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22 novembre 2024
Economie
LE GOUVERNEMENT CONTREDIT L’UE AU SUJET DES ACCORDS DE PÊCHE
Vingt-quatre heures après les déclarations de l'UE justifiant la fin de la coopération par des manquements du Sénégal, l'État a livré sa version : c'est lui qui a renoncé à ce protocole dans le cadre d'une politique de réappropriation de ses ressources
(SenePlus) - En marge d'une sortie intervenue ce mercredi 13 novembre, le gouvernement a formellement démenti la version présentée la veille par l'Union européenne concernant la fin des accords de pêche entre les deux parties.
Alors que Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l'UE au Sénégal, avait justifié mardi la non-reconduction du protocole par des "défaillances" du Sénégal dans la lutte contre la pêche illicite, le gouvernement affirme que c'est lui qui a choisi de ne pas renouveler ces accords.
"L'État du Sénégal n'était pas dans la logique de renégocier cet accord", a déclaré sans ambiguïté Dr Fatou Diouf, ministre de la Pêche, des Infrastructures maritimes et portuaires. Elle a précisé qu'une évaluation était en cours et qu'il serait "incohérent de penser à un nouvel accord de pêche avant d'avoir les résultats de cette évaluation".
Cette position a été renforcée par Abdourahmane Diouf, ministre de l'Enseignement supérieur, qui a rappelé que le gouvernement avait déjà signalé son intention de ne pas renouveler ces accords de pêche, dans une volonté de protéger les pêcheurs locaux.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, a apporté un éclairage supplémentaire sur la RTS1, expliquant que cette décision s'inscrivait dans une refonte globale de la politique de gestion des ressources naturelles du pays. "Des dizaines de contrats, y compris celui avec l'Union européenne, sont désormais sous la loupe de l'État", a-t-il précisé, soulignant la volonté gouvernementale de privilégier le développement du tissu industriel local.
Cette position tranche nettement avec les déclarations faites la veille par l'UE. Jean-Marc Pisani avait en effet affirmé que c'était l'Union européenne qui ne souhaitait pas renouveler le protocole, citant une "politique de tolérance zéro" vis-à-vis des États présentant des faiblesses dans la lutte contre la pêche illicite.
Ce protocole, qui expire le 17 novembre 2024, représentait une contribution européenne de 8,5 millions d'euros sur cinq ans, soit plus de 5,5 milliards de francs CFA, sans compter les redevances des armateurs européens.
Le gouvernement sénégalais a indiqué que plus de détails seraient communiqués après les élections législatives du 17 novembre 2024, date qui coïncide avec l'expiration du protocole actuel.
PROSPER AFRICA LANCE UNE PLATEFORME POUR BOOSTER LES ÉCHANGES ENTRE L’AFRIQUE ET LES ÉTATS-UNIS
Conçue pour connecter les fournisseurs africains à plus de 20.000 détaillants américains, cette plateforme vise à lever les obstacles au commerce et à négocier des réductions de coûts, tout en répondant aux besoins des PME africaines.
Dakar, 13 nov (APS) – Prosper Africa, une initiative du gouvernement américain, a présenté à l’APIX, mardi, à Dakar, une plateforme dédiée à la promotion des échanges commerciaux entre l’Afrique et les États-Unis.
“C’est avec un grand plaisir que je vous présente l’US Africa Trade Desk, une initiative public-privé conçue pour faciliter les échanges entre les fournisseurs africains et les acheteurs américains”, a dit British Robinson, la coordonnatrice de Prosper Africa.
L’US Africa Trade Desk veut aider les fournisseurs africains à surmonter les obstacles à la promotion des échanges commerciaux entre l’Afrique et les États-Unis, a-t-elle précisé.
“Nous avons constaté que les fournisseurs africains souhaitent ardemment accéder au marché américain, mais il leur manque souvent les connexions nécessaires pour atteindre les réseaux d’acheteurs américains”, a signalé British Robinson en présentant la nouvelle plateforme de promotion commerciale à l’APIX, l’agence gouvernementale sénégalaise chargée de la promotion des investissements.
“De leur côté, les détaillants américains cherchent à enrichir leurs offres, avec des produits venus d’Afrique”, a dit Mme Robinson, assurant que l’US Africa Trade Desk sera à leur disposition.
Le portail US Africa Trade Desk va connecter les fournisseurs africains à plus de 20.000 détaillants américains, selon la coordonnatrice de Prosper Africa.
Il ne s’agira pas d’une simple mise en relation, a-t-elle précisé en parlant du rôle de cette plateforme. Elle s’appuie sur un réseau de partenaires, du secteur du fret notamment, pour négocier les coûts en vue de leur réduction, selon British Robinson.
Le directeur général de l’APIX, Bacary Séga Bathily, souhaite que l’US Africa Trade Desk prenne en compte les besoins des petites et moyennes entreprises.
“Prosper Africa a permis de concrétiser plus de 2.400 accords dans 49 pays, pour une valeur totale de 120,3 milliards de dollars américains”, a dit M. Bathily.
Prosper Africa fédère, selon ses dirigeants, les services et les ressources de 17 agences américaines pour offrir aux entreprises et aux investisseurs un accès privilégié à des informations relatives au commerce international.
Cette initiative américaine aspire à réduire les risques et à soutenir les transactions entre l’Afrique et les États-Unis, en offrant en même temps des opportunités de financement, disent-ils.
FISC SENEGALAIS VS WOODSIDE : L'AFFAIRE RENVOYEE EN DECEMBRE
L’affaire opposant le fisc sénégalais à la compagnie pétrolière Woodside, qui devait être évoquée le 7 novembre dernier, a été renvoyée en décembre.
L’affaire opposant le fisc sénégalais à la compagnie pétrolière Woodside, qui devait être évoquée le 7 novembre dernier, a été renvoyée en décembre.
Le tribunal s'est penché ce 7 novembre sur le dossier opposant l'opérateur de Sangomar, Woodside, aux impôts. L'affaire a été finalement renvoyée au 5 décembre prochain pour les répliques de Woodside renseigne Libération.
En effet, Woodside avait obtenu le sursis au recouvrement de la somme de 40,061 milliards de Fcfa que lui réclame le Fisc. Cette décision avait été actée par ordonnance en bref délai rendu le tribunal le 6 septembre dernier.
Mais, pour obtenir ce sursis, le temps que l'affaire soit vidée dans le fond, Woodside avait dû casquer fort. L'opérateur de Sangomar avait fourmi des garanties financières à hauteur de 40,061 milliards.
Le tribunal avait estimé que ces garanties couvrent en l'état l'intégralité de la créance fiscale réclamée, Ce sursis a mis fin aux prélèvements déjà effectués par le Fisc dans les comptes de la société en attendant le jugement dans le fond.
lettre d'amérique, par rama yade
DONALD TRUMP ET L’AFRIQUE : QU’EN ATTENDRE ?
Face à un continent qui revendique sa souveraineté et multiplie les partenariats internationaux, la politique du 'America First' devra composer avec un nouveau paradigme
C’est officiel : Donald J. Trump est de retour à la Maison Blanche avec pour objectif clair de placer «l’Amérique d’abord» («America first !») au cœur de sa politique. Quel impact sur l’Afrique ?
Cela reste à voir, mais le mieux serait peut-être de ne rien attendre. De prendre les devants. Et privilégier «Africa first». De toutes les façons, l’Afrique a été complètement absente de la campagne présidentielle américaine, y compris côté démocrate.
On peut néanmoins anticiper quelques changements à partir des sources disponibles, à savoir le premier mandat de Donald Trump d’une part et, le projet 2025 d’autre part.
Le premier mandat de Trump
Si ‘on remonte à son premier mandat, la stratégie isolationniste du Président Trump l’avait conduit à plaider auprès du Congrès pour la réduction des programmes de développement dont beaucoup sont en Afrique. Seuls Mike Pompeo, son secrétaire d’Etat entre 2018 et 2021, s’est rendu au Sénégal et en Ethiopie, et son épouse Melania au Kenya. En quatre ans à la Maison Blanche, seuls deux chefs d’Etat africains ont été reçus : Muhammadu Buhari du Nigeria et Uhuru Kenyatta du Kenya. Washington n’avait pas non plus accueilli de Sommet Etats-Unis Afrique, quand Vladimir Poutine relançait spectaculairement les sommets Russie-Afrique à Sotchi en 2019.
Toutefois, on se souvient que le Président Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental en 2020, faisant de ce pays du Maghreb un acteur décisif des Accords d’Abraham.
L’Afrique vue sous l’angle de la compétition avec la Chine
Toutefois, l’influence croissante de la Chine en Afrique et le recul des positions américaines en Afrique avaient amené l’Administration Trump à s’inquiéter, expliquant la création d’une nouvelle agence de développement, Development Finance Corporation, mieux dotée financièrement que ses prédécesseurs. Prosper Africa a aussi été lancé avec pour objectif, selon John Bolton, alors conseiller à la Sécurité nationale, qui en avait fait l’annonce fin 2018, de «favoriser les investissements américains, stimuler la classe moyenne africaine et améliorer le climat des affaires dans la région». Que l’annonce ait été faite par le conseiller à la Sécurité nationale démontrait clairement que c’est la concurrence des Etats «prédateurs», Russie et Chine en tête, qui motivait la nouvelle initiative.
Depuis, la Russie a confirmé son statut de premier vendeur d’armes en Afrique et la Chine celui de premier partenaire commercial de l’Afrique, investissant cinq fois plus que les Etats-Unis sur le continent.
La survenue d’évènements majeurs depuis le départ de Trump de la Maison Blanche laisse également à penser que l’Afrique qu’il retrouvera n’est pas celle qu’il avait quittée en 2020. L’impact de la pandémie, la crise énergétique dans la foulée de la guerre en Ukraine, la série de coups d’Etat au Sahel et le retrait forcé de la France, la guerre civile au Soudan, la montée en puissance des pays du Golfe en Afrique, les initiatives sud-africaines dans la guerre à Gaza, comme le renforcement des Brics, ont profondément bouleversé le paysage africain.
Le Projet 2025
De fait, avec un tel contexte, il faut sans doute se tourner vers le Projet 2025 pour tenter d’imaginer comment une politique africaine sous un second mandat Trump pourrait évoluer. Conçu par Heritage, un cercle de réflexion très conservateur de Washington, le Projet 2025, document d’un millier de pages, prévoit de remplacer 4000 fonctionnaires dès l’entrée en fonction de Donald Trump, par des alliés susceptibles de mettre en œuvre rapidement une transformation conservatrice de la société américaine. Bien que, durant la campagne, Donald Trump s’en soit distancé, bon nombre des inspirateurs de ce plan sont des proches, notamment Tom Homan à qui il vient de confier la mise en œuvre de sa politique migratoire.
Dans la courte section du Projet 2025 consacrée à l’Afrique, on trouve l’affirmation de deux principes. D’abord, la volonté de privilégier le commerce plutôt que l’assistance ; ensuite, le refus d’intégrer les «valeurs culturelles», notamment les droits des Lgbtq+ (homosexuels, trans…) dans la politique étrangère américaine. Il est indéniable que ces deux principes resonneront positivement en Afrique.
Le business d’abord ?
Concernant le premier, il est de nature à favoriser une approche transactionnelle. S’il a lieu, le renouvellement de l’accord commercial Usa-Afrique (Agoa) et Dfc en 2025, puis d’Exim Bank en 2026, permettra de donner un aperçu de l’orientation que Donald Trump souhaite donner à sa stratégie commerciale vis-à-vis de l’Afrique. Le sort réservé à certains projets d’ampleur comme le Lobito Corridor - héritage majeur de Joe Biden en Afrique - devra aussi être surveillé, tout comme la réforme des institutions de Bretton Woods dont on ignore si elle va être confirmée par la nouvelle équipe. A cet égard, l’Afrique, qui paie pour un réchauffement climatique dont elle n’est pas responsable, a besoin de financements : il faudra voir comment cet impératif se conjugue avec l’approche climato-sceptique du nouveau pouvoir américain, que d’aucuns soupçonnent de vouloir sortir des engagements de Paris.
Aux côtés de Donald Trump, la présence de Elon Musk, désireux de conquérir les marchés africains, notamment avec Starlink, peut cependant offrir des perspectives nouvelles pour réduire la fracture énergétique. On l’avait aperçu à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre dernier, rencontrer le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, le président namibien, Nangolo Mbumba, et le Premier ministre du Lesotho, Sam Matekane.
Des gagnants et des perdants ?
Concernant le second, des pays comme l’Ouganda -précédemment exclus de l’Agoa en raison de préoccupations concernant les droits des homosexuels- pourraient retrouver une oreille plus bienveillante de la part des Etats-Unis de Donald Trump.
A l’inverse, des pays comme l’Afrique du Sud, qui entretiennent des relations désormais complexes avec les Etats-Unis, pourraient perdre cet accès. Le Maroc devrait rester un partenaire-clé au regard du grand jeu moyen-oriental qui s’ouvre.
Enfin, ces dernières années, quelques républicains ont déployé des efforts pour la reconnaissance du Somaliland, afin de renforcer l’influence des Etats-Unis sur la très disputée Mer Rouge.
Africa first
Au-delà du président Trump, c’est du côté de son équipe - secrétaire d’Etat, secrétaire en charge du Commerce, secrétaire en charge de l’Afrique, directeur Afrique de la Maison Blanche, dirigeants des agences de développement, nouveaux ambassadeurs dont celui des Nations unies - qu’il faudra regarder : les profils choisis diront beaucoup des intentions du nouveau locataire de la Maison Blanche. De Marco Rubio à Elise Stefanik, les premières désignations laissent entrevoir une diplomatie offensive face à la Chine et l’Iran.
En attendant, de l’Egypte à l’Ethiopie, en passant par le Sénégal et la Côte d’Ivoire, de nombreux présidents africains l’ont félicité pour sa «victoire» et ont espéré, à l’instar de Bola Tinubu au Nigeria, de pouvoir renforcer leur «coopération économique» avec les Etats-Unis. Si les dirigeants du Moyen-Orient ont bien accueilli le retour de Donald Trump, à l’inverse des dirigeants européens inquiets des droits de douane et du sort réservé à l’Ukraine, l’Afrique pourrait se montrer plus attentiste, entre la méconnaissance du fonctionnement de Washington par ses dirigeants et la pression de son opinion de plus en plus afro-souverainiste et plus vocale que jamais. Les nations africaines ont un atout dans leur manche : une centralité retrouvée qui en fait des partenaires très courtisés par le monde entier. L’Afrique a désormais des options. La balle est donc du côté de Washington. Sinon, à l’Amérique d’abord, de nombreux Africains seraient tentés d’opposer «l’Afrique d’abord».
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
NOS IMPORTATIONS SONT A 1 070 MILLIARDS ET NOUS NE DEVONS PAS ACCEPTER…
Porté sur les fonts baptismaux en 2019, la dynamique pour une transition agroécologique (Dytaes) a joué un rôle central dans la promotion et la mise en œuvre de pratiques agroécologiques au Sénégal.
Une réflexion sur les défis et les perspectives de l’agroécologie au Sénégal a été engagée hier, lors du 5e anniversaire de la dynamique pour une transition agroécologique (Dytaes). Présidant l’atelier, le ministre de l’Agriculture, Mabouba Diagne, informe que le Sénégal importe pour 1 070 milliards francs CFA.
Porté sur les fonts baptismaux en 2019, la dynamique pour une transition agroécologique (Dytaes) a joué un rôle central dans la promotion et la mise en œuvre de pratiques agroécologiques au Sénégal. Le Sénégal importe beaucoup et cela n’est pas sans conséquence. «Les importations annuelles de notre pays sont estimées à 1 070 milliards de francs CFA. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accepter de continuer cela. Nous croyons fermement que l'agroécologie est la méthode et la stratégie la plus pérenne pour accompagner non seulement notre pays, mais l'Afrique d'une manière générale vers une agriculture plus pérenne», annonce-t-il. A l’en croire, pour soutenir cet élan, la direction de l'agriculture a invité la Dytaes à participer à une réunion de préparation de la campagne agricole 2024-2025, une première qui a permis de faciliter l'accès aux engrais organiques par les acteurs locaux engagés dans cette démarche. «Ainsi l'agroécologie doit occuper une place centrale dans le plan stratégique de la souveraineté alimentaire 2024-2029 et dans le référentiel de 2050. Pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable, ainsi que la stratégie nationale de 2025- 2029, mais aussi de s'aligner aux nouvelles directives de la prochaine loi agro-sylvo-pastorale», a indiqué Mabouba Diagne.
A l’en croire, le changement climatique et ses impacts nous poussent à changer de comportement et de stratégie. «Cette cérémonie n'est pas seulement un moment de célébration, mais un jalon dans notre parcours collectif vers un modèle agricole plus respectueux de l'environnement et du bienêtre de nos communautés rurales», déclare le ministre de l’Agriculture. Cette agriculture agro-écologique, selon lui, est l'une des manières les plus capables de nourrir nos populations tout en préservant notre environnement. Par ailleurs, il annonce l’implantation d’usines d'engrais organiques, voire organo-minéraux dans les 40 départements. «Vous avez vu que l'industrie agricole est en train de prendre de l'ampleur, l'élevage incontournable, l'agriculture au cœur du référentiel de 2050, les trois composantes peuvent nous donner l'espoir que les engrais ont un bel avenir. A Dakar, les abattoirs de la Sogas et les abattoirs avicoles combinés à la production de balles de riz dans la vallée, les coques d'arachide dans le bassin arachidier et dans cinq régions du sud et du sud-est, on a assez de matériaux pour produire des engrais organiques qui répondent et qui soutiennent les bases de l'agroécologie, où l'agriculture, l'élevage, l'aviculture vont rimer dans des fermes agroécologiques qui vont accueillir au préalable du développement durable», soutient-il.
«LES BESOINS POUR ACCOMPAGNER LES PETITS ELEVEURS, LES PETITS AGRICULTEURS, DEPASSENT 2,5 MILLIARDS DE DOLLARS»
M. Diagne annonce un milliard de dollars pour soutenir le pastoralisme. « Pour accompagner les petits éleveurs, les petits agriculteurs dans les corridors de transhumance pour produire seulement la nourriture pour le bétail, ça dépasse 2,5 milliards de dollars», se désole-t-il. Il affirme que les quantités d'aliments de nourriture que l'Afrique importe dépassent 35 milliards de dollars actuellement ; d'ici 2030, ce sera 120 milliards de dollars. «D'ici 2030, la population africaine va avoisiner les 2 milliards de personnes. Créer des stratégies qui vont se baser sur l'agroécologie avec des principes d'économie circulaire est devenu un devoir», souligne M. Diagne. Pour sa part, le président du cadre de réflexion et d’actions sur le foncier au Sénégal(Crafs), Babacar Diop, estime qu’on ne peut pas parler d'agroécologie sans évoquer la question du foncier. «L'agroécologie est un levier qui peut jouer un rôle important dans le cadre de la gestion foncière, et surtout la gestion rationnelle du foncier. L'agroécologie n'a pas besoin de grandes surfaces. L'agroécologie a besoin de terres fertiles, des terres qu'on utilise par la fumée, mais des terres qui peuvent actionner et faire de la productivité agricole», dit-il. Il souligne que l'agroécologie existe depuis plusieurs années. «Nos grands-pères faisaient des cultures autour de l'agroécologie. On ne connaissait pas les engrais, on ne connaissait pas les pesticides. Durant les 5 ans, nous avons pu, en dehors de la dimension au niveau national, créer certains dispositifs au niveau départemental appelé Ditael», renseigne Babacar Diop.
LES ACTEURS SE REGROUPENT EN INTERPROFESSION
Plusieurs acteurs de la filière mangue, venant de toutes les localités du pays, se sont réunis hier, mardi 12 novembre, en assemblée générale pour mettre en place une interprofession mangue au Sénégal en vue d’une meilleure organisation de cette filière.
Pour mieux organiser la filière mangue au Sénégal et améliorer sa productivité, les acteurs se sont regroupés en une interprofession. La création de cette interprofession mangue a été portée sur les fonts baptismaux hier, mardi 12 novembre à l’issue d’une assemblée générale.
Plusieurs acteurs de la filière mangue, venant de toutes les localités du pays, se sont réunis hier, mardi 12 novembre, en assemblée générale pour mettre en place une interprofession mangue au Sénégal en vue d’une meilleure organisation de cette filière. Pour ces acteurs qui s’activent dans la filière mangue, cette interprofession est devenue aujourd’hui une nécessité.
« L’interprofession était devenue une obligation. Parce que cela nous permettra d’intégrer le projet d’alliance régionale de la mangue. Nous avons un espace africain qui peut fournir la mangue de février à septembre sur le marché national et international. Tous les autres pays ont une fenêtre et ensuite ils quittent. Donc, si on est en interprofession et on travaille avec les autres pays, ce serait une opportunité pour la filière », se réjouit Cheikh Ngane, président du comité national de lutte contre la mouche de la mangue. Il pense aussi qu’avec l’interprofession et l’appui des autorités, le géo référencement des vergers de mangue va pouvoir se poursuivre afin de savoir réellement le nombre de pieds dont dispose le pays. « Nous devons aussi moderniser la production de mangue. Nous avons visité dans le monde des pays où les gens font 50 tonnes à l’hectare. Au Sénégal, les statistiques officielles parlent de 10 à 15 tonnes à l’hectare. Il y a plein de choses que nous devons faire pour améliorer la mangue et consolider la part de leader de la mangue au Sénégal », indique-t-il.
Tanor Meissa Dieng, coordonnateur du projet d’intensification Eco-soutenable de l’agriculture dans les Niayes (Piesan) pense que la mise en place de l’interprofession permettra au ministère de travailler avec tous les maillons de la chaine pour pouvoir trouver les solutions nécessaires à la lutte contre la mouche de la mangue. « L’une des premières solutions, c’est le développement de la recherche contre la mouche de la mangue. Du point de vue de la rentabilité de la mangue, on a encore des efforts à faire. Nous devrions arriver à un moment où le Sénégal dispose de variétés de mangues susceptibles de nous donner des rendements pouvant aller jusqu’à plus de 30, 40 voire 50 tonnes à l’hectare. Aujourd’hui, nous sommes loin de ce rendement. Cela est dû au manque d’organisation au sein de la filière », a-t-il laissé entendre. Selon lui, la création de cette interprofession va permettre également aux acteurs de travailler en synergie afin de booster davantage la production de la mangue et son exportation, mais également toute la chaine y compris le développement de la transformation de la mangue.
L’UE «BOUDE» LES EAUX SENEGALAISES
Dans un souci de cohérence politique, la Commission européenne a adopté pour principe de surseoir à tout renouvellement d’un protocole de mise en œuvre d’un accord de partenariat de pêche avec un État côtier tant que cette décision n’était pas retirée.
Le protocole de mise en œuvre de l’accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne (UE) arrive à terme le 17 novembre 2024, cinq ans après le début de son application. En raison des défaillances constatées dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) l’UE ne peut envisager le renouvellement du protocole tant qu’il n’y a pas de progrès suffisants du Sénégal dans ce domaine. Selon l’UE, l'accord en question a rapporté à l'Etat sénégalais une contribution de 8,5 millions d'euros sur cinq ans, à laquelle s'ajoutent les redevances versées par les armateurs.
La Commission européenne a pré-identifié le Sénégal comme pays non-coopérant dans le cadre de la lutte contre la pêche INN (illicite, non déclarée et non réglementée). Cette décision s’inscrit dans la politique de tolérance zéro de l’UE vis-à-vis de la pêche INN et fait suite à plusieurs années de discussion avec les autorités sénégalaises. Dans un souci de cohérence politique, la Commission européenne a adopté pour principe de surseoir à tout renouvellement d’un protocole de mise en œuvre d’un accord de partenariat de pêche avec un État côtier tant que cette décision n’était pas retirée.
Selon l’Union Européenne, un dialogue formel entre les autorités sénégalaises et européennes sur les questions de pêche INN s’est ouvert, avec pour objectif de résoudre les problèmes identifiés. Dans l’attente d’une évolution favorable, l’accord de pêche entre l’UE et le Sénégal ne sera pas renouvelé. Les navires européens devront donc quitter les eaux du Sénégal à l’expiration du protocole, le 17 novembre, et le Sénégal ne recevra plus de contribution financière dans le cadre de l’accord de pêche. « L'arrêt de la pêche dans les eaux sénégalaises concernera 18 bateaux espagnols et français, qui pêchent le thon tropical et le merlu et ne représentent pas une véritable concurrence pour la pêche sénégalaise », a-t-il indiqué. Pour rappel, l’absence de protocole de pêche entre l’UE et le Sénégal n’est pas une première. Entre 2006 et 2014, l’accord avait en effet été stoppé, permettant aux deux parties d'évaluer et de renégocier les conditions. La réunion de la Commission mixte à Bruxelles les 5 et 6 novembre a permis au Sénégal et à l’UE d’avoir des échanges constructifs. Les partenaires se sont mis d’accord pour utiliser cette période de non-renouvellement, afin d’évaluer les résultats obtenus dans le cadre de l'accord actuel. L’UE reste disposée à soutenir le Sénégal dans ses efforts de lutte contre la pêche INN et à l’aider à remédier aux défaillances constatées.
« La Commission européenne prend note des engagements du nouveau Gouvernement sénégalais afin de remédier aux faiblesses du système de contrôle et de traçabilité du secteur et des produits de la pêche, et reste à disposition pour accompagner et assister le Sénégal dans ces efforts », note-t-on dans leur communiqué.
TWAS APPUIE LES JEUNES CHERCHEURS AFRICAINS
L’Académie mondiale pour l’avancement des sciences dans les pays en développement (Twas) a clôturé à la Somone, un séminaire pour le renforcement des compétences Twas 2024.
L’Académie mondiale pour l’avancement des sciences dans les pays en développement (Twas), qui est un organisme de l’Unesco dédié au monde scientifique du Sud, et qui rassemble plus de 1300 académiciens issus d’une centaine de pays choisis uniquement pour leurs compétences, leur contribution à l’avancement des sciences dans tous les pans du monde du développement, a clôturé à la Somone, un séminaire pour le renforcement des compétences Twas 2024.
Cette rencontre, qui rassemblé 64 jeunes chercheurs africains bénéficiaires de la toute première combinaison de deux programmes de subventions de la Twas à savoir : le programme Research Grants Twas, soutenu par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) et le programme Seed Grant for New African Principal Investigators (Sg-Napi), soutenu par le Ministère fédéral allemand de l’Education et de la recherche (Bmbf). Ces chercheurs ont pu partager leurs expériences et essayer de bâtir un réseau de relation entre eux en fonction des disciplines des secteurs dans lesquels ils travaillent.
Dr Moctar Touré, membre de la Twas depuis 1985 et actuellement président de l’Académie nationale des sciences du Sénégal (Anss), a précisé que l’Académie mondiale pour l’avancement des sciences dans les pays en développement appuie des jeunes scientifiques ou des scientifiques qui sont en début de carrière. Elle ambitionne d’apporter des soutiens multiples dans le travail que ces jeunes scientifiques font, appui matériel, financier et institutionnel.
D’ailleurs, le Pr Balla Diop Ngom du Département de physique de la Faculté des sciences et techniques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui fait partie des bénéficiaires de ce programme, a magnifié la tenue de cette rencontre dont l’objectif est d’essayer de développer des compétences pour des gens qui ont bénéficié des financements de recherche dans divers projets venant directement du Twas. «Ces capacités que nous cherchons à développer ici tourneraient autour de comment écrire un projet de recherche ? Et à la suite de ça, comment générer des collaborations à travers le monde ? Et aussi comment d’une manière globale, aller vers les défis que l’Afrique rencontre actuellement pour développer des technologies et essayer d’apporter des solutions ?», a souligné Pr Ngom.
Ayant bénéficié de deux types de financement de ce programme, il a pu avoir «avec le programme de recherche individuel Grant, un peu d’équipement de recherche dans notre laboratoire. A la suite de ça, j’ai bénéficié d’un financement qu’on appelle research collaboration qui nous permet de pouvoir collaborer avec un autre scientifique de l’Afrique. Un projet que j’ai monté avec une collègue qui est au Ghana et qui nous a permis aussi d’avoir d’autres équipements de recherche dans notre laboratoire», s’est réjoui Pr Balla Diop Ngom.
Toutefois, il a indiqué que ce n’était pas facile car il fallait développer un projet commun qui leur permette à tous les deux de pouvoir faire face à un défi. «Le défi principal que nous avons attaqué sur ce projet c’était de regarder comment développer une technologie verte pour pouvoir produire des batteries et des supercondensateurs à partir de la biomasse. Elle avait en charge la partie théorique et moi j’avais en charge la partie pratique. La plus-value principale pour nos pays, c’est que nous essayons de développer une technologie qui est adaptée à nos pays parce que l’Afrique de manière générale à une économie qui est basée sur l’agriculture et le projet était fondé sur l’utilisation des résidus agricoles afin de pouvoir produire des matériaux avancés et à partir de ces matériaux, nous développons ces dispositifs de stockage d’énergie», a déclaré Pr Ngom.
Ces chercheurs comptent développer une technologie qui va permettre d’avoir accès à l’énergie pour les populations qui sont dans le monde rural. Mais également se projette aussi sur le futur de l’Afrique. «Nous allons vers un futur proche pour l’utilisation de la voiture électrique avec tous les téléphones, les batteries et tout ça. Il est important aujourd’hui que nous ayons une technologie qui permette de pouvoir développer des batteries et des super condensateurs à moindre coût, accessibles, mais qui respectent l’environnement». Avec ces programmes, la recherche en Afrique peut espérer des lendemains meilleurs, mais avant d’y arriver, il faudra résoudre l’accès au financement. «Heureusement que le Twas est là. Dans nos pays en voie de développement, il y a d’autres priorités que la recherche. Elle est tellement chère et cela demande pas mal de moyens techniques, financiers, mais aussi des capacités humaines. Ce qui fait que nos gouvernants sont plus orientés à résoudre d’autres problèmes que d’essayer de développer de nouvelles technologies, ce qui fait la rareté du financement pour pouvoir développer des projets», a souligné Pr Balla Diop Ngom.
Dr Moctar Touré a précisé que l’état de la recherche au Sénégal est bon si on le prend dans le contexte de la sousrégion ou le continent. «Je pense que dans le système de recherche, la communauté scientifique sénégalaise se place bien. Toutefois, il a besoin d’un soutien plus consistant, beaucoup plus large et ça dans tous les secteurs. Il y a un début de prise de conscience au niveau du continent, mais surtout au niveau du pays, de l’importance de la science pour accompagner et encadrer le développement, sans savoir, sans une maîtrise du savoir et du savoir-faire, on ne peut que naviguer dans le flou. Tous les pays du monde qui se sont développés et qui sont en tête ont investi massivement dans la maîtrise de la science», a-t-il rappelé.
Selon lui, certains pays occidentaux, mais aussi les nouveaux qui sont arrivés à un stade très avancé comme la Chine, l’Inde ou le Brésil qui suivent derrière, ont développé des capacités de recherche qui n’ont rien à envier aux pays les plus avancés. «Je pense qu’il y a une prise de conscience basée sur des faits que sans la science, on ne peut pas avancer aussi efficacement qu’on le souhaiterait. Il y a une prise de conscience au niveau du Sénégal. Maintenant, il faut un peu plus de soutien. Le problème c’est de pouvoir, dans la multitude des problèmes quotidiens auxquels on est confronté, voir les problèmes qui peuvent régler les contraintes d’aujourd’hui et de demain par rapport au choix qui ne règle que des problèmes d’aujourd’- hui ou des problèmes d’hier». Donc, la science peut réellement aider à comprendre, à maîtriser et à régler beaucoup de problèmes de fond tels que la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire, la santé et l’éducation, entre autres.
LES EAUX SÉNÉGALAISES EN SURSIS
Le protocole d'accord de pêche avec l'Union européenne, qui expire le 17 novembre, cristallise les tensions entre défenseurs du partenariat international et protecteurs des ressources locales
Le Protocole d’application de l’Accord de pêche, signé le 18 novembre 2019, pour une durée de 5 ans, arrive à son terme le 17 novembre prochain. La mise en œuvre de cet accord a suscité beaucoup de polémiques de la part des acteurs du secteur n’ont cessé de dénoncer les mauvaises pratiques opérées par les navires étrangers dans les eaux territoriales sénégalaises. L’Etat du Sénégal va-t-il rompre définitivement ce partenariat ou va-t-il renégocier le contrat pour protéger les intérêts nationaux ?
L e 18 novembre 2019, le gouvernement du Sénégal et l’Union Européenne signaient un « Protocole d’application d’un accord de pêche ». Ce protocole couvrait une période de cinq ans et prévoyait des possibilités de pêche pour les navires étrangers. Il s’agissait de 28 thoniers senneurs congélateurs (la senne est une technique de pêche en surface au moyen d’un filet appelé senne), 10 canneurs, 5 palangriers (bateau de pêche muni de machines auxquelles sont fixées des fils en nylon se terminant par des hameçons) et 2 chalutiers «correspondant à un tonnage de référence de 10 000 tonnes de thon par an et à un volume autorisé de captures de merlu noir de 1750 tonnes par an». En contrepartie, le Sénégal gagnait annuellement«1,7million d’euros (soit 1 milliard 115 millions 126 mille 900 francs Cfa) dont 800 000 euros de droits d’accès aux eaux du Sénégal»
Selon la délégation de l’Union Européenne (UE) au Sénégal, « l’accord de partenariat de pêche durable UE-Sénégal et son protocole de mise en œuvre garantissent un cadre légal, transparent, et assorti de contreparties gagnant-gagnant ». Il participe à une meilleure gouvernance des océans et à la protection du secteur des pêches et des emplois qui en dépendent. En échange de ces accords, «l’Union européenne paye une redevance à la fois pour les licences de pêche, mais aussi pour encourager la politique sectorielle de la pêche». Le montant de cette redevance se chiffre à 900 mille euros par an, soit plus de 590,3 millions de francs Cfa.
Seulement, du point de vue financier, les accords de pêche sont loin de faire l'unanimité. En effet, une bonne partie des ressources financières provenant de ces accords profite à quelques individus ou à des secteurs autres que la pêche. De même, avec ces accords, les compensations financières même si elles contribuent significativement aux recettes publiques, portent préjudice aux flottes nationales.
Si les accords entre l'Europe et le Sénégal ont amélioré l’exportation des produits vers l'Europe, ils n’ont pas contribué à la création de valeur ajoutée nationale. Le manque de transparence dans la négociation des accords, le déficit de contrôle et de surveillance des activités des bateaux étrangers, le besoin d'inclure tous les acteurs sont des problèmes qui se posent avec acuité.
Le protocole de mise en œuvre de l’accord de pêche entre le Sénégal et l’Union Européenne (UE) s’achève ce 17 novembre 2024. Selon certains, son re nouvellement contribuera à accentuer la pêche aux poissons juvéniles pour le ravitaillement des bateaux canneurs en provenance de l’Europe. D’autres acteurs trouvent incongru de signer de nouveaux accords, alors qu’aucun état des lieux sur la disponibilité des ressources halieutiques n’est fait
L‘ambassadeur de l’Union Européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, va se prononcera sur cette question aujourd’hui, mardi 12 novembre 2024. De son côté, la ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf, a prévu aussi de faire face à la presse prochainement, pour une « importante communication » sur « l’accord de partenariat entre le Sénégal et l’UE dans le domaine de la pêche ». Selon un communiqué de son département, elle profitera de cette occasion pour rappeler et clarifier les nouvelles orientations stratégiques du gouvernement pour une gestion durable de nos ressources halieutiques, en mettant en avant les intérêts nationaux.
LUMIERE SUR LES DEFIS DE LA DETTE, LA DEPENDANCE AUX MATIERES PREMIERES ...
Le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) pour l'année 2024 met en exergue des défis majeurs auxquels le Sénégal fait face en tant que pays figurant parmi les Pays les Moins Avancés (PMA).
Le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) pour l'année 2024 met en exergue des défis majeurs auxquels le Sénégal fait face en tant que pays figurant parmi les Pays les Moins Avancés (PMA). Ces défis comprennent notamment « le fardeau croissant du service de la dette, la dépendance aux exportations de matières premières, les impacts du changement climatique et le besoin urgent de transformation économique. »
Le rapport révèle que le Sénégal est confronté à un fardeau croissant lié au service de sa dette, ce qui limite considérablement l’espace fiscal du pays pour financer des projets de développement essentiels. « À mesure que les obligations en matière de dette extérieure augmentent, le Sénégal se retrouve avec un espace fiscal restreint, ce qui complique sa capacité à investir dans des secteurs clés pour le développement. Cette situation expose également le pays à des chocs économiques extérieurs et aux fluctuations des prix des matières premières, accentuant sa vulnérabilité économique », indique le document parvenu à PressAfrik. Abonnements aux actualités financières
Comme d'autres économies africaines, le Sénégal est encore largement dépendant d'un nombre limité de matières premières pour ses exportations. Cette situation, selon la CNUCED, rend le pays particulièrement vulnérable aux variations des prix mondiaux. Pour faire face à ce problème, le rapport recommande au Sénégal « de mettre en place des politiques visant à ajouter de la valeur à ces matières premières. En encourageant la transformation locale, le pays pourrait créer des emplois, renforcer sa résilience économique et mieux maîtriser les revenus issus de ses ressources naturelles. »
Les impacts du changement climatique sur la productivité agricole
La note souligne aussi les effets persistants du changement climatique sur la productivité agricole du Sénégal. « Le secteur agricole, vital pour la sécurité alimentaire du pays, subit les contrecoups des phénomènes climatiques extrêmes tels que les sécheresses et les précipitations irrégulières. Ces facteurs compromettent les rendements agricoles et augmentent la dépendance du Sénégal aux importations alimentaires », explique t-elle. Ainsi, la CNUCED recommande au Sénégal « de renforcer ses stratégies d'adaptation climatique pour faire face à ces défis de manière proactive. »
Pour assurer une croissance durable, la CNUCED estime que le Sénégal doit entamer une transformation structurelle de son économie, en s'éloignant des secteurs à faible productivité pour investir dans l'industrie et la technologie. « L'intégration du Sénégal dans les chaînes de valeur mondiales reste faible, limitant son potentiel de croissance », lit-on sur le rapport. Ce dernier encourage le Sénégal à développer ses capacités dans les secteurs manufacturiers et technologiques afin de réduire sa dépendance aux exportations de matières premières et de créer une base économique plus solide et résiliente.
Les opportunités offertes par le commerce régional
Enfin, la CNUCED met en avant les opportunités offertes par « le commerce Sud-Sud, qui pourrait permettre au Sénégal de diversifier ses débouchés à l’exportation. » Elle indique qu’en renforçant les partenariats commerciaux intra-africains, « le Sénégal pourrait réduire sa dépendance aux marchés des pays développés et se protéger davantage des ralentissements économiques mondiaux. Cette intégration régionale constituerait un levier essentiel pour le développement économique du pays, tout en renforçant les échanges avec ses voisins. »