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22 novembre 2024
Economie
L’ISRA MISE SUR DES CONTRATS D’OBJECTIFS AVEC LES MINISTERES SECTORIELS
Pièce maîtresse de la stratégie de souveraineté alimentaire définie dans le référentiel « Sénégal 2050 », l’ISRA entend jouer pleinement son rôle pour atteindre ses objectifs
L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) est résolu à relever les défis de la souveraineté alimentaire d’ici 2050. C’est à cet engagement que s’est consacré le Comité Scientifique et Technique (CST) de l’ISRA 2024 qui s'était ouvert pour une durée de deux jours, au pôle de recherche de Hann.
Pièce maîtresse de la stratégie de souveraineté alimentaire définie dans le référentiel « Sénégal 2050 », l’ISRA entend jouer pleinement son rôle pour atteindre ses objectifs. Pour ce faire, il travaillera en synergie avec tous les acteurs du système national et international de recherche agrosylvopastorale et halieutique, afin d’améliorer la productivité et la compétitivité des chaînes de valeur. L’ISRA mise ainsi sur « des contrats d’objectifs avec les ministères sectoriels » pour assurer la prise en compte des orientations stratégiques de la vision « Sénégal 2050 », a déclaré le directeur général de l’ISRA, Moustapha Guèye, lors de son discours d’ouverture de la réunion du Comité Scientifique et Technique 2024.
Abordant les défis posés par le manque de ressources humaines, financières et foncières, le directeur général a exprimé sa confiance dans la volonté politique affichée par les nouvelles autorités, qui se sont engagées à accompagner l’ISRA pour lui permettre de remplir pleinement sa mission et de renforcer son image. À cette fin, le directeur général a annoncé la signature d’un nouveau règlement d’établissement mettant l’accent sur les conditions de maintien et de motivation du personnel scientifique et technique. « Je remercie les autorités d’avoir accordé cette faveur », a-t-il ajouté.
Le directeur général a poursuivi : « Nous venons de dresser le bilan des 50 ans d’existence de notre institut (ISRA) en matière de recherche et de soutien au secteur agricole. Nous avons également défini des perspectives pour 2050, conformément au nouveau référentiel économique du Sénégal. Je peux vous assurer que le soutien de l’État sera sans faille, de sorte que, d’ici deux ans, notre pays n’ait plus besoin d’importer de semences pour garantir sa souveraineté alimentaire. » Emboîtant le pas, le Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’ISRA, Mbaye Sylla Khouma, a rassuré l’assistance en affirmant que, dans un marché des semences estimé à 100 milliards de dollars d’ici 2030, le Sénégal sera prêt à relever le défi. Il a précisé : « Le pays dispose de ressources humaines de qualité, ainsi que d’abondantes ressources en eau et en terres. Aujourd’hui, l’engagement politique est clair. Par conséquent, cet objectif de souveraineté alimentaire est tout à fait réalisable, pour peu que toutes les synergies convergent. »
mpressionné par la composition du Comité Scientifique et Technique de l’ISRA, présidé par la directrice régionale du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) en Afrique de l’Ouest, zone sèche, Mme Sylvie Lewicki, le PCA a exprimé sa confiance dans la capacité du Conseil Scientifique et Technique (CST) de l’ISRA à formuler des orientations pertinentes face aux défis de la souveraineté alimentaire à l’horizon 2050. Pour sa part, Sylvie Lewicki a salué l’engagement politique des nouvelles autorités, qui, selon elle, aura sans doute un effet d’entraînement sur la stratégie de développement durable du Sénégal. « En tant que partenaire, nous saluons et encourageons fortement tous les acteurs à une synergie d’actions pour relever les défis de la souveraineté alimentaire. »
LES VERROUS DE «SÉNÉGAL 2050»
Lors des discussions tenues, samedi dernier à Dakar, dans le cadre des « Samedis de l’Économie » consacrés au nouveau référentiel économique national, des experts ont souligné l’impérieuse nécessité d’intégrer l’Emploi, le Franc CFA, la langue
Lors des discussions tenues, samedi dernier à Dakar, dans le cadre des «Samedis de l’Economie» consacrés au nouveau référentiel économique «Sénégal 2050», des experts ont souligné l’impérieuse nécessité d’intégrer, entre autres, les questions de la création d’emplois, du franc CFA et de la problématique linguistique dans le document provisoire à valider. Faute de cette intégration, mettent-ils en garde, la vision pourrait se voir gravement compromise.
Le nouveau référentiel économique «Sénégal 2050», officialisé en octobre dernier en remplacement du Plan Sénégal Émergent (PSE), s’articule autour de quatre axes stratégiques : la Souveraineté, l’Inclusion, la Compétitivité et la Durabilité. Ce plan, résolument «ambitieux», se distingue de toute initiative antérieure en matière de développement économique et social. Néanmoins, des ajustements doivent être apportés au document provisoire, notamment en ce qui concerne les statistiques de l’emploi, la question du franc CFA et la dimension linguistique. Dans le cadre des activités mensuelles de l’Africaine de Recherche et de Coopération pour l’Appui au Développement Endogène (ARCADE), dites «Samedis de l’Economie», l’expert industriel Cheikh Tidiane Niane a minutieusement analysé la structure de la vision «Sénégal 2050» et les principaux objectifs qu’elle ambitionne d’atteindre. Il a souligné l’importance, voire la nécessité, de disposer de statistiques fiables sur l’emploi. Selon lui, le document provisoire présenté récemment «ne comporte aucune projection de création d’emplois». Par ailleurs, il relève que, dans la Stratégie nationale de développement 2025-2029, dont le financement global est estimé à 18 496,83 milliards de francs CFA, les apports du secteur privé pour des projets structurants, à hauteur de 2 615,8 milliards en termes de création d’emplois, ne sont pas statistiquement établis ; ce qui empêche de définir une trajectoire d’absorption du marché de l’emploi. Or, «les jeunes sont à la base de ce changement de régime parce qu’ils y croient», précise-t-il. C’est pourquoi, avertit-il donc : «si aucune politique d’emploi n’est formulée de manière claire et appuyée par des données probantes, la jeunesse, qui a porté le projet, pourrait rapidement se désillusionner et se détourner du régime en place».
L’expert, se voulant persuasif, affirme qu’aucun «gouvernement ne saurait tenir deux ans face à une situation de sousemploi chronique». Dès lors, «le développement d’une agriculture intensive et d’une industrialisation durable seraient à même de pallier en grande partie le problème de l’emploi, à condition que les jeunes soient formés en tant que techniciens et techniciens supérieurs», conclut-il
Son co-débatteur, l’économiste Demba Moussa Dembélé, intervenant à propos de la «Stratégie nationale de développement 2023-2029», estime que l’un des principaux obstacles à lever, et qui semble relégué au second plan, est celui de la monnaie. Pour lui, il serait illusoire de réaliser les objectifs de «Sénégal 2050» tant que le Sénégal restera dans la zone franc (CFA). Il argue que «si les autorités en place souhaitent véritablement ériger le Sénégal en un pays souverain, équitable et prospère à l’horizon 2050, il leur faudra impérativement s’affranchir du franc CFA. Faute de quoi, les objectifs risquent de ne pas être atteints». L’économiste précise que ces réflexions, parmi d’autres à venir, s’inscrivent dans la volonté des autorités de consolider le document définitif.
Quant à la question linguistique, les co-débatteurs s’accordent à dire qu’aucun pays au monde ne s’est développé en s’appuyant uniquement sur une langue étrangère. Cheikh Tidiane Niane cite, à cet égard, l’exemple de l’Islande qui, bien que peu peuplée avec ses 352 000 habitants, s’est développée en exploitant ses ressources nationales, à savoir la pêche et le tourisme, et en s’appuyant exclusivement sur sa langue nationale. «Le Sénégal, doté de ressources pétrolières, gazières, minières et halieutiques bien plus abondantes, et fort d’une population de 18 millions d’âmes inscrites dans un marché communautaire de la CEDEAO comptant plus de 347 millions d’habitants, a tout autant les moyens de se développer», affirme-t-il.
Lui emboîtant le pas, Demba Moussa Dembélé renforce l’argument de son interlocuteur en évoquant le «miracle économique» de la Corée du Sud, qui a su conquérir les marchés mondiaux avec des produits emblématiques tels que les smartphones Samsung, les téléviseurs LG, les automobiles Kia et Hyundai, ainsi que la KPop et le cinéma coréen. Il souligne que cette puissance économique et culturelle s’est affirmée grâce à la valorisation de la langue nationale. Il cite enfin l’UNESCO, qui admet qu’«aucun pays ne peut se développer en adoptant une langue étrangère».
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SIX ÉGALITÉS POUR UN SÉNÉGAL
Vu Égal-e Vu Égalité propose une transformation radicale de la société : de la nationalisation des secteurs stratégiques à la révolution écologique, du rééquilibrage régional à l'égalité hommes-femmes, dans une perspective progressiste et panafricaine
SEEN ÉGAL-E SEEN ÉGALITÉ Projet de société de la PPP - Plateforme Progressiste Panafricaine Section Sénégal
Législatives 2024 : Infléchir les décisions vers le progrès social panafricain
See égal-e Seen égalité et sa plateforme progressiste panafricaine, demeure fidèle à sa position initiale lors des présidentielles. Nous l'avions offerte aux partis, coalitions de gauche et à toutes les bonnes volontés progressistes qui pourraient se l'approprier ou infléchir leurs programmes ou conception. Ainsi, 7 partis dont 6 candidats à la présidentielle avaient endossé sa plateforme et s'étaient engagés à s'en inspirer pour leur programme.
Seen Égal-e Seen Égalité ne présentera pas de liste aux législatives mais, soucieux de l'intérêt général et de rompre avec l'ère néo-coloniale, recommande à toutes et tous nos compatriotes de consulter son projet de société et de réclamer ces options aux 41 coalitions et aux candidat-es à la députation. Nous enjoignons les sénégalaises et sénégalais de s'en inspirer pour l'avènement d'une troisième république et un développement autocentré progressiste panafricain, écologiste et féministe.
Seen Égal-e Seen Égalité escompte la reviviscence de l'espoir révolutionnaire, encore fort ou diffus dans plusieurs tranches de notre population. Cette convergence fait aussi écho aux espérances de nos masses défavorisées, de voir résolues leurs aspirations essentielles et fondamentales et l'avènement d'une ère harmonieuse et prospère.
Le projet Seen Égal-e, Seen Égalité, pour rompre avec les structures néocoloniales, prône une assemblée constituante pour l'avènement d'une troisième république. Cette assemblée est le moyen le plus démocratique de transformation de notre société pour affronter les défis du 21e siècle et surmonter nos dysfonctionnements et déséquilibres institutionnels. Seenegal-e endosse les fondements institutionnels des Assises nationales du Sénégal, et la Charte de Gouvernance Démocratique. Cependant une nouvelle constitution améliorerait celle de 2001, et sera davantage en phase avec les aspirations populaires en intégrant, entre autres, le droit à l'eau, les droits économiques, sociaux et culturels et des modes de régulations traditionnels pour le vivre ensemble et contre le despotisme.
Cette assemblée constituante accélérera l'unification politique panafricaine, mettra fin à l'hyperprésidentialisme et permettra l'avènement d'une démocratie parlementaire résolument africaine, avec une séparation patente des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif républicains. Le parlement ne doit être constitué que de député-es, sans cumul d'autres fonctions. 10 % des député-es peuvent même être issue-es d'un tirage au sort national. Quiconque, dès sa majorité, devrait pouvoir être conseiller-e municipal-e ou député-e et apprendre le décorum de l'Assemblée. Nous pourrions y introduire des mécanismes délibératifs et décisionnels et diverses catégories juridiques issus de nos traditions et coutumes, tout en sauvegardant le caractère laïc de la République. Il faudrait aussi amender la loi organique de 1992, qui énonce les compétences du Conseil constitutionnel, et s'assurer que l'indépendance de ses membres relève exclusivement de prérogatives hors de l'exécutif qui ne pourra nullement s'immiscer dans leur désignation et leurs décisions.
Cette gouvernementalité originale doit garantir la séparation des pouvoirs et la protection des droits et libertés des citoyen-nes. Ce mode de gouvernement est au service d'un développement national et populaire de rupture avec le dispositif néo-colonial. Il nous faudra rompre aussi avec l'adoption aveugle du principe de compétition électorale capitaliste qui impose un consensus tronqué, excluant l'imaginaire d'une autre société, fondée sur l'altruisme, l'égalité et la solidarité.
Soyons conscient-es, lucides et responsables face aux promesses incantatoires. Poursuivons la transition de rupture, en revendiquant les enjeux fondamentaux d'égalité contenus dans notre option. Ils sont préalables à tout changement qualitatif de notre développement durable.
Notre projet de société repositionnera notre pays dans une Afrique plus souveraine et contribuera audacieusement à son unité.
CHANGEMENT SYSTÉMIQUE ET ÉMIGRATION
Empêcher les jeunes de voyager ne devrait pas être une priorité de développement pour le Sénégal. Il faudrait l'encourager jusqu'à ce l'on puisse créer les conditions favorables pour que les jeunes puissent vivre et travailler dans la dignité chez eux
Le changement systémique n'est pas la continuation du présent ni la prolongation du passé. Le changement systémique implique une transformation profonde des manières de penser, des attitudes et des comportements. Dans ce cadre il est du devoir des intellectuels Sénégalais et Africains de repenser la question de l'émigration. Je vous dis d'emblée que l'émigration des jeunes vers l'Europe ou l'Amérique n'est pas le problème des États africains.
Empêcher les jeunes de voyager ne devrait pas être une priorité de développement pour le Sénégal. Au contraire, il faudrait l'encourager jusqu'à ce l'on puisse créer les conditions favorables pour que les jeunes puissent vivre et travailler dans la dignité dans leur propre pays. Leur demander de rester dans un pays sans emplois décents et sans revenus est une façon de les asphyxier.
Je suis pour l'émigration des jeunes à la recherche de meilleures conditions de vie. Si nous interrogeons l'histoire, les européens et les américains sont venus dans nos pays à la recherche de nouvelles richesses qu'ils ont trouvées, exploitées et continuent de le faire. Ils étaient venus avec des armes pour s'imposer. Si les Européens et les américains veulent se barricader, c'est leur problème et pas le nôtre. Nos enfants veulent seulement circuler librement et découvrir d'autres territoires du monde. N'est-ce pas noble ? Ils veulent jouir de leur dignité et de leurs droits humains.
Nos États devraient plutôt travailler avec les États Européens et Américains pour qu'ils cessent de faire chavirer les pirogues des jeunes provenant de nos pays. Ou alors lorsque les pirogues chavirent, que les secours soient rapides et efficaces. Il semble que les marines européennes peuvent créer des vagues pour décourager la traversée avec comme conséquences dramatiques le chavirement des pirogues et les nombreuses morts. Le Frontex est une réponse policière pour empêcher les jeunes de partir. Au lieu de cela il faudrait utiliser l'argent du Frontex pour délocaliser des usines et des technologies pouvant employer les jeunes sur place avec les mêmes avantages.
Avec 12,8 milliards d'euros de budget, le Frontex passe son temps à armer nos marines pour retenir nos jeunes dans la précarité. Comme dans tous les autres domaines de coopération, les européens décaissent de l'argent pour acheter des biens que seules leurs entreprises peuvent fabriquer. Les armes et encore les armes. L'argent reste donc chez eux, nous en avons quelques miettes qui paient la solde des agents de sécurité pour violenter nos propres jeunes. Cet argent est énorme et pourrait servir à la construction d'usines et aux transferts de technologies. Les jeunes resteront s'ils trouvent leur intérêt à rester et non si on les force. C'est cela qui serait une transformation systémique.
Continuer à interdire les jeunes de voyager est un non-sens sans issue car ils continueront de partir. Les chinois encouragent leurs jeunes à émigrer en leur soutenant. Les Allemands font de même en créant des fonds pour que leurs jeunes puissent entreprendre dans les pays en voie de développement. Pour réduire la pression liée à la démographie, au chômage, beaucoup de pays européens encouragent leurs gens à partir. Pourquoi devons-nous continuer à empêcher nos jeunes de tenter leurs chances ailleurs ?
Chers jeunes désirant émigrer, partez mais ne mourrez pas dans la mer. Si vous voyagez dans des conditions quasi certaines que vous allez mourir avant d'arriver à votre destination, alors vous aurez raté votre trajectoire de vie et votre ambition. Préparez-vous mieux sérieusement et ne partez pas à l'emporte-pièce. Aux piroguiers et capitaines, assurez-vous que vos embarcations sont solides et capables d'arriver à destination. Vous devez aussi être plus responsables et plus méticuleux dans la préparation des voyages.
Vous transportez des êtres humains qui représentent l'espoir de toute une communauté. Vous-mêmes, capitaines, vous avez un savoir-faire acquis sur de nombreuses années de durs labeurs. Préservez votre savoir-faire et vos vies. Encore une fois l'émigration n'est pas notre problème. C'est le problème de ceux qui veulent s'enfermer. Pourquoi devons-nous continuer à penser exactement comme le veulent les Européens et les Américains ?
Nous devons faire notre propre analyse des situations présentes et à venir, conceptualiser nos propres approches, les défendre et les mettre en œuvre sans complexe. L'émigration vers des territoires plus développés est bien pour nos jeunes et pour notre économie. Les montants annuels des transferts d'argents de nos expatriés sont supérieurs aux montants de l'aide au développement. Si toutes les frontières du monde étaient ouvertes comme Dieu l'a dessiné et voulu, les êtres humains seraient plus heureux, plus libres et plus épanouis. Eh oui Dieu a créé le monde ouvert sans barrières ni frontières.
Petit Gueye est auteur, consultant et coach de leadership transformationnel, ancien maire de Sokone.
NOUS ALLONS METTRE EN PLACE UNE COMMISSION ECONOMIQUE CONJOINTE
La secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, a participé à la Biennale de Dakar, mais également dirigé une délégation de diplomatie commerciale chargée de présenter des entreprises américaines au Sénégal. Entretien...
Propos recueillis par Dialigué FAYE |
Publication 09/11/2024
D’une pierre deux coups. Lors de sa visite à Dakar, la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, a participé à la Biennale de Dakar, mais également dirigé une délégation de diplomatie commerciale chargée de présenter des entreprises américaines au Sénégal. En marge de ces activités, elle a accordé un entretien au journal Le Quotidien, au cours duquel la diplomate revient sur les relations entre les Etats-Unis et le Sénégal, la Vision Sénégal 2050, mais aussi la nouvelle commission économique conjointe que les Etats-Unis et le Sénégal comptent mettre en place.Vous séjournez à Dakar pour les besoins de la Biennale. Vous êtes accompagnée d’une forte délégation d’acteurs culturels, mais également d’hommes d’affaires. Expliquez-nous les raisons de cette combinaison ?
C’est pour être réactifs par rapport à la demande du Président Faye et de son gouvernement. En visite à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies, le Président Bassirou Diomaye Faye a rencontré le secrétaire d’Etat Antony Blinken pour lui expliquer la nouvelle vision de développement du Sénégal. La Vision Sénégal 2050 met beaucoup l’accent sur le secteur privé et l’investissement privé, et accorde une place importante aux nouvelles technologies. A New York, il a aussi rencontré des entreprises américaines, notamment Meta et Google. Il s’est rendu en Californie pour visiter des entreprises. Et il a demandé aux Etats-Unis de travailler pour que les entreprises américaines viennent au Sénégal. C’est pourquoi je suis là juste après sa demande, parce que nous croyons que sa vision va aider à créer un Sénégal plus fort. J’ai choisi cette semaine aussi à cause de la Biennale. Les Etats-Unis ont un pavillon à la Biennale de cette année.
Parlez-nous de votre agenda.
Pour les premiers jours de mon séjour à Dakar, les rencontres étaient avec des Ong, écouter des ministres et entendre directement les objectifs du gouvernement, et présenter les membres de la délégation au gouvernement du Sénégal, pour qu’ils expliquent comment ils peuvent contribuer au développement du Sénégal. Et je peux dire qu’il y a beaucoup d’engouement, parce que ces entreprises ont beaucoup de talents et je crois qu’elles peuvent faire la différence ici.
Par rapport à la Vision Sénégal 2050, quels sont les points qui vous ont plus marqués ?
Il y a des points dans la Vision Sénégal 2050 que nous admirons. Par exemple, le fait qu’il insiste sur la bonne gouvernance, sur la transparence. Le gouvernement a eu l’audace de revoir son programme avec le Fmi (Fonds monétaire international) et nous savons que le gouvernement est dans une phase de transition. Il faut qu’il travaille à faire face à ce défi budgétaire. Nous soutenons cette décision d’être transparent, parce qu’elle crée une bonne base pour l’économie nationale. Le gouvernement doit essayer de résoudre le déficit. Mais nous avons confiance au Sénégal. Ma visite de cette semaine avec des entreprises, c’est pour réaffirmer cette confiance au Sénégal.
La renégociation de certains contrats dans le secteur extractif est également envisagée par le gouvernement. Etes-vous en phase avec cette décision aussi ?
Je n’en ai pas beaucoup entendu parler, ces derniers mois au Sénégal. Mais, les Etats-Unis appuient l’exploitation responsable des ressources et plaident pour que les bénéfices aillent aux populations. C’est un objectif que nous appuyons. Nous avons de grandes entreprises américaines qui sont au Sénégal et qui ont signé des contrats dans la légalité, et nous espérons que ces contrats seront respectés. Cela va donner un signal aussi bien aux entreprises américaines qu’aux autres entreprises d’autres pays. Le respect des contrats va les encourager à venir investir dans le pays.
Vous avez rencontré certains ministres, Ong et directeurs généraux. Quel a été le message phare que vous avez partagé avec eux ?
Le sujet dont j’ai parlé dans toutes mes rencontres, c’est l’accord que nous avons avec le gouvernement du Sénégal de mise en place d’une commission conjointe économique. La première réunion sur ce projet aura lieu le 21 novembre 2024 à Washington. Nous avons décidé de créer cette commission pour avoir un cadre formel de discussion entre les gouvernements américain et sénégalais, entre les hommes d’affaires américains et sénégalais. Bien sûr, nous avions déjà eu ces discussions, mais cette nouvelle commission va aider à les faire progresser. Les trois sujets sur lesquels on mettra l’accent seront l’agriculture, les technologies et l’environnement des affaires.
Comment l’idée de la création de cette nouvelle commission est-elle née ?
Quand le nouveau gouvernement a pris fonction, l’ambassadeur a soulevé l’idée de la création de la commission et en juillet, quand je suis venue avec le secrétaire d’Etat adjoint, on en a encore parlé avec le gouvernement.
Est-ce qu’on peut s’attendre à un changement de paradigmes par rapport aux relations entre les Etats-Unis et le Sénégal ?
Je crois que nous avons déjà des relations positives. Nous avons une très longue histoire de partenariat et d’amitié entre les peuples américain et sénégalais. Je peux vous en donner des exemples. Le premier exemple, c’est le Corps américain de la paix. Depuis des années, des Américains viennent pour vivre avec des Sénégalais afin de contribuer au développement du pays. Cette relation de peuple à peuple est très importante. Ensuite, l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) abat un travail très important au Sénégal, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité alimentaire. Nous avons aussi le Mcc (Millenium challenge corporation) que vous connaissez. Le Sénégal est en très bonne position concernant ce programme qui amène des investissements. Le premier compact avait porté sur l’agriculture et la construction de routes au Sénégal. Le compact en cours porte sur l’énergie, notamment l’amélioration de l’accès à l’électricité, du transport et de la gouvernance. Et vous savez combien l’énergie est importante dans tous les aspects de la vie des populations.
Actuellement, nous sommes en discussion avec le gouvernement pour un troisième compact, qui sera axé sur l’économie bleue. Le quatrième exemple que je voudrais donner par rapport à la coopération entre le Sénégal et les Etats-Unis, c’est l’U.S. international Development finance corporation (Dfc). Elle injecte des financements très importants dans les projets. Le dernier projet qu’ils sont en train de financer, c’est sur la conservation de produit.
Comment cette commission pourrait-elle aider à faire progresser cette coopération ?
C’est une bonne question. Pour moi, cette commission va forcer aussi bien les Etats-Unis que le Sénégal à continuer le dialogue, à se parler, à poser des actions concrètes. Je pense que cette commission va nous amener à prendre le meilleur des Etats-Unis et l’associer avec le meilleur du Sénégal. Nous avons beaucoup de choses à offrir et nous pouvons faire une grande différence.
Où en est-on avec la mise en œuvre de l’Ago ? Cette loi ne semble pas porter ses fruits pour certains pays comme le Sénégal.
Je suis contente que vous posiez cette question. C’est un problème, et on en parle dans l’administration. Ce programme permet de mettre des préférences douanières. L’objectif de base était de quitter l’aide humanitaire et d’amener les entreprises africaines à entrer dans le commerce, avoir accès au marché américain, il y a 20 ans. Et je pense que son impact est très populaire dans les pays où il s’applique. Le défi auquel on fait face actuellement, c’est de voir le Congrès américain la renouveler en 2025. Conformément à cette loi, on doit tenir une réunion chaque année, soit aux Etats-Unis, soit en Afrique. L’année dernière, la réunion s’est tenue en Afrique du Sud, et pendant cette réunion, le Président Biden a sorti une déclaration où il disait qu’il soutient très fortement le renouvellement de la loi. Nous sommes en discussion continue avec le Congrès pour le renouvellement de la loi. Et nous profiterons de l’occasion pour la retravailler, afin qu’elle soit plus calibrée par rapport aux besoins du Sénégal spécifiquement.
Faute d’emploi, nous assistons à une émigration massive de jeunes et même de femmes vers d’autres horizons. Quel commentaire cela vous inspire ?
J’ai trois idées concernant ce problème. La première chose, c’est que les Etats-Unis sont un pays d’immigration. Notre société a été enrichie avec l’immigration. Ma famille a immigré aux Etats-Unis. Je crois fermement que l’immigration est une force. Mais elle n’est pas un processus facile. Souvent ça signifie qu’il faut quitter sa famille, rencontrer des situations très dangereuses. C’est normal que chaque personne ait le choix de sa résidence.
Et nous admirons la vision du nouveau gouvernement. Il parle de souveraineté, justice et prospérité. C’est pourquoi je pense que les entreprises américaines peuvent aider à faire face à ce problème. Les entreprises américaines sont différentes de celles d’autres pays, parce que quand elles viennent dans un pays, elles veulent avoir un impact. Cela, en cherchant à avoir un partenariat avec une entreprise locale. Nous allons chercher à savoir quel genre de formation offrir, quelle technologie partager. Nous cherchons à employer des Sénégalais et créer de bons emplois. Et nous cherchons évidemment à travailler à Dakar, mais aussi hors de Dakar, en Casamance par exemple.
par Dié Maty Fall
ÊTRE DEPUTÉ POUR MOI
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein du parlement
En tant que citoyenne majeure et indépendante, chef de famille monoparentale, j’emploie des jeunes filles et femmes comme aides pour le ménage uniquement. Tout n’est pas toujours rose dans ce partenariat de travail, mais j’essaie cependant de me placer comme aînée, sœur, tante ou mère d’adoption pour mes employées de maison. À ce titre, j’ai, en fonction des cas, payé la poursuite d’études, ou participé à la création de micro-entreprises ou été médiatrice pour un appui plus conséquent. Être journaliste, intellectuelle ou avoir des fonctions de responsabilité ne vous épargne pas d’avoir à gérer les vicissitudes du ménage. Combien de fois ai-je dû me résoudre à arriver en retard ou à reporter un rendez-vous parce que les tâches ménagères se sont imposées à moi. Beaucoup de Sénégalaises, de mères, d’épouses, de sœurs, de femmes, de filles me comprendront.
A part certains cas de mères de famille matures qui subviennent volontairement aux besoins de leur foyer (mari absent, chômeur ou en incapacité) par l’emploi salarié de ménagère, la majorité des employées de maison sont des jeunes filles ou femmes sans formation et sans qualification. La plupart viennent du prolétariat rural et urbain, vivier de main-d’œuvre pour les classes moyennes et supérieures de notre société. En dehors de se caser avec un époux ou d’un miracle, il n’existe, à court ou moyen terme, aucune sorte de revalorisation professionnelle ni d’amélioration de leur condition humaine et socio-économique. Se marier et avoir des enfants est souhaitable et bénéfique pour notre société, mais cela n’assure pas toujours un épanouissement entier à la femme ni ne garantit son autonomie financière. Une épouse et mère autonome assure au foyer et à la progéniture un accès à la nourriture, aux soins et à l’école. Une mère respire par ses enfants, il n’y a pas de bonheur pour son instinct maternel en dehors de la protection de ses enfants. Sauf dans les cas pathologiques de femmes handicapées de l’instinct maternel…
Ce qui est le plus révoltant dans ce prolétariat féminin dans les villes est que la plupart de ces jeunes filles ont abandonné leur scolarité, même en cours d’année, à la demande de leur famille. Pour l’une, la mort de la mère l’a obligée à arrêter de fréquenter son collège de Mbafaye (Sine) parce que quelqu’un devait subvenir aux besoins de ses petites sœurs de jeune âge, laissées à la tutelle de la grand-mère maternelle.
Pour l’autre, c’est tout bonnement l’absence du frère pourvoyeur de bien-être et momentanément indisponible…Alors sa mère a décidé que la petite sœur devait quitter sa classe de Terminale au lycée de Niakhar (Sine) pour travailler et combler l’absence de revenus. Dans le Baol aussi, les jeunes filles sont données en petites employées à des patronnes, tellement jeunes qu’elles ne sont presque jamais allées à l’école. Ainsi, alors que nos filles, nos sœurs, nos mères, constituent la condition d’un développement national durable, leur épanouissement et leur citoyenneté se heurtent aux structures économiques, politiques, culturelles et religieuses.
La domination des croyances sexistes et patriarcales, la violence et la misogynie font que beaucoup de nos filles et nos sœurs ont intériorisé ces tares, succombent aux critères infériorisants (t’es qu’une femme !) ou valorisants (sois belle et claire-xessal) et s’opposent même à l’amélioration de leur condition. Jusques et y compris dans les associations féminines, supposées soutenir résolument les victimes de toute forme de discrimination et de violence fondée sur le genre. Hélas, trois fois hélas, dans mon cas personnel, j’ai plutôt bénéficié de la pleine et entière solidarité et du soutien constant et habituel du défenseur des droits de l’homme Alioune Tine de Afrikajom Center, de ses successeurs à la RADDHO Sadikh Niasse et Alassane Seck, du fondateur d’Africtivistes Cheikh Fall, et de tout ce que le Sénégal compte de défenseurs masculins des droits humains. Mais d’associations féminines, pourtant bien sollicitées et informées, nenni, point de soutien ni de solidarité. Peut-être une timidité due à l’intériorisation des critères de dévalorisation ou au syndrome de Stockholm. Une dirigeante féminine d’association de presse, supposée protéger la démocratie, les droits humains et les journalistes, m’a même conseillé « d’arrêter de faire du bruit car cela me dévaloriserait ». Quel sort imaginer pour les autres victimes féminines de menaces psychologiques et physiques, et qui n’ont pas la même chance que moi de pouvoir se défendre toute seule ? Le changement drastique ne doit pas seulement s’effectuer dans les mentalités masculines, mais aussi surtout féminines. Si les associations féminines disposaient du droit de se porter partie civile dans tout cas de discrimination, elles seraient sans doute plus efficaces et moins timorées.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ du professeur Aziz Salmone Fall, que les hommes et les femmes sont certes différents, mais égaux en droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, que l'éducation et la mise en place d'institutions donnant un égal accès démocratique aux savoirs, savoir-faire, savoir-être, savoir critique et au travail, permettra d’atteindre et de garantir l’égalité des droits et devoirs des hommes et des femmes. Au demeurant, des savoirs et savoir-être endogènes peuvent être historiquement convoqués pour légitimer cette égalité des droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, qu’il n’y aura pas de changement structurel dans le développement du Sénégal ni celui de l’Afrique sans le changement positif de la condition féminine, car la dimension féministe est transversale. Waaw Goor, waaw Kumba, disaient nos parents.
Je suis, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, clairement pour l’égalité des droits, des opportunités et des chances pour nos filles, nos sœurs et nos mères. Le progrès et la justice sociale dépendent de leur épanouissement et leur capacité de sortir de leur sujétion, et de participer pleinement aux décisions et à la direction du pays. Un changement du modèle démocratique et des mentalités permettra aux femmes de participer pleinement aux mécanismes de décision et d'exécution, et surtout d’obtenir la même place que les hommes dans les instances de décision, de délibération et d’exécution des politiques. En cas de violence basée sur le genre, la sanction prévue par la loi doit être exemplaire et dissuasive. Aucune impunité contre les violations des droits de nos filles, sœurs, et mères n’est acceptable. Cela commence par combattre le vocabulaire et les comportements sexistes dans la sphère domestique, à l’école et au travail, comme dans tout le reste de la société. L’image de la femme dans les médias et les ouvrages scolaires doit être digne et à la hauteur des changements préconisés.
Avec internet, les jeunes sont plus exposés à la pornographie. Il est nécessaire de mieux les éduquer, pour leur permettre d’appréhender positivement la sexualité et de respecter les femmes. Pour cela, un plaidoyer progressiste et un débat social inclusif autour des sujets encore tabous - l’avortement, le mariage forcé, la polygamie, l’excision, l’éducation sexuelle, les critères dégradants de beauté, etc - touchant à la féminité et à leurs droits permettrait d’informer les jeunes filles et garçons, et de les affranchir de l’ignorance. Cela implique de même l’information des femmes les plus vulnérables sur leurs droits et la formation des filles à l’éducation professionnelle et technique. L’information sur le droit de la famille doit être mieux vulgarisée, la loi appliquée strictement et l’accessibilité des femmes aux ressources légales facilitée. C’est le sens de la proposition de loi de Renforcement et de Protection des Droits des Femmes en matière de Code de la Famille et de parité faite par la coalition Jàmm Ak Njariñ. Les femmes divorcées et leurs enfants, ainsi que les mères monoparentales doivent être davantage protégées au niveau du partage du patrimoine. Elles ne doivent pas assumer seules les désavantages économiques de s’occuper d’enfants communs.
Lors de la crise du Covid, l’autonomisation révolutionnaire des femmes leur a permis de dépasser les disparités qui les confinent dans la sphère subalterne.
Le caractère indispensable du travail des femmes nécessite cependant des transformations radicales aux niveaux culturel, économique, démographique, politique et social.
En augmentant les chances économiques des femmes, les travailleuses et travailleurs partageraient les bénéfices de leur travail, à travers des emplois décents qui régénèrent l’environnement naturel au lieu de le dégrader. Dans notre pays, les femmes assurent 80% du travail agricole. L’accent doit être mis sur l’accès à la propriété foncière et au crédit, l’encadrement pour la productivité et contre la pénibilité des tâches, et l’agro-écologie en faveur des femmes. Pour faire accéder les PME féminines aux réseaux, financements et compétences, il faut également ici réduire les obstacles réglementaires et socio-culturels.
À cet effet, Jàmm Ak Njariñ propose la Loi pour l'Accès des Femmes au Foncier Rural, aux Logements Sociaux et pour une Stratégie d'Inclusion Territoriale.
La priorité doit être donnée au relèvement de la condition de la femme rurale et celle des milieux informels précaires. Le salaire moyen de 7000 F CFA dans le secteur informel est intenable, face à une hausse des prix à la consommation de plus 11% et de ceux des denrées de base de l’ordre de 8%. L’enquête de l’ER-Esi (Enquête régionale sur l’emploi et le secteur informel, réalisée par Afristat) estimait en 2017 que le secteur informel non-agricole comptait 1.689.506 chefs de production informelle, employant 809. 606 personnes, soit 2. 499.219 emplois. Plus globalement, c’est plus de 60% de l’emploi au Sénégal qui se situe dans le secteur informel. On voit bien comment l’organisation efficiente de ce secteur, la réduction des pénibilités, la santé et sécurité du travail et l’amélioration des conditions globales permettront d’en maximiser la productivité et aussi la contribution au secteur fiscal.
Au préalable, la protection sociale du secteur informel, sa régularisation, en ciblant les femmes au bas de l’échelle du marché du travail, permettra de relever le niveau de vie.
C’est aussi une proposition de loi pour le statut du travailleur du secteur informel de Jàmm Ak Njariñ. Les conjoint-es des personnes travaillant dans le secteur informel et dans les zones rurales devront être considéré-es comme des travailleurs et travailleuses et non comme sans-profession. L’égalité de rémunération entre hommes et femmes doit être garantie. Le travail domestique doit être reconnu comme un vrai travail et en soulager la pénibilité et le temps gaspillé. Les travailleuses exploitées dans les manufactures et dans la sphère domestique doivent être protégées et la justice sévir sévèrement contre la violation de leurs droits. À cet effet, la syndicalisation des emplois occupés majoritairement par des femmes doit être encouragée.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ que le protocole de Maputo du 11 juillet 2003, doit être appliqué et qu’il faut même aller au-delà. Ce protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine est relatif aux droits des femmes en Afrique. Le Sénégal a ratifié, le 27 décembre 2004, ce protocole international. Ce protocole dit que États prennent toutes les mesures appropriées pour « protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l'avortement médicalisé, en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ». Où sont les mesures appropriées prises par l’Etat du Sénégal lorsque, de façon répétitive, angoissante et lancinante, des jeunes filles sont dans cet état et qu’elles commettent l’irréparable en assassinant leur fœtus ou bébé ?
Rien, sinon l’emprisonnement de la fille enceinte, sa marginalisation de l’école et de la société tandis que le père du fœtus ou bébé suit impunément le cours de sa vie…
Je ne saurais terminer sans lancer un appel à l’unité et à la paix, face aux défis que nous devons relever ensemble, dans notre diversité, pour la croissance et la prospérité de notre Nation.
Je vous appelle à rejoindre notre dynamique de changement pour un Sénégal de paix, géré dans la transparence, la compétence, la démocratie et la bonne gouvernance, au sein d’une Assemblée nationale représentative du meilleur de nous-mêmes.
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein de l’hémicycle.
Je vous invite toutes et tous à voter massivement pour les candidats de la liste départementale de Dakar de notre coalition Jàmm Ak Njariñ, le 17 novembre 2024.
Dié Maty Fall est candidate socialiste, liste départementale de Dakar, Coalition Jàmm Ak Njariñ.
KEUR MOUSSA RETIENT SON SOUFFLE
C’est une perte de plus de 1600 emplois que risque de causer la fermeture de la ferme agricole Qualité Végétale Sénégal (Qvs) de Keur Moussa, aujourd’hui sous la menace d’une disparition suite à une décision de Justice
C’est une perte de plus de 1600 emplois que risque de causer la fermeture de la ferme agricole Qualité Végétale Sénégal (Qvs) de Keur Moussa, aujourd’hui sous la menace d’une disparition suite à une décision de Justice dans un litige foncier l’opposant à une société immobilière qui réclame 90 ha de son assiette de 185 ha.
«Je ne souhaite pas commenter les décisions de Justice déjà rendues dans cette affaire, mais en tant que député, je me dois de me rapprocher des populations ou des sociétés en difficulté comme la ferme agricole Qualité végétale Sénégal (Qvs) de Keur Moussa, qui sollicitent le soutien de leur parlementaire afin qu’il puisse relayer leurs préoccupations au niveau central», a déclaré l’ancien député Amadou Bâ, par ailleurs tête de liste départementale de Pastef de Thiès. Pour lui, «la disparition de cette ferme, confrontée depuis quelques années à un conflit foncier qui l’oppose à une société immobilière, serait une hérésie économique et environnementale»
L’ancien parlementaire est en visite sur cette vaste exploitation extrêmement moderne, quelques semaines après la tournée du ministre de l’Agriculture pour apprécier «la qualité des investissements réalisés sur les lieux». Par contre, il regrette qu’«il soit envisagé de faire des habitations dans des sols argileux, noirs de cette qualité, dans un contexte marqué par la volonté affichée du pouvoir de faire du développement de l’agriculture et de l’industrialisation une réalité». Il considère que «le décret qui a affecté l’assiette litigieuse à une société immobilière pose problème. Il s’y ajoute la difficulté de situer les limites administratives». Selon lui, «du point de vue des textes, cette assiette se trouve bien dans la forêt classée et n’a jamais subi une procédure régulière de déclassement».
Amadou Bâ pense que le décret en question doit être revu et corrigé, et qu’il faut par ailleurs dans l’aménagement du territoire, absolument prévoir des poumons verts et des activités agricoles, notamment un bassin industriel, dans l’axe Thiès-Mbour-Dakar. «Si nous construisons jusqu’à nous coller à Mbour et Dakar, on diffère dans l’avenir, des problèmes extrêmement graves». Selon le candidat à la députation, il faut bien réfléchir avant de «détruire cet investissement lourd de plusieurs milliards qui fait travailler plus de 1600 personnes, et d’attendre que les services compétents du ministère de l’Environnement se prononcent».
En écho, Magatte Niang, Directeur général de Qvs, explique les conditions dans lesquelles il a acquis ses terres : «La ferme a obtenu du Service national des Eaux et forêts, après approbation du ministre de l’Environnement, cette assiette foncière de 185 ha dans la forêt classée de Keur Moussa, dans le département de Thiès, pour une durée de 25 ans, à des fins d’exploitation agricole. Ayant décroché l’accord des autorités, un important programme d’investissement de près de 5 milliards F Cfa y a été réalisé, ce qui a permis la création de plus de 1600 emplois.» Il poursuit : «Durant 3 ans, l’entreprise a régulièrement mené ses activités agricoles dans l’assiette, essentiellement basées sur la production de l’oignon, du gombo, du piment, destinée au marché local. Mais, se désole-t-il, la mauvaise surprise est tombée en 2023 avec la notification d’un dépassement de 90 ha sur le périmètre d’une autre société.»
Beaucoup de travailleurs au chômage pour des raisons liées au non-accès des terres qui leur étaient dédiées
Le Directeur général de Qvs insiste sur le contentieux en cours qui plombe l’avenir de la société : «Nous sommes dans la forêt classée de Keur Moussa, dans le département de Thiès, alors que nos voisins ont un décret qui leur affecte une assiette foncière qui est dans le département de Mbour, dans la commune de Diass. Cela voudrait dire que nous qui sommes à Thiès, avons débordé pour entrer dans le périmètre communal de Diass, département de Mbour. Les dernières informations que nous avons eues de l’Anat et du Service du Cadastre confirment que nous sommes bien à Thiès et que l’assiette foncière que nous occupons aujourd’hui se trouve bel et bien dans le département de Thiès.»
Pour Magatte Niang, un contentieux localisé dans le département de Thiès devrait être vidé par le Tribunal de Thiès, et non par celui de Mbour. Il souhaiterait que les nouvelles autorités trouvent le moyen de «préserver un niveau d’investissement aussi important, avec un niveau de sophistication des opérations aussi élevé». Actuellement, beaucoup de travailleurs sont toujours au chômage pour des raisons liées au non-accès des terres dans le cadre des opérations d’exploitation. «Cette situation a fortement fragilisé Qvs, qui a donc traversé une année assez difficile durant laquelle elle a appuyé sur des ressorts lui permettant de résister autant qu’elle peut. Ce n’est pas évident d’avoir la même énergie cette année, sans qu’une solution acceptable pour les deux parties ne soit trouvée», espère M. Niang
LES AGENTS DE LA POSTE EN COLERE
Si les imprimeurs affichent le sourire sur le jackpot à prendre pour les marchés juteux des législatives, tel n’est pas le cas de la société nationale de la Poste.
Si les imprimeurs affichent le sourire sur le jackpot à prendre pour les marchés juteux des législatives, tel n’est pas le cas de la société nationale de la Poste. Cette dernière, qui broie du noir, va sombrer davantage puisqu’un juteux marché qui avoisinerait près de 500 millions vient de lui échapper. Celui de la distribution du matériel électoral tant sur le plan national qu’international au profit de concurrents étrangers comme DHL et FeedEx. La faute tout simplement à l’Etat, mais surtout au ministère de l’Intérieur et la Direction générale des élections. Les Postiers sont très en colère.
Les Législatives devaient sonner comme une petite bouffée d’oxygène pour la Poste. Le juteux marché de distribution du matériel électoral qui tournerait autour de 500 millions de frs devait être une opportunité pour la Poste à travers sa filiale de renflouer ses caisses. Mais malheureusement les services du Général Jean Baptiste Tine notamment la Direction générale des Elections ont mis de côté la Poste à travers sa filiale EMS Sénégal pour offrir le marché à des filiales concurrentes d’entreprises étrangères comme DHL et FeedEx. « Or une telle attitude des autorités nationales du ministère de l’Intérieur et de la Direction générale des élections est incompréhensible. C’est inacceptable de léser une entreprise nationale qui emploie plus de 3000 pères de familles sénégalaises au détriment de la concurrence étrangère. La Poste dispose d’une très bonne expérience en matière de matériel électoral. Elle a un vaste réseau national de 300 postes de distribution du courrier, un hub à l’aéroport de Diass pour le courrier international, sous- régional et international de distribution du matériel électoral. Elle maitrise parfaitement le courrier international » souligne Gorgui Yacine Boye Sg du Syndicat libre des travailleurs du Groupe la Poste (SLGTP).
Absence d’appels à concurrence
Le marché a été attribué sans un appel à concurrence. Au niveau de la Poste, ce qui fait encore mal, c’est qu’ils ont eu l’information de l’attribution de ce marché du matériel électoral sur la place publique.
Amath Diouf SG du Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (SNTP) estime que « ce marché, s’il y avait appel à concurrence, EMS l’aurait certainement remporté parce que mieux disant. EMS aurait assuré dans les délais impartis toutes les livraisons. La Poste est tout à fait capable de rivaliser avec DHL et FedEx en matière de qualité de service ». « EMS est à même de distribuer tout le matériel dans les meilleurs délais et à moindre coût. Comment l’Etat peut déclarer soutenir la Poste en ignorant totalement EMS de ce marché ratant ainsi une occasion de soutenir l’essor de cette société. C’est inacceptable et rien ne le justifie. C’est dommage que la Poste avec son expérience dans le traitement, l’acheminement et la distribution soit laissée en rade par rapport au matériel électoral qu’on va mettre en place pour la prochaine législative du 17 novembre. Malgré les difficultés financières auxquelles la Poste fait face, EMS Sénégal continue de fonctionner de manière optimale, assurant ses missions dans les temps impartis » précise le SG du SNTP.
Un responsable d’EMS Poste Sénégal sous l’anonymat ne confirme pas le montant de la perte de 500 millions de frs. « Ceux qui gèrent l’organisation du scrutin sont les mieux placés pour avoir une idée exacte du montant actuel de ce marché d’acheminement et de distribution du courrier électoral à travers le monde. Mais je vous assure que lorsque le Groupe la Poste avait géré ce marché entre 2009 et 2010, nous avions encaissé environ 200 millions de frs. Et aujourd’hui on peut bien penser que ce marché pourrait atteindre la taille de 500 millions de frs » indique ce directeur du Groupe de la Poste. Gorgui Yacine Boye révèle une aberration.
Lors de la dernière présidentielle française, les autorités françaises avaient confié à la Poste sénégalaise, la distribution et l’acheminement du courrier électoral français à travers le réseau national et international de la sous-région notamment en Gambie, en Guinée-Bissau et dans d’autres pays africains de la sous-région. L’autre aberration, c’est que même gérant ce marché, DHL et FedEx vont sous-traiter avec la Poste.
Au niveau de la Poste, syndicalistes, tout comme travailleurs confrontés à des problèmes inextricables menaçant la survie de leur entreprise sont très en colère contre les autorités du ministère de l’Intérieur et la Direction générale des élections. « Nous souhaitons dénoncer vivement et décrier le fait que la Poste soit mise de côté pour l’acheminement du matériel électoral » conclut Gorgui Yacine Boye.
TEMPÊTE DANS LA FILIÈRE ARACHIDE
Le gel des exportations décidé par l'État se heurte à la réalité du terrain. Les acteurs dénoncent une mesure qui pourrait asphyxier la filière, alors que la Sonacos est mise en doute sur sa capacité à absorber toute la production
Le gouvernement du Sénégal a décidé de suspendre les exportations de graines d’arachide afin de sécuriser la reconstitution du capital semencier du pays et de faciliter l’approvisionnement des huileries locales. Même si cette mesure est bien accueillie par les huiliers notamment la Sonacos, elle n’est pas bien appréciée par les opérateurs exportateurs de graines et les producteurs.
Le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre, à compter du 15 novembre, les exportations de graines d'arachide pour la campagne 2024-2025. Selon le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, cette mesure vise à "éviter que les exportations ne concurrencent la commercialisation locale".
Cette suspension implique que toute licence ou autorisation d’exportation non-utilisée d’ici le 15 novembre deviendra automatiquement caduque et invalide. La mesure s’inscrit dans la volonté du nouveau régime de redynamiser la Sonacos qui faisait face, ces dernières années, à d’énormes difficultés pour collecter suffisamment de graines. Pour cause, les producteurs préféraient souvent vendre leurs graines aux Chinois, qui proposaient des prix plus élevés que le prix plancher fixé par le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia). Donc, en contrôlant les flux de graines d’arachide à l’international, le ministère entend sécuriser les approvisionnements nationaux et soutenir les acteurs locaux de la transformation, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire du pays.
Néanmoins, cette suspension pourrait avoir des répercussions sur les opérateurs de la filière arachidière, qui comptent généralement sur les exportations pour redynamiser leurs revenus. D’ailleurs, ces opérateurs exportateurs de l’arachide crient au scandale. Car, l’exportation de graines constitue un marché, le plus grand du système de commercialisation de l’arachide au Sénégal durant ces deux dernières décennies.
Pour eux, la mesure va non seulement priver des milliers de jeunes du pays et de la sous-région d’un emploi, mais elle va réduire lamentablement la valeur ajoutée du produit et ajourner tous les accords commerciaux avec certains pays comme la Chine, dans le secteur spécifique de l’arachide. Les agriculteurs du bassin arachidier, quant à eux, n’approuvent pas cette mesure.
En effet, ils fustigent l’attitude du ministre Mabouda Diagne qu’ils qualifient d’unilatérale. Ces producteurs pensent que la Sonacos ne serait pas capable d’absorber toute la production de cette campagne arachidière.
L'ÉTAT PROLONGE LE GEL DES LOTISSEMENTS
Cette prolongation vise à finaliser l'audit d'une dizaine de zones sensibles, de Mbour à Tivaouane Peulh. Les premiers rapports ont déjà révélé des pratiques douteuses d'attribution et des passe-droits qui nécessitent un examen approfondi
(SenePlus) - La Primature, à travers le Secrétariat général du gouvernement, a annoncé ce jeudi 7 novembre, une prorogation de 45 jours des mesures suspensives concernant plusieurs lotissements et plans d’aménagement au Sénégal. Ces mesures concernent notamment les lotissements dénommés « BOA », « Hangars des Pèlerins », « Recasement 2 », « Eogen 1 » et « Eogen 2 », ainsi que les plans d’aménagement de Mbour 4, de la nouvelle ville de Thiès et des Plans d’Urbanisme de Détails (PUD) de la bande nord des filaos de Guédiawaye, de Malika et de Tivaouane Peulh.
Cette prolongation vise à permettre la finalisation des travaux de vérification de la légalité et de la conformité des situations foncières en cours. Les rapports, assortis de recommandations, sont en voie de finalisation, précise le communiqué.
Selon le gouvernement, ces recommandations portent principalement sur la stricte application des règles liées à l’élaboration des plans d’urbanisme, d’aménagement et de lotissement. Elles incluent également l’attribution des parcelles, tout en identifiant les dérives associées aux passe-droits et aux pratiques discriminatoires susceptibles de nuire aux droits des acquéreurs de bonne foi.
Cette prorogation permettra également de garantir la transparence et l’équité dans le traitement des dossiers, tout en respectant la réglementation en vigueur. Les mesures de suspension pourront être levées pour les zones ne présentant pas d’anomalies particulières avant la fin du délai prorogé, soit dans 45 jours. En revanche, pour les dossiers présentant des irrégularités, des propositions de révision des PUD et des plans de lotissement, voire de restructuration, seront soumises aux autorités compétentes.
Enfin, des mesures strictes sont prévues pour traiter les cas d'annulations multiples et les attributions irrégulières. Des sanctions appropriées seront appliquées afin de préserver les droits des citoyens concernés.
Le communiqué précise que toutes les parties prenantes seront informées des décisions finales relatives à ces dossiers.