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30 novembre 2024
Femmes
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LE LOOKBOOK DE MELANIA TRUMP EN AFRIQUE
Lors de sa visite sur le continent, la première dame américaine s’est fait remarquer pour ses tenues, notamment un casque colonial arboré lors d’un safari au Kenya - L'ancienne top model a déploré qu’on s’intéresse plus à ses vêtements qu'à ses actions
Melania Trump, l’épouse du président américain, a effectué du 3 au 6 octobre une tournée « diplomatique et humanitaire » en solitaire sur le continent africain, qui l’a conduite au Ghana, au Malawi, au Kenya et en Egypte.
L’ancienne top model s’est fait remarquer pour ses tenues, notamment un casque colonial arboré lors d’un safari au Kenya. Melania Trump, qui était venue saluer le travail de l’USAID, l’agence de développement des Etats-Unis, a déploré qu’on s’intéresse plus à ses vêtements qu’à ses actions.
Donald Trump avait annoncé qu’il réduirait considérablement l’aide accordée aux pays en développement, notamment en Afrique.
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COMMENT EST MORT PAPE BABACAR MBAYE ?
La femme de Pape raconte le film du décès de son mari
Face à la presse, le procureur de Pikine Amadou Seydi est revenu en détail sur les circonstances de la mort de Mariama et écarte toute connotation politique. Voir la vidéo.
ENTRE FOI ET FOLKLORE
Forte présence de jeunes filles et de « driankés » dans les mosquées
A une certaine époque, les mosquées étaient les lieux privilégiés des grandes personnes. Il était rare d’y rencontrer des jeunes à fortiori des dames. Aujourd’hui, ces lieux de culte ont des espaces réservés aux femmes. Conséquence de leur fort intérêt pour leur religion. et si certaines y vont avec la foi en bandoulière, ce n’est pas le cas pour d’autres. Le Témoin s’est promené dans les dédales de certaines mosquées. Reportage
Un vendredi en début de soirée, jour communément appelé « Khadratoul Djouma » par la confrérie des Tijane, hommes et femmes dans des espaces séparés se retrouvent pour implorer la clémence de Dieu à travers les écrits des sages de cette confrérie. Sur l’avenue Ababacar Khalifa Sy de la Sicap Liberté V, ça grouille de monde. Une procession d’hommes et de femmes se dirige à l’intérieur de la mosquée qui fait face au domicile du regretté Khalife des Tidiane Serigne Mansour Sy que ses descendants ont fait raser, peut- être pour y édifier un espace plus accueillant. Dans ce lieu de culte, beaucoup de disciples de cette confrérie de la Tijania se retrouvent les vendredis pour la prière de Timis. De rutilantes voitures sont garées tout le long de l’avenue. Mais ce qui saute aux yeux, c’est la forte présence féminine. Des dames de tous âges et de toutes les classes sociales avec une majorité de jeunes. Malgré leur sobre habillement en blanc, on est obligé d’apprécier l’élégance et la beauté de certaines d’entre elles. a une trentaine de minutes du début de la prière de Timis, l’espace qui leur est réservé est archicomble si bien que certaines d’entre elles sont assises sur les allées qui mènent à l’enceinte de la mosquée. Toutes concentrées et psalmodient les sourates du Saint Coran.
PRESENCE MASSIVE DE JEUNES DAMES
Beaucoup de mosquées de la ville présentent, les vendredis en fin de soirée, le même décor. Si dans certaines mosquées, à l’instar de celle de Sacré Cœur 3, elles ont des espaces qui leur sont dédiés, loin des yeux des hommes et où leur intimité est protégée par des paravents, ce n’est pas toujours le cas dans plusieurs mosquées de la capitale. « Franchement, y en a certaines d’entre –elles qui auraient pu rester chez elles. Elles attendent l’approche de la prière pour se faufiler entre les fidèles, qu’elles indisposent », se désole un vieil homme qui ne cesse de maugréer quand ces dames se présentent devant elles pour pouvoir accéder à leur espace. «L’idéal serait qu’elles viennent tôt pour ne pas déranger la quiétude des fidèles », préconise un autre. Ousmane qui ne peut garder l’esprit tranquille quand l’odeur de l’encens titille ses sens, a pris la bonne précaution de s’éloigner de l’espace dédié aux femmes. « J’ai eu la malchance de venir en retard au moment où l’imam débutait la prière. J’étais obligé de me mettre à une place qui faisait face à la porte du lieu de prière réservé aux femmes. Ce jour-là, à mon corps défendant, je n’ai pas pu me concentrer à ma prière. Le supplice a continué quand elles ont commencé à quitter les lieux. Elles étaient de tous les âges et les unes plus belles que les autres », confie Ousmane, la soixantaine, le regard concupiscent tout en lâchant d’interminables « Astafiroulah », comme pour implorer la clémence de Dieu d’avoir la pensée égarée par ces visions coupables. Depuis lors, il a pris la précaution de se mettre loin de l’espace réservé aux femmes en plus de venir tôt à la mosquée pour ne pas les croiser sur son chemin. Il faut reconnaitre que certaines ne peuvent laisser indifférent l’homme le plus blasé. Mais cette subite religiosité des femmes jusqu’à fréquenter avec assiduité les mosquées est loin d’être feinte. elles vivent leur confession avec la foi en bandoulière. Si certaines se font le devoir de ne pas rater la grande prière du vendredi et celle du soir, d’autres en revanche y sont régulières. Dans certaines mosquées, ces femmes prient même à l’intérieur tout en se mettant à l’entrée, loin des hommes.
LA FOI EN BANDOULIERE
La mosquée des HLM située près du quartier Sante Yalla à Rufisque grouille de monde en ce jour de vendredi. Tout est calme, on n’entend que les voix des fidèles psalmodiant des sourates à la gloire du Tout- puissant. pendant que sa mère fait ses incantations ( Douas), le tout petit Mouhamed joue à coté avec son chapelet, ignorant ce qui se passe autour de lui. « Je viens chaque vendredi à la mosquée faute de ne pouvoir m’y rendre tous les jours. C’est très important pour moi d’avoir la quiétude et la paix intérieure» dit aicha, une jeune fille à peine âgée de 25 ans, mariée et déjà mère de deux bouts de choux dont la dernier à ses côtés. « Rien ne m’interdit d’accomplir mes devoirs religieux, ce n’est pas parce que je suis jeune que je ne dois pas fréquenter les mosquées. J’y viens pour l’adoration de mon Créateur et rien d’autre », se justifie-t-elle avec sincérité. D’ailleurs, elle avoue que cette habitude de fréquenter la mosquée, elle l’a acquiert très jeune grâce à sa grand-mère qui était régulièrement à la mosquée. Mariée et loin de la maison familiale, elle a continué à être présente à la grande prière du vendredi et pour le « khadratoul djouma ». Coumba Gueye, une vieille dame, assise tranquillement sur une natte, est entourée de ses petits-enfants. elle a par-dessus elle une calebasse contenant du riz qu’elle trie machinalement, cette vieille dame approuve la forte présence des femmes dans les mosquées tout en saluant leur intérêt pour la religion avec l’apprentissage du Saint Coran. pour cette vieille dame, il ne faut pas attendre d’avoir un certain âge pour fréquenter les mosquées, mais acquérir très tôt cette habitude. Cependant, fait-elle souligner, cela doit se faire avec sincérité sans aucune arrière-pensée. «Chaque matin, je fais ma prière du fadjr à la mosquée. Je me lève à 4h30 du matin pour préparer la première prière qui revêt une importance capitale pour moi. Je m’y rends tous les jours avec mon mari avant d’aller au bureau» confie Maguette, la trentaine, qui travaille dans une banque dans la capitale. elle soutient que sa religion est son arme et son bouclier. De ce fait, la pratique constitue pour elle un devoir. La plupart d’entre ces dames sont de la confrérie Tijane.
C’est le cas de Astou qui fait partie de cette confrérie. « Je suis Tijane et depuis toute petite, j’ai acquiert l’habitude d’aller à la mosquée chaque vendredi soir pour le khadratoul djouma. » Astou est étudiante en licence 2 de Droit. Habillée en blanc pour l’occasion, la jeune fille fait ses incantations en attendant les autres membres de son dahira qui fréquentent la même mosquée. « Allier études et religion en tant que femme, ce n’est pas difficile. Il suffit juste de le vouloir. En plus, mes ainés sont mes références. Ils ont commencé très jeune à fréquenter les mosquées. J’ai vécu dans un environnement fortement imprégné par la religion musulmane et les enseignements de la confrérie Tidiane » soutient la jeune fille.
LA FEMME EST VALORISEE EN ISLAM
a une époque où elle est en proie à des influences diverses visant à la faire douter de ses valeurs et de ses principes, la femme musulmane a plus que jamais besoin de repères. L’islam est une religion qui témoigne à la femme un réel respect. Ces femmes s’y reconnaissent si bien que certaines d’entre elles n’attendent plus d’être vieilles ou l’âge de la retraite pour faire le pèlerinage à La Mecque. elles vont très tôt à La Mecque tout en continuant de vivre avec foi leur religion. La femme, en Islam, a donc un statut de pleine majorité, de pleine responsabilité. elles doivent, au même titre que les hommes, être correctement édifiées sur tout ce que leur religion exige d’elles en termes de bonne conduite, d’actes méritoires, de dévotion, bref de pratiques cultuelles. Certaines choisissent de montrer leur dévotion en fournissant leur savoir et leurs connaissances sur l’islam. Surnommées Ya Seyda, ces femmes consacrent leur vie au Tout puissant en donnant des cours sur le DIIN (la religion). Elles transmettent ainsi leur savoir-faire à d’autres femmes. aux alentours du quartier de Castors, plus précisément au centre de son légendaire marché, se trouve une jeune fille surnommée Khady. Âgée de 24 ans, elle a ses propres ambitions « Je donne des cours d’arabe à domicile pour les femmes plus âgées. Cependant, celles qui ont mon âge viennent chez moi pour en bénéficier. Je dispense ces cours gratuitement, je n’attends rien venant d’elles. Seulement la bénédiction d’Allah et sa grâce. » déclare-t-elle, tout en sourire.
Selon l’imam Ndiour, c’est très normal que les jeunes femmes s’impliquent dans la religion, car elles sont concernées autant que les hommes et cette religiosité est un très grand affermissement pour la société musulmane. Leur présence à la mosquée est-elle obligatoire ? « Une femme musulmane est libre de faire ses prières à la mosquée, mais le mieux est de les accomplir chez elle. L’islam est très protecteur à l’égard de la femme. La religion évite tout contact et tentation éventuels entre l’homme et la femme. Mais si cette dernière est venue avec une bonne intention, on n’y voit pas d’inconvénient. La plupart font du folklore et c’est ça qui est contraire à l’islam.», souligne l’imam Ndiour, confortablement assis sur son transat, égrenant les boules de son chapelet.
Se prononçant sur la forte présence de jeunes femmes aux Lieux Saints de l’Islam, l’imam souligne que le pèlerinage à La Mecque constitue un cas à part. « Chaque musulman, l’homme autant que la femme, a le devoir de s’y rendre s’il a les moyens. Mais en islam, la femme musulmane à l’obligation d’être accompagnée par quelqu’un de sa famille, de préférence une personne qui lui est indifférente. Quelqu’un avec qui elle ne pourra jamais se marier ou avec son mari» fait savoir l’imam. Ainsi donc, la femme musulmane quelles que soient ses origines ou sa nationalité, qu’elle soit jeune ou vieille, doit rechercher la tranquillité et la stabilité dans l’apprentissage du Coran et s’efforcer de s’éloigner le plus possible des interdits.
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"IL FAUT ARRÊTER D'ÊTRE CONDESCENDANT VIS-À-VIS DE L'AFRIQUE"
Chimamanda Ngozi Adichie considère que le France doit assumer sa responsabilité dans l’état de l’Afrique post-coloniale, alors qu’elle « contrôle encore la monnaie de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest »
L’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie s’est imposée comme l’un des grands noms de la littérature anglophone avec ses romans L’Hibiscus pourpre (Anne Carrière, 2004), L’Autre Moitié du soleil (Gallimard, 2008) et Americanah (Gallimard, 2015). Celle qui vit aujourd’hui entre les Etats-Unis et son Nigeria natal était l’invitée du Monde Festival, qui s’est tenu du 5 au 7 octobre à Paris. La discussion était animée par Maryline Baumard, rédactrice en chef du Monde Afrique.
Chimamanda Ngozi Adichie considère que le France doit assumer sa responsabilité dans la crise des migrants et dans l’état de l’Afrique post-coloniale, alors qu’elle « contrôle encore la monnaie de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest » et qu’« elle soutient le président camerounais, qui passe plus de temps à Genève que dans son pays ».
FATOU CAMARA, PATRONNE DU BUREAU FIFA À DAKAR
L'ancienne footballeuse malienne Fatou Camara a été désignée pour diriger le nouveau bureau régional de l'instance mondiale du football, dans la capitale sénégalaise
Selon le site Internet de la CAF, Mme Camara s'est reconvertie dans l'administration des instances de football à la fin de sa carrière de footballeuse.
Elle a été présidente de la Commission centrale du football féminin au Mali et commissaire de matchs de la Confédération africaine de football.
Elle a quitté ses fonctions d'assistante financière des projets de coopération technique et de gestionnaire de compte du Bureau international du travail au Mali, pour prendre la direction du bureau de la Fifa à Dakar.
Ce nouveau bureau ouvert dans la capitale sénégalaise est l'un des trois que l'instance chargée de la gestion du football mondial a dédiés à l'Afrique, les deux autres se trouvant en Ethiopie et en Afrique du Sud.
L'accord de siège autorisant l'ouverture du bureau de Dakar a été signé en février dernier par le ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba, et la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura.
"Dans le cadre de sa vision Fifa 2.0, la Fifa a résolument pris l'option de remettre le football au centre de ses décisions et l'ouverture de bureaux régionaux dans neuf pays", avait annoncé Fatma Samoura en février dernier à Dakar.
Le bureau dakarois de la Fifa "est un symbole sans équivoque de l'engagement de [cette organisation] à renforcer le dialogue avec les acteurs clés du football que sont nos associations membres, aux fins de développer le football à tous les niveaux", avait-elle expliqué.
"Les bureaux régionaux sont chargés de coordonner toutes les activités de développement de la Fifa dans leurs régions respectives, d'aider les associations à mettre au point leurs stratégies, en vue d'atteindre leurs objectifs de développement et de mettre en œuvre le programme (... ) de la Fifa", avait ajouté Mme Samoura.
Elle assure que "ce travail est accompli en étroite collaboration avec l'administration de la Fifa à Zurich", la ville suisse où se trouve le siège de l'organisation chargée du football.
"NOTRE PARTI, C'EST DAKAR"
Première femme à être maire de Dakar, Soham El Wardini, fidèle de Khalifa Sall, l'édile révoqué de la capitale, se veut pragmatique en attendant les municipales de la fin de l'année prochaine - ENTRETIEN
Le Point Afrique |
Manon Laplace |
Publication 08/10/2018
Samedi 29 septembre, Soham El Wardini a succédé à son mentor Khalifa Sall à la suite de la révocation de celui-ci par décret présidentiel en août. Pour la nouvelle maire de Dakar, la priorité est de poser des actes forts et visibles de la population pour l'année de mandat qu'elle doit finir. Sur ses défis, ses projets et son état d'esprit, Soham El Wardini s'est confiée au Point Afrique.
Le Point Afrique : En devenant maire de Dakar ce samedi 29 septembre, vous êtes devenue la première femme élue à ce poste. Quel est votre sentiment ?
Soham El Wardini : Avant toute chose, il s'agit d'un sentiment de fierté. Je suis honorée d'avoir été élue et d'être la première femme maire de la capitale du Sénégal. J'espère que mon élection permettra d'encourager les femmes sénégalaises qui souhaitent s'engager en politique. Il faut montrer que c'est un avantage d'avoir une femme à la tête d'une ville. En Afrique, lorsqu'on a un problème, ce sont les femmes que l'on consulte en premier. Dans un sens, on gère une mairie comme on gère un foyer. Ça ne veut pas dire que l'on ne fait que du social, mais il ne faut pas minimiser la part de social dans une collectivité locale. Et pour ces questions-là, être une femme est un avantage. C'est pourquoi le premier projet que je souhaite mener mobilisera les Dakaroises, qu'elles soient issues de la classe politique ou de milieux associatifs. Avec elles, je souhaite lutter pour la salubrité de Dakar. La femme est épouse, mère et éducatrice, donc la mieux placée pour sensibiliser sur la question de la propreté de la ville.
Vous répétez que votre mandat s'inscrira dans la continuité de celle de Khalifa Sall. Quels sont les projets que vous comptez mener au terme de cette année de mandat qui reste ?
Il y a de nombreux projets en cours, mais ceux de l'éclairage public et du pavage de la ville figurent parmi les prioritaires. Ça ne veut pas dire que toutes les surfaces ou toutes les bandes de terre de Dakar pourront être pavées, surtout en un an, mais on fera notre possible. De la même manière, nous souhaitons éclairer Dakar, mais la ville n'est compétente que pour ce qui concerne l'éclairage des grandes artères. Les petites rues relèvent de la compétence des communes.
Qu'en est-il de vos propres projets ?
Le temps qui m'est imparti est très court et je considère que la question de la salubrité de Dakar peut être efficiente dans la marge de manœuvre qui est la mienne dans l'année qui reste. Cela permettra de réaliser quelque chose de visible d'ici à la fin du mandat. Il s'agira avant toute chose de mener d'importantes actions de sensibilisation. Quant aux grandes lignes du projet, il est trop tôt pour les détailler. Il faudra les définir en concertation avec les maires des 19 communes de la ville et inscrire nos actions dans l'orientation budgétaire qui sera décidée au mois de novembre.
Lors du premier mandat de Khalifa Sall, une commission de mobilité et de salubrité se réunissait chaque semaine, mais lorsque l'État a retiré la gestion des ordures ménagères à la ville de Dakar en 2015, nous n'avons plus eu les moyens de poursuivre nos actions. Je souhaite réhabiliter ces opérations de nettoyage ou de désencombrement, par exemple en enlevant les marchands installés sur la voie publique. Je suis consciente que nous ne pouvons pas demander à l'État de nous rendre les fonds, mais nous pouvons essayer de nouer des partenariats avec l'Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG) qui dépend de l'État.
Vous poursuivez le mandat du maire sortant Khalifa Sall sous la bannière de Taxawu Dakar, considérez-vous être à la tête d'une mairie d'opposition ?
Khalifa Sall avait l'habitude de dire qu'à la mairie de Dakar « nous ne faisons pas de politique ». Nous avons été élus par les populations de Dakar et travaillons pour Dakar. Dans cette perspective, je ne peux pas considérer qu'il s'agisse d'une mairie d'opposition. Notre parti, c'est Dakar. D'ailleurs, ce sont des conseillers municipaux de toutes obédiences politiques qui m'ont élue.
Continuerez-vous de rendre visite à Khalifa Sall en prison ? Vous qui dites vouloir « finir son mandat », vous attendez-vous à des consignes de sa part ?
[Elle rit] Je ne pense pas qu'il y aura de consignes. Lui-même m'a dit : « C'est ton mandat, tu y mettras ta touche féminine. » Mais je lui serai toujours loyale et fidèle. Khalifa Sall et moi, c'est une longue histoire qui a commencé en 2009, et je veux m'inscrire dans la continuité de son action. Car son action a conquis les Dakarois qui lui ont renouvelé leur confiance pour un second mandat en 2014.
Avant sa révocation, Khalifa Sall était le secrétaire général de l'Association internationale des maires francophones (AIMF). Est-ce un flambeau que vous comptez reprendre ?
Il est trop tôt pour envisager ce que je vais faire sur ce sujet. Je n'ai été élue que pour un mandat d'un an, « secrétaire général » sera sans doute une fonction un peu lourde pour le temps imparti. Il faut considérer s'il est raisonnable de penser au secrétariat général ou à un autre poste comme la vice-présidence.
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LE TEMOIGNAGE DU MARI DE SOKHNA ZEYNAB FALL
Quand je parle de ma femme j’ai les larmes qui coulent mais le plus souvent tout se transforme en un immense bonheur confie Samba Sarr.
‘’Elle avait fait de mon nom un verset. Quand je parle de ma femme je suis submergé par la douleur de sa perte, parfois j’ai les larmes qui coulent mais le plus souvent tout se transforme en un immense bonheur’’ confie Samba Sarr. Voir la vidéo.
LA BATAILLE DES PROGRAMMES
Indépendance de la justice, santé pour tous, préférence nationale… En prélude à la prochaine élection présidentielle, les candidats à la candidature se mènent une guerre sans merci, en termes de proposition, mais aussi de marketing politique
Une fois n’est pas coutume. Les candidats à l’élection présidentielle de 2019 rivalisent, non plus d’invectives et de quolibets, comme habituellement, mais d’offres programmatiques. A chacun le sien. A chacun sa méthode pour séduire l’électeur, objet de toutes les convoitises. Dans cette guerre des prétendants, Ousmane Sonko semble s’être bien démarqué. D’abord par le choix de la rédaction d’un ouvrage : ‘’Solutions pour un Sénégal nouveau’’, ensuite par sa manière originale de présenter ses propositions. Adoubé par le public, Sonko est devenu la cible privilégiée des gens du régime. Richard Kinkpé, observateur averti, membre de la société civile, salue sa démarche qu’il juge innovante. ‘’Par rapport à ce qu’on avait l’habitude de voir, témoigne-t-il, il apporte vraiment sa touche nouvelle. Il y a des ruptures très intéressantes dans la démarche. Et c’est une très bonne chose pour notre démocratie’’.
Ousmane Sonko, le catalyseur
Ayant le vent en poupe, d’aucuns ont même pensé que le leader de Pastef est précurseur dans cette nouvelle tendance consistant à présenter des programmes. Tellement il a réussi son coup de communication. Pourtant, bien avant lui, d’autres candidats à la candidature avaient fait plus, parcourant le pays, rencontrant beaucoup de Sénégalais dans l’optique de mettre en place leur programme de société.
Le leader de Gueum Sa Bopp, Bougane Guèye Dani, lui, dit avoir parcouru plus de 67 000 km pour écouter les doléances des Sénégalais, afin de faire des propositions de sortie de crise. Le président du Grand parti, Malick Gakou, aussi, a fait le Sénégal. Mieux, il a le mérite d’être le premier à avoir présenté publiquement son programme dénommé Pass : Programme alternatif Suxxali Senegaal. C’était le 11 avril dernier.
Mouhamadou Sow fait partie de la Convention des cadres du Gp. Il précise : ‘’Notre démarche a été, dans un premier temps, de faire le tour des 45 départements du Sénégal pour recueillir l’avis et les besoins des citoyens. Puis, de retour, nous avons élaboré notre projet. Là, nous sommes en train de refaire le tour du pays pour le présenter.’’
Quelques jours seulement après la présentation du Pass par Malick Gakou, Idrissa Seck conviait les responsables de son parti, Rewmi, et la presse pour un weekend à Saly. L’objectif était également de réfléchir sur les grands axes de son Programme de gouvernance, même si la version finale tarde encore à être livrée. Au moment où les acteurs de l’opposition se battent pour avoir une base de campagne, le pouvoir, lui, aura surtout l’obligation de défendre le bilan de son Plan Sénégal émergent (Pse).
C’est donc bien après tous ces évènements qu’Ousmane Sonko est venu avec ses solutions consignées dans un livre. Avec le succès éclatant qui s’en est suivi, le leader de Pastef place la barre très haut. ‘’Sa présentation a vraiment un effet catalyseur. Le paysage en avait grand besoin. C’est de bon augure pour le futur. Sa démarche ne manquera certainement pas d’inspirer les autres. Ceux qui n’ont pas encore de programme sont maintenant dans l’obligation de le faire et d’aller même plus loin en termes d’innovation’’. Déjà, Pape Diop et Abdoul Mbaye ont, à leur tour, organisé leur show pour mieux vulgariser leurs propositions pour un Sénégal différent.
L’analphabétisme et la confiance, obstacles majeurs à la vulgarisation
Cependant, même si les acteurs saluent la démarche, il faudra du temps et une stratégie beaucoup plus percutante pour aspirer à atteindre l’électeur, généralement analphabète. Et le moins que l’on puisse dire est que, pour le moment, en dehors des coups d’éclat, il reste des efforts à faire, de ce point de vue. Les citoyens, même les plus avisés, ne sont pas encore bien imprégnés des offres des différents candidats. A fortiori le Sénégalais lambda. Saourou Sène est le secrétaire général du Saems (syndicat d’enseignants). Il confie : ‘’Honnêtement, nous ne sommes pas encore bien imprégnés des offres des uns et des autres. Il ne faut surtout pas s’attendre à ce que notre syndicat évalue les programmes, parce que nous sommes apolitiques, mais je pense qu’il serait intéressant, pour chaque enseignant pris individuellement et, au-delà, pour chaque Sénégalais, de jeter un coup d’œil à ces programmes pour pouvoir apprécier. Mais le principal problème, à mon avis, c’est que les gens ne font plus confiance aux politiques. C’est peut-être pourquoi il n’y a pas un engouement pour leurs discours.’’
Malgré cet obstacle majeur de la crise de confiance, le membre de Legs (Leadership, éthique, gouvernance et stratégie) Kinkpé, salue les efforts qui sont en train d’être faits. ‘’Au moins, cela permettra d’évaluer les présidents au bout de leur mandat, analyse-t-il. Et puis, c’est comme ça que ça doit se passer dans un pays qui se respecte. Malheureusement, cela n’a souvent pas été le cas. Autrefois, il y avait vraiment une carence dans ce domaine. Les Sénégalais ont toujours voté contre, et non en fonction d’un programme alternatif. Il en a ainsi été pour 2000 et 2012’’.
Cependant, si l’on se fie à son analyse, une chose est d’avoir un programme, mais c’en est une autre de savoir le vulgariser. Et c’est là un des maillons faibles de la classe politique, en ce moment.
La société civile pour jouer les régulateurs et rendre accessibles les projets de société
Pour Kinkpé, la société civile a son mot à dire, dans cette guerre des programmes, car, estime-t-il, cela contribue à la formation du citoyen et entre ainsi dans ses prérogatives. ‘’Les questions de développement ne sont pas toujours à la portée de toutes les populations. Certains ne pourront jamais comprendre les questions techniques. Il revient donc aux membres de cette société civile de les aider à comprendre les propositions’’. Pour ce faire, renchérit-il, il faut des profils neutres et qualifiés qui vont écouter tout le monde et rendre compte aux citoyens. ‘’Ceux-là, dit-il, doivent être des personnalités dont la neutralité ne souffre d’aucun doute’’.
Aux partis, il conseille de rabaisser le niveau du discours pour atteindre les véritables cibles.
MACKY AU CAMPUS SANS ACCRO
Contrairement à la précédente, la visite ce jeudi du chef de l'Etat à l'Ucad s'est déroulée sans incident - Six nouveaux pavillons ont été inaugurés à l'occasion
En cette après-midi du 4 octobre, le président Macky Sall a inauguré, dans la joie et la convivialité, six nouveaux pavillons d’une capacité de 4000 lits, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
La deuxième visite du président Macky à l’UCAD a été, contrairement à 2015, une réussite et un plaisir. Au lieu de jets de pierres, cette fois, son Excellence a reçu des applaudissements. Il a ainsi inauguré, à l’École Supérieure Polytechnique (ESP), six nouveaux pavillons. Les 4000 nouveaux lits sont là, et bientôt, 3116 autres suivront, dans le cadre du projet de partenariat public-privé avec ASMA.
Saisissant l’occasion, le représentant des étudiants, Doudou Diouf, a fait part de certaines revendications au président. « Vous avez beaucoup fait pour le social. Nous vous demandons d’en faire autant pour la pédagogie, » a-t-il insisté. Il a également évoqué les retards dans la délivrance des diplômes et dans les années académiques.
Macky sensible à la douleur des étudiants
La question épineuse des bourses non perçues à temps, n’a pas manqué de refaire surface, au cours de la cérémonie : «Nos manifestations, qui sont dues à certaines conditions d’études, se passent dans la rue. A chaque fois nos camarades sont tués,» regrette l’étudiant Diouf. Il a poursuivi, rappelant que «les forces de l’ordre nous repoussent jusqu’à nos derniers retranchements.» Et de dire avec conviction : «Il faut que le cancer se soigne maintenant. Nous pensons pouvoir compter sur vous pour que ce phénomène cesse.» Doudou Diouf a surtout réclamé justice pour l’étudiant Fallou Sène, tué le 15 mai dernier à l’Université Gaston-Berger de Saint.
Macky Sall a tenu à répondre à chacune des requêtes faites par les étudiants. Mais le point le plus délicat, celui de la justice, a retenu toute son attention : «Je suis très sensible à votre message sur la justice. J’ai été plus que meurtri d’apprendre le décès de Fallou Sène» a confié, désolé, le président. Avant de préciser : « Bien sûr que la justice devra s’exprimer… Il appartient aux magistrats, et à eux seuls, d’appliquer la loi pour le peuple.»