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29 novembre 2024
Femmes
UNE FEMME DEVOUEE POUR SES ENFANTS
‘’Le travail est très dur et je sens qu’avec l’âge cela commence à être lourd. Je suis mère de deux enfants qui sont des garçons. Mon mari est un ancien émigré qui n’a pas réussi en Europe’’ Ndeye Anta raconte son quotidien.
Restauratrice dans une grande entreprise de la place, Mme Niang Ndeye Anta est née en 1974. Elle est employée à cette entreprise depuis 2005. Elle se lève tous les jours à 4h du matin pour aller travailler. Elle quitte chez elle à 4h30mn pour rentrer à 17h.
Il y a un véhicule du personnel qui vient les ramasser elle et d’autres collègues à cette heure. «C’est une entreprise de traiteur, nous sommes obligés de terminer très tôt les repas, à 10h, pour que les véhicules puissent acheminer tôt la nourriture vers les entreprises que nous servons», explique t-elle. « Avant de descendre, nous allons faire la mise en place ; comme cela, le lendemain nous allons terminer tôt.
Il y a plusieurs équipes, ceux qui sont en cuisine, au petit déjeuner. Comme moi je suis un cordon bleu, je suis à la cuisine. Dès le bas-âge, je m’activais à la cuisine. Les autres membres de ma famille sont dans les entreprises, ils sont des cadres. Il n’y a que moi qui m’active dans la restauration, puisque c’est ma passion», souligne t-il.
A l’en croire, « le travail est très dur et je sens qu’avec l’âge cela commence à être lourd. Je suis mère de deux enfants qui sont des garçons. Mon mari est un ancien émigré qui n’a pas réussi en Europe. Ce qui fait que c’est moi qui gère la maison avec toutes les dépenses.Il y a eudesmoments où c’était difficile, où je n’avais même pas de quoi manger ; mais par la grâce de Dieu et les prières de mes défunts parents, je ne me plains plus.
Nous travaillons tous les jours, je n’ai même pas de vie de famille», soutient-elle. «Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais au moins je laisserai à mes deux enfants et mon mari un toit où ils pourront vivre», dit-elle.
C'EST APRES DIX ANS DE CHAUMAGE QUE J'AI COMMENCÉ A TRAVAILLER
Diaw Guèye, présidente de la section communale des handicapées se confie
La démarche lente, la tête bienfaite, Diaw Guèye est la présidente de la section communale des handicapées. Membre de plusieurs organisations de femmes et très imprégnée de la cause féminine, la native de Bango se confie à «L’As». Elle est revenue sur les difficultés rencontrées durant son cursus scolaire.
«J’ai rencontré d’énormes difficultés durant mon cycle primaire, parce qu’à l’époque, j’avais déjà du mal à être reçue dans les établissements scolaires. J’étais âgée de 9 ans. Le seul motif, c’était que les enseignants ne peuvent pas prendre en charge un handicapé lourd. Mais compte tenu de ma volonté et de mon insistance, ils ont finalement accepté. J’avais dépassé le niveau du CI, grâce à l’appui de mes frères et sœurs. J’étais orpheline de père, par conséquent, je ne disposais d’aucun soutien, ni de ressource.
Pis, les établissements de Saint-Louis étaient en étage. Donc, il m’était difficile d’emprunter les escaliers. Je devais prendre deux véhicules pour arriver à destination. J’allais au lycée Ameth Fall. Donc j’étais obligée de passer la journée à l’école sans manger. N’empêche, je faisais toujours des meilleures élèves de ma classe. Après le Bac, j’ai été orientée à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et je faisais partie de la première promotion. A l’université, les difficultés ont considérablement augmenté.
L’environnement était hostile, tout était en chantier. Je faisais presque quarante-cinq (45) minutes de ma chambre aux salles de cours sans compter l’inaccessibilité des bâtiments. Au bout de trois ans, j’ai quitté pour faire une formation diplômante à Dakar. Au bout du compte, j’ai obtenu mon diplôme de comptabilité. Je suis revenue après à Saint-Louis à la recherche d’un stage ou d’un emploi, mais ce n’était pas facile. Les employeurs refusaient systématiquement de me confier un poste dès qu’ils voyaient mon handicap.
Mais je ne me suis jamais découragée. C’est ainsi que j’ai décidé de me reconvertir en faisant du commerce. Je gagnais ma vie et j’aidais ma mère. Je n’ai jamais voulu tendre la main pour subvenir à mes besoins. C’est après dix ans de chômage que j’ai commencé à travailler dans une mutuelle d’épargne et de crédit avant d’être enfin recrutée au niveau de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. J’en ai profité pour m’inscrire et au bout de trois (3) ans, j’ai obtenu ma Licence Professionnelle de Gestion (LPG) avec la mention Très Bien. Maintenant, je fais partie des cadres de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et j’occupe le poste de comptable à la Maison de l’Université».
«La femme handicapée n’accède pas à la terre »
«Nous avons une association composée de femmes handicapées et nous abattons un excellent travail. Nous organisons beaucoup d’activités durant l’année. Au niveau associatif, nous travaillons beaucoup pour accéder à l’autonomisation des femmes handicapées. Nous insistons sur la scolarisation et la formation de nos membres, en passant par le renforcement de nos capacités. S’agissant des financements, nous sollicitons une ligne de crédit ou un quota dans les différents programmes de financement de l’Etat du Sénégal, tels que la DER, le Fonds de crédits Femme, l’Anpej, la Micro finance, en vain.
Les rares financements que nous recevons proviennent de la Direction générale de l’Action sociale à travers le Programme national de Réadaptation à Base communautaire (PNRBC) à travers les services déconcentrés. Nous déposons des correspondances partout, mais rares sont les partenaires qui réagissent positivement. Il faut une ségrégation positive. Nous menons, entre autres activités, de la teinture, de la couture, de la coiffure et du petit commerce pour lutter contre l’oisiveté, le chômage et la mendicité. Mais, des efforts doivent être consentis par les partenaires et l’Etat pour inverser la tendance. La femme handicapée n’accède même pas à la terre».
Prise en charge médicale des personnes handicapées véritable casse-tête
«Pour travailler, il faut être en bonne santé. La prise en charge sanitaire des personnes handicapées est très timide. Nous éprouvons d’énormes difficultés par rapport à la santé de la reproduction. Les infrastructures sont inaccessibles (salles, tables) parfois inadaptables à la femme handicapée. Une femme handicapée en état de grossesse doit être suivie par un gynécologue dès le troisième (3ème) mois.
Cependant, la plupart accouchent souvent par césariennes. Même si l’acte est gratuit, le coût des médicaments est exorbitant. Il y a la Loi d’Orientation Sociale qui a été votée, mais il reste son application. Il y a certes les programmes de filets sociaux comme la Carte d’Egalité des Chances, les Bourses de Sécurité familiale et la Couverture Maladie Universitaire, mais l’enrôlement pose problème.
Seule l’application peut résoudre les difficultés des personnes handicapées. L’emploi n’est pas garanti alors que les personnes handicapées représentent 15%. Il urge aujourd’hui d’appliquer ce quota au niveau de la fonction publique».
«SE DEMARQUER DES ASSOCIATIONS FEMININES CLASSIQUES ET ENTREPRENDRE DE GRANDES CHOSES POUR REUSSIR»
Mme Dia née Aminata Djigo est une dame jusqu’ici connue dans les milieux féminins Tambacoundois pour son combat en faveur du plein épanouissement des femmes et de la scolarisation des filles
Mme Dia née Aminata Djigo est une dame jusqu’ici connue dans les milieux féminins Tambacoundois pour son combat en faveur du plein épanouissement des femmes et de la scolarisation des filles. Depuis quelques saisons, elle excelle dans l’entreprenariat agricole pour, dit-elle, «lutter contre l’insécurité alimentaire et promouvoir la richesse à travers l’autonomisation des femmes».
L’agriculture, selon Mme Dia, «c’est d’abord une passion pour être née dans le Fouta et avoir vu mes parents s’atteler à cette activité». Elle a essayé pendant 5 ans des cultures sous pluie et s’est vite rendu compte qu’il fallait maîtriser l’eau. «J’ai introduit un projet à l’UEMOA, en ma qualité de membre du Conseil des collectivités territoriales de ladite institution pour le financement d’un forage, ma requête a été satisfaite, le projet P2RS m’a appuyé en clôturant 1 ha de mon périmètre et en me dotant d’une motopompe», a-t-elle expliqué.
Aujourd’hui, la ferme «Oasis» prend corps avec d’abord des activités maraichères dont les productions sont déjà dans le marché. Mme Dia inscrira son projet dans la dynamique de la lutte contre l’insécurité alimentaire et l’autonomisation des femmes. «Entre autres défis que je compte relever, figure en bonne et due place la promotion des méthodes d’agriculture durable tout comme la sensibilisation des populations de la zone d’implantation du projet et celles migrantes à l’accouchement en milieu hospitalier et à la lutte contre l’excision».
Mme Dia relèvera que «le mouvement associatif féminin, c’est bien en termes de formation et de financement des petits projets de 200 à 300 mille francs. Mais, mon intime conviction est et demeure qu’il faut aller en marge de ces organisations pour entreprendre de grandes choses et réussir. Je sais de quoi je parle pour y avoir milité au moins deux décennies durant».
Présentement, l’entrepreneur agricole s’active dans l’écoulement de sa production maraîchère pour laquelle elle soutiendra n’avoir pas de difficulté majeures car, ayant pris langue avec des intermédiaires crédibles et travailleurs. «Mon objectif, dans les 5 prochaines années, est de devenir un fournisseur incontournable de produits maraichers et fruitiers dans la région, voire dans les pays voisins», a indiqué Mme Dia qui ambitionne de jouer les premiers rôles dans le domaine de l’agro-business dans ce pays, surtout dans la perspective de l’érection de la région en «hub ferroviaire» et la construction de l’université du Sénégal Oriental.
Outre les 10 ha consacrés au maraîchage et aux cultures fourragères, Mme Dia Aminata Djigo compte exceller dans l’arboriculture et l’élevage et indiquer la voie aux jeunes et aux femmes. Comme quoi, il est bien possible d’entreprendre dans ce pays et de réussir.
DE CAROLINE FAYE À NOS JOURS
Dans l’univers politique sénégalais peuplé souvent d’hommes, quelques femmes se sont battues et continuent de se battre pour accéder aux instances de décision - La longue marche des femmes pour la conquête du pouvoir
Dans l’univers politique sénégalais peuplé souvent d’hommes, quelques femmes se sont battues et continuent de se battre pour accéder dans les instances de décision. Au commencement était Caroline Faye, première femme député et ministre, avant d’être suivie par Maïmouna Kane ndongo, décédée le 1er mars dernier.
Les femmes sont encore sous représentées dans les cercles du pouvoir. Pourtant au Sénégal, les femmes représentent plus de la moitié de la population et près de 70 % de l’électorat. Paradoxalement, elles ne constituent guère 5% d’élues dans les instances de définition et d’exécution des politiques. La lutte pour la conquête des droits et des libertés des femmes date de la période précoloniale.
Dans un article parcouru par «L’As», la sociologue Fatou Sow Sarr indique que «les femmes ont de tout temps été au cœurde la politique dans l’espace social sénégalais et le fil de la résistance nationale a été tenu d’un bout à l’autre par des femmes. C’est la reine du Waalo qui a ouvertla confrontation avec le Français Faidherbe et qui a été la première force de résistance que le colonisateur eut à affronter en 1855, avec à sa tête une femme, la reine Ndaté Yalla Mbodj.
C’est Aline Sitoë Diatta, prêtresse de Casamance, qui l’a clôturée au Sud, pour avoir été la dernière résistante nationale déportée en 1943 à Tombouctou, au Mali, par le pouvoir colonial».
une pionnière nommée Caroline FAYE
Mais avec l’indépendance, le mouvement féminin sénégalais est porté par Caroline Faye Diop. Fille de Diène Faye et de Fatim Diop, Caroline Faye est née le 11 juillet 1923. Après de brillantes études primaires à Foundiougne, sa ville natale, elle continue ses études à l’école normale des jeunes filles de l’Afrique Occidentale Française d’où elle sort après l’obtention de son diplôme.
Sa vie est alors partagée entre une carrière politique et une professionnelle en tant qu’institutrice. Servant d’abord à Matam, puis à Thiès et au Fouta, elle ira ensuite à Mbour où elle rencontre un surveillant du cours normal de Mbour. Ce dernier, nommé Demba Diop, l’épouse en 1951 et le couple va intégrer le Bloc Démocratique Sénégalais.
Elle est la première femme députée de l’histoire du Sénégal, entre 1963 et 1978, puis première femme ministre (de l’Action sociale) nommée en 1980. Elle a participé à l’émergence des Groupements de promotion féminine avant sa mort le 27 juillet 1992. Caroline Faye Diop participe à la création du mouvement féminin associé à l'UPS, puis en juin 1954, à Thiès, elle en prend la tête devant le désistement de Fatou Siga Niang.
Elle devient ensuite députée. Dès 1963, elle parle de la création d'un code de la famille et encourage les femmes à gagner leur vie. Elle sera la seule femme à participer au vote du Code de la famille. Elle a été la quatrième vice-présidente de l'Assemblée Nationale. Elle est élue en 1964 présidente des Femmes de l'Union Progressiste Sénégalaise.
La même année, elle est secrétaire générale adjointe de la Panafricaine des Femmes. Elle devient également la première femme, ministre de l'Action sociale, en 1978 ; puis ministre délégué auprès du Premier ministre de 1981 à 1982, ensuite ministre d'Etat de 1982 à 1983. Sous son ministère, on relève la création des Groupements de promotion féminine.
Une anecdote marque son riche parcours, le congrès du parti de 1958 à Thiès auquel aucune femme de Mbour n'est conviée. Elle s'y rend et proteste auprès du Président Senghor, car malgré le nombre de femmes présentes, aucune n'a pris la parole. Caroline Faye Diop estime qu'elle a défendu les femmes de son pays pendant les dix ans où elle était seule à l'Assemblée nationale.
«Je me suis battue pour le Code de la famille, les allocations familiales versées à la femme», disait-elle. Elle estime également que son parcours politique a été difficile et les hommes de son parti ne lui ont pas fait de cadeau, car ils n'ont jamais apprécié «que les femmes se distinguent et qu'elles aient l'audace de regrouper leurs sœurs».
Maïmouna Kane ndongo
A la suite de Caroline Faye Diop, une autre femme va faire une entrée remarquée et remarquable dans les gouvernements de Léopold Sédar Senghor et de Abdou Diouf.Il s’agit de Maïmouna Kane Ndongo, décédée le1ermarsdernier. Elle était magistrate, ancienne auditrice à la Cour des comptes, ancien substitut du procureur de Dakar, ancien conseiller à la Cour d'Appel de Dakar.
Elle entre le 15 mars 1978 dans le gouvernement socialiste d'Abdou Diouf, en même temps qu'une autre pionnière, Caroline Faye Diop. Maïmouna Kane est nommée secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée de la Condition féminine, de la Condition humaine et de la Promotion humaine, un portefeuille dont l'intitulé connaît plusieurs changements par la suite.
Elle est promue ministre du Développement social dans le gouvernement Niasse 1, formé le 5 avril 1983. Née Ndongo, elle a épousé l'homme d'affaires Yaya Kane avec qui elle a eu cinq enfants. À la mort de celui-ci, elle se remarie avec l'économiste feu Mamoudou Tourè, ministre des Finances de mai 1983 à avril 1988. En janvier 1986, le Président Abdou Diouf, alors au pouvoir, effectue un important remaniement ministériel.
On assiste à l’arrivée de Mantoulaye Guène au Développement Social. Durant son passage à ce ministère, elle a beaucoup fait pour booster le processus d’autonomisation des femmes et la visibilité politique des femmes leaders.
Aminata Mbengue Ndiaye et les Autres…
Maîtresse d’économie familiale rurale de formation, Aminata Mbengue Ndiaye est entrée dans l’administration en 1974. Promue ministre de le Femme, de l’Enfant et de la Famille en 1995, elle conduira la délégation sénégalaise à la Conférence mondiale des femmes qui a eu lieu en septembre de la même année dans la capitale chinoise, Beijing.
Elle occupe ce poste jusqu’à la survenue de l’alternance qui a porté Me Abdoulaye Wade au pouvoir, en mars 2000. Avec la première alternance en 2000,AbdoulayeWade débarque avec un nouveau personnel politique constitué de femmes marquantes comme Awa Guèye Kébé. La native de Diender est nommée à la tête du ministère de la Famille et de la Femme en 2003.
Awa Guèye Kébé, proche de l’exPremier ministre Idrissa Seck a les faveurs de son mentor au détriment d’Aida Mbodji qui venait de quitter le Parti Socialiste au profit du PDS. Quelques mois ont suffi à Awa Guèye Kébé pour faire parler d’elle dans le bon sens puisque la quinzaine de la Femme qui célèbre l’entreprenariat de la femme sénégalaise reçoit un véritable coup de fouet. Avec le départ de Idrissa Seck de la Primature en avril 2004, Awa Guèye Kébé quitte le gouvernement.
Mame Madior Boye & Aminata touré
Mame Madior Boye est la première femme Premier ministre au Sénégal. Mame Madior Boye n'est membre d'aucun parti. Après la victoire de Me Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2000, elle est nommée ministre de la Justice en avril 2000. Puis Première ministre le 3 mars 2001, à la démission de Moustapha Niasse.
Elle est remerciée le 4 novembre 2002, en raison de sa prise de position à l'occasion du naufrage du Joola en en septembre 2002. Aminata Touré est la deuxième femme nommée Premier ministre au Sénégal, après la deuxième alternance de 2012. Ministre de la Justice de 2012 à 2013, puis Premier ministre de 2013 à 2014, elle a lancé la traque des biens mal acquis qui a abouti à l’emprisonnement de Karim Wade.
Mais sa défaite à Dakar lors des élections locales de 2014 lui estfatale. Elle est nommée envoyée spéciale du Président Macky Sall.Aminata Touré, comme en 2012, a conduit la campagne victorieuse du candidat Macky Sall, réélu officiellement pour cinq ans avec 58,26% des suffrages. Fille d’un médecin et d'une sage femme, Aminata Touré passe sa scolarité à Tambacounda (où son père est affecté) puis fait la sixième au lycée Gaston Berger de Kaolack. Lauréate du concours général en économie et bachelière en série B2 au lycée Van Vollenhoven de Dakar, elle s’envole en France où elle décroche une maîtrise d'économie, un DESS de gestion des entreprises et un PhD en management international à l'International School of Management (ISM), Paris.
Elle commence sa carrière professionnelle en 1988, au sein de la compagnie des transports publics de Dakar, la Sotrac, dont elle dirige le département marketing et communication. Militante depuis l'âge de 14 ans, Aminata Touré est active dans les milieux universitaires français de gauche. Lors de la campagne électorale de 1993, elle est a première sénégalaise directrice de campagne pour le compte de Landing Savané dont elle rejoint le parti l'année suivante.
Sur le plan professionnel, Aminata Touré a été directrice des programmes de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial. À partir de 1995, elle travaille pour le FNUAP, d'abord comme conseillère technique principale au ministère de la Famille et de l'Action sociale du Burkina Faso puis en qualité de conseillère régionale du FNUAP pour les pays africains francophones et coordinatrice du programme « genre et VIH » en Afrique de l’Ouest pour le bureau régional du Fonds des Nations unies pour la Femme. En 2003, elle est nommée à New York directrice du département droit humain du FNUAP.
Ndeye Saly Diop dieng
Ndèye Saly Diop Dieng estl ’actuel ministre de la Femme, de la Famille et du Genre. Celle qui a fait toute sa carrière à la Senelec , jusqu’en 2011, est en politique en suivant les pas de son mari, Pape Dieng, directeur de la Sunéor. Depuis sa nomination en 2017, elle mène avec bonheur sa mission à la tête de ce département dédié à la promotion de la femme sénégalaise. Parallèlement à cela, elle mène une carrière politique .Responsable politique de l’Alliance pour la République (APR) à Grand-Dakar.
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MIMI TOURÉ ADMIRATIVE DE LA VISION DE MACKY
Je pense que les présidents Diouf et Wade seront présents à ce dialogue avec leur expérience et leur sagesse pour que notre démocratie s’encre d’avantage – L'ancienne première ministre affiche son enthousiasme concernant l'appel du chef de l'Etat
‘’Le président Macky Sall prend cette victoire comme un nouveau challenge. Il a la volonté d’approfondir le processus démocratique. C’est le sens de son appel au dialogue et il y invite ses deux prédécesseurs’’, s’est réjouit Mimi Touré. Très enthousiaste, elle estime que les présidents Wade et Diouf seront présents à ce rendez-vous, porteur d'espoir pour la démocratie sénégalaise.
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ENCORE DE L’AUDACE ET DE LA CONVICTION
Les femmes sont toujours prêtes à se mobiliser pour élire des hommes mais pas à se constituer en bloc pour porter une des leurs à la magistrature suprême
Le scrutin du 24 février a brillé par l’absence de femmes candidates à la présidentielle. Elles n’ont pas pu se lancer dans la compétition mais elles ont réussi à montrer qu’elles sont au cœur du dispositif électoral. Qu’elles sont capables d’œuvrer pour le triomphe de la démocratie. D’ailleurs, la partition jouée par l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, qui a célébré le nouveau sacre du Président Macky Sall, a conféré un charme particulier à la réélection du candidat de la coalition présidentielle. Même si les femmes n’ont pas réussi à passer le filtre du parrainage, elles ont montré que c’est grâce à leur détergent, que les hommes se construisent un destin présidentiel. Elles constituent un poids électoral que les hommes ont toujours su bien exploiter. Un état de fait qui traduit un paradoxe soulevé par bon nombre d’observateurs avertis.
Les femmes sont toujours prêtes à se mobiliser pour élire des hommes mais pas à se constituer en bloc pour porter une des leurs à la magistrature suprême. Elles sont également toujours prêtes à mobiliser leurs sœurs pour promouvoir des hommes dont certains ont fini par les considérer comme du bétail politique. Du coup, si certaines jubilent pour avoir largement contribué à une victoire sans encombre du candidat de la mouvance présidentielle, la « lionne du Baol », Aïda Mbodj est tout aussi victorieuse pour avoir refusé de jouer les seconds rôles.
Très convoitée par les cinq candidats à la présidentielle, désireuse d’exploiter sa troupe électorale, elle a fini par décliner toutes les offres alléchantes, offrant ainsi une autre image des femmes en politique. Une décision courageuse qui semble lui baliser la voie des prochaines élections. Des esprits sceptiques n’ont pas manqué de lui prêter des calculs inavoués à l’annonce de cette décision, mais quoi qu’il en soit, Mme Mbodj a fait honneur aux dames qui entendent se donner les moyens de bousculer des idées et des réalités. Elles sont d’ailleurs nombreuses à ne pas adhérer à cet esprit qui veut cloisonner les dames aux seconds rangs, surtout quand il est question de joutes présidentielles. Elles sont toutes nombreuses à résister aux lambris dorés du pouvoir. Elles tiennent à imposer leur approche et style pour contribuer au développement socioéconomique de leur nation.
S’il y a lieu de respecter le choix de chacun, il est tout aussi important de louer la grandeur de ces dames conscientes qu’elles portent la flamme du futur et qu’elles sont en mesure de prendre le relais du chef de l’Etat nouvellement réélu. Des femmes qui incarnent naturellement des vertus morales éminentes sont bien capables de diriger le pays, faudrait-il qu’elles s’inscrivent dans l’action pour lutter contre des réalités qui ont la peau dure et qu’elles viennent à bout des contraintes majeures qui ont trait aux moyens financiers.
A force de rigueur, de persévérance, armées de convictions fortes et d’un programme bien structuré, elles parviendront à gagner la confiance des bailleurs de fonds plus enclins à soutenir financièrement les hommes, surtout que l’argent est aussi le nerf de la bataille.
LEGERE HAUSSE DU NOMBRE DE FEMMES DANS LES PARLEMENTS MONDIAUX EN 2018
« La part des femmes dans les parlements s’est étendue de 0,9 % et cette augmentation confirme une hausse constante des femmes parlementaires par rapport aux années précédentes », a déclaré le Secrétaire général de l’UIP au cours d’un point de presse
La proportion de femmes qui siègent dans un parlement a augmenté en 2018. La moyenne mondiale est passée à 24,3% contre 23,4% en 2017, indique l’étude annuelle de l’Union interparlementaire (UIP).
« La part des femmes dans les parlements s’est étendue de 0,9 % et cette augmentation confirme une hausse constante des femmes parlementaires par rapport aux années précédentes », a déclaré le Secrétaire général de l’UIP au cours d’un point de presse ce mardi à Genève.
Parmi les facteurs expliquant cette légère augmentation générale, Martin Chungong avance « la bonne pratique » des systèmes de quotas. Selon l’UIP, les données des élections tenues en 2018 montrent que des quotas bien conçus peuvent ouvrir la voie à une plus grande parité.
En Amérique latine par exemple, de nombreuses politiques de 30% adoptées dans les années 90 sont en train d’être révisées à la hausse pour stipuler que les candidats à un parti devraient inclure un nombre égal de femmes et d’hommes. L’impact de ces politiques a été clairement constaté en 2018 au Costa Rica, où la part de femmes parlementaires a augmenté de 12,3 points.
M. Chungong a ainsi salué cette amélioration à trois jours de la Journée internationale des femmes. Dans les pays qui ont adopté les quotas, l’augmentation du nombre de parlementaires femmes est significativement plus importante.
Loin de la parité homme-femme dans les parlements
La présidente de l’UIP et sénatrice mexicaine, Gabriela Cuevas, appelle d’ailleurs les gouvernements à davantage de quotas et surtout « de systèmes électoraux » qui favoriseront l’arrivée de plus de femmes.
« Les outils préconisés par l’UIP commencent à porter leurs fruits », s’est réjoui Martin Chungong.
Des mécanismes d’application et des sanctions lorsque les quotas ne sont pas honorés contribuent aussi à étendre davantage le nombre de femmes parlementaires. C’est pourquoi, l’UIP a appelé les États à des sanctions lorsque les quotas, déjà présents dans plus de 130 pays, ne sont pas honorés.
Mais bien que le nombre de femmes parlementaires ait augmenté pour s’approcher de 25% en 2018, les parlements sont, de façon générale, loin de la parité.
« Nous ne pouvons faire preuve de complaisance », a relevé le Secrétaire général de l’UIP, et a insisté sur l’objectif et l’impératif de la parité.
Même son de cloche pour la Présidente de l’UIP qui a rappelé que l’augmentation de 1% observée en 2018 représente une légère amélioration par rapport à la représentation parlementaire des femmes.
« Cela signifie que nous sommes encore loin de la réalisation de la parité mondiale entre les sexes », a déclaré Mme Gabriela Cuevas Barron qui plaide aussi pour plus de volonté politique.
En général, la représentation mondiale des femmes dans les parlements a augmenté
Analysé globalement, le rapport montre que plusieurs États ont largement avancé en 2018 sur la représentation des femmes dans les parlements, notamment l’Italie. Le Rwanda, meilleur au monde sur cette question, est en recul. Malgré une diminution de la proportion de femmes à la suite du scrutin de 2018, Kigali a toutefois maintenu sa position de leader dans le classement mondial tenu depuis 2003, avec 61,3% de femmes parlementaires.
Le document insiste sur le fait que les parlements d’Afrique subsaharienne ont connu des progrès relativement modestes en 2018, avec une proportion moyenne de femmes parlementaires dans la région de 23,7%. Mais c’est Djibouti qui a enregistré « les gains les plus spectaculaires » où la part des femmes parlementaires est passée de 10,8% à 26,2%.
« En 2017, un exercice d’auto-évaluation sur la sensibilité au genre a été mené en partenariat avec l’UIP, qui a abouti à une nouvelle loi électorale début 2018 exigeant qu’au moins 25% des sièges au Parlement soient occupés par des femmes », se réjouit cette institution internationale basée à Genève.
L’autre enseignement de ce document est qu’environ un organe législatif national sur cinq est dirigé par une présidente. Davantage de représentantes des minorités ont également accédé aux pouvoirs législatifs. Par exemple, les élections aux États-Unis ont été historiques en termes d’inclusion de nouveaux groupes de législateurs.
Les chambres basses (23,5%) et les chambres hautes (25%) comprenaient plus de femmes que jamais auparavant. Parmi elles, 37% étaient des femmes de couleur, y compris les deux premières femmes musulmanes et les deux premières femmes amérindiennes. Les élections de 2018 ont également permis l’élection des deux plus jeunes femmes au Congrès américain, âgées de 29 ans, ainsi que de cinq nouveaux parlementaires gays, lesbiennes et bisexuels (quatre femmes). (news.un.org)
FATMA SAMOURA, SYMBOLE DE L'OUVERTURE DU FOOTBALL MONDIAL
A l’occasion de la Journée internationale des femmes (8 mars), rfi.fr est allé à la rencontre de la Sénégalaise, première non Européenne à occuper le poste de secrétaire général de la Fifa
Fatma Samoura distribue les sourires, les tapes amicales et les paroles bienveillantes à toutes les personnes qu'elle croise comme un(e) footballeur/footballeuse de haut niveau enchaîne les passes et les tirs. Avec beaucoup d'aisance et d’efficacité.
Le ballon rond, c’est justement depuis près de trois ans le quotidien de cette Sénégalaise. Fatma Samba Diouf Samoura n’oubliera jamais le 13 mai 2016, lorsqu’elle a été désignée, à la surprise générale, cheffe de l’administration (secrétaire générale) de la Fédération internationale de football (Fifa), lors d’un congrès de l’instance à Mexico. « Avant ça, j’aimais déjà le sport parce que je suis mariée depuis trente ans à un ancien footballeur du Sénégal, raconte-t-elle, en marge de l’édition 2019 à Paris du colloque Think Football. Mais j’ai compris l’importance du football le jour où j’ai été nommée à ce poste. J’ai reçu des centaines d’appel en l’espace de trois heures, qui ont changé ma perception du rôle que j’étais appelée à jouer dans le monde ».
Première femme et première non Européenne à ce poste
Ce rôle au sein de la plus puissante fédération sportive au monde était jusqu’ici exclusivement réservé à des hommes européens, dont certains ont mal fini, comme le prédécesseur de Fatma Samoura, le Français Jérôme Valcke, exclu de l'univers du foot. « Avoir nommé une secrétaire générale femme pour la première fois dans l’histoire de la Fifa, 112 années après sa création en 1904, ça veut dire que le football est en train de se positionner comme un sport global, un sport où l’on pense que la diversité est un apport positif pour la société », expose la Sénégalaise.
Certains ont vu dans ce choix de Gianni Infantino, le président de la Fifa élu après une série d’immenses scandales, une décision démagogique. Ce que rejette l’intéressée. Certes, cette diplomate de formation était alors étrangère aux arcanes du foot et de son business. Mais le gouffre n’était pas si grand selon celle qui a essentiellement travaillé sur des programmes humanitaires au sein de l’ONU. « Si je dois faire le bilan de mes trois années à la Fifa par rapport aux 21 années passées aux Nations unies, je dirais que c’est un continuum, assure-t-elle. Est-ce que c’est différent de ce que je faisais aux Nations unies? Pas tellement. Aux Nations unies, mon rôle consistait à mettre l’humain au centre des préoccupations du monde. Avec le football et ses 450 millions de personnes qui le pratiquent [...] mon travail c’est également de placer l’humain au centre des préoccupations ».
Trois années loin d’être tranquilles
Remettre un peu d’humanité au sein d’une Fifa milliardaire mais alors secouée par une série de scandales de corruption en 2015 et en 2016 a été une de ses premières tâches. « Ce qui m’a surtout surpris, c’était le moral du personnel, se souvient-elle, au sujet de son arrivée au rutilant siège de la Fifa, à Zurich. Certains de mes collègues ont pleuré devant moi en disant : ' Madame, on n’ose plus mettre nos uniformes avec le logo de la Fifa dans les transports publics. Tout le monde nous accuse d’être des voleurs. ' Moi-même, au cours de mon premier déplacement avec la Fifa, j’ai été victime d’une petite agression verbale où on m’a accusée de faire partie d’une bande de voleurs ».
Les trois années écoulées n’ont d’ailleurs pas été un long fleuve tranquille pour elle aussi. Il y a par exemple eu la violente charge d’Issa Hayatou, patron de la Confédération africaine de football (CAF) de 1988 à 2017, le 16 mars 2017 à Addis-Abeba. Quelques minutes après avoir perdu l’élection pour la présidence de la CAF, le Camerounais prend alors à partie Fatma Samoura, en plein siège de l’Union africaine. « Je sais que vous avez fait campagne contre moi! », lâche-t-il, accusant la Sénégalaise d’avoir favorisé la victoire du Malgache Ahmad.
Puis, il y a aussi eu cet article de la BBC en 2018 assurant que la police interne de la Fifa avait ouvert une enquête au sujet de la secrétaire générale. Sa faute supposée ? Ne pas avoir déclaré qu’elle entretenait un hypothétique et vague lien de parenté avec le footballeur sénégalais El Hadji Diouf, ambassadeur de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2026. Un lien que l’administratrice a nié, tout comme un quelconque conflit d'intérêt.
Elle aimerait poursuivre son œuvre à la Fifa
Fatma Samoura a tenté de faire fi de ces polémiques pour poursuivre son travail. « Aujourd’hui, après trois années, je pense qu’on n'identifie plus la Fifa à une marque toxique, à quelque chose qui est néfaste pour la société, souligne-t-elle. J’essaie tout d’abord de changer cette image négative qui a affecté le football international. Mon travail, c’est également d’avoir une plus forte proportion de la population mondiale qui soit représentée au sein des instances du football. Mais c’est aussi faire la promotion de valeurs comme la tolérance, le respect de la diversité, la lutte contre le racisme, la lutte contre la discrimination, la promotion du fairplay, la lutte contre la corruption ».
Une œuvre qu’elle aimerait bien poursuivre. Mais pour cela, il faudrait que Gianni Infantino, qui devrait être réélu président de la Fifa en juin 2019 à Paris (il est le seul candidat), le veuille bien. « J’aime ce que je fais, lance-t-elle. Mais ce n’est pas une décision que je contrôle. Lui est élu et moi je suis nommée sur proposition du président ». Et quand on demande à Fatma Samoura si elle ne se verrait pas plutôt ministre des Sports du Sénégal, dans le prochain gouvernement, celle-ci éclate de rire : «Je n’ai jamais pensé à faire de la politique et je pense qu’il y a des gens beaucoup plus outillés, beaucoup plus expérimentés et beaucoup plus intéressés par ça que moi ».
Priorité au football féminin
Ce qui préoccupe Fatma Samoura par-dessus tout, à quelques mois de la Coupe du monde 2019 en France (7 juin-7 juillet), c’est la promotion du football féminin. « On parle toujours de problèmes de salaires entre les joueurs et les joueuses. C’est quelque chose qui figure très haut dans l’agenda de la Fifa. Aujourd’hui, les hommes gagnent beaucoup plus que les femmes parce que le football masculin rapporte beaucoup d’argent. Le football féminin, pour l’instant, on le conçoit en termes d’investissement », analyse-t-elle.
« Je crois que la marche vers l’égalité est enclenchée. Ça va prendre du temps, glisse-t-elle, fataliste. Je ne serai peut-être pas là le jour où la parité se sera réalisée entre les hommes et les femmes dans la pratique du football. Mais on aura au moins contribué à semer les graines qui vont y mener ».
«JE SERAI CANDIDATE À LA PRÉSIDENTIELLE 2024 »
La présidente du mouvement « Osez l’avenir » a de l'ambition et ne le cache pas. Après Macky Sall, elle espère être le prochain président du Sénégal. Elle annonce sa candidature et brandi trois raisons pour justifier cette candidature prématuée.
Recalée du scrutin du 24 février dernier, puis passée dans le camp présidentiel sorti vainqueur, Me Aïssata Tall Sall a fait part de sa volonté de se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en 2024 et à laquelle ne participera pas Macky Sall. Invitée du Grand Jury de la Radio Futurs Média (RFM), elle a déclaré : « Je vais me présenter à la Présidentielle de 2024. Si je suis dans les conditions de me présenter, je le ferai. »
La présidente du mouvement « Osez l’avenir » a brandi trois raisons pour justifier cette candidature très tôt annoncée. C’est d’abord un choix « personnel ». Ensuite, elle estime que « les femmes doivent assumer une responsabilité présidentielle » pour « l’équilibre » qu’elles apportent à la société sénégalaise. Et en situation présidentielle, elles font mieux le job que les hommes, a-t-elle indiqué en fin de compte.
UN ISLAMOLOGUE MET EN EXERGUE LA PLACE ACCORDÉE À LA FEMME PAR LE CORAN
L’islamologue El Hadj Moustapha Guèye a rappelé samedi à Kaolalck (centre), la place "importante" de la femme dans le Coran à l’occasion de de la ziarra annuelle dédiée à Mame Astou Diankha, mère de Cheikh al Islam El Hadj Ibrahima Niasse
Kaolack, 3 mars (APS) - L’islamologue El Hadj Moustapha Guèye a rappelé samedi à Kaolalck (centre), la place "importante" de la femme dans le Coran à l’occasion de de la ziarra annuelle dédiée à Mame Astou Diankha, mère de Cheikh al Islam El Hadj Ibrahima Niasse.
"La femme est un être diffèrent mais égal de l’homme et entre les deux il ne saurait y être question de supériorité", a-t-il dit lors la conférence publique sur le thème : "Les droits de la femme en islam", organisée dans le cadre de la 14e édition de la ziarra annuelle dédiée à Mame Astou Diankha.
"Ces droits ont été consacrés par le Coran qui évoque la femme dans dix sourates différentes et lui dédie spécialement une des quatre plus grandes sourates", a expliqué le conférencier, relevant "un signe de l’importance de la gent féminine pour les textes sacrés".
Selon lui, "au même titre que l’homme, la femme a des droits et devoirs qui lui permettent de sortir en cas de nécessité pour mener des activités liées au développement économique de la société dans laquelle elle évolue".
"Il suffit qu’elle soit consciente de sa spécificité en prenant soin de sa démarche, de son habillement et de son comportement soumis à des normes qui concourent à préserver sa dignité", a indiqué El Hadj Moustapha Guèye, ancien commissaire général au pèlerinage à la Mecque.
"La femme dans l’histoire des peuples n’a pas toujours eu cette place dans la société et a été l’objet de discriminations’’, a-t-il ajouté, signalant que "dans certaines sociétés asiatiques, la femme accompagnait systématiquement son époux décédé dans sa tombe".
"Dans certaines autres sociétés, les bébés de sexes féminins étaient tout simplement enterrés" vivants, a souligné le président des imams et oulémas du Sénégal. . Il a insisté sur "les principes islamiques qui ont libéré la femme en lui donnant ses droits depuis plusieurs siècles".