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5 avril 2025
Femmes
JE N'AI JAMAIS RÉDIGÉ LA PLAINTE D'ADJI SARR
Avocat à la Cour de Dakar, Me Mamadou Papa Samba So brise le silence et annonce des poursuites contre Me Dior Diagne qui l'a mis en cause dans une sortie médiatique sur l'affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr.
Avocat à la Cour de Dakar, Me Mamadou Papa Samba So brise le silence et annonce des poursuites contre Me Dior Diagne qui l'a mis en cause dans une sortie médiatique sur l'affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. "Ces déclarations sont mensongères. Je n'ai jamais rédigé la plainte d'Adji Sarr. Je n'ai pas rencontré Adji Sarr à cette occasion", précise d'emblée l'avocat, joint par Seneweb samedi.
Quid de la rédaction de la plainte ? "J'ai soutenu devant vous n'avoir jamais pris ma plume ou touché un clavier pour rédiger la plainte d'Adji Sarr; je le réaffirme solennellement", écrit-il dans un courrier adressé au Bâtonnier de l'Ordre des avocats (voir document), dont Seneweb détient copie.
Me So, qui dit user de son droit de réplique, apporte d'autres précisions à l'endroit du Bâtonnier. Sur la réception d'Adji Sarr, "j'ai soutenu devant vous que le 02 février 2021, jour des faits et le 03 février (date du dépôt de la plainte), j'étais à Ziguinchor et que ce faisant je ne pouvais recevoir la dame Adji Sarr ; en fait j'étais à Ziguinchor du 31 janvier 2021 au 04 février 2021. Il est facile de vérifier que le 1er février j'ai plaidé au référé du tribunal de Grande instance de Ziguinchor, le 02 février quatre dossiers au Flagrant délit du TGI de Ziguinchor et six autres le 03 février 2021 au TGI de Ziguinchor à la grande correctionnelle".
Mieux : "D'ailleurs j'avais dans l'une de ces affaires, en face, un confrère aujourd'hui constitué pour monsieur Ousmane Sonko. Comment dans ces circonstances j'aurais pu rédiger la plainte et recevoir par la même occasion la dame Adji Sarr à Dakar" ?, interroge l'avocat.
Me Samba So précise toutefois : "J'ai soutenu avoir reçu la dame Adji Sarr quinze jours auparavant et dans mon bureau à Dakar et lui ai donné des conseils. Le jour des faits je ne lui ai pas parlé et je ne l'ai pas mise en rapport avec un médecin. Donc, les déclarations de la consœur sont fausses".
Un argumentaire suite auquel Me So annonce des poursuites contre sa consœur : "J'exige que la plainte de Me Dior Diagne soit instruite car j'entends la poursuivre autant pour dénonciation calomnieuse que pour diffamation devant les juridictions pénales", lit-on dans les colonnes du document.
ITINÉRAIRE D'UNE PASSIONARA
Dans «Mon combat pour le Sénégal : De l’université au cœur des politiques publiques» qu'elle vient de publier, Ndioro Ndiaye raconte son parcours de femme et de décideur. Avec en toile de fond, les luttes pour l’émancipation de la femme sénégalaise
Dans l’ouvrage préfacé par le Professeur Abdoulaye Elimane Kane qu’elle vient de publier chez L’Harmattan Sénégal et intitulé : «Mon combat pour le Sénégal : De l’université au cœur des politiques publiques» (316 p.), Mme Ndioro Ndiaye, l’ancienne Ministre sous le magistère du Président socialiste, Abdou Diouf, raconte son parcours de femme et de décideur. Avec en toile de fond, les grandes luttes pour l’émancipation de la femme sénégalaise, africaine et du monde.
Il y a à la fois quelque chose de charmant et de rassurant chez Ndioro Ndiaye. Au fil des années, cette femme aux convictions fortes, a su cultiver progressivement une image de «tata nationale», mêlant engagement et bienveillance. Fruit d’un long combat pour l’émancipation de la femme, de l’enfant… de la famille tout court. C’est ce parcours riche et brillant que Ndioro Ndiaye raconte dans son ouvrage autobiographique qui vient de paraître chez L’Harmattan Sénégal sous le titre : «Mon combat pour le Sénégal» (316 pages). Elle y retrace ses origines, sa vie de femme et de militante, mais aussi et surtout, comme l’indique le sous-titre – «De l’université au cœur des politiques publiques» – son expérience exaltante de Ministre du Développement social puis Ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille sous le gouvernement socialiste (1987-1995). À y réfléchir, le destin de cette femme issue d’une grande famille politique – son père est l’un des premiers compagnons de Léopold Sédar Senghor et l’architecte de l’implantation du Parti socialiste à Rufisque – était tout tracé. En dépit du fait qu’elle n’avait pas fait preuve d’engagement militant jusqu’à sa nomination dans le gouvernement, elle a donc piqué très tôt le virus de la politique. Et comme le lui dira le Président Abdou Diouf, lorsqu’il l’a reçue en consultation pour lui signifier sa décision de lui confier le ministère du Développement social, l’État la suivait. Toutefois, elle aurait préféré le département de la Santé, son domaine – elle est la première Sénégalaise agrégée d’odontologie.
Un épisode illustre parfaitement l’engagement de Ndioro ; ce qu’elle appelle «le miracle de Podor». Alors que l’avion qui l’amenait à cette ville du Nord du Sénégal avait fait un crash, le Premier ministre Habib Thiam envoie un autre appareil pour venir la récupérer à Saint-Louis. Mais Ndioro avait préféré prendre la route. Instinct de femme ? Probablement, parce que l’appareil qui était venu la récupérer tombera en mer, emportant son équipage et deux enseignants de l’Ugb. Mais son vrai baptême de feu fut la gestion de la crise mauritanienne. Elle avait notamment en charge le dossier des rapatriés. Elle raconte comment l’appui du Khalife général de Tivaouane, Abdoul Aziz Sy Dabakh, lui a été précieux. Une première expérience de gestion des frontières qui lui sera très utile plus tard lorsqu’elle sera nommée Directrice générale adjointe de l’Organisation internationale des migrations (Oim), de 1999 à 2009.
Dans la lignée de femmes puissantes
C’est au sein du Groupe d’études et de recherche (Ger), le laboratoire d’idées du Ps, que Ndioro a fait ses débuts en politique. Cette ligne directrice d’une action fondée sur la réflexion la guidera tout au long de son mandat ministériel. Avec un code de conduite tiré de son éducation et des valeurs traditionnelles : « mandute », « njubte », « ànd ag sago », « yërmande », « xel ak xalat », « am-jom », « am-fayda ». La finalité, écrit-elle, était d’engager un processus de transformation décisive des rapports entre l’homme et la femme en vue d’aboutir à une meilleure acceptation de leurs rôles respectifs. Mais loin de renier en bloc la tradition, il s’agit «d’accommoder ce que la tradition m’offrait avec ce que je savais et appréciais de l’Occident». Ndioro Ndiaye tire un bilan satisfaisant de son passage au gouvernement dans la mesure où elle réussi à transformer ce ministère (du Développement social, puis de la Femme, de l’Enfant et de la Famille) pour en faire plus qu’un département de distribution de moulins à mil et de création de puits. «Nous avons mis vingt-cinq ans pour que la femme devienne centrale dans tous nos projets», se réjouit-elle. Cependant, elle a une pointe de regret : «le soutien de mon gouvernement m’a fait défaut à la fin de ma mission» (p. 177). Mais l’essentiel avait été fait dans la mesure où les graines, déjà semées pour la plupart, ont germé et tenu la promesse des fleurs.
Dans la dernière partie de l’ouvrage, l’auteure retrace le parcours de grandes figures féminines qui ont marqué la vie politique sénégalaise. Elles ont pour noms : Caroline Faye Diop, Mantoulaye Guène, Maïmouna Kane ou encore Fatoumata Ka qui a été son mentor au Ps. Écrire l’histoire de ces «passionarias» était pour elle non seulement un «devoir de mémoire», mais aussi un message destiné à la génération qui doit assurer la relève. Nul doute aujourd’hui que Ndioro Ndiaye a rejoint ce cercle prestigieux de femmes puissantes !
NOUVELLE PROCESSION DES FEMMES DU BOIS SACRE DE LA CASAMANCE
Bien que le leader du Pastef ait recouvré la liberté, ces dernières ont fait encore une longue procession mardi à travers les rues de Ziguinchor, tout noir habillées, tapant sur des calebasses et entonnant des chansons
Jean Diatta Correspondant permanent Ziguinchor |
Publication 11/03/2021
Apparemment, l’affaire Ousmane Sonko est loin d’être finie chez les femmes du Bois sacré de la Casamance. Bien que le leader du Pastef ait recouvré la liberté, ces dernières ont fait encore une longue procession mardi à travers les rues de Ziguinchor, tout noir habillées, tapant sur des calebasses et entonnant des chansons effrayantes.
Pour rappel, ces gardiennes des temples sacrés s’activent depuis qu’a éclaté cette affaire de viol dont Ousmane Sonko est accusé. Dans beaucoup de villages de la Casamance, des femmes leaders des croyances traditionnelles se sont retirées dans les forêts pour voir plus clair dans cette affaire. Dans l’un de ces villages, situé dans le département de Bignona dont nous ne dévoilerons pas le nom, la retraite a même duré plusieurs jours, on ne trouvait que des hommes et des enfants dans ce village durant trois jours, informe une source bien informée. Et selon cette même source, à leur sortie, ces femmes sont rentrées au village avec ‘’la certitude’’ que Ousmane Sonko était victime d’un complot pour briser sa carrière politique. Aussi, ont-elles lancé un mot d’ordre pour le défendre. C’est ce qui expliquerait leurs processions notées ces derniers jours à travers les rues de Ziguinchor et d’autres localités de la région. Des processions qui apparemment ne sont pas encore finies, du moins c’est ce que laisse croire celle notée avant-hier matin qui a attiré l’attention de beaucoup de Ziguinchorois, alertés par les clameurs des marcheuses.
Une procession où on ne voyait que de vieilles femmes qui ont vécu leur temps. Il fallait avoir beaucoup de sang froid pour les approcher tellement leur air était grave. Et les journalistes ne pouvaient qu’observer la procession car ces gardiennes du temple ne parlent jamais même pas à leurs proches et particulièrement aux hommes. D’ailleurs, les hommes ne les approchent pas en de pareilles circonstances, à leur vue tout le monde s’empresse de s’écarter de leur voie de passage pour éviter tout contact physique avec elles, indique un ancien qui explique que seuls quelques rares initiés et notamment des gardiens de bois sacrés peuvent décrypter les messages qu’elles lancent à travers leurs chansons et autres rites.
Ces femmes ne sortent que quand l’heure est grave
Et notre spécialiste d’ajouter que ces femmes ne sortent que quand l’heure est grave. A l’en croire, elles ne défendent jamais quelqu’un qui est dans le tort fût-il leur fils. En général, si elles se mobilisent c’est pour résoudre des problèmes graves qui peuvent perturber la quiétude de la société, renseigne-t-il. C’est souvent le cas quand il y a des fléaux graves, comme les maladies infectieuses comme le coronavirus, la tuberculose, les cycles de sécheresse ou les malentendus au sein de la communauté ou des conflits inter-communautaires. Notre interlocuteur rappelle par exemple le rôle joué par ces femmes pour juguler le problème lié à l’invasion des criquets pèlerins qui avaient fait des ravages dans presque tout le Sahel au début des années 2000. ‘’Vous avez vu à l’époque, elles s’étaient fortement mobilisées pour faire des prières et autres sacrifices au niveau de tous les sanctuaires traditionnels de la région pour sauver les récoltes. À l’arrivée, les criquets n’y sont pas arrivés’’ rappelle t-il avant d’ajouter que beaucoup de problèmes graves ont été réglés dans la discrétion par ces femmes. Il avance, à ce sujet, que depuis la nuit des temps, quand il y a une guerre qui éclate en Casamance, ces femmes sont en première ligne soit pour l’ arrêter soit pour accompagner une des parties en conflit si elles estiment que celle-ci mène une guerre légitime. Et pour ce sujet précis, il souligne que leur position détermine souvent l’issue d’un conflit, soulignant que, dans le passé, plusieurs villages ont été sauvés par l’intervention de ces femmes lors de conflits communautaires.
Pour étayer sa thèse, il nous cite l’exemple d’un village du département de Bignona (nous préférons taire son nom) qui était sur le point de perdre une bataille, dans les années 70, contre un village voisin avec qui il se disputait des terres. Les hommes de ce village étaient sur le point de se faire massacrer par leurs adversaires parce que leurs munitions étaient finies. ‘’Quand, les femmes de ce village qui était en mauvaise posture ont eu vent de cette situation, elles sont intervenues sur le champ en amenant des stocks de munitions dont personne ne connaissait la provenance pour sauver leurs maris qui s’apprêtaient à se rendre à l’ennemi’’ confie notre interlocuteur. Il cite un autre exemple : le rôle joué et que continuent de jouer ces femmes du Bois sacré dans la recherche d’une solution pacifique au conflit casamançais.
La partition des femmes de la Casamance dans le retour de la paix
Aujourd’hui, si l’on note une paix assez relative en Casamance qui dure depuis plusieurs années, en grande partie, c’est grâce à ces femmes qui agissent sans tambour ni trompettes au niveau des forêts nuit et jour pour que la paix revienne. Si vous demandez aux négociateurs de la paix comme Robert Sagna et son groupe qui jouent le rôle d’interface entre le gouvernement et le Mfdc, ils vous diront que ces femmes les ont considérablement aidés dans leur grande mission en leur permettant d’ouvrir les portes les plus hermétiques dans leurs actions de conciliations. Ils vous diront également que ce sont ces femmes qui les avaient aidés à dénouer la situation, quand les combattants du Mfdc fidèles à César Atoute Badiate avaient enlevé une équipe de démineurs parmi lesquels il y avait des femmes.
À l’époque, tout le monde craignait que ces femmes otages subissent des choses dégradantes, mais elles avaient été bien traitées et sont rentrées saines et sauves dans leurs villages’’. Donc, si ces femmes du Bois sacré s’impliquent dans cette affaire de Sonko et Adji Sarr, il y a de l’espoir que ce problème connaisse un dénouement heureux et ainsi éviter au Sénégal d’autres troubles, poursuit-il. Et de mettre en garde les personnes qui auraient trempé dans le conflit contre le leader du Pastef : si réellement ce dernier est innocent, elles doivent avoir peur car elles n’en sortiraient pas indemnes. Brrr… ‘’Quand il y a un problème de cette nature, l’intervention de ces femmes entraîne souvent des conséquences ; les personnes qui ont voulu faire du tort à un membre de la société ou à une partie de celle-ci pour des intérêts quelconques le payent souvent très cher. Soit elles contractent des maladies incurables ou sont atteintes de paralysie qu’elles vont traîner jusqu’à la fin de leur existence. C’est pourquoi ces femmes sont redoutées de tous ici en Casamance. Elles sont surtout redoutées parce qu’elles sont capables d’identifier les malfaiteurs qui sont à l’origine d’un problème et de les punir à la mesure de la faute commise’’, relève t-il.
Et selon toujours notre spécialiste des affaires ésotériques en Casamance, les femmes du Bois sacré, comme souligné en haut de cet article, sont convaincues qu’Ousmane Sonko fait face à complot ourdi par des personnes malintentionnées qui veulent nuire à sa carrière politique et c’est la raison pour laquelle elles ont décidé de s’opposer à cette injustice. Par conséquent, il faut s’attendre à des rebondissements extraordinaires dans les jours à venir, confie notre interlocuteur qui parie que toutes les personnes qui connaissent l’histoire du bois sacré en Casamance ne se mêleront jamais de cette affaire de peur que ‘’l’herbe sèche ne brûle l’herbe verte. Vous n’entendrez par exemple jamais les responsables politiques de la Casamance se prononcer par rapport à cette affaire pour ne pas être pris comme complices. Mieux, certains d’entre eux ont même commencé à démissionner pour éviter tout risque’’.
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REVENDICATIONS SILENCIEUSES DES FEMMES SÉNÉGALAISES
La sociologue Maimouna Eliane Thior, auteure de "Revendications silencieuses" revient sur la pression sociale vécue par les Sénégalaises à l'ère de la mondialisation
La sociologue Maimouna Eliane Thior, auteure de "Revendications silencieuses" revient sur la pression sociale vécue par les Sénégalaises à l'ère de la mondialisation.
PAR COURA WANE
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, LA BALLE EST DANS VOTRE CAMP
L’une des premiers mesures d’apaisement serait à mon humble avis de vous prononcer clairement sur le 3e mandat, sans ambiguïté aucune et de rétablir la fonction de Premier ministre
Les violentes manifestations observées ces derniers jours au Sénégal ont fini de secouer tous les pans de notre société. Cette lame de fond pourtant prévisible vient d’exploser et pourrait préfigurer d’un printemps africain. Le Sénégal pays réputé stable vient de trembler. Le niveau de violence égalé et la détermination de la jeunesse sont sans commune mesure avec ce que l’on pouvait observer jusqu’ici.
Plusieurs phénomènes et courants se sont exprimés en même temps :
-Une jeunesse déterminée, décidée à en découdre avec la France accusée d’être la source de ses maux
-Une jeunesse indignée par un sentiment d’injustice profond au Sénégal tant sur le plan de la distribution des richesses que sur le fonctionnement des institutions
-Une jeunesse affamée pillant des magasins et ne prenant curieusement surtout que les denrées de première nécessité
-Une jeunesse qui ne souhaite plus mourir en mer préférant de loin affronter ses dirigeants considérés comme responsables de sa misère et quant à mourir autant mourir pour une cause juste à ses yeux « Free Senegal »
-Une jeunesse qui dit non au 3e mandat et qui réclame votre départ avant l’heure car n’ayant plus confiance en nos institutions ni au processus électoral à venir et qui a donc décidé de vous barrer la route avant l’heure.
Comment en est-on arrivé là et quelles pistes de solutions de sortie de crise ?
Avant de tenter en toute modestie un diagnostic, nous devons d’abord accepter que nous avons eu beaucoup de réussites mais tant d’échecs au niveau de la jeunesse. Certes, il n’est pas trop tard pour rectifier le tir. Tout étant urgent aujourd’hui et les arbitrages difficiles tant tout est à régler de suite au niveau infrastructurel, économique et social dans un environnement de croissance démographique qui non seulement vous exige de régler le problème présent mais aussi d’envisager le futur à court terme.
L’affaire Ousmane Sonko n’est finalement que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de toutes les frustrations. La pandémie, que l’on n’attendait pas, a faussé toutes les prévisions et mis à mal tous les espoirs.
Nous devons, en toute humilité, accepter que nous avons pêché dans nos orientations économiques avec une politique infrastructurelle et de grands travaux extravertie trop concentrée sur une croissance qui ne se mange pas finalement. Vous l’avez heureusement bien signifié dans votre adresse à la nation du 08 mars 2021.
Nous avons pêché dans la mise en œuvre de nos politiques hydrauliques, agricoles, entrepreneuriales, de la pêche de la jeunesse et j’en passe avec des programmes mal exécutés et ne répondant pas forcement aux préoccupations des populations et de la jeunesse en particulier.
L’une des premiers mesures d’apaisement serait à mon humble avis de vous prononcer clairement sur le 3e mandat, sans ambiguïté aucune et de rétablir la fonction de premier ministre. Un remaniement profond répondant aux aspirations des sénégalais mais surtout à celles de sa jeunesse devient indispensable dans la situation actuelle.
Afin d’apaiser l’espace médiatique, de rationaliser nos dépenses et de réallouer ces économies à la jeunesse, il serait peut-être temps de penser à :
La transformation du CESE en Conseil national de la promotion et de la valorisation des initiatives jeune
La dissolution du HCCT
L’organisation des états généraux de la jeunesse
La dissolution du CNRA et l’organisation des états généraux de la presse
En ce qui concerne l’APR
Pourquoi en ces moments si difficiles pour notre pays, notre cohésion nationale, notre parti, tout l’APR, n’est-elle pas derrière vous comme un seul homme ?
Certes beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis 2012 et notre parti porte en lui comme une tare congénitale. Il ressemble à une armée mexicaine, où chaque général laboure sa petite parcelle de « pouvoir ». Certes l’on pourrait considérer cela comme un de ses charmes certain et un véritable atout comme machine électorale mais hélas cela ne suffit pas.
Où sont tous nos responsables ? Ils sont passés où et par quel truchement ? ! Nous en sommes orphelins !
Le dernier remaniement a vu plusieurs de vos piliers éjectés. Ce qui a troublé, trouble et continue de troubler la base. Nous sommes tous, croyez-moi M. le Président, désemparés car nous nous voyons privés de nos repères sans que l’on ait eu un début d’explication.
Je trouve l’APR très silencieuse en ces périodes où il y a beaucoup de sujets qui méritent une meilleure communication de notre part.
Monsieur le président de l’Alliance pour la République,
Pour ma part, si je puis me permettre, mon vœu le plus ardent serait que tout l’APR se retrouve autour et derrière vous, afin de vous aider à accomplir les promesses que vous avez faites aux sénégalais lors de votre dernière prestation de serment. Sous quelles formes peut-ton se réconcilier ? Tous, oublier les rancœurs, taire les divisions et oublier les vengeances inutiles et se mettre en ordre de bataille afin que d’ici 2024 toutes vos réalisations et intentions envers les sénégalais soient exaucées pour que votre nom reste dans l’histoire comme l’un des plus grand Président bâtisseur du Sénégal.
A vous de trouver la meilleure formule. Sont-ce des états généraux, un congrès, des assises ? Quel que soit le modèle, l’impératif est que nous nous retrouvions.
Respectueusement vôtre.
Couro Wane militante APR du département de Kanel
UN MEDECIN LEGISTE PROPOSE LA CREATION D’UNITES MEDICO-JUDICIAIRES DANS LES REGIONS
A la police ou à la gendarmerie, on exige parfois à une victime ou un plaignant un certificat médical pour pouvoir déposer une plainte.
A la police ou à la gendarmerie, on exige parfois à une victime ou un plaignant un certificat médical pour pouvoir déposer une plainte. Un document qui limite les possibilités de saisir la justice à temps à cause du coût ou d’une absence de ressources humaines pour le faire. Le médecin légiste Dr Amadou Sow, qui s’interroge sur la pertinence d’exiger un certificat médical pour le dépôt d’une plainte, plaide pour la formation des acteurs judiciaires et la création d’Unités Médico-Judiciaires dans chaque hôpital régional pour une meilleure prise en charge de ces cas.
« L’Etat doit renforcer la formation des agents judiciaires, d’une part, à la prise en charge des victimes de violences sexuelles et, d’autre part, à mener des investigations adaptées à ces types d’infraction » ! Un cri de cœur lancé en 2018 par le Dr Oumoul Khaïry Tandian Coulibaly qui plaidait ainsi pour le renforcement des capacités des agents judiciaires pour la gestion des cas de violences sexuelles. Elle insistait notamment sur l’urgence de former les acteurs. Trois ans après, Dr Amadou Sow monte au créneau pour rappeler cette nécessité de mieux outiller les acteurs notamment les policiers et les gendarmes sur les questions d’agressions sexuelles. Ce médecin légiste, en citant les travaux de recherches d’un sociologue à l’université El Hadj Ibrahima Niass du Sine Saloum, disponible en ligne, précise n’être donc « ni le premier ni le seul » à avoir parlé de cette nécessité de formation au profit des acteurs judiciaires.
Encore que, dit-il, les policiers et les gendarmes ne sont pas les seuls à devoir bénéficier d’un renforcement de capacités, les médecins, les magistrats et tous les acteurs étant concernés. Il dit partir de son expérience personnelle, et raconte qu’en 2014, alors qu’il était médecin au Centre de santé Philippe Maguilène Senghor de Yoff, il recevait assez souvent des patients ou plaignants qui, sur orientation d’un policier ou d’un gendarme, venaient demander des certificats médicaux pour coups et blessures afin de pouvoir porter plainte. Il se demandait alors s’il fallait nécessairement avoir un certificat médical pour pouvoir porter plainte, dès lors que le coût du document — 10 000 francs— pourrait être un facteur limitatif. « C’est ressorti même dans le rapport de Dr Oumoul Khaïry qui disait qu’effectivement le coût même de ce certificat peut être un facteur limitatif. Si on se met dans le cas où la victime n’a pas cette somme, ou n’a pas vu de médecin qui puisse lui faire ces constations, ou bien même la temporalité, la survenue des évènements est tellement ancienne par rapport à la décision de porter plainte, est-ce que à l’instant T, si on décide de se faire consulter par un médecin, ce certificat médical pourra retracer toutes les lésions ? Une question qu’on peut se poser pour dire voilà la valeur que l’on donne au certificat médical, ou la compréhension qu’on en a, et même après rédaction, la compréhension et l’interprétation qu’il faudra faire de ce certificat médical » poursuit le Dr Amadou Sow.
Ouvrir le débat à tous les acteurs intervenants
Après avoir fait part de ses préoccupations par rapport à cette problématique, Dr Sow pense qu’il serait intéressant que ses collègues médecins légistes puissent discuter de ce problème de certificats médicaux avec les autres acteurs de la justice à savoir les officiers de police judiciaire, les magistrats qui sont censés juger, et ensuite avec toutes les personnes qui interviennent dans une procédure judiciaire. Parce que, à ses yeux, il y a des choses à revoir dans la formation des magistrats et policiers, des médecins… par rapport à l’établissement du certificat médical. « Je suis même en train de proposer à l’ordre des médecins de mettre en œuvre un projet d’organisation de séminaires d’une journée sur les règles de rédaction des certificats médicaux par zone de concentration de médecins. J’avais même prévu d’inviter, au-delà des médecins légistes les autres acteurs tels que les procureurs, les juges ou les avocats. C’est pour dire qu’il y a une transition comme on l’observe du point de vue épidémiologique.
Les maladies ont changé. Ce ne sont plus uniquement des maladies infectieuses. On a des maladies non transmissibles. De cette même manière aussi, il y a une urbanisation qui a son corollaire, la criminalité qui va augmenter… Aussi notre système doit s’adapter avec une police scientifique performante, outillée. Les autres acteurs devront suivre. Et c’est dans ce sens qu’il faut avoir une unité médico-judiciaire dans laquelle y aura un médecin légiste, mais audelà, des psychologues et toutes les autres entités qui peuvent être sollicitées dans la prise en charge d’une personne victime de violence ». Le Dr Amadou Sow, en tant que médecin légiste, trouve qu’au-delà même de cette nécessité de renforcement de capacités, il faut aujourd’hui aller vers la réorganisation du système.
Création d’unités médico-judiciaires
« On doit aller vers ce qu’on appelle des unités médico-judiciaires. Au moins chaque capitale régionale, pour ne pas dire chaque hôpital régional, devrait avoir une unité de référence en matière de prise en charge des victimes d’agressions, des questions médicolégales ou des questions pour lesquelles la justice aura à intervenir ». Mais, est ce que ces unités médico-judiciaires n’entraveraient pas la bonne marche de la justice dans ces affaires de viols ou autres agressions ? Au contraire, dit-il, ce sont des structures sur lesquelles la justice pourra s’appuyer pour pourvoir aboutir à une manifestation de la vérité. Et l’intérêt général résidera dans le fait que ce sont des personnes formées à prendre en charge ce type de patients qui seront dans ces unités. Aussi, là où l’on devrait peut-être trouver un gynécologue ici, un psychiatre dans un autre hôpital, ou un médecin dans un autre service, avec les unités médico-judiciaires, l’avantage se trouvera dans le fait que ces spécialistes vont intervenir en même temps dans les mêmes locaux. « Par exemple une fois que la victime est là, présente, si elle a besoin d’un psychologue, celui-ci intervient. Pareil pour un légiste… Il y aura cette coordination.
Aussi, il y a un point qui me parait plus important. Il y a plusieurs types de certificats, il y a des certificats à visée judiciaire qui n’ont pas les mêmes implications qu’un certificat qu’on délivre pour la caisse de sécurité sociale par exemple. Ensuite, il faut souligner que, le plus souvent, ce ne sont pas tous les médecins qui sont formés dans cette démarche ». D’où l’intérêt de ces unités médico-judiciaires. Avec ces centres, « ce sera comme dans le cadre des actes notariés, ou certifiés par un huissier de justice, on aura affaire à des documents que la justice va prendre en compte les yeux fermés. Parce qu’on considère que c’était bien fait parce qu’il y a en amont quelqu’un à qui on a délégué une certaine responsabilité sur laquelle on peut se baser pour rendre un jugement. Si on arrive à avoir ces unités agrées par la justice et qu’on veille à avoir de bons éléments là-bas, un certificat qui sera délivré dans ces unités à priori, jusqu’à la preuve du contraire, ne fera pas l’objet d’une contre-expertise parce qu’on sait que si on la réalise on aboutira à la même conclusion », explique le médecin légiste Dr Amadou Sow.
Selon lui, ces unités médico-judiciaires dédiées aux victimes de viols ou d’agressions, au lieu d’entraver son fonctionnement, vont plutôt faciliter le travail de la justice. « Parce qu’il faut savoir qu’il y a beaucoup de certificats. Et beaucoup de juges n’accordent aucun crédit à ces certificats délivrés parce que, justement, ils les considèrent comme des certificats de complaisance ou bien il y a des manquements qui font que les juges ne peuvent pas les utiliser. Le fait de disposer des unités que je préconise permettra, quand on a un problème pour lequel on devra partir d’un document délivré par un médecin, de disposer de bons certificats médicaux ». Il attire ainsi l’attention sur le fait que, bien qu’il y ait le « mot judiciaire » dans l’appellation de ces unités, il n’y a pas un besoin de présence d’un élément de la justice en leur sein. On n’y retrouvera que le personnel qu’on aurait dû retrouver d’une manière éparpillée dans différents services ou structures médicales de prise en charge des personnes victimes de violences. Mais en le faisant, est-ce que les personnels de ces unités-là ne verront pas leur liberté ou les règles de leurs métier entravées ? Réponse du Dr Amadou Sow : « Non ! Le médecin qu’il soit dans un hôpital privé, public ou militaire, les règles de la médecine ne changent pas, les principes ne changent pas.
Et s’il délivre un certificat, quel que soit son statut ou la structure à laquelle il appartient, cet avis-là ne lie pas le juge. Ce dernier peut le prendre comme il peut le récuser. Ce n’est pas uniquement le juge qui a cette prérogative-là, mais aussi les parties au procès qui peuvent dire par exemple que ‘moi je ne suis pas d’accord sur telle expertise’. A ce moment-là, on aboutira à ce qu’on appelle une contre-expertise ». En des termes plus simples, ces unités, de l’avis de Dr Sow, ne feront qu’apporter une plusvalue par rapport à ce qui existait déjà.
DES FEMMES APPELLENT À LA CONSOLIDATION DE LA STABILITÉ DU PAYS
La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) a appelé, mardi, à la consolidation de la stabilité dans le pays, en estimant qu’on en connaît la valeur qu’après avoir traversé une période d’instabilité.
Ziguinchor, 9 Mars (APS) – La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) a appelé, mardi, à la consolidation de la stabilité dans le pays, en estimant qu’on en connaît la valeur qu’après avoir traversé une période d’instabilité.
‘’On ne connait mieux la valeur de la paix qu’après avoir vécu les conséquences de l’instabilité. Notre pays a failli basculer dangereusement (…) Notre souhait est que la paix et la stabilité soient maintenues et nourries dans toutes les régions’’, lit-on dans un communiqué transmis à l’APS.
Magnifiant l’élan d’apaisement du climat social et politique depuis le lundi 8 mars, la PFPC a surtout insisté sur ‘’la responsabilité jouée par des leaders politiques, religieux et membres de la société civil avec les appels au calme et à la préservation de la stabilité’’.
Des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés à travers le pays lors de manifestations violentes consécutives à l’arrestation de l’opposant, Ousmane Sonko, pour trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non-autorisée.
Il a été libéré lundi après avoir été placé sous contrôle judiciaire dans une autre affaire de viols et de menaces de mort. Cette libération a ouvert la voie à une cessation des manifestations violentes et au retour au calme dans le pays.
Durant les périodes de troubles, des images frappantes n’ont cessé de montrer que le visage du Sénégal réside dans la paix et la fraternité, a fait remarquer la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance.
Pour la PFPC les accolades entre manifestants et policiers à la Médina (Dakar), la marche pacifique des femmes et des jeunes à Ziguinchor (sud), l’image d’un jeune homme sur le monument de la paix à la place Jean Paul II à Ziguinchor brandissant le drapeau du Sénégal, sont des images symboliques du profond désir de paix ancré dans le cœur des Sénégalais.
VIDEO
LA POLITIQUE AUTREMENT
La vice-présidente du conseil département de Bignon, Ndeye Gnima Goudiaby démissione de l'Apr et de Benno Bokk Yakkar suite aux émeutes qui ont éclaté au Sénégal.
La vice présidente du conseil département de Bignon, Ndeye Gnima Goudiaby démissione de l'Apr et de Benno Bokk Yakkar suite aux émeutes qui ont éclaté au Sénégal.
LA CRISE POLITICO-SOCIALE PLONGE LA FEMME SENEGALAISE DANS UN DEUIL INTERMINABLE
Le psychologue Serigne Mor Mbaye : «la problématique, c’est l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire »
Au Sénégal, on n’oubliera jamais cette édition 2021 de la journée internationale des droits des femmes. Une journée horrible marquée par une crise politico-sociale avec une montée inouïe de la violence où on déplore une dizaine de morts dont quatre notés dans la journée d’hier. Ce qui plonge le pays, et particulièrement la femme sénégalaise, dans un deuil interminable causé par ce que le psychologue Serigne Mor Mbaye appelle « l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire ».
Cette année, les activités de la journée internationale de la femme se sont déroulées dans le reste du monde sur le thème du « « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Au Sénégal, on l’a « commémorée » sous le signe de la tristesse, du doute et de l’inquiétude. Une semaine durant, on a vu des jeunes manifester pour la libération du plus grand opposant du régime qui était en place en garde-à-vue pour trouble à l’ordre public, entre autres chefs d’accusation. Des jeunes « armées » ont affronté des hommes de tenue. Des heurts soldés par des arrestations, des blessés et des morts. Des jeunes tués ou torturés. On déplore aujourd’hui la perte en vie humaine de plus de 10 manifestants, et des dégâts collatéraux du côté des forces de l’ordre qui ont vu un des leurs perdre son bras sous l’explosion d’un gaz lacrymogène. Les dernières heures de ces affrontements ont, en tout cas, montré des images qui interpellent la famille notamment la femme face à de jeunes gens en furie qui pillaient des magasins. Des enfants livrés à eux-mêmes, confrontés à une violence inouïe. Aujourd’hui, l’inquiétude est grande chez les gardiennes du temple devant préserver les familles quand le monde s’effondre. Le socle familial ne semble plus résister. Les femmes jouent-elles pleinement leur rôle d’éducation et redressement des enfants ? A quel niveau la responsabilité des femmes a failli ?
La grande faute des parents
Face à ces questions, le psychologue Serigne Mor Mbaye « décharge » les parents qui, dit-il, ne peuvent plus maitriser les enfants et endosse la responsabilité sur l’Etat. « Il ne faut pas situer la responsabilité parentale. Les familles sont complètement dévastées par la crise. La plupart sont dans le secteur informel. Les parents ne peuvent plus maitriser les enfants. Il y a un désastre économique dans le pays où les jeunes ne sont plus séduits par la politique de Macky Sall. Il ne faut pas oublier que des centaines de jeunes ont péri en mer. Ce sont aujourd’hui ces mêmes jeunes qui sont dans la rue. Sonko n’est qu’un prétexte. La problématique, c’est l’obésité d’une demande sociale qu’un pouvoir parasitaire ne peut satisfaire.
L’institution judiciaire a été quelque peu aussi dévoyée par Macky. C’est une justice à double vitesse où la population reste misérable, au même moment, il y a un pillage en face. Une conscience aiguë de leur avenir. Ils veulent en découdre avec un pouvoir qui les a déçus. Il ne faut pas dire les jeunes. C’est le peuple. Un peuple de jeunes. Et un pouvoir intelligent et patriotique devrait savoir que les investissements devraient aller vers le peuple. « C’est l’emploi des jeunes. Les dernières ressources naturelles, le pétrole et le gaz, identifiées dans le pays, ont été complètement détournées. C’est des contrats léonins, et que les jeunes le savent à travers les réseaux sociaux où ils sont informés. Ils sont au courant de tout à l’insu des parents », a expliqué le psychologue qui pense que le chef de l’Etat est déconnecté de la réalité du terrain. « Les sénégalais ont compris qu’il y a une dimension de complot dans cette affaire. On ne dit pas que l’autre est tout blanc. On a l’impression qu’il n’était pas au courant. Quand tu es entouré d’une faune interlope, tout peut arriver. Son mentor dormait au palais jusqu’à ce qu’il se réveillait pour parler de jeunesse malsaine. Je pense que Macky est déconnecté de la réalité. C’est arrivé à son mentor Abdou Diouf à l’époque ». Sur ce, il dénonce le discours tenu par le ministre de l’Intérieur à l’endroit des manifestants. « Dans leurs discours, ils parlent de terroristes. Ils sont en train de donner des idéaux au peuple. S’il y en a, c’est leur échec. Ce discours de crétin, c’est la bêtise. Le Sénégal est un pays à risque du terrorisme et du ‘’djihadisme’’ parce que c’est un pays pauvre. C’est ce qui se passe au Mali. Des populations jeunes délaissées par l’Etat or ils ont des désirs de réalisation de projets. Ce ne sont pas des grabataires qui attendent tranquillement la retraite ».
Le psychologue–clinicien se scandalise ainsi d’un tel discours. En outre, M. Mbaye qualifie de « désastre » la situation des femmes plongées dans un deuil interminable pour avoir vu leurs enfants tués lors des manifestations. Selon le psychologue, les femmes sont dévastées et feront face à un deuil qui ne finira presque jamais. « Aucune femme n’aimerait voir son enfant tué de manière si atroce. Elles seront dans un deuil interminable. Ton enfant sort, et il est fauché par une machine ». « C’est un désastre », a-til insisté ajoutant que « ces personnes devraient être indemnisées ».
«LES FEMMES DOIVENT PRENDRE CONSCIENCE, INVESTIR POUR ETRE DELEGUEES DE QUARTIERS, MAIRES…»
La femme a toujours occupé une place importante dans la société. Et nombreuses sont celles qui prônent la transparence, l’équité et réclament leurs droits. Dès lors, revaloriser la femme demeure un sacerdoce, selon Fatou Blondin Diop
La femme a toujours occupé une place importante dans la société. Et nombreuses sont celles qui prônent la transparence, l’équité et réclament leurs droits. Dès lors, revaloriser la femme demeure un sacerdoce.
Pour Fatou Blondin Diop, coordonnatrice de la plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Beug, en est convaincu. Invitée, avant-hier dimanche, de l’émission Jury du Dimanche de la RFM, elle rappelle que la femme détient des droits et des devoirs au sein de la société. «Je revendique la place des femmes dans la société, mais je ne la revendique pas de manière à supplanter car, tout d’abord, c’est l’équité que chacun doit voir, qu’il puisse l’avoir dans la société. Si vous ne l’aviez pas, levez-vous, battez-vous pour l’avoir, c’est juste ça. Et comme nous sommes dans une société assez patriarcale, toutes les lois, que ce soit traditionnelle, moderne, sont quand-même établis par des franges de la société où les femmes ont peu de place. Et donc les concessions, la part des femmes, c’est presqu’à leur insu qu’elles l’ont. Elles ne sont pas venues demander, dire voilà ce que nous voulons comme type de société, voilà la place que nous souhaitons ; il se trouve qu’à des moments on leur donne une bonne place. Et on le voit, par exemple, dans l’Islam. Mais après, quand on régente la société, il y a tellement d’interprétations qu’il y’a une fenêtre pour diminuer ces places. Quant à la société postcoloniale, c’est ceux qui étaient instruits qui dirigeaient le pays. Et, du coup, très peu de femmes étaient instruites. Et quand il a fallu faire des lois, il y avait très peu de place. Ce n’est que plus tard qu’elles ont été ministres. Et encore pour être DG (Directrice générale, ndlr) au sein d’une société nationale, il faut chercher. Elles n’ont pas revendiqué, elles ont été bien servies ou mal servies, sans prendre part à la place de ceux qui régentent la société», détaille-t-elle.
Avant de poursuivre : «aujourd’hui, si les femmes doivent se révolter, évidemment c’est différent, nous avons parcouru beaucoup de chemins, elles ont le droit de vote, même si c’est subi, au temps de Wade qui l’avait fait, il y a évidemment la parité, elles doivent se lever encore pour prendre conscience vraiment de leur place dans la société. Moi je le vois vraiment sur le terrain à Mbour, elles ont tendance à dire nous avons suivi mais nous n’avons pas eu de retour sur cet engagement ; nous sommes là. Et vous parlez toujours comme si vous attendez qu’on vienne vous servir. Il faut vous levez pour prendre votre part, parce qu’on va vous la donner. La société est prête pour la donner aux femmes, c’est en tout cas mon sentiment. J’ai très rarement eu des freins quand je vais chercher quelques choses, peut-être que ceux qui étaient en face de moi voyaient une femme, mais dans l’ambiance, on écoutait plus des arguments. Est-ce que c’est une femme ? Ou c’est un homme ?
Pour moi, je pense que les femmes doivent se lever pour prendre conscience, investir pour être déléguées de leurs quartiers, être des maires, être représentantes dans les différentes instances et avoir la voix, prendre la voix car la société est prête pour leur donner cette voix. Et donc, c’est plus un travail de prise de conscience, de passer de l’état où on doit venir me chercher, on doit me donner, on doit me subir à l’état où o, doit aller chercher (…)
Prendre conscience qu’elles doivent élever la voix pour se faire une place dans la société. Et pour moi, c’est là le combat, ce n’est pas forcément dans le combat au sens assez violent, mais plutôt au sens un peu intellectuel, un peu spirituel, pour pouvoir se débarrasser de certains freins et prendre part au jeu de société», exhorte la coordonnatrice.