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28 novembre 2024
Femmes
DES FEMMES APPELLENT À LA CONSOLIDATION DE LA STABILITÉ DU PAYS
La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) a appelé, mardi, à la consolidation de la stabilité dans le pays, en estimant qu’on en connaît la valeur qu’après avoir traversé une période d’instabilité.
Ziguinchor, 9 Mars (APS) – La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) a appelé, mardi, à la consolidation de la stabilité dans le pays, en estimant qu’on en connaît la valeur qu’après avoir traversé une période d’instabilité.
‘’On ne connait mieux la valeur de la paix qu’après avoir vécu les conséquences de l’instabilité. Notre pays a failli basculer dangereusement (…) Notre souhait est que la paix et la stabilité soient maintenues et nourries dans toutes les régions’’, lit-on dans un communiqué transmis à l’APS.
Magnifiant l’élan d’apaisement du climat social et politique depuis le lundi 8 mars, la PFPC a surtout insisté sur ‘’la responsabilité jouée par des leaders politiques, religieux et membres de la société civil avec les appels au calme et à la préservation de la stabilité’’.
Des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés à travers le pays lors de manifestations violentes consécutives à l’arrestation de l’opposant, Ousmane Sonko, pour trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non-autorisée.
Il a été libéré lundi après avoir été placé sous contrôle judiciaire dans une autre affaire de viols et de menaces de mort. Cette libération a ouvert la voie à une cessation des manifestations violentes et au retour au calme dans le pays.
Durant les périodes de troubles, des images frappantes n’ont cessé de montrer que le visage du Sénégal réside dans la paix et la fraternité, a fait remarquer la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance.
Pour la PFPC les accolades entre manifestants et policiers à la Médina (Dakar), la marche pacifique des femmes et des jeunes à Ziguinchor (sud), l’image d’un jeune homme sur le monument de la paix à la place Jean Paul II à Ziguinchor brandissant le drapeau du Sénégal, sont des images symboliques du profond désir de paix ancré dans le cœur des Sénégalais.
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LA POLITIQUE AUTREMENT
La vice-présidente du conseil département de Bignon, Ndeye Gnima Goudiaby démissione de l'Apr et de Benno Bokk Yakkar suite aux émeutes qui ont éclaté au Sénégal.
La vice présidente du conseil département de Bignon, Ndeye Gnima Goudiaby démissione de l'Apr et de Benno Bokk Yakkar suite aux émeutes qui ont éclaté au Sénégal.
LA CRISE POLITICO-SOCIALE PLONGE LA FEMME SENEGALAISE DANS UN DEUIL INTERMINABLE
Le psychologue Serigne Mor Mbaye : «la problématique, c’est l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire »
Au Sénégal, on n’oubliera jamais cette édition 2021 de la journée internationale des droits des femmes. Une journée horrible marquée par une crise politico-sociale avec une montée inouïe de la violence où on déplore une dizaine de morts dont quatre notés dans la journée d’hier. Ce qui plonge le pays, et particulièrement la femme sénégalaise, dans un deuil interminable causé par ce que le psychologue Serigne Mor Mbaye appelle « l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire ».
Cette année, les activités de la journée internationale de la femme se sont déroulées dans le reste du monde sur le thème du « « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Au Sénégal, on l’a « commémorée » sous le signe de la tristesse, du doute et de l’inquiétude. Une semaine durant, on a vu des jeunes manifester pour la libération du plus grand opposant du régime qui était en place en garde-à-vue pour trouble à l’ordre public, entre autres chefs d’accusation. Des jeunes « armées » ont affronté des hommes de tenue. Des heurts soldés par des arrestations, des blessés et des morts. Des jeunes tués ou torturés. On déplore aujourd’hui la perte en vie humaine de plus de 10 manifestants, et des dégâts collatéraux du côté des forces de l’ordre qui ont vu un des leurs perdre son bras sous l’explosion d’un gaz lacrymogène. Les dernières heures de ces affrontements ont, en tout cas, montré des images qui interpellent la famille notamment la femme face à de jeunes gens en furie qui pillaient des magasins. Des enfants livrés à eux-mêmes, confrontés à une violence inouïe. Aujourd’hui, l’inquiétude est grande chez les gardiennes du temple devant préserver les familles quand le monde s’effondre. Le socle familial ne semble plus résister. Les femmes jouent-elles pleinement leur rôle d’éducation et redressement des enfants ? A quel niveau la responsabilité des femmes a failli ?
La grande faute des parents
Face à ces questions, le psychologue Serigne Mor Mbaye « décharge » les parents qui, dit-il, ne peuvent plus maitriser les enfants et endosse la responsabilité sur l’Etat. « Il ne faut pas situer la responsabilité parentale. Les familles sont complètement dévastées par la crise. La plupart sont dans le secteur informel. Les parents ne peuvent plus maitriser les enfants. Il y a un désastre économique dans le pays où les jeunes ne sont plus séduits par la politique de Macky Sall. Il ne faut pas oublier que des centaines de jeunes ont péri en mer. Ce sont aujourd’hui ces mêmes jeunes qui sont dans la rue. Sonko n’est qu’un prétexte. La problématique, c’est l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire.
L’institution judiciaire a été quelque peu aussi dévoyée par Macky. C’est une justice à double vitesse où la population reste misérable, au même moment, il y a un pillage en face. Une conscience aiguë de leur avenir. Ils veulent en découdre avec un pouvoir qui les a déçus. Il ne faut pas dire les jeunes. C’est le peuple. Un peuple de jeunes. Et un pouvoir intelligent et patriotique devrait savoir que les investissements devraient aller vers le peuple. « C’est l’emploi des jeunes. Les dernières ressources naturelles, le pétrole et le gaz, identifiées dans le pays, ont été complètement détournées. C’est des contrats léonins, et que les jeunes le savent à travers les réseaux sociaux où ils sont informés. Ils sont au courant de tout à l’insu des parents », a expliqué le psychologue qui pense que le chef de l’Etat est déconnecté de la réalité du terrain. « Les sénégalais ont compris qu’il y a une dimension de complot dans cette affaire. On ne dit pas que l’autre est tout blanc. On a l’impression qu’il n’était pas au courant. Quand tu es entouré d’une faune interlope, tout peut arriver. Son mentor dormait au palais jusqu’à ce qu’il se réveillait pour parler de jeunesse malsaine. Je pense que Macky est déconnecté de la réalité. C’est arrivé à son mentor Abdou Diouf à l’époque ». Sur ce, il dénonce le discours tenu par le ministre de l’Intérieur à l’endroit des manifestants. « Dans leurs discours, ils parlent de terroristes. Ils sont en train de donner des idéaux au peuple. S’il y en a, c’est leur échec. Ce discours de crétin, c’est la bêtise. Le Sénégal est un pays à risque du terrorisme et du ‘’djihadisme’’ parce que c’est un pays pauvre. C’est ce qui se passe au Mali. Des populations jeunes délaissées par l’Etat or ils ont des désirs de réalisation de projets. Ce ne sont pas des grabataires qui attendent tranquillement la retraite ».
Le psychologue–clinicien se scandalise ainsi d’un tel discours. En outre, M. Mbaye qualifie de « désastre » la situation des femmes plongées dans un deuil interminable pour avoir vu leurs enfants tués lors des manifestations. Selon le psychologue, les femmes sont dévastées et feront face à un deuil qui ne finira presque jamais. « Aucune femme n’aimerait voir son enfant tué de manière si atroce. Elles seront dans un deuil interminable. Ton enfant sort, et il est fauché par une machine ». « C’est un désastre », a-til insisté ajoutant que « ces personnes devraient être indemnisées ».
«LES FEMMES DOIVENT PRENDRE CONSCIENCE, INVESTIR POUR ETRE DELEGUEES DE QUARTIERS, MAIRES…»
La femme a toujours occupé une place importante dans la société. Et nombreuses sont celles qui prônent la transparence, l’équité et réclament leurs droits. Dès lors, revaloriser la femme demeure un sacerdoce, selon Fatou Blondin Diop
La femme a toujours occupé une place importante dans la société. Et nombreuses sont celles qui prônent la transparence, l’équité et réclament leurs droits. Dès lors, revaloriser la femme demeure un sacerdoce.
Pour Fatou Blondin Diop, coordonnatrice de la plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Beug, en est convaincu. Invitée, avant-hier dimanche, de l’émission Jury du Dimanche de la RFM, elle rappelle que la femme détient des droits et des devoirs au sein de la société. «Je revendique la place des femmes dans la société, mais je ne la revendique pas de manière à supplanter car, tout d’abord, c’est l’équité que chacun doit voir, qu’il puisse l’avoir dans la société. Si vous ne l’aviez pas, levez-vous, battez-vous pour l’avoir, c’est juste ça. Et comme nous sommes dans une société assez patriarcale, toutes les lois, que ce soit traditionnelle, moderne, sont quand-même établis par des franges de la société où les femmes ont peu de place. Et donc les concessions, la part des femmes, c’est presqu’à leur insu qu’elles l’ont. Elles ne sont pas venues demander, dire voilà ce que nous voulons comme type de société, voilà la place que nous souhaitons ; il se trouve qu’à des moments on leur donne une bonne place. Et on le voit, par exemple, dans l’Islam. Mais après, quand on régente la société, il y a tellement d’interprétations qu’il y’a une fenêtre pour diminuer ces places. Quant à la société postcoloniale, c’est ceux qui étaient instruits qui dirigeaient le pays. Et, du coup, très peu de femmes étaient instruites. Et quand il a fallu faire des lois, il y avait très peu de place. Ce n’est que plus tard qu’elles ont été ministres. Et encore pour être DG (Directrice générale, ndlr) au sein d’une société nationale, il faut chercher. Elles n’ont pas revendiqué, elles ont été bien servies ou mal servies, sans prendre part à la place de ceux qui régentent la société», détaille-t-elle.
Avant de poursuivre : «aujourd’hui, si les femmes doivent se révolter, évidemment c’est différent, nous avons parcouru beaucoup de chemins, elles ont le droit de vote, même si c’est subi, au temps de Wade qui l’avait fait, il y a évidemment la parité, elles doivent se lever encore pour prendre conscience vraiment de leur place dans la société. Moi je le vois vraiment sur le terrain à Mbour, elles ont tendance à dire nous avons suivi mais nous n’avons pas eu de retour sur cet engagement ; nous sommes là. Et vous parlez toujours comme si vous attendez qu’on vienne vous servir. Il faut vous levez pour prendre votre part, parce qu’on va vous la donner. La société est prête pour la donner aux femmes, c’est en tout cas mon sentiment. J’ai très rarement eu des freins quand je vais chercher quelques choses, peut-être que ceux qui étaient en face de moi voyaient une femme, mais dans l’ambiance, on écoutait plus des arguments. Est-ce que c’est une femme ? Ou c’est un homme ?
Pour moi, je pense que les femmes doivent se lever pour prendre conscience, investir pour être déléguées de leurs quartiers, être des maires, être représentantes dans les différentes instances et avoir la voix, prendre la voix car la société est prête pour leur donner cette voix. Et donc, c’est plus un travail de prise de conscience, de passer de l’état où on doit venir me chercher, on doit me donner, on doit me subir à l’état où o, doit aller chercher (…)
Prendre conscience qu’elles doivent élever la voix pour se faire une place dans la société. Et pour moi, c’est là le combat, ce n’est pas forcément dans le combat au sens assez violent, mais plutôt au sens un peu intellectuel, un peu spirituel, pour pouvoir se débarrasser de certains freins et prendre part au jeu de société», exhorte la coordonnatrice.
«APPEL POUR UN DIALOGUE CONSTRUCTIF EN VUE DE RENFORCER LA DEMOCRATIE…ET L’ETAT DE DROIT»
La plateforme de la société civile Jammi Rewmi et les femmes de Mouvement de défense de la démocratie ont tenu hier, lundi 8 mars, un point de presse au siège du réseau Siggil Jiggen à Khar Yalla.
La plateforme de la société civile Jammi Rewmi et les femmes de Mouvement de défense de la démocratie ont tenu hier, lundi 8 mars, un point de presse au siège du réseau Siggil Jiggen à Khar Yalla. C’est dans le cadre de la Journée mondiale de la femme marquée par un contexte sanitaire et sociopolitique difficile que ces femmes ont pris l’initiative de se réunir pour renforcer leurs contributions dans la résolution de crises et la recherche de solutions concertées.
Dans le cadre de la Journée mondiale des droits des femmes, marquée par un contexte sanitaire difficile et sociopolitique tendu, les femmes leaders politiques et de la société civile ont jugé nécessaire de réunir toutes leurs sœurs afin de renforcer le rôle majeur qu’elles jouent dans la résolution de crises et la recherche de solutions concertées.
A cette occasion le cadre ad hoc des femmes leaders politiques et de la société civile pour la paix a adopté une déclaration conjointe. Zahara Iyane Thiam Diop, ministre de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire a porté cette déclaration conjointe du cadre ad hoc de ces femmes leaders. «Cette initiative qui fait suite a un appel fait en direct au cour d’une émission télévisée sur le plateau de la TFM, a eu comme prolongement la mise en place d’un Comité ad hoc regroupant des femmes d’organisations politiques et de la société civile. Conscientes du rôle que les femmes ont toujours joué dans la recherche de la Paix et de la Cohésion sociale, ce cadre d’initiative lance un appel pour un dialogue constructif en vu de renforcer la démocratie, le respect des institutions et l’Etat de droit. Ces femmes déplorent les saccages de biens et services et lance un appel au calme et à la sérénité.
Le Comité ad hoc condamne les saccages de biens et services ainsi que les nombreux incidents et décès survenus depuis quelques jours. Par la même occasion, nous lançons un appel au calme, à la sérénité, pour la préservation des biens publics et privés. Nous présentons nos condoléances aux familles éplorées et à toute la nation sénégalaise. Le comité ad hoc salue les efforts des Forces de défense et de sécurité, tout en les invitant à faire preuve de plus de retenue dans le cadre du maintien de l’ordre. Ce cadre d’initiative compte suivre cette dynamique de Paix et d’Apaisement de la situation actuelle, en étroite collaboration avec toutes les forces vives de la nation», déclare Zahra Iyane Thiam Diop, ministre de Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire.
PROMOTION DU LEADERSHIP FEMININ, POUR UN FUTUR EGALITAIRE
Le Sénégal, à l’instar du monde entier, a fêté la femme hier, lundi 8 mars 2021, dans contexte particulier de pandémie de coronavirus.
Le Sénégal, à l’instar du monde entier, a fêté la femme hier, lundi 8 mars 2021, dans contexte particulier de pandémie de coronavirus. C’est à l’occasion de la Journée internationale des femmes célébrée sous le thème : «Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19». Plusieurs activités et programmes étaient au menu, notamment des visioconférences et wébinaires, des messages et déclarations, etc.
CHALLENCGE DE SOHAM EL WARDINI, MAIRE DE LA VILLE DE DAKAR : «Mettre en œuvre un plan de soutien à la résilience des femmes face à Covid-19»
Al’occasion du 8 mars, Journée internationale des femmes, célébrée hier lundi, Soham el Wardini, Maire de la Ville de Dakar a adressé un message de paix à ces sœurs. Dans ce contexte marqué par des violences, en plus de la pandémie à Covid-19, Madame Wardini annonce comme challenge de mettre en œuvre un plan de soutien à la résilience des femmes des femmes pour leur permettre de supporter le choc et l’impact de la Covid-19. «En cette journée dédiée aux femmes du monde entier, je souhaite, en mon nom et au nom de l’ensemble du Conseil municipal de Dakar, une bonne fête à toutes celles qui, au quotidien, se battent pour assurer un avenir plus juste et plus équitable à l’humanité. La femme est l’avenir du monde a-t-on l’habitude de dire, elle en est également le présent. C’est pourquoi, la Ville de Dakar s’est engagée à faire de la pleine participation des femmes au développement de leur collectivité une priorité. La Ville de Dakar ambitionne de relever le défi du renforcement du leadership féminin pour une effectivité de la participation égalitaire des femmes au développement local durable à travers leur intégration dans les sphères de décision. Cependant, dans ce contexte de pandémie, les femmes ont été confrontées à une baisse d’activité due aux mesures de restriction visant à limiter la propagation de la Covid-19, entrainant ainsi des pertes de revenus considérables. A ce titre, nous nous sommes fixés comme challenge de mettre en œuvre un plan de soutien à la résilience des femmes pour leur permettre de supporter le choc et l’impact de la Covid-19. Mais surtout que chacune puisse se relever de cette crise car chacune de nous est garant de la préservation de la famille, de la protection de l’éducation des enfants et de la consolidation de la cohésion sociale. A cet effet, nous avons pris des mesures de relance à court et moyen termes en anticipant sur un plan de relance post COVID 19 de grande envergure qui se traduit par plusieurs stratégies. En ces moments troubles pour notre pays, je saisis cette opportunité pour lancer un appel au calme. Les manifestations de ces derniers jours sont un message lancé à toutes les autorités et qu’il faut savoir décrypter. Le peuple souverain s’est exprimé, il faut savoir l’écouter, le comprendre et apporter les réponses idoines à ses préoccupations. Pour un climat social apaisé, il faut préserver le commun vouloir de vie commune qui fait l’exception sénégalaise. Bonne fête à toutes les femmes, dans la paix et la sérénité», a déclaré la première magistrate de la Ville de Dakar.
DECLARATION DE LA COORDINATION DES FEMMES DU COLLECTIF : «NOO LANK» «Laisser le libre droit aux femmes de jouer leurs partitions dans la vie politique, sociale et économique»
La coordination des femmes du collectif citoyen Noo lank, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme hier, lundi 8 mars, a souhaite bonne fête à toutes les femmes et dont elle célébré le courage et l’engagement pour combattre l’injustice et promouvoir l’émancipation de la femme. En outre, la coordination en a profité «pour faire entendre les revendications des femmes dans le monde et particulièrement au Sénégal, où cette journée de la femme coïncide avec une période d'un conflit politique où les femmes sont les premières victimes de violences. L’arrestation illégale et abusive des femmes juste parce qu'elles ont participé à une marche pacifique dans l’affaire Sonko - Adji Sarr en est une preuve. C’est pour cela que nous les femmes de Noo lank, nous invitons les autorités sénégalaises à respecter les droits des femmes de manifester librement et de protester au besoin. Nous les invitons également á laisser le libre droit aux femmes de jouer leurs partitions dans la vie politique, sociale et économique», lit-on dans un communiqué de presse du collectif. Suffisant pour la coordination des femmes du collectif citoyen Noo lank exige : «L’élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes. La criminalisation de la mutilation génitale. De nouvelles législations nationales et de reformes constitutionnelles garantissant le juste accès des femmes à la vie politique. Le droit à la santé». Aussi invite-t-elle «les femmes sénégalaises à rejoindre toutes les forces vives de la nation pour dire non à l'injustice et défendre la démocratie. En cette journée spéciale, nous rendons hommage à ces pionnières de la lutte féminine qui ont marqué l'histoire du Sénégal à l’image de la reine Ndatté Yalla Mbodj grande figure de résistance africaine, Mame Diarra Bousso la mère de Khadim Rassoul, Aline Sitoe Diatta l'héroïne de la résistance, Rose Dieng-Kuntz la première femme à intégrer l’école polytechnique et l'Institut national de recherche en informatique et en automatique, Adja Rose Basse qui a eu une vie remplie dans l'action politique, Caroline Faye Diop ,la première femme députée et ministre et sans oublier la célèbre écrivaine Mariama Bâ et autres femmes leaders, nos héroïnes, qui ont ouvert la voie à d'autres femmes pour changer l'histoire de toute une nation».
8 MARS DANS UN CONTEXTE DE TENSION : L’Appel des femmes activistes, politiques et citoyennes lambda
Face à la tension qui règne au Sénégal, des femmes de tout bord, activistes, politiques, citoyennes lambdas, etc. se sont retrouvées dans un groupe whatsapp pour lancer une campagne digitale pour appeler à la paix. Nous vous envoyons en pièce jointe la déclaration du jour. Dans leur appel, ces femmes lancent : «Au nom du Seigneur, au nom de toutes les citoyennes, mères, épouses, sœurs et filles. Nous demandons à toutes les forces vives de la Nation d’œuvrer à calmer la situation devenue préoccupante. Nous vous demandons de renouer les fils du dialogue et de permettre l'expression des opinions de manière pacifique et responsable. Nous vous demandons de veiller à la sécurité de notre jeunesse, espoir de la Nation. Nous vous demandons de veiller à l'exercice des libertés et à la préservation des biens. Nous vous demandons de veiller à l'administration d'une justice équitable pour tous. Nous vous demandons de veiller à la préservation de la République. Nous vous demandons d'apaiser les cœurs et les tensions. Nous vous demandons de travailler à maintenir le Sénégal dans la belle trajectoire de modèle de paix et de stabilité connu et reconnu à travers le monde. Nous demandons à tous les manifestants de rester intègres et sereins en respectant "le vivre ensemble". Nous nous joignons à toutes les femmes du Sénégal pour vous dire que nos cœurs de mères saignent quand nous voyons le sang couler, les biens saccagés et les flammes monter. Nous nous sentons impuissantes comme le monde entier face à cette pandémie ; alors ne dispersons pas nos forces. Il est plus facile de détruire que de reconstruire. Nous appelons les partisans de tous bords, les décideurs, les politiques, toutes les Institutions publiques, les autorités religieuses, les syndicats, le Secteur privé, les ONG, les organisations des droits humains, les sportifs, les artistes, les cadres, les ouvriers, les artisans, la diaspora à faire le nécessaire pour que la situation revienne à la normale. Nous prions pour le repos de l'âme de nos disparus. Nous prions pour un Sénégal de Paix. Femmes du Sénégal, ensemble, nous vaincrons. #andakdall #jàmmsenegal».
THIES : 3 FEMMES VIOLÉES DANS UN HÔTEL
À Thiès, des assaillants ont fait irruption dans un hôtel, vendredi dernier, avant de s’en prendre aux occupants. Trois femmes ont été victimes de viol, d’après des témoignages recueillis par notre reporter sur place.
À Thiès, des assaillants ont fait irruption dans un hôtel, vendredi dernier, avant de s’en prendre aux occupants. Trois femmes ont été victimes de viol, d’après des témoignages recueillis par notre reporter sur place.
"Les agresseurs ont d’abord coupé le courant et tout l’hôtel était dans le noir. Ils sont entrés dans les chambres où il y avait des membres du personnel qui passent la nuit dans l’hôtel car ils habitent Dakar. Ils ont violé trois femmes, blessé d’autres personnes dont mon mari qui est en train de panser ses blessures", narre l’épouse du gérant de l’hôtel contactée par notre correspondant.
Les assaillants n’ont pas encore été identifiés en l’absence de vidéo de surveillance.
FEMINISTE PAR CONVICTION
Si on a choisi de militer pour le respect des droits des femmes et les violences basées sur le genre, il ne devrait pas y avoir «d’exception même si la situation est très compliquée»,selon Fatou Warkha Samb
Si on a choisi de militer pour le respect des droits des femmes et les violences basées sur le genre, il ne devrait pas y avoir «d’exception même si la situation est très compliquée». C’est la conviction de Fatou Warkha Samb du collectif «Dafa doy» et fondatrice de la plateforme Warkha Tv. Cette militante pour les droits des femmes et la lutte contre les violences, rappelle qu’elle lutte par «conviction mais pas par convention». A travers sa chaine de télévision en ligne, elle mène la lutte pour le respect des droits des femmes contre les violences.
C’est l’un des visages des nouvelles militantes pour le respect des droits des femmes et des enfants au Sénégal. Agée de 32 ans, Fatou Warkha Samb aime répéter qu’elle s’est engagée dans cette lutte pour le droit des femmes par «conviction mais pas par convention». La preuve avec cette affaire Sonko-Adji Sarr dans laquelle même les organisations féminines les plus connues ont choisi de ne pas se prononcer publiquement pour apporter leur soutien comme elles l’ont toujours fait, à une présumée victime de viol. Tout le contraire de Fatou Warkha Samb et d’autres jeunes militantes. Cette jeune femme estime que la première réaction en tant que militante, c’est d’apporter « soutien et solidarité » à Adji Sarr. «Les politiques sont dans leur rôle de théoriser le complot mais ils devraient nous laisser, nous qui sommes des militantes, nous qui nous sommes engagées à soutenir les victimes, d’être dans notre rôle d’alerte, d’écouter Adji Sarr. Maintenant, être avec Adji Sarr, cela ne veut pas dire que Adji Sarr a raison, mais cela veut juste dire qu’elle doit être entendue et soutenue jusqu’à preuve du contraire. Parce que si on se rend compte qu’on a fait du tort à Sonko, cela va nous faire mal parce qu’à la base nous sommes des militantes pour le respect des droits humains. Nous voulons que le droit de toutes les parties soit respecté». Voilà qui est dit, pour Fatou Warkha Samb. Dans le militantisme, pas de demi-mesure, il ne devrait pas y avoir «d’exception même si la situation est très compliquée».
Engagement pour les femmes
Sa détermination et son engagement pour la cause des femmes en bandoulière, cette militante informe que, déjà très jeune, même au sein de sa famille, elle considérait qu’elle devait être traitée au même pied d’égalité que ses frères. A ce propos, elle se rappelle avoir refusé en rentrant de l’école, de faire la vaisselle, estimant que ce n’était pas juste parce que pendant ce temps, ses frères étaient devant la télé. Cet engagement, elle le poursuit également au sein de sa communauté à Pikine, dans la banlieue dakaroise. Alors qu’elle n’était encore qu’en classe de Cm2, Fatou Warkha Samb s’est engagée au sein d’une association communautaire de base pour lutter contre les violences faites aux enfants. Après son Bac, Fatou Warkha Samb est orientée au département de Philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où elle va s’arrêter en année de licence.
A un moment donné elle décide d’arrêter ses études à l’Ucad. Pour elle ayant toujours voulu être journaliste, il fallait trouver les moyens de continuer son militantisme tout faisant sa passion. Après sa formation en journalisme, elle crée Warkha Tv, une chaine de télé en ligne. Même si au début elle révèle qu’elle n’avait «aucune idée du contenu», ayant constaté par la suite que le contenu dans les chaines de télé par rapport à la femme n’était pas assez valorisant, et surtout le mutisme autour du viol et des violences faites aux femmes, Fatou Warkha Samb décide de faire de cette plateforme un espace communautaire de communication pour la promotion des droits des femmes. Un pari selon elle, risqué, «si on veut avoir des revenus». Parce que pour cela, déclare-t-elle il faut « mettre un contenu qui va attirer les internautes, faire le buzz, parler de politique». L’engagement pour le respect des droits des femmes ayant pris le dessus, elle choisit comme contenu «des discussions autour du féminisme, l’engagement des femmes dans des associations communautaires de base et aussi de donner la parole aux victimes de viol et violence». Membre fondatrice et vice-coordonnatrice du collectif Dafa doy, elle a porté avec d’autres associations féminines le combat pour la criminalisation du viol. Après plusieurs années de plaidoyer, la loi a été votée en décembre en 2019. Une satisfaction pour elle, même s’il reste encore beaucoup de choses à faire pour le respect des droits des femmes. Fatou Warkha Samb pense «notamment au code de la famille, qui prône la puissance paternelle au détriment des femmes, à l’avortement médicalisé».
Son plaidoyer aujourd’hui, c’est l’autorisation de l’avortement médicalisé en cas de viol et d’inceste. «Les avortements clandestins sont une réalité. Beaucoup de femmes en souffrent, des femmes, des filles sont emprisonnées à cause d’infanticide, des fœtus sont découverts au niveau de Mbeubeuss. Malheureusement, ce sont celles qui n’ont pas assez de moyens qui en souffrent, les autres, quand elles veulent avorter, elles le font dans des cliniques ou sortent du pays. Pour moi, pour plus d’équité et de justice sociale, on devrait autoriser l’avortement en cas de viol et d’inceste», plaide-telle. Autre appel lancé parce cette jeune dame, c’est le changement dans la célébration du 8 mars. Pour elle, il faut mettre fin au folklore et aux animations et se concentrer sur les revendications. D’après Fatou Warkha Samb, c’est plutôt l’occasion pour faire le point sur le respect des droits des femmes, sur la lutte sur les violences basées sur le genre.
Mettre fin au folklore du 8 Mars
En tant que féministe assumée, des critiques elle en reçoit à la pelle. Mais pour elle, pas question d’y prêter attention. Fatou Warkha Samb rappelle que le féminisme ne vient pas de l’occident, parce que les femmes au Sénégal ont toujours été des battantes. « Je n’ai pas lu Simone De Beauvoir et je l’ai fait exprès, parce que mon militantisme je ne le tire pas de son influence. Moi, mon féminisme vient de ce que mes grands-mères faisaient. Peutêtre que je suis Walo Walo. J’ai vu aussi ma mère se battre pour l’éducation de ses enfants. C’est de là que viens mon militantisme», tient-elle à rappeler. A ceux qui disent que les féministes sont des révoltées ou pas assez belles, elle répond : « Révoltés ? Non on est juste conscientes de nos droits. Vilaines ? Je ne le pense pas. Je fais le choix de ne pas me maquiller. Il s’agit d’aider les femmes à s’affirmer telles qu’elles sont. Les critiques ne m’affectent pas je sais qui je suis, je sais ce que je suis capable de faire et je suis ouverte d’esprit ».
AUDIO
PREMIÈRES FISSURES AU SEIN DE L'APR
L'ex-député Coumba Ndiaye Kane, membre de l'APR dénonce Macky et sa gestion de l'affaire Sonko - Elle affirme avec fermeté et clarté son soutien au leader de Pastef qu'elle appelle son fils
Comme il fallait s'y attendre, les premières dénonciations du côté du camp présidentiel sont en train de tomber.
A l'occasion de la journée internationale de la Femme de ce 8 mars 2021, dans un réquisitoire au vitriol contre le président Macky Sall dans sa gestion de l'affaire du leader de Pastef, l'ex-député Coumba Nidaye Kane membre de l'APR de Ziguinchor affirme avec fermeté et clarté son soutien à Ousmane Sonko qu'elle appelle son fils.
Écoutez son message sans ambiguïté.
LA CHARTE DE KILIMANDJARO DESORMAIS DANS LES POLITIQUES FONCIERES AGRICOLES DE L’UA
Les femmes africaines viennent de décrocher une avancée très significative, dans le cadre de leur combat pour leur autonomisation et notamment l’accès à la terre.
’Intégration officielle de la charte de Kilimandjaro contenant 15 demandes précises des femmes a été officiellement intégrée dans les politiques foncières, agricoles, économiques de l’Union Africaine (UA). C’est à travers une rencontre de haut niveau tenu le jeudi 25 février 2021 en visioconférence, avec les officiels de l’Union Africaine (UA). Vingt (20) femmes sénégalaises ont participé à cette rencontre virtuelle à partir de Thiès.
Les femmes africaines viennent de décrocher une avancée très significative, dans le cadre de leur combat pour leur autonomisation et notamment l’accès à la terre. En effet, l’Union Africaine (UA) a officiellement intégré leurs 15 demandes dans ce sens, dans les politiques foncières, agricoles, économiques de l’organisation continentale. L’Initiative Kilimandjaro conçue par des femmes rurales, lors d’une rencontre avec des organisations de la société civile tenue en 2012 à Dar-es-Salam en Tanzanie, est une mobilisation des femmes rurales à travers l’Afrique pour un moment symbolique au pied du mont Kilimandjaro en octobre 2016. C’était pour se faire entendre sur des questions essentielles qui constituent le socle de leur autonomisation sociale et économique. C’est à la suite de cette rencontre qui a regroupé des femmes venues de 22 pays du continent qu’est née la charte des revendications, contenant « un message qui se décline en demande et recommandations à l’endroit des décideurs à divers niveaux, et à tous ceux qui ont le pouvoir de faire aboutir ces requêtes ».
La concrétisation du processus a été réalisée jeudi dernier, avec la rencontre de haut niveau en visioconférence avec les officiels de l’Union Africaine (UA), simultanément dans 22 pays du continent. L’évènement a été marqué par la participation de 20 femmes du Sénégal, à partir de Thiès, pour des discussions qui ont duré plus de 4 tours d’horloge, avec la modération de Khady Fall Tall, Présidente régionale de l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAOWAWA).
Selon Julie Cissé point focal en Afrique de l’Ouest du bureau continental de l’Initiative Kilimandjaro, par ailleurs Coordonnatrice du Groupe d’initiative pour le progrès social (GIPS/WAR), c’est à cette occasion que la charte de Kilimandjaro, contenant 15 demandes précises, a été officiellement intégrée dans les politiques foncières, agricoles, économiques de l’Union Africaine (UA). Les demandes des femmes portent entre autres sur « l’autonomisation des femmes, l’accès au foncier (propriété conjointe des titres fonciers, inclusion des femmes dans la propriété communautaire, accès à la technologie, aux ressources financières, éducation aux droits et lois foncières) ; le renforcement des capacités des parties prenantes à la mise en œuvre des droits des femmes (éducation civique pour la communauté, leaders traditionnels et composantes sociales) ; la réforme des lois et législations, la participation des femmes aux organes de prise de décisions sur le foncier et de leur mise en œuvre, le changement dans les coutumes et traditions, la protection des défenseurs des droits des femmes, l’accessibilité à tous des informations sur le foncier, etc. ».
Pour Julie Cissé, c’est une véritable consécration et depuis 2016 à la rencontre d’Arusha. Beaucoup d’étapes ont été franchies et l’évènement restera gravé dans la mémoire collective du continent car il s’agit d’un grand jour pour la femme africaine de façon globale.
ACCES DES FEMMES A LA TERRE, LE SENEGAL PARMI LES MEILLEURS ELEVES EN AFRIQUE
Les statistiques partagées par les femmes montrent que le Sénégal fait partie des premiers élèves en Afrique, pour avoir accepté que 30% des terres reviennent aux femmes. Et pour en arriver là, il a fallu se battre, notamment après le sommet d’Arusha, en rencontrant notamment les chefs traditionnels, les maires, les autorités administratives, pour lever certains goulots d’étranglement. Mais pour Julie Cissé, il reste maintenant à mettre en œuvre des mesures d’accompagnement précises afin d’opérationnaliser cette mesure et de faire en sorte qu’elle impacte très largement dans le vécu quotidien des femmes.
Selon elle, le Sénégal est très en avance par rapport aux autres pays avec beaucoup de délibérations foncières en faveur des femmes, mais pour atteindre l’objectif de l’autonomisation, de gros défis restent à être relevés. Après l’acquisition foncière, il faut nécessairement un accompagnement technique et managérial, mais aussi financier, pour la mise en place de fonds de roulement. Il s’y ajoute la problématique de la pauvreté des sols qui met souvent en péril toutes les espérances de bonnes récoltes. Il reste ainsi un accompagnement actif et de l’avis de Julie Cissé, une subvention de 5 à 10 millions de FCFA accordée à chaque périmètre permettrait aux femmes sénégalaises d’être autonomes et autonomisées. Elle en veut pour preuve les résultats déjà donnés par le périmètre maraîcher. Ndiéfoune Parba, une localité située dans la commune de Touba Toul, département de Thiès. La localité a toujours été en proie à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. Et de ce point de vue, elle était vidée de ses bras, la jeunesse préférant migrer vers les centres urbains surtout pendant la saison sèche, à la recherche d’un hypothétique travail. Mais cette tendance a connu une amélioration, grâce au périmètre maraîcher de 4 ha, initié par le Groupe d’initiative pour le progrès social (GIPS/WAR) dans le cadre de son programme « Bày Dunde », appuyé par le ministère allemand de la Coopération à travers une initiative dénommée ‘’Hilfe für Afrika’’. L’objectif de GIPS/WAR, note la coordonnatrice Julie Cissé, c’est d’en faire une unité de productions agricoles, épicentres de la création de richesses au niveau local.