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22 novembre 2024
Economie
SUSPENSION DE PRIMES AU PORT DE DAKAR, LES SYNDICALISTES SUR LE QUI-VIVE
Sohibou Gueye dénonce une méconnaissance des conventions portuaires et promet une réponse forte, alors que la crise s'aggrave au sein de l'institution.
Par une note de service, le Directeur général du Port Autonome de Dakar (PAD) a pris une décision qui va encore faire monter d’un cran la crise qui s’est installée dans le milieu portuaire depuis son arrivée.
Après le licenciement du syndicalistes, Waly Diouf Bodian a suspendu les primes des travailleurs du port.
Selon la note, «dans le cadre de la mise en conformité des procédure du PAD aux dispositions pertinentes de la loi d’orientation n°2022-08 du 19 avril 2022, relative au secteur parapublic, au suivi du portefeuille de l’Etat et au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique, en son article 35, toutes les primes ou gratifications annuelles seront soumises à la délibération expresse du Conseil d’administration et à l’approbation du président de la République ».
Une décision qui «dénote de la méconnaissance du directeur du secteur portuaire » selon Sohibou Gueye.
Le syndicaliste, qui estime que c’est une convention collective de plus de 20 ans qui a été touchée, annonce une réponse ferme du syndicat dans les jours à venir.
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L’ISRA SE PROJETTE VERS LES DEFIS DE LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE
Pilier essentiel du développement agricole durable depuis sa création en 1974, l’ISRA célèbre cette année un demi-siècle de contributions au service du développement durable.
Cette année, l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) célèbre son cinquantième anniversaire. À cette occasion, l'institut met en lumière, durant trois jours, sa contribution à l'agriculture sénégalaise, tout en envisageant les défis liés à la souveraineté alimentaire dans un contexte marqué par les changements climatiques et la dégradation des terres. Réunis autour du thème : « Enjeux de la recherche agricole pour un développement économique et social durable », les spécialistes de l’agriculture s’attacheront à identifier les voies et moyens de production de semences certifiées et à haut rendement.
Pilier essentiel du développement agricole durable depuis sa création en 1974, l’ISRA célèbre cette année un demi-siècle de contributions au service du développement durable. Au cours de cette période, l'institut a œuvré pour la souveraineté alimentaire, l’amélioration des pratiques agricoles et le renforcement de la résilience des systèmes agrosylvopastoraux et halieutiques. Soucieux de valoriser toutes ses réalisations scientifiques et technologiques, l’ISRA a engagé depuis hier, lundi, trois jours de réflexion sur les défis posés par les changements climatiques et la dégradation des terres, en vue de développer une agriculture résiliente et durable, capable d’anticiper les besoins futurs.
En ouvrant le forum des 50 ans de l'ISRA, le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l'Élevage, Mabouba Diagne, a souligné que la recherche doit être conduite de concert avec les autres secteurs clés, tels que l'environnement, la pêche, l'industrie et la santé, afin de bâtir un modèle de développement résilient. Convaincu que l'ISRA constitue le moteur de la recherche et de l'accélération du développement durable, Mabouba Diagne a affirmé sans équivoque que « l’ISRA est le moteur de l’action qu’il entend mener au sein de son ministère ». À cet égard, il envisage de doter l’institut des moyens conséquents pour atteindre les objectifs de développement durable assignés à son département.
« Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, accordent une importance stratégique à l'ISRA, compte tenu de sa place et de son rôle dans la redynamisation de l’économie rurale et de la recherche agricole. Cette volonté de renforcer l'ISRA en tant que fer de lance de la recherche agricole et de la souveraineté alimentaire a été réitérée lors de la visite du chef de l’État en République populaire de Chine, en prélude au quatrième sommet du Forum de coopération sino-africain », a précisé le ministre de l'Agriculture.
Rassurant, le ministre a exprimé son admiration pour l'ISRA, qu’il considère comme un pilier du succès de son ministère.
LE SÉNÉGAL DOIT EN FINIR AVEC L’IMPORTATION DE SEMENCES
S'appuyant sur les acquis de l’ISRA, Mabouba Diagne a affirmé que notre souveraineté alimentaire nécessite l’autosuffisance en semences certifiées.
« Dans ce domaine, le leadership de l'ISRA sera déterminant pour mettre fin à l’importation de semences certifiées », a-t-il déclaré. Développant son argumentaire, il a rappelé que le marché mondial des semences certifiées est estimé à 70 milliards de dollars et devrait atteindre 100 milliards d’ici 2030, tandis que l'Afrique demeure quasi absente de ce marché, une situation qu'il a vivement regrettée.
D’où l’importance d’allouer des ressources suffisantes à l’ISRA afin de mettre un terme à l'exode des chercheurs vers des universités et autres institutions agricoles au niveau régional, africain et mondial.
Selon lui, les partenaires du Sénégal sont plus que jamais déterminés à soutenir notre pays. Aujourd'hui, l’enjeu n’est plus d’augmenter les superficies agricoles, mais bien d’appuyer et de financer la recherche pour accroître les rendements agricoles. Affichant sa conviction, il a déclaré que la Fondation Bill Gates s’engage à accompagner le Sénégal et que tous les appuis nécessaires seront mis à la disposition de l'ISRA. Le ministre a également renouvelé son soutien aux chercheurs en vue d'une recherche innovante et adaptable aux changements climatiques, intégrant l’intelligence artificielle pour atteindre la souveraineté alimentaire d’ici dix ans. Car, selon lui, le Sénégal possède le potentiel pour atteindre cet objectif.
CES OBSTACLES QUI FREINENT L’AUTONOMISATION DES FEMMES DANS LE SECTEUR AGRICOLE
Au Sénégal, les femmes s’activent massivement dans le secteur agricole. Cependant, elles sont confrontées à de multiples obstacles notamment l’accès limité aux ressources bancaires et aux facteurs de productions comme la terre, l’eau et l’énergie
Au Sénégal, les femmes s’activent massivement dans le secteur agricole. Cependant, elles sont confrontées à de multiples obstacles notamment l’accès limité aux ressources bancaires et aux facteurs de productions comme la terre, l’eau et l’énergie. Ce qui constitue un frein majeur à leur autonomisation économique. Pour inverser cette tendance, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a lancé un processus d’élaboration du Programme d’autonomisation économique des femmes dans le secteur agricole.
Les femmes jouent un rôle fondamental dans l’agriculture et l’élevage. Elles représentent une part significative de la main d’œuvre agricole de notre pays. Malgré leurs contributions significatives, elles font face à de nombreux obstacles, considérables, comme l’accès limité à la terre, au crédit, à l’eau, aux intrants agricoles, à la formation etc. «Au Sénégal, les femmes sont surtout orientées vers les cultures destinées à l’autoconsommation à savoir le riz pluvial, le bissap, le gombo et le niébé, alors que les hommes occupent davantage les cultures de rente telles que l’arachide et le mil en vue d’améliorer les revenus des ménages. Pour l’accès à la terre, les rapports sont de l’ordre de 1 sur 10 ; ce qui est très faible. En effet 90,79% des parcelles emblavées sont sous la responsabilité des hommes, contre uniquement 9,21% pour les femmes», a indiqué le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Ousmane Mbaye. Il présidait hier, lundi 4 novembre 2024, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de lancement du processus d’élaboration du Programme d’autonomisation économique de la femme dans le secteur agricole.
Ousmane Mbaye a relevé que la superficie moyenne des parcelles emblavées par ménage, selon le sexe, est de 2,6 hectares pour les hommes et de2,04hectares pour les femmes, en2022.Selon lui, les inégalités de genre sont encore plus manifestes dans la répartition du matériel agricole, avec des rapports de l’ordre de 1 à 19 voire 1 à 20. C’est-à-dire sur 20 matériels agricoles disponibles, il y a 1 seul matériel qui est alloué aux femmes. Toutefois, on constate moins de disparités sur l’utilisation des intrants. Car, dit-il, la proportion de parcelles emblavées avec des intrants qualifiés est de 10,77% pour les hommes et de 8,23% pour les femmes.
Par ailleurs, le même constat sur les disparités a été fait dans le secteur de l’élevage. Selon M. Mbaye, les plus grands cheptels appartiennent aux hommes et les femmes sont en général propriétaires seulement de petits ruminants. «L’autonomisation économique des femmes est capitale dans la réalisation des droits des femmes et l’égalité des sexes. Pour cela, il est nécessaire de renforcer leurs capacités d’action et leur participation effective à la prise de décision économique à tous les niveaux», soutient-il.
Astou Diouf Guèye, Directrice de l’Equité et de l’Egalité de genres au ministère de la Famille et de la Solidarité, a fait comprendre qu’autonomiser les femmes dans le secteur agricole, c’est agir pour la réduction de la pauvreté, renforcer la sécurité alimentaire et la résilience des communautés face aux défis économiques actuels.
par Ndongo Samba Sylla et Peter Doyle
LES PROJECTIONS IMPOSSIBLES DU FMI CONCERNANT L’INflATION AU SÉNÉGAL
Des taux impossibles sont avancés pour 2025 et 2026, sans aucun fondement logique ou historique. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le pays s'apprête à négocier un nouveau programme avec l'institution.
Financial Afrik |
Ndongo Samba Sylla et Peter Doyle |
Publication 05/11/2024
Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment lancé en grande pompe ses Perspectives del’économie mondiale (World Economic Outlook en Anglais, WEO) à Washington. Compte tenu de l’influence majeure que cette institution exerce en matière de formulation des politiques publiques dans la plupart des pays du monde, il est important d’être vigilant quant à la qualité de ses analyses.
En effet, comme nous le savons tous, les vies de milliards de personnes sont affectées par les programmes du FMI et les conditionnalités et prescriptions politiques qui y sont attachées. Les erreurs d’analyse du FMI peuvent donc avoir des conséquences dévastatrices.
Au Sénégal, le FMI est revenu au devant de l’actualité à la faveur des débats en cours sur les finances publiques du pays. Un nouveau programme est en train d’être négocié avec les autorités sénégalaises.
Dans ce court article, nous souhaitons attirer l’attention sur les erreurs grossières dans les projections du FMI pour le Sénégal, notamment en ce qui concerne l’inflation.
Comme le montre la base de données du WEO, le FMI prévoit un taux d’inflation moyen d’environ 2 % chaque année entre 2025 et 2029. Ces estimations sont globalement conformes à la version d’avril 2024 du WEO (voir figure 1), bien qu’elles puissent être considérées comme optimistes pour la période 2024-2026, compte tenu de la réduction attendue des subventions à l’énergie. Jusque-là, tout va bien.
Cependant, les récentes projections du FMI concernant l’inflation en fin de période sont tout simplement impossibles. Le WEO d’octobre 2024 prévoit une inflation en fin de période (ou sur 12 mois) de -13,4 % en 2025 et de 41,9 % en 2026 (voir figure 2).
Ces projections ne reposent sur aucune base logique ou factuelle. Elles contredisent même les propres projections du FMI concernant l’inflation annuelle moyenne pour les années 2025 et 2026. La seule fois où l’inflation en fin de période a atteint plus de 20 %, c’était en 1994, l’année où le franc CFA a été dévalué de 50 % par rapport au franc français. L’inflation de fin de période s’est élevée à 37,5 % au cours de cette année exceptionnelle (voir figure 3). Et même alors, le taux d’inflation de fin de période de l’année précédente, c’est à dire 1993, n’était certainement pas un nombre négatif au-delà de 10 %.
Des erreurs aussi flagrantes de la part du FMI pour le Sénégal, dans son analyse la plus récente et la plus en vue, sont très préoccupantes si, comme c’est souvent le cas, elles constituent la partie émergée de l’iceberg en termes d’erreurs ailleurs dans les projections du FMI dans lesquelles ces chiffres sont incorporés.
Dans ce cas, il existe un risque évident d’imposer au Sénégal des conditionnalités inappropriées. Et il ne s’agit pas d’un risque théorique. Des erreurs dans les conditionnalités résultant d’erreurs de calcul du FMI ont été constatées récemment dans d’autres programmes du FMI en Afrique, y compris dans la dernière revue du programme du FMI pour le Kenya. Là, non seulement les projections d’inflation du FMI en fin de période pour 2024 sont tout simplement impossibles, mais en plus, ses projections en ce qui concerne la dette publique ne parviennent pas à réconcilier les flux fiscaux (emprunts) avec les stocks fiscaux (dette).
Il est essentiel, ne serait-ce que par respect pour la souveraineté de ses pays membres, que le FMI s’assure que ses projections répondent aux normes professionnelles les plus élevées. Dans le cas des projections d’inflation au Sénégal, à l’heure actuelle, cette exigence n’est tout simplement – et manifestement – pas respectée.
Ndongo Samba Sylla est économiste sénégalais, Directeur de Recherche à l’International Development Economics Associates (IDEAs).
Peter Doyle est économiste américain, ancien cadre du FMI et de la Banque d’Angleterre.
LA LD DEBOUT FAIT CAVALIER SEUL
Le parti a décidé de ne pas s’aligner sur les forces politiques traditionnelles pour les législatives, privilégiant une position neutre afin de construire une « troisième voie » tournée vers la démocratie et la justice sociale
La Ligue Démocratique Debout trace sa propre voie dans le paysage politique sénégalais. Réuni ce 2 novembre 2024, son Bureau Politique a pris la décision majeure de rester neutre lors des législatives du 17 novembre. Le parti entend ainsi poser les jalons d'une "troisième voie" politique au Sénégal.
"Le Bureau Politique de la LD Debout s'est réuni le samedi 02 Novembre 2024 autour d'un seul point à son ordre du jour : "Position du parti pour les élections législatives du 17 Novembre 2024".
Au titre de la participation, cette session a enregistré la présence des membres du Secrétariat Exécutif National, des délégués des fédérations départementales, des organisations des Cadres, des Femmes, des Jeunes et des représentants des Ainés.
Après l'introduction du Secrétaire Général, le camarade Pape Sarr, le Bureau Politique a entendu tour à tour d'importantes communications présentées par le camarade Abdoulaye Bathily Jr. sur l’évolution des alliances électorales du parti, et, à titre d’information, par le camarade Daouda Faye sur le programme de repositionnement et d’élargissement des bases du parti. Le camarade Bathily Jr. a en particulier rappelé la décision du Secrétariat Exécutif National du parti actant le départ de la LD Debout de la coalition Sam Sa Kaddu, à l’issue de la création d’une inter-coalition avec la coalition Takku Wallu dirigée par l’ancien président Macky Sall.
Suite à ces introductions, des échanges riches se sont tenus sur la position du parti pour les élections législatives de Novembre 2024. Les camarades du BP se sont félicités de la décision du Secrétariat Exécutif National de refus d’une association du parti avec l’ancien régime et ont exprimé leurs différents avis sur les options du parti relatives à ces élections. A l’issue des débats, la position majoritaire est que la LD Debout adopte une position de neutralité tout en restant vigilante et engagée pour la tenue d’une élection libre, démocratique, transparente et apaisée.
Pour le Bureau politique, l’absence de visibilité sur les intentions du régime actuel, notamment sur les réformes fondamentales nécessaires à la consolidation de la démocratie, de l’état de droit et de la bonne gouvernance ne permet pas au parti de lui apporter son soutien. Dans le même temps, le Bureau politique considère que les franges les plus significatives de l’opposition actuelle se sont organisées sur des bases rétrogrades qui ne peuvent en aucun assurer cette nécessaire refondation nationale. Fort de cela, et convaincu que les attentes de la grande majorité de notre peuple dépassent largement l’offre politique qui leur est actuellement faite, le Bureau politique, par cette décision de neutralité inhabituelle pour le parti, affirme l’option stratégique du parti de travailler à la construction d’une véritable troisième voie. Cette troisième voie devra ainsi être construite avec des forces politiques et citoyennes réellement convaincues de la nécessité de l’application des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la CNRI.
Cette voie alternative reste ouverte à tous les Sénégalais qui aspirent à une autre façon de faire de la politique, celle de la confrontation des idées et des projets de société, à la place de l’invective et des scènes de violences, pour une nouvelle méthode de faire la politique, qui a à cœur l’intérêt général du Sénégal et des Sénégalais, et non plus des chocs d’ambitions personnelles ou d’intérêts partisans.
A cet égard, le Bureau politique invite le Secrétariat Exécutif National à finaliser dans les meilleurs délais le plan stratégique du projet de construction d’un nouveau grand parti de rassemblement capable de porter en triomphe cette « alternative de la troisième voie ».
APRÈS SANGOMAR, GTA PRÉPARE LE DÉBUT DE LA PRODUCTION
Le projet de gaz naturel liquéfié (Gnl) de Grand Tortue Ahmeyim continue de progresser. La compagnie pétrolière Kosmos Energy, qui en est l’opératrice, a donné des nouvelles sur l’avancement des travaux.
À Sangomar, le pétrole sénégalais est déjà en production. Les premiers barils commencent même à être commercialisés. Mais à la frontière sénégalo-mauritanienne, le gaz n’est toujours pas disponible. Ce lundi, l’opérateur a donné des nouvelles.
Le projet de gaz naturel liquéfié (Gnl) de Grand Tortue Ahmeyim continue de progresser. La compagnie pétrolière Kosmos Energy, qui en est l’opératrice, a donné des nouvelles sur l’avancement des travaux.
Pour ce qui est du programme de forage, elle renseigne que le premier lot de quatre puits a été complété avec une capacité de production attendue nettement supérieure à celle requise pour le premier gaz.
Ensuite, renseigne Kosmos dans son rapport du troisième trimestre, le terminal central a été mis en opération et le périmètre des travaux sous-marins pour le premier gaz est mécaniquement terminé. «Le Fpso aussi est prêt à démarrer prochainement et le premier gaz attendu par la suite», renseigne Kosmos.
La compagnie pétrolière souligne aussi, que pour le Flng, le processus de refroidissement et la mise en service du navire ont commencé. «Le premier Gaz naturel liquéfié (Gnl) est étant attendu vers la fin du quatrième trimestre 2024», indique-t-elle.
LA 32E FIDAK SE TIENDRA DU 28 AU 15 DECEMBRE
La 32e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak) se tiendra du 28 novembre au 15 décembre 2024. Célébrant son 50e anniversaire, elle aura pour thème "L’événementiel économique au service de la promotion touristique".
La 32e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak) se tiendra du 28 novembre au 15 décembre 2024. Célébrant son 50e anniversaire, elle aura pour thème "L’événementiel économique au service de la promotion touristique". Cet événement, selon un communiqué, réunira plus de 2 000 exposants nationaux et internationaux de plus de 40 pays, offrant une plateforme pour découvrir des produits, établir des partenariats et participer à des échanges culturels.
Avec des activités variées, notamment des concerts et des compétitions de projets universitaires ainsi que la participation des pays d'honneur, la Guinée et le Rwanda, la Fidak 2024 promet d'être une expérience mémorable et enrichissante pour tous les visiteurs.
Parmi les 10 raisons convaincantes de venir à la Fidak 2024, le document évoque la célébration du 50e anniversaire, les opportunités commerciales internationales, les invités, la foireConnect avec une visite virtuelle 24/7, le Cices Ticketing qui offre aux visiteurs un accès simplifié aux événements grâce à des options d'achat en ligne et sur place, des concerts et événements culturels exceptionnels, une grande kermesse de la Fidak 2024 pour enfants et familles, des offres gastronomiques variées, une compétition de projets universitaires et une visibilité internationale et médiatique.
"La Fidak 2024 promet une expérience exceptionnelle, alliant commerce, culture, divertissement et innovation pour tous les participants", a précisé la note.
LES GROSSIÈRES ERREURS DU FMI
Ndongo Samba Sylla et Peter Doyl pointent des projections d'inflation qui défient non seulement la logique mais aussi l'histoire économique du pays. Une situation qui pourrait avoir des répercussions dramatiques sur l'économie nationale
Pour l'économiste Ndongo Samba Sylla, les prévisions du Fonds monétaire international (Fmi) sur le Sénégal comportent de grossières erreurs. Dans un article co-écrit avec l'économiste américain Peter Doyl, Dr Sylla pense que ces erreurs d'analyse du Fmi peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour l'économiste sénégalaise.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale sont revenus au-devant de la scène au Sénégal. Mais Dr Ndongo Samba Sylla souhaite attirer l’attention des autorités sénégalaises sur les «erreurs grossières» de ces institutions de Bretton Woods. «Nous souhaitons attirer l'attention sur les erreurs grossières dans les projections du FMI pour le Sénégal, notamment en ce qui concerne l'inflation», soutient l'économiste du développement dans l'article co-écrit avec l'économiste américain Peter Doyl avant d'ajouter : «Comme le montre la base de données du WEO, le FMI prévoit un taux d'inflation moyen d'environ 2% chaque année entre 2025 et 2029. Ces estimations sont globalement conformes à la version d'avril 2024 du WEO bien qu'elles puissent être considérées comme optimistes pour la période 2024-2026, compte tenu de la réduction attendue des subventions à l'énergie».
Cependant, note-t-il, jusque-là, les récentes projections du FMI concernant l'inflation en fin de période sont tout simplement impossibles. Le WEO d'octobre 2024, renseigne Dr Sylla, prévoit une inflation en fin de période de -13,4% en 2025 et de 41,9% en 2026. «Ces projections ne reposent sur aucune base logique ou factuelle. Elles contredisent même les propres projections du FMI concernant l'inflation annuelle moyenne pour les années 2025 et 2026», alerte l'ancien chargé de programme à la Fondation Rosa Luxembourg.
À l'en croire, en effet, la seule fois où l'inflation en fin de période a atteint plus de 20%, c'était en 1994. «L'année où le franc CFA a été dévalué de 50% par rapport au franc français. L'inflation de fin de période s'est élevée à 37,5% au cours de cette année exceptionnelle. Et même alors, le taux d'inflation de fin de période de l’année précédente, c’est-à-dire 1993, n'était certainement pas un nombre négatif au-delà de 10%», précise le chercheur. Connu pour son combat contre l'agenda dit néolibéral, il trouve que des erreurs aussi flagrantes de la part du FMI pour le Sénégal, dans son analyse la plus récente et la plus en vue, sont très préoccupantes. Il craint dans ce cas qu'il existe un risque évident d'imposer au Sénégal des conditionnalités inappropriées.
Et de son avis, il ne s'agit pas d'un risque théorique. Des erreurs, insiste-t-il, dans les conditionnalités résultant d'erreurs de calcul du FMI ont été constatées récemment dans d'autres programmes du FMI en Afrique. Y compris, d'après lui, dans la dernière revue du programme du FMI pour le Kenya. Interpellant le FMI, Dr Ndongo Samba Syllla déclare : «Il est essentiel, ne serait ce que par respect pour la souveraineté de ses pays membres, que le FMI s'assure que ses projections répondent aux normes professionnelles les plus élevées. Dans le cas des projections d'inflation au Sénégal, à l'heure actuelle, cette exigence n'est tout simplement pas respectée.»
LES ECLAIRAGES DU FONSIS SUR LE CHOIX DE SINOHYDRO
Le Fonds Souverain d’investissements Stratégiques du Sénégal (FonSiS) se mêle à la polémique sur le choix de Sinohydro pour les études du projet de grand Transfert d'eau
Le Fonds Souverain d’investissements Stratégiques du Sénégal (FonSiS) se mêle à la polémique sur le choix de Sinohydro pour les études du projet de grand Transfert d'eau (gTe). Son Directeur général Babacar Gningue précise qu'il ne s'agit pas d'un marché public passé de gré à gré, mais d'un protocole d'accord entre structures de droit privé pour financer les études de faisabilité avec ses propres fonds.
Le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques du Sénégal (FONSIS) se veut formel sur son partenariat avec l'entreprise Sinohydro. D’après son directeur général, Babacar Gningue, ledit partenariat repose sur un protocole d'accord entre deux entités de droit privé, en l’occurrence le Fonsis et Sinohydro, et non sur un marché public passé de gré à gré ou via une entente directe. Il rappelle en effet que dans un marché de gré à gré ou une entente directe, l'État sélectionne un prestataire financé par des fonds publics. «Cinq candidats internationaux ont été mis en compétition et classés sur la base de sept critères clés», précise le directeur général du Fonsis dans un communiqué reçu à «L’As».
A l’en croire, c'est Sinohydro qui prend en charge tous les coûts des études, sans contribution financière de l'État. «Selon le Code des marchés publics, un marché public implique un contrat onéreux établi par une autorité contractante pour ses besoins de travaux, fournitures ou services. Ainsi, le partenariat Fonsis-Sinohydro n'impliquant aucun fonds public ne s'apparente ni à un marché de gré à gré ni à une entente directe.
La sélection de Sinohydro s'est faite après une compétition entre 5 entreprises internationales, reconnues pour leurs expertises en matière d'infrastructures hydrauliques», ajoute M. Gningue. Il souligne, en outre, que les 7 critères retenus pour leur évaluation incluent la prise en charge complète des études (techniques, financières, environnementales), la capacité technique et financière pour une réalisation rapide du projet, la réalisation de projets similaires en Afrique, la transmission préalable de l'estimation du coût des études, la capacité à proposer un financement pour les phases ultérieures, la disponibilité d'une équipe technique basée à Dakar, et l'engagement d'assistance technique pour les phases ultérieures. «Le Fonsis, en tant qu'instrument stratégique de l'État, mobilise des capitaux privés pour réduire la pression sur le budget public, à travers des schémas de co-investissement avec le secteur privé national et international. La mobilisation de capitaux privés dans des projets stratégiques pour le pays est essentielle pour son développement», affirme Babacar Gningue. Il rappelle que le projet GTE est une ambition que notre pays cherche à concrétiser depuis un peu plus de 40 ans. «Il vise à garantir l'accès à l'eau potable pour plus de 5 millions de Sénégalais vivant dans les villes de Dakar, Mbour, Thiès, Touba, ainsi que l'irrigation de près de 12 000 hectares de terres situées dans la zone des Niayes», soutient le Directeur général du Fonsis.
MIGNANE DIOUF DU FORUM SOCIAL SENEGALAIS REAGIT FACE AUX PRIORITES HYDRAULIQUES DU SENEGAL
Dans un contexte de changement climatique, Mignane Diouf appelle à reconsidérer les priorités nationales en matière de gestion de l'eau, pointant les récentes crues dans les régions du nord et de l’est du Sénégal
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye, a récemment annoncé l’annulation du contrat de l’usine de dessalement d’eau de mer sur la Grande Côte, signé sous l'ancien président Macky Sall, soulignant que cette installation présenterait des coûts de production élevés et ne constituerait qu'une solution temporaire. Dans un entretien sur 2Stv, M. Dieye a confirmé que, bien que le gouvernement ne soutienne pas ce projet, il avait encouragé ACWA Power à explorer d’autres perspectives d’investissement au Sénégal. Cette décision de renégociation du projet a suscité des réactions vives de la société civile.
Pourtant, à son retour de voyage qui l’a mené en Turquie et en Arabie Saoudite, le président Bassirou Diomaye Faye a surpris en déclarant que le gouvernement va renégocier avec ACWA Power, en vue de relancer ce projet. Invité à s'exprimer sur le sujet, Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social Sénégalais a précisé que cette décision est "une source de confusion". "Nous avons appris par voie de presse cette déclaration du chef de l'État qui affirme que le Sénégal va renégocier avec les Saoudiens ce projet-là de dessalement sur la Grande Côte," a-t-il déclaré. Pour Mignane Diouf, cette initiative suscite des interrogations : "À l'époque, quand le ministre avait déclaré que ce contrat était arrêté, nous avions applaudi de deux mains, car dès le départ, nous étions contre ce projet en raison des risques environnementaux et des dégâts potentiels " renseigne ce dernier.
L’acteur de la société civile exprime des réserves sur le manque de justification de ce type de projet, rappelant qu'un programme de dessalement est déjà en cours au phare des Mamelles. "Il n'y avait pas donc à notre avis la pertinence d'en faire un deuxième," affirme-t-il. Pour lui, le Sénégal dispose d'une quantité abondante d'eau douce se déversant dans l'Atlantique, notamment à partir de Saint-Louis. Selon lui, il serait plus judicieux d'exploiter cette ressource plutôt que d’investir dans un coûteux processus de dessalement. "Est-ce que ce n'était pas mieux de voir comment orienter toute cette quantité là où on en a besoin au lieu de dépenser des milliards et des milliards de dollars pour un projet de dessalement ?" questionne le coordonnateur du Forum Social Sénégalais.
Les critiques portent également sur le coût du mètre cube d'eau dessalée, jugé "très cher" en raison des coûts de production élevés, ainsi que sur l'impact environnemental des résidus salins qui pourraient nuire à l’écosystème marin. "Les spécialistes nous disent que quand vous les entassez en mer, ça crée des situations qui obligent les poissons à fuir," explique-t-il. Enfin, dans un contexte de changement climatique, Mignane Diouf appelle à reconsidérer les priorités nationales en matière de gestion de l'eau, pointant les récentes crues dans les régions du nord et de l’est du Sénégal, qui ont provoqué des inondations à Matam, Ferlo, et Ranérou. "Compte tenu de tout cela, on aurait dû avoir la priorité ailleurs que d'aller vers un projet de dessalement," conclut-il.
Mignane Diouf rappelle que d'autres renégociations, notamment celle du contrat de gestion de l'eau avec Suez, devraient également être priorisées, en raison de la hausse des factures et des fréquentes coupures d'eau. "Notre position n'a pas varié : environnementalement, économiquement et financièrement, nous pensons qu'on ne gagne pas grand-chose avec ce projet," affirme-t-il, renouvelant son opposition au projet de dessalement de la Grande Côte.
Pour rappel, l’ancien président Macky Sall et Acwa Power avaient signé un contrat de construction et d’exploitation d’une usine de dessalement d’une capacité nominale de 400.000 m3/jour. Ce contrat signé à 6 jours de la fin du mandat de Macky Sall va engager l’Etat du Sénégal sur une période de 30 ans.