Quelque 68% des victimes de violence basée sur le genre (VBG) au Sénégal ne font pas recours à la justice ou ne dénoncent pas les exactions commises contre elles, a relevé la coordonnatrice du programme ONUFEMME-Sénégal, Dieynaba Wane Ndiaye.
‘’Il y a également que pour la pratique de l’excision et des mutilations génitales, quelques régions sortent du lot’’, a-t-elle notamment dit à la fin d’un atelier de partage des données de l’Enquête démographique et de santé-2017 (EDS-2017) sur le pouvoir d’action des femmes et les VBG.
Cette rencontre organisée en collaboration avec le ministère de la Femme, de la Famille et du Genre entre dans le cadre de l’agenda des ‘’16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles’’.
D’après la coordinatrice du programme ONUFEMME-Sénégal, progressivement, la pratique de l’excision et des mutilations génitales est de moins de 5% dans le nord du Sénégal, mais dépasse 10% dans le sud.
‘’Nous savons tout de même qu’au nord, il y a un hub de plus de 61% et cela démontre que nous avons une cartographie de ce phénomène qui va nous permettre de développer des programmes d’actions pour voir quelles sont les actions à mener."
Elle a fait savoir que l’étude a révélé que toutes ces sortes de violences relèvent de violences domestiques, de violences en milieu professionnel et de violences en milieu de formation.
‘’Les résultats que nous venons de partager vont nous permettre ensemble de développer des stratégies permettant d’éradiquer ce phénomène dans les toutes prochaines années’’, a dit Mme Ndiaye, précisant que cela passe par le renforcement de la sensibilisation, de l’information et de la formation.
Elle s’est dite satisfaite du déroulement de cet atelier de restitution de l’EDS-2017 qui, pour la première fois, a intégré les questions de VBG et d’autonomisation de la femme dans ses activités.
‘’Cette restitution nous montre qu’il y a encore beaucoup à faire sur les questions de violence, mais aussi nous gratifie de statistiques fiables pour les différentes régions du Sénégal’’, a dit Dieynaba Wane Ndiaye.
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LES FEMMES PRÔNENT LA RUPTURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nafissatou Wade, Yassine Fall et Aida Mbodjie, toutes candidates déclarées à la présidentielle, sont décidées à impulser une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires publiques
Boubacar Badji, Alioune G Sall et Coumba Thiam |
Publication 27/11/2018
Des femmes engagées a créer une rupture définitive avec le système actuelle ont pris la parole lundi, à l’occasion du dialogue sur la participation des femmes à l’élection présidentielle du 24 février 2019, initiée par le ministre conseiller Ndioro Ndiaye. Nafissatou Wade, Yassine Fall et Aida Mbodjie toutes candidates déclarées à la candidature ont débattu sur des questions d’actualité.
Voir la vidéo.
AFRIQUE: "COMMENCER PAR COMPTER SES ENFANTS"
Le recensement, gage des politiques de gestion des enfants de la rue
Très souvent, on déplore l’absence de politiques d’insertion des enfants africains dits de la rue. Et pourtant tout devrait commencer par leur dénombrement.
L’humanité célèbre ce 26 novembre, la journée des enfants des rues initiée par l’UNESCO en mémoire de la convention relative aux droits de l’enfant signée en 1989. En partenariat avec des ONG, l’institution onusienne organise de nombreuses activités dont des séminaires ayant trait à la politique d’insertion des enfants des rues.
Des enfants qui rompent avec leurs parents biologiques à cause de nombreux facteurs : pauvreté familiale, conflits, dislocation familiale, marginalisation communautaire, maltraitances familiales, …. La liste n’est pas exhaustive.
Ayant sa part d’enfants des rues, l’Afrique se veut déterminée à « rendre la dignité à tous les enfants en situation de rue ». Ainsi qu’en témoigne la campagne intitulée « Pour des villes africaines sans enfant en situation de rue », lancée le 24 novembre en marge du 8è sommet « Africités », organisé à Marrakech.
-COMMENCER PAR COMPTER SES ENFANTS-
Et le Maroc occupe déjà le devant de la scène avec son initiative : « Rabat : une ville sans enfant en situation de rue ».
Une politique qui « vise à intégrer la question de l’enfance dans la politique urbaine, la gouvernance, les programmes et plans de développement des villes et des territoires locaux et ainsi contribuer à protéger l’enfance et à éradiquer, à terme, le phénomène des enfants en situation de rue, souvent oubliés ».
Mais, combien sont ces enfants africains dans la rue pour qu’ils ne soient plus oubliés des politiques publiques ? Sur la base des données fournies par des ONG, l’Afrique abriterait plus de 30 millions d’enfants vivant dans la rue contre 120 millions pour toute la planète.
Or, ce ne sont que des estimations, car selon des observateurs, depuis la nuit des temps, il n’y a jamais eu un dénombrement exact de ces enfants. Y compris dans des pays développés. Comment alors prendre en charge tout le monde sans s’appuyer sur des données précises ? Il y a là, risque d’oubli de certains enfants de la rue au cas où des politiques efficientes sont enfin mises en œuvre par les pouvoirs publics.
Et quelque banals qu’ils soient, ces chiffres sont « en contradiction avec les valeurs ancestrales des sociétés africaines, fondées sur la solidarité et la primauté de la famille », comme l’a dénoncé le 24 novembre, le Roi Mohamed VI du Maroc, dans un message lu aux Africités par la Princesse Lalla Meryem, présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) du Maroc.
UNE SÉNÉGALAISE MORTELLEMENT POIGNARDÉE PAR SON MARI, EN ESPAGNE
Une émigrée sénégalaise d’une quarantaine d’années a été mortellement poignardée par son mari, ce dimanche, à Monzón, une localité de la province espagnole de Huesca, a appris l’APS de bonne source.
Une enquête a été ouverte par la police espagnole qui a déjà arrêté le présumé meurtrier. Les faits se sont déroulés à la mi journée au domicile des deux époux originaires du Saloum, au centre du Sénégal.
La victime laisse derrière elle un garçon de six ans et une fille agée de dix ans, a expliqué à l’APS, une voisine de la défunte en Espagne.
AVORTEMENT MÉDICALISÉ
Contradictions entre les législations internationale et nationale
L’Etat du Sénégal devrait lever ‘’les contradictions qui existent entre les instruments juridiques internationaux et la loi interne en ce qui concerne le droit à l’avortement’’, a plaidé samedi, Ndéye Madjiguène Sarr de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS).
‘’Le Sénégal a signé et ratifié l’essentiel des instruments juridiques internationaux, régionaux et sous-régionaux consacrant le droit à l’avortement. Malgré cela, il n’existe toujours pas de cadre juridique interne favorable à l’accès à l’avortement médicalisé’’ a-t-elle notamment déploré.
Elle s’exprimait ainsi à travers une communication axée sur le thème ‘’environnement juridique de l’interruption de grossesse au Sénégal et la cartographie des législations africaines’’ dans le cadre d’un atelier de formation organisé par l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD).
L’atelier porte sur la clarification des valeurs et le cadre juridique relatif au plaidoyer sur les Droits et Santé Sexuels et de la Reproduction et l’avortement médicalisé. La rencontre entre dans le cadre de la troisième phase du projet ‘’Voix pour la santé’’.
L’Association des journalistes en santé population et développement, selon son Président, Alassane Cissé, ‘’organise un atelier de formation car leur (les journalistes) implication est nécessaire pour une meilleure connaissance et un meilleur traitement de l’information relative à l’avortement médicalisé’’.
‘’Au Sénégal, il est souhaité une modification du Code pénal pour autoriser l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste’’ a plaidé la juriste.
Aussi, évoque-t-elle, le protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, adopté par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement à Maputo (Mozambique), le 11 juillet 2003, ratifié par le Sénégal le 8 janvier 2005.
Par exemple dans le protocole de Maputo, a-t-elle expliqué ‘’ dans l’article 14, il est dit que les Etats assurent le respect et la promotion des droits de la femme à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive. Ces droits comprennent : le droit d’exercer un contrôle sur leur fécondité, le droit de décider de leur maternité, du nombre d’enfants et de l’espacement des naissances, le libre choix des méthodes de contraception’’.
Revenant sur la législation en matière d’avortement dans certains pays africains, Mme. Sarr a souligné que ‘’ l’avortement est dans la plupart des pays africains illégal ou d’un accès très restrictif. Seuls trois pays sont totalement sortis du cadre normatif colonial en rendant gratuit l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) tant que la grossesse n’a pas atteint 12 semaines’’.
Il s’agit de la Tunisie en 1973, du Cap-Vert 1986 et de l’Afrique du Sud en 1996.
Selon elle, ‘’au Burkina Faso, le Code pénal autorise l’avortement en cas d’inceste et de viol et au Ghana la loi autorise, depuis 1985, l’avortement en cas de viol, d’inceste ou de menace pour la santé mentale ou physique de la mère’’.
En Côte d’Ivoire, l’article 367 du Code pénal dit qu’il ‘’n’y a pas d’infraction lorsque l’interruption de la grossesse est nécessitée par la sauvegarde de la vie de la mère gravement menacée’’.
En Zambie, a-t-elle ajouté, ‘’on peut pratiquer l’avortement pour cause de risque pour la santé mentale de la femme ou de la fille enceinte. Il est requis l’autorisation d’un psychiatre’’.
L'UA EN PROIE AU HARCÈLEMENT SEXUEL
Les auteurs de harcèlement sexuel profitent de leur position hiérarchique pour exploiter « les employés à contrat déterminé, les bénévoles et les stagiaires », en faisant aux jeunes femmes « des promesses crédibles de contrats »
L'Union Africaine a reconnu que « des incidents de harcèlement sexuel existent au sein de la Commission », selon les conclusions d'un comité chargé d'une enquête interne après des accusations parvenues par lettre anonyme.
« Le comité est arrivé à la conclusion que le harcèlement sexuel est pratiqué » au sein de l’institution, selon un communiqué de l’Union Africaine publié le 22 novembre.
« Les éléments de preuve présentés laissent penser que cette forme de harcèlement est pratiquée par des responsables à l’encontre d’employées de sexe féminin placées sous leurs ordres, notamment, mais pas exclusivement, lors de missions à caractère officiel à l’extérieur du lieu de travail », selon le communiqué, qui regrette l’absence d’une politique de lutte contre ces agissements.
44 cas de harcèlement sexuel présumé
Les auteurs de harcèlement sexuel profitent de leur position hiérarchique pour exploiter « les employés à contrat déterminé, les bénévoles et les stagiaires », en faisant aux jeunes femmes « des promesses crédibles de contrats ».
Dans son communiqué, l’UA fait part de son intention de « renforcer sa politique de tolérance zéro » et d’instituer une « politique globale de lutte contre le harcèlement sexuel qui protège les victimes et punisse sévèrement les auteurs », sans donner de calendrier précis pour sa mise en place. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, devrait prochainement mettre sur place un autre comité, chargé d’enquêter sur 44 cas de harcèlement sexuel présumé.
QUAND ON SE PERFECTIONNE POUR ETRE A L’AISE SUR NOS TALONS
Tendances : la femme et les chaussures à très haut talons
Beaucoup de femmes succombent à la passion du haut talon. Pourtant le port d’une manière continue de ces chaussures carrées ou en aiguille ne manque pas de conséquences. Si certaines filles ou femmes balancent de gauche à droite des jambes arquées, d’autres font carrément une glissade sur les plateaux de télé, sur les podiums de défilé ou en plein milieu de la rue. Pour éviter les chutes du haut des talons, des filles se retrouvent pour se perfectionner.
Son placard est rempli de chaussures ! Et pas n’importe lesquelles. Ce sont des chaussures à hauts talons de toutes marques et de toutes les couleurs. Lala, la trentaine, cigarette à la main, nous fait découvrir sa collection de talons de plus de 50 paires. Dans ce tas, on n’y trouve pas une paire de chaussure « bodio bodio ». C’est le talon classe et coûteux. Pas une paire à moins de 20 000 Francs. Cette fille chic ne sort jamais avec moins de 10 centimètres au bout des pieds. Elle et les chaussures à hauts talons, c’est une histoire d’amour. « Du matin au soir, je suis en talons. En allant au travail, chez des amis, au restaurant. En revanche, je les change régulièrement. Elle ne porte jamais la même paire dans deux endroits différents. Je suis toujours en talons. Ça fait partie de moi. J’aime les porter ». C’est comme ça pour elle. Et pour se sentir belle, c’est la loi du plus haut possible. Sans compter les différentes couleurs qui lui « facilitent » le maquillage du visage. En plus « et comme je suis de taille moyenne et de corpulence mince, avec les hauts talons à aiguille, je me sens un peu grande, élancée». Une femme, pour cette nana habituée des boites de nuits et autres cérémonies mondaines, devait être représentée par les talons et non par sa chevelure.
Charme de femmes
Lala est loin d’être la seule femme à succomber à cette passion des talons hauts. C’est devenu un phénomène de mode qui est en passe de battre le .. pavé. Il est impossible aujourd’hui de manquer, dans les rues, les talons hauts. Très hauts. Ou très, très hauts. Les créateurs ont inventé des chaussures dont les talons dépassent parfois les 15 centimètres. Dans les rayons d’une enseigne au marché Sandaga, les rangées de chaussures à talons hauts de toutes marques soigneusement rangées sur les 12 étagères dont quatre étagères sur chaque angle de la boutique renseignent sur le genre de clientèle qui fréquente le lieu. Que ce soit des chaussures avec ou sans strass, les talons aiguilles ou carré, sautent à l’œil. Moulaye Diop, gérant de la boutique, affirme que « ses » chaussures, toute la Jet Set se les arrache. Non sans reconnaitre que ces chaussures présentent un « petit défaut ». Et parfois pas le moindre. Yacine, une cliente trouvée en train de marchander une paire de chaussures, confirme. « Elles font parfois mal. Il y en a qui sont atroces à porter. Ce sont les chaussures très étroites et très pointues. Surtout quand on a le pied un peu large et que l’on veut porter une paire à talons fins, là on tente tout simplement de se tuer parce que tout notre poids repose devant ». Mais les femmes cherchent, avec ces très hauts talons, à mettre en avant leur côté féminin. « Avec les talons, on se sent plus féminines et plus sensuelles. C’est ce qui fait notre différence avec les hommes. Ça relève notre silhouette, affine les jambes »,s’est extasiée cette accro aux hauts talons qui font autant plaisir aux femmes qu’aux hommes. Ces modèles de chaussures sont tellement en vogue que toutes les femmes en portent. Dans les véhicules de transport en commun, arrêts de bus, les baptêmes, mariages… les filles et les femmes rivalisent d’ardeur avec leurs « coquettes »
Attention, danger !
Mais marcher avec des talons de plus de cinq centimètres, pour beaucoup de femmes, c’est un challenge. Il n’est pas rare de voir un mannequin faire une glissade et tomber du podium du défilé ou sur des plateaux de télé. On se rappelle de la chute de la star américaine Beyoncé devant son public. Des glissades accidentelles pour ces stars de la scène musicale et des plateaux de télé. A côté desquelles, des filles qui ne savent pas marcher avec ce genre de chaussures. Qui, dans les rues, sont parfois huées ou indexées, parce qu’elles marchent en boitant, les jambes arquées. Et se balancent de gauche à droite. Comme des patineurs ! Les accidents avec ces chaussures sont provoqués par un manque d’équilibre à cause de l’anomalie des talons à tige non stables, les chaussures à hauts talons provoquent des gestes imprudents et peuvent créer un handicap temporaire ou définitif. Elles peuvent provoquer un mal de dos, de posture.
Par conséquent, des douleurs. Savoir bien marcher avec lestalons, c’est tout un art. Les femmes assument et se perfectionnent. Dans un grand immeuble à Dakar, des filles s’y retrouvent discrètement pour apprendre à marcher avec ce genre de chaussures. Elles sont des étudiantes en maitrise et en formation, des stagiaires, des coiffeuses professionnelles mais qui restent encore des « bleues » en hauts talons.
L’une d’elles, voisine de chambre, explique. « Il y a une amie qui vient de France. Elle nous aide beaucoup sur le secret du port de chaussures à très hauts talons. Ce qui va nous empêcher de croiser les jambes ou de balancer sur les côtés. Elle nous dit toujours que la meilleure façon de marcher sur les talons, c’est de mettre un pied devant l’autre », a-t-elle tenté de réciter la leçon sur le secret du port de chaussures à talon aiguille très haute. « Dans le milieu professionnel, on nous demande d’être en talons. C’est infernal. Je suis en stage et je veux vraiment apprendre à être à l’aise dans mes talons. » Ce qui constitue pour elle une obligation professionnelle mais qui peut lui faire tomber de haut comme toute autre femme. Notamment sur le plan sanitaire.
Faciliter l’accès des femmes aux postes de haute responsabilité, c’est l’objectif du forum sur le leadership féminin organisé par Jeune Afrique media group. Dénommé «Les Héroïnes», cet événement qui en est à sa deuxième édition au Sénégal a été tenu samedi dernier. Il a été une occasion pour des femmes leaders évoluant dans différents secteurs d’activités de partager leurs expériences.
La deuxième édition du forum sur le leadership féminin en Afrique s’est tenue samedi dernier. Dénommé «Les Héroïnes», cet événement organisé par Jeune Afrique a pour objectif de faciliter l’accès des femmes aux postes à plus haute responsabilité. Selon Yves Biyah, directeur adjoint Jeune Afrique media group, partant du constat que seulement 5% des directeurs généraux sont des femmes, le groupe de média a décidé avec cet événement de voir comment faciliter l’émergence des femmes en Afrique. Plateforme d’échange et d’expérience, ce forum, à travers des plénières, des ateliers et des présentations d’experts, aide les femmes à prendre conscience de leurs capacités à devenir des leaders et à saisir les opportunités. Yves Biyah, qui souligne qu’il y a même une part d’autocensure de la part des femmes qui se demandent si elles ont les qualités, renseigne qu’il s’agit avec ce format de «créer ce déclic» pour qu’elles «aillent chercher les opportunités, quel que soit le secteur».
Au-delà de cette autocensure, l’organisateur de cet événement soutient aussi qu’il y a des contraintes sociales liées au statut d’épouse et de mère de famille.
Des questions qui ont été d’ailleurs abordées par les femmes leaders invitées dans leurs domaines d’activités. Ainsi, selon la directrice générale de Yum Yum, les femmes sont plus organisées que les hommes parce qu’étant capables de gérer une entreprise sans le savoir. Selon Mme Maha Baalbaki, elles ont la capacité de gérer la famille. Grâce à cette expérience, soutient-elle, il est possible d’être un bon manager. Pour la directrice de Sunu Assurance, il est possible d’être mère, épouse et chef d’entreprise. Pour Khady Ndaw Sy, il faut juste s’organiser et trouver le juste milieu. C’est aussi l’avis de la directrice générale d’Orange finances mobiles Sénégal. D’après Ramatoulaye Diallo Shagaya, il faut aussi assumer ses choix et ne pas se culpabiliser.
Prenant en compte le fait qu’«on est dans un monde plein de mutations», les organisateurs de cet événement ont choisi d’axer les échanges sur le thème de l’innovation. Expliquant le choix de ce sujet, Yves Biyah souligne que «sous l’impulsion des technologies, le digital, la téléphonie mobile, tout cela change la manière dont les gens réagissent et interagissent avec les autres, ce qui change le business modèle des entreprises». A cela, il ajoute «les changements sociologiques avec la démographie qui aura un impact dans des pays comme le Sénégal avec des populations qui doublent, qui sont de plus en plus urbaines et de plus en plus jeunes et qui va créer de nouveaux besoins».
Pour le directeur adjoint de Jeune Afrique, «la qualité première du leader c’est sa qualité à interpréter ces changements, à inventer de nouvelles solutions et à se réinventer soi-même pour s’adapter à ces réalité». Il s’agit ainsi d’aider les femmes «à embrasser l’innovation».
"MARIÉE DE DE FORCE À 14 ANS, JE ME BATS AUJOURD'HUI POUR LES DROITS DES FEMMES"
Alors que le monde célèbre ce mardi la Journée des droits de l’enfant, 11,4 % des jeunes Camerounaises seraient unies à un homme avant leur 15e anniversaire
Le Monde Afrique |
Josiane Kouagheu |
Publication 20/11/2018
Dans la salle des « causeries éducatives », le temps semble s’être arrêté. Garçons et filles sont suspendus aux lèvres d’Hawaou Aïssatou. L’unité « santé et reproduction des adolescents-jeunes » (SRA/J) de l’hôpital régional de Ngaoundéré, dans le nord du Cameroun, retient son souffle pour laisser parler la jeune femme.
Drapée dans un ensemble en basin brodé, la tête enveloppée dans un foulard assorti, Hawaou Aïssatou raconte sa « douloureuse histoire». Mariée à 14 ans, celle qui en a aujourd’hui 21 a eu le courage de divorcer et de tenter de se reconstruire. Pas si fréquent dans cette région pauvre et faiblement peuplée de l’Adamaoua, où l’activité principale est l’élevage de zébus.
Mariée à un homme de 45 ans
« J’ai été abandonnée par mon père et élevée par un oncle. Un jour, il m’a dit que j’étais déjà grande et qu’il était temps de me marier. Comme je n’étais pas prête, j’ai été expulsée de la maison. J’étais en classe de 6e. »
Dans la salle, les adolescents imaginent la petite fille qu’on voulait transformer en femme. Hawaou poursuit, raconte son désarroi, son au revoir à l’école que, pourtant, elle aimait tant. Mais elle n’a d’autre solution que fuir Ngaoundéré pour se réfugier chez une tante, au village.
Courte trêve. Au bout d’un an, les mêmes mots reviennent, un soir, prononcés par le mari de sa tante. « Tu dois te marier, absolument», lui intime-t-il. Cette fois, Hawaou n’a plus d’échappatoire.
« Je ne pouvais plus retourner chez mon oncle et encore moins chez ma mère. Elle était pauvre et n’avait pas les moyens de s’occuper de moi. »
Résignée, elle accepte finalement d’épouser « un père de famille,conseiller municipal âgé de 45 ans, déjà marié à une première femme ». Mettant entre parenthèses ses rêves de petite fille. « Moi, je voulais aller à l’école. Mais pour ma famille, l’éducation n’était vraiment pas importante pour une fille. Pour eux, j’étais en âge de me marier et c’est tout », déplore Hawaou, dont l’histoire ressemble à celle de beaucoup d’autres jeunes Camerounaises.
Le poids des traditions
Alors que le monde célèbre, mardi 20 novembre, la journée internationale des droits de l’enfant, les mariages précoces restent une triste réalité au Cameroun, où 11,4 % des jeunes filles seraient mariées avant leur 15e anniversaire, selon une enquête réalisée en 2014 par l’Institut national de la statistique et le ministère de la santé publique. Dans le nord, les chiffres sont plus élevés encore : 20,3 % dans l’Adamaoua, 24,2 % dans la région du Nord et 18,8 % dans l’Extrême-Nord.
Dans ces régions où la tradition est omniprésente, le mariage est considéré comme un accomplissement. « C’est un honneur pour de nombreux parents», souligne Habiba Hamadou, infirmière accoucheuse et responsable de l’unité SRA/J de Ngaoundéré. Selon une étude menée en 2014 par l’Institut du Sahel et l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes, les «normes traditionnelles » sont mentionnées comme étant la cause principaledes mariages précoces et forcés : 89 % des personnes interrogées estiment même que « les femmes ne doivent pas avoir leurs premières règles sous le toit de leurs parents, mais chez leur époux».
Hawaou s’est mariée vierge. Pour nous raconter sa découverte du sexe, elle s’isole dans un bureau, à l’abri des regards. « Je ne savais même pas ce que signifiait une relation sexuelle », murmure-t-elle, les yeux fixés au sol. Elle raconte avoir « eu mal la première fois et les autres fois aussi ». Deux ans plus tard, elle donnait naissance à une petite fille. Mais l’arrivée du bébé ne change rien pour cette femme-enfant. Les relations avec sa coépouse et son mari restent « compliquées ».
« Je n’étais pas à l’aise.Je m’évanouissais beaucoup, j’avais toujours mal à la tête, j’avais des palpitations, j’étais toujours anémiée. J’ai même commencé à délirerde temps en temps et mon mari m’enfermait dans la chambre le temps que ça se calme.»
Députée junior
Hawaou est à bout. Elle décide de partir. Moins de quatre ans après le mariage, elle quitte le foyer familial avec son bébé.
« J’ai dit à ma mère que je n’en pouvais plus, que j’allais mourir… En me voyant, elle a compris. »
Hawaou se reconstruit peu à peu en lisant le Coran et en suivant les conseils des imams qui, eux, « ne [la] jugent pas ». Elle reprend même ses études en classe de 5e, reprend goût à la vie et postule pour être députée junior.
Un an durant, elle fera partie de ces 180 jeunes parlementaires et suppléants, âgés de 9 à 18 ans, sélectionnés sur leurs résultats scolaires dans les établissements primaires et secondaires du Cameroun. C’était son vœu : débattre des sujets qui concernent les enfants. Depuis, la jeune femme tente par tous les moyens de sensibiliser les jeunes filles. Elle appelle les autorités religieuses et traditionnelles à « dialoguer » et encourage les parents à « envoyer les filles à l’école ».
Mais son discours ne plaît pas à tout le monde. Ses opposants l’accusent d’« inciter les jeunes filles à se prostituer». Qu’importe, elle laisse dire et, même menacée, continue de s’inviter dans les maisons pour expliquer aux parents « les avantages de l’éducation ».Elle se souvient d’avoir sauvé une fillette :
« On voulait la forcer à se marier à un homme qu’elle n’avait jamais vu. J’ai pu dialoguer avec les parents et le mariage n’a pas eu lieu. »
« La vie est un combat »
Aujourd’hui, Hawaou rêve de reprendre ses études et de parcourir le Cameroun pour sensibiliser parents, tuteurs et autorités aux conséquences des mariages précoces. Mais elle n’a pas encore trouvé le moyen de financer sa mission. Faute d’argent, elle a donc arrêté l’école après la seconde et travaille.
« J’ai même dû laisser mon enfant chez son père, où il est bien traité. Je n’ai pas perdu espoir et j’espère qu’un jour une bonne âme m’aidera, que je puisse reprendre l’école. »
En attendant, elle participe tous les mois aux causeries organisées à l’unité SRA/J, mise en place par le Fonds des nations unies pour la population et le ministère de la santé. « J’ai eu le courage de divorcer et je me bats contre le mariage des enfants. Je vous encourage à ne jamais baisser les bras. La vie est un combat, soyons courageux», lance-t-elle à l’auditoire captivé par le courage de cette jeune femme.
PAR IBRAHIMA SADIKH NDOUR
AMINATA TOURÉ, TRAFIQUANTE DE CV ?
Toute personne attentive a pu remarquer le titre pompeux de «Dr» (Docteur) que lui sert sa cellule de communication - Qui peut affirmer, avec exactitude, le sujet de sa thèse, le lieu et l’année de sa soutenance ainsi que les publications subséquentes ?
Le cas de l’ex premier ministre Aminata Touré est pathologique. Il est symptomatique et représentatif de notre classe politique actuelle : mentir, toujours mentir, se tailler de beaux rôles qu’on a jamais joués dans sa vie, se verser dans la manipulation de l’opinion publique (avec la complicité et la complaisance de la presse). Le dessein ultime de ce spectacle permanent d’égocentrismes est de s’accorder une importance et une crédibilité dont ne saurait disposer. Et, subséquemment, parvenir à se tailler une place dans le cercle restreint du Président de la République, gage d’un accès privilégié aux prébendes et sinécures de la République.
Toute personne attentive a pu remarquer le titre pompeux de «Dr» (Docteur) que lui sert sa cellule de communication. Qui peut affirmer, avec exactitude, le sujet de sa thèse, le lieu et l’année de sa soutenance ainsi que les publications subséquentes dans des revues scientifiques d’évaluation par les pairs ? À ma connaissance, personne ! Voici les résultats des investigations menées relativement à ce point noir de son CV qui ressemblerait beaucoup plus à une supercherie. Elles sont factuelles, documentées et prouvées.
Un CV trafiqué ?
Tout indique qu’Aminata Touré ne serait pas titulaire d’un Doctorat en «Management financier international» contrairement à ce qu’affirmait sa biographie officielle diffusée par le Gouvernement du Sénégal. Et ce, suite à sa nomination comme Premier ministre, et en dépit de ce que continuent de prétendre ses «Amis de la diaspora» et sa cellule de communication.
En effet, dans la biographie officielle d’Aminata Touré diffusée par le gouvernement sénégalais (www.gouv.sn), on y apprenait qu’elle a couronné son «cursus universitaire à l’École internationale de management de Paris III par l’obtention d’un PhD en Management financier international ».
Pour celles et ceux qui connaissent Paris III (L’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), cette université est exclusivement dédiée aux Humanités (www.univ-paris3.fr ). On y apprend et on y sort diplômé en Arts du spectacle, en Information & Communication, en Sciences du langage, en Langues, en Lettres et en Sciences humaines & sociales, mais non en «Management financier international».
Donc, chose gravissime, la biographie officielle de la dame diffusée par le gouvernement recele des informations fausses et trompeuses que seule l’intéressée aurait pu inclure dans son CV présenté lors de sa nomination. En tant que Première ministre.
Sur la page Facebook des «Amis de Mimi Touré de la Diaspora» il y est écrit que «Dr Aminata Touré» est titulaire d’un «doctorat en management financier international de l’École internationale de management de Paris». On note que l’établissement où elle a obtenu son «Doctorat» change dans ce document.
Ce n’est plus Paris III comme mentionné dans le communiqué officiel du gouvernement sénégalais, mais «l’École internationale de management de Paris» tout simplement. Vérifications faites, on trouve que cet établissement existe bel et bien (www.eimparis.com ).
Toutefois, cet établissement n’a pas de programme doctoral. Il est plutôt orienté vers la pratique professionnelle et, dans le domaine du management, il n’offre que deux diplômes du niveau BAC + 5 ans.
Deux vérifications supplémentaires ont été effectuées. La première vérification a été faite sur les bases de données du Ministère français de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid20185/la-formation-doctorale.html ). Elle a permis de découvrir que sur les 273 écoles doctorales accréditées par l’État français dans les établissements autorisés à délivrer le doctorat, «l’École internationale de management de Paris» n’y figure pas (appliweb.dgri.education.fr/annuaire/selectEd.jsp ).
La seconde vérification a été menée sur le site qui recense l’ensemble des thèses de doctorat soutenues en France depuis 1985 jusqu’en 2016 (www.theses.fr ). Sur les 395542 thèses de doctorat soutenues et recensées à ce jour, seules deux (2) ont été défendues par des personnes répondant au nom d’Aminata Touré : une thèse de doctorat en Médecine (biologie moléculaire et cellulaire) soutenue en 2000 et une autre récemment défendue en 2015 en Droit privé.
Pour conclure sur ce point, que ce soit à Paris III ou à l’École internationale de management de Paris, les faits relatés ci-dessus prouvent, sans équivoque possible, qu’Aminata Touré ne disposerait pas d’un Doctorat ou d’un Ph.D en «Management financier international». Elle aurait badigeonné son CV pour se prévaloir d’un titre et d’un diplôme qu’elle n’aurait pas eu.