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7 mars 2025
Femmes
AÏSSATOU SEYDI, L’EX ÉPOUSE DE DIOP ISEG, ARRÊTÉE
Elle a été, informe-t-on, arrêtée, ce lundi, 11 janvier, par les éléments de la Brigade de recherches de la gendarmerie après qu’elle a refusé de déférer à la convocation qui lui a été notifiée la semaine dernière.
L’ex-épouse de Diop-Iseg, Aissatou Seydi, est dans de beaux draps. Elle a été, informe-t-on, arrêtée, ce lundi, 11 janvier, par les éléments de la Brigade de recherches de la gendarmerie après qu’elle a refusé de déférer à la convocation qui lui a été notifiée la semaine dernière. Son arrestation est relative à l’affaire de la maison litigieuse de Sacrée Cœur 3.
En effet, dans cette affaire, Aissatou Seydou, en instance de divorce avec Mamadou Diop, propriétaire de l’école de formation Iseg avait initié une procédure devant le tribunal des référés qui lui avait donné raison.
Dans une décision rendue vendredi dernier, les juges ont ordonné l’expulsion de Mamadou Diop, des membres de sa famille et de la société de gardiennage dite Ninki pro sécurité de l’immeuble. Les défendeurs ont aussi été condamnés aux dépens. Une ordonnance d’expulsion a été ordonnée au Directeur de l’Iseg qui, à sa sortie de prison, avait fait appel dans la procédure d’urgence.
« C’est une procédure qui est en cours et il faut savoir qu’il y a trois procédures en appel, en annulation et une autre ouverte à la gendarmerie ou nous avons été entendus », confiait le directeur de l’ISEG. Il révélait qu’ils avaient payé cette maison de sacré cœur 3 avec 7 chèques de 10 millions. Et, disait-il, c’est quand il a été en prison qu’Aissatou Seydi a commencé des démarches pour s’approprier la maison.
« Elle ne pensait pas que j’allais sortir et dès qu’elle a été informée de ma libération, elle s’est empressée de détruire les chèques. En complicité avec le propriétaire de la maison. Il y a eu un deal sur mon dos », dénonçait-t-il.
Avant de clarifier : « ISEG a décaissé 110 millions de francs CFA pour la maison dont le prix est fixé à 140 millions. Devant les enquêteurs, Aissatou Seydi a reconnu que la maison a été achetée avec des chèques de l’ISEG. On habite toujours ensemble et elle occupe une chambre dans la maison. Donc, l’ordonnance n’est pas valable car dans le code de la famille, un époux ne peut pas exclure l’autre tant qu’ils sont dans les liens du mariage ».
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, L’ETERNEL SUPPLICE !
On n’en parlera jamais assez ! Elles ont fait couler beaucoup d’encres, mais sont aussi sujet de plusieurs reportages dans la presse locale. Mais les violences faites aux femmes demeurent un fait qui subsiste toujours dans notre société
On n’en parlera jamais assez ! Elles ont fait couler beaucoup d’encres, mais sont aussi sujet de plusieurs reportages dans la presse locale. Mais les violences faites aux femmes demeurent un fait qui subsiste toujours dans notre société. Pour comprendre ce fléau et réessayer d’apporter des solutions, L’Asnews s’est rapproché des victimes, mais également des organisations qui militent en leur faveur, afin d’en savoir plus. Reportage !
Viol, incision, maltraitance, pédophilie… ! Autant de maux que subissent au quotidien les femmes. Si elles sont mariées, elles sont le plus souvent battues par leurs conjoints. Célibataires, elles sont violées ou incisées, pour soi-disant « conserver leur chasteté », comme le souhaitent certaines traditions. Ainsi, entre 2017 et 2018, 706 femmes et filles ont été victimes de viol, conduisant à la mort. C’est du moins ce que révèlent les statistiques de la cellule de traitement des affaires criminelles du ministère de la Justice.
Rien que pour l’année 2019, 14 femmes ont été tuées suite à un viol, dont 3 mineures en état de grossesse. Qui ne se rappelle pas de l’affaire Bineta Camara, du nom de cette jeune fille violée puis assassinée par un « ami » de la famille, dans la maison familiale de Tambacounda ? Les cas sont multiples, dans un pays où tuer est devenu un acte banal. Malgré la loi votée à l’Assemblée nationale, offrant ainsi la possibilité de condamner sévèrement les auteurs de ces crimes, le fléau persiste.
En effet, les formes de violence que subissent les femmes sont diverses. Et chacune des victimes garde en elle une blessure qu’elle gardera pour toujours. Il y a d’abord le phénomène de l’excision. Selon l’Agence sénégalaise de la statistique, plus d’une fillette sur 10 est excisée au Sénégal. Interdit depuis plus de 20 ans, la pratique est en recul dans les villes, mais perdure en milieu rural.
« J’ai été excisée quand j’étais très jeune. Je ne me doutais de rien, car on m’avait donné comme prétexte que je devais me rendre au village voir ma grand-mère malade. Ce fut le cauchemar de ma vie. Je ne pourrai l’oublier. Il suffit que je ferme les yeux pour que le film me soit retracé. C’est la cause des douleurs menstruelles, car le liquide ne coule pas comme il se doit. C’est dur, c’est vraiment dur… », déclare F.P, la vingtaine dépassée.
« MES AMIS ME DISAIENT QU’UN HOMME, ÇA NE CHANGE PAS »
Les violences conjugales rythment le quotidien des couples. Au Sénégal, de nombreuses femmes sont maltraitées par leur époux. Si ces formes de violences font souvent parties du « mougn » (soumission) que nos mamans imposent à leurs filles quand elles rejoignent leur domicile conjugal, cette donne prend de plus en plus des proportions inquiétantes. Divorcée depuis six (6) ans, cette dame qui a préféré garder l’anonymat, garde toujours de sombres souvenirs de son précédent mariage. « En mars 2012, j’ai rencontré un homme dont je suis tombée follement amoureuse. Au bout de quatre ou cinq mois, il revenait souvent au plein milieu de la nuit, sous l’emprise de l’alcool. Au départ, il cassait des objets. Ensuite, ça a été les premières bousculades. On se dit que ce n’est pas grand-chose. Monsieur s’excuse et le lendemain, on dit que c’est la faute de l’alcool », narre-t-elle. Mais juste une année d’union, leurs chemins se séparent. « J’ai réussi à me séparer de lui au bout d’un an. Finalement, il est revenu vers moi, m’assurant qu’il allait changer, que j’étais la femme de sa vie, qu’il regrettait, que c’était la faute de l’alcool…. Je suis retournée avec lui. Les premiers mois, c’était idyllique. Je suis tombée enceinte. Quand il a appris la nouvelle, il était heureux. Je me suis dit : ça va être un nouvel homme, ça va le changer », a-t-elle dit, le regard lointain. Mais l’accalmie ne sera que de courte durée.
« Au bout de quatre ou cinq mois de grossesse, il a commencé à me retaper dessus. J’ai eu honte, parce que mes amis ne voulaient pas que je revienne avec lui. Ils disaient qu’un homme, ça ne change pas. Moi je disais à tout le monde qu’il avait changé, que tout se passait bien. J’avais tellement honte, j’avais peur aussi pour l’enfant… Heureusement, j’ai fini par me séparer de lui », ajoute notre interlocutrice. Après une période de pause, la jeune femme a su refaire sa vie avec un homme qu’elle juge « impeccable ».
Face à ces multiples formes de violences dont sont victimes des femmes et des filles, certains ont décidé de s’attaquer au phénomène. A travers des réseaux et associations, ils mènent le combat. Si certaines ne peinent pas à revenir sur leur mésaventure, beaucoup de femmes tuent la tristesse qu’elles vivent dans leurs foyers, de peur d’être critiquées par leurs proches ou familles. En raison de quoi ? Une apparence parfaite ? La psychologie est sans doute un moyen pour s’y échapper. Mais la vision de notre société est inscrite dans une logique qui fait que recourir à un psychologue est souvent banalisé ou jugé comme thérapie européenne. Hélas ! Les prédateurs sexuels doivent être punis, les mentalités de certains hommes se doivent d’être changées, si l’on aspire à un meilleur cadre de vie où les droits de toute fille et femme sont respectés, dans les règles de l’art, loin des… jugements de la société.
CE QUE RÉVÈLENT LES CHIFFRES DE L’ANSD
Elles sont nombreuses à subir les violences, dans toutes ses formes. Selon les chiffres avancés par l’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie (ANSD), 25% de femmes âgées entre 15 et 49 ans sont victimes de violences conjugales. Pour l’année 2018, parmi les femmes de 15-49 ans, 23 % ont été excisées. Selon toujours la même source, parmi les filles de 0-14 ans, 14 % ont été excisées, environ 9 % ont subi l’excision avant 1 an et 5 % entre 1 an et 4 ans. Pour l’année 2017, au Sénégal, 27 % des femmes de 15-49 ans ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Dans 55 % des cas, le mari/partenaire actuel est l’auteur de ces actes.
S’agissant des violences conjugales, une femme de 15-49 ans (non célibataire) sur quatre (25 %) a subi, à un moment donné, des actes de violence, sous la forme émotionnelle, physique et/ou sexuelle, de la part d’un mari/partenaire. Dans 15 % des cas, ces actes de violence se sont produits récemment, c’est-à-dire au cours des douze mois avant l’enquête.
Concernant les blessures dues à la violence conjugale, l’ANSD renseigne qu’un peu plus d’une femme de 15-49 ans sur quatre (27 %), non célibataires, ont subi n’importe quel type de blessure à la suite de violences physiques ou sexuelles. Cette proportion est de l’ordre de 30 % au cours des 12 mois avant l’enquête. Pour la proportion de femmes ayant recours à une recherche d’aide, elle est estimée à 24 %.
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FATOU TOURE, CHARGEE DE PLAIDOYER DE VBG AU RÉSEAU SIGGIL JIGGEN : « Notre travail de tous les jours est de combattre les violences »
Chargée de plaidoyer de VGB (violence basée sur le genre) au sein du Réseau Siggil Jiggen, Fatou Touré nous explique leur domaine d’activités.
Concrètement, qu’est-ce que la structure a fait pour réduire ces violences faites aux filles et femmes ?
Nous avons fait beaucoup de plaidoyers à l’endroit des lois et des dispositions discriminatoires. Concrètement, nous avons fait accéder plus de 2000 femmes à la planification familiale. Vous savez que ne pas accéder à la planification familiale est une forme de violence. Nous sommes à 315 décès maternels au Sénégal. Donc si toutes les femmes accèdent et restent à la planification familiale, on pouvait avoir 30% de femmes qu’on sauverait. Nous avons également participé dans un grand réseau de 25 associations pour faire des activités de plaidoyer. Nous avons commencé à faire le plaidoyer depuis 2017 pour que le décret d’application portant la planification familiale soit signé. Nous avons fait bouger l’enveloppe des produits contraceptifs de 100 000 fcfa à presque 500 000 fcfa actuellement. Nous sommes partis de 100 000 à 300 000. Et notre deuxième plaidoyer avait eu l’engagement du ministre, d’aller à 500 000 fcfa. Nous avons fait beaucoup de plaidoyers. Notre travail de tous les jours est de combattre les violences, surtout chez les personnes victimes de plusieurs discriminations. C’est l’exemple des personnes handicapées. Celles-ci font partie du réseau Siggil Jiggéen et nous sommes en train de les renforcer dans leurs droits. Nous avons fait également beaucoup de sorties. Nous sommes dans « Woman Deliver » qui est une campagne nationale. Elle est au Sénégal et au niveau du Kenya.
Qu’est-ce qu’il faut pour améliorer les choses ?
Nous nous battons pour que les politiques publiques que l’Etat est en train de faire prennent en compte de manière large et intelligente les filles et les femmes. Nous avons fait beaucoup de choses à « Deliver for Goo » pour mettre les filles et les femmes au cœur des ODD (Objectifs de Développement Durable). Quand les filles et les femmes sont dans les politiques publiques, cela veut dire qu’elles sont dans les grandes orientations de développement. Donc, on est en train de travailler dans ce sens. Nous tendons la main également à d’autres coalitions. Actuellement, nous sommes dans une coalition de 40 organisations…
Avec cette pandémie de Covid 19, quelle a été votre action envers la gent féminine ?
Nous avons fait énormément de choses avec la Covid 19. Nous avons donné à nos organisations des kits. Ces mêmes kits, nous les avons donnés au niveau du ministère. Nous avons également travaillé sur la protection des femmes, notamment le personnel de santé. Nous avons travaillé sur les VBG, nous avons travaillé sur quatre (4) thématiques : VBG (Violences basées sur le genre) ; la place des femmes dans la gestion de la COVID ; la protection, l’accompagnement psychosocial des femmes. Et nous avons travaillé de manière synergique avec huit (8) organisations au niveau de Dakar pour permettre vraiment de participer à juguler la létalité pendant la COVID.
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PLUS LOIN AVEC….AMY SAKHO, CHARGE DE COM AJS : « Tout le monde doit se sentir impliqué, concerné »
Regroupés au sein de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), des femmes font le plaidoyer sur les lois, afin de permettre aux femmes d’être mieux outillées.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’AJS ?
L’association des juristes sénégalaises (AJS) est une association de femmes juristes diplômées des universités évoluant dans les domaines du droit. Celle-ci a été mise en place depuis 1974 par d’éminentes juristes telles que l’ancienne première ministre Mame Madior Boye, la première femme procureure Dior Fall Sow, la première femme avocate Mame Bassine. Les missions de l’AJS, c’est la promotion, la vulgarisation, la protection et la réalisation des droits humains, particulièrement ceux des femmes et des enfants. Nous intervenons dans différents volets. Il y a un volet communication où nous communiquons beaucoup pour rendre accessible le droit. Mais il y a un autre volet où on fait le plaidoyer sur toutes les lois, tous les droits qui sont favorables aux femmes. Nous plaidons aussi pour le changement de comportements pour aussi des réformes en faveur de la femme. On a aussi un volet assistant-juridique avec nos boutiques de droits qui sont installées un peu partout dans le Sénégal. Actuellement, nous en disposons 8 dans 7 régions. On en a une à Pikine, Médina, Kaolack, Sédhiou, Ziguinchor, Kolda et récemment nous en avons installé une autre à Kébémer. Les boutiques de droits permettent d’apporter une assistance gratuite aux populations qui souhaiteraient saisir la justice ou qui souhaiteraient disposer de quelques actes juridiques. Donc nous les assistons gratuitement.
Quels sont les cas que vous traitez le plus au niveau de votre association ?
Nous traitons tous les cas de violences, surtout les cas de viols, de violence physique, de violence sexuelle. Et avec la covid19, on a eu beaucoup de cas de violence. Nous faisons des plaidoyers, de la sensibilisation, de la communication, des formations à l’attention des acteurs qui sont concernés par la question. Mais nous apportons aussi une prise en charge à travers les formations. On forme les officiers de police judiciaires. C’est une collaboration que nous faisons pour sensibiliser sur les droits des femmes. Nous sensibilisons aussi le personnel de santé, à travers des activités d’échanges et de partage. Mais nous faisons aussi de la prévention, à travers les sensibilisations que nous faisons un peu partout au Sénégal. Nous avons même eu à mettre en place un réseau de para-juristes qui englobe des leaders communautaires que nous formons sur les rudiments du droit, pour apporter leur appui aux populations, en faisant des activités de prévention.
Qu’est-ce qu’il faut pour prévenir les cas de violence ?
Ce qu’il faut pour prévenir les cas de violence, c’est l’implication de tout le monde. Tout le monde doit se sentir concerné par la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. L’Etat doit mettre en place des structures qui œuvrent pour la prévention, mais des structures aussi pour la prise en charge, comme il est en train de le faire, à travers le ministère de la femme qui nous appelle .Tout le monde doit se sentir impliqué, concerné pour enfin lutter contre les violences faites aux femmes.
La pandémie de la Covid 19 n’a-t-elle pas freiné vos activités ?
Avec la Covid 19, on a fait beaucoup de choses. Nous avons eu à appuyer en kits alimentaires, des denrées, des produits de première nécessité. On a commencé par les maisons d’arrêts pour femmes où nous avons eu à appuyer ces femmes en kits de denrées alimentaires. Au niveau des localités où nos boutiques de droit sont implantées, on a doté les femmes de kits et de denrées alimentaires pour prévenir certaines formes de violence. Car durant cette période de Covid 19, les femmes étaient confrontées aux violences économiques. Donc, pour parer à ça, nous avons pris les devants en les appuyant en kits de denrées alimentaires. Nous avons dépensé des millions pour ça. Mais parallèlement, nous avons élargi notre numéro vert qui existe déjà, c’est-à-dire le 800 805 805. Mais en période de Covid19, comme il n’était pas possible de faire des déplacements, le numéro vert était fonctionnel 24/24. Et à travers lui, on a apporté notre assistance, nos conseils et orientations aux femmes qui étaient demandeuses.
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À LA RENCONTRE DE DIARY SOW, UNE ÉLÈVE HORS NORME
Deux fois meilleure élève du Sénégal, Diary Sow, étudiante au Lycée Louis Le Grand à Paris est portée disparue depuis 5 jours. Retour sur le parcours d’une élève qui a séduit le Sénégal.
Diary Sow a imprimé de manière indélébile son nom sur l’histoire du Concours général. La désormais ex élève du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel a réussi l’exploit d’être consacrée deux fois consécutivement, meilleure élève du Sénégal.
Mise à jour : Deux fois meilleure élève du Sénégal, Diary Sow, étudiante au Lycée Louis Le Grand à Paris est portée disparue depuis 5 jours. Retour sur le parcours d’une élève qui a séduit le Sénégal.
Si on était dans le domaine du sport, on aurait dit que Diary Sow a battu un record. Cette jeune demoiselle, Hal-Pulaar pur jus, désormais ex élève du lycée scientifique de Diourbel, est « double championne » de l’école sénégalaise.
Consacrée meilleure élève au Concours général en 2018, elle conserve son titre, en 2019. Un exploit jusque là inégalé, qui place la barre, désormais, haut…très haut. « Être la meilleure élève du Sénégal, et ceci deux fois de suite, c’est quelque chose de grandiose. J’éprouve un immense plaisir d’avoir réussi cela », se réjouit-elle.Cette position au sommet de l’excellence ne l’a surprend guère. Chez Diary, il n’y a pas de hasard. Seul le travail paie. Elle y a cru, s’est donné les moyens et y est arrivée. « Je me suis retrouvée au bout du chemin avec ce statut de titre honorable de meilleure élève. Il n’y a aucun secret. Pour moi, les êtres humains ont toujours cette possibilité d’atteindre leur objectif s’ils le veulent », croit-elle.
« Une performance constante »
Depuis l’école élémentaire Diary garde le même rythme de performances. La jeune fille ne se souvient pas d’avoir été classée 2ème. De l’école primaire à Saint-Eugène de Mazenod, aux Parcelles Assainies, au Lycée scientifique d’excellence de Diourbel en passant par le collège du Complexe International Keur Madior de Mbour, Diary a été toujours première de sa classe. Une performance constante qui lui a valu le respect, mais aussi l’admiration de tous les professeurs qui ont lui ont enseigné.
D’ailleurs, la nouvelle bachelière se veut reconnaissante. Pour elle, ses professeurs ont beaucoup contribué à son succès. « Mes professeurs ont toujours considéré que j’étais une élève hors du commun. Ils avaient foi en moi. Ce sont eux qui ont réveillé le potentiel que j’avais », témoignage Diary qui n’a, pourtant, aucune référence dans le domaine académique, au sein de son entourage direct.
Née à Mbour en septembre 2000, cette jeune fille, éloquente, à l’allure d’un mannequin, dégage un vrai charisme. À la limite bluffant ! Diary Sow est l’ainée d’une fratrie de deux filles et trois garçons. Elle doit tout à ses parents. « Je ne saurais leur exprimer ma gratitude. C’est à eux que je dois ma réussite. Je sais qu’ils ont consenti à des sacrifices énormes pour pouvoir me faire accéder au niveau où je suis. Mes parents ont toujours veillé à ce que mon éducation soit complète », témoigne-t-elle. Sa maman confirme : « Diary peut avoir plus, parce qu’elle a toujours eu la volonté de bien travailler. C’est pourquoi, son papa et moi, l’avons toujours accompagné ».
« L’amour des livres »
Scientifique dans l’âme, le potache de Diourbel, qui a eu une moyenne de 18,5/20 cette année, damne le pion aux littéraires. Trois romans dont l’un en cours de publication sont à son actif. Au temps de collège, Diary Sow et son groupe avaient réussi, au moins, une vingtaine d’exposés sur des matières littéraires telles que le Français, l’Histoire ou encore l’Anglais. Cet amour des livres a permis, à l’élève en Série S1, de remporter le premier prix en Géographie et le troisième prix en Philosophie au concours général. « On se prête des livres depuis qu’on se connaît. Et elle ne m’en a rendu que très peu. Et honnêtement, moi non plus je ne lui rendais pas ses bouquins malgré les menaces et les chantages émotionnels. On a fini par carrément échanger nos bibliothèques », témoigne, son amie d’enfance, Aminata.
Avec ses nouvelles distinctions, Diary Sow est partie pour une belle carrière dans le domaine des sciences. Toutefois, la scientifique en herbe ne compte pas se cantonner à un domaine. Elle conseille aux jeunes de sa génération d’œuvrer pour l’interdisciplinarité. « J’ai toujours été contre la spécialisation. Mes principes ne permettent pas de parler de spécialisation. Aujourd’hui, les jeunes, dans un pays en voie de construction, devaient être dans une dynamique de faire un peu de tout. Ils ne doivent pas être limités dans un domaine précis », prône Diary Sow.
LES SAGES AU FÉMININ
Le rappel à Dieu de la magistrate Mame Bousso Fall Diaw, membre du Conseil constitutionnel est l’occasion de revenir sur l’histoire des trois seules femmes qui ont, jusque-là, siégé au sein de cette prestigieuse et haute juridiction sénégalaise
Le rappel à Dieu de la magistrate Mame Bousso Fall Diaw, membre du Conseil constitutionnel est l’occasion pour lesoelil.sn de revenir sur l’histoire des trois seules femmes qui ont, jusque-là, siégé au sein de cette prestigieuse et haute juridiction sénégalaise.
La juge Bousso Fall Diaw est décédée, dans la nuit du dimanche à lundi, à l’âge de 68 ans à l’hôpital Fann de Dakar des suites d’une maladie. Anciennement Procureur à la Cour d’appel de Saint-Louis, elle était la seule femme membre du Conseil Constitutionnel depuis 2017. 6e Sage, elle avait prêté serment, le 29 juin 2017, auprès de Seydou Nourou Tall, suite à la réforme constitutionnelle proposée par le chef de l’Etat, Macky Sall, à la faveur du référendum du 20 mars 2016, portant, entre autres points, sur l’augmentation du nombre de membres, de 5 à 7, du Conseil constitutionnel.
Lors de sa prestation de serment, en juin 2017, le président de la haute juridiction, Pape Oumar Sakho, rempli de « joie », avait également exprimé sa fierté « de voir une femme siéger au sommet de la pyramide judiciaire ».
A rappeler que c’est elle qui avait lu, le 5 mars 2019, la déclaration du Conseil constitutionnel proclamant Macky Sall comme vainqueur définitif de la présidentielle du 24 février de la même année. Il a été relevé un léger changement par rapport aux résultats donnés, auparavant, par la Commission nationale de recensement des votes. En effet, de 2 554 605 voix, soit 58,27% le Président Macky Sall passe à 2 555 426 voix, soit 58,26%. Madame Bousso Fall Diaw repose désormais au cimetière musulman de Yoff où elle a été inhumée, lundi.
Mireille Ndiaye et la prestation de serment de Wade
La magistrate Mireille Ndiaye est la deuxième femme membre du Conseil constitutionnel. Alors Procureur général près la Cour de cassation, elle a été nommée présidente du Conseil par décret n°2002-1163 du 17 décembre 2002 pour terminer le mandat de Youssoupha Ndiaye, nommé ministre des Sports. Elle est reconduite par décret n°2004-1219 du 8 septembre 2004. Un poste qu’elle occupe jusqu’à sa retraite en 2010, remplacée par Cheikh Tidiane Diakhaté. D’ailleurs, crâne rasée et teint clair, sous sa robe de magistrat, sa poignée de main restera l’une des images fortes de l’investiture d’Abdoulaye Wade, en 2007. Elle est connue pour avoir été la seule femme, ancienne présidente du Conseil constitutionnel, à avoir reçu la prestation de serment d’un président de République entrant. L’ex-épouse de Fara Ndiaye, ancien député du Parti démocratique sénégalais (Pds) a tiré sa révérence à Lomé (Togo) en 2015, laissant derrière elle 43 ans de service.
Auparavant la haute magistrate sénégalaise d’origine allemande et togolaise a été juge suppléante au Tribunal de première instance de Dakar, puis avocate générale près la Cour d’Appel de Dakar, avocate générale près la Cour Suprême. Par la suite, la diplômée en Droit de l’université de Paris a cumulé les postes de présidente de la Chambre pénale de la Cour de cassation sénégalaise et d’inspectrice générale des tribunaux.
A rappeler que Mireille Ndiaye est la mère de Sibeth Ndiaye, la conseillère en communication d’Emmanuel Macron pendant la campagne électorale 2016-2017. Elle fut par la suite conseillère presse pour les affaires nationales du président français puis porte-parole du gouvernement avant de se retirer définitivement de la politique en 2020.
Marie-José Crespin, du marteau de juge aux perles rares
La magistrate Marie-José Crespin est la première femme à avoir siégé au sein du prestigieux Conseil constitutionnel. Elle est nommée membre de ladite juridiction par décret présidentiel n°92-919 du 17 juin 1992. Elle est née au Bénin d’un père métis de Saint-Louis et d’une mère française. Descendante de « signares » (bourgeoises métisses durant l’époque coloniale), cette dame à la chevelure de neige compte des ancêtres parmi les premiers Français venus s’installer dans l’ancienne capitale du Sénégal, en 1790. Chez elle, le droit est un héritage familial. Son père, Alain, était avocat à la Cour de Cassation de Paris, son grand-père, Germain, avait été chargé d’installer la justice au Dahomey, son arrière-grand-père Jean-Jacques, fut l’un des premiers conseils commissionnés (avocats) du Sénégal, et le père de ce dernier, Germain, fut assesseur au tribunal de Saint-Louis. Et son frère, Yves Crespin, avocat au barreau de Paris, poursuit la tradition familiale.
Mais c’est à Gorée, où elle habite depuis vingt-trois ans, que Marie-José Crespin a choisi de se consacrer. C’est elle qui fut à l’initiative de « Portes ouvertes sur les cours et ateliers de Gorée » en juin 2003. Une opération destinée à faire connaître le patrimoine intérieur de l’île ainsi que ses artistes plasticiens. L’ex-magistrate s’engage également pour la protection de la nature de Gorée, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Elle aurait aimé être archéologue, elle est devenue créatrice de bijoux. Elle redonne vie aux perles du néolithique, à celles de l’époque médiévale et à d’autres encore, plus contemporaines. Collectionneuse de perles rares, elle réalise avec soin et minutie des créations uniques.
Monument de l’histoire sénégalaise, elle reste secrète et simple.
DÉCÈS DE BOUSSO DIAO FALL
Le Conseil Constitutionnel perd un de ses sept sages. Anciennement Procureur à la Cour d’appel de Saint Louis, elle est la seule femme membre du Conseil Constitutionnel depuis 2017.
Le Conseil Constitutionnel perd un de ses sept sages. Mame Bousso Diao Fall, membre du Conseil constitutionnel, est décédée. Anciennement Procureur à la Cour d’appel de Saint Louis, elle est la seule femme membre du Conseil Constitutionnel depuis 2017.
6e Sage, elle avait prêté serment, le 29 juin 2017, auprès de Seydou Nourou Tall, suite à la réforme constitutionnelle proposée par le Chef de l’Etat, Macky Sall, à la faveur du référendum du 20 mars 2016, portant, entre autres points, sur l’augmentation du nombre de membres, de cinq (5) à sept (7), du Conseil constitutionnel.
Après Mireille Ndiaye, qui avait reçu le serment de Me Abdoulaye Wade, élu président en 2000, la défunte était la deuxième femme à intégrer l’Institution.
Lors des élections nationales (présidentielles ou législatives), le Conseil Constitutionnel reçoit les résultats provisoires proclamés par les Cours d’appel, statue sur les éventuels recours et réclamations et proclame les résultats définitifs.
La levée du corps est prévue à l’hôpital Fann, à partir de 14 heures, ce lundi après-midi, avant l’enterrement au cimetière musulman de Yoff.
LA CHRONIQUE DE PAAP SEEN
NOTES DE TERRAIN (1)
EXCLUSIF SENEPLUS - Notes de terrain s'arrête pour un moment - Retrouvez toutes les chroniques de notre éditorialiste Paap Seen - Merci aux lecteurs et aux lectrices
Il y a un an, presque jour pour jour, « Notes de terrain » devenait un rendez-vous hebdomadaire sur SenePlus. Chaque dimanche, je parlais de mes rencontres. Je disais mes expériences. Je faisais des commentaires sur des sujets divers. J’ai décidé de prendre une pause. Retrouvez, ci-dessous, toutes les chroniques. Merci aux lecteurs et aux lectrices.
Divorce Pape Cheikh Et Kya, Jalousie Entre Actrices, Colle dit tout :"Je ne suis plus Mariée à cause..."
FATOU N'DIAYE, L'ÉCLAIREUSE DE LA BEAUTÉ NOIRE
Originaire du Mali et du Nigeria, la Parisienne de 43 ans est l’une des premières blogueuses à avoir sublimé la beauté des femmes noires de France dès 2007
Le Monde Afrique |
Mustapha Kessous |
Publication 31/12/2020
Son histoire rappelle la chanson de Nina Simone, To be young, gifted and black (« Etre jeune, doué et noir »). Un des hymnes qui a célébré le mouvement de la fierté noire aux Etats-Unis dans les années 1970. D’ailleurs c’est cette fierté-là qui résonne dans les phrases de Fatou N’Diaye.
La Parisienne de 43 ans, fille d’un père malien et d’une mère nigériane, est l’une des premières blogueuses qui a écrit sur la beauté des femmes noires en France, il y a près d’une quinzaine d’années. Aujourd’hui encore, son site « Black beauty bag » enregistre, selon elle, 200 000 pages vues chaque mois. Et avec plus de 150 000 abonnés sur Instagram, et 130 000 sur Facebook, cette « créatrice de contenus », comme elle préfère se définir, a su se faire un nom, respecté par la jeune génération d’influenceurs comme par l’ancienne. D’ailleurs, ses fans n’ont de cesse de la remercier pour avoir mis en avant la « beauté noire » et la liberté de s’affirmer telle quelle.
Mais il lui en a fallu de l’obstination pour parler de cette thématique hautement inflammable et résister aux critiques qui l’estampillaient de « militante », de « black panther », de « communautaire », ou encore d’« Angela Devis de la beauté ». Quand elle a commencé à écrire son journal intime sur Skyblog, le 7 juillet 2007, Fatou N’Diaye ne s’étaitpas rendu compte à quel point la « beauté noire » était dépréciée. A cette époque, ce n’était même pas un sujet : ces deux mots se conjuguaient à peine, raconte-t-elle aujourd’hui, fichu sur la tête, installée sur son canapé pour notre entretien vidéo. Etait-ce alors si étonnant d’entendre des « compliments » du genre « tu es belle pour une Noire » ? « Quand j’ai créé mon blog, c’était pour dire “Je suis noire, je m’aime, et j’ai envie de parler de la réalité d’être une femme noire dans une société qui n’est pas faite pour elle”, explique-t-elle.Ça va au-delà d’une histoire de rouge à lèvres. »
« Je n’apparaissais nulle part »
Elle le dit sans hésiter : elle aurait bien voulu avoir 20 ans aujourd’hui, se balader dans les couloirs d’un grand magasin de maquillage et trouver facilement toutes les nuances de fond de teint faites pour les peaux sombres, n’avoir que l’embarras du choix… Car comme elle le résume, « on est passé de rien du tout à beaucoup trop ».
Quand Fatou avait 20 ans et qu’elle avait besoin de conseil sur la façon de prendre soin de sa peau ou de ses cheveux, elle avait bien du mal à trouver des modèles. « Quand je regardais les magazines, je ne voyais personne me ressembler. J’avais l’impression que la femme noire n’existait pas dans l’espace public. On me disait que j’étais française mais je n’apparaissais nulle part », se souvient-elle. Et… « si les femmes noires n’étaient pas représentées, cela signifiait qu’on ne nous considérait pas comme des personnes qu’on avait envie de voir », assène-t-elle. D’où son envie de contribuer à les rendre visibles tout en rappelant « qu’être noire n’est pas une malédiction ». « Les gens avaient besoin d’entendre ça », se souvient-elle.
Car, au-delà de partager ses astuces et conseils beauté, le travail de Fatou a été de déconstruire tout un discours que « même les Noirs » avaient « intériorisé ». « Beaucoup ont la haine de soi », regrette-t-elle et, pour preuve, elle rappelle que le premier acte de beauté au sein de la diaspora africaine est de se défriser les cheveux. « Etre belle, c’est forcément avoir les cheveux lisses et non crépus parce qu’on les considère comme moche », déplore-t-elle.
La découverte macabre a été faite par la famille de la victime à la rue ’’Kognou Bagarre’’. Selon les premières informations recueillies, la fille a été violée avant d’être tuée.
Une jeune fille âgée de 23 ans a été retrouvée morte dans sa chambre, hier, dans l’après-midi. La découverte macabre a été faite par la famille de la victime à la rue ’’Kognou Bagarre’’. Selon les premières informations recueillies, la fille a été violée avant d’être tuée.
La police s’était déplacée sur les lieux du drame pour les besoins de constat. Une enquête a été ouverte par le commissariat de Niary Tally.
AFRIQUE : LES 10 EVENEMENTS MARQUANTS DE L'ANNEE
France 24 vous propose un retour sur les temps forts qui ont marqué l’actualité du continent.
De la réélection d'Alassane Ouattara au coup d'État au Mali, en passant par les combats dans la région rebelle du Tigré, en Éthiopie, l'Afrique a connu une année 2020 mouvementée. France 24 vous propose un retour sur les temps forts qui ont marqué l’actualité du continent.
La réélection contestée de Faure Gnassingbé au Togo
L'année politique en Afrique a débuté au Togo, le 22 février, par un vote. Sans surprise, le président sortant Faure Gnassingbé, qui briguait un quatrième mandat, a été largement réélu dès le premier tour de la présidentielle avec 72,36 % des suffrages exprimés, contre 4.35 % pour son adversaire ,Jean-Pierre Fabre, et 18.37 % pour le chef de file de l'opposition, Agbéyomé Kodjo. Ce dernier a dénoncé des fraudes et revendiqué lui aussi la victoire.
Le vote s'est déroulé sans violence, mais la société civile a recensé des bourrages d'urnes et des inversions de résultats. Des délégués de l'opposition se sont également vu refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon l'opposition, et Internet a été coupé par intermittence dans la capitale ou totalement dans certaines régions sensibles. Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassigbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a toujours été réélu lors de scrutins très contestés par l'opposition.
L'arrestation de Félicien Kabuga, financier présumé du génocide au Rwanda
L'homme d'affaires rwandais Félicien Kabuga, considéré comme le financier présumé du génocide de 1994 au Rwanda et activement recherché par la justice internationale depuis vingt-cinq ans, a été arrêté le 16 mai, dans les Hauts-de-Seine, en région parisienne. Ce Rwandais de 87 ans, selon ses dires, est accusé d’avoir financé les milices hutues responsables du génocide de 1994. Il devait être remis à Arusha, en Tanzanie, pour y être jugé par le le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui possède une division à Arusha, mais il a finalement été transféré fin octobre au Tribunal pénal international de La Haye.
Ancien président de la tristement célèbre Radio télévision libre des Mille collines (RTLM), qui diffusa des appels aux meurtres des Tutsis, Félicien Kabuga conteste l'intégralité des sept chefs d'inculpation qui le visent. Il est également soupçonné d'avoir contribué, en 1993, à l'achat massif de machettes qui seront distribuées aux miliciens en avril 1994, une accusation qui appuie la thèse d'une planification du génocide, jamais tranchée par la justice internationale, au grand dam de Kigali.
Évariste Ndayishimiye vainqueur de l'élection présidentielle au Burundi Le général Évariste Ndayishimiye, le candidat du parti au pouvoir au Burundi, a été proclamé, le 25 mai, vainqueur de l'élection présidentielle par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), avec 68,72 % des voix. Le principal candidat de l'opposition, Agathon Rwasa, président du Conseil national pour la liberté (CNL), a qualifié ces résultats de "fantaisistes" et accusé le pouvoir de "tricherie" et de "pure manipulation". Maintenues malgré la pandémie de coronavirus, ces élections se sont globalement déroulées dans le calme, mais le CNL a dénoncé les pressions exercées sur ses assesseurs, dont certains ont été arrêtés, ainsi que des fraudes massives.
Âgé de 52 ans, Évariste Ndayishimiye a succédé au président Pierre Nkurunziza. Au pouvoir depuis 2005, celui-ci avait décidé de ne pas se représenter pour un quatrième mandat, et l'avait adoubé comme son "héritier". Sa candidature à un troisième mandat très controversé en 2015 avait plongé son pays dans une crise politique majeure, qui a fait plus de 1 200 morts et contraint 400 000 Burundais à l'exil. Pierre Nkurunziza est mort quelques jours après les élections présidentielles, le 8 juin, victime d'une attaque cardiaque.
La mort du chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique et de son chef militaire au Sahel Il était l'un des principaux chefs de la nébuleuse islamiste sahélo-saharienne depuis une vingtaine d'années. Le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel, a été tué par l'armée française lors d'une opération, le 3 juin, dans le nord du Mali. Il commandait l’ensemble des groupes qaïdistes d’Afrique du Nord et de la bande sahélienne, dont le JNIM, l’un des principaux groupes terroristes actifs au Sahel. Ancien du GIA (Groupe islamique armé) algérien, Droukdel, avait pris en 2004 la tête du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), rebaptisé Aqmi trois ans plus tard. Il a participé à l'offensive jihadiste de 2012 lancée du nord du Mali vers la capitale Bamako, offensive à laquelle l'armée française a mis fin avec l'opération Serval début 2013. Abdelmalek Droukdel a été remplacé par l'Algérien Abou Oubaïda Youssef al-Annabi à la tête de l'organisation.
Quelques mois plus tard, toujours dans le cadre de l'opération Barkhane, la France a annoncé, le 13 octobre, avoir tué le chef militaire de la branche sahélienne d'Al-Qaïda, le Malien Bah ag Moussa, dans le nord-est du Mali. L'ancien officier de l'armée malienne, également connu sous le nom de Bamoussa Diarra, était un lieutenant d'Iyad Ag Ghali, le chef touareg du Rassemblement pour la victoire de l'islam et des musulmans (RVIM), lié à Al-Qaïda. Il avait déserté dès 2012 pour rejoindre la rébellion et fonder avec Iyad ag Ghali le groupe jihadiste Ansar Dine, devenu RVIM (ou GSIM ou JNIM, selon l'acronyme retenu) à la faveur d'une fusion avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes islamistes.
La disparition du Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly et la réélection controversée d'Alassane Ouattara
À moins de quatre mois de la présidentielle, la Côte d'Ivoire a vécu un coup de tonnerre. Le pays a perdu, le 8 juillet, son Premier ministre et candidat désigné du parti au pouvoir, Amadou Gon Coulibaly, décédé d'une crise cardiaque. Alors que le président sortant Alassane Ouattara ne devait pas se représenter, sa disparition a rebattu les cartes en vue des élections. Le chef de l'État sortant a finalement décidé de se porter candidat à un troisième mandat invoquant un "cas de force majeure" et un "devoir citoyen", après le décès de son Premier ministre.
Malgré de vives contestations, Alassane Ouattara a obtenu le 31 octobre un troisième mandat présidentiel dès le premier tour avec 94,27 % des voix, au terme d'un scrutin boycotté par l'opposition et marqué par des violences qui ont fait 85 morts entre les mois d'août et novembre. L'opposition ivoirienne a annoncé dans la foulée la création d’un "Conseil national de transition". Les violences ont cessé après une rencontre le 11 novembre entre le président Ouattara et le chef de l'opposition, l'ancien président Henri Konan Bédié, mais l'opposition continue à contester le résultat du scrutin. Lors de son discours d'investiture, Alassane Ouattara l'a invité au "dialogue", promettant une reprise des négociations sur la commission électorale en vue des législatives du premier trimestre 2021.
La chute d'IBK au Mali et la libération d'otages, dont la Française Sophie Pétronin
Contesté dans la rue pendant plusieurs mois, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a été renversé par un coup d'État militaire, dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 août. IBK a annoncé sa démission et la dissolution du gouvernement et du Parlement, après son arrestation par des soldats, à la suite d'une mutinerie sur la base militaire de Kati, aggravant la crise dans laquelle était plongé le pays, confronté à une insurrection jihadiste et une vague de protestations. Sous la menace de sanctions internationales, les officiers ont finalement remis le pouvoir entre septembre et octobre à un gouvernement intérimaire, censé diriger le pays pendant 18 mois avant la tenue d'élections. Un mois après le coup d'État, l'ancien ministre de la Défense Bah Ndaw a été nommé président du Mali par intérim.
Dans le cadre de négociations en vue de leur libération, plus d'une centaine de jihadistes condamnés ou présumés ont été relâchés.
Une présidentielle sous tension en Guinée
Après une campagne vindicative et fiévreuse, le premier tour de la présidentielle guinéenne s'est tenue le 18 octobre dans un climat de tension extrême alimenté par des contestations contre la candidature d'Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015. Pendant des mois, l'opposition, menée notamment par Cellou Dalein Diallo, s'est mobilisée contre la perspective d'un troisième mandat du chef de l'État âgé de 82 ans. La contestation, lancée en octobre 2019, a été durement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués. Alpha Condé a finalement été réélu avec 59,49 % des voix. La Cour constitutionnelle a rejeté par la suite les recours de Cellou Dalein Diallo, et de trois autres des douze candidats à la présidentielle du 18 octobre.
Lors de son discours d'investiture, Alpha Condé a appelé ses concitoyens à "oublier le passé" et à se tourner vers un "avenir d'unité et d'espérance". "J'exhorte chacun d'entre vous à oublier le passé qui divise, au profit d'un avenir d'unité et d'espérance", a-t-il déclaré, affirmant sa "conviction que la Guinée se fera avec tous les Guinéens", en présence d'un parterre de chefs d'État africains.
La longue absence du président algérien Abdelmadjid Tebboune positif au Covid-19Le 24 octobre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'est mis volontairement à l'isolement après avoir été en contact avec des responsables contaminés par le coronavirus. Il a ensuite été admis le 28 octobre dans "l'un des plus grands établissements spécialisés" d'Allemagne après avoir contracté le virus. Pendant plusieurs semaines, son état de sa santé a alimenté les rumeurs et les interrogations sur la direction du pays. Son absence a replongé l'Algérie dans les affres humiliantes de la fin du règne de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika. Frappé par un AVC en 2013, ce dernier avait continué, impotent et aphasique, à assumer la charge présidentielle, avant d'être chassé du pouvoir en avril 2019 par le mouvement de contestation antirégime Hirak.
Abdelmadjid Tebboune est finalement apparu, le 13 décembre, à la télévision publique pour la première fois depuis près de deux mois, et six semaines après son hospitalisation en Allemagne. "Je suis en convalescence. Cela va prendre encore deux ou trois semaines pour que je reprenne mes forces physiques", a déclaré le président âgé de 75 ans, visiblement amaigri, dans un "discours au peuple" prononcé au lendemain du premier anniversaire de sa victoire électorale. Officiellement, il tient toujours les rênes de l'État, mais il n'a pu exercer aucune de ses prérogatives depuis près de deux mois : il n'a pas promulgué la nouvelle Constitution – projet phare de son programme électoral –, ni signé la loi de finances 2021.
Le conflit au Tigré en Éthiopie
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclenché une opération militaire le 4 novembre contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui dirige cette région dissidente du nord du pays. Il les a accusés de chercher à déstabiliser le gouvernement fédéral et d'avoir attaqué deux bases militaires éthiopiennes dans la région, ce que nient les autorités tigréennes. Après plusieurs semaines de combats, le gouvernement éthiopien a affirmé, le 28 novembre, avoir repris le contrôle de cette région, dont sa capitale Mekele. La chute de cette ville était un objectif majeur de la "dernière phase" de l'intervention militaire, qui incluait aussi l'arrestation des leaders tigréens, désormais "chassés" par l'armée.
La communauté internationale s'est inquiétée depuis le début du conflit de possibles "crimes de guerre" en Éthiopie et a tenté, sans succès, de faire pression sur Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, pour qu'il accepte une médiation. Les Nations unies ont aussi réclamé un accès rapide à cette zone, qui compte plus de 5 millions d'habitants, dont 600 000 étaient dépendants de l'aide humanitaire avant les affrontements. Un premier convoi est arrivé le 12 décembre avec des médicaments et du matériel médical pour soigner plus de 400 blessés, ainsi que des articles pour le traitement de maladies courantes et chroniques. Près de 50 000 habitants du Tigré ont fui au Soudan voisin et un nombre indéterminé ont été déplacés à l'intérieur de l'Éthiopie.
L'enlèvement des lycéens de Kankara au Nigeria
L'enlèvement de centaines de lycéens dans le nord-ouest du Nigeria a suscité la stupeur un peu partout dans le monde. Plus d'une centaine d'hommes armés à moto ont attaqué, le 11 décembre, une école rurale située dans la ville de Kankara, dans l'État de Katsina. Dans un message de propagande, le chef du groupe jihadiste Boko Haram a revendiqué ce rapt. Les forces de sécurité nigérianes ont finalement réussi à libérer une semaine plus tard plus de 340 adolescents. Lors de l'opération, elles ont encerclé la zone où les jeunes gens étaient détenus, avec pour instruction de ne pas tirer un seul coup de feu.
Ce rapt, qui ranime le spectre de l'enlèvement de plus de 200 jeunes filles à Chibok en 2014 est un terrible camouflet pour le président nigérian Muhammadu Buhari, originaire de l'État de Katsina. Le chef de l'État arrivé au pouvoir en 2015 avait fait de la lutte contre Boko Haram sa priorité. L'organisation terroriste et sa branche dissidente, le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), actifs dans le nord-est du Nigeria, ont fait plus de 36 000 morts en dix ans de conflit et deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.