en Algérie et en Italie pour le convaincre et lui donner des exemples de maltraitance infligée à des traîtres comme les tirailleurs sénégalais.
Monsieur le président de la République dit «…il s’agissait d’Africains, en majorité, arrachés à leur terroir contre leur gré pour aller combattre au service de l’empire colonial français d’alors. », « Les tirailleurs sénégalais n’étaient pas des mercenaires, mais bien les défenseurs d’une dignité humaine universelle. » ; Monsieur le DMGPR réplique qu’ils ne sont intéressés que par l’argent et c’est pour cette raison qu’ils ont été humiliés à Thiaroye.
Monsieur le président de la République annonce : « Des rues et des places porteront le nom de cet événement tragique, de ces soldats,.. », « L’histoire de Thiaroye sera enseignée dans les curricula éducatifs » ; Monsieur le DMGPR n’est, une fois de plus, pas d’accord et décrète : « Baptiser des rues au nom des tirailleurs sénégalais revient à enseigner la traîtrise à nos enfants. »
Monsieur le président de la République dit que la cérémonie du 1er décembre 2024 a été organisée « pour nous acquitter d’une dette morale vis-à-vis des tirailleurs et de leurs familles » ; Monsieur le DMGPR dit que ceux qui honorent les tirailleurs ignorent qui ils sont réellement.
Coïncidence troublante entre les déclarations du président de la République dans son discours du 1er décembre 2024 et la façon harmonieuse dont son Directeur des moyens généraux lui a porté la contradiction. L’opposant le plus radical n’aurait pas fait mieux.
Sur la CEDEAO
Monsieur Diagne jette un pavé encore plus gros dans la mare de la diplomatie sénégalaise, en soumettant à une terrible diatribe la CEDEAO dont le Sénégal est membre fondateur depuis un demi-siècle. Soit dit en passant, même la ministre chargée de la diplomatie sénégalaise n’aurait pas dû accepter les violations de son périmètre par le DMGPR.
Les déclarations de Monsieur Diagne sont d’autant plus graves que trois mois après l’accession de Monsieur le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye au pouvoir, alors qu’il participait pour la première fois à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, la 65ème, l’Institution l’a désigné « comme Facilitateur de la CEDEAO dans les discussions de la Communauté avec l'AES (Burkina Faso, Mali, Niger), en collaboration avec S.E. Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République Togolaise ». Ce sont les termes du communiqué final, une grande fierté pour le Sénégal.
Suivons maintenant le deuxième duel que Monsieur Diagne a imposé à son patron, le PR :
Monsieur le président de la République, lors de ce 65ème sommet de la CEDEAO, a déclaré « Nous devons tout faire pour éviter le retrait des trois pays frères de la CEDEAO. Ce serait le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme » ; Monsieur Diagne développe tout un argumentaire et décrète que les Etats de l’AES ont le droit de sortir de la CEDEAO, et que c’est acté, ils ne reviendront pas.
Monsieur le président de la République, lors de sa première participation au Sommet de la CEDEAO a appelé à « travailler pour débarrasser la CEDEAO des clichés et stéréotypes qui la réduisent à la posture d'une organisation soumise aux influences de puissances extérieures et distante des populations qu'elle a la responsabilité historique de servir, conformément à son acte constitutif. » ; Monsieur Diagne déclare que la CEDEAO est le bras armé de l’Occident pour humilier des peuples africains.
Monsieur le président de la République, toujours au 65ème Sommet, dit « alors que nous sommes à la croisée des chemins, le legs précieux des pionniers nous impose l’obligation de retrouver l’unité de la CEDEAO des peuples et son lustre d’antan » ; Monsieur Diagne s’y oppose en déclarant que la CEDEAO, qu’il traite en passant de syndicat de chefs d’Etat, n’est d’aucune utilité, évoque sa dissolution et dit en conclusion que c’est une organisation sans futur.
Noter aussi que dès son premier discours à la Nation, le 4 avril 2024, Monsieur le président de la République avait annoncé la couleur quant à sa position par rapport à la CEDEAO. Il disait : « Nous veillerons, sans cesse, à maintenir et raffermir les relations de bon voisinage et de solidarité agissante au sein de nos organisations communautaires, notamment la CEDEAO et l’UEMOA. »
Pendant que Monsieur Diagne se dressait contre la CEDEAO et les positions du chef de l’Etat vis-à-vis de l’Institution, lors de son 66ème sommet tenu en décembre 2024, une semaine avant sa sortie, la CEDEAO avait chaleureusement félicité Monsieur Bassirou Diakhar Diomaye Faye pour ses efforts de médiation entre la CEDEAO et les pays de l’AES, lui avait renouvelé sa confiance et avait annoncé qu’il se rendrait prochainement dans les pays de l’AES pour poursuivre le dialogue diplomatique en vue de leur réintégration.
Les deux sorties de Monsieur Cheikh Oumar Diagne sur les tirailleurs d’une part, et la CEDEAO d’autre part, à la suite des positions prises par le président de la République, donc par le Sénégal, s’appellent tout simplement du « yabaate » à l’état pur. Passez-moi le mot français s’il vous plaît.
Rappelons que, comme l’y oblige l’article 37 de la Constitution, le président de la République, le 2 avril 2024, lors de sa prestation de serment avait juré devant Dieu et la Nation sénégalaise de « consacrer toutes ses forces à défendre les institutions constitutionnelles,… ». Dès lors, il n’avait plus le choix. Compte-tenu des graves manquements liés à la sortie sur Fafa TV de Monsieur Cheikh Oumar Diagne, le président de la République devait, sans délai, démettre ce dernier de ses fonctions au sein de la présidence de la République, au nom de la défense des institutions constitutionnelles - comme le président de la République - à laquelle il s’est engagé. Même si l’article 44 de la Constitution lui confère le droit de nommer aux emplois civils, il est non seulement légalement tenu par son serment, mais aussi moralement par le JJJ.
Par ailleurs, la faute commise par Monsieur Diagne s’inscrit dans une tendance générale au Sénégal à déconsidérer, offenser, calomnier, insulter l’autorité au nom de la liberté d’expression. Le président de la République et les institutions compétentes de l’Etat devraient travailler sur des mécanismes pour une protection spéciale des autorités politiques. Des ministres au président de la République en passant par les députés. Ils sont dans des positions qui ne leur permettent pas de se défendre comme le fait le commun des mortels. En plus, mettre un terme à leur maltraitance serait plus conforme à la tradition africaine, et à la civilisation tout court. En Afrique, une autorité, on ne l’insulte pas, on ne la gifle pas, en temps normal. Les « grands intellectuels complexés » et certains « défenseurs des droits de l’Homme obligés » vont encore se dresser en défenseur de la liberté d’expression. Hélas, en général, ils ne font que répéter ce que dit l’Occidental. Oui à la liberté d’expression, non au libertinage d’expression. Tout citoyen a le droit de s’opposer radicalement et de formuler des critiques les plus véhémentes à l’encontre des autorités à qui les destinées de la cité sont confiées, dans la limite de ce que permet la civilisation. Ceci est une digression importante par rapport à notre propos du jour.
Pendant que Monsieur Cheikh Oumar Diagne ramait à contre-courant des convictions et orientations historiques et diplomatiques du président de la République, Mme Aoua Bocar Ly Tall tenait des propos éthnicistes en s’essayant à une hiérarchisation des ethnies du Sénégal à la tête de laquelle elle place les Haal Pulaar. Rappelons que l’Article 42 de la constitution stipule que « Le président de la République est le gardien de la Constitution. » et que « Il incarne l’unité nationale. ». Par conséquent, il est difficilement concevable que le président de la République nomme une telle personnalité à un poste aussi important dans un organe national de régulation. De l’audiovisuel de surcroît. Qui a mené l’enquête de moralité à propos de Mme Tall ? Comment ses malheureuses déclarations ont pu échapper à la vigilance du président de la République qui a signé et à celle du Premier ministre qui a contre-signé le décret la nommant ? N’a-t-on pas vu qu’elle avait tenu sur les ethnies des propos de peu de moralité, dans une société pluri-ethnique, où la sauvegarde de la cohésion nationale doit être une lutte de tous les jours ? Notez qu’avant elle, Monsieur Cheikh Oumar Diagne avait déclaré qu’il ne portait pas Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du Mouridisme, dans son coeur. Ce qui ne l’a pas empêché d’être nommé au poste de DMGPR. Quelles que soient, par ailleurs, les valeurs et les compétences que l’on pourrait reconnaître à une personnalité, ces types de déclaration la disqualifie d’office pour un poste de responsabilité publique d’envergure nationale. Ils constituent un danger pour la Nation.
Les faits ainsi décrits nous amènent à revisiter la définition et l’application du JJJ. Nous aimerions d’abord en préciser une conception que nous partageons sans doute avec beaucoup de Sénégalais. Ce puissant concept va bien au-delà de « travailler 15 ans aux impôts et domaines sans un seul franc détourné ». Il importe de bien saisir le sens du JJJ intégral qui fonde la décision et l’espoir de beaucoup parmi les 54.28% d’électeurs qui ont voté le 24 mars 2024 pour le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. A notre sens, le JJJ intégral s’appuie essentiellement sur 5 piliers :
La préservation des deniers publics au sens large. Le niveau le plus élémentaire étant le fait de ne pas en détourner, il s’agit surtout de prendre les meilleures décisions pour le bien du pays, en s’appuyant sur une bonne intelligence économique.
Le souverainisme et la fin du complexe vis-à-vis de l’autre qui plombe nos capacités d’initiative comme disait Aimé Césaire. C’est la mort du « mental slavery » comme l’appellait Bob Marley.
L’application de la justice dans toute sa rigueur. Pour cela, la base philosophique devrait être l’article 1 de la Charte du Mandé, déclaration des droits de l’Homme du Royaume du Mali de 1236 : « Une vie est une vie ; une vie n'est pas plus ancienne ni plus respectable qu'une autre vie, de même qu'une autre vie n'est pas supérieure à une autre vie. »
La transparence et la reddition des comptes. Les nouvelles autorités sénégalaises ne devraient pas se laisser brider par le complexe de l’« élégance républicaine » qu’on leur chante tous les jours. Pas d’élégance à l’égard des non-élégants avec le peuple ! L’exemple doit être donné pour inspirer les acteurs politiques actuels et futurs.
La rigueur dans le choix des principaux acteurs du JJJ, et la force mentale et l’humilité de s’amender lorsqu’on fait fausse route. Il s’agit notamment de mûrir les décisions à prendre, d’accepter de changer d’orientation politique lorsque celle en cours nous mène vers le mur, mais aussi de se séparer de collaborateurs pour incompétence ou manquements. Ceci est un impératif, quelle que soit la relation ou l’affection qui pourrait lier l’autorité au collaborateur en question.
Pour les 4 premiers piliers, les signaux envoyés depuis l’installation du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la tête du pays nous fondent à être optimiste. Par contre, la nomination de Monsieur Cheikh Oumar Diagne, sa réaction tardive face à l’attitude de ce dernier à son égard, et la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall administrent une inquiétante écornure au 5ème.
Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye,nous comprendrions parfaitement que vous ayez humainement la largesse d’être indulgent par rapport à certains actes répréhensibles posés par vos proches, mais le président de la République du Sénégal que vous incarnez a le devoir constitutionnel de préserver le respect dû à l’Institution qui transcende les locataires temporaires du palais de la République ; et de veiller à l’unité de la Nation sénégalaise. Permettez-moi, Monsieur le président de la République, de ramener un rappel que j’avais fait à Monsieur Macky Sall, dans un article intitulé « Trop, c’est trop Macky », publié le 9 février 2024 dans SenePlus : « Nous vivons dans une société organisée qui, à tour de rôle, confie la coordination de ses activités à un de ses membres, appelé président de la République. » Ce dernier a donc, entre autres, la lourde responsabilité de protéger l’Institution à lui confiée par le peuple, afin que ses successeurs n’aient pas à pâtir du peu de considération que le citoyen pourrait en avoir ; et de choisir les meilleurs parmi nous, du point de vue technique et moral, pour construire le Sénégal.
Monsieur Ousmane Sonko, président du Pastef, dans sa déclaration du 5 janvier 2025 visant, à juste titre, à rassurer les militants et sympathisants du parti et défendre le président de la République, a donné l’impression de minimiser les faits qui ont soulevé un tollé dans les rangs de ses souteneurs ces derniers jours. Mais permettez-nous de souligner que, au-delà des affaires Cheikh Oumar Diagne et Aoua Bocar Ly Tall, notre inquiétude se situe surtout dans ce qu’elles laissent augurer. La perspective de voir le JJJ souffrir des difficultés que nos nouvelles autorités auraient à choisir les profils adéquats aux différents postes, et à relever leurs collaborateurs lorsque cela s’impose. Ces types d’exercice sont inhérents à la marche de toute organisation qui se veut juste et efficace. Pire, toute entreprise incapable de sélectionner convenablement et de sanctionner positivement et négativement ses acteurs est vouée à l’échec. Que Dieu nous garde de l’échec du régime du Jub, Jubal, Jubbanti ! L’espérance est énorme mais nous restons vigilants. Et, nous nous réjouissons du dialogue qui s’installe entre l’opinion et les nouvelles autorités politiques. A ma connaissance, le Sénégal n’a jamais eu une opinion publique aussi regardante par rapport à la gestion de l’Etat et de ses démembrements. Et il est heureux de voir les autorités leur apporter la réplique en termes d’explications et de clarifications. Monsieur le Premier ministre, ce phénomène est à encourager, il révèle une maturité démocratique qui ne pourrait être que bénéfique pour notre pays. Rassurez-vous, l’opinion publique sénégalaise a une profonde conscience politique et fait bien le discernement entre erreur, faute et turpitude. C’est d’ailleurs, cette faculté qui a amené ce vaillant peuple à vous porter au pouvoir malgré la campagne de diabolisation sans nom que vous et le Pastef avaient subie pendant trois longues années.
Que vive la révolution du Jub, Jubal, Jubbanti intégral ! Elle est une voie qui peut certes avoir un coût important en capital social et politique mais il faut se préparer à assumer les pertes qui y sont inhérentes, car elle est le seul chemin qui mène vers le bout du tunnel, la prospérité de notre cher Sénégal.
Abdou Sène est Professeur titulaire de classe exceptionnelle en mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
POUR LA BAD, HOTT JOUE LA CARTE DE LA CONTINUITÉ
Le Sénégalais, fort de son expérience ministérielle et de sa connaissance des enjeux climatiques, se pose en candidat de premier plan. Face à lui, le Zambien Samuel Munzele Maimbo bénéficie du soutien de nombreux pays d'Afrique australe et orientale
(SenePlus) - La succession d'Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) s'annonce particulièrement disputée, selon une enquête publiée par Jeune Afrique. Alors que la date limite du dépôt des candidatures est fixée au 31 janvier, cinq prétendants se sont déjà officiellement déclarés, dont l'ancien ministre sénégalais des Finances, Amadou Hott.
D'après JA, ce dernier fait figure de favori aux côtés du Zambien Samuel Munzele Maimbo, dans une course qui pourrait encore réserver des surprises. "Il mène une campagne très active. Il connaît ses dossiers, notamment l'énergie et la finance verte. Et il bénéficie d'un capital sympathie dans beaucoup de capitales du continent", confie au magazine un cadre africain de l'institution.
Une bataille qui se joue sur deux fronts
Pour remporter cette élection stratégique, les règles sont précises : le futur président devra obtenir une double majorité, comme le souligne Jeune Afrique. Il lui faudra convaincre à la fois les actionnaires africains, qui détiennent 60% des droits de vote, et les actionnaires non régionaux, principalement occidentaux, qui contrôlent les 40% restants.
La candidature d'Amadou Hott, qui était jusqu'à récemment l'envoyé spécial du président de la BAD pour l'Alliance pour l'infrastructure verte en Afrique (Agia), est perçue comme celle de la continuité. Cette proximité avec l'actuel président Adesina pourrait, selon le magazine, "lui porter préjudice auprès des actionnaires non régionaux", même si elle ne semble pas affecter son image auprès des pays africains.
Un paysage politique complexe
Face à lui, Samuel Munzele Maimbo bénéficie déjà de soutiens conséquents. Jeune Afrique révèle que le Zambien, vice-président à la Banque mondiale, est soutenu par "près de la moitié des pays du continent" grâce aux appuis de la SADC et du Comesa. Son passé comme directeur de cabinet de David Malpass, l'ex-président de la Banque mondiale proche de Donald Trump, pourrait également peser dans la balance, les États-Unis étant le deuxième actionnaire de la BAD.
Parmi les autres candidats déclarés figurent le Tchadien Mahamat Abbas Tolli, le Béninois Romuald Wadagni et la Sud-Africaine Swazi Tshabalala. Le magazine évoque également la possible candidature du Mauritanien Sidi Ould Tah, qui selon leurs informations "a déjà engrangé des soutiens de poids". "Le Mauritanien jouit d'une très bonne réputation, il est apprécié par tous", rapporte un cadre de la BAD cité par JA.
Face à ces enjeux majeurs pour l'avenir de la première institution financière du continent, le suspense reste entier jusqu'à la clôture des candidatures.