L'Inspection départementale de l'éducation et de la formation (Ief) de Bounkiling a fêté samedi dernier ses meilleures élèves filles en présence du parrain de la manifestation, le nouveau ministre-conseiller du président de la République, Jean Pierre Senghor. Les lauréates, une vingtaine, sont issues des établissements primaires et de ceux du moyen secondaire du département. Sélectionnées sur la base de leurs performances scolaires du premier semestre de l'année en cours, elles ont reçu un kit scolaire comportant des matériels géométriques, des dictionnaires, des ordinateurs portables, entre autres outils scolaires.
Le département de Bounkiling, situé dans la région de Sédhiou, fête ses meilleures élèves. Et c'est à travers une cérémonie de remise de récompenses tenue ce samedi à la maison des jeunes de la commune de Bounkiling que les performances scolaires de ces meilleures élèves filles du département de Bounkiling ont été célébrées. Cette rencontre a enregistré la présence des acteurs de l'éducation et du parrain Jean Pierre Senghor, le tout nouveau ministre-conseiller du président de la République, qui vient ainsi de faire sa première sortie depuis sa nomination survenue près de deux mois après son limogeage à la tête du Prodac.
L'occasion a été saisie par l'Ief, à travers le bureau genre, de revenir sur la problématique de l'éducation des filles dans cette partie nord de la région de Sédhiou. "Les statistiques les concernant sont en effet préoccupantes", souligne Khardiata Guèye Niang, à l'intention d'un public composé de parents, d'élus, d'enseignants, de techniciens de l'éducation...
Ces indicateurs qui affichent le rouge se caractérisent d'abord par la faiblesse des taux de pré-scolarisation et de scolarisation et reste en deçà du niveau régional voire national. En effet, "le Taux brut de scolarisation (Tbps) est de 8,74% contre 26,90% pour la région et 19,20% au niveau national. Au niveau des collèges, le Tbs chez les filles ne se porte pas mieux : C'est 27,61% contre 54,8% pour la région et 70,7% au niveau national".
Pour le maintien des filles à l'école
Donnant les raisons de cette contre-performance chronique, Madame Niang explique que "ce décrochage excessif de filles s'explique dans une large mesure par les mariages et grossesses précoces, mais aussi dans de nombreux cas par les travaux domestiques démesurés auxquels s'adonnent les filles".
Pour mettre fin à ce fléau qui compromet la scolarisation des filles, elle a lancé un vibrant appel à la mobilisation de toutes les forces et les intelligences pour un "accès massif et une réussite des filles à l'école, mais aussi pour une amélioration significative de leurs performances".
Dans un discours aux allures d'un véritable plaidoyer, Khardiata Guèye Niang rappelle que "les filles ont besoin d'être soutenues, encouragées et protégées".
Invite à la persévérance
Le marrain, le maire de la commune de Bounkiling, le président du Conseil départemental, tout comme le préfet qui a présidé la cérémonie ont exhorté aussi les lauréates à persévérer dans le travail. Ils ont relevé que la reconnaissance publique des mérites des filles les engage désormais à persévérer dans la voie qu'elles ont choisie : Celle de l'excellence. "L'école de Bounkiling se veut une école de référence. Une école qui relève les défis et fait de la qualité, de la performance et de la culture du mérite les fondements de son essor et de sa stabilité." Dès lors, les élèves, à côté de leurs maîtres et professeurs sont invitées à s'investir sans relâche dans le travail.
Conscient que les filles constituent une cible vulnérable qui plombe les résultats scolaires du fait de leur décrochage souvent précoce, l'Ief, à travers cette initiative, souhaite que "cette journée puisse servir de déclic pour une réflexion approfondie sur le rôle et la responsabilité de chacun et de tous". Et les filles dans cette quête sont appelées à pleinement jouer leur partition en refusant de "se donner sur un plateau d'argent", recommande fortement le préfet.
Enfin, le comité d'organisation qui, le temps d'une journée d'excellence, s'est réjoui de la belle mobilisation des communautés autour de l'école, reconnaît qu'il a bénéficié "de l'élan de générosité du ministre conseiller qui n'a pas lésiné sur les moyens pour que les filles travailleuses soient bien récompensées". "Les autres partenaires de cette manifestations sont le Conseil départemental, les maires et le gérant de la librairie, Al Amine, et toutes les individualités qui se sont signalées pour la promotion des filles dans le département", renseigne le comité d'organisation.
Pour pérenniser l'événement, des acteurs de l'éducation sont invités à œuvrer en synergie pour une meilleure valorisation du potentiel féminin.
Le parrain, Jean Pierre Senghor, a pour sa part pris l'engagement de toujours répondre à l'appel des communautés pour porter sa pierre à l'édifice d'une région où tout est priorité et dont le salut passe par la valorisation de la terre et surtout du capital humain comme le sous-tend le Plan Sénégal émergent (Pse).
La Journée du 8 mars célébrée cette année sous le thème, «L'autonomisation économique de la femme dans un monde en pleine évolution», fut l'occasion pour la gent féminine du Kassa qui a, en tant que mère, épouse, sœur mais aussi avant-gardiste et surtout protectrice de la société casamançaise, joué un rôle extraordinaire, à l'instar de Aline Sitoé Diatta, dans l'histoire de sa communauté, de faire entendre ses revendications afin d'améliorer les dures conditions d'existence des femmes.
La Journée du 8 mars est traditionnellement l'occasion pour les groupes et associations militantes de préparer des manifestations pour fêter des victoires et les acquis, d'appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes ordinaires. Occasion également pour celles qui ont joué un rôle extraordinaire dans l'histoire de leur pays et de leur communauté de faire un bilan sur leur situation. Les femmes du département d'Oussouye, avec à leur tête Marie Louise Diatta, n'ont pas dérogé à cette règle. Fortement mobilisées derrière leur parrain, l'honorable député Aimé Assine, ces femmes venues de toutes les contrées du Kassa ont ainsi brandi dans un mémorandum remis à l'autorité préfectorale, les quelques acquis et plusieurs manquements notés au niveau de leur département et par rapport à leur situation. D'abord sur les acquis, elles ont fait mention du taux sur la scolarisation des filles ; l'amélioration de la parité dans les postes électifs et leur financement bien qu'étant insuffisant. Mais dans ce monde de travail en perpétuel changement entrainant des implications importantes pour la gent féminine, les femmes d'Oussouye ont senti plusieurs manquements liés à cette nouvelle donne. A savoir le manque de formation, le manque de centre commercial, de complexe frigorifique, l'inexistence d'unité de transformation dans le département, le non-accès au foncier, une insuffisance des différents financements distribués à travers le pays, une inégalité dans la répartition des postes électifs et nominatifs. Et c'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que Marie Louise Diatta et ses sœurs d'Oussouye ont porté les recommandations suivantes à l'endroit des autorités centrales, locales et coutumières. A savoir, entre autres, l'accès au foncier, la capacitation des femmes dans tous les domaines, l'achèvement dans les meilleurs délais du Centre d'assistance et de formation (Cedaf), la réfection des clôtures et les équipements dans les blocs maraichers, leur dotation en unités de transformation de fruits et légumes, de noix d'anacarde, de séchage de poisson, de batteuses de riz ; l'octroi aux femmes d'un espace pour la construction de leur miélerie. Autant de complaintes qui traduisent dans le mémorandum, le cri du cœur des femmes du Kassa ; une contrée où la tradition accorde pourtant une place spécialement digne à la femme dans bien des domaines ! «Mais combien de fois n'at-on pas entendu les femmes plaider dans les lieux de culte pour conjurer le mauvais sort qui menace de s'abattre sur la société ; plaider pour le retour de la paix en Casamance et dans le monde. Les associations féminines ne sont elles pas les plus dynamiques dans les activités socioéconomiques du département ?», ont clamé ces femmes ce 8 mars devant les autorités administratives coutumières et politiques du département d'Oussouye. Normal donc si elles ont mis à profit cette journée d'introspection, pour puiser au fond d'elles-mêmes la force qui leur permettrait, disent-elles, de briser les barrières traditionnelles qui les empêchent d'accéder aux ressources foncières et par conséquent de révolutionner l'économie de leur département. «L'accès à la terre combiné à l'accès au crédit constitue aujourd'hui l'une des batailles qui nous conduiraient vers l'émancipation économique», a soutenu leur coordonnatrice Marie Louise Diatta. Qui est également d'avis que l'engagement au quotidien des femmes et leur formation doivent être renforcés pour la matérialisation de leur autonomie économique. Apportant une esquisse de réponse à cette palette de complaintes multiformes des femmes de son département, l'honorable député, Aimé Assine, par rapport à la question foncière, estime que les collectivités locales doivent prendre leurs responsabilités pour répondre aux exigences du monde actuel. Et Aimé d'inviter en retour les femmes à prendre leur courage à deux mains pour solliciter sans contrainte des terres qui répondent à leurs besoins. En tant qu'élu, Aimé Assine, qui a le temps d'une journée réussi à fédérer derrière lui toutes les femmes du département, a en outre pris l'engagement de porter le plaidoyer de ces dernières auprès des autorités étatiques pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations, gage de leur autonomisation économique.
Elles n’ont pas été en reste dans la célébration de la journée internationale des droits de la femme. Celles vivant avec un handicap ont marqué hier cette fête par une exposition des différents produits qu’elles façonnent. Elles ont montré leur savoir-faire. Une façon de dire aux Sénégalais qu’elles font partie intégrante de la société.
La Présidente du comité des femmes de la fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées de dire qu’elles sont doublement vulnérables, mais très bien organisées. Ndèye Daga Guèye a soutenu qu’elles sont en train de se battre pour le respect de leurs droits. ‘’La carte d’égalité des chances est en train d’être distribuée. C’est un acquis que nous avons déjà. Mais c’est un seul décret qui instaure cette carte. Nous sommes en train de mener le combat pour que les autres décrets puissent sortir et qu’on puisse les mettre en œuvre. Parce que nous voulons être plus autonomes’’, a expliqué Mme Guèye.
Embouchant la même trompette, la vice-présidente de la fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées a soutenu qu’elles veulent disposer de tous les avantages que leur offre la carte. D’autant que, a-t-elle dit, le président a promis, lorsqu’il lançait la carte, que tous les bénéficiaires auraient une bourse de sécurité familiale. ‘’On sait qu’il y a des gens qui en ont, mais ce n’est pas effectif. La promesse est une dette’’, a-t-elle rappelé.
Avant de souligner les attentes dans le domaine de la santé. ‘’Tout le monde dit que nous avons des avantages dans le domaine de la santé. Alors que la santé ne prend en compte que la consultation. Les ordonnances et autres charges ne sont pas prises en compte. Il faut que les autres décrets soient signés. Il en reste 9. Nous disposons des mêmes droits que les autres’’, a-t-elle martelé.
Ainsi, elle lance un appel pour une meilleure considération des femmes vivant avec un handicap qui tendent la main. ‘’C’est écœurant pour une personne de tendre la main à plus forte raison la femme. Elles ne le font pas de gaieté de cœur.
C’est parce qu’elles n’ont pas de solutions. Il faut leur donner les mêmes chances, parce que nous sommes dans un monde inclusif. Donc, on doit les prendre en compte afin qu’elles aient accès à l’éduction, à la santé, aux ressources financières leur permettant d’avoir une autonomisation.’’
LE SOUHAIT DES JURISTES SÉNÉGALAISES
Meilleure prise en charge du genre dans la réforme foncière
Pour certaines juristes sénégalaises, le genre n'est pas pris en compte dans les réformes foncières. Ainsi souhaite la présidente d'honneur de l'Association des juristes sénégalaises, Marie Delphine Ndiaye, une meilleure prise en charge du genre dans le projet.
Marie Delphine Ndiaye souhaite que le genre soit davantage pris en compte dans le Plan Sénégal émergent (Pse) qui est le programme stratégique du pays sur les 20 ou 25 ans à venir. Notamment au niveau des présentations et des conclusions de la réforme foncière. "Que cela soit un axe prioritaire. Certes, le document de politique foncière parle de genre, mais pas de manière aussi approfondie que nous l'aurons souhaité", a affirmé la juriste lundi, à l'issue d'une présentation sur l'accès des femmes au foncier.
En effet explique-t-elle, le genre étant transversal, "il ne s'agit pas seulement, des femmes, mais aussi le développement durable à savoir les jeunes, les générations futures". "Nous aurions souhaité que la politique en projet puisse davantage approfondir la question du genre avec la dimension développement durable, la dimension femme, ainsi que la dimension jeune".
Aussi, souligne la présidente d'honneur de l'Ajs, les bonnes terres sont accaparées par les hommes au détriment des femmes et jeunes à qui l'on attribue des terres éloignées, moins fertiles. D'où sa plaidoirie pour une désaffectation, afin de mieux distribuer la terre.
"Il y a des affectataires qui ne mettent pas en valeur. Pourquoi ne pas retirer ces terres d'autant plus que la loi sur le domaine national dit que si on affecte une terre, vous ne la mettez pas en valeur pendant trois ans, qu'on la retire et qu'on la donne à une autre personne".
Méconnaissant les procédures et absentes des instances de gouvernance foncière, les femmes et les jeunes ne cultivent que grâce à la location. Ce qui est juridiquement anormal, d'après la juriste, qui appelle à corriger une "inégalité de fait par une discrimination positive qui doit être dans le document de politique foncière". "Ce n'est plus une question de droit, la Constitution l'a réglée, c'est une question de fait qui est là", précise Mme Ndiaye.
En tant que citoyenne, la femme ne doit pas louer les terres. C'est inadmissible, aux yeux de la juriste, qui veut un recensement des terres non valorisées par les affectataires afin de redistribuer aux femmes.
Par ailleurs, relève-t-elle, les facteurs bloquant l'accès des femmes au foncier sont multiples. L'un d'eux est leur statut de fille, d'épouse ou de belle-fille dans la famille. Alors qu'au Sénégal comme dans beaucoup de pays en Afrique, la terre est affectée au chef de famille où il y a plusieurs ménages ou plusieurs épouses. Donc, un statut qui ne lui permet pas d'avoir droit à la terre. L'autre facteur bloquant est la précarité des unions. "La polygamie et les risques de divorce font que lorsque vous appartenez plus à cette famille, on vous retire la terre qui vous a été donnée pour la culture et vous devez partir", déplore Marie Delphine Ndiaye.
En outre, fustige la juriste, "quand le mari décède, on demande souvent à la femme de partir et elle retourne à sa famille d'origine". "Où est la sécurité juridique", s'interroge-telle. A son avis, "si on ne donne pas à la femme un titre par une délibération, lui dire que voilà ce qui vous appartient, tant qu'on aura pas cela, la précarité et l'insécurité juridique resteront là. Parce que nous ne sommes malheureusement, pas chef de famille dans nos ménages et l'incertitude et l'aléa de la polygamie et du divorce sont là, sans compter la succession".
En 16 ans, l'Etat du Sénégal a déboursé environ 217 milliards de francs Cfa destinés à des financements pour les femmes. Nicole Gackou, présidente des femmes entrepreneurs du Sénégal, l'a affirmé mardi à l'occasion d'une table ronde tenue à la mairie de Rufisque.
"On ne peut pas dire que l'Etat n'a rien fait pour les femmes. C'est peut être insuffisant, mais c'est bien quelque chose (...) Ces 217 milliards c'est seulement la part de l'Etat et je ne parle pas des autres financements effectués par les partenaires au développement", a-t-elle assuré dans la lancée, interrogeant l'assistance composée de femmes entrepreneurs sur ce qui, avec cette somme, pouvait être réalisé en termes d'infrastructures d'utilité publique, tels que des hôpitaux, des écoles.
Pour elle, les femmes se doivent de faire une introspection après avoir reçu tous ces financements de la part de l'Etat. "Où sont allées ces sommes ? Combien d'emplois avons-nous créés avec ces financements ? Où sont les bénéfices ? Qu'avons-nous développé ?", at-elle égrené pour conduire ses paires à l'autoréflexion.
"La question que toutes les femmes doivent se poser est où est passée cette manne financière", a exhorté de son côté la conseillère départementale, Mame Bineta Cissé, initiatrice de la rencontre. Pour arriver à l'objectif de "former 50 femmes entrepreneurs", l'initiatrice s'est engagée à organiser des ateliers bimensuels de formation pour les femmes de Rufisque.
"Il faut que les femmes méditent sur leur situation actuelle et s'interrogent sur leur avenir au lieu de prendre la journée du 8 mars pour chanter et danser", a en outre, souhaité Mame Bineta Cissé.
PLAIDOYER POUR LE RENFORCEMENT DU POUVOIR ÉCONOMIQUE DES FEMMES
L'Union des amicales du ministère de l'Economie, des finances et du plan a profité de la célébration de la Journée mondiale de la femme pour demander à l'Etat de renforcer le pouvoir économique des femmes, afin qu'elles puissent mieux contribuer à l'émergence du Sénégal.
Les femmes de l'Union des amicales du ministère de l'Economie, des finances et du plan ont célébré hier, la journée mondiale dédiée aux femmes sous le thème "Renforcement du pouvoir économique des femmes: Clé de l'émergence".
Agents de ce ministère qui prend en charge le Plan Sénégal émergent (Pse) dans sa mise en œuvre jusqu'au suivi, ces femmes qui sont au début et à la fin de ce Pse pensent que sans leur promotion à travers le renforcement de leur autonomisation financière, "il n'y aura pas d'émergence au Sénégal".
Pour elles, le pouvoir économique des femmes constitue la clé de l'émergence et du développement. "Sans les femmes, il ne peut y avoir de l'émergence. Quand on a une population qui fait plus de 52% de femmes, si on la laisse en rade, cela ne marchera pas", a soutenu hier à la Place du souvenir, la présidente de l'Amicale des femmes du Trésor, porte-parole de l'Union des amicales du ministère de l'Economie, des finances et du plan.
Bien sûr, Khadidiatou Kébé ne parle pas seulement des femmes au bureau, mais de la femme en général. "Des femmes rurales, celles dans le secteur informel, les ménagères. Par exemple l'équité fiscale dont on parle n'est pas encore effective au Sénégal surtout au niveau des collectivités locales", fait-elle savoir.
Pourtant, souligne Mamadou Wane Sall, inspecteur des impôts et domaines et chef de bureau de la modernisation et de la documentation de la Direction des impôts et domaines, le Code du domaine de l'Etat dispose que la femme a la possibilité de gérer son patrimoine. Mais d'après la commission de contrôle des opérations domaniales qui centralise toutes les requêtes en matière foncière sur l'ensemble du territoire national, sur 439 dossiers examinés, seuls 59 concernent les femmes. Ce qui démontre que la femme n'est pas très consciente de ses droits en cette matière. D'où un besoin accru de sensibilisation sur les droits de la femme en matière de propriété immobilière
LE CADEAU DE 8 MARS D'AYMÉROU GNINGUE AUX FEMMES
CAYOR - 100 millions pour financer leurs activités
Hier à l'occasion de la Journée internationale de la Femme, le maire de Mérina Dakhar a signé une convention avec la Fédération des associations de développement communautaires (Fadec), qui regroupe 20 communes des régions de Thiès, Louga et Diourbel, pour un financement d'un montant de 100 millions de francs Cfa.
Le maire de la commune de Mérina Dakhar a signé, hier, à l'occasion de la Journée internationale de la femme une convention avec la Fédération des associations de développement communautaires (Fadec), consistant en un fonds de garantie de 20 millions de francs Cfa, qui a été mis en place. Un fonds qui a pu mobiliser des crédits de 100 millions de francs Cfa, qui seront destinés à toutes les femmes du Cayor, de Pire jusqu'à Thilmakha.
Pour Aymérou Gningue, par ailleurs président des maires du Cayor, "100 millions, c'est une goutte d'eau dans les besoins, mais c'est un début, et nous allons continuer en essayant de travailler avec les mécanismes de fonds qui existent au Sénégal, pour justement mobiliser beaucoup plus de ressources. Nous allons aussi essayer, à travers l'initiative privée et nos partenaires avec qui nous travaillons dans le Cayor, notamment dans le solaire, qui sont aussi disposés à nous appuyer dans le cadre de la mobilisation des ressources pour les femmes, de trouver des réceptacles, comme FadecCadior. Lesquels pourront recueillir ces fonds, les démultiplier. Et du moment qu'ils sont déjà aguerris, avec des mécanismes qui sont huilés".
Le maire de Mérina Dakhar de rassurer : "On pourra leur confier cela, et je suis sûr que les remboursements pourront se faire sans problème, parce que c'est dans le cadre du réseau vie. Ce n'est pas des crédits que nous allons mettre sur fonds perdus, mais c'est des crédits avec des remboursements qui vont se reconstituer. Et comme ça, nous pourrons en tout cas, atteindre un maximum de femmes, conformément au mécanisme que nous voulons". L'élu pense surtout, que "les actions futures du fonds qui est destiné à l'entreprenariat féminin, venant s'ajouter à une importante initiative locale, devra permettre de mobiliser beaucoup plus de ressources pour que les femmes puissent travailler, créer de la richesse et, en fait, retrouver la dignité, d'autant que la première des dignités, c'est de pouvoir travailler dignement et subvenir à ses besoins".
Aymérou Gningue, parrain de la célébration de la journée du 8 mars dans le Cayor, a saisi l'occasion pour parler du rôle des femmes dans le Plan Sénégal émergent (Pse) un programme initié par le président de la République. "Nous avons échangé longuement pour voir quelles sont les difficultés que rencontrent les femmes du Cayor, mais aussi les solutions que nous comptons apporter à travers le soutien permanent que nous devons apporter aux braves dames dans les tâches ménagères, mais surtout au niveau de la mobilisation des crédits", souligne-t-il.
Il se réjouit de la "chance" qu'ont les femmes cayoriennes "d'avoir à leurs côtés, ce 8 mars, des personnalités qui gèrent le Fonds destiné à l'entreprenariat féminin, avec qui elles ont pu faire un diagnostic complet de la situation pour trouver des solutions". Le président du Conseil d'administration de Ahs, Aymérou Gningue, n'a pas manqué d'adresser un message au ministre de la microfinance, Moustapha Diop, pour des financements en faveur des femmes de Cayor. Car rassure-t-il, "nous savons exactement comment ces groupements féminins peuvent travailler à partir des fonds qui pourront être mis à leur disposition, parce qu'elles le font depuis déjà 25 ans". Et indique-t-il, "aujourd'hui nous sommes avec zéro défaillance, cela veut dire qu'on reconstitue le fonds, que les personnes qui ne sont pas touchées dans la première phase pourront être touchées dans une seconde et une troisième phase, et c'est pourquoi c'est extrêmement important".
Saluant l'initiative d'aider les femmes du Cayor, Mansour Ndoye chargé des relations extérieures de la Fadec, a dénoncé le manque de soutien des autorités étatiques vis-à-vis des organisations paysannes qui composent sa fédération. "Aujourd'hui, toutes les activités que nous faisons, c'est par notre propre volonté ou l'assistance de nos bailleurs, notamment la Fao l'Usaid etc. Nous avons d'énormes difficultés pour disposer de semences de prêt base. Cette année ci par exemple, nous avons fait une demande de 500kgdeprêtbasemaisonapu obtenir que 100 kg du gouvernement", regrette M.Ndoye.
VIDÉO REPORTAGE DE FODÉ MANGA DE SENEPLUS
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LE COUP DU FIL
EXCLUSIF SENEPLUS - Depuis 8 ans, elle file le bon coton avec les tisserands traditionnels. Rencontre avec la créatrice Johanna Bramble
Originaire des Caraïbes, Johanna Bramble est une créatrice et designer en textile.
Transpercée en plein cœur par un coup de foudre pour le tissage traditionnel Mandjack lors d'une de ses visites au Sénégal, elle finit par y rester et y créer son entrepise.
Depuis maintenant 8 ans, elle file le bon coton avec les tisserands traditionnels au sein de son entreprise basée à la Cité Asecna de Ouakam.
Johanna fait face à la caméra de SenePlus.Com et parke de son parcours au pays de la Téranga.
Hier, à la Maison d'arrêt et de correction du Camp pénal, la règle à respecter était de se faire plaisir. En effet, comme toutes les femmes du monde, les détenues ont célébré la journée qui leur est dédiée dans la gaieté et c'est le moins qu'on puisse dire.
Au programme, un concert animé par la diva de la musique sénégalaise, Coumba Gawlo Seck, en présence du directeur de l'administration pénitentiaire et du ministre de la Justice. Attirés par la musique, le colonel Daouda Diop et Sidiki Kaba ont oublié leur rang d'autorité le temps d'esquisser quelques pas de danse pour le plus grand plaisir des détenues et de leurs surveillantes.
Dans la cour de cette prison pour femmes, transformée en piste de danse, on ne reconnait pas les surveillantes des incarcérées tant elles étaient indissociables. Le temps du spectacle, ces femmes ont oublié qu'elles ont violé les règles de la vie commune.
Et "c'est de bon augure car les maisons d'arrêt ont la vocation de préparer la réinsertion", dit Coumba Gawlo Seck pour les inciter à rester dans le droit chemin, une fois libres. Plus philosophe, le garde des Sceaux à citer Rabelais, entre autres auteurs, pour encourager ces femmes à se battre. D'ailleurs, il leur a fait don de matériaux de coutures et des vivres.
Hier, les femmes du ministère de l'Intérieur et de la sécurité publique ont organisé un panel sur le thème "Autonomisation et rôle des femmes en matière de sécurité" à la place du folklore à l'occasion de la célébration du 8 mars, Journée mondiale de la femme.
Les femmes du ministère de l'Intérieur et de la sécurité publique ont célébré le 8 mars, sans tambour, ni trompette. En lieu et place du folklore souvent noté lors de la Journée mondiale de la femme, elles ont tenu un panel sur "Autonomisation et rôle des femmes en matière de sécurité". Les nombreux cas d'agressions accompagnées pour la plupart de meurtres enregistrés ces derniers temps au Sénégal ont sans doute pesé sur le choix de ce sujet d'actualité.
Ainsi pour réduire ces délinquances, les femmes civiles comme celles porteuses d'uniformes de services en poste au ministère de l'intérieur, estiment qu'elles ont leur mot à dire pour juguler ce phénomène. Selon le chef de Service de la formation du ministère de l'Intérieur et de la sécurité publique, "quand on parle d'autonomisation, on revient sur les indicateurs de genre, parler de disparité, d'égalité et tout ce que vous voulez en matière des droits des femmes (...) l'accès aux instances de décision".
Sur le point relatif à la question liée à la sécurité, Mme Mariama Ndiaye Sy a indiqué que ses camarades et elles, ont un rôle "d'alerte et de veille" à jouer dans les quartiers. Selon elle, cette mission passe par la vigilance pour détecter les délinquants, trafiquants de stupéfiants, les jeunes endoctrinés et autres afin de mettre au parfum les services de sécurité, compétents pour sévir.
En écho, le représentant du ministre a souligné qu'après la féminisation de certains corps, "ce thème permettra d'abord d'interroger le statut des femmes à l'issue de ces différentes réformes, de voir relativement leur condition de travail s'il y a des choses à améliorer. Mais aussi va permettre de favoriser également une discussion entre femmes pour pouvoir permettre au ministère de disposer d'un document qui permettrait s'il y a des difficultés de pouvoir les résoudre, s'il y a également des marges de progression dans l'amélioration des conditions des femmes que les plus hautes autorités du ministère puissent prendre les dispositions nécessaires", dit-il.
En cette journée où la femme est fêtée, occasion ne pouvait être meilleure pour Cheikh Sadibou Diop pour glorifier ces braves dames qui sont sous les drapeaux. Le directeur de l'Administration générale et de l'équipement dudit ministère s'est réjoui que "les femmes qui sont des composantes à part entière de nos Forces de sécurité travaillent d'arrache pied nuits et jours aux cotés des hommes pour juguler toutes les difficultés et relever tous les défis qui se posent sur le plan sécuritaire et sur le plan de l'administration du territoire".
Et d'ajouter : "Nous n'avons pas encore eu de remontées de comportement négatif ou de contre-performance notée chez les femmes. Tout au contraire, il y a de plus en plus, d'année en année une place beaucoup plus prépondérante que les femmes prennent pour pouvoir permettre au ministère de relever beaucoup de défis."