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7 mars 2025
Femmes
PAR GUY EVERAD MBARGA
ALMENA LOMAX, PIONNIERE DU JOURNALISME AFROAMERICAIN
À la une du Los Angeles Tribune, le journal qu’elle fonda en 1941, avec seulement 100 dollars de l’époque, elle proclamait: « La meilleure protection que peuvent offrir les journaux contre la distorsion, l’exagération et la rumeur, c’est la publication fr
Afrik.com |
Guy Everard Mbarga |
Publication 13/12/2018
Almena Lomax était une journaliste pour la cause, de celles dont la personnalité était plus forte que les histoires qu’elle relatait. Morte à 95 ans le 25 mars dernier à Pasadena en Californie, elle avait fondé durant la période de la ségrégation un journal qui se définissait fièrement comme noir. Lomax occupait une tribune incommode pour une société qui vivait encore avec des éléments racistes, surtout dans le sud. Avec les années, la journaliste laissa la place à la militante de la liberté qui ne cessa de faire face à la répression contre sa race.
À la une du Los Angeles Tribune, le journal qu’elle fonda en 1941, avec seulement 100 dollars de l’époque, elle proclamait: « La meilleure protection que peuvent offrir les journaux contre la distorsion, l’exagération et la rumeur, c’est la publication franche et dépassionnée des faits. La Vérité dignifie toujours; la rumeur ne le fait jamais ». Cette vérité, selon elle à cette époque, était l’exploitation raciste des noirs par l’Amérique Blanche.
Le journal allait atteindre un tirage de 25.000 exemplaires. Elle écrivait normalement toutes les 24 pages de son contenu, à l’exclusion de la section des sports. Maîtresse de l’ironie, en 1946, elle remporta le prix du journalisme afro-américain Wendell L. Willkie pour une colonne dans laquelle elle ridiculisait le mythe de la puissance sexuelle des amants afroaméricains. Dix ans plus tard, elle voyagea dans l’Alabama pour couvrir le boycott des autobus à Montgomery distincts. Elle y interviewa le leader des droits civiques Martin Luther King.
En 1960, le Los Angeles Tribune ferma. Dans une lettre de l’éditeur, elle expliqua qu’elle ne pouvait continuer à payer les impôts que le gouvernement lui exigeait. Elle fit ses valises et déménagea avec ses six enfants dans le sud, à Alabama. L’année précédente, elle avait divorcé de son mari. Dans de nombreux États du sud, existait toujours la ségrégation dans les écoles et dans les endroits publics. C’était quatre ans avant que Lyndon B.Johnson ne fasse adopter des lois protégeant les droits civils
Lomax voulait éduquer ses enfants de manière à ce qu’ils sachent comment les personnes de leurs races étaient traitées. Ils eurent très vite un exemple pratique. À une station d’autobus dans la ville de Big Spring au Texas, elle refusa de rentrer dans la salle à manger réservée aux noirs et emmena ses enfants dans celle des blancs. On ne lui servit pas à manger, mais elle repartit quand elle voulut et de son propre gré. Ainsi était Lomax, bien plus qu’une journaliste, protagoniste de nouvelles, par son militantisme. Lorsqu’en 1971 elle retourna à Los Angeles et demanda un travail pour lequel elle reçut une réponse négative dans le Times local, elle porta plainte contre le journal pour discrimination raciale.
En se souvenant de sone pénible voyage dans le sud de la ségrégation, la journaliste écrivit: « Les Noirs qui sont ou peuvent être des leaders, qui sont motivés pour améliorer le monde en faveur de l’humanité, doivent entrer dans la bouche du loup de Jim Crow [un personnage fictif représentant la ségrégation aux États-Unis] et le connaitre dans sa réalité brutale et inhumaine « .
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga
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LE DIAGNOSTIC D'AISSATA
EXCLUSIF SENEPLUS - La député et maire de Podor, candidate à la candidature de la présidentielle, prône une gestion responsable, pondérée et concertée sur la question du FCFA
Boubacar Badji et Sadikh Sall |
Publication 12/12/2018
La candidature d’une femme a beau être particulière c’est quand même une candidature. C’est le point de vue d’Aissata Tall qui soutient une candidature soutenue par les hommes et par les femmes. ‘’Il ne faut pas que l’on se trompe. Si la société doit avancer, elle le fera avec les hommes et avec les femmes. Elle ne peut pas avancer en étant unijambiste,’’ a t-elle déclaré.
Aissata Sall veut être cette femme qui apportera les changements nécessaires pour le développement du pays.
Mais si elle pense dur comme fer qu’un pays ne peut pas se développer en maniant une langue étrangère comme prinicipal outil de travail, elle émet des réserves sur la question de la monnaie.’’ Nous devons avoir un regard appuyé sur la question du franc CFA. Il n’est pas question de renverser la table et de mener des révolutions’’, conclut-elle.
MISS OUGANDA COURONNÉE "MISS AFRIQUE MONDE" 2018
Quiin Abenakyo a été couronnée Miss Afrique Monde lors de la finale Miss Monde 2018 à Sanya City en Chine.
Mliss Ouganda, Quiin Abenakyo a été couronnée Miss Afrique Monde lors de la finale Miss Monde 2018 à Sanya City en Chine.
Le plus ancien concours international de beauté au monde, Miss Monde rassemble des reines de beauté du monde entier.
Samedi matin, Abenakyo était parmi les 12 finalistes de la compétition. Les autres concurrentes venaient du Bélarus, de France, d‘Écosse, de Jamaïque, de Martinique, du Mexique, de Panama, de Maurice, du Népal, de Nouvelle-Zélande et de Thaïlande.
Née dans l’est de l’Ouganda, agée de 22 ans, la nouvelle miss “Afrique monde” est diplômée en informatique de gestion. Elle est la première Ougandaise à remporter ce titre.
Elle a battu son challenger direct, l’Argentine Victoria Soto avant de se retrouver dans le Top 30 du concours.
Lors de la compétition, Miss Ouganda 2018, Abenakyo avait fait face à 21 candidates. Dans les jours précédant le vote final, les Ougandais s‘étaient mobilisés sur les réseaux sociaux pour obtenir un soutien en sa faveur.
Le mannequin mexicain Vanessa Ponce de Leon a été couronnée Miss Monde 2018. 118 participantes du monde entier ont participé au concours.
Une française qui a grandi au Sénégal installe une STAR-UP pionnière dans le recyclage des déchets électroniques. Une véritable révolution dans un pays où la question des déchets est une véritable préoccupation qui interpelle tous les acteurs.
Dakar, 5 déc (APS) - Des femmes députés ont appelé mercredi au relèvement de l’âge légal du mariage de 16 ans à 18 ans chez la jeune fille, a constaté l’APS.
"Il faut revoir l’âge du mariage à 18 ans au lieu de 16 ans dans le Code de la famille. Nous devons nous aligner aux conventions internationales que le Sénégal a ratifié", a souligné la député, Mously Diakhaté, lors du vote du budget du ministère de la Femme, de la Famille et du Genre.
Pour la député Na Dianko Sané, originaire de la région de Sédhiou, ‘’le Sénégal doit harmoniser l’âge du mariage à 18 ans comme le stipule les conventions internationales au lieu de 16 ans comme le code de la famille".
Sa collègue Rokhaya Diao ajoute : "il faut revoir l’âge du mariage", et suggère la mise en place d’"une maison pour accueillir les jeunes filles en conflit avec la loi".
Prenant la parole, la ministre de la Femme, de la Famille et du Genre a dit : "il ne suffit pas de signer, mais il faut des actions de sensibilisation et de vulgarisation parce que ce sont des thématiques qu’on ne peut pas faire disparaitre du jour au lendemain".
"Il faut amener les familles à comprendre que la sécurisation de leurs filles c’est de ne pas les donner en mariage précoces et éviter les viols surtout incestueux. C’est ce plaidoyer que les femmes doivent porter ainsi que les enseignants", a-t-elle ajouté.
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui vise le relèvement de l’âge du mariage à 18 ans a été adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Elle est entrée en vigueur en tant que traité international le 3 septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20 pays. Dix ans après son adoption, en 1989, c’est presque une centaine de pays qui se sont engagés à respecter ses clauses.
Dakar, 5 déc (APS) - Des pesanteurs socioculturelles, ajoutées à la non-application de la loi sur le foncier, continuent de contrarier l’accès des femmes à la terre et le contrôle des ressources qui va avec, estime des experts et acteurs du secteur.
Les spécialistes jugent pourtant l’ordonnancement juridique du Sénégal très favorable aux femmes, qui peinent malgré tout à avoir le contrôle des terres sur lesquelles elles travaillent, au risque de freiner leur autonomisation.
Si l’on en croit certaines organisations de la société civile, structures de promotion des femmes ou organisations féminines et même des autorités religieuses et locales, les pesanteurs socioculturelles sont à l’origine du faible accès des femmes à la terre.
"Au Sénégal, la loi et la Constitution promeuvent l’accès égal des hommes et des femmes à la terre. Mais au niveau socioculturel, il est difficile pour elles, dans certains ethnies et cultures, de contrôler cette ressource naturelle", explique le directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la Citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV-Africa), Amadou Kanouté.
"Le dernier changement qu’il y a eu sur la Constitution dit clairement que les ressources naturelles appartiennent aux peuples et seront exploitées pour l’intérêt du peuple", dit-il, ajoutant que c’est sur le plan socioculturel qu’il y a des problèmes.
Au niveau sociologique, a-t-il poursuivi, il est parfois extrêmement difficile pour les femmes de mener ce combat qui peut être perçu comme ayant un caractère révolutionnaire et de nature à remettre en cause le dogme socioculturel sur lequel notre société est bâtie.
"Les institutions étatiques ont beaucoup de difficultés, vue la nature de leur engagement politique, à demander à ce qu’on renverse l’ordonnancement culturel qu’il y a dans nos pays", estime le directeur exécutif de CICODEV.
De l’avis de la coordonnatrice régionale de la "boutique de droit" de l’Association des femmes juristes du Sénégal (AJS) à Ziguinchor, Ndèye Astou Goudiaby, dans certaines localités, les femmes n’ont pas le droit de posséder la terre et recourent souvent à l’emprunt.
"C’est le contraire de ce que dit la loi. L’homme et la femme ont égal accès et de possession à la terre. Il y a des procédures à suivre que les femmes ignorent. Elles ne savent pas que pour acquérir les terres qui sont du domaine national, il faut saisir la commune pour une affectation et en bénéficier", a-t-elle expliqué.
A l’en croire, cela constitue un blocage à leur autonomisation. "Il faudrait qu’elles savent qu’elles ont les mêmes droits que les hommes pour accéder à la terre. L’égalité pour ce qui est du droit foncier doit être effectif et pour cela, nous devons sensibiliser et informer les femmes sur leur droit", a-t-elle indiqué.
Pour la coordonnatrice de Groupe d’initiatives pour le progrès social (GIPS-WAR), Julie Cissé, une structure engagée sur ces questions, "les hommes ont une incompréhension" de la problématique de l’accès des femmes à la terre.
"Ils pensent que leurs intérêts sont menacés quand une femme demande à disposer de terres pour elle et ses enfants", a-t-elle expliqué, citant l’exemple de Mbéwane (Thiès) où selon elle depuis plus de 20 ans, des champs sont octroyés à des femmes sans papier.
"Les charges incombent souvent à l’homme dans la famille, c’est à lui de trouver les champs et les rizières pour cultiver. C’est cette forme d’organisation ancestrale qui enferme ces femmes dans cette posture d’assistées (…)", a souligné Daouda Dramé du Collectif des imams de Ziguinchor.
Selon l’imam Dramé, "l’islam n’interdit en rien à la femme d’hériter de tous les biens de son père ou de son mari et ne l’empêche pas d’avoir sa propre terre".
"L’initiative privée, la propriété privée sont reconnues par l’Islam, à l’homme et à la femme", a-t-il ajouté.
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"MOI, FILLE FACILE ? JAMAIS..."
L'artiste de la série «Nafi» parle de son look, ses vidéos sur Snapchat, des critiques sur son apparence, sa formation d’esthéticienne, son amour - ENTRETIEN
Elle fait partie des mines radieuses qui attirent l’attention du public depuis le début de la série «Nafi». Elle, c’est Soukeyna. Un nom comme son physique : adorable qui crève l’écran. Cette fille qui joue le rôle d’une des deux filles de Niang s’est signalée grâce à son look légendaire et sa beauté sublime. Un charme décapant, ses atours physiques font pâlir plus d’un à chacune de ses apparitions.
Dans l’entretien, qu’elle a accordé à IGFM, Soukeyna se livre. Elle parle de son look, ses vidéos sur Snapchat, des critiques sur son apparence, sa formation d’esthéticienne, son amour…
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NOUS NE SOMMES PAS FIÈRES DE CE QUI S'EST PASSÉ À L'ASSEMBLÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ndioro Ndiaye déplore la non prise en compte de la question du droit des femmes en politique, alors qu'elles ont tant à apporter à la bonne marche des pouvoirs publics
Boubacar Badji, Sadikh Ndiaye et Jallo Jerry |
Publication 03/12/2018
Plus de 100 femmes sont sorties très satisfaites des trois jours de dialogue sur la question de leurs droits en politique. Tout en reconnaissant l’effort du gouvernement sur l’autonomisation de la gent féminine, Ndioro Ndiaye ministre conseiller, pense que le droit des femmes en politique n’a jamais été un sujet de préoccupation. ‘’La question du droit des femmes en politique n’a jamais été prise en compte pour qu’on puisse en tirer des leçons et surtout faire des recommandations’’, a t-elle déclaré.
Le ministre conseiller a aussi déploré ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. ‘’Nous ne sommes pas fières de ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Et je pense que c’est une conséquence du manque de formation des femmes'', a-t-elle regretté.
Cette manifestation qui a vu la participations de toutes les candidates à la candidature s’est tenue du 26 au 28 novembre 2018 sous l'égide de l’Alliance pour la migration, le leadership et le développement en partenariat avec le Pnud et l’Onuwas.
Voir la vidéo.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
MARÈME SALL, UN ATOUT MAJEUR POUR MACKY
Ils seront nombreux à choisir de voter pour Macky Sall, le 24 février 2019, avec pour principale motivation de pouvoir garder la première dame au Palais - Avec elle, le chef de l'Etat aura pris une bonne avance sur ses challengers
On peut dire que ce fut, le samedi 1er décembre 2018, un très beau congrès d’investiture du candidat Macky Sall à l’élection présidentielle du 24 février 2019. Les symboles étaient nombreux comme la présence aux côtés du candidat Sall, de pas moins de quatre chefs d’Etat étrangers, qui avaient tenu à lui apporter publiquement un soutien et surtout un satisfecit pour leur collaboration, mais aussi l’estime que chacun d’eux porte à son endroit. L’autre symbole fort a été que le président sortant a tenu à organiser son congrès d’investiture dans l’enceinte du Dakar-Arena, qui constitue une réalisation révélatrice de l’ambition que le président Sall nourrit pour son pays. Mais c’est surtout, l’ensemble du site de la ville de Diamniadio qui restera dans les annales de l’histoire. Macky Sall avait fait le pari, à l’aune de son premier mandat présidentiel, d’ériger une ville nouvelle devant accueillir 350 mille habitants. Le projet de Diamniadio ville-nouvelle avait été chahuté, tourné en dérision. Moins de cinq ans après l’entame des travaux d’édification de la nouvelle ville, plus personne ne peut nier que Diamniadio ville-nouvelle devient une réalité avec son centre de conférences internationales, ses hôtels, ses sphères ministérielles, ses infrastructures sportives et sociales, ses habitations, son université et ses espaces de services et aménagements industriels.
Si Macky Sall avait voulu montrer ce qu’il a bien pu faire durant son premier mandat, il en a donné plein la vue. «Les opposants du président Sall devraient être énervés de passer par Diamniadio», disait un observateur. Peut-être et le cas échéant, ils ne devront plus sortir car, partout à travers le Sénégal, les réalisations portant la signature du Président Sall sont visibles, tangibles. On a pu lui reprocher l’agenda frénétique de ses sorties pour inaugurer telle ou telle infrastructure ? Justement, c’est parce qu’il y a des choses à inaugurer ! Qui a jamais vu inaugurer des réalisations fantômes ? Le Président Sall se plaît à le dire, «depuis 2012, le Plan Sénégal émergent (Pse) a permis de réaliser des performances exceptionnelles». Ce sont des performances dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, mais aussi, le Président Sall a gommé «les retards critiques dans les domaines des infrastructures». Le Sénégal est devenu un «vaste réseau interconnecté de ponts, de routes, d’autoroutes, de pistes de production». Des projets générateurs d’emplois ont été engagés. Le Président Sall a exhibé, comme un trophée acquis de haute lutte, une infrastructure qui, à elle seule, suffirait à rendre élogieux son bilan, à savoir le pont sur le fleuve Gambie. Il a qualifié l’infrastructure de «trait d’union entre le Sénégal et la Gambie». Tous les prédécesseurs du Président Sall s’y étaient essayés en vain. Macky Sall a eu l’aura, la vaine, l’entregent, le tact et le sens de l’opportunité nécessaires pour arriver à relier la région naturelle de Casamance au reste du Sénégal, grâce à un pont qui enjambe la barrière que constituait le fleuve Gambie. Le Président Sall voudrait rééditer ce coup de génie, cette fois-ci, du côté de la frontière avec la Mauritanie. Il a engagé son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, à poser la première pierre d’un pont reliant les deux Rosso, de part et d’autre du fleuve Sénégal.
C’est dire que le bilan parle pour le Président Sall. Il a aussi dit son ambition de parachever les actions déjà entreprises mais surtout, il a indiqué vouloir fonder son action, pour les cinq prochaines années, si les Sénégalais lui renouvellent leur confiance au soir du 24 février 2019, autour de quelques axes de gouvernance, notamment autour d’initiatives au profit de la jeunesse, des initiatives dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, de l’économie numérique inclusive, de la transition agro-écologique et de l’industrialisation. Le Président Sall voudrait supprimer les bidonvilles, avec un programme «Zéro Bidonville» et travailler dans le domaine de la gestion de l’environnement avec un autre programme «Zéro déchet».
Marème Faye Sall, un bonus électoral
La première dame, Marème Faye Sall, a fait au congrès d’investiture une entrée triomphale. Bras-dessus bras-dessous, le couple présidentiel a marché sur une longue distance pour saluer les foules de militants amassés sur les bords de la route qui conduisait au Dakar-Arena. C’était l’apothéose à leur entrée dans l’enceinte. Une belle mise en scène avait été organisée pour permettre à Macky Sall et à son épouse de marcher sur une sorte de ponton, aménagé pour faire le tour de la salle et saluer les militants. On a pu observer que les gestes étaient quelque peu empruntés, mais le couple présidentiel a fait un tabac. Mme Sall, manifestement surprise par la chaleur de l’accueil, a montré des signes d’émotion, surtout que les militants et militantes l’apostrophaient directement pour lui témoigner de leur sympathie. A la fin de la cérémonie, tout le monde s’était rué vers elle pour l’encourager. Marème Faye Sall s’est fait incontestablement adouber par le monde de militants et sympathisants. Enfin, elle se fait accepter. Ils étaient nombreux à se montrer particulièrement injustes avec la première dame, en lui prêtant plus que de raison, mais Marème Faye Sall a su rester ancrée sur ses principes, son mode de vie et surtout a continué à faire preuve d’ouverture, et d’œcuménisme. Les attaques dirigées contre la première dame apparaissent tellement injustes et parfois abjectes, qu’on ne pouvait s’empêcher d’élever la voix. Nous relevions, dans une chronique, en date du 10 octobre 2016, intitulée : «Elle devrait s’appeler Mar(tine) Fay(ard) Sall» que «dès l’accession du président Macky Sall au pouvoir, son épouse avait été particulièrement prise en grippe. La première dame ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait. On lui reprochait tout. Comme par exemple son port vestimentaire, sa coiffure, son maquillage, la façon de se tenir aux côtés de son mari, sa spontanéité naturelle, son sourire débonnaire, son penchant à fréquenter tout le monde, le sac à main qu’elle porte qui, un jour peut paraître bas de gamme et un autre jour peut être vu comme trop cher».
Faye Sall a continué son bonhomme de chemin en multipliant les gestes et actions de bienfaisance. Elle se montrait aimable, sociable et s’investissait exclusivement à aider les couches sociales les plus défavorisées. Elle a distribué des vivres, des petits matériels domestiques, construit des latrines, soigné des personnes âgées et soulagé des nécessiteux. Elle a su se mettre à la hauteur des populations qu’elle se proposait d’aider, on dira même de «servir». Inébranlable et stoïque, elle continua à aller vers les gens et leur apporter secours et surtout une attention qui surprenait toujours. Marème Faye Sall a fini par gagner les cœurs de ses compatriotes. Les attaques devenaient moins virulentes sur les réseaux sociaux et finalement, Marème Faye Sall suscitera une sympathie qui ne laissera plus à ses pourfendeurs des espaces pour la flétrir.
Dans le même temps, la première dame s’évertuera à rester sur le front pour travailler à raffermir les relations entre son époux et les autres acteurs politiques. Les interventions discrètes de la première dame ont permis incontestablement de restaurer des relations distendues ou de rapprocher des positions qui pouvaient être considérées comme éloignées à jamais. Le président Sall lui dédie son livre «Le Sénégal au cœur», écrivant : «A Marème, mon épouse, en reconnaissance de sa fidélité, de sa constance et de son combat, pour dire sa part inestimable dans mon parcours.» Plus loin, narrant les péripéties de sa rupture avec le président Abdoulaye Wade, le président Macky Sall souligne notamment : «Dans cette épreuve au cours de laquelle on a cherché à me traîner dans la boue, j’ai eu une alliée de taille en la personne de ma femme Marème.»
Marème Faye Sall a sans doute été à sa place et dans son rôle pour avoir porté son époux à conquérir le pouvoir. Mais assurément, elle continue de participer à consolider celui-ci et surtout à lui donner un visage assez social. «J’ai la chance d’avoir une épouse admirable, dévouée, et dotée d’un sens extrêmement aigu des réalités et des situations», souligne Macky Sall. Ils seront nombreux à choisir de voter pour Macky Sall, le 24 février 2019, avec pour principale motivation de pouvoir garder la Première dame au Palais présidentiel du Sénégal. Marème Faye Sall aura incontestablement beaucoup contribué à la victoire de Macky Sall. On peut même dire qu’elle se révèle être son premier agent électoral. El Hadji Mansour Mbaye, qui a eu la chance d’avoir connu toutes les premières dames du Sénégal indépendant, a fait rire le public du congrès d’investiture en enjoignant le candidat Macky Sall de choisir son épouse comme «Directrice de campagne». C’est juste une boutade mais avec Marème Faye Sall, Macky Sall aura pris une bonne avance sur ses challengers à la prochaine élection présidentielle.
LES MARIAGES PRÉCOCES N'ONT PAS DISPARU EN AFRIQUE DE L'OUEST
Malgré le lancement de nombreuses initiatives pour y mettre fin, le fléau persiste dans certaines régions du continent
The Conversation |
Aïssa Diara |
Publication 01/12/2018
« Musulmans et musulmanes du Niger, les lâches promoteurs du sexe pour tousayant rompu la fragile trêve, les associations islamiques se sentent en droit d'informer et de mobiliser les musulmans. » Cet extrait est issu d'une « Déclaration des associations islamiques contre la dégradation des mœurs et l'introduction de l'éducation sexuelle à l'école », publiée le 25 mars 2017 sur le site Niger Inter. Ces organisations prônent que cette « éducation » favoriserait une trop grande liberté sexuelle, contraire aux mœurs, pratiques religieuses, et serait par ailleurs fomentée par des agents étrangers. En même temps, ces associations s'opposent avec véhémence aux projets de loi interdisant « le mariage des filles de nos villes et villages avant l'âge de 18 ans ». Comment comprendre ces positions à première vue contradictoires ?
En 2014, le nombre de femmes mariées avant 18 ans est estimé à 700 millions, et plus de 1 sur 3 l'a été avant l'âge de 15 ans. La majorité des mariages précoces (MP) a lieu dans les pays en développement. L'Afrique de l'Ouest est la région du monde où la prévalence est la plus élevée. Parmi les 10 pays enregistrant les taux les plus élevés de MP, la moitié se situe dans cette région. Le Niger et le Mali sont les plus concernés, avec une prévalence de respectivement 77 % et 61 % de MP.
Notre recherche au Mali et au Niger, réalisée en 2016 et 2017, a porté sur les causes profondes qui expliquent la persistance du mariage précoce. Pourquoi et comment le mariage précoce est-il pratiqué et pourquoi persiste-t-il dans certaines régions malgré les multiples projets mis en œuvre pour y mettre fin ?
Une méthodologie mixte d'enquête combinant approches qualitative et quantitative a réuni des chercheurs des deux pays aux profils divers pour une analyse comparative menée sur la base de quatre approches disciplinaires : socio-anthropologie du développement, anthropologie de la santé, sciences de l'éducation, sciences juridiques. Nos résultats sur le Niger publiés dans le rapport "Filles pas épouses" et le Mali reviennent sur les facteurs couramment pointés du doigt, mais en développant des aspects sous-jacents et des causes profondes non analysées habituellement et non prises en compte par les pouvoirs publics et les ONG intervenant sur ces questions.
Le mariage précoce comme alternative
Les normes sociales locales au Niger comme au Mali influencent largement les logiques d'acteurs mobilisés dans les trajectoires matrimoniales des adolescentes. Dès la puberté, une fille non mariée est considérée comme une célibataire pour laquelle un conjoint est souhaitable et, passé 15 ans, cette situation est perçue comme constituant un problème. Durant l'adolescence, la principale crainte des parents est que leur fille puisse devenir enceinte hors mariage. En effet, l'idéal de virginité est loin d'être réalisé dans la pratique.
Il en résulte que plus une adolescente est mariée tôt, plus le risque d'une grossesse hors mariage s'éloigne. Face aux difficultés économiques mais aussi morales de prise en charge d'une fille-mère et ses enfants au sein du foyer familial, le mariage apparaît comme la meilleure solution aux yeux des parents.
Un choix pour de nombreuses jeunes femmes
Mais il faut souligner que c'est aussi souvent un choix des adolescentes elles-mêmes : au Niger, par exemple, d'après les rapports cités plus haut, 56 % des femmes mariées avant 18 ans déclarent que c'était leur choix personnel. La honte suscitée par une grossesse hors mariage vaut aussi pour les adolescentes (qui risquent d'être bannies par leur famille). Les garçons, quant à eux, ne subissent pas autant cette pression sociale.
En outre, le statut de femme mariée apparaît comme une promotion dès l'enfance, le mariage devient un idéal pour les filles (comme le montrent divers jeux de petites filles). Par ailleurs, le faible niveau et l'échec scolaire favorisent la décision du mariage précoce. Sur un effectif total de 916 femmes mariées précocement au Mali, 366 ont dû quitter l'école tandis que 294 ne sont jamais allées à l'école.
Le mariage précoce est un facteur de rupture scolaire mais aussi une conséquence de la faillite du système éducatif. L'école, qui devrait en principe être un facteur d'émancipation, n'est plus perçue comme un ascenseur social pour nombre de jeunes générations et de parents, elle est aujourd'hui d'une qualité déplorable et synonyme d'échec. On observe alors un cercle vicieux où la défaillance de l'école et les minces chances d'emploi qu'elle offre à terme favorisent le mariage précoce, qui à son tour contribue à la déscolarisation des filles.
La résistance se manifeste surtout à travers les discours, comme en témoignent ces extraits d'entretiens : « Dieu nous a fait le choix, nous devons le suivre… Nous devons suivre le prophète comme modèle, mais aujourd'hui, les organismes et certains oulémas sont en train de lutter contre le soi-disant mariage précoce, alors que beaucoup de filles de 13 ans tombent enceintes hors mariage. De ce fait, on a commis un péché. » (leaders religieux, commune I de Niamey, Niger.)
« Je suis convaincu que, s'il y avait eu le référendum, les Maliens allaient boycotter le code. Je suis convaincu aussi que les Maliens ne sont pas contre les mariages précoces. » (coordinateur des chefs de village, région de Kayes, Mali)
Comme le soulignent ces discours, collectés en 2017, issus des rapports de terrain (cités plus haut) et dont la synthèse sera bientôt publiée dans Études & Travaux du Lasdel, certaines communautés musulmanes vont ainsi à l'encontre des politiques de populations (espacement des naissances, planning familial), car elles sont influencées par certaines prescriptions coraniques et le poids croissant de l'idéologie salafiste.
Des pressions agressives, sur un ton extrêmement virulent, ont été exercées sur les élites politiques et ont parfois réussi à infléchir les positions gouvernementales. Au Niger, le projet du Code de la famille et du statut de la personne n'a jamais pu être adopté, et le projet de loi sur la scolarisation de la fille, incluant un module sur l'éducation sexuelle dans les programmes de l'enseignement secondaire, a été retiré par le gouvernement en 2014, à l'origine de ces projets, face à la mobilisation islamiste qui avait ébranlé sa propre majorité à l'Assemblée nationale. Par la suite, le gouvernement a adopté comme stratégie la dilution du programme d'éducation sexuelle dans deux autres programmes au secondaire (économie familiale et science de la vie et de la Terre).
Au Mali, sous la pression de certains courants religieux musulmans, un nouveau Code de la famille a été adopté en 2011, en nette régression sur le statut de la femme et de la fille par rapport à l'ancien. Mais l'opposition des conservateurs islamistes est aussi une réaction à ce qu'ils considèrent comme un impérialisme culturel, comme le témoignent ces propos collectés lors d'une étude sur les politiques de population au Niger (rapport à paraître dans Études & Travaux : « On ne nous imposera pas une vision occidentale de la famille ». (leader de groupe islamique, Tchadoua, Niger) ; « Les politiques de populations au Niger ne correspondent pas à la foi des Nigériens » (leader religieux, Radio Anfani Niamey, Niger).
Cet argument rencontre un fort écho au sein des populations, comme en témoigne une commerçante rencontrée à Niamey (Niger) : « Les Blancs n'aiment pas qu'on ait beaucoup d'enfants parce que, quand on a beaucoup d'enfants, ils n'auront pas notre richesse. C'est une façon de limiter les naissances, c'est Allah qui amène la maladie et c'est Allah qui amène la santé, les Blancs nous considèrent comme des animaux. »
Les politiques de contrôle de la natalité sont en effet promues par l'Occident (États ou ONG, souvent chrétiennes) et apparaissent comme méprisantes pour les valeurs identitaires africaines, qui considèrent la fertilité comme une valeur, et une nombreuse progéniture comme une richesse et l'assurance d'être pris en charge pour ses vieux jours.
Une lourde incompréhension quant à l'âge
Les politiques publiques se réfèrent à des normes internationales où sont clairement compartimentées les périodes de l'enfance, de l'adolescence et de l'âge adulte. Pour chaque tranche d'âge, des programmes spécifiques standardisés sont élaborés, mais ils sont mis en œuvre dans des contextes locaux où les normes de référence des communautés sont très différentes. Auparavant, les rites de passage et les classes d'âge permettaient, en Afrique, de préparer les individus à un nouveau statut social d'adulte.
Les enfants apprenaient ainsi un savoir-faire et les normes de conduite qui lui sont liées. Ces rituels sociaux ont presque totalement disparu. Aujourd'hui, des filles se retrouvent brusquement plongées dans le monde des adultes sans préparation, sans transition, munies de leur seul savoir-faire d'enfant qui s'avère inopérant pour leur nouvelle vie. La catégorie « adolescente » n'existe presque pas dans la réalité sociale, alors qu'elle est une cible favorite dans les programmes des institutions de développement.
La réalité des mariages précoces est donc plus complexe qu'il n'y paraît. Les nombreuses interventions jusque-là réalisées, pilotées de l'extérieur, ont certes contribué à maintenir le problème sur l'agenda des politiques internationales et nationales, mais sans modifier les comportements des populations de façon significative.
Il reste à saisir cette opportunité pour approfondir les connaissances sur les logiques sociales (pas forcément en lien avec la tradition) qui sous-tendent le mariage précoce et élaborer avec les populations des réponses adaptées à leurs contextes locaux et qui n'apparaissent pas comme des injonctions occidentales.