(SenePlus.Com, Dakar) - Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, a pris part, mardi 13 octobre à New York, au du Conseil de sécurité de l’ONU sur «Femmes-Paix et Sécurité». Une occasion pour le chef de la diplomatie sénégalaise de prendre la défense des femmes, notamment contre les violences sexuelles «utilisées à des fins d’humiliation, de domination et de modification de l’identité d’une communauté». SenePlus vous propose l’intégralité du discours du ministre.
Monsieur le Président,
Je voudrais tout d’abord remercier la présidence espagnole du Conseil de sécurité et saluer la Présence du Président du Gouvernement Espagnol.
Je tiens aussi à remercier le Secrétaire Général Ban KI-MOON pour ses rapports ainsi que Madame Phumzile Mlambo-Ngucka, Directrice Exécutive d’ONU-FEMMES et toutes les autres oratrices pour leurs brillantes interventions.
Monsieur le Président,
Moment ne saurait être plus opportun pour le Conseil de sécurité de définir de nouvelles perspectives à la problématique Femmes-Paix et Sécurité qu’en cette année 2015, qui nous a vu célébrer le vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing de 1995 sur les femmes, et adopter le Programme de Développement Durable à l’horizon 2030, parallèlement à la revue des opérations de paix ; trois événements majeurs qui nous rappellent tous la pertinence de replacer la femme au centre de nos choix prioritaires.
Cette séance d’aujourd’hui nous offre, pour ainsi dire, l’opportunité de porter un regard attentif sur les progrès réalisés ainsi que sur les défis persistants.
Monsieur le Président,
Se présentant comme une arme moins coûteuse qu’un fusil ou une arme lourde, les violences sexuelles sont utilisées à des fins d’humiliation, de domination et de modification de l’identité d’une communauté mais aussi de contrôle d’un territoire ou d’accès à ses ressources naturelles.
Ces pratiques cyniques avaient ainsi conduit le Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter une nouvelle démarche consistant en l’application du principe d’égalité des sexes au maintien de la paix à travers sa résolution 1325 (2000) sur Femmes-Paix et Sécurité.
Cette résolution, à la fois unique et historique en son genre, aura contribué à réparer un oubli préjudiciable à la recherche d’une paix durable, à la réconciliation entre les peuples et à la préservation de la justice.
En effet, constitutive de crimes contre l‘humanité, de génocide et de guerre, la violence sexuelle ou sexiste rompt le contrat social qui lie les citoyens aux forces de sécurité, sape les fondements de la paix et annihile les efforts de développement ; comme aussi la discrimination des femmes dans les efforts de paix, en plus d’aggraver cette injustice, comporte le danger de semer les germes futures d’une résurgence des conflits.
La mise en œuvre de ce cadre programmatique et opérationnel, renforcé par d’autres résolutions, aura permis au Conseil de sécurité de prendre en compte la problématique Femmes-Paix et Sécurité dans sept (7) des treize (13) accords conclus en 2013 et dans quatorze (14) des vingt (20) résolutions créant ou prorogeant le mandat d’une mission de maintien de la paix.
Aussi, voudrais-je me féliciter de la participation des femmes à toutes les médiations de paix conduites par les Nations Unies en 2013.
Pourtant, malgré ces efforts fort encourageants, les femmes et les filles continuent de subir l’arbitraire des « Seigneurs de guerre ».
Monsieur le Président,
Ce constat grave demeure indigne d’un monde où l’égalité et la communion entre les peuples doivent plus que jamais s’ériger en principes sacro-saints.
D’où l’urgente nécessité d’intensifier nos efforts en vue d’améliorer, en la renforçant, la protection des femmes et des filles dans ces moments de tragédie et d’horreur qu’alimente une circulation incontrôlée des armes.
Voilà pourquoi il nous semble important, dans la continuité de la résolution 1325 et autres textes subséquents, d’adopter une approche holistique intégrée mettant en perspective les domaines politique, de développement et de droits de l’homme, afin de mieux maintenir la paix, briser le cycle de l’impunité et assurer la réconciliation et la réinsertion sociale aussi bien des victimes que de leurs bourreaux d’hier.
Cela m’amène à poser la question de l’autonomisation des femmes, notamment celle économique, pendant et après les conflits, qui participe des efforts de relèvement auxquels s’attèle la Commission de consolidation de la paix.
Dans ce sillage, je voudrais souligner la contribution significative que les organisations régionales et sous-régionales peuvent et doivent apporter à la réalisation de cet important agenda à travers, inter alia, les dispositifs de réaction rapide mais aussi de soutien à la réforme de l’appareil sécuritaire et du secteur de la justice.
Monsieur le Président,
Nous ne triompherons des violences sexuelles que lorsque notre ferme détermination à les combattre supplantera la volonté des chefs de guerre à les exercer.
Je voudrais, à cet égard, vous réaffirmer la priorité que le Sénégal continuera d'accorder, en tant que septième (7e) pays contributeur de troupes, et candidat à un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité pour la période 2016-2017, à la problématique Femmes, Paix et Sécurité.
Cette priorité apparait déjà à travers le choix porté sur une femme pour diriger la Police Nationale Sénégalaise, le déploiement de soixante (60) femmes sénégalaises dans les missions onusiennes et la contribution sénégalaise à la vulgarisation du concept de « situation room ».
Cette foi des Autorités Sénégalaises au leadership féminin, est aussi reflétée à travers le choix porté sur le Président Macky SALL pour coparrainer le lancement de la Campagne des Nations Unies sur la lutte contre les violences sexuelles, s’est aussi traduite par le renforcement de la participation des femmes au processus de prise de décision avec l’introduction de la loi sur la parité dans toutes les Assemblés électives et semi-électives qui a porté le pourcentage de femmes parlementaires à prés de 43%.
J’aimerais formuler le vœu d’un monde conscient des stigmates de son passé, enrichi des progrès de son présent et habité par l’espoir d’un avenir meilleur car respectueux de la place centrale qui revient tout naturellement à la femme dans nos sociétés.
Enfin, je voudrais saluer l’adoption de la résolution 2242 (2015) dont le Sénégal est coauteur.
Le 11 octobre est consacré Journée internationale de la fille. Il ne suffira certainement pas pour trouver une solution aux problèmes des filles du département de Vélingara (Sud du Sénégal). L’excision, les mariages et grossesses précoces constituent les plaies ouvertes qui freinent le développement holistique de la jeune fille du Fouladou.
Les mots de André Sambou, coordonnateur du Centre conseil pour adolescent (Cca) de Vélingara, dévoilent les maux de cette ville : «A Vélingara, il n’y a pas de jeune fille, même si la situation est en train d’évoluer petit à petit, dans le bons sens. Ici, la fille passe de la période de l’enfance pour se retrouver mère. Quand on donne une fille en mariage à l’âge de 13 ans, 14 ou 15 ans, elle ne connaît pas l’adolescence. C’est malheureusement le sort de la plupart des filles de cette localité, surtout dans la zone rurale.»
Il ajoute : «Dès que le mariage est consommé, la jeune mariée fait des travaux de femmes et agit comme une femme. Le danger, c’est qu’à cet âge-là, une grossesse est toujours à risques. Sans compter l’abandon scolaire qui est garanti.»
De même est garantie la grossesse précoce. Mais le plus malheureux dans cette localité, ce sont les grossesses indésirables précoces, dont les auteurs ne sont pas identifiés le plus souvent, ou refusent d’en reconnaître la paternité. Le Centre conseil ado reçoit des cas de filles enceintes à très bas âge.
André Sambou explique : «Au cours de cette année 2015, nous avons reçu 2 filles en état de grossesse, l’une est âgée de 13 ans et l’autre de 12 ans. Ce qui est fantastique pour leur cas, elles ont toutes accouché sans difficultés manifestes. Mais elles sont à surveiller, car une 2ème grossesse rapprochée peut être fatale.»
Des dizaines d’autres filles de la même tranche d’âge sont victimes de grossesses dans le secret familial. Si pour les mariages précoces le patron du Cca impute la responsabilité entièrement aux parents, la responsabilité des grossesses précoces, en grande partie, incombe à la fille.
Il explique : «Les parents ne savent même pas ce qu’ils doivent dire aux filles en matière de sexualité. La sexualité n’est pas une décision, c’est un besoin de corps et les esprits sont préparés à l’acte sexuel par les films pornographiques, la télévision et le téléphone. C’est difficile pour les parents de gérer cette situation.»
L’autre grand problème auquel est confrontée la fille de Vélingara, c’est l’excision. Dans les régions sud du pays, 47% des filles sont passées au couteau de l’excision, contre une moyenne nationale de 17,5%, selon des chiffres fournis par le responsable régional d’Enda-Santé de Kolda, Mme Marie Tall Diop.
Toutes les ethnies qui habitent majoritairement à Vélingara pratiquent l’excision. Et les déclarations d’abandon de cette pratique millénaire ont contribué à la «porter dans a clandestinité. Ceux qui ont participé à la déclaration continuent à croire aux vertus de l’excision et n’ont finalement comme choix que de se cacher», reconnaît André Sambou.
Il poursuit : «Les filles sont excisées au berceau ou exportées vers la Gambie, la Guinée Bissau ou la Guinée Conakry.» André Sambou a listé par ordre décroissant l’importance de ces plaies ouvertes du Fouladou en matière de développement holistique de la fille. Il a dit : «Le premier grand problème de la fille de Vélingara est les mariages précoces, le second est l’excision, et puis vient les grossesses précoce.» Pour trouver un remède à ces problèmes, plusieurs solutions sont proposées par différentes structures étatiques et non étatiques.
La solution par le Centre Ado
Pour le centre de conseil pour adolescent, la solution à tous ces maux viendra par les causeries, les sensibilisations et les plaidoyers. André Sambou renseigne : «Nous avons formé plusieurs pairs éducateurs sur différents aspects de la vie sexuelle. Ils ont pour mission de discuter avec leurs pairs (filles et garçons de même âge) autour du thé, au stade et dans le quartier, sur leurs préoccupations de l’heure, les aider à trouver des réponses scientifiques à leurs questionnements et tentations en matière de sexualité et de santé reproductive.»
Des citoyens de différents âges sont conviés à des séances de causeries, de plaidoyers et d’ateliers de renforcement de capacités. Pour ce qui concerne l’excision, il faut «préparer la jeune fille d’aujourd’hui à refuser d’exciser sa future fille, en toute connaissance de cause. Pour les personnes âgées, la pratique est ancrée dans les habitudes et n’est pas considérée comme un problème de santé publique, bien au contraire. La législation n’y pourra rien.»
Grand mother project
La méthodologie adoptée par Grand mother project (Gmp) pour lutter contre ces fléaux qui empoisonnent la vie de la fille du Fouladou, dans le cadre du projet «développement holistique des filles», inclut une approche holistique aux besoins globaux des filles, la valorisation des traditions et rôles culturels positifs, l’implication active des aînés et spécifiquement des grands-mères et le renforcement de la communication entre les générations.
Selon Mamadou Coulibaly, chargé de programme à Gmp, «l’essence de cette stratégie est le processus de dialogue communautaire entre les différents acteurs basé sur les rôles et valeurs culturels. Il s’agit de catalyser la discussion sur les thèmes en rapport avec le bienêtre des filles et des enfants de façon générale avec la participation des hommes et femmes, plus âgés et moins âgés, pour aboutir à un consensus communautaire en rapport à des décisions à prendre pour assurer un meilleur développement de la jeune fille».
Falilou Cissé, chargé des activités de terrain à Gmp, ajoute : «Et comme les grossesses, mariages précoces et l’excision sont des pièges à éviter par la fille pour son développement normal, Gmp suscite le débat sur ces questions, en identifiant les causes dans des rencontres communautaires et puis des actions concrètes sont proposées pour une solution. Dans ce processus, les grands-mères en particulier, et les personnes âgées en général, occupent une place centrale à cause de leurs savoirs et leur influence sur la famille et la communauté. Aucune solution n’est imposée aux communautés.»
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SUBLIMER LES RÉVOLTES CIVILES
"Honneur", fierté", le Nobel de la paix donne du baume au coeur aux Tunisiens
(AFP) - Un "honneur", un "encouragement", un prix qui "nous oblige": des Tunisiens ont exprimé leur "fierté" vendredi après l'attribution du Nobel de la paix sans pour autant oublier les lourdes difficultés sécuritaires et économiques du moment.
"C'est un honneur et une fierté pour la Tunisie et pour tous les Tunisiens!", s'exclame Sabri Berrich, propriétaire d'une agence de location de voitures, rencontré dans le centre de Tunis.
Ce prix "renvoie une bonne image à un peuple qui souffre et peine à se lever après avoir été secoué par plusieurs catastrophes mais qui, malgré tout, veut vivre dignement", renchérit-il.
Après l'immense enthousiasme de la révolution du 14 janvier 2011 qui mit fin à des décennies de dictature, les Tunisiens ont vécu des moments difficiles.
En 2013, l'assassinat de deux opposants de gauche ont créé un choc dans la société.
Puis, en 2015 les attentats sanglants revendiqués par des jihadistes au musée du Bardo et à Sousse, ont coûté la vie à 60 personnes dont 59 touristes, portant un coup violent au tourisme, véritable poumon économique du pays.
"Au moins une bonne nouvelle après une série de mauvaises! Cela nous oblige à montrer au monde que nous sommes à la hauteur de ce prix", s'exclame Naïma Oueslati, une opticienne.
Le Nobel de la paix a été attribué à un quartette d'organisations composé du puissant syndicat UGTT, de l'organisation patronale l'UTICA, de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) et de l'Ordre des avocats. Formé en 2013, ce quartette avait mené un dialogue national pour dépasser la profonde crise politique qui minait alors la démocratie tunisienne naissante.
Cette récompense constitue "un élément encourageant pour les partis politiques, pour qu'ils croient à la démocratie et qu'ils ne s’accaparent pas le pouvoir. C’est ça qui honore la Tunisie et son peuple", juge Chokri Ben Nacif, un quinquagénaire.
Au diapason, le président Béji Caïd Essebsi s'est réjoui, dans un message vidéo, d'une récompense "méritée". "La Tunisie n'a pas d'autre solution que le dialogue malgré les désaccords idéologiques", a-t-il prévenu.
- 'Et alors?' -
L'enthousiasme n'est cependant pas partagé par tous après des années de marasme économique et des perspectives peu encourageantes pour 2015 avec une croissance qui ne devrait pas dépasser 1%.
Dans un des cafés bondés de l'avenue Habib Bourguiba, coeur battant de la capitale et symbole de la révolution, de nombreux jeunes affichent leur indifférence. Plusieurs heures après l'annonce, certains avouent n'être même pas au courant.
"Ah Bon! Bien, bien... Et alors?", commente avec nonchalance Jaber Majeri, un étudiant de 22 ans. "Est-ce que ça va changer quelque chose? Est-ce que ce prix va éradiquer la pauvreté, le chômage et va nourrir les ventres?", lâche-t-il amer, avant de tourner le dos pour reprendre sa conversation avec des amis.
Alors que des conflits sociaux grondent, Safia Shabani, gérante d'une boutique d'horlogerie, partage cette amertume. "Ce prix ne change rien à la situation médiocre du pays, nous sommes devenus malheureux et stressés! Nous attendons un changement concret pour croire en notre futur et non un prix qui n'ajoute rien aux Tunisiens!, lance-t-elle.
"Quand nous serons récompensés de la meilleure mentalité du monde, de la meilleure économie et de la meilleure condition de vie, à ce moment-là nous partagerons cet enthousiasme exagéré de nos politiciens", renchérit à ses côtés Fethi Marsaoui, un collègue commerçant.
Visiblement irritée, une femme Fatma Kahlaoui, intervient. "Malgré nos difficultés, nous gardons toujours l'espoir d'un avenir meilleur. Que ce Nobel soit le début d'une série de bonnes nouvelles pour la Tunisie!", clame-t-elle.
Avant de quitter la boutique, elle lance: "Nous avons besoin d'ondes positives, il y en a marre des gens pessimistes!".
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
AMATEURISME ET INCOMPÉTENCE
C’est une honte de voir l’actuel régime étaler son incapacité à organiser le voyage de seulement 10 000 personnes à La Mecque. À cela, il faut ajouter la gestion léthargique de la communication
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 06/10/2015
Depuis que le Sénégal envoie des pèlerins à La Mecque, c’est la première fois que des fidèles, au nombre de 131, sont laissés en rade alors qu’ils avaient rempli toutes les formalités administratives, médicales et financières. Depuis plus d’une décennie, il ne se passe seul pèlerinage où on ne constate des défaillances organisationnelles, mais on n’en n’était jamais arrivé à une situation pareille. C’est le seuil du dilettantisme et de l’incompétence.
C’est dire que depuis le départ de Rawane Mbaye, qui gérait avec un relatif brio le commissariat général au pèlerinage, sous le régime socialiste, jamais l’Etat n’a mis pas les hommes qu’il faut à la place qu’il faut à la tête de ladite structure.
Soutenir que les pèlerins laissés en rade tient du fait que le Sénégal a dépassé le quota autorisé pour disposer du visa saoudien, c’est manquer de respect à ces derniers. Les dépassements, c’est la marque de fabrique du Sénégal. Dans tous les secteurs, on constate ces dépassements : dans les budgets de fonctionnement, dans les transports urbains et ruraux, dans les salles de classe des écoles et amphis des universités publiques, dans les stades, dans les centres culturels, dans les dépôts d’ordure…
Quand le bateau le Joola a chaviré avec ses 2000 passagers alors qu’il ne devait en transporter que 600, il y avait une sorte d’introspection spontanée, une révision de nos comportements et un abandon de certaines de nos mauvaises habitudes. Mais hélas l’indiscipline est revenue au galop. Quelques mois après le drame du ferry, on est retombés dans nos travers et chaque fois, c’est la vie de milliers de personnes qui sont compromises à cause de nos comportements exécrables.
Le Grand théâtre, qui est la dernière grande infrastructure culturelle de notre pays, recueille plus de spectateurs que prévus à chaque manifestation. Et le jour où il y aura une bousculade ou un incendie, on risque de compter les morts par centaines. Je ne parle même pas de ces minibus Tata aux heures de pointe. Ils sont bondés de personnes jusqu’à être inclinés. Et pourtant rien n’est fait pour arrêter ces dérives.
Priorité aux 93 pèlerins de la Première dame
Pour en revenir aux ratés organisationnels de La Mecque, c’est le lieu de dire que c’est une honte de voir que l’actuel régime étale toute son incompétence et son amateurisme pour organiser le voyage de seulement 10 000 personnes aux terres saintes de l’islam. Si en conseil des ministres, le président de la République est monté au créneau pour sommer le ministre des Affaires étrangères de convoyer des pèlerins dans un vol spécial, c’est parce que Mankeur Ndiaye a montré ses limites au poste actuel qu’il occupe.
Mais là aussi, on déplore la discrimination qui a été faite pour convoyer 93 personnes dans un avion qui pouvait en prendre 300. Et l’essentiel de ces bienheureux est constitué de pèlerins ayant bénéficié de billets offerts par la Première dame, Marième Faye Sall. Et au lieu de tenir un langage de vérité aux malheureux qui ne pouvaient plus disposer du sésame saoudien, les autorités ont préféré les abandonner dans le hangar de l’aéroport sous la chaleur, le vent et la pluie en sus de la faim et de la soif. Personne pour les soulager avec seulement un brin de communication au point que certains candidats au pèlerinage, conscients que l’Arabie Saoudite a fermé son espace aérien, ont émis même l’idée de se suicider ou rester à Dakar plutôt que de retourner auprès des siens parce qu’éprouvant une certaine honte très compréhensible.
Si dans son intervention lors de la prière de l’Aïd, le chef de l’État a émis le vœu d’appeler à une concertation de l’ensemble des forces qui peuvent contribuer à une bonne organisation du hajj, il y a de quoi se poser des questions sur la compétence de nos dirigeants.
Il faut toutefois souligner que la politisation ou la «népotisation» de la nomination du commissaire au pèlerinage et la cooptation des autres membres auxiliaires ne sont pas étrangères à cette série de couacs répétitifs. On choisit les personnes en vertu de couleurs politiques, de leur famille et non de leurs expertise et compétence avérées. Nonobstant les plaintes et complaintes d’année en année des fidèles sur leurs conditions douloureuses d’accomplissement du 5e pilier de l’islam, aucun remède sérieux n’est préconisé du côté des autorités étatiques. Rien que des sédatifs dolosifs qui finissent par empirer le mal. C’est donc dire que le calvaire des Sisyphes-pèlerins est loin d’arriver à son terme.
Le Premier ministre aux abonnés absents
À cela, il faut ajouter la gestion léthargique de la communication afférente au drame survenu à la Mecque. On constate une dissonance constante entre le nombre de décès annoncé par les autorités et les chiffres les journalistes envoyés spéciaux des rédactions privées. Les familles des pèlerins ont morflé avant l’installation tardive de la cellule de crise qui ne se réduit qu’à la disponibilité d’un numéro vert. Comme pour nous prouver que «le gouvernement n’a ménagé aucun effort» pour le traitement de l’affaire, la RTS nous bombarde ostensiblement les images d’un Premier ministre insensible et atone qui se rend furtivement à la Commission préposée à l’organisation du pèlerinage avec une enveloppe d’argent.
Quelle est l’utilité de cette somme au moment sept de nos compatriotes sont déjà annoncés parmi les morts et que presque une trentaine de fidèles est portée disparue sans parler du nombre des blessés ? D’ailleurs il s’est même permis de se dédouaner en soutenant que les officiels saoudiens en charge de son hospitalité lui ont accordé une faveur pour qu’il se rende momentanément au quartier général de la Commission, En pareille circonstance, Mouhamed Dionne aurait joué sua sponte le rôle d’un vrai ministre (serviteur au sens latin du terme) et coordonner et organiser toutes les actions au niveau de la Commission dépassée par les événements. Mais on n’a jamais senti son implication réelle dans l’assistance aux victimes du drame de Mina qui frappe le peuple sénégalais.
Quant à Mankeur Ndiaye, après avoir villégiaturé à New-York, est aujourd’hui à Ryad pour «gérer la situation au plus haut niveau politique». Mais déjà à entendre le ministre saoudien de la Santé magnifier la coopération sénégalo-saoudienne et vaticiner un «paradis» aux morts-martyrs de Mina, on est parti pour voir l’Arabie Saoudite s’exonérer de ce qui est arrivé alors qu’elle est la seule responsable de cette hécatombe dont les vrais chiffres varient de 2000 à 4000 morts.
Dakar, 4 oct (APS) – Le président Macky Sall a estimé dimanche que quelque chose était en train de bouger dans le domaine des sports au Sénégal, vu les performances des équipes nationales aux récentes compétitions africaines et mondiales.
"Quelque chose est en train de bouger dans le sport" au Sénégal, a dit M. Sall en recevant l’équipe nationale du Sénégal, championne de l’Afrobasket féminin 2015.
La victoire finale du Sénégal au championnat d’Afrique de basketball féminin, dimanche, samedi, à Yaoundé (Cameroun), et le classement de la sélection sénégalaise des moins de 20 ans (U20) de football à la quatrième place de la Coupe du monde de la catégorie sont des preuves de ce changement, a-t-il ajouté.
Le classement du Sénégal à la quatrième place de l’Afrobasket masculin 2015 fait partie aussi des signes de progrès des sports dans le pays, selon le chef de l’Etat.
Le chef de l’Etat a adressé ses "chaleureuses félicitations" et ses "encouragements" aux Lionnes du basketball, en présence du Premier ministre Mahammed Dionne, du ministre des Sports, Matar Bâ, du président de la Fédération sénégalaise de basketball, Babacar Ndiaye, et d’autres personnalités.
Les championnes d’Afrique, leur sélectionneur Moustapha Gaye, et de nombreux supporters de l’équipe étaient également présents
Dakar, 4 oct (APS) - Le président Macky Sall a demandé dimanche aux Lionnes du basketball d’être "conquérantes" aux Jeux olympiques 2016 prévus à Rio (Brésil), auxquels elles se sont qualifiées samedi.
"Continuons (…) la marche conquérante en direction des prochaines Jeux olympiques", a-t-il recommandé aux membres de l’équipe nationale du Sénégal, championne de l’Afrobasket féminin 2015.
La qualification des Lionnes aux prochains JO "ouvre à notre basketball de nouvelles perspectives", selon le chef de l’Etat, qui a reçu dimanche après-midi les championnes d’Afrique et leur entraîneur Moustapha Gaye.
La victoire finale du Sénégal à l’Afrobasket féminin 2015, samedi, à Yaoundé (Cameroun), devant les Lionnes Indomptables, les qualifie d’office aux Jeux olympiques de Rio.
Le trophée remporté samedi est le 11e du Sénégal à cette compétition, dont c’était la 22e édition.
Dakar, 4 oct (APS) – Avec la victoire finale de l’équipe nationale du Sénégal à l’Afrobasket féminin 2015, le sélectionneur Moustapha Gaye signe un retour couronné de succès, à la tête de la sélection, après l’échec de l’édition de 2011.
Dakar, 4 oct (APS) – Avec la victoire finale de l’équipe nationale du Sénégal à l’Afrobasket féminin 2015, le sélectionneur Moustapha Gaye signe un retour couronné de succès, à la tête de la sélection, après l’échec de l’édition de 2011.
Gaye remporte le trophée continental, avec à la clé une qualification aux Jeux olympiques de Rio 2016. Ce sélectionneur lié par un contrat à l’équipe de l’ASC Ville de Dakar démontre, par sa prestation à l’Afrobasket féminin 2015, qu’il fait partie des techniciens de très haut niveau du basket national.
Ce quinquagénaire décrié pour son caractère trempé à l’acier et réputé très rigoureux envers son équipe, professeur d’éducation physique et sportive, aurait pu être mis au ban de la nation s’il échouait à Yaoundé.
Un coup de colère contre son pivot Ramata Daou - certains diront même qu’il a porté la main sur elle - a provoqué moult commentaires et interrogations sur ses aptitudes à manager une équipe de haut niveau.
A cette époque où l’équité des genres est de rigueur, c’est un crime de lèse-majesté que d’avoir un tel comportement sur la Malienne de naissance, qui s’est, contre vents et marées, mise à la disposition de la sélection nationale sénégalaise.
Lors de la finale de ce samedi, une prise de bec avec Astou Traoré - qui a certainement eu peur de rater encore une finale de l’Afrobaset, à un âge canonique - a suscité un vif débat sur la gestion technique de Moustapha Gaye.
Déjà en 2011, quand le Sénégal perdait la finale au profit de l’Angola, il entretenait des rapports difficiles avec le président de la Fédération sénégalaise de basketball de l’époque, Baba Tandian, de qui il dira même des vertes et des pas mûres.
Cela lui a valu une suspension de cinq ans, par l’équipe fédérale d’alors. L’ancien basketteur international a continué tout de même à garder de bonnes relations avec des responsables de la discipline, parvenant même à revenir au devant de la scène, grâce à son talent et à ses aptitudes techniques.
Moustapha Guèye est même intervenu, contre toute attente, pour demander une paix des braves entre Baba Tandian et les responsables de la structure d’exception chargée de gérer le basketball au Sénégal, sous la direction de Serigne Mboup, jusqu’à la fin du premier semestre de cette année.
Certains pensaient pourtant que Gaye, qui a permis à l’AS Douanes de régner sur le basketball sénégalais, était fâché définitivement avec son ancien M. Tandian.
Malgré les divergences avec Ramata Daou et Astou Traoré, le sélectionneur est considéré comme un crack, en dépit des commentaires sur son savoir-savoir et ses faiblesses.
Ousmane Diallo, l’entraîneur du SIBAC, qui l’a côtoyé à l’ASC Bopp - où Moustapha Gaye a débuté sa carrière d’entraîneur –, le qualifie de "technicien agressif et exigeant".
"Pour faire passer ses idées, les techniciens usent de beaucoup d’artifices. Pour lui, c’est l’exigence et l’agressivité", témoigne Diallo, louant les qualités d’"un technicien de très haut niveau".
"Tapha [Gaye] a été sur tous les bancs, des clubs comme des sélections, aussi bien chez les filles que chez les garçons", se souvient Ousmane Diallo.
Il rappelle que le sélectionneur de la sélection féminine nationale, vainqueur de l’Afrobasket féminin 2009, a travaillé avec de grands noms Sam de la discipline, dont Sam Vincent, à l’Afrobasket masculin, en Angola (2007), et avec Abdourahmane Ndiaye "Adidas".
"Avec ce succès, il a permis au basketball national de revenir au devant de la scène. Et sa gestion de la compétition a été un succès", s’est réjoui Ousmane Diallo, en parlant de "la bonne gestion des deux défaites enregistrées contre l’Angola et le Nigeria".
"Malgré ces échecs, il a expliqué aux filles que c’était toujours possible et en les mettant dans des schémas de jeu couronnés de succès", a analysé Diallo, qui dit devoir une fière chandelle à son ancien collègue, avec lequel il a remporté la Coupe du Sénégal en 1995, avec l’équipe masculine de Bopp.
MACKY SALL RECEVRA LES CHAMPIONNES DE L’AFROBASKET
Dakar, 3 oct (APS) – Le président Macky Sall recevra l’équipe du Sénégal championne de l’Afrobasket féminin 2015, dimanche, à 16h, au palais de la République, selon un communiqué du service de presse de la présidence.
Les Lionnes du Sénégal ont remporté samedi leur 11e trophée à l’Afrobasket féminin, en battant le Cameroun à domicile par 81 points à 66, en finale de la 22e édition.
Avec cette victoire finale, elles se qualifient d’office au tournoi de basketball des Jeux olympiques 2016, à Rio (Brésil).
Le Sénégal jouait ce samedi sa 17ème finale à l’Afrobasket féminin.
L’édition 2015 de la compétition se jouait depuis le 27 septembre, à Yaoundé.
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CUEILLETTE DES HUÎTRES SAUVAGES
Les femmes du Sine Saloum ont transformé cette activité traditionnelle en une véritable activité économique depuis quelques années avec la forte demande des restaurants
Dans l'estuaire delta du Sine Saloum, l’activité traditionnelle de cueillette est devenue plus rentable depuis quelques années du fait de la forte demande des touristes. Ce sont les femmes qui s’investissent dans cette activité et le commercialisation principalment à Dakar.
Mais avec cette forte demande, la cueillette est devenue si intense que le produit avait commencer à se raréfier. Alors pour sauver l’espèce et inscrire leur activité dans la durabilité, les populations du Saloum ont vite pris les devants pour rectifier le tir. Ils ont convenu de mettre ces animaux de la mangrove au repos biologique.
Un arrêt qui a été positif. Puisque dans l’ensemble, l’espèce a recommencé à se reproduire normalement et la cueillette est redevenue plus belle.
Atteinte de cécité depuis ses 20 ans, Clémence Sagna n’a pas pour autant baissé les bras. Elle montre, au-delà de tout, que les autres parties de son corps fonctionnent toujours. Elle participe aux travaux champêtres, va puiser de l’eau au puits, prépare le repas pour ses enfants et tisse ses nattes comme une personne bien portante le ferait. Mariée et mère de 5 enfants, Clémence Sagna considère son handicap comme une force et chaque jour est, pour elle, un nouveau combat.
La cécité ne l’arrête pas. Au contraire, c’est un atout pour elle. C‘est à Samé, un village situé dans le département de Goudomp que Clémence Sagna a vu le jour vers les années 68. Atteinte de cécité depuis ses 20 ans, elle a tenu à perpétuer l’héritage qu’elle avait reçu de sa grand-mère. «C’est ma grand-mère qui m’a éduquée et m’a appris à tisser des nattes. J’en fais toujours pour avoir de quoi subvenir à mes besoins ainsi qu’à ceux de ma famille.»
La quadragénaire vit avec son époux et se livre actuellement à cette unique occupation. «Je prends des feuilles de rônier ou de palmier que les garçons m’ont tirées et que je vais sécher pendant trois jours. Ce sont ces feuilles que j’utilise pour tisser mes nattes.»
Le travail n’est pas facile pour Clémence. Aussi, ses enfants l’aident-ils souvent. «Quand ils m’aident, j’arrive à finir une natte au bout de trois jours. Mais si je n’ai personne pour m’aider dans le travail, cela me prend plus de temps.»
A la fin, Clémence produit trois catégories de nattes qu’elle revend dans le village. «La petite c’est à 500 F, la moyenne à 1 000 F et la plus grande à 1 500 F.» Actuellement elle tient ce business, mais remarque que cela ne marche pas comme elle le voudrait. «Parfois, je ne vends que très peu. Le travail est difficile alors que le coût est moindre. Aussi, il m’arrive parfois de vendre d’autres articles.»
Clémence espère un jour tenir son propre élevage de porcs. «Je voudrais bien pouvoir élever des porcs pour les revendre et en tirer profit. La vie est dure ici et je gère tout. Mon mari, lui, est trop âgé pour le faire.» Clémence s’occupe bien de sa maison comme le soutient sa sœur Philomène Sagna.
«Elle nous accompagne tout le temps aux champs pour récolter le riz. Et va même parfois au puits», affirme-telle. Ce n’est pas tout. Clémence maîtrise par-dessus tout l’art de la cuisine et sait, en vrai diola, faire du bon «niakantang» accompagné de la sauce piquante de poisson et d’huile de palme, assure-t-elle.