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28 novembre 2024
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ABORDER LA QUESTION DE LA RESTITUTION DES OEUVRES CULTURELLES AFRICAINES SANS ANIMOSITÉ
Fatoumata Sissi Ngom, invite à travers son roman "Le silence du totem", à traiter la problématique de la restitution des œuvres d’art spoliées - une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain - d'égal à égal avec l'Occident
Invitée de l’émission Le Dimanche Soir du week-end dernier sur la RTS, Fatoumata Sissi Ngom, analyste de politiques climatiques, écrivaine, et ingénieure en mathématiques et en informatique, expose ses vues sur l’actualité de la restitution des oeuvres d’art africain, à travers son roman prémonitoire Le silence du totem, publié en avril 2018, et dont l’intrigue se déroule au Musée du Quai Branly à Paris et à Khalambass un village dans la région de Kaolack.
A travers des échanges denses et dynamiques avec Alioune Ndiaye et son chroniqueur Ibrahima Silla, le roman et l’actualité de la restitution ont été analysés d’un point de vue politique et culturel, mais d’autres facettes du livre de Fatoumata Sissi ont été abordées, à savoir la dénonciation d’une hiérarchisation biologique nocive de la société, le marxisme-léninisme, l’usage de substances illicites en milieux stressants, et la phagocytose culturelle, terme employé par l’auteure.
Pour Fatoumata Sissi Ngom, la restitution des œuvres d’art spoliées est une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain, et selon elle, il est surtout primordial de traiter le sujet d’égal à égal avec les contreparties occidentales.
LES CHIFFRES EFFARANTS DU VIOL AU SÉNÉGAL
En une année de criminalisation, 414 procédures de viol ont été enclenchées dans 12 des 14 tribunaux de grande instance du pays. Si on les compare avec les années précédentes, le viol, malgré la criminalisation, est en hausse
T. Marie Louise N. Cissé, Pape Ousseynou Diallo, Bernadette Sène et Abdou Mbodj |
Publication 24/12/2020
En une année de criminalisation, 414 procédures de viol ont été enclenchées dans 12 des 14 tribunaux de grande instance du pays. Si on les compare avec les années précédentes, le viol, malgré la criminalisation, est en hausse. Au cours de l’année judiciaire, 565 cas d’infractions à caractère sexuel (viol, attentat à la pudeur…) alors que pour cette première année civile de la criminalisation, 414 affaires de viol ont été répertoriées.
Dakar - 102 dossiers avec 108 inculpés dont 2 mineurs…
Dakar bat le record. Des 12 tribunaux de grande instance étudiés (hormis Saint-Louis et Fatick), celui de Dakar vient en tête. Du 04 février au 17 décembre, 102 dossiers ont été confiés aux 10 cabinets d’instruction. 11 viols sur mineures de moins de 13 ans, 61 affaires, impliquant des mineurs de 13 ans ou plus, gardent en prison des détenus accusés de viol, de pédophilie, de détournement de mineurs, de tentative de viol, parfois accompagnés de séquestration de proxénétisme, de corruption de mineurs, charlatanisme entre autres infractions. 5 affaires d’actes contre-nature, dont l’un est commis par un mineur, 2 viols collectifs, 4 dossiers de viol sur des personnes vulnérables en raison de leur santé, 4 dossiers de viol sur mineurs par une personne ayant autorité sur la victime (avec dans certains dossiers, les infractions de coups et blessures volontaires avec Itt de 21 jours, enregistrement d’images à caractères pornographiques) sont décomptés. A noter que 18 affaires, dont les victimes sont des majeures ayant, selon l’accusation, subies un viol ou une tentative, parfois avec séquestration, diffusion de données personnels, association de malfaiteurs, traite de personnes en réunion, usurpation de fonction, vol… figurent sur la liste. Des mis en cause sont aussi inculpés de complicité de viol.
Thiès - 48 dossiers, 13 viols sur mineurs…
De janvier à décembre 2020, la capitale du Rail totalise 48 dossiers. Avec le cas d’association de malfaiteurs, enlèvement de mineure, viol collectif sur une mineure de moins de 13 ans, pédophilie et détournement de mineure enregistré, le nombre de mis en cause est de 49. 10 dossiers de viol, pédophilie et détournement de mineure, sur une mineure de moins de 13 ans. 13 dossiers de viol sur mineurs, pédophilie, 1 viol et détournement de mineures, 1 viol, pédophilie, 2 dossiers de pédophilie, attentat à la pudeur avec violence sur une mineure de moins de 13 ans, détournement de mineure. 10 personnes sont inculpées de tentative de viol sur mineure, 1 dossier de tentative de viol, vol commis la nuit, 3 dossiers de viol et d’actes contre-nature, 1 cas de viol et vol, et mise ne danger de la vie d’autrui, 3 dossiers de viol, acte contre-nature, évasion par violence ou bris de prison, 2 affaires de viol, pédophilie par une personne ayant autorité sur la mineure et détournement de mineures.
Pikine - 45 cas de viol dont 18 victimes de moins de 13 ans
Du 06 février 2020 au 03 novembre 2020, 45 dossiers de viol impliquant 54 mis en cause sont décomptés au Tribunal de grande instance (Tgi) de Pikine. Des viols supposés commis par des personnes ayant ascendance sur une personne (papa, oncle, grand-père…), des personnes ayant autorités sur la victime (tuteur, enseignant…) des viols sur des personnes souffrant de troubles mentaux, des viols multiples, des viols sur des garçons… De ces 45 dossiers, figurent : 18 cas de viol sur des mineurs de moins de 13 ans, 1 affaire de viol collectif, 5 cas de viol sur une personne vulnérable, souffrant de troubles psychiatriques, 4 affaires d’actes contre-nature, 1 cas de viol commis par un ascendant, 1 cas de viol sur une personne ayant autorité sur la victime. Le reste, ce sont des cas de viol sans ces circonstances aggravantes. Dans certains dossiers, il y a des faits d’association de malfaiteurs, de vol, d’avortement, de pédophilie, de complicité de viol, de détournement de mineure. Au banc des accusés, figurent des habitants de Golf Sud (2) Keur Massar (3) Yeumbeul (2), Malika (2), Wakhiname (6), Thiaroye (3), Guinaw-rails (3), Guédiawaye (3), Sicap-Mbao entre autres localités.
Diourbel - 41 cas de viol, 2 accusés condamnés à 10 ans…
Des deux cabinets d’instruction de la ville Diourbel, 41 cas de viol a été décomptés à la date du 07 novembre 2020. 23 dossiers au premier cabinet et 18 au niveau du second. De ces trois dossiers, trois ont été traités en chambre criminelle. Les deux accusés ont été condamnés à une peine de 10 ans de travaux forcés. Quant au troisième, les faits ont été disqualifiés en attendant à la pudeur et il a écopé d’une peine ferme de deux (2) ans. A noter que dans certains dossiers, il n’y a pas seulement les infractions de viol, pédophilie et détournement de mineures. Des faits d’association de malfaiteurs et de vol en réunion y figurent aussi.
Ziguinchor- 37 affaires, des «victimes» de 3 et 6 ans
Du 16 janvier au 27 novembre 2020, la capitale du Sud a enregistré 37 dossiers de viol dont les deux ont été traités en flagrants délits, car antérieurs à la loi. 16 inculpés, dont les dossiers sont pendants devant la Justice, sont poursuivis de viol sur mineures de moins de 13 ans et (ou) pédophilie et détournement de mineurs. Un 17e dossier, concernant les mineures en dessous de 13 ans, traite d’une tentative de viol. Parmi les victimes, figurent deux enfants de 3 et 6 ans. Des victimes, figurent également celles dont le bourreau a une autorité sur elle ou est son ascendant (papa, grand-père…). Aussi, compte-t-on quatre (4) dossiers de viol sur une personne particulièrement vulnérable en raison de son état de santé. Dans un de ces dossiers, des circonstances aggravantes comme la complicité d’avortement, le charlatanisme, la provocation à l’avortement, ont été retenues. Un (1) viol sur une personne particulièrement vulnérable en raison de son état de grossesse. Dans ce lot de 37 dossiers, figurent 3 traitant d’affaires complexes. Une tentative de viol, injures publiques, menaces de mort sans ordre ni condition, détention d’arme de la 5e catégorie sans autorisation administrative. Une autre d’association de malfaiteurs de séquestration, complicité de séquestration, détournement de mineure, de viol sur mineure. Et un dernier de pédophilie, d’acte contre-nature sur un mineur, tentative de viol. Il y a aussi des dossiers de viol avec corruption de mineures, détournement de mineures, pédophilie, extorsion de fonds. Des mis en cause, deux sont sous contrôle judiciaire. Et deux, après identification, ont été arrêtés suite à un mandat d’arrêt.
Mbour - 21 dossiers, dont 2 classés sans suite
La Petite Côte n’est pas à la traîne par rapport au crime de viol. 21 cas de viol ont été retenus et portés à l’attention du Procureur. Un chiffre décompté du 27 janvier au 16 décembre. De ses mis en cause, deux (2) ont la chance d’être blanchi. Le juge d’instruction, qui n’a pas pu asseoir la culpabilité à l’ouverture de l’information judiciaire, a classé deux dossiers sans suite. Les dix-neuf (19) autres, toujours en instruction, attendent la fin de l’information pour savoir le sort qui leur sera réservé.
Kolda - 13 cas de viol dont 4 mineurs mis en cause
Ville située sur la haute Casamance, Kolda a, du 02 janvier au 30 novembre 2020, enregistré 13 affaires de viol, 1 tentative de viol, 7 attentats à la pudeur. Des 3 procédures enclenchées avant l’application de la loi, deux (2) des mis en cause ont été relaxés. L’autre a pris (2) ans de prison ferme. Les «victimes» mineures de moins de 13 ans sont au nombre de 8 et sont âgés de 5 à 12 ans. 5 ont 13 ans, 2 ont 14 ans, 2 autres ont 15 et 16 ans. Les autres victimes ont 20, 25, 35 et 36 ans. Deux mineurs sont mis en cause pour attentat à la pudeur. L’un a été relaxé, l’autre est sous contrôle judiciaire et confié à l’Aemo de Kolda. Deux autres, seulement âgés de 17 ans, sont en instruction. L’un pour viol, l’autre pour tentative de viol.
Kédougou - 13 dossiers, seuls 3 sont en instruction
A Kédougou, 13 dossiers de mœurs sont présentés à l’attention du Procureur, de janvier à décembre. Seuls 3 font l’objet d’une instruction. Les 10 autres sont traités en flagrants délits et 6 ont été jugés. De ses affaires, on décompte deux affaires de complicité de détournement de mineure sans fraude ni violence, 1 tentative de viol, pédophilie et détournement de mineur, 1 viol sur mineure, détournement de mineure avec fraude et attentat à la pudeur (instruction), 1 viol et complicité de viol (instruction), 4 histoires d’attentat à la pudeur en flagrant délit, 1 pédophilie, 1 proxénétisme, 1 acte contre-nature (viol) sur mineur.
Matam - 7 cas de viol, les «bourreaux» inactifs durant 7 mois
Matam reste un cas particulier. Des chiffres obtenus par L’Observateur, le viol a été inactif dans la région durant plusieurs mois. De janvier à décembre, seuls 7 cas ont été portés à l’attention du Procureur. De janvier à mars, 3 cas ont été enregistrés, dont 1 par mois. En avril et mai, il n’y a pas eu de cas. Trois affaires en juin et un cas en juillet. Du mois d’août à décembre, aucun cas n’est enregistré. Des cas répertoriés, un a été réglé en flagrants délits avec une relaxe pour le viol et une condamnation à deux ans de prison ferme pour pédophilie. Deux viols sont sur des mineures de moins de 13 ans.
Selon les chiffres tirés d’une enquête menée depuis le début de la criminalisation du délit, 32 affaires de viol, pédophilie et détournement de mineure sont actuellement à la table du magistrat en charge de les instruire. Parmi les victimes, figurent trois (3) élèves âgées de moins de seize (16) ans. Deux (2) maîtres coraniques sont parmi les accusés.
Kaolack - 25 dossiers en instruction
Depuis le début de la criminalisation du viol, les dossiers, à l’image de tous les tribunaux du Sénégal, font l’objet d’une information judiciaire. Interrogé, le substitut du Procureur, Abdoulaye Diagne Guèye, du Tribunal de grande instance de Kaolack a donné les chiffres de l’année. A la date du 04 décembre 2020, 25 affaires de viol sont pendantes en instruction. Un chiffre alarmant qui renseigne à suffisance sur la recrudescence de ce phénomène dans la capitale du Saloum.
Louga - 22 cas de viol, un accusé jugé et relaxé faute de preuves
Au Ndiambour, 22 dossiers ont atterri à la table du Procureur près le Tribunal de grande instance de Louga. Ces affaires sont toutes confiées au juge d’instruction en charge de l’enquête. Sur ces 22 dossiers (dont un acte contre-nature) répertoriés, un seul a été enrôlé par le tribunal correctionnel. Enclenché avant la procédure, le mis en cause a été jugé en octobre dernier en flagrants délits. Accusé d’avoir violé sa nièce (une divorcée de 20 ans), il a été finalement relaxé faute de preuves suffisantes. Un autre justiciable, inculpé pour ce même délit a bénéficié d’une liberté provisoire.
L'ETAT VEUT ACCROÎTRE SON SOUTIEN AUX INITIATIVES DES FEMMES
Le présidentt demande au ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants d’évaluer et d’actualiser la Stratégie nationale d’Equité et d’Egalité de genre - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 23 décembre 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres ce mercredi 23 décembre 2020 au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a souhaité un Joyeux Noël à la communauté Chrétienne. Il a dans ce contexte, demandé au Gouvernement, en parfaite concertation avec le Clergé catholique, de prendre toutes les mesures d’accompagnement et de soutien nécessaires, en vue du bon déroulement des célébrations de Noël sur l’ensemble du territoire national.
Abordant la question liée à la pandémie de la Covid-19, le Chef de l’Etat rappelle au Gouvernement et aux populations, l’impératif de réduire au strict minimum, les déplacements, réunions et rassemblements en faisant toujours observer la distanciation physique, le respect strict des gestes barrières et du port obligatoire du masque.
Le Président de la République a également encouragé les personnels de santé et demande au Ministre de la Santé et de l’Action sociale de veiller au renforcement permanent de leur protection et à leur motivation durant ce contexte de rebond de la pandémie de la COVID-19.
Le Chef de l’Etat a notamment insisté sur la nécessité de redoubler de vigilance au niveau de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass ainsi qu’au niveau de nos frontières.
Poursuivant sa communication, le Président de la République a informé le Conseil avoir reçu le vendredi 18 décembre, une délégation représentative du « Caucus des Femmes Leaders », venue faire le plaidoyer pour la participation notable des femmes à la vie politique.
A ce propos, le Chef de l’Etat demande au Gouvernement d’accroître, davantage, le soutien de l’Etat aux initiatives des femmes, et d’engager la mise en œuvre des diligences nécessaires au renforcement de la santé maternelle, de l’éducation et de la formation des femmes, de même que de la lutte contre les violences et discriminations en leur endroit.
Le Président de la République a en outre indiqué toute l’importance qu’il accorde à la promotion des femmes, notamment dans les Institutions nationales et locales. Il a à ce sujet exhorté le Gouvernement à accentuer l’autonomisation économique des femmes par la mobilisation des dispositifs d’encadrement et de financement souples et efficaces.
Le Chef de l’Etat demande, enfin, au Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants d’évaluer et d’actualiser la Stratégie nationale d’Equité et d’Egalité de genre.
Abordant la question liée à la publication du rapport de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) 2019 et du suivi des recommandations et de réformes engagées dans le secteur extractif, le Président de la République se félicite de la publication régulière de ce rapport.
Il a, ainsi, rappelé au Gouvernement son attachement permanent à la transparence dans la gouvernance des ressources minières, pétrolières et gazières du Sénégal, à travers les évaluations (nationale et internationale) régulières et indépendantes.
Le Chef de l’Etat a dès lors demandé au Gouvernement de mettre en œuvre les recommandations du Rapport 2019 de l’ITIE, ainsi que l’application des réformes législatives et réglementaires dans les secteurs miniers, pétroliers et gaziers ce qui permettra au Sénégal d’effectuer avec succès sa seconde validation internationale en mai 2021.
Le Président de la République a enfin insisté, en particulier sur l’urgence d’assurer l’application effective et intégrale de la loi numéro 2019-04 du 1er février 2019 sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures, mais également de développer la Responsabilité sociétale d’Entreprise (RSE) des entreprises minières, pétrolières, gazières et celles évoluant dans le secteur des Pêches et de l’Economie maritime.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’une régulation systématique des sites d’informations qui si on n’y prend garde risquent de porter fortement atteinte à la cohésion nationale, à l’image de l’Etat ainsi qu’à l’ordre public.
Le Président de la République a, en conséquence, demandé au Ministre de la Culture et de la Communication, en relation avec le CNRA, de renforcer la sensibilisation des acteurs de la presse en ligne en vue de préserver nos valeurs culturelles, d’une part et de veiller au traitement professionnel de l’information d’autre part, conformément aux dispositions du Code de la Presse.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
Au titre des Communications,
- le Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République, a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation de la pandémie Covid-19 ;
- le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne de commercialisation de l’arachide ;
- le Ministre de l’Elevage et des Productions animales a fait une communication sur la situation du ranch Djibo Leyti KA de Doli.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet de loi relatif aux contrats de partenariat public-privé ;
- le projet de décret portant approbation des statuts de la Société nationale « Sociétés des Mines du Sénégal » (SOMISEN-SA).
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Mamadou Mamoudou SALL, Docteur en Droit des Affaires, matricule de solde n°657.637/B, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal au Qatar, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès du Serviteur des Deux Saintes Mosquées, Sa Majesté Salman Bin Abdulaziz AL-SAOUD, Roi d’Arabie Saoudite, en remplacement de Monsieur Cheikh Tidiane SY ;
Monsieur Mouhamed Habibou DIALLO, titulaire d’un Doctorat en Mathématiques, matricule de solde n°709.053/R, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de son Altesse Cheikh Tamim Bin Hamad AL THANI, Emir de l’Etat du Qatar, en remplacement de Monsieur Mamadou Mamoudou SALL, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Abdoulaye BARRO, Conseiller des Affaires étrangères, matricule de solde n°604.450/K, précédemment Ambassadeur, Représentant permanent adjoint de la République du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations Unies à New York, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Sa Majesté Al-Sultan Abdullah Ri’ayatuddin Al-Mustafa Billahi Shah ibni Almarhum Sultan Haji Ahmad Shah Al-Musta’in Billah,Yang Di-Pertuan Agong XVI, Roi de Malaisie, avec résidence à Kuala Lumpur ;
Monsieur Adama DIEYE, Chancelier des Affaires étrangères, de classe exceptionnelle, matricule de solde n°505.369/D, est nommé Consul général de la République du Sénégal à Guangzhou (République populaire de Chine), en remplacement de Monsieur Mouhamadou El Bachir DIACK, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Mamadou Bamba NDIAYE, Consultant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN-SA) ;
Monsieur Ousmane CISSE, Ingénieur Géologue, matricule de solde n° 604507/B, est nommé Directeur général de la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN-SA) ;
Monsieur Abdou DIOUF, Ingénieur Statisticien Economiste, précédemment Directeur de l’Ecole nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique de Dakar, est nommé Directeur général adjoint de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), poste vacant ;
Pour compter du 01 octobre 2019, les enseignants-chercheurs de l’UFR des Sciences et Technologies dont les noms suivent :
o Abdoulaye GASSAMA, matricule de solde no 168 133/B ;
o Moctar CAMARA, matricule de solde n° 176 132/Z ;
o Chérif BALDE, matricule de solde no 173 147/G ; sont nommés professeurs titulaires à l’Université Assane SECK de Ziguinchor."
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
PÉTITION CONTRE CHEIKH YÉRIM SECK, LE REMÈDE PIRE QUE LE MAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Si l’apparition de CYS à travers les médias rouvre la blessure de sa victime, chaque pétition des féministes contre le violeur est une braise de plus dans le feu qui consume cette dernière
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/12/2020
J’avais décidé de ne pas intervenir dans ce débat qui soulève les passions irrépressibles de vieux hédonistes libidineux au niveau des réseaux et de certains médias de masse. Parce qu’il est biaisé dès l’instant qu’il installe de facto deux camps antagoniques. Mais j’ai lu goulûment la réflexion « Le Lamento des femmes » du percutant Paap Seen qui m'a donné envie de glisser quelques mots impertinents dans le débat.
Dans une pétition signée fin novembre, des intellectuelles féministes (excusez cette orthographie parce qu’il y a quatre hommes parmi les pétitionnaires mais je n’ose pas dire sous peine d’être accusé de misogynie que ces quatre masculins l’emportent sur les 27 féminines) s’insurgent contre ce qu’elles qualifient de réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck (CYS). Par la magie du tube cathodique, ce journaliste, condamné pour viol en 2012, plastronne avec morgue devant les téléspectateurs sans aucun respect de ces hommes et femmes qui pensent mordicus que la place de l’ancien journaliste de Jeune Afrique, c’est l’échafaud et non les plateaux. Ont-elles raison ou non de s’ériger en gardiennes de l’orthodoxie et l’axiologie ? La question ne se pose pas à ce niveau.
Le 26 septembre dernier est la date symbolique du naufrage du ferry le Joola. Mais dans l’histoire, elle symbolise en même temps le naufrage d’un confrère condamné pour viol et que les Sénégalais portaient au pinacle grâce à son travail remarquable et intrépide dans le monde de la presse. L’affaire CYS illustrait à souhait le caractère illusoire et fugitif des situations acquises, la fragilité de toute chose, la périssabilité de toute œuvre humaine. La Roche Tarpéienne n’est pas loin du Capitole. En un jour, le monde de CYS s’est effondré à cause de ses débridements sexuels. Après une longue hibernation, CYS est de retour dans son monde, celui des médias qu’il avait déserté par la force des choses. Et il faut le dire avec honnêteté, ses analyses politiques même contestables souvent élèvent le niveau du débat public infesté par un essaim de pseudo-politologues. Après ses condamnations populaire et judiciaire, j’avais évité en écrivant sur le sujet de tomber dans le réflexe pro ou anti-confraternel qui consistait à vouloir blanchir ou noircir un confrère empêtré dans l’écheveau des libertinages et des permissivités. Ce même sentiment m’anime quand il s’agit aujourd’hui de la deuxième mi-temps du procès avec cette insurrection femelle contre toute réhabilitation médiatique de CYS.
Au sein de l’opinion sénégalaise, une telle sentence n’avait fait que soulever les passions et exhumer le débat contradictoire sur la culpabilité ou l’innocence de CYS depuis le jour de sa coucherie avec ATD à l’auberge Keur Madamel. Dès lors, les deux camps qui s’étaient dessinés en pro-Yérim et anti-pétitionnaires ou anti-Yérim et pro-Aïssata se tiraient la bourre pour faire valoir leurs arguments. Cette même dualité refait surface cette fois-ci entre pro-Yérim et anti-pétitionnaires et vice-versa. Certains qui disent que CYS a purgé sa peine a droit à une réinsertion sociale parce qu’il ne peut pas continuer à faire les frais de ce délit sexuel six ans après son élargissement. Mais il inadmissible que certains intellectuels, connus pour la profondeur de leurs idées dans bien des problématiques, à travers les fora des réseaux sociaux, subodorent ou disent ouvertement que la victime du nouveau chroniqueur de Jakaarlo a favorisé les conditions incitatives à son viol en acceptant d’être seule dans un endroit avec un homme et de flirter avec lui sans prendre certaines mesures précautionneuses.
Stop au « slut-shaming » !
Mais il faut savoir que les flirts et les caresses, mêmes s’ils constituent des préliminaires ne peuvent en rien justifier une pénétration non-consentante. Ce genre de faux-fuyant déculpabilisant l’agresseur et culpabilisant la pauvre victime est révulsant, choquant, voire déshumanisant à l’endroit du « sexe faible » (expression que je n’aime pas parce que sexiste ou désobligeant). En réalité, au vu de l’afflux quotidien des agressions et meurtres sexuels, on peut inférer de ce que le sexe masculin est celui-là qui est sous la coupe de ses pulsions libidinales, qui perd son self-contrôl devant la créature féminine et qui essaie de lui arracher le fruit interdit.
Le fait que, dans les réseaux sociaux et autres webfora, la victime (ATD) et le violeur (CYS) soient mis au même banc des accusés parce qu’ils ont partagé le lit ensemble avant que la fête ne soit gâchée par un(e) viol(ation) de domicile devient un outil dangereux pour perpétuer les stéréotypes sexistes visant à blâmer la victime ou à lui faire porter une bonne partie des responsabilités dans le « sexual assault » qu’elle a subi. Le fait d’incriminer le port vestimentaire d’une victime de viol est purement abominable et détourne le problème de son vrai jugement : le viol est un crime sexiste de pouvoir et de domination virile.
Quand sur le plateau de Jakaarlo de la TFM, le professeur de philo Songué Diouf avait lâché que les tenues sexy des filles sont provocatrices de viol, j’avais dénoncé cet imprimatur au viol et estimé qu’aucune de ses explications laborieuses ne saurait prospérer et être avalisée au point de pousser le mâle à l’acte bestial du viol. Cette thèse vile et débile servie la plupart par la gent masculine pour justifier ou légitimer le viol constitue profondément une négation ontologique de la femme. Les hommes ne sont pas plus régis que les femmes par des pulsions sexuelles irrépressibles. Le viol n’a rien à voir avec un soi-disant incontrôlable désir. Il est une humiliation, une appropriation, une domination des hommes sur le corps et le sexe féminin. Tout acte sexuel commis sous la contrainte déshumanise la femme en niant sa volonté et méprisant son consentement. « Pourquoi, comme disait quelqu’un, inversement dans les cas de viol, les femmes ne se jettent-elles sur les hommes en tenue provocatrice pour les « violer » ? » Il faut dire non au « slut-shaming » qui se propage dans les médias de masse et réseaux sociaux et il ne faut pas qu’ils soient des espaces de légitimation de potentiels attentats sexuels.
L’effet boomerang
Maintenant, pourquoi les féministes pétitionnaires ont attendu six ans après pour tenter de barrer la route à ce qu’elles appellent le process de la réhabilitation si l’on sait que depuis son élargissement, CYS n’a jamais quitté les plateaux. La première institution lui a fait même l’honneur de l’inviter au palais de la République avec d’autres confrères au soir du 31 décembre 2019. Alors pourquoi les féministes, cerbères des mœurs, pontifes moralisateurs, ne se sont-elles pas indignées depuis les premières réapparitions de CYS dans les médias mainstream ou sociaux ? Combien sont-elles ces victimes d’agression sexuelle qui se réveillent quotidiennement dans la même maison que leurs violeurs avec qui elles partagent le repas quotidien ou se mettent à leur service domestique sans pourtant avoir la liberté ou le courage de dénoncer le crime de leurs tortionnaires très souvent intimidants ? Ces femmes qui souffrent sempiternellement le martyre de leur chair martyrisée, mortifiée et qui souffrent encore de l’omerta imposée ou de l’autocensure ont besoin d’une main tendue pour sortir du gouffre de souffrance dans lequel elles geignent. Si les pétitionnaires dénient à CYS toute apparition médiatique, alors qu’elles le fassent pour les filles et femmes du juge Babacar Sèye dont l’assassin amnistié de leur père ou époux se transbahute de plateau en plateau ? Il faut éviter les indignations sélectives.
Si l’apparition de CYS, à travers les médias, rouvre systématiquement la blessure encore mal guérie de sa victime et la plonge dans un psycho-traumatisme abyssal, chaque fois que les féministes pétitionnent contre le violeur d’ATD, c’est encore une braise de plus dans le feu qui consume la victime. C’est dire que les pétitionnaires et CYS sont quasiment logés à la même enseigne.
Lorsque le vendredi 28 février 2020, le César de la meilleure réalisation cinématographique a été attribué à Roman Polanski pour son film « J'accuse », des groupes de féministes furieuses ont soulevé une bronca pour s’indigner de cette distinction de la « honte ». Sa victime, Samantha Gailey, que le cinéaste a violée en 1977 à l’âge de 13 ans a pardonné à son agresseur tout en demandant à ses défenseurs de tourner la page et de cesser de la jeter en pâture en déterrant à chaque occurrence cette affaire réglée par la justice américaine même si cette dernière a ouvert à nouveau ledit dossier.
Si l’on s’est remémoré l’affaire Polanski dont la victime aujourd’hui se retourne contre ses « défenseurs », c’est pour dire que la pétition des féministes dans l’affaire CYS risque de se retourner contre elles. En installant leur tribunal de lynchage pour rejuger publiquement une affaire qui a connu une fin judiciaire, elles risquent simplement de rallumer un feu éteint.
DES OPTIONS DE MOBILISATION DES RESSOURCES DOMESTIQUES
Alphonse Ousmane Thiaw, a fait part lundi à Mbour de l’identification des options de mobilisation des ressources domestiques en faveur de la planification familiale
Mbour, 21 déc (APS) – Le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Alphonse Ousmane Thiaw, a fait part lundi à Mbour (Thiès, ouest) de l’identification des options de mobilisation des ressources domestiques en faveur de la planification familiale (PF).
"Des options de mobilisation de ressources pour la planification familiale à travers des investissements catalytiques visant à inciter efficacement les décideurs à augmenter ou améliorer l’allocation des ressources ont été identifiées", a-t-il notamment dit.
Il s’exprimait ainsi à l’ouverture d’un l’atelier de concertation, de sensibilisation et de consolidation du plan d’action pour la mobilisation de ressources domestiques en faveur de la planification familiale au Sénégal initié par la direction de la santé de la mère et de l’enfant et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Cette rencontre vise à renforcer le consensus sur la nécessité de mobiliser des ressources domestiques en faveur de la planification familiale en général et l’achat de produits contraceptifs en particulier.
L’analyse issue de plusieurs rencontres suggère de se focaliser sur le plaidoyer aux niveaux national, infranational et auprès de l’Agence pour la Couverture Médicale Universelle (ACMU) afin d’avoir le plus d’impact possible dans un contexte réaliste, a estimé M. Thiaw.
Selon lui, le Sénégal a toujours été au rendez-vous en respectant les engagements du sommet de Londres de 2012 où la ligne budgétaire pour l’achat des produits est passée de 100 millions à 300 millions en 2016.
"Dans le contexte actuel d’engagement de la communauté internationale vers l’atteinte des objectifs de développement durable de 2030, le Sénégal veut se positionner en leader et réaffirme son engagement au deuxième sommet de Londres de 2017 et même au-delà", a dit le DC du ministère de la Santé.
C’est ainsi, a confié Alphonse Ousmane Thiaw, que dans le budget de 2021 du ministère de la Santé et de l’Action sociale, une inscription budgétaire de 500 millions FCFA est consacrée à l’achat de produits contraceptifs.
De plus, fait-il noter, l’opportunité est aujourd’hui donnée, grâce aux partenaires techniques et financiers et particulièrement à l’UNFPA de bénéficier d’un mécanisme innovant pour renforcer la mise en œuvre des engagements des pays dans la sécurisation des produits contraceptifs.
"Cela à travers le projet d’une durée de trois ans, (2019-2021, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF) et, qui est un fonds incitatif de contrepartie double pour l’achat de produits contraceptifs", a-t-il expliqué.
D’après lui, cela permettra au Sénégal d’obtenir zéro besoin non satisfait en planification familiale d’ici 2030, pour un accès universel à la planification familiale et, ainsi contribuer de façon significative à l’atteinte de l’objectif de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).
MISE EN PLACE DES «CLUBS DES JEUNES FILLES» POUR COMBATTRE LES MARIAGES PRECOCES
Les mariages précoces constituent l’une des plaies que la société n’arrive à guérir malgré la multiplication des programmes pour son éradication. Mais le pacte communautaire «New deal», mis en place, est en train de faire bouger les lignes
Les mariages précoces constituent l’une des plaies que la société n’arrive à guérir malgré la multiplication des programmes pour son éradication. Mais le pacte communautaire «New deal», mis en place, est en train de faire bouger les lignes.
C’est une situation dramatique : Au Sénégal, 16% des adolescentes de 15 à 19 ans sont déjà mères de famille. Un taux qui atteint les 30% dans les régions de Kolda et de Tambacounda, au sud du pays. Dans les régions de Tamba¬counda, il est de 30%. Ces deux régions enregistrent également les taux les plus élevés de filles de moins de 14 ans victimes des Mutilations génitales féminines (Mgf), avec respectivement 44% pour Tambacounda et 35% pour Kolda contre 14% au niveau national.
Alarmants, ces chiffres interpellent la société, surtout les jeunes filles. Le Centre conseil adolescent (Cca) de Tambacounda, sous l’égide du Projet promotion des jeunes (Ppj) du ministère de la Jeu¬nesse, avec l’appui de l’Unfpa, a développé l’initiative des «Clubs des jeunes filles» pour essayer de rompre cette pratique rétrograde.
L’objectif principal est de lutter contre les grossesses précoces et les mariages d’enfants, renforcer le leadership des adolescentes et jeunes filles, promouvoir leur la scolarité et leur employabilité. Ainsi, le Cca de Kolda s’est approprié cette approche novatrice qui a généré le concept du «New deal» ou «Pacte communautaire» qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des trois résultats transformateurs de l’Unfpa visant : «Zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale, zéro violence basée sur le genre et pratique néfaste à l’horizon 2035.»
Il faut savoir que le «New deal» est un pacte communautaire qui repose sur un engagement moral entre des jeunes filles et les parents pour un objectif «zéro grossesse» au sein des «Clubs de jeunes filles». Il s’agit de l’engagement des parents à ne plus marier leurs filles avant 18 ans, alors que les jeunes filles à leur tour jurent de ne pas tomber enceinte avant le mariage. Résultat : aucun cas de grossesse n’a été enregistré parmi les 8 125 jeunes filles qui ont signé le pacte du «New deal».
En trois ans d’existence, le pacte a produit des résultats très satisfaisants et salutaires avec la création de 292 Clubs de jeunes filles dans 12 départements du pays, l’enrôlement de 10 mille 525 jeunes filles signataires du «New deal» et reconnues par leur communauté. En plus, aucun cas de grossesse n’a été noté dans les Clubs de jeunes filles, 333 jeunes filles ont bénéficié de formation professionnelle qui leur a offert des activités génératrices de revenus en vue de leur autonomisation. Last but not least, il y a un taux de réussite de 100% au Bfem en 2019 des membres des Clubs de jeunes filles des communes de Dabo et Mampatim, dans la région de Kolda.
En mettant le curseur sur les lourdeurs sociétales qui pouvaient gêner l’épanouissement des jeunes filles, le ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, rappelle le chemin parcouru avec les partenaires de son département pour arriver à ces résultats probants et salutaires à l’échelle des zones ciblées par le programme. «C’est dans cette dynamique de consolidation des acquis, mais également d’élargissement qu’il faut comprendre les objectifs du document d’orientation pour la mise à l’échelle», explique Néné Fatoumata Tall, ministre de la Jeunesse, qui garantit «la disponibilité de son département dans la poursuite du travail pour une ‘’inclusivité’’ du projet». Elle demande même la modélisation de l’initiative du «New deal» à l’échelle nationale, les orientations stratégiques et les angles d’intervention.
MIMI TOURÉ ATTEND L’IGE « AVEC SÉRÉNITÉ »
Aminata Touré n’est pas ébranlée par l’envoie d’une mission de l’Inspection générale d’Etat au Conseil Économique social et environnemental pour fouiller sa gestion et celle de son prédécesseur
Aminata Touré n’est pas ébranlée par l’envoie d’une mission de l’Inspection générale d’Etat au Conseil Économique social et environnemental pour fouiller sa gestion et celle de son prédécesseur en l’occurrence, Aminata Tall. « Je n’ai pas encore au courant d’une telle mission mais, de toute façon on l’attend avec sérénité », a déclaré l’ancienne ministre de la Justice, contactée par le Quotidien.
Deux semaines après avoir quitté l’institution, Mimi Touré laissait déjà entendre qu’elle n’y a traîné aucune casserole. À cet effet, elle avait déclaré avoir demandé que le CESE soit audité de sa création en 2013 au jour de son départ. Ainsi, indiquait-elle, « les choses seront claires et on passera à autre chose. J’ai moi-même procédé à un audit d’entrée par un cabinet habilité, suite à la consultation de prestataires. Je demande mieux, un audit par les organes habilités de l’Etat du CESE depuis 2013, date de sa création au jour de mon départ. »
Sa volonté sera exaucée puisque, selon une information révélée en exclusivité par Emedia.sn, une mission de vérification de l’inspection générale d’État se penche justement sur sa gestion et celle de Aminata Tall, qui l’a précédée au CESE et a occupé la fonction de présidente de la 3e institution de la République, de 2013 à 2019.
LE SENEGAL A ETE AUX AVANT-GARDES DES LUTTES FEMINISTES OUEST-AFRICAINES
Entretien avec Ndèye Fatou Kane, auteure de «Vous avez dit féministe ?»
Après une carrière dans le transport et la logistique internationale, Ndèye Fatou Kane a su opérer une reconversion réussie vers des recherches en études sur le genre à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess Paris). Aujourd’hui, elle est l’une des figures du mouvement féministe sénégalais et son essai «Vous avez dit féministe ?» lui a permis de remettre cette question au centre des débats. Mais de plus en plus, ses recherches se tournent vers l’étude des masculinités qui consiste à prendre les hommes comme objets d’étude dans des domaines tels que la sexualité, le pouvoir, les médias.
Vous êtes l’auteure de Vous avez dit féministe ? Pouvez-vous donner une définition du mot féminisme et quelle théorie féministe défendez-vous dans votre ouvrage ?
Vous avez dit féministe ? est un court essai que j’ai publié en 2018. Ayant longuement séjourné au Sénégal entre 2016 et 2018, après une absence prolongée, j’ai avec plaisir retrouvé le pays qui m’a vu naître et grandir. Mais ce retour a aussi été l’occasion de regarder avec des yeux nouveaux cette société sénégalaise, mais surtout de m’interroger sur la place des femmes et le renouveau du féminisme.
Historiquement, le Sénégal est connu comme étant le pays qui a été aux avant-gardes des luttes féministes ouest africaines. Donc il ne me semblait pas normal de ne plus entendre parler – sinon très rarement – de celles qui avaient mené ces luttes. Dans le souci – très modestement – de remettre le féminisme sénégalais au centre des débats, l’idée d’écrire Vous avez dit féministe ? est née.
Après avoir beaucoup lu sur le sujet, je me suis dit que faire une analyse intertextuelle avec les écrits de Mariama Ba, Chimamanda Adichie, Simone De Beauvoir et Awa Thiam, relire ces textes de référence à l’aune de mon engagement féministe, m’a permis de poser les bases de celui-ci. Si je devais définir le féminisme, je dirais que c’est une idéologie politique, traversant le temps et l’espace et vouée à améliorer les conditions de vie, de traitement et de libertés accordées aux femmes. C’est la raison pour laquelle on distingue plusieurs courants féministes tels que le féminisme décolonial, l’afro-féminisme, le féminisme musulman, le féminisme matérialiste et les féminismes africains.
Selon que l’on soit Africaine, Européenne ou Asiatique, y a-t-il une compréhension différente du concept ? Peut-on parler d’un féminisme africain ou pourquoi pas sénégalais ?
Selon le pays et/ou la zone géographique où l’on réside, le concept de féminisme peut connaître des mutations, même si en toile de fond demeure la lutte contre l’oppression que constitue le patriarcat. Bien sûr qu’on peut parler de féminisme en Afrique. On peut subdiviser l’activisme féminisme africain en trois temps : l’époque coloniale, postcoloniale et celle de la décennie 1980-1990. Cette période, avec la décennie des Femmes africaines des Nations unies, a permis l’éclosion de mouvements féministes un peu partout en Afrique. La Conférence mondiale des femmes de Mexico en 1975 marque ainsi le point de départ de l’éveil féministe des Africaines. Et au Sénégal Yeewu yewi, créé en 1984 par Marie-Angélique Savané, peut constituer le début de cette ère féministe structurée. Donc, oui le féminisme est bien présent en Afrique et au Sénégal.
Il y a eu à un moment une sorte de polémique sur le fait qu’une femme africaine ne devait pas se réclamer féministe au même titre que celles occidentales qui n’auraient pas les mêmes visions, car les Occidentales défendent le droit à l’avortement, la liberté sexuelle etc. Qu’avez-vous envie de dire sur cela ?
Tous ces débats qui ont souvent lieu sur les réseaux sociaux, plateformes de revendication s’il en est, me font doucement rire. Parler de la femme africaine est en soi désuet. Il n’existe pas une femme africaine, c’est une caricature qu’imposent souvent les hommes pour freiner les velléités d’égalité féminines. Tout comme je n’aime pas parler d’un féminisme africain, car il y a autant de féminismes que de femmes dans ce beau continent qu’est l’Afrique, parler d’une femme africaine qui ne devrait pas être féministe relève d’une méconnaissance de notre histoire. Les femmes en Afrique, et au Sénégal particulièrement, n’ont pas attendu l’Occident pour vouloir s’émanciper.
Aujourd’hui, être féministe au Sénégal sous-entend que l’on est vieille fille, frustrée ou même libertine. Pourquoi le terme est-il diabolisé, selon vous ?
Le mauvais procès que l’on fait aux féministes au Sénégal doit cesser. C’est le plus souvent le fait des hommes qui, voyant qu’ils ne peuvent plus contrôler les femmes, leur apposent l’étiquette de vieille fille aigrie, frustrée, qui ne trouvera pas de mari. Et quand on voit comment le mariage est sacralisé dans notre pays, ça marche à tous les coups. Mais depuis peu, je vois émerger des féministes qui s’investissent dans des combats tout à fait légitimes et se font entendre. Des causes nobles telles que le droit à l’avortement médicalisé, l’absence de violeurs de la sphère médiatique, la dénonciation du harcèlement dans les transports sont défendues par ces jeunes femmes et c’est à saluer.
Les femmes de Yeewu yewi ont tracé un chemin dans la lutte pour l’émancipation de la femme. Mais y a-t-il eu par la suite une relève, une jeune génération engagée dans ce combat ?
Il est vrai qu’il y a eu un creux après la décennie 1980-1990. Si je prends l’exemple de Yeewu yewi, c’est un mouvement qui a été très percutant durant cette période, avec une ligne de conduite très politique, notamment avec son journal Fippu. En faisant preuve de réflexivité et se voyant comme actrices de changement, les femmes de cette période ont marqué d’une encre indélébile l’activisme féministe de notre pays. Concomitamment à cet engagement féministe, il y a aussi le volet recherche qu’il ne faut pas occulter avec l’Association des femmes africaines pour la recherche et le développement (Afard), créée en 1977 et regroupant des femmes africaines chercheuses ayant le genre en partage et comme objectif de mettre au cœur de leurs prérogatives du genre comme objet de recherche, accolée au développement. Même si l’Afard est devenue un peu aphone de nos jours, sa création marque un tournant décisif. Dans cette théorie du genre, je peux citer Fatou Sow qui est incontournable, car ayant produit la majeure partie de la théorie du genre non pas seulement sénégalaise, mais africaine au sens large. Aujourd’hui quand on parle du legs du féminisme sénégalais, d’aucuns parleront du manque de solidarité intergénérationnelle, de l’embourgeoisement des féministes de la première heure, de la religion qui a gagné du terrain… J’y ajouterai le manque de production qui fait que notre féminisme se meurt. L’activisme féministe peut revêtir plusieurs formes : l’écriture de livres, la recherche sur le genre (autant féminin que masculin), ce qui permettra à nos théories de se renouveler. Sinon ça devient statique et on tourne en rond.
Peut-on être musulmane et féministe ?
Oh que oui ! Cette question me fait penser à l’ouvrage Féminismes islamiques de Zahra Ali, une sociologue travaillant sur les questions de genre et de science en relation avec l’islam. Dans ce livre, publié en 2012, elle a convoqué une pluralité de chercheuses, le plus souvent d’Afrique du Nord, qui requestionnent les textes religieux et donc islamiques, sous le prisme du féminisme. Ce livre très pertinent répond à tous ceux qui disent que le féminisme et la religion musulmane sont incompatibles. Cela est souvent dû à une méconnaissance de l’interprétation des textes islamiques. Si ceux-ci sont faits par des hommes envers les femmes, il est clair qu’ils n’ont aucun intérêt à ce que celles-ci s’émancipent ; d’où la question de la recherche et de la lecture que les femmes doivent privilégier.
Au Sénégal, on aime répéter que l’islam a accordé une place importante à la femme, mais l’affaire Aïda Diallo a montré qu’il y avait des limites strictes à ce qui était permis aux femmes…
Cette affaire a clairement montré la misogynie qui fait office dans le domaine religieux. Quand bien même cette femme, en l’occurrence Aïda Diallo, fait partie d’un mouvement religieux très controversé, elle pratiquait des cérémonies cultuelles du vivant de son guide religieux et mari, et personne n’y trouvait à redire. L’absence de ce guide a fait qu’elle est très critiquée. J’admire son courage, car dans la pratique de l’islam qui est la nôtre au Sénégal, accolée à la culture, les femmes sont dans une rhétorique de devoirs, mais aucunement de droits.
Votre premier roman est sorti il y a déjà quelques années. Un autre est en projet ?
Mon premier roman, Le malheur de vivre, publié en 2014, a marqué mon entrée dans la sphère littéraire. Depuis, beaucoup d’encre a coulé. Même si j’ai débuté par la fiction, je ne veux pas être cantonnée à ce seul et unique genre. En 2016, j’ai participé à un ouvrage collectif à visée panafricaniste, avec la musique rumba en partage, intitulé Franklin l’insoumis. En 2018 sort Vous avez dit féministe ? et en mars 2020, il y a quelques mois, je participe à l’écriture de «Féminismes dans le monde, 23 récits d’une révolution planétaire, panorama des mobilisations pour les droits des femmes dans le monde, avec des récits par pays. J’ai donc écrit le chapitre traitant du Sénégal. Mon projet d’écriture arrive très bientôt, mais autant attendre qu’il soit publié. Nous ne manquerons pas d’en reparler.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE LAMENTO DES FEMMES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les sorties outrées des mâles sénégalais après la pétition des féministes contre la réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck racontent l’angoisse de la dépossession. La peur qui habite l’oppresseur - NOTES DE TERRAIN
La récente pétition contre la réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck a soulevé des réquisitoires sévères contre les féministes. L’ancien journaliste de Jeune Afrique n’a même pas eu à s’expliquer. Il a pu compter sur des défenseurs zélés, de tous horizons. La plupart ont rappelé son droit à la dignité. « Il a payé sa dette, il faut maintenant lui lâcher la bride », réclament ses avocats. On peut bien entendre cet argument, qui n’est pas insensé. Qui est celle de l’autorité de la chose jugée. En effet, dans un État de droit, si la Justice a tranché en appliquant régulièrement les lois en vigueur, après un procès équitable, il faut s’incliner. C’est un principe qui protège contre l’arbitraire. Cheikh Yérim Seck a été condamné à trois ans de prison ferme, puis à deux ans en appel, par un tribunal impartial. Il a été déclaré coupable des faits de viol. Et a purgé sa peine.
Le respect de la dignité humaine doit demeurer une vigilance invincible, en République. Et nous pensons que Cheikh Yérim Seck, comme tous les autres citoyens, qui ont eu maille à partir avec la Justice, doivent pouvoir se réinsérer dans la société. Ils n’ont pas à être menacés par des mesures ad hoc de sûreté. Dès lors qu’ils ont effectivement purgé leurs peines. Il y a un devoir d’empathie à cultiver, envers tous nos concitoyens. Qui, d’une manière ou d’une autre, ont commis des infractions délictuelles ou criminelles. Nous, qui visitons les prisons du Sénégal, savons que des hommes ont commis de pires crimes mais restent humains, entièrement. Ils savent leurs fautes indélébiles. Dans le purgatoire de leurs consciences et dans les geôles lugubres où ils sont enfermés, s’élèvent des remords et beaucoup d’amour. Ils supportent leurs souffrances, car ils savent que rien ne peut réparer vraiment les crimes odieux qu’ils ont commis.
Comme tous les anciens détenus, Cheikh Yérim Seck a le droit de vivre, libre et de se reconstruire. Nous y souscrivons. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Derrière un délit ou un crime, il y a toujours une victime. Qui mérite aussi de la compassion. Et là encore, il y a lieu de faire une hiérarchie entre les infractions. La consommation de drogue, le manquement à une obligation de prudence, le vol simple, ne sont pas de la même intensité que l’homicide volontaire et le viol. La dangerosité d’un homme ou d’une femme, qui tue ou qui viole, est très élevée. Dans le meurtre et dans le viol, il y a un besoin délibéré d’arracher la force vitale de sa victime. Dans le premier cas, en ôtant sa vie. Dans le second, en marquant d’une humiliation impérissable la personne violée. Celle-ci est condamnée à souffrir, éternellement. Le métier de violeur, comme celui d’assassin, est un enlèvement. Il arrache l’âme.
Cheikh Yérim Seck n’a pas commis un petit larcin. Et son geste criminel n'est pas celui des brigands romantiques qui, par les voies de la violence, arrachent aux riches pour donner aux pauvres. Auquel cas on aurait pu lui pardonner, et éprouver de l’admiration. Cheikh Yérim Seck est un violeur. Et il a une victime. Qui continue d’endurer l’affliction éternelle d’un corps souillé par un prédateur sexuel. C’est ce que rappelle la pétition contre sa réhabilitation médiatique. Il y a une forme de défiance, d’invincibilité du bourreau, d’immoralité, d’impudeur abject, de manque de vergogne, à chaque fois que Cheikh Yérim Seck apparaît à la télévision. Cheikh Yérim Seck a violé une jeune femme, faible et sans défense. Si la Justice a dit le droit et si Cheikh Yérim Seck a purgé sa peine, il n’en demeure pas moins qu’il importune sa victime. Ainsi que toutes les victimes de viols. Cheikh Yerim Seck insulte toutes les consciences justes, chaque fois qu'il se présente sur les écrans.
Bigoterie aiguë. Ce n’est que par amoralité, et parce que Cheikh Yérim Seck bénéficie d’un réseau politique, médiatique et économique solide qu’il peut se permettre de narguer sa victime sur les chaînes de télévision. C’est très simple. Qui voudrait voir le violeur de sa mère, de sa sœur, ou de sa femme, se pavaner, en toute indiscrétion, dans les médias ? La pétition contre Cheikh Yerim Seck rappelle le devoir d’empathie et de respect envers les victimes de viol. Mais, effet boomerang, les auteurs de la pétition ont mobilisé, contre eux, toute l’infrastructure du patriarcat. Il leur est reproché d’être intolérants, d’être les promoteurs de la « cancel culture ». De mener une fatwa. Et, comme les pétitionnaires sont des femmes, des féministes majoritairement, les insultes et les quolibets classiques sont revenus : « hystériques », « occidentalisées ». Florilèges. Il y a cet ancien ministre de la Culture, qui est allé jusqu’à faire des insinuations très graves sur sa page Facebook. « Comment qualifier l’acte d’une femme qui rejoint, librement, un homme dans une chambre d’hôtel ? Et ce qui s’en suit ! », demande-t-il. Terribles propos. Comme des crachats jetés à la figure des victimes de viol. Des internautes excédés par ces écrits catastrophiques ont protesté. M. Amadou Tidiane Wone a essayé d’évacuer le débat, en fouettant les passions vulgaires. Dans sa tentative de justification, M. Wone s’attaque aux « gourous autoproclamés », qui seraient promoteurs de la « théorie du genre ». Donc la stratégie, éculée, de l’ingérence occidentale…
Il y a ce journaliste du quotidien Le Soleil. Qui, dans un billet se voulant corrosif, mais sans esprit ni profondeur, s’attaque aux féministes et aux hommes qui défendent les droits des femmes. Qui pense-t-il offenser en traitant les hommes qui ont signé la pétition de « góoru mbootay » ? Un autre texte, paru dans Le Soleil, cherche, dans le même mouvement, à déconstruire les arguments des signataires de la pétition. L’auteur, plus fin, les accuse d’être des « adeptes de la religion du féminisme ». Pour lui, les féministes ne doivent pas jouer aux « gardiennes de la morale ». Ou à des « redresseurs de tort ». Car, estime-t-il, nous sommes tous des pécheurs. Il s’offusque de voir les pétitionnaires employer, plusieurs fois, le mot « mâle » pour désigner les hommes. Il pense aussi que la pétition est troublante, car elle arrive six ans après la sortie de prison de Cheikh Yérim Seck. Et ce dernier, depuis lors, apparaît régulièrement à la télévision, sans que personne n’y trouve à redire. Mais l’auteur oublie qu’il y a une charge symbolique dans la réhabilitation médiatique de Cheikh Yérim Seck.
En vérité, toutes ces réactions épidermiques, les insultes adressées aux féministes du Sénégal, disent une chose. Le désir d’invisibilisation des femmes, de leurs paroles, de leur exercice de l’indignation. De leurs saines colères. De leurs luttes nécessaires. Les hommes, au Sénégal, ne sont pas éduqués pour respecter les femmes. Ils sont sociabilisés dans la domination de la gent féminine. Et ce sont les élites intellectuelles qui perpétuent cette oppression. De la même manière qu’ils endurent la dictature des mâles blancs. Qui les ont colonisés et qui les soumettent depuis 500 ans. Les sorties outrées des mâles sénégalais, après la pétition des féministes, racontent l’angoisse de la dépossession. La peur qui habite continuellement l’oppresseur. Derrière les défenses zélées de Cheikh Yérim Seck, il y a le sursaut d’une virilité ébranlée par le colon, peu sûre d’elle-même, qui, pour exister s’attaque lâchement aux femmes. C’est le trauma du privilégié. Qui, se sentant blessé dans son orgueil, enclenche une réaction de déni. Pour espérer calmer son angoisse psychique. Les quolibets, les posts et les articles performatifs contre les femmes ne doivent pas dissuader l’avant-garde féministe. Il faut le comprendre comme des mécanismes de la névrose.
Yeewu yewwi. Il en faut encore, du courage et de la résilience, pour venir à bout des structures et des mentalités patriarcales. Mais le féminisme doit s’insinuer dans le sens commun, et triompher au Sénégal. Car, c’est le seul mouvement qui pourra définitivement mettre fin au double joug. De l’homme sénégalais, toujours sous domination néocoloniale, et castré dans ses possibilités de conquérir le vaste monde et d’y avoir pleinement son mot à dire. De la femme sénégalaise, qui doit subir et la misogynie, et les violences conjugales, et les agressions sexuelles, et toutes les injustices sociales. Pour tout cela, le féminisme est une promesse d’émancipation totale. C’est un mouvement révolutionnaire. Le combat des femmes englobe toutes les revendications sociales, politiques et économiques. La régénération des communautés africaines, nous l’avons déjà dit, passe par la reprise du pouvoir par les femmes. Les hommes doivent tendre l’oreille et écouter ces dernières. Car elles rappellent l’absurdité de leurs conditions et revendiquent leurs libertés. Car elles veulent abattre toutes les oppressions. Car elles posent le problème des droits humains, de la dignité du genre humain. Et j’ajoute ceci : se battre contre l’exploitation et les injustices que subissent les femmes est une marque de virilité et de noblesse d’esprit. Dans le féminisme décolonial, dans l’intersectionnalité, dans l'écoféminisme, nous pouvons trouver des ressources contre toutes formes de servitudes. Ainsi qu’une vraie quête spirituelle.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
La recrudescence des violences sexistes explique l’implication active de l’Association Sénégalaise des Femmes Diplômées des Universités (ASFDU) dont le but et la mission première sont plutôt de faire de sorte que 100% des filles entrent à l’école et y restent le plus longtemps et le plus haut possible au niveau du supérieur, afin d’en sortir avec des compétences et un leadership qui puissent leur permettre de faire partie des instances de décisions et de prendre part à la construction du pays, de l’Afrique et du monde.
La pandémie Covid-19 ou plus exactement les mesures de confinement pour barrer la route à l’expansion du virus Sars-CoV-2 se sont soldées par une recrudescence des violences basées sur le genre (VBG) partout dans le monde. Aussi, cette année 2020, toutes les forces qui militent pour l’Egalite des sexes, la parité, en somme l’épanouissement des filles et des femmes, se sont impliquées dans la campagne annuelle des 16 jours d’activisme qui démarre le 25 Novembre, date de la journée internationale pour l’élimination de la violence a l’égard des femmes et se termine le 10 décembre, la journée internationale des droits de l’Homme. Cette campagne créée en 1991 par les activistes du premier Institut international pour le Leadership des femmes est relayée chaque année par le Centre pour le Leadership mondial des femmes.
Et l’ASFDU n’est pas en reste. De concert avec la Fédération Africaine des Femmes Diplômées des Universités (FUWA) et la Fédération Internationale des Femmes diplômées (Graduate Women International GWI), elle mène, au sein des Écoles de formation et Universités, sa campagne de sensibilisation et de réflexion sur les mesures individuelles et collectives à instaurer de façon systématique afin d’éradication des violences faites aux femmes. Pour des raisons de calendrier scolaire, elle terminera la compagne des 16 jours d’activisme à l’Université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN), demain samedi le 11 décembre.
Cette campagne au sein des écoles et universités a connu son apogée à l’Université Cheikh Ahmadou Bamba (UCAB), le 3 décembre avec le partenariat naissant entre l’ASFDU et l’UCAB et Partners West Africa Sénégal. Reçue par le Président de l’UCAB, son Excellence Serigne Mame Mor Mbake Mourtada, l’ASFDU a magnifié la vision et l’approche éducative de l’UCAB, une approche de développement parce que tenant compte de la cartographie des ressources et activités des différentes régions du pays et minimisant les stress de l’éloignement de l’étudiant de son milieu.
La dispersion des sites d’excellence et des écoles de formation à travers le territoire, permet à l’UCAB de sécuriser les ressources humaines et d’ancrer les connaissances à acquérir dans les réalités locales tout en s’ouvrant à l’extérieur et non le contraire comme notre système d’enseignement l’a toujours fait par héritage colonial.
De plus les discours des professeurs, des Étudiants et celui de son Président son Excellence Serigne Mame Mor Mbake Mourtada, ont conforté l’ASFDU dans le partenariat à tisser avec l’UCAB, tant la vision exprimée qui n’est autre que celle de la religion, c’est à dire, l’égalité des filles et des garçons, devant l’enseignement, la formation et l’Éducation, est conforme à la sienne. Cette vision reprise dans la pratique par Serigne Bamba Khadimou Rassoul, autorise des statistiques remarquables de l’UCAB, soit, « près de 50% de l’effectif des étudiants en 2020 composé de filles et de de femmes ».
En 1995, date des dernières statistiques, ce pourcentage s’élevait à 45,9%. Cette option de s’impliquer dans la campagne mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, en partenariat avec les Écoles de formation et les Universités, est l’expression d’une grande mue de l’ASFDU. Pour avoir connu plusieurs maux qui gangrènent la Gouvernance africaine et sénégalaise en particulier, l’ASFDU décide de changer. Au début des années 2000, elle a connu le « syndrome des multi mandats » alors que l’association n’autorise qu’un mandat de 3 ans renouvelable une seule fois pour le poste de présidente.
Puis à la fin de la deuxième décade des années 2000, elle s’est déchirée sous le « syndrome de la parenté » ; Ce mal qui veut qu’on appelle toute la famille autour de la fonction ou du poste occupé pour gouverner, la promotion de sa famille restreinte, ses filles, ses sœurs, ses cousines, au détriment de toutes les autres, dès qu’on a les possibilités d’influencer la composition d’un « gouvernement ».
L’ASFDU a aussi traversé pendant toutes ses années, le « complexe de son nom », le terme universitaire a exclu les sœurs d’écoles de formation et les sœurs post bac qui sont allées directement sur le marché du travail. Cette exclusion par une simple appellation a été notée de par le monde avec la Fédération des Femmes diplômées des Universités (FIFDU) devenue « Graduate Women International » pour s’ouvrir, et d’autres associations nationales qui ont opté pour le changement de noms pour embrasser toutes celles qui sont concernées, à savoir, les diplômées du supérieur. Enfin l’ASFDU manque de moyens financiers et logistiques. Sans siège et avec seulement les cotisations de ses membres, elle peine à mener ses nobles missions. C’est pour cela que la mue s’avère indispensable. Tout en conservant encore son nom, l’Association Sénégalaise des Femmes diplômées des Universités (l’ASFDU) s’ouvre à toutes les filles et femmes ayant obtenu le premier diplôme universitaire, le Baccalauréat, suivant le système français qui nous régit encore.
L’ASFDU est l’affaire de toutes et ses instances, qui restent des postes bénévoles, sont ouvertes aux filles et femmes qui voudront s’engager et travailler bénévolement pour les nobles missions de l’Association, sans considération de parenté proche ou lointaine ou de copinage. En fait l’ASFDU dans sa grande mue vise à fédérer toutes les amicales et Associations sectorielles de femmes diplômées du supérieur. Nous y travaillons parce que c’est un des sens, sinon le sens fondamental de notre mandat. La Fédération Sénégalaise des Femmes Diplômées est en instance de création.