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2 avril 2025
Femmes
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LA PRATIQUE DES MUTILATIONS GÉNITALES N'EST PAS SPÉCIFIQUEMENT AFRICAINE
La sociologue et chercheure en sciences en sciences humains et environnementales, Aoua LY-Tall, parle de son ouvrage : "La pratique des mutilations génitales féminines : valeur culturelle ou répression sexuelle ?"
La sociologue et chercheure en sciences en sciences humains et environnementales, Aoua LY-Tall, parle de son ouvrage : "La pratique des mutilations génitales féminines : valeur culturelle ou répression sexuelle ?" dans l'émission Quatrième de couverture de la Maison d'édition L'Harmattan.
DES TÉNORS DU BARREAU POUR DÉFENDRE ADJI SARR
Elle fera face au juge d’instruction du 8e cabinet et sera assistée par ses deux avocats, l’occurrence Mes El Hadji Diouf et Abdou Dialy Kane.
Adji Sarr est devenue la masseuse la plus célèbre au Sénégal. Sa plainte pour viols et menaces de mort contre le leader de Pastef, Ousmane Sonko l’a mis sous les feux des projecteurs. Coite et introuvable depuis l’ébruitement de cette affaire, Adji Sarr va sortir de sa cachette, ce jeudi 25 février 2021. Elle fera face au juge d’instruction du 8e cabinet et sera assistée par ses deux avocats, l’occurrence Mes El Hadji Diouf et Abdou Dialy Kane. Zoom sur ces deux défenseurs de la masseuse.
Me EL HADJI DIOUF, MAÎTRE BUZZ !
Me El Hadji Diouf a prêté serment le 9 mars 1990. Il n’a jamais fait l’Ecole nationale d’administration (Ena) et n’a jamais voulu être administrateur ou juge. « Dans la vie, je n’ai jamais voulu être fonctionnaire puisque les fonctionnaires ont des supérieurs et ils sont tenus de respecter la hiérarchie. Et moi, comme je suis de nature rebelle, je ne peux pas accepter l’injustice. Je suis un homme libre et je n’ai qu’un seul chef, Dieu. Je voulais être avocat et Dieu m’a aidé à être avocat. J’ai toujours dit avocat ou rien », témoigne Me Diouf.
Sa réputation d’avocat international, il le doit à l’affaire Mame Madior Boye dont il a réussi à la levée des mandats d’arrêt dans le cadre du naufrage du bateau « Le Joola » à et bien d’autres affaires. Au Sénégal, il a plaidé dans de grands dossiers notamment l’affaire Diombasse, affaire Karim Wade contre l’Etat du Sénégal. Celui qui se proclame avocat du peuple est connu pour ses shows devant le prétoire lors de ses plaidoiries. Certains lui ont même offert le sobriquet de « Me Buzz ».
Né le 21 mai 1959 à Kaolack, Me El Hadji Diouf est certes avocat, mais aussi homme politique. Secrétaire général du Parti des travailleurs et du Peuple (Ptp), il a été également député. Ministre sous le régime de Wade, son parcours politique reste marqué par sa candidature avortée à l’élection présidentielle du 26 février 2012. Il a fait ses études primaires à l’école Ndorong 1 de Kaolack et ses études secondaires au Lycée Gaston Berger de Kaolack où il a été le président du foyer. Il fait ensuite ses études supérieures à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il s’est marié depuis 1992. Polygame, il a aujourd’hui trois épouses.
Me ABDOU DIALY KANE, L’AVOCAT DES CÉLÉBRITÉS
Admis au barreau le 16 avril 1994, Me Abdou Dialy Kane a eu la chance de participer à beaucoup de grands procès. Mademba Sock dans l’affaire Sutelec, Cheikh Diop dans le dossier de la Cnts Fc, dossier Dangotte. Il a défendu feu Salif Ba dans l’affaire des chantiers de Thiès. Il enregistre une victoire judiciaire au profit de Momar Ndiaye de la JA qui a bénéficié d’une liberté provisoire. En sa qualité de membre du Jef-Jel, il a défendu Talla Sylla suite à son arrestation par le président Diouf pour « incitation à la révolte » sur la base de l’article 80.
Plus important : il a participé dans le dossier Habré quand il fut au cabinet de Me Madické Niang. D’ailleurs, « c’est lui qui a traité le dossier Habré de bout en bout jusqu’en cassation », confie un ténor du barreau témoin de tous les grands évènements judiciaires du Sénégal. Dans l’affaire Karim Wade, il défend le Béninois Pierre Agboba.
S’il est un avocat très respecté au sein du barreau et de toute la famille judiciaire, Me Abdou Dialy Kane en fait partie. La victoire dans le dossier de Dangotte lui a conféré un statut privilégié au sein de ses pairs. Avocat des célébrités souvent constitués dans des affaires dites signalées, il l’est bien.
La taille élancée et très imbu de son accoutrement, il est toujours impeccable dans son costume bien ajusté. Un avertissement : Me Kane est très apprécié au tribunal par les dames charmées par son impeccable port vestimentaire qui suscite très souvent l’appréciation de la junte féminine. « Pas de discussions inutiles, il plaide ses dossiers et retourne à son cabinet », témoigne une travailleuse du palais de justice de Dakar.
LA BONNE AFFAIRE DES FEMMES DE GOUYE MOURIDE DE RUFISQUE
Connue dans la préparation de gâteaux galettes, de cookies à Colobane Gouye Mouride depuis les années 1990, Adja Mariètou Ndoye, la maîtresse des lieux a vu l’aura de ses produits dépasser les frontières du seul cadre départemental.
Arfang Saloum SANE Correspondant à Rufisque |
Publication 24/02/2021
La pâtisserie a toujours le vent en poupe à Rufisque malgré un regain d’intérêt noté en dépit du contexte économique. Connue dans la préparation de gâteaux galettes, de cookies à Colobane Gouye Mouride depuis les années 1990, Adja Mariètou Ndoye, la maîtresse des lieux a vu l’aura de ses produits dépasser les frontières du seul cadre départemental.
Imbue d’une volonté de quitter la spirale de la vacuité, elle a coulissé dans la préparation de beignets Cakes il y a trente ans de cela. Une activité par laquelle elle a fait ses preuves pour entrer dans le cercle fermé des fournisseurs attitrés de la banlieue. « J’ai commencé à préparer des beignets il y a 30 ans pour ne pas suivre la logique qui voulait que l’on vive dans l’oisiveté. Ma fille aînée qui fait partie de mon équipe est maintenant mariée et mère de deux enfants », fait remarquer allégrement Adja Mariétou Ndoye qui dans la foulée repasse au peigne fin ses débuts difficiles.
« En ce temps-là il n’y avait pas d’électricité à Gouye Mouride. Le semblant de modernité m’a trouvé alors que j’avais déjà entrepris cette activité. Le gaz butane était hors de portée alors je faisais avec les fourneaux et le charbon de bois », se rappelle Mme Ndoye. Une conviction qui au fil du temps lui a permis d’être portée à la tête du GIE « Jappo Ligguèye » qui porte sa marque de fabrique dont la maison mère est à Colobane Gouye Mouride à Rufisque Est.
« J’avais commencé au tout début avec un groupe de trois (03) filles mais les choses sont allées crescendo pour atteindre leur vitesse de croisière en un temps record. Aujourd’hui, je suis à la tête d’une équipe de quinze (15) femmes aidées dans leur tâche par quatre (04) garçons qui pétrissent la moule », explique-t-elle fièrement dans sa demeure sise à Gouye Mouride qui lui sert d’atelier.
Tablier bien cintré autour de la taille, main à la patte, la cheffe Adji Mariétou veut faire partager le goût culinaire à ses protégés. Un champ expérimental où elle laisse libre cours à toutes les astuces. « Le travail se fait à base de farine de mil ou de maïs. Certaines s’occupent du moulinage de la poudre de mil, certaines sont chargées du découpage, il y a n’a qui interviennent en phase de finition », décline la self made Woman à la tête aujourd’hui du GIE « Jappo Ligguey » Colobane Gouye Mouride.
« Nous recevons quotidiennement des commandes en provenance de localités inattendues. La voiture bleue stationnée à la devanture de la maison est en partance pour livrer une commande à Pikine. Une autre commande le sera à Rufisque 2 dans la commune de Rufisque Ouest d’ici midi ». « Du lundi au jeudi les commandes tournent autour de séminaires et autres anniversaires. Les week-ends sont marqués par les mariages. Il y a des paniers pour les tours de familles et les tontines. Avec les TIC, les commandes se font désormais à distance, la qualité reste notre credo. Il y a aussi la conservation longue durée » renchérit-elle comme pour marquer sa satisfaction malgré le contexte de crise économique.
LE FLÉAU DES PRODUITS POUR GROSSIR
Signe d’opulence et de beauté, les rondeurs sont un marché porteur dans au Sénégal, où des femmes mettent leur santé en danger en cherchant coûte que coûte à prendre du poids
Le Monde Afrique |
Théa Olivier |
Publication 18/02/2021
« Ma cousine est morte fin janvier à cause de comprimés et de sirops pour grossir. Elle en a pris pendant des mois pour préparer l’arrivée de son mari, qui revenait d’Italie. Après son décès, le médecin nous a expliqué qu’elle était devenue diabétique à cause de ces produits », confie Mariama* d’une voix étranglée. Installée à Pikine, une banlieue populaire de Dakar, la jeune femme se souvient du visage gonflé de sa parente après une vingtaine de jours de « traitement ». « Je prenais aussi ces comprimés, dit-elle. Nous savions qu’il existait des dangers, mais nous voulions grossir coûte que coûte. »
Au Sénégal, ces pilules, sirops, huiles, crèmes et suppositoires censés faire prendre du poids sont devenus un véritable problème de santé publique. Une mode dangereuse qui s’est répandue dans d’autres pays de la région comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria ou le Mali, portée par l’essor du commerce en ligne. Les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux à appeler à une régulation de la commercialisation de ces produits.
Pour s’en procurer dans le quartier Sandaga, à Dakar, il suffit de pousser la porte d’une petite boutique aux murs mouchetés de paillettes roses. Sur les présentoirs, des produits de défrisage et de dépigmentation de la peau côtoient des soins hydratants et des vernis colorés. Les crèmes pour grossir, elles, sont stockées dans la réserve. Dépourvu de notice mais venant de Chine, à en croire les indications figurant sur l’emballage, le petit tube coûte 10 000 francs CFA (15 euros). « C’est très efficace », promet le vendeur, assurant que « les hommes préfèrent les femmes avec de grosses fesses ».
« Aucun produit miracle n’existe »
Signe d’opulence et de beauté, les rondeurs sont un marché porteur. Les publicités vantant les bénéfices de ces cosmétiques pour grossir pullulent en ligne. Jusqu’à figurer en préambule d’épisodes de séries à succès comme Infidèles, qui font des millions de vues sur YouTube. Une consommation inoffensive ? « Je ne vends pas de produits dangereux, on ne m’a pas signalé d’effets secondaires graves. Cela fait seulement grossir les fesses et les hanches », affirme une vendeuse de la page « Cosmétique 100 % thaïlandais »,qui propose des « comprimés naturels » à prendre matin et soir, vendus entre 5 000 et 7 000 francs CFA.
La gamme des « soins » est vaste. Certains produits sont même disponibles en pharmacie sans ordonnance, comme le sirop Nuravit. Cet antihistaminique qui stimule l’appétit peut être utilisé pour la prise en charge de l’anorexie et de la malnutrition grave. Seulement, des contrefaçons sont également vendues dans les marchés ou sur Internet. Adji Thiam, elle, «préfère le fenugrec [une plante locale] mélangé à de l’huile », qu’ellemasse sur les parties de son corps qu’elle veut « augmenter ».
Dakar, 17 fev (APS) – L’Assemblée nationale a ratifié, mercredi, la liste des membres de la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député de l’opposition Ousmane Sonko, sous le coup d’une plainte pour ‘’viols répétés’’ et ‘’menaces de mort’’.
Cette commission est composée de Bounama Sall, Demba Babaël Sow, Papa Biram Touré, Adji Diarra Mergane, Mously Diakhaté, Mamadou Oury Baïlo Diallo, Dieh Mandiaye Ba et Aymérou Gningue pour le compte de la majorité.
Y figurent aussi Cheikh Barra Doly et Moustapha Guirrassy (Liberté et Démocratie) et Cheikh Bamba Dièye (Non inscrits).
L’opposition a décrié cette procédure estimant que la plainte vise X et non le député Ousmane Sonko, ce que récuse la majorité.
L’Assemblée nationale a été saisie par le juge d’instruction du huitième cabinet du tribunal Hors Classe de Dakar, à l’initiative du procureur de la République.
Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté et de massage situé à Dakar, a déposé auprès de la section judiciaire de la Gendarmerie une plainte contre le parlementaire et leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
La jeune femme déclare avoir été victime de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ dont le député, candidat à l’élection présidentielle de 2019, serait l’auteur. Ce dernier a nié les accusations en bloc et dénoncé un ‘’complot politique’’ le visant.
La commission ad hoc étudiera le fond de cette requête en entendant la version du mis en cause, Ousmane Sonko, qui sera représentant par la député Aïssatou Mbodj.
Elle produira ensuite un rapport à présenter lors d’une séance plénière consacrée à la levée de l’immunité parlementaire du député.
Un communiqué reçu des services de l’Assemblée nationale, mercredi, indique que la Commission des Lois, s’est réunie, lundi, à l’effet de constituer la Commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko.
Le document dont l’APS a eu connaissance indiqu’au cours de cette session, sa présidente a rappelé que la convocation de la Commission fait suite à une saisine du Garde des Sceaux, qui a transmis au président de l’Assemblée nationale, le mardi 9 février, un courrier du Procureur général près la Cour d’Appel de Dakar demandant la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko.
Des députés ont précisé, selon le communiqué, que ‘’le procureur a, dans son réquisitoire, porté plainte contre X’’, demandant ‘’si cette plainte vise réellement leur collègue Ousmane Sonko pour envisager la levée de son immunité parlementaire’’.
‘’Pour d’autres, cette plainte ne concerne pas leur collègue, car il n’a pas été nommément cité par (…) le procureur. Par conséquent, la mise en place de cette Commission ad hoc est dénuée de tout fondement et la poursuite de la procédure devrait être arrêtée’’, souligne le communiqué.
Des députés ‘’ont déploré le fait que le président de l’Assemblée nationale ait procédé à la lecture des courriers, en lieu et place de la mise à disposition du dossier ; ce qui aurait pu leur permettre d’apprécier la pertinence de cette procédure de levée de l’immunité parlementaire de leur collègue incriminé’’.
Toutefois, des élus ‘’ont soutenu qu’à ce stade de la procédure, les compétences de la Commission des Lois se limitent à la mise en place de la Commission ad hoc, conformément à la décision du Bureau de l’Assemblée nationale’’.
Selon eux, ‘’l’objet de la rencontre tient uniquement à la mise en place de ladite Commission et non à débattre sur le fond de la procédure’’.
Le communiqué relève que des députés ‘’ont suggéré une révision des modalités de levée de l’immunité parlementaire, dans le cadre de la seconde génération de réforme du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale’’.
Ainsi, ‘’il pourrait être envisagé de permettre aux autorités judiciaires d’ouvrir une information judiciaire et de mener l’instruction jusqu’à l’obtention d’éléments suffisants, avant d’enclencher la procédure de levée de l’immunité parlementaire d’un député’’.
Lors de cette réunion, ‘’il a été également préconisé de revoir la loi qui a criminalisé les actes de viol au Sénégal, en prévoyant de lourdes sanctions contre les personnes accusatrices de viol sans fondement’’.
L’objectif est ‘’d’éviter les accusations mensongères qui peuvent entacher à jamais l’honorabilité des personnes innocentes’’.
Pour la présidente de la Commission des Lois, ‘’il appartient au Bureau de l’Assemblée nationale et à la Conférence des présidents de prendre des décisions sur les questions évoquées’’.
Selon Dieh Mandiaye Ba, ‘’la nature de la plainte contre X ou dirigée contre Monsieur le député Ousmane Sonko importe peu pour la Commission’’.
Le communiqué a rapporté qu’elle ‘’a tenu à préciser qu’il n’appartenait pas à la Commission d’examiner l’affaire au fond, ni de se prononcer sur l’exactitude des faits encore moins sur la culpabilité ou non de leur Collègue’’.
COMMISSION AD HOC : LE GROUPE DE LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE DÉSIGNE SES REPRÉSENTANTS
Il s’agit de Aymérou Gningue (président du groupe parlementaire), Dieh Mandiaye Ba, Papa Biram Touré, Adji Diara Mbergane, Mamadou Oury Bailo Diallo, Mously Diakhaté, Demba Babel Sow, Bounama Sall.
C’est fait. Le Groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY) a proposé les 8 députés qui doivent le représenter dans la commission ad hoc devant examiner la levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef Ousmane Sonko, accusé de viols et menaces de mort par une masseuse d’un institut de beauté. Il s’agit de Aymérou Gningue (président du groupe parlementaire), Dieh Mandiaye Ba, Papa Biram Touré, Adji Diara Mbergane, Mamadou Oury Bailo Diallo, Mously Diakhaté, Demba Babel Sow, Bounama Sall.
Pour les non-inscrits, Fatou Ndiaye du parti Rewmi d’Idrissa Seck a été retenue.
Quant au groupe parlementaire Liberté et Démocratie, du Pds et ses alliés, ils seront représentés par Moustapha Guirassy et Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké. Il est fort à parier que le groupe s’opposera à la procédure d’autant que le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais a déjà donné le ton. L’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a appelé ses députés à voter contre la levée de l’immunité parlementaire du leader de Pastef.
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LE FRÈRE DE LA PROPRIÉTAIRE DE "SWEET" SE PRONONCE
Dakarmatin a tendu le micro au grand frère de la propriétaire de "Sweet Beauty Spa" qui s'est exprimé sur l'accusation de viol dont fait l'objet Ousmane Sonko.
Le site internet Dakarmatin de Pape Alé Niang a tendu le micro au grand frère de la propriétaire de "Sweet Beauty Spa" qui s'est exprimé sur l'accusation de viol dont fait l'objet Ousmane Sonko.
AU SÉNÉGAL, LE LEADERSHIP AU FÉMININ
Auto-entrepreneuses ou directrices générales, comment les Sénégalaises ont-elles brisé le plafond de verre ? Contre quels freins, visibles ou invisibles, doivent-elles encore se battre en 2021 ?
Aux nombreux obstacles liés à leur genre, elles ont répondu par leurs compétences. Elles sont de plus en plus nombreuses à occuper les places jusque-là réservées aux hommes. Auto-entrepreneuses ou directrices générales, comment les Sénégalaises ont-elles brisé le plafond de verre ? Contre quels freins, visibles ou invisibles, doivent-elles encore se battre en 2021 ? Comment faire évoluer leur carrière ?
Avec nos invités :
Khady Boye Hanne, directrice générale de la BGFI-Sénégal
Seynabou Dia, présidente fondatrice de l’Agence de communication et de conseil Global Emergence Corporation et Global Mind Consulting Gabon, co-fondatrice de Action Africa Culture 55, une initiative pour contribuer au développement d’industries culturelles créatives
Safietou Seck, fondatrice de la marque de stylisme et de confection haut de gamme Sarayaa.
24 heures après s’être exprimée sur les accusations portées par son ex (?) employée, Adji Sarr, sur l’homme politique Ousmane Sonko, la propriétaire du salon de massage "Sweet Beauté Massage" est placée en garde à vue à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane, où une plainte pour viol et menaces de mort a été déposée contre l’opposant.
Dans un entretien accordé à Emedia.sn, la propriétaire de l’institut de bien-être a tenté de disculper Sonko tout en chargeant son employée qui serait, selon elle, engagée dans un complot pour salir la réputation de l’homme politique. Toutefois, celle qui a donné de fausses identités (elle s’appellerait N.K. Ndiaye et serait née à Kaolack plutôt qu’à Dakar comme elle l’indique dans l’entretien), est poursuivies pour des faits d’incitation à la débauche et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs. En effet, dans les annonces publicitaires faites sur les réseaux sociaux, le salon de massage ne se contenterait pas de proposer des offres de massage.
SONKO, ADJI SARR ET MOI..
L’interview intégrale de la propriétaire du salon de massage
Tout est parti d’une plainte, révélée par nos confrères du journal Les Échos dans sa livraison de ce vendredi, 5 février 2021. L’affaire semble aussi grosse que grave. Ousmane Sonko, actuel leader de l’opposition et un des plus redoutables adversaires du pouvoir cité dans une affaire de mœurs, l’affaire suscite rapidement moult interrogations.
Ayant obtenu copie de la plainte déposée par la dénommée Adja Sarr, masseuse de profession, Emedia.sn décide de se rendre sur le lieu indiqué dans le document pour en vérifier l’existence. Après quelques tours près du cimetière Saint Lazare, à Sacré Cœur 3, à quelques jets de pierres de l’ancien siège de l’APR et non loin du quartier général du candidat Sonko sur la VDN, nous tombons sur une affiche publicitaire d’un salon de massage. Le nom est le même que celui sur la plainte. Sweet Beauté.
Plusieurs coups de fil sur les numéros indiqués, mais ça sonne dans le vide. Un tour dans le quartier, puis quelques questions aux riverains, nous arrivons en face d’une bâtisse peinte d’un rouge vif, avec une enseigne explicite. Les lieux ont l’air d’une maison close, mais c’est bien un salon de massage disposant d’un agrément de l’État qui y a installé ses quartiers. Après deux sonneries, la propriétaire des lieux se présente et devine d’entrée l’objet de notre visite.
Elle nous demande de patienter, se retire quelques minutes avant de ressortir ouvrir le portail de son établissement avec pour condition de ne pas la prendre en vidéo ni de laisser trace de sa voix sur le web. Marché conclu.
Le déco sommaire, une lumière rouge tamise le hall, une petite salle avec un banc de massage à gauche, une autre grande salle, fermée. La visite des lieux s’arrête ici c’est à l’entrée du couloir entre les deux salles, qu’elle accepte de répondre à nos questions.
Premier constat, elle nous donne un faux nom. En début d’interview, c’est Amy Diop, à la fin, c’est Absa Diagne. Mais, pendant près d’un quart d’heure, elle nous livre sa version de ce qui est l’origine d’une affaire qui pourrait, soit porter un coup à l’image d’un acteur majeur de la scène politique, soit renforcer son aura s’il ne s’agirait que d’une vulgaire cabale.
Cette dame, propriétaire du salon, est persuadée par la deuxième version, celle d’un coup monté contre le député de Pastef. Sauf qu’elle admet que ce dernier est un client fréquent de l’institut de massage où il a ses habitudes généralement quand il revient de voyage, mais sans jamais verser dans les propositions indécentes. Dans cet entretien, elle charge son ex employée qui aurait été manipulée pour accuser Sonko, même si elle révèle également qu’elle n’était pas sur les lieux aux moments des faits supposés .
*Interview réalisée en Wolof, entre 16h45 et 17h05, peu avant que les lieux ne soient encerclés par la gendarmerie, pour des nécessités de l’enquête.
Comment vous vous appellez ?
(Elle hésite un moment avant de répondre) Je m’appelle Amy... Amy Diop.
Êtes-vous la propriétaire de ce salon de massage dénommé "Sweet Beauté Massage" ?
Oui, j’en suis la propriétaire et je loge ici avec ma famille. Mon mari et ma fille.
Exercez-vous en tant que masseuse ou avez-vous juste des employées qui font les prestations ?
Moi, je n’exerce pas. J’ai des employées qui font le travail.
Nous avons eu l’information selon laquelle une certaine Adji Sarr, employée de ce salon de massage, a déposé une plainte à la Section de recherches contre l’homme politique Ousmane Sonko pour des accusations très graves de viols et menaces de mort et que les faits se seraient déroulés ici. Avez-vous eu vent de cette histoire ?
Moi, je n’ai porté plainte contre personne. Adji Sarr était mon employée. Elle travaillait ici. Elle a d’abord travaillé pour moi dans un premier temps, ensuite je l’avais licenciée. Elle est restée près de six mois puis elle est revenue reprendre, juste avant décembre.
À l’heure actuelle, est-elle toujours votre employée ?
Quand elle a fait cette erreur d’accuser Ousmane Sonko...
Erreur, c’est-à-dire ?
Parce que Sonko avait l’habitude de venir se faire masser ici. Mais je ne l’ai jamais vu faire des propositions indécentes aux masseuses. Tout ce que je sais, c’est qu’à chaque fois qu’il venait ici, il ne demandait qu’un seul type de massage. Il se plaignait de douleurs du dos et quand il venait, la séance de massage se faisait de la façon la plus simple : il s’installait sur une chaise et on lui massait le dos, un massage tonifiant. Et ça s’arrêtait là et il partait comme il était venu. Il ne voulait même pas être reconnu.
Comment Ousmane Sonko venait-il ici tout en voulant qu’on ne le reconnaisse pas ?
Quand il venait, il ne voulait pas que les masseuses le reconnaissent. Il masquait son visage avec un tissu ou une capuche. Je ne l’ai jamais vu se déshabiller totalement pour se faire masser. Il ne faisait que soulever le haut pour qu’on lui masse le dos. Adji Sarr, c’est moi qui l’ai mise en rapport avec Ousmane Sonko. C’est elle qui s’occupait de son massage jusqu’à ce qu’un jour, je l’ai entendue au téléphone dire à son interlocuteur qu’elle était au top, parce ce que c’est elle qui s’occupait du massage du président Sonko. Son interlocuteur lui avait répondu : « Je voudrais qu’on fasse un deal. Il faut que tu fasses l’impossible pour entretenir un rapport avec lui. Il faudra tout faire pour me trouver son sperme qui devrait nous servir de preuve contre lui. »
Ce jour-là, quand Ousmane Sonko est venu, je l’ai mis en rapport avec Adji Sarr comme d’habitude mais cette fois-ci avec une autre fille pour un massage quatre mains (avec deux masseuses) parce que je n’avais plus confiance en Adji. Mais, une fois à l’intérieur, Adji avait demandé à la fille, qui est une débutante, de sortir et de la laisser seule avec Ousmane Sonko. Après qu’il eut fini son massage, et au moment où Sonko préparait à quitter, le téléphone Adji avait sonné. C’était mardi passé. Ce jour, Sonko est entré ici vers 22h.
22h, cela veut dire que vos masseuses passent la nuit ?
Oui ! Avec le couvre-feu, elles sont obligées de passer la nuit ici. Il y a une équipe qui passe la journée, l’autre passe la nuit. Ce jour, Adji avait passé plusieurs coups de fil et des gens devaient venir la chercher pour l’amener à l’hôpital après le départ de Sonko.
Lorsqu’Adji est sortie de la cabine, je l’ai entendu parler avec quelqu’un au téléphone et elle a répondu qu’il a éjaculé. Le gars lui a ensuite demandé de se dépêcher pour partir. Une voiture noire est venue la chercher la nuit même vers 23 heures, en plein couvre-feu et bien escorté. Je suis persuadé que ce sont ces gars qui ont payé la fille pour créer des problèmes à Ousmane Sonko. Ils doivent être puissants parce que les derniers jours, tous ses repas venaient de la Résidence Mamoune et elle n’en a pas les moyens.
Sur quelles bases pouvez vous affirmer tout ceci ?
J’ai des preuves intangibles de tout ce que j’ai dit. Il y a quelqu’un qui a assisté à toutes les conversations de Adji avec ses comploteurs.
Vous étiez où au moment des faits ?
J’étais sortie. J’ai un enfant malade.
Quelle est la fréquence des visites de Sonko ici ?
Il vient rarement ici. Parfois il peut rester 15 jours sans venir. Le plus souvent, il vient au retour de ses voyages.
Comment il vient ici, par voiture, ou à pied ?
C’est près de la boutique qu’il gare sa voiture.
Quel type de voiture ?
Non je ne sais pas. Et même si je le savais, je n’allais pas le dire. Sa voiture ne m’intéresse pas.
Pouvez-vous nous donner plus de détails sur le type de massage qu’il sollicite chez vous ?
Ici on ne pratique que les massages classiques. C’est le massage tonifiant ou le massage relaxant. Le tonifiant, c’est un massage pour ceux qui sont fatigués et l’autre pour ceux qui veulent se relaxer. Il sollicitait le tonifiant, le prix est à 20 000 F CFA.
Pourquoi votre employée l’accuse-t-elle ? Est-ce qu’il y a des clients qui vont jusqu’à avoir des faveurs sexuelles avec vos masseuses ?
Non ici, c’est un institut professionnel de beauté. C’est un lieu de travail (Ndlr : elle nous montre l’agrément officiel affiché sur un mur et le règlement intérieur qui indique clairement que les faveurs sexuels ne sont pas autorisés). Il n’y a pas de place pour ça.
Pouvez-vous nous dire où habite Adji Sarr ?
Je ne sais pas.
Vous dites l’avoir licenciée une fois par le passé. Pourquoi ?
On m’avait dit des choses sur elle qui sont avérées. C’est pourquoi je l’ai renvoyée. J’ai constaté qu’elle ment beaucoup. Elle est capable de prendre le téléphone des gens et de transférer leurs messages à d’autres personnes. Elle n’était pas professionnelle.
Pourquoi l’avoir reprise alors ?
Je pensais qu’elle avait changé. Parce qu’auparavant je l’avais appelée et lui avais donné beaucoup de conseils sur comment se comporter dans la vie...
Connaissez-vous ceux qui seraient derrière elle ?
C’est ce que tout le monde demande à savoir. À la gendarmerie, c’est ce que les enquêteurs lui ont demandé. Ils lui ont demandé ses complices pour faire tomber Sonko. Quand elle quittait la maison, elle avait dit qu’elle était enceinte. Le même jour où Sonko était passé. Mais, elle n’avait pas voulu me donner des détails sur sa grossesse. C’est le lendemain que j’ai été convoquée à la gendarmerie de Colobane.
Elle avait dit aux gendarmes qu’elle a été violée. Quand je lui ai dit, devant les enquêteurs, qu’elle m’avait parlé d’une grossesse et non d’un viol, elle a répondu : "Je voulais avoir raison." Pour moi, c’est un deal. Sonko ne me semble pas être une personne de mauvaise réputation. À chaque fois qu’il venait ici, il cachait son visage. Et c’est lui qui amenait son huile de massage. Il ne peut y avoir de viol dans cette maison. C’est impossible. Mon mari est là, il y a d’autres personnes dans la maison. Mon mari, une autre masseuse, la femme de ménage, ma fille... Ma chambre est là à côté. S’il y avait tentative de viol, ils auraient entendu du bruit. Elle ment. Peut-être qu’elle veut de l’argent. S’il y a viol, ce n’est pas ici. Ailleurs peut être, je ne sais pas mais ici, non.
Elle a aussi parlé d’armes, disant que Sonko serait venu, avec deux armes...
C’est encore des mensonges. À chaque fois, c’est moi qui ouvrais la porte à Ousmane Sonko et je ne l’ai jamais vu avec une arme. J’ai toujours soupçonné Adji de fomenter quelque chose contre Sonko. C’est pourquoi, la dernière fois, je l’ai mise avec la nouvelle masseuse. Mais elle lui avait demandé de la laisser seul avec lui.
Vous disiez tantôt qu’elle aurait affirmé à quelqu’un au bout du fil, qu’elle a eu ce qu’elle voulait, de quoi pouvoir faire un prélèvement qui pourrait confondre Sonko. Cela veut-il dire qu’il y aurait eu plus qu’un massage ?
Je ne dis pas qu’il y a eu plus qu’un massage. Je dis juste qu’on lui a demandé au téléphone si elle avait été au bout et elle a dit oui, ensuite on lui a dit de quitter rapidement pour l’hôpital. Et en quittant la maison, Adji ne m’a jamais dit qu’elle avait été violée ou quoi que ce soit. Elle m’a dit qu’elle était enceinte, en pleurs. Quand je lui ai demandé l’auteur de la grossesse, elle est partie en me disant qu’elle allait m’expliquer. C’est par la suite, le lendemain mercredi, que j’ai été convoquée à la Section de recherches de la gendarmerie, à Colobane. Là, on m’a parlé de viol. Elle était là, devant le gendarme. J’ai été surprise car elle m’avait dit autre chose, mais jamais elle ne m’a parlé de viol. Et pour être honnête, je ne crois pas qu’elle puisse être violée ici par Sonko. Je n’ai jamais vu de comportement douteux en lui.
D’habitude, Sonko vous appelle-t-il pour vous prévenir qu’il venait ou vous envoie-t-il des messages, ne serait ce que pour éviter de croiser d’autres personnes ?
Je ne répondrai pas à cette question... (Elle met un terme à l’entretien).