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30 novembre 2024
Femmes
LA CHARTE DE KILIMANDJARO DESORMAIS DANS LES POLITIQUES FONCIERES AGRICOLES DE L’UA
Les femmes africaines viennent de décrocher une avancée très significative, dans le cadre de leur combat pour leur autonomisation et notamment l’accès à la terre.
’Intégration officielle de la charte de Kilimandjaro contenant 15 demandes précises des femmes a été officiellement intégrée dans les politiques foncières, agricoles, économiques de l’Union Africaine (UA). C’est à travers une rencontre de haut niveau tenu le jeudi 25 février 2021 en visioconférence, avec les officiels de l’Union Africaine (UA). Vingt (20) femmes sénégalaises ont participé à cette rencontre virtuelle à partir de Thiès.
Les femmes africaines viennent de décrocher une avancée très significative, dans le cadre de leur combat pour leur autonomisation et notamment l’accès à la terre. En effet, l’Union Africaine (UA) a officiellement intégré leurs 15 demandes dans ce sens, dans les politiques foncières, agricoles, économiques de l’organisation continentale. L’Initiative Kilimandjaro conçue par des femmes rurales, lors d’une rencontre avec des organisations de la société civile tenue en 2012 à Dar-es-Salam en Tanzanie, est une mobilisation des femmes rurales à travers l’Afrique pour un moment symbolique au pied du mont Kilimandjaro en octobre 2016. C’était pour se faire entendre sur des questions essentielles qui constituent le socle de leur autonomisation sociale et économique. C’est à la suite de cette rencontre qui a regroupé des femmes venues de 22 pays du continent qu’est née la charte des revendications, contenant « un message qui se décline en demande et recommandations à l’endroit des décideurs à divers niveaux, et à tous ceux qui ont le pouvoir de faire aboutir ces requêtes ».
La concrétisation du processus a été réalisée jeudi dernier, avec la rencontre de haut niveau en visioconférence avec les officiels de l’Union Africaine (UA), simultanément dans 22 pays du continent. L’évènement a été marqué par la participation de 20 femmes du Sénégal, à partir de Thiès, pour des discussions qui ont duré plus de 4 tours d’horloge, avec la modération de Khady Fall Tall, Présidente régionale de l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAOWAWA).
Selon Julie Cissé point focal en Afrique de l’Ouest du bureau continental de l’Initiative Kilimandjaro, par ailleurs Coordonnatrice du Groupe d’initiative pour le progrès social (GIPS/WAR), c’est à cette occasion que la charte de Kilimandjaro, contenant 15 demandes précises, a été officiellement intégrée dans les politiques foncières, agricoles, économiques de l’Union Africaine (UA). Les demandes des femmes portent entre autres sur « l’autonomisation des femmes, l’accès au foncier (propriété conjointe des titres fonciers, inclusion des femmes dans la propriété communautaire, accès à la technologie, aux ressources financières, éducation aux droits et lois foncières) ; le renforcement des capacités des parties prenantes à la mise en œuvre des droits des femmes (éducation civique pour la communauté, leaders traditionnels et composantes sociales) ; la réforme des lois et législations, la participation des femmes aux organes de prise de décisions sur le foncier et de leur mise en œuvre, le changement dans les coutumes et traditions, la protection des défenseurs des droits des femmes, l’accessibilité à tous des informations sur le foncier, etc. ».
Pour Julie Cissé, c’est une véritable consécration et depuis 2016 à la rencontre d’Arusha. Beaucoup d’étapes ont été franchies et l’évènement restera gravé dans la mémoire collective du continent car il s’agit d’un grand jour pour la femme africaine de façon globale.
ACCES DES FEMMES A LA TERRE, LE SENEGAL PARMI LES MEILLEURS ELEVES EN AFRIQUE
Les statistiques partagées par les femmes montrent que le Sénégal fait partie des premiers élèves en Afrique, pour avoir accepté que 30% des terres reviennent aux femmes. Et pour en arriver là, il a fallu se battre, notamment après le sommet d’Arusha, en rencontrant notamment les chefs traditionnels, les maires, les autorités administratives, pour lever certains goulots d’étranglement. Mais pour Julie Cissé, il reste maintenant à mettre en œuvre des mesures d’accompagnement précises afin d’opérationnaliser cette mesure et de faire en sorte qu’elle impacte très largement dans le vécu quotidien des femmes.
Selon elle, le Sénégal est très en avance par rapport aux autres pays avec beaucoup de délibérations foncières en faveur des femmes, mais pour atteindre l’objectif de l’autonomisation, de gros défis restent à être relevés. Après l’acquisition foncière, il faut nécessairement un accompagnement technique et managérial, mais aussi financier, pour la mise en place de fonds de roulement. Il s’y ajoute la problématique de la pauvreté des sols qui met souvent en péril toutes les espérances de bonnes récoltes. Il reste ainsi un accompagnement actif et de l’avis de Julie Cissé, une subvention de 5 à 10 millions de FCFA accordée à chaque périmètre permettrait aux femmes sénégalaises d’être autonomes et autonomisées. Elle en veut pour preuve les résultats déjà donnés par le périmètre maraîcher. Ndiéfoune Parba, une localité située dans la commune de Touba Toul, département de Thiès. La localité a toujours été en proie à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. Et de ce point de vue, elle était vidée de ses bras, la jeunesse préférant migrer vers les centres urbains surtout pendant la saison sèche, à la recherche d’un hypothétique travail. Mais cette tendance a connu une amélioration, grâce au périmètre maraîcher de 4 ha, initié par le Groupe d’initiative pour le progrès social (GIPS/WAR) dans le cadre de son programme « Bày Dunde », appuyé par le ministère allemand de la Coopération à travers une initiative dénommée ‘’Hilfe für Afrika’’. L’objectif de GIPS/WAR, note la coordonnatrice Julie Cissé, c’est d’en faire une unité de productions agricoles, épicentres de la création de richesses au niveau local.
LA BANQUE MONDIALE EXHORTE LES GOUVERNEMENTS A PLACER LES FEMMES AU CŒUR DE LEURS STRATEGIES
«Les femmes doivent être pleinement incluses au sein des économies afin d’obtenir de meilleurs résultats en matière de développement», déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
Placer les femmes au cœur de la relance post-COVID pour faire face aux nouveaux défis économiques liés à la crise sanitaire. Telle est la principale la recommandation faite dans le dernier rapport sur les Femmes, l’Entreprise et le Droit qui a sanctionné les études menées par la Banque Mondiale. Même si les femmes ont été frappées de plein fouet par la crise, renseigne le document, elles peuvent aussi jouer un rôle considérable dans la reprise économique, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
«Les femmes doivent être pleinement incluses au sein des économies afin d’obtenir de meilleurs résultats en matière de développement», déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, dans le rapport de l’institution financière internationale. Il est noté que les réformes visant à supprimer les obstacles à l’inclusion économique des femmes ont été lentes et inégales dans de nombreuses régions au sein de celles-ci. Il s’y ajoute que les femmes en marge de l’activité économique sont souvent invisibles pour l’État. «Elles ne possèdent pas en général de carte d’identité ni de téléphone portable, et en plus, elles ne figurent même pas dans les registres sociaux», indique la même source.
Évaluant les lois et réglementations, le document renseigne que ces dernières affectent les opportunités économiques des femmes dans 190 pays, couvrant la période de septembre 2019 à octobre 2020. Le même rapport constate par ailleurs que de nombreux gouvernements ont mis en place des mesures afin d’aider les femmes qui travaillent à faire face à certains des effets de la pandémie en garantissant légalement aux parents salariés un congé pour la garde des enfants. «S’il est encourageant de constater que beaucoup de pays ont pris des mesures proactives pour aider les femmes à traverser la pandémie, il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment du point de vue de l’amélioration du congé parental et de l’égalité salariale », a précisé la directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, Mari Pangestu, qui invite les pays à créer un environnement juridique pour renforcer l’inclusion économique des femmes de façon à ce qu’elles puissent faire les meilleurs choix pour elles-mêmes et pour leurs familles. Le document invite les gouvernements à offrir aux filles une éducation digne de ce nom, au moins jusqu’à la fin du cycle secondaire. «Le monde connaissait déjà une crise des apprentissages avant la pandémie dans les pays à revenu faible et intermédiaire, plus de la moitié des enfants de dix ans scolarisés étaient incapables de lire et de comprendre un texte simple», rappelle la source.
D’après le rapport, la pandémie a également contribué à l’aggravation de la fréquence des violences faites aux femmes. Selon le même document, des recherches préliminaires montrent que depuis le début de l‘année 2020, des gouvernements ont introduit environ 120 nouvelles mesures, notamment l’ouverture de lignes d’assistance téléphonique, des services d’assistance psychologique et des refuges pour mettre les femmes à l’abri de la violence. «Certains gouvernements ont également pris des mesures pour assurer un accès à la justice de multiples façons, notamment en déclarant urgents les dossiers relevant du droit de la famille durant le confinement et en autorisant les audiences à distance pour les affaires familiales. Néanmoins, les pouvoirs publics peuvent encore aller plus loin pour mettre en place des mesures et des politiques visant à s’attaquer aux causes profondes qui sont à l’origine de ces violences», ajoute la source.
POLÉMIQUE EN SUISSE AUTOUR D'UN TITRE DE PRESSE RACISTE ET SEXISTE ENVERS LA DIRECTRICE DE L'OMC
Des journaux alémaniques ont qualifié la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala de “grand-mère” et s’en sont excusés après la vague de critiques. La polémique fait mal au pays de la diplomatie, qui accueille nombre d’institutions internationales
En titrant “Une grand-mère deviendra la chef de l’OMC”, des journaux régionaux alémaniques ont déclenché une polémique dont la Suisse se trouve bien “embarrassée”, note Le Temps. Le 14 février, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, prenait la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce. Le titre de l’Aargauer Zeitung et de la Luzerner Zeitung, deux journaux appartenant au groupe CH Média, paru le 9 janvier en amont de sa nomination, “n’en finit pas de faire des vagues”.
“Ngozi Okonjo-Iweala a bien des petits-enfants, mais ce n’est certainement pas pour cette raison qu’elle sera la première femme, qui plus est du continent africain, à diriger l’institution chargée de réguler le commerce international”, recadre le quotidien de Lausanne.
Après la vague d’indignation qui “s’est répandue comme une traînée de poudre via les réseaux sociaux”, les journaux incriminés ont rapidement modifié le titre et se sont excusés, “mais le mal était fait”. Dernier épisode de la polémique le 19 février, lorsque “plusieurs personnalités africaines, parmi les plus haut placées dans le système des Nations unies, s’en sont émues dans une lettre ouverte de félicitations adressée à leur consœur nigériane”.
LE BIN-BIN COLLIER DE TAILLE, UNE HISTOIRE DE DÉSIR
Ce collier de perles, porté par les femmes autour des hanches dans l’intimité, est aujourd’hui essentiellement un accessoire de séduction, très populaire
Suite de notre série « un objet, une histoire ». Aujourd’hui, une histoire de désir, avec le « bin-bin » au Sénégal. Ce collier de perles, porté par les femmes autour des hanches dans l’intimité, est aujourd’hui essentiellement un accessoire de séduction, très populaire. Mais sa fonction, d’abord mystique, a évolué dans le temps.
IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE : SONKO DÉNONCE UNE PROCÉDURE ‘’VICIÉE’’
Le député a rappelé avoir dit dans une première déclaration qu’il répondrait à une convocation si son immunité ‘’est levée et que les procédures sont respectées’’.
Dakar, 25 fev (APS) – Le député de l’opposition, Ousmane Sonko, sous le coup d’une plainte pour ’’viols répétés’’ et ’’menaces de mort’’ a déclaré, jeudi, qu’il ne répondrait à aucune convocation en cas de levée de son immunité parlementaire, dénonçant une procédure ‘’viciée’’.
’’La procédure est viciée en ce que l’Assemblée nationale n’a pas eu la possibilité de disposer du dossier et il a été demandé aux députés concernés de juste jeter un coup d’œil’’, a-t-il dit dans une longue déclaration.
’’Au regard de ce qui précède, je refuse de répondre à cette procédure viciée ! Je dis non à la levée viciée et illégale d’une immunité que nous confère la confiance et le suffrage de nos concitoyens’’, a-t-il ajouté.
Le député a rappelé avoir dit dans une première déclaration qu’il répondrait à une convocation si son immunité ‘’est levée et que les procédures sont respectées’’.
’’Cependant, nous savons tous que les procédures n’ont pas été respectées car cela n’est pas dans leurs habitudes’’, a-t-il soutenu.
Selon lui, ‘’la procédure n’a pas été respectée’’ et ‘’le procureur a retiré l’enquête des mains de la gendarmerie dès qu’il a constaté que la piste du complot était suivie par les enquêteurs’’.
’’Dans son réquisitoire, le procureur cite nommément la dame Ndéye Khady Ndiaye et X. Qui est X ? Cette procédure est nulle et non avenue puisqu’elle est viciée depuis le début’’, a fustigé le député.
Il a dit ‘’non’’ à ‘’(son) arrestation illégale et imminente programmée par Macky Sall’’.
Ousmane Sonko a invoqué son ‘’droit constitutionnel, naturel et individuel à la résistance à l’oppression’’.
’’Cette résistance, ma résistance, se manifeste par le refus de la reconnaissance de la commission adhoc (de l’Assemblée nationale), par la demande de récusation du Magistrat Mamadou Seck (du 8e cabinet) pour partialité’’, a-t-il dit.
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LA PRATIQUE DES MUTILATIONS GÉNITALES N'EST PAS SPÉCIFIQUEMENT AFRICAINE
La sociologue et chercheure en sciences en sciences humains et environnementales, Aoua LY-Tall, parle de son ouvrage : "La pratique des mutilations génitales féminines : valeur culturelle ou répression sexuelle ?"
La sociologue et chercheure en sciences en sciences humains et environnementales, Aoua LY-Tall, parle de son ouvrage : "La pratique des mutilations génitales féminines : valeur culturelle ou répression sexuelle ?" dans l'émission Quatrième de couverture de la Maison d'édition L'Harmattan.
DES TÉNORS DU BARREAU POUR DÉFENDRE ADJI SARR
Elle fera face au juge d’instruction du 8e cabinet et sera assistée par ses deux avocats, l’occurrence Mes El Hadji Diouf et Abdou Dialy Kane.
Adji Sarr est devenue la masseuse la plus célèbre au Sénégal. Sa plainte pour viols et menaces de mort contre le leader de Pastef, Ousmane Sonko l’a mis sous les feux des projecteurs. Coite et introuvable depuis l’ébruitement de cette affaire, Adji Sarr va sortir de sa cachette, ce jeudi 25 février 2021. Elle fera face au juge d’instruction du 8e cabinet et sera assistée par ses deux avocats, l’occurrence Mes El Hadji Diouf et Abdou Dialy Kane. Zoom sur ces deux défenseurs de la masseuse.
Me EL HADJI DIOUF, MAÎTRE BUZZ !
Me El Hadji Diouf a prêté serment le 9 mars 1990. Il n’a jamais fait l’Ecole nationale d’administration (Ena) et n’a jamais voulu être administrateur ou juge. « Dans la vie, je n’ai jamais voulu être fonctionnaire puisque les fonctionnaires ont des supérieurs et ils sont tenus de respecter la hiérarchie. Et moi, comme je suis de nature rebelle, je ne peux pas accepter l’injustice. Je suis un homme libre et je n’ai qu’un seul chef, Dieu. Je voulais être avocat et Dieu m’a aidé à être avocat. J’ai toujours dit avocat ou rien », témoigne Me Diouf.
Sa réputation d’avocat international, il le doit à l’affaire Mame Madior Boye dont il a réussi à la levée des mandats d’arrêt dans le cadre du naufrage du bateau « Le Joola » à et bien d’autres affaires. Au Sénégal, il a plaidé dans de grands dossiers notamment l’affaire Diombasse, affaire Karim Wade contre l’Etat du Sénégal. Celui qui se proclame avocat du peuple est connu pour ses shows devant le prétoire lors de ses plaidoiries. Certains lui ont même offert le sobriquet de « Me Buzz ».
Né le 21 mai 1959 à Kaolack, Me El Hadji Diouf est certes avocat, mais aussi homme politique. Secrétaire général du Parti des travailleurs et du Peuple (Ptp), il a été également député. Ministre sous le régime de Wade, son parcours politique reste marqué par sa candidature avortée à l’élection présidentielle du 26 février 2012. Il a fait ses études primaires à l’école Ndorong 1 de Kaolack et ses études secondaires au Lycée Gaston Berger de Kaolack où il a été le président du foyer. Il fait ensuite ses études supérieures à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il s’est marié depuis 1992. Polygame, il a aujourd’hui trois épouses.
Me ABDOU DIALY KANE, L’AVOCAT DES CÉLÉBRITÉS
Admis au barreau le 16 avril 1994, Me Abdou Dialy Kane a eu la chance de participer à beaucoup de grands procès. Mademba Sock dans l’affaire Sutelec, Cheikh Diop dans le dossier de la Cnts Fc, dossier Dangotte. Il a défendu feu Salif Ba dans l’affaire des chantiers de Thiès. Il enregistre une victoire judiciaire au profit de Momar Ndiaye de la JA qui a bénéficié d’une liberté provisoire. En sa qualité de membre du Jef-Jel, il a défendu Talla Sylla suite à son arrestation par le président Diouf pour « incitation à la révolte » sur la base de l’article 80.
Plus important : il a participé dans le dossier Habré quand il fut au cabinet de Me Madické Niang. D’ailleurs, « c’est lui qui a traité le dossier Habré de bout en bout jusqu’en cassation », confie un ténor du barreau témoin de tous les grands évènements judiciaires du Sénégal. Dans l’affaire Karim Wade, il défend le Béninois Pierre Agboba.
S’il est un avocat très respecté au sein du barreau et de toute la famille judiciaire, Me Abdou Dialy Kane en fait partie. La victoire dans le dossier de Dangotte lui a conféré un statut privilégié au sein de ses pairs. Avocat des célébrités souvent constitués dans des affaires dites signalées, il l’est bien.
La taille élancée et très imbu de son accoutrement, il est toujours impeccable dans son costume bien ajusté. Un avertissement : Me Kane est très apprécié au tribunal par les dames charmées par son impeccable port vestimentaire qui suscite très souvent l’appréciation de la junte féminine. « Pas de discussions inutiles, il plaide ses dossiers et retourne à son cabinet », témoigne une travailleuse du palais de justice de Dakar.
LA BONNE AFFAIRE DES FEMMES DE GOUYE MOURIDE DE RUFISQUE
Connue dans la préparation de gâteaux galettes, de cookies à Colobane Gouye Mouride depuis les années 1990, Adja Mariètou Ndoye, la maîtresse des lieux a vu l’aura de ses produits dépasser les frontières du seul cadre départemental.
Arfang Saloum SANE Correspondant à Rufisque |
Publication 24/02/2021
La pâtisserie a toujours le vent en poupe à Rufisque malgré un regain d’intérêt noté en dépit du contexte économique. Connue dans la préparation de gâteaux galettes, de cookies à Colobane Gouye Mouride depuis les années 1990, Adja Mariètou Ndoye, la maîtresse des lieux a vu l’aura de ses produits dépasser les frontières du seul cadre départemental.
Imbue d’une volonté de quitter la spirale de la vacuité, elle a coulissé dans la préparation de beignets Cakes il y a trente ans de cela. Une activité par laquelle elle a fait ses preuves pour entrer dans le cercle fermé des fournisseurs attitrés de la banlieue. « J’ai commencé à préparer des beignets il y a 30 ans pour ne pas suivre la logique qui voulait que l’on vive dans l’oisiveté. Ma fille aînée qui fait partie de mon équipe est maintenant mariée et mère de deux enfants », fait remarquer allégrement Adja Mariétou Ndoye qui dans la foulée repasse au peigne fin ses débuts difficiles.
« En ce temps-là il n’y avait pas d’électricité à Gouye Mouride. Le semblant de modernité m’a trouvé alors que j’avais déjà entrepris cette activité. Le gaz butane était hors de portée alors je faisais avec les fourneaux et le charbon de bois », se rappelle Mme Ndoye. Une conviction qui au fil du temps lui a permis d’être portée à la tête du GIE « Jappo Ligguèye » qui porte sa marque de fabrique dont la maison mère est à Colobane Gouye Mouride à Rufisque Est.
« J’avais commencé au tout début avec un groupe de trois (03) filles mais les choses sont allées crescendo pour atteindre leur vitesse de croisière en un temps record. Aujourd’hui, je suis à la tête d’une équipe de quinze (15) femmes aidées dans leur tâche par quatre (04) garçons qui pétrissent la moule », explique-t-elle fièrement dans sa demeure sise à Gouye Mouride qui lui sert d’atelier.
Tablier bien cintré autour de la taille, main à la patte, la cheffe Adji Mariétou veut faire partager le goût culinaire à ses protégés. Un champ expérimental où elle laisse libre cours à toutes les astuces. « Le travail se fait à base de farine de mil ou de maïs. Certaines s’occupent du moulinage de la poudre de mil, certaines sont chargées du découpage, il y a n’a qui interviennent en phase de finition », décline la self made Woman à la tête aujourd’hui du GIE « Jappo Ligguey » Colobane Gouye Mouride.
« Nous recevons quotidiennement des commandes en provenance de localités inattendues. La voiture bleue stationnée à la devanture de la maison est en partance pour livrer une commande à Pikine. Une autre commande le sera à Rufisque 2 dans la commune de Rufisque Ouest d’ici midi ». « Du lundi au jeudi les commandes tournent autour de séminaires et autres anniversaires. Les week-ends sont marqués par les mariages. Il y a des paniers pour les tours de familles et les tontines. Avec les TIC, les commandes se font désormais à distance, la qualité reste notre credo. Il y a aussi la conservation longue durée » renchérit-elle comme pour marquer sa satisfaction malgré le contexte de crise économique.
LE FLÉAU DES PRODUITS POUR GROSSIR
Signe d’opulence et de beauté, les rondeurs sont un marché porteur dans au Sénégal, où des femmes mettent leur santé en danger en cherchant coûte que coûte à prendre du poids
Le Monde Afrique |
Théa Olivier |
Publication 18/02/2021
« Ma cousine est morte fin janvier à cause de comprimés et de sirops pour grossir. Elle en a pris pendant des mois pour préparer l’arrivée de son mari, qui revenait d’Italie. Après son décès, le médecin nous a expliqué qu’elle était devenue diabétique à cause de ces produits », confie Mariama* d’une voix étranglée. Installée à Pikine, une banlieue populaire de Dakar, la jeune femme se souvient du visage gonflé de sa parente après une vingtaine de jours de « traitement ». « Je prenais aussi ces comprimés, dit-elle. Nous savions qu’il existait des dangers, mais nous voulions grossir coûte que coûte. »
Au Sénégal, ces pilules, sirops, huiles, crèmes et suppositoires censés faire prendre du poids sont devenus un véritable problème de santé publique. Une mode dangereuse qui s’est répandue dans d’autres pays de la région comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria ou le Mali, portée par l’essor du commerce en ligne. Les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux à appeler à une régulation de la commercialisation de ces produits.
Pour s’en procurer dans le quartier Sandaga, à Dakar, il suffit de pousser la porte d’une petite boutique aux murs mouchetés de paillettes roses. Sur les présentoirs, des produits de défrisage et de dépigmentation de la peau côtoient des soins hydratants et des vernis colorés. Les crèmes pour grossir, elles, sont stockées dans la réserve. Dépourvu de notice mais venant de Chine, à en croire les indications figurant sur l’emballage, le petit tube coûte 10 000 francs CFA (15 euros). « C’est très efficace », promet le vendeur, assurant que « les hommes préfèrent les femmes avec de grosses fesses ».
« Aucun produit miracle n’existe »
Signe d’opulence et de beauté, les rondeurs sont un marché porteur. Les publicités vantant les bénéfices de ces cosmétiques pour grossir pullulent en ligne. Jusqu’à figurer en préambule d’épisodes de séries à succès comme Infidèles, qui font des millions de vues sur YouTube. Une consommation inoffensive ? « Je ne vends pas de produits dangereux, on ne m’a pas signalé d’effets secondaires graves. Cela fait seulement grossir les fesses et les hanches », affirme une vendeuse de la page « Cosmétique 100 % thaïlandais »,qui propose des « comprimés naturels » à prendre matin et soir, vendus entre 5 000 et 7 000 francs CFA.
La gamme des « soins » est vaste. Certains produits sont même disponibles en pharmacie sans ordonnance, comme le sirop Nuravit. Cet antihistaminique qui stimule l’appétit peut être utilisé pour la prise en charge de l’anorexie et de la malnutrition grave. Seulement, des contrefaçons sont également vendues dans les marchés ou sur Internet. Adji Thiam, elle, «préfère le fenugrec [une plante locale] mélangé à de l’huile », qu’ellemasse sur les parties de son corps qu’elle veut « augmenter ».
Dakar, 17 fev (APS) – L’Assemblée nationale a ratifié, mercredi, la liste des membres de la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député de l’opposition Ousmane Sonko, sous le coup d’une plainte pour ‘’viols répétés’’ et ‘’menaces de mort’’.
Cette commission est composée de Bounama Sall, Demba Babaël Sow, Papa Biram Touré, Adji Diarra Mergane, Mously Diakhaté, Mamadou Oury Baïlo Diallo, Dieh Mandiaye Ba et Aymérou Gningue pour le compte de la majorité.
Y figurent aussi Cheikh Barra Doly et Moustapha Guirrassy (Liberté et Démocratie) et Cheikh Bamba Dièye (Non inscrits).
L’opposition a décrié cette procédure estimant que la plainte vise X et non le député Ousmane Sonko, ce que récuse la majorité.
L’Assemblée nationale a été saisie par le juge d’instruction du huitième cabinet du tribunal Hors Classe de Dakar, à l’initiative du procureur de la République.
Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté et de massage situé à Dakar, a déposé auprès de la section judiciaire de la Gendarmerie une plainte contre le parlementaire et leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
La jeune femme déclare avoir été victime de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ dont le député, candidat à l’élection présidentielle de 2019, serait l’auteur. Ce dernier a nié les accusations en bloc et dénoncé un ‘’complot politique’’ le visant.
La commission ad hoc étudiera le fond de cette requête en entendant la version du mis en cause, Ousmane Sonko, qui sera représentant par la député Aïssatou Mbodj.
Elle produira ensuite un rapport à présenter lors d’une séance plénière consacrée à la levée de l’immunité parlementaire du député.
Un communiqué reçu des services de l’Assemblée nationale, mercredi, indique que la Commission des Lois, s’est réunie, lundi, à l’effet de constituer la Commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko.
Le document dont l’APS a eu connaissance indiqu’au cours de cette session, sa présidente a rappelé que la convocation de la Commission fait suite à une saisine du Garde des Sceaux, qui a transmis au président de l’Assemblée nationale, le mardi 9 février, un courrier du Procureur général près la Cour d’Appel de Dakar demandant la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko.
Des députés ont précisé, selon le communiqué, que ‘’le procureur a, dans son réquisitoire, porté plainte contre X’’, demandant ‘’si cette plainte vise réellement leur collègue Ousmane Sonko pour envisager la levée de son immunité parlementaire’’.
‘’Pour d’autres, cette plainte ne concerne pas leur collègue, car il n’a pas été nommément cité par (…) le procureur. Par conséquent, la mise en place de cette Commission ad hoc est dénuée de tout fondement et la poursuite de la procédure devrait être arrêtée’’, souligne le communiqué.
Des députés ‘’ont déploré le fait que le président de l’Assemblée nationale ait procédé à la lecture des courriers, en lieu et place de la mise à disposition du dossier ; ce qui aurait pu leur permettre d’apprécier la pertinence de cette procédure de levée de l’immunité parlementaire de leur collègue incriminé’’.
Toutefois, des élus ‘’ont soutenu qu’à ce stade de la procédure, les compétences de la Commission des Lois se limitent à la mise en place de la Commission ad hoc, conformément à la décision du Bureau de l’Assemblée nationale’’.
Selon eux, ‘’l’objet de la rencontre tient uniquement à la mise en place de ladite Commission et non à débattre sur le fond de la procédure’’.
Le communiqué relève que des députés ‘’ont suggéré une révision des modalités de levée de l’immunité parlementaire, dans le cadre de la seconde génération de réforme du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale’’.
Ainsi, ‘’il pourrait être envisagé de permettre aux autorités judiciaires d’ouvrir une information judiciaire et de mener l’instruction jusqu’à l’obtention d’éléments suffisants, avant d’enclencher la procédure de levée de l’immunité parlementaire d’un député’’.
Lors de cette réunion, ‘’il a été également préconisé de revoir la loi qui a criminalisé les actes de viol au Sénégal, en prévoyant de lourdes sanctions contre les personnes accusatrices de viol sans fondement’’.
L’objectif est ‘’d’éviter les accusations mensongères qui peuvent entacher à jamais l’honorabilité des personnes innocentes’’.
Pour la présidente de la Commission des Lois, ‘’il appartient au Bureau de l’Assemblée nationale et à la Conférence des présidents de prendre des décisions sur les questions évoquées’’.
Selon Dieh Mandiaye Ba, ‘’la nature de la plainte contre X ou dirigée contre Monsieur le député Ousmane Sonko importe peu pour la Commission’’.
Le communiqué a rapporté qu’elle ‘’a tenu à préciser qu’il n’appartenait pas à la Commission d’examiner l’affaire au fond, ni de se prononcer sur l’exactitude des faits encore moins sur la culpabilité ou non de leur Collègue’’.