SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 novembre 2024
Femmes
LA GUINÉE MODIFIE SA LOI SUR LE MARIAGE
L'Assemblée nationale guinéenne a adopté jeudi un nouveau code civil, qui modifie les dispositions légales sur la monogamie - Désormais, tout homme qui souhaite être polygame doit avoir l'accord de sa première épouse
L'Assemblée nationale guinéenne a adopté jeudi un nouveau code civil, qui modifie les dispositions légales sur la monogamie.
Désormais, tout homme qui souhaite être polygame doit avoir l'accord de sa première épouse.
Selon la nouvelle loi, le mariage est soumis au régime de la monogamie pour tous les citoyens guinéens. Cependant, le futur mari peut, au moment de la célébration du mariage, avec l'accord explicite de sa future épouse, déclarer qu'il opte pour la polygamie limitée à deux, trois ou quatre femmes au maximum.
Seuls quatre des 111 députés qui siègent actuellement à l'Assemblée nationale ont voté contre. Deux se sont abstenus.
La nouvelle loi est diversement appréciée en Guinée, à Conakry, la capitale, notamment.
C'est chez les femmes qu'on trouve surtout les avis favorables à cette modification du code civil.
"Nous avançons bien (...). Grâce à cette loi, les femmes cesseront d'être marginalisées. Jusque-là, leur avis n'était pas important", réagit une Guinéenne.
"Si la femme n'est pas d'avis que son mari prenne une deuxième épouse, que le mari s'abstienne de le faire donc", commente une autre.
Une autre encore estime que "c'est une grande avancée" pour les Guinéennes.
Rares sont les hommes qui ont opté pour la monogamie en Guinée. Ceux-là se réjouissent de l'adoption de la nouvelle loi.
La plupart des hommes interrogés par BBC Afrique à Conakry rejettent les modifications apportées au code civil.
"Cette loi rend les femmes plus fortes encore dans le foyer", réagit un Guinéen.
"Et si la femme ne donne pas son accord, cela n'engendre-t-il pas des problèmes ?" se demande un autre.
Selon l'imam Cissé, de la mosquée Kébé, située dans la banlieue de Conakry, le nouveau code civil est contraire aux prescriptions de l'islam relatives au mariage.
"L'islam autorise les hommes à prendre jusqu'à quatre femmes. Il ne dit pas que si la première femme ne donne pas son accord, on ne peut pas aller chercher une deuxième. On peut informer la première femme de la décision d'aller chercher une deuxième", explique le chef religieux.
"L'islam ne dit pas qu'il ne faut pas chercher une deuxième femme parce que la première n'est pas d'accord. Cette loi n'est pas conforme à la religion musulmane", soutient l'imam Cissé.
Le nouveau code civil doit être promulgué par le président de la Guinée pour entrer en vigueur.
Mais la nouvelle loi ne s'applique toutefois pas aux couples constitués avant son adoption.
En décembre dernier, le président guinéen s'était opposé à l'idée d'une modification du code civil en faveur de la polygamie.
UN REPAIRE DE RETRAITES
Au moment où certains vont à la retraite à l’âge de 60 ans, d’autres se cramponnent à leurs postes, souvent plus de dix ans, voire 15 ans après la retraite au ministre de la Femme, de la Famille et du Genre, dirigé par Ndèye Saly Diop Dieng
Au ministre de la Femme, de la Famille et du Genre, dirigé par Ndèye Saly Diop Dieng la rupture d’égalité entre les travailleurs est manifeste et dure depuis longuement. En effet,
Le ministère de la Femme, de la Famille et du Genre, un repaire de retraités. Tout se passe comme si dans ce ministère, dirigé par Ndèye Saly Diop Dieng le temps avait suspendu son vol. Pour preuve, si l’ancienne ministre de la Famille et de la Solidarité nationale entre le 6 novembre 2002 et le 22 avril 2004, Awa Guèye Kébé et l’ex titulaire du département de la Femme, de la Famille et du Développement social entre le 22 avril 2004 et le 25 juin 2007, Aïda Mbodji revenaient au cabinet de Ndèye Saly Diop, elles reconnaitront facilement des visages connus, il y a de cela une dizaine d’années. Avec Ndèye Saly Diop Dieng, l’actuelle titulaire du département de la Femme, la rupture d’égalité entre les travailleurs est manifeste et dure depuis longuement. En effet, au moment où certains vont à la retraite à l’âge de 60 ans, d’autres se cramponnent à leurs postes, souvent plus de dix ans, voire 15 ans après la retraite.
A titre d’exemple, plusieurs postes sont présentement occupés par des personnes du troisième âge qui ont épuisé leur durée légale de travail, au regard de la législation, à commencer par le : Secrétariat général, la Direction de l’Entreprenariat féminin, la Directrice du PALAM (Programme d’Alphabétisation et d’Apprentissage des Métiers de lutte contre la pauvreté), la Direction de l’Entreprenariat féminin, le Directeur de cabinet et la liste est loin d’être finie.
S’agissant du Directeur de Cabinet, Ciré Lô, Inspecteur de la Jeunesse et des sports de formation, il a roulé sa bosse partout dans l’administration. Depuis 2000, il a occupé le poste de Directeur de cabinet sous différents ministères comme Modou Diagne Fada à la Jeunesse. Aliou Sow l’avait reconduit également. Au ministère de la Femme, il a été au service de tous les ministres qui se sont succédé au poste. Une autre retraitée inamovible est la Directrice du PALAM (Programme d’Alphabétisation et d’Apprentissage des Métiers de lutte contre la pauvreté), d’un coût global de 12 milliards. Khady Fall Ndiaye, Mme Mbacke est à la retraite au moins depuis 10 ans. Comme elle, Ousmane Ka, le Coordonnateur la Cellule de Suivi opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté (CSOPLCP) est admis à la retraite au moins depuis 15 ans.
VIDEO
L'ENGAGEMENT POLITIQUE SOUS SENGHOR
Eugénie Aw revient sur son parcours de militante maoïste, son immersion dans le monde ouvrier et le travail d'alphabétisation politique qu'elle menait auprès des masses au début des années 1970 au Sénégal
Eugénie Aw revient sur son parcours de militante maoïste, son immersion dans le monde ouvrier et le travail d'alphabétisation politique qu'elle menait auprès des masses au début des années 1970 au Sénégal. Son histoire familiale n'est pas pour rien dans cet engagement.
Elle décrit ce qu'est la clandestinité à l'époque, ce qu'elle implique pour les militants comme sacrifices, les risques encourus.
La vague d'arrestation de 1975 à la suite de la saisie du journal XAREBI (La lutte), les interrogatoires des prisonniers, le procès qui suit et ce qu'il dévoile, permettent de mettre au jour une réalité peu connue de la vie politique sénégalaise des années 1970.
LES HYPERANDROGÈNES, CES FEMMES "TROP MASCULINS"
Désormais, les femmes athlètes disposant d’un taux de testostérone trop élevé devront le maintenir en dessous d’un certain seuil sous peine d’inéligibilité aux compétitions féminines d’athlétisme
Le Temps |
Marie-Amaëlle Touré |
Publication 07/05/2019
Désormais, les femmes athlètes disposant d’un taux de testostérone trop élevé devront le maintenir en dessous d’un certain seuil sous peine d’inéligibilité aux compétitions féminines d’athlétisme. Une décision lourde de sens qui amène à s’interroger sur le phénomène de l’hyperandrogénie.
Mercredi dernier, l’athlète sud-africaine Caster Semenya a perdu l’une des étapes cruciales de la course qu’elle mène depuis près de dix ans contre les plus hautes instances sportives. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne a rejeté son recours à l’encontre des règles de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui oblige les athlètes hyperandrogènes, comme elle, à diminuer leur taux de testostérone. Tollé sur les réseaux sociaux où la plupart des internautes se sont indignés d’une décision jugée «raciste, sexiste et intersexophobe».
Notamment vulgarisé par l’univers de la mode, le terme d’androgyne renvoie souvent à ce style qui consiste à s’attifer de vêtements masculins et féminins. Le terme a pourtant une portée scientifique avant tout. Le petit Robert définit d’ailleurs la femme androgyne comme celle «dont la morphologie ressemble à celle d’un homme». Et l’hyperandrogénie dans tout ça ?
Une sécrétion d’androgène excessive
Chez la femme, l’hyperandrogénie se traduit par une production importante d’androgènes, substance provoquant une hausse du niveau de testostérone, hormone accroissant la masse musculaire et réputée améliorer les performances sportives notamment.
Deux types d’hyperandrogynie peuvent alors être distingués, l’une clinique, l’autre biologique, relève Julie Benard, médecin adjointe au Service de gynécologie aux Hôpitaux universitaires de Genève. La première peut se manifester par un hirsutisme (présence de poils de distribution masculine sur le dos, les fesses ou le visage), par de l’acné ou encore par une augmentation de la taille du clitoris. La seconde peut, quant à elle, se traduire par une hausse des androgènes présents dans le corps et amener à des troubles des cycles menstruels et de l’ovulation. Des traitements hormonaux adaptés permettent dès lors de limiter ce phénomène.
Un cas loin d’être isolé
C’est en 2009 que le monde découvre le cas de Caster Semenya. Cette Sud-Africaine d’à peine 18 ans va alors devenir l’une des figures du débat scientifique, médiatique et juridique autour de ces athlètes jugées trop «masculines». Pourtant la situation de l’athlète ne fait pas figure d’exception. D’autres sportives ont également été reconnues hyperandrogènes. C’est le cas de la Burundaise Francine Niyonsaba et de la Kényane Margaret Wambui. Idem pour la sprinteuse indienne Dutee Chand. Elle, était parvenue en 2015 à faire invalider par le TAS l’un des premiers règlements de l’IAAF. Le Tribunal avait alors donné deux ans à l’organisation pour présenter une étude scientifique prouvant la supériorité des athlètes hyperandrogènes.
En 2017, un rapport commandé par l’IAAF concluait que ce dérèglement leur donnait un avantage «significatif» dans certaines épreuves. Le professeur Chris Cooper, spécialiste de biochimie, avait d’ailleurs rappelé que les performances de Caster Semenya avaient décliné lorsqu’elle avait été obligée de prendre des médicaments pour faire baisser son taux de testostérone.
Débat éthique
Plusieurs membres de la communauté scientifique se sont par ailleurs positionnés en soutien à l’athlète sud-africaine, considérant qu’interdire les concours à ces femmes, à moins qu’elles ne réduisent leur taux de testostérone, reviendrait à interdire à des basketteurs de jouer, car ils étaient trop grands.
Ainsi, dans un article publié dans la revue médicale BMJ,les chercheuses canadienne et britannique Cara Tannenbaum et Sheree Bekker assurent que l’avantage conféré à ces coureuses par leurs hauts niveaux de testostérone n’est pas prouvé scientifiquement. Ces dernières ont relevé que chez les non-sportifs, les taux naturels de testostérone sont compris entre 9 et 31 nanomoles par litre de sang chez les jeunes garçons et les hommes, et 0,4 à 2 nmol/l chez les jeunes filles et les femmes.
Mais elles font valoir que chez les athlètes de haut niveau, les écarts entre les deux sexes sont moindres, et que certaines femmes sportives ont même des taux supérieurs à celles de sportifs.
LES PROSTITUÉES NIGÉRIANES VIVENT L'ENFER EN FRANCE
Dans les rues des grandes villes de France, elles sont aujourd'hui les plus nombreuses, devant les filles de l'Est ou les Chinoises, selon les autorités, et pratiquent les tarifs les plus bas, à partir de 10 euros la passe
"Je croyais qu'une fois en France, j'allais étudier, que l'enfer allait s'arrêter", raconte Joy, forcée à se prostituer pour payer son exil. Comme elle, des centaines de jeunes Nigérianes en quête d'une vie meilleure, finissent, après un voyage traumatisant, sous la coupe d'un réseau de prostitution.
Dans les rues des grandes villes de France, elles sont aujourd'hui les plus nombreuses, devant les filles de l'Est ou les Chinoises, selon les autorités, et pratiquent les tarifs les plus bas, à partir de 10 euros la passe.
La plupart arrivent d'Italie, où elles ont passé jusqu'à plusieurs années. "Les réseaux nigérians se déplacent vers la France en provenance d'Italie", confirme Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii). La lutte contre les mafias nigérianes engagée par le gouvernement italien a forcé ces réseaux à se déplacer vers le Sud-Est de l'Hexagone.
A Marseille, où la part des prostituées nigérianes a nettement augmenté ces dernières années, Michel Martinez, chef de la brigade de répression du proxénétisme (BRP), a appris à connaître ces réseaux "très organisés": "Au pays, les filles sont recrutées par une "madame", souvent une ancienne prostituée, qui les surveille et les met au travail, tandis que les hommes s'occupent du passage, de la logistique, de récupérer l'argent".
Leur parcours --Niger, Libye puis Italie en général-- dure 2-3 mois "pendant lesquels elles sont privées de nourriture, violées, et elles commencent à travailler car elles n'ont pas d'argent pour payer le voyage". Le prix de l'exode: 50.000 euros en moyenne, qu'elles doivent rembourser en se prostituant.
Happy, qui a aujourd'hui refait sa vie à Marseille, a par exemple laissé derrière elle deux enfants au Nigeria pour fuir un mari violent. Forcée à se prostituer par ses passeurs pour payer son voyage vers l'Europe, elle finit par fuir l'Italie, où elle était "persécutée par la police, les hommes", raconte-t-elle à l'AFP, et traverse les Alpes, enceinte de 8 mois. "C'était terrible", décrit-elle en anglais, "j'ai dû grimper, sauter, courir avec mon gros ventre, mais j'y suis arrivée et j'ai sauvé mon bébé".
Les proxénètes sont très difficiles à "coincer", pointe aussi Michel Martinez: "Ce sont des personnes très peu visibles: elles n'utilisent pas le téléphone, sont très mobiles, changent de perruque, d'adresse, de numéro... Parfois les "madames" s'échangent même les filles pour brouiller les pistes".
Pour faire tomber les réseaux, la police s'appuie sur les associations, qui peuvent convaincre les filles de porter plainte. Une démarche "extrêmement délicate" selon Lionel Arsiquaud, éducateur spécialisé de l'Amicale du Nid à Marseille, qui a vu "exploser" les arrivées de Nigérianes, qui représentent maintenant 80% de son public. "C'est d'autant plus difficile qu'elles ne se sentent pas victimes de traite humaine", développe ce travailleur social.
"Elles ont peur de tout, ce sont des invisibles", renchérit Elisabeth Moiron-Braud, secrétaire générale de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof). "Quand elles arrivent en France, elles ont un lourd passif, elles ont été traitées comme du bétail en Libye".
Joy, à qui on avait fait miroiter des études en France, a été recrutée à Benin City, plaque tournante de trafics en tous genres. "Dans mon pays, on ne parle pas de prostitution, on dit qu'on va "se faire sponsoriser le voyage"", souligne-t-elle. Il y a 10 ans, cette coiffeuse "très pauvre", qui peine à manger chaque jour, fait confiance à un homme qui dit vouloir l'aider.
Dans ses bagages, elle emmène tous les livres qu'elle possède pour ses futures études. Le voyage dure un an, durant lequel son "sponsor", qui l'avait recrutée, la force à se prostituer. "Je couchais avec des hommes arabes, souvent armés, j'étais tellement battue et violée que je ne pouvais plus marcher ni m'asseoir, mais j'étais sûre qu'en France tout s'arrangerait", raconte la jeune femme aux longs cheveux bouclés. Quand elle raconte à ses compagnes d'infortune qu'elle va étudier, "elles se moquent" d'elle.
Arrivée en France, elle comprend que son calvaire ne fait que commencer: "La "madame" du réseau m'a dit que je lui devais 40.000 euros et que pour ça je devais aller sur le trottoir".
Pour Lionel Arsiquaud, les réseaux ont d'autant moins de mal à tenir les filles sous leur coupe qu'il s'agit de personnes "conditionnées, dans leur pays, à être esclaves de maison ou dans les champs, à ne pas toujours être payées pour leur travail".
Des jeunes filles, parfois mineures, issues de familles "malveillantes et maltraitantes, qui parfois les vendent aux passeurs et à la "madame"". En général, explique Célia Mistre, directrice de l'Amicale du Nid 13, "elles souhaitent arrêter parce qu'elles sont enceintes ou à cause des violences, pas tant à cause de la prostitution qu'elles ont intégrée psychologiquement comme un poids à porter".
Un fardeau sanctuarisé par le rituel du "juju", un rituel vaudou qui lie les filles jusqu'à la mort à leur "madame". Joy se souvient d'une cérémonie "effrayante, où je devais donner du sang, des cheveux, une dent même". Quand elle trouve la force de quitter le réseau en 2015, sa "madame" appelle ses parents au Nigeria pour les menacer d'activer le "juju" contre eux.
Aujourd'hui maman de deux petites filles nées à Marseille, Joy tente d'obtenir des papiers pour travailler légalement en France. Depuis qu'elle a porté plainte contre ses proxénètes, la trentenaire se sent "comme entre parenthèses", dans l'attente d'une nouvelle vie.
DÉCÈS DU PÈRE DE RAMA YADE
L'ancienne ministre française qui depuis quelques mois travaille à la Banque Mondiale à Washington est attendue à Dakar ce samedi matin pour participer aux différentes cérémonies familiales
L’ancienne ministre française du gouvernement de Nicolas Sarkozy, Rama Yade a perdu son père Djiby Yade dans la nuit de jeudi à vendredi. Le défunt sera inhumé ce vendredi 3 mai 2019 à Ouakam.
Djiby Yade était membre du cabinet de Senghor puis de Diouf. Il avait suivi Senghor en France après la retraite du premier Président du Sénégal.
Rama Yade qui depuis quelques mois travaille à la Banque Mondiale à Washington est attendue à Dakar ce samedi matin pour participer aux différentes cérémonies familiales liées au décès de son père.
INSTITUT SAINTE JEANNE D'ARC DE DAKAR VA INTERDIRE LE PORT DU VOILE DANS SES ECOLES
Dans un message envoyé aux parents d’élèves, l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar a avisé sur une série de nouvelles mesures qu’il compte mettre en œuvre dès l’ouverture prochaine des classes en septembre 2019.
Le dialogue islamo-chrétien sénégalais va peut-être en prendre un sérieux coup. Dans un message envoyé aux parents d’élèves, l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar a avisé sur une série de nouvelles mesures qu’il compte mettre en œuvre dès l’ouverture prochaine des classes en septembre 2019. Parmi ces mesures, il y a surtout à noter celle qui suscite déjà une vive polémique sur le Réseau social Twitter.
« (…) la congrégation des Soeurs de Saint Joseph de Cluny, Tutelle de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, dans le cadre actuel de la relecture générale de sa mission et du projet éducatif, a décidé de statuer sur la tenue autorisée pour les élèves de l’ISJA ; celle-ci se composera à partir de la rentrée de septembre 2019 de l’uniforme habituel, avec une tête découverte, aussi bien pour les filles que les garçons », peut-on lire dans le texte envoyé à une mère de famille dont la fille a bien voulu partager le contenu avec PressAfrik. Pour expliquer cette nouvelle mesure, l’établissement privé catholique installé à Dakar se distingue par une contradiction de taille dans son argumentaire.
« L’Institution Sainte Jeanne d’Arc demeure un lieu d’Education rigoureuse, accueillant des personnes de toutes origines, cultures et croyances, sans exclusion », souligne-t-il dans le message signé par le Directrice Rayanna Tall. Avant d’ajouter: « Il est en revanche demandé à tous les élèves, lorsqu’ils entrent dans l’établissement, de respecter l’identité de l’école, en partie définie par la tenue ».
L’ISJA indique « Ce sera ainsi conforme à ce qui a toujours été observé dans l’ensemble des établissements de la Congrégation à travers le monde (57 pays) et en particulier dans la province de l’Afrique de l’Ouest, composée du Sénégal, du Burkina-Fasso, du Niger et du Togo »
AUDIO
CHEVEUX CRÉPUS, LE DÉFI D'UNE COIFFURE SANS DOULEUR
Pour beaucoup de petites filles, les séances de coiffage sont un moment douloureux : une coiffeuse trop pressée, le peigne qui tire et les cris qui vont avec - Aminata Thior livre quelques astuces pour faire accepter aux fillettes leur chevelure
Pour beaucoup de petites filles, les séances de coiffage sont un moment douloureux: une maman ou une coiffeuse trop pressée, le peigne qui tire, et les cris qui vont avec. Quand les cheveux sont crépus, le défi d'une séance sans douleur est encore plus important. Aminata Thior fondatrice de « Setaalma », un média dédié à la beauté est notre invitée dans La Vie ici. Elle nous livre quelques astuces pour faire accepter aux fillettes leur chevelure telle qu'elle est.
"DÉJOUER LA SOCIOLOGIE, CE N'EST PAS SI COURANT"
Journaliste, écrivaine, réalisatrice, podcasteuse, Rokhaya Diallo a sorti fin mars un nouveau livre dans lequel elle relate son parcours singulier dans le paysage français, celui d’une femme noire devenue une voix qui compte dans le débat public
bondyblog.fr |
Arno Pedram |
Publication 26/04/2019
On ne présente plus Rokhaya Diallo. Journaliste, écrivaine, réalisatrice, podcasteuse, la militante antiraciste a sorti fin mars un nouveau livre, Ne reste pas à ta place. Elle y relate son parcours singulier dans le paysage français, celui d’une femme noire de La Courneuve devenue une voix qui compte dans le débat public. Interview.
Bondy Blog : Il y a, chez les activistes, un débat permanent sur la position à avoir par rapport au système : être à l’intérieur pour mieux le changer, ou rester en dehors pour le combattre. Dans Ne reste pas à ta place, tu montres que ton chemin est bien plus complexe. La voie Rokhaya Diallo, c’est la troisième voie ?
Rokhaya Diallo : (rires) Je n’aurais pas cette présomption mais je crois que les deux thèses se défendent. Je ne pense pas qu’on puisse raisonnablement s’extraire du système dans lequel on vit, on y participe toujours d’une certaine manière, et avec des contradictions. On a des convictions, et ça n’empêche pas d’avoir un smartphone ou d’aller sur Amazon de temps en temps. Il y a des choses qu’on fait qui ne sont pas forcément conformes à ce qu’on peut défendre en termes de convictions et d’idéaux. C’est quelque chose avec lequel on compose. Je trouve que voir tout le temps le même discours développé de manière un peu monomaniaque par les mêmes personnes accable, et, d’une certaine manière, ça anesthésie la faculté de résistance et de réponse. Le fait que d’autres personnes s’expriment est porteur d’espoir, pour les plus jeunes et les personnes qui pensent différemment. Moi c’est vrai que je suis dedans mais je sais que le système aussi s’accommode de voix divergentes parce que ça le justifie, ça donne l’impression qu’il est ouvert alors qu’il véhicule toujours les mêmes idées. Cependant, je pense que c’est important d’être à l’extérieur, que les deux se conjuguent et que les connexions se fassent. De la même manière que Martin Luther King et Malcolm X étaient complémentaires et non ennemis. Même s’ils ont eu des tensions au départ, à la fin de leurs vies respectives ils n’étaient pas ennemis.
A la sortie de ton livre, tu as lancé le hashtag #NeRestePasATaPlace. Il a connu un succès considérable…
J’ai lancé ça un peu comme un challenge, en demandant aux gens de témoigner, et ça a pris avec une ampleur assez dingue, très rapidement. Au bout de 3 jours, il y avait 4000 témoignages ! J’ai été interpellée par le fait que la plupart des récits racontaient des histoires de réussite professionnelle ou scolaire, ce que je trouve important. Cependant, je me dis que c’est dommage de cantonner la réussite à uniquement ça. Les gens qui ont témoigné, c’est bien, je ne leur jette pas la pierre au contraire je trouve que ça fait du bien, ils nous fédèrent et je tiens à le souligner. Mais j’aurais aimé avoir des histoires de dépassement de soi à travers des exploits sportifs, parfois, il y en a eu quelques-uns, qui avaient des maladies qui finalement s’en sont beaucoup mieux sortis que ce que leur a dit la médecine, des histoires d’amour aussi ! Ça c’est des choses que j’aimerais entendre, mais ce n’est pas fini, le hashtag continue !
Ton livre commence avec une mise en garde. Tu dis que « nous n’avons pas le pouvoir d’infléchir les oppressions produites par un système qui favorise les plus forts » et qu’affirmer le contraire serait « promouvoir un statu quo nuisible aux plus faibles. » Pourquoi était-ce important de commencer ainsi ?
Je tenais vraiment à préciser cet aspect-là, parce que c’est vrai que parfois on rentre facilement dans la philosophie du « quand on veut on peut », et je trouve qu’elle est extrêmement culpabilisante, parce qu’elle donne le sentiment que c’est l’individualité qui peut permettre d’orienter une trajectoire alors qu’il y a vraiment des pesanteurs d’ordre systémique. D’une certaine manière, ce n’est pas si courant de déjouer la sociologie. Parfois on y arrive, ça a été mon cas, mais ce n’est pas le cas de la majorité. Les personnes qui n’y arrivent pas pour diverses raisons ne doivent pas se sentir coupables ou stigmatisées parce que ça a été plus compliqué pour elles. Je pense que se dire « ok, j’ai trouvé des petites choses qui m’ont permis d’avancer ou d’affronter tel ou tel type de situation » ne doit pas empêcher une réflexion critique sur un système qui est vraiment injuste de manière intrinsèque. Ça, pour moi, c’est important de le souligner.
Dans ton livre, il y a beaucoup de références à la culture antiraciste américaine. Quel rôle a-t-elle joué dans la construction de ta pensée ?
En France, dans les sciences sociales et universités, il n’y a pas vraiment d’ouverture sur les cultural studies (études culturelles des groupes marginalisés, ndlr). Mais, de plus en plus, on va souvent voir du côté des Etats-Unis. Ça a beaucoup compté pour avoir des références mais beaucoup d’intellectuels américains se réfèrent aussi aux intellectuels français. C’est important aussi de dire que Frantz Fanon, Colette Guillaumin, Simone de Beauvoir ont inspiré de nombreux courants intellectuels américains. Finalement, quand on dit qu’on importe les thèses américaines, ce n’est pas forcément juste. Mais il est vrai qu’on parle beaucoup plus librement des questions raciales aux Etats-Unis. En France, il y a une telle chape de plomb, tellement de tabous, ça inhibe. Ce que j’ai appris des Etats-Unis, c’est d’être décomplexée par rapport à ces questions-là. Ça ne veut pas dire que c’est grave, on peut en parler, on peut en rire, avoir une discussion qui ne soit pas forcément anxiogène.
Tu parles dans ton livre du besoin d’avoir nos propres idoles afro-françaises à l’image de Beyoncé aux Etats-Unis. Pourquoi est-ce important pour toi ?
Je pense qu’il y a un danger par rapport aux Etats-Unis, c’est l’impérialisme, le fait qu’on plaque leur lecture sur nous et qu’on ne se réfère qu’à leurs icônes. Je pense que Martin Luther King, Angela Davis, Malcolm X, Beyoncé sont très importants mais c’est important aussi qu’on ait nos propres références. Il faut qu’on se pense à partir de nous-mêmes, qu’on soit capable de nous raccrocher à une histoire, parce que je pense que la filiation mémorielle permet vraiment d’être fort. Si on n’arrive pas à trouver une filiation avec des aînés qui ont agi en France et dans les territoires colonisés, on ne peut pas s’ancrer, se penser légitimement. On ne peut pas faire de l’afro-féminisme en ayant pour seules références Beyoncé, Nelson Mandela ou Martin Luther King. Même si je n’accuse personne d’avoir ces références-là, on a les nôtres, et il faut vraiment qu’on les célèbre pour les nouvelles générations.
Justement, il est difficile de comparer l’histoire de la ségrégation légale aux Etats-Unis à l’histoire des banlieues…
La différence majeure, c’est le surgissement de la question dans l’histoire récente. Aujourd’hui, en France, on a l’impression de découvrir quelque chose d’il y a longtemps. Avec les outre-mer, le territoire français est divisé en cinq continents, et ça, en termes de pensée décoloniale et antiraciste, ce n’est pas les Etats-Unis. Le territoire principal est en Europe, du coup la confrontation avec les idées minoritaires sur le territoire principal est arrivée plus tardivement. Même si ça fait très longtemps qu’il y a des minorités ethniques sur le sol français, ça ne fait pas si longtemps que la question se pose de manière aussi importante. Aux Etats-Unis, avant même l’existence du pays, il y avait des Noirs : les premiers Noirs référencés sont arrivés en 1619, à Jamestown en Virginie. Du coup, la question a préexisté à l’existence du pays. En France, on a pu s’accommoder d’une forme de déni parce que c’était très loin.
Dans ton livre, tu vas à l’encontre d’une image de militante martyre, tu assumes de ne pas vouloir te tuer à la tâche. Tu évoques une relation entre le combat et le besoin de se ressourcer, comment en es-tu arrivé là ?
Quand on est activiste, notre outil de travail, c’est notre corps. Donc il faut l’entretenir et se ménager pour être sûr d’arriver au bout. Il y a aussi dans ta question l’idée de la pureté militante : ne jamais se compromettre, ne jamais commettre d’erreurs. C’est quelque chose qui ne m’intéresse pas parce que ce n’est pas humain : en tant qu’être humain, je revendique le droit à la faute et le droit parfois à ne pas faire les choses exactement comme il faudrait le faire selon une éthique militante. C’est important parce que sinon on ne vit pas. Il faut être droit, il faut être fidèle à ses valeurs, mais on est des êtres humains et on fait des trucs parfois pas cohérents par rapport à ce qu’on défend. Cependant, le fait de se préserver, ne pas être sur tous les terrains, c’est important. Il y a des manifs où je ne suis pas là, parce que j’ai des trucs à faire, parce que j’ai ma famille… et ce n’est pas grave en fait. Le monde ne va pas s’écrouler parce qu’un jour je ne suis pas là. J’ai vu des gens me reprocher de ne pas être à telle manif, mais à un moment donné, quand il y a des manifs en juillet parfois je suis en vacances. Je pense qu’on ne peut pas exiger des gens d’être tout le temps présent, sinon on ne tient pas.
Notre critère d’évaluation doit être le bonheur qu’on donne aux autres et à soi et pas le regard que vont porter les cercles militants sur nous, parce qu’on peut se perdre. Je citais l’exemple d’Erica Garner (la fille d’Eric Garner, afro-américain mort en 2014 par l’étranglement de policiers, impliquée dans la lutte contre les violences policières et elle-même morte suite à une deuxième crise cardiaque en 2017, ndlr) qui m’a vraiment choqué. Elle s’est littéralement consumée pour la lutte. Après, elle avait une autre histoire parce que son père est mort, mais vraiment, ce n’est pas possible, on a besoin de tout le monde. Les gens d’en face ils se font plaisir, ils vont au spa, ils vont bien manger au restaurant. On n’a pas forcément toujours les conditions matérielles pour le faire mais au moins se reposer, passer du temps de qualité, avoir des loisirs, consommer la culture, passer du temps avec des amis, la famille, faire du sport, tout ce qu’on a envie de faire, qui fait du bien, c’est capital. Et si je ne faisais pas ça, ça ferait longtemps que je ne supporterais pas ce que je vis dans l’espace public.
par Samantha Tracy
LA SÉRIE QUI CASSE LES CODES
Nous sommes des centaines de jeuns africains ne parlant pas wolof et désormais obnubilés par les aventures de Marème, Lalla, Dialyka, Racky et Dior - Cette série montre le revers de la société sénégalaise… et ça, naturellement, ça dérange
Le wolof, la langue nationale du pays de la Teranga, n’aura jamais été autant sexy que depuis quelques mois. S’il est vrai que les réseaux sociaux – Twitter en particulier – pullulent de références sur les succès hollywoodiens Game of thrones et Avengers : EndGame, il n’en demeure pas moins qu’un « outsider » a su se faire la belle part sur la Twittosphère africaine francophone : la série sénégalaise Maitresse d’un homme marié.
Des dialogues en wolof, des acteurs locaux et une diffusion nationale… Tout était pensé pour que la série ait un attrait local. Mais c’était sans compter sur la magie d’Internet et la puissance d’un sous-titrage en français.
Retour sur la grande histoire d’une petite série qui fait parler d’elle.
Recadrons les choses. Je m’appelle Samantha, je suis congolaise, je vis au Sénégal et mon niveau de wolof se situe quelque part entre le « Nanga Deff » *glissé à mes collègues et « Niatala ? »* glissé à un vendeur à Sandaga*. Vous comprendrez donc que je ne suis pas forcément la cible des séries télévisées locales dont les dialogues sont majoritairement en wolof.
Seulement, depuis quelques semaines, je suis une groupie assumée de la série télévisée Maîtresse d’un homme marié. Oui ! Rien que ça ! Une série en wolof, made in Sénégal et qui, a priori, ne m’avait pas identifiée comme potentielle cible.
Mais aujourd’hui – c’est un fait – nous sommes des centaines de jeunes africaines (hommes et femmes) ne parlant pas wolof et désormais obnubilés par les aventures de Marème, Lalla, Dialyka, Racky et Dior.
A la découverte de cinq jeunes femmes…
Dans un Dakar suspendu entre tradition et modernité, Maîtresse d’un homme marié retrace la vie de cinq femmes. Si le titre semble, de premier abord, lié aux problèmes conjugaux, la série met en avant des femmes dont les existences et les histoires interpellent.
Dialyka est une jeune femme dans la trentaine. Épouse, mère de famille et cadre dans une entreprise, elle semble avoir une vie de rêve. Pourtant, dans le secret de sa maison, elle subit les coups et les injures de son mari, l’indifférence de sa belle-mère et le côté traditionaliste de son père.
Sa meilleure amie, Dior, se veut indépendante, libre de ses actes et n’ayant de comptes à rendre à personne ; pourtant derrière son apparence de rebelle se cachent bien des problèmes.
Vient ensuite Racky, jeune femme au passé tumultueux qui entretient une relation complexe avec sa mère. Abusée depuis son plus jeune âge, Racky a une peur maladive des hommes mais en même temps souhaite s’affirmer dans une carrière que l’on dit réservée aux hommes.
Lalla, elle, est la femme africaine par excellence ! Ou du moins, comme la décriraient plusieurs stéréotypes : soumise, patiente, à l’écoute ; elle est épouse, mère, belle-sœur et belle-fille parfaite.
Enfin, Marème est la « maitresse d’un homme marié » et doit vivre avec les restrictions dues à son « titre ».
Ces choses qui ne se disent pas…
J’ai entendu parler de la série Maîtresse d’un homme marié après qu’une polémique ait éclaté sur les réseaux sociaux au Sénégal. En effet, une plainte aurait été déposée devant le Conseil national de régulation de l’audiovisuel accusant la série, principalement, de dépravation de mœurs.
Les débats ayant été lancés, j’ai été curieuse de voir par moi-même ce qu’était cette série et pourquoi elle faisait couler autant d’encre et… de salive.
Produite par Marodi, la série se présente comme une chronique qui raconte des histoires de femmes, au plus près. La réalisatrice et scénariste Khadija Sy met en avant des histoires communes, inspirées du quotidien de femmes sénégalaises, pour mettre au jour ce qui se fait dans le secret.
Loin des habituelles histoires de tromperies abordées par les séries locales, Maîtresse d’un homme marié met le doigt sur des problèmes de société : violences faites aux femmes, alcoolisme, démission parentale, poids de la culture, autonomie de la femme, vie professionnelle, kidnapping d’enfants, secrets d’hommes… Tout y passe.
S’il est vrai que Modou mécanicien a bien fait sourire, il n’en demeure pas moins que c’est avec sérieux et subtilité que d’autres thèmes ont été abordés. Et pour cela, standing ovation au travail d’écriture.
Cette série qui dérange…
Je l’ai dit plus haut, mon niveau de wolof est pitoyable. Surtout lorsqu’on a vécu 13 ans au pays du Thiep Bou Dieune. Oui, j’ai honte . Mea culpa. My bad. Balma !
Par contre, en 13 années vécues au pays de la Teranga, j’ai pu constater à quel point le « Soutoura » – la pudeur, la discrétion à la sénégalaise – était au cœur de presque toutes les relations, les échanges, les réalisations.
Au Sénégal, on ne dit pas toujours tout haut ce qu’on pense déjà très bas. Sauf dans les cas exceptionnels du genre de la blogueuse NK ou… de Maîtresse d’un homme marié.
Parce qu’à en croire une partie des sous-titres en français et le wolof natif de certains de mes amis, dans la série… les termes sont loin d’être pudiques, les expressions non plus. Bien plus, les faits relatés ressemblent drôlement au vécu de certaines personnes qui ont l’apparence de sainteté mais qui, dans le secret de leur chambre, font de bien drôles de choses. Bref, c’est ce qui dérange !
Marème, par exemple, est une femme qui assume ouvertement son statut de « maitresse » aka de « tchiza », tandis que Racky, cette femme qui exerce un métier d’homme, ose dénoncer les abus dont elle a été victime. Avec ça, il y a Dior, cette femme trop indépendante ; Dialycka qui brave l’autorité parentale et Lalla…qui cache bien son jeu. Oui, un cocktail trop dur à boire pour les puristes.
Maîtresse d’un homme marié vient casser les codes habituels et traditionnels de la société sénégalaise. Elle donne la parole à des femmes qui se prononcent et qui dénoncent, des femmes qui n’ont pas peur d’être mises à l’index ou de ne pas correspondre aux attentes. Elles montrent des femmes qui veulent suivre leurs rêves, envers et contre tous.
Cette série, peut-être trop en avance sur son temps, montre un revers de la médaille de la société sénégalaise… et ça, naturellement, ça dérange.
Une série à multiples dimensions…
S’il est vrai que la série se passe à Dakar et que les contextes ne se ressemblent pas toujours, elle touche d’une façon ou d’une autre des réalités propres à l’Afrique.
Depuis que la série a commencé à être sous-titrée en français, une audience panafricaine s’est largement développée. De la Côte d’Ivoire au Togo en passant par le Cameroun et le Bénin, de plus en plus de personnes suivent avec attention l’évolution de la série de Marodi.
Chaque semaine, c’est avec passion que les internautes se signalent l’ajout de sous-titres sur les vidéos publiées sur Youtube avec le hashtag #MaitresseDunHommeMarié.
Elle suscite des débats sur des thèmes qui passionnent et abordent, enfin, certains sujets d’un point de vue féminin et authentique.
Je n’en suis qu’à l’épisode 25 et je guette avec impatience les épisodes à venir. Les rebondissements sont intéressants et le jeu d’acteur est plutôt bon. Maîtresse d’un homme marié est, à mon humble avis, une série à suivre. Elle casse les codes (oui, je l’ai déjà dit mais il faut le répéter), elle aborde des sujets sensibles et mesdames, le trio Cheikh-Birame-Moustapha est un régal pour les yeux. Ce n’est même pas discutable.
Plongez avec moi à la découverte d’un Dakar différent où derrière chaque porte se cache une histoire, un secret, des peurs et des joies.
* Nanga Deff : Bonjour
Niatala : C’est combien ?
Sandaga : Marché bien connu de la capitale sénégalaise.