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28 novembre 2024
Femmes
UNE VIE DE COMBAT CONTRE LE NÉOCOLONIALISME
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme - SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme et principalement du néo-colonialisme qui perdure aujourd’hui encore en l’Afrique francophone tout particulièrement.
SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais qui ont porté ce combat toute leur vie :
TRAFIC DE PERSONNES: LE COUP DE FILET DE LA GENDARMERIE
Les gendarmes de la Section de recherches de Dakar ont mis aux arrêts 3 sierra-léonais qui s’adonnaient à un trafic de personnes. Ces individus ont fait venir 87 filles de la Sierra Léone pour les placer dans des circuits de traite humaine
Les gendarmes de la Section de recherches de Dakar ont mis aux arrêts 3 sierra-léonais qui s’adonnaient à un trafic de personnes. Ces individus ont fait venir 87 filles de la Sierra Léone pour les placer dans des circuits de traite humaine entre Dakar et les pays du Moyen Orient. Les filles ont été retrouvées sur trois sites différents entre Malika, Diamniadio et Medina.
Les hommes en bleu expliquent que le modus operandi des trafiquants consistait à faire venir des filles de la Sierra Léone par voie routière, en transitant par la Guinée, moyennant des sommes d’argent variant entre 350 000 francs Cfa et 400 000 francs Cfa. Mais une fois au Sénégal, les malfaiteurs convoyaient les filles vers les pays du Moyen Orient, grâce à une complicité locale .
LE SHINE TO LEAD TALK
LEADERSHIP ET AUTONOMISATION DES JEUNES FILLES
Shine to Lead a eu le plaisir de réunir une nouvelle fois ce vendredi 12 juin 2020 des panélistes de haut niveau, toutes engagées au quotidien autour de la question du développement et de l’automisation des jeunes filles
Shine to Lead a eu le plaisir de réunir une nouvelle fois ce vendredi 12 juin 2020 des panélistes de haut niveau, toutes engagées au quotidien autour de la question du développement et de l’automisation des jeunes filles.
Durant une heure, Fatima Diop Mbaye, Coach certifié, Fondatrice de Ubuntu Executive Coaching, Aida Ndiaye, Facebook Public Policy Manager, Rokhaya Ngom, UNV Specialist - Youth Advocate C4D chez UNICEF ainsi que Ndeye Ndiongue, jeune Lauréate de Shine To Lead se sont notamment interrogées sur les voies et moyens à activer pour booster la confiance et l’estime de soi chez les jeunes filles, dans cette période de déscolarisation pendant laquelle elles sont sujettes à de nombreuses contraintes dont celles liées aux corvées ménagères.
Le Panel était modéré par Rokhaya Solange Ndir, Vice-Présidente de Shine to Lead Shine to lead/Jiggen Jang Tekki, avec la participation de Nayé Anna Bathily, Fondatrice et Présidente de Shine to lead/Jiggen Jang Tekki.
Les « STL talks » sont des rendez-vous bimensuels autours de sessions d’échanges sur l’éducation et l’autonomisation des filles, leur apport sur le développement économique et social de notre pays et le continent africain. Ils rassemblent experts, acteurs engagés, sociologues, économistes, universitaires et acteurs de la société civile, autour de grands thèmes de la vie quotidienne.
L’ENSEIGNEMENT COMME MILITANTISME FÉMINISTE À LA BASE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous ne pouvons pas continuer à glorifier la dextérité des acteurs de l’informel. On peut être féministe sans avoir à choisir entre cela et l'appartenance à une communauté - ENTRETIEN AVEC NDÈYE DÉBO
Ndèye DéboSeck est journaliste et professeure d’anglais au Collège d’éducation Moyen Waly Thiobane à Kaffrine, au Sénégal.
Ndèye Déboet moi nous sommes rencontrées à Dakar en novembre 2012 lors d'une conférence sur la gouvernance organisée par l'organisation pour laquelle je travaillais. Elle était journaliste stagiaire au quotidien sénégalais Sud Quotidien et est maintenant enseignante à Kaffrine. Dans cette conversation, elle raconte comment son activisme féministe de base se nourrit de sa pratique enseignante, du système éducatif sénégalais, de sa passion pour le football et de bien-être.
Ndèye Débo : Bonjour la sœur, je suis Ndèye Débo. Je suis journaliste et professeure d'anglais. J'ai enseigné dans le sud du Sénégal, à Bounkiling et maintenant je suis à Kaffrine, dans le centre. Je suis l'aînée d'une grande famille, principalement des femmes. Je suis photographe (pour le plaisir) et j'ai une passion pour l'agriculture.
Comment vivez-vous une vie féministe et est-ce facile au Sénégal (en zone rurale surtout) ?
Ndèye Débo : Je crois en ce que j'appelle la pédagogie de l'action. Je vis selon certains principes en privé et en public. J'essaie de montrer qu’on peut mener une existence selon les normes féministes sans avoir à choisir entre être féministe et appartenir à une communauté. Maintenant, c'est plus facile qu'il n'y paraît. Parce que, je négocie. Je suis une Sénégalaise, une Lebu, une musulmane, une féministe. Beaucoup de cultures, de pratiques, de valeurs se retrouvent en moi. La difficulté était de reconnaître que ces systèmes de croyance ne s’excluaient pas mutuellement. Et de voir qu'au cœur de chacun d’entre eux se trouve le développement intégral de l'être humain, qui est une des finalités de la Loi d’orientation de l’éducation Nationale du Sénégal. Maintenant que j'en suis consciente, je navigue à travers ces identités avec une intelligence émotionnelle et sociale.
Vous avez travaillé dans le journalisme et le blogging auparavant. J’ai été vraiment impressionnée après avoir lu votre article intitulé «Leçons d’économie domestique» en 2013 dans lequel vous évaluiez de manière critique l’offre télévisuelle qui, selon vous, se concentrait principalement sur «les souffrances des femmes sénégalaises et les maladies des hommes», est-ce que cela a changé ?
Ndèye Débo :Dans une certaine mesure, il y a des changements importants dans le paysage médiatique. Maintenant, les télévisions nationales diffusent des émissions où des femmes occupent le devant de la scène, décident de leur vie etc. et ne sont plus seulement les anges de la maison. D'un autre côté, toutes les émissions auxquelles j'ai fait référence dans cet article de 2013 sont toujours diffusées. Aujourd’hui plus que jamais, les prêcheurs religieux ont la possibilité de dicter le code vestimentaire des femmes, les devoirs de l’épouse et de la mère, etc. Récemment, une série télévisée a en quelque sorte ébranlé l’opinion publique, Maîtresse d’Un Homme Marié (MDMH). Les principaux protagonistes sont des femmes, mais elles peuvent clairement décider d’avec qui elles sortent, comment elles vivent, etc. MDHM est remarquable en ce qu'il change la perspective et présente les protagonistes non seulement comme perdues, des anges etc. mais pointe du doigt les dynamiques de pouvoir en jeu dans les relations sénégalaises et la complexité du problème. Pas comme il apparait une opposition entre la bonne épouse et la maîtresse, mais clairement, de quelle manière le patriarcat, les hommes bien sûr et les femmes travaillent pour maintenir le statu quo. L'émission est si réussie et si stimulante qu'elle a irrité des censeurs religieux qui ont ensuite été invités à jeter un œil au scénario.
Merci Ndèye Débo, moi aussi j'ai lu plusieurs bonnes critiques de MDHM dont celle de Marame Guèye. Alors, qu'est-ce qui vous a poussée à devenir enseignante d'anglais ?
Ndèye Débo : Dans une certaine mesure, ma mère a suscité mon amour dans l'enseignement. Elle n'a jamais fréquenté l'université alors qu'elle avait été une excellente élève jusqu'au lycée. Elle était notre répétitrice et beaucoup de mes camarades de classe venaient à la maison pour bénéficier du renforcement après les classes. J’ai toujours pensé qu'elle aurait été une excellente enseignante. Je porte donc en quelque sorte le flambeau.
Quand j'étais au lycée, je voulais terminer un doctorat et devenir professeure d'université. J'ai littéralement quitté l'université après mon certificat de maîtrise en anglais. J'ai suivi une formation et je suis devenue journaliste, mais je n'avais pas soutenu mon mémoire de maîtrise. Donc, j’y suis retournée. J'ai obtenu mon diplôme et je suis allée à la FASTEF (Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation) pendant deux ans. Et là, j'enseigne l'anglais au lycée depuis 6 ans maintenant.
Vous décrivez votre enseignement comme du «militantisme féministe à la base», pouvez-vous nous en dire plus ?
Ndèye Débo : Je crois vraiment au pouvoir de transformation de l'éducation. J'ai le privilège d'avoir eu de nombreuses expériences qui m'ont conduite là où j'en suis maintenant. J'ai participé à un institut féministe avec WLUML (Women Living Under Muslim Laws), j'ai travaillé pour l'un des premiers journaux privés au Sénégal, Sud Quotidien. Je suis bénévole dans un réseau agricole, je suis (je n'ai pas assisté aux réunions depuis des années) membre dormante du CNCR (Conseil National de Coopération et de Concertation des Ruraux), j'ai des expériences de travail en protection de l'enfance, plaidoyer agricole, communication pour le développement. Et, j'ai vraiment eu le privilège d'apprendre directement auprès de femmes fortes comme le Dr Fatou Sow, Codou Bop, Vore Gana Seck, Khady Ndao (de la Fédération Nationale des Groupements de Promotion Féminine). Et j'ai la chance de pouvoir apporter tout ce vécu dans ma pratique d'enseignante. Je travaille avec des pré-adolescents et des adolescents. Mes élèves sont littéralement à un âge où ils se construisent une personnalité. À ce stade, des problèmes de représentation, d'estime de soi, de confiance sont en jeu. De plus, dans ma pratique quotidienne, je respecte la recommandation de la loi d’orientation nationale qui propose «de lier l’école à la vie réelle». Je tiens à toujours élaborer des contenus qui, d'une manière ou d'une autre, s’adressent à la réalité que vivent mes élèves sur le plan culturel, social et religieux. Par exemple, pendant deux ans, je leur ai demandé d'écrire des contes de leurs groupes ethniques. Les Peuls ont écrit des contes peulh, les Mandjaks ont fait de même, etc. De cette façon, je suis sûr de satisfaire leur sens de la communauté ainsi que leur maîtrise de la langue anglaise, car, ils/elles font de la recherche, utilisent des dictionnaires, collaborent, etc. Je les incite également à s‘intéresser aux sujets de l’heure, à l’actualité internationale, etc. J'essaie de faire appel à leur sensibilité culturelle et leur pensée critique.
Je me souviens d'avoir lu un article émouvant que vous avez écrit en 2017 sur votre défunt étudiant, Mamadou Saliou, décédé en Libye en essayant de migrer vers l'Europe, et vous décriviez la «situation des migrants comme une crise de citoyenneté». Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ndèye Débo : Cette année-là, nous avions entendu de nombreuses rumeurs selon lesquelles des écoles avaient perdu des élèves à cause de l'immigration clandestine. Nous ne pouvons savoir exactement combien d’étudiants de tout le Sénégal sont morts dans les mers ou en Libye. Combien vivent sous la contrainte, soumis à l'exploitation, aux abus systématiques, à la traite des êtres humains ? Nous n'en avons aucune idée. Et je pense toujours que s'ils avaient un peu d'espoir dans le futur, ils ne seraient pas partis. S'ils avaient été dans des conditions décentes à la base, ils auraient peut-être voulu migrer. Mais ils auraient pris des décisions moins désespérées et fatales.
Mamadou Saliou était dans l’une de mes classes lors de ma première année. Je suis admirative des élèves de Bounkiling ou de tout autre endroit sans ressources qui, contre toute attente et défiant tout pronostique, passent le cap du lycée. Ces enfants sont l'incarnation du courage. C’est un miracle qu’ils surmontent la pauvreté, de longues marches pour se rendre à l’école, la faim, travailler comme bonne ou conduire une charrette après l’école.
Bien sûr, tout le monde ne peut pas réussir à l'école, mais nous avons construit un système où l'école est pratiquement le seul moyen de sortir de la pauvreté. Ce n’est pas une question d’éducation ou d’absence d’éducation en soi. C’est une question d’égalité de chances, de politique et de disponibilité de l’emploi. Nous ne pouvons pas continuer à glorifier le travail précaire et la dextérité des acteurs de l’informel dans un contexte systémique de survie. Et nous sommes responsables. Nous, pauvres citoyen.ne.s, nous élisons des dirigeants non pas en fonction de leurs programmes mais de leur charisme ou de leur fausse proximité avec le peuple. Nous les autorisons à piller nos ressources et ne les tenons jamais comptables. Bref, j'ai été dévastée par la nouvelle de la mort de Mamadou Saliou. Mais je l'ai définitivement compris.
De nombreux enseignants et universitaires ont écrit sur la crise persistante du système éducatif sénégalais. Quelles sont les raisons de cette crise et comment pourrions-nous la résoudre ?
Ndèye Débo :Les raisons sont très simplement, une mauvaise gouvernance et une mauvaise gestion. Depuis des années, régulièrement, le gouvernement propose de nouveaux projets, dont la plupart n'apportent pas d'amélioration systémique. Ils visent souvent un aspect de l'éducation, comme le taux d'alphabétisation, les compétences en lecture, etc. Parallèlement, les budgets des écoles ont diminué avec des réductions drastiques des ressources allouées à l'équipement. Les enseignants ont des salaires ridicules et des conditions de travail désastreuses. Et chaque année, le gouvernement, les parents, la société civile, tous les autres segments de la société en appellent à la responsabilité sacerdotale des enseignants. Un ministre disait : «nous vous avons confié ce que la Nation a de plus chère». Pour les solutions, nous pourrions commencer par une meilleure répartition des ressources, une augmentation des budgets scolaires et des salaires des enseignants, de meilleures conditions de travail.
Nous sommes actuellement confrontés à cette pandémie mondiale du Covid-19, comment sensibilisez-vous vos élèves ?
Ndèye Débo :Depuis le début, c'est-à-dire lorsque nous avons appris l'existence du Covid-19 à Wuhan, j'ai discuté avec mes élèves, posé des questions sur le virus, son origine, les mesures de prévention, etc. Beaucoup de collègues le faisaient déjà pour sensibiliser celles/ceux qui n'avaient pas accès à l'information. Donc, avec mes élèves nous avons discuté des bases, de la prévention, le lavage des mains, etc. Chaque jour avant la décision du gouvernement de suspendre les cours, on y consacrait littéralement 5 minutes. Une anecdote, dans l'un de mes cours de 6e, le jour où le premier cas a été détecté au Sénégal, j'ai décidé d'en parler à la fin de la leçon, et un des élèves, Mayacine s’est tout d’un coup écrié ‘Coronavius’. J’ai d’abord fait mine de ne pas l’entendre mais il a insisté et je lui ai dit que nous en discuterions avant la fin du cours. Le lendemain, j’ai rencontré deux autres élèves, et quand l’un d’eux a voulu me serrer la main, son compagnon l’a littéralement poussé sur le côté, en disant «on a dit on ne sert pas la main ». Ces enfants ont entre 11 et 12 ans.
Avec les élèves plus âgé.e.s, en 4e, nous avons des groupes de discussions sur WhatsApp depuis le début de l'année. Avec la propagation du virus au Sénégal, on a travaillé à fact-checker les fakes-news que certains d'entre eux/elles partagent, j’essaie toujours de transmettre des informations et messages vérifiés et de les inciter à être prudent.e.s avec les nouvelles qu'ils/elles reçoivent et partagent.
Nous avons vu les photos navrantes des enseignant.e.s tentant de rejoindre leurs écoles en se précipitant dans les bus (insuffisants) mis à leur disposition. Au-delà des questions sur les risques posés en termes de distanciation physique, pensez-vous en tant qu’enseignante, que le moment soit opportun ?
Ndèye Débo : C’est absurde. Les cours ont arrêté le 14 Mars alors qu’il y avait très peu de cas ; et le président Macky Sall avait pris la bonne décision en les suspendant. Jusqu’ici, nous avons salué la riposte mis en place par les services compétents. Mais force est de constater qu’il y a eu des ratés dans la communication qui ont brouillé le message initial. Beaucoup de personnes déjà sceptiques face à la maladie ont vu là une bonne occasion de baisser la garde, voire de ne plus respecter du tout les mesures de prévention. Résultats des courses, beaucoup de stigmatisation, des malades qui se cachent etc. Nous en sommes à 4249 cas aujourd’hui (6 juin). Dans ces conditions, reprendre les cours me semble inopportun. Au-delà des rassemblements et des départs chaotiques qu’on a vus au terminus Liberté 5, nos écoles ne sont pas toutes équipées pour observer les gestes barrières. Beaucoup ne disposent simplement pas d’eau, de toilettes. A beaucoup d’endroits ce sont des abris provisoires, ou alors des classes qui menacent de s’écrouler. Des kits d’hygiène et des masques ont été mis à disposition, mais je me demande si on peut porter un masque fut-ce pendant une heure et transmettre une quelconque connaissance. C’est extrêmement difficile de respirer avec ; maintenant s’imaginer parler en classe, à des températures par endroit de +40 degrés, c’est absurde. La distanciation physique n’en parlons pas ; il faut beaucoup de présence d’esprit pour l’observer rigoureusement. Dans le contexte actuel, les enseignant.e.s qui sont des adultes auront eux/elles-mêmes du mal à rester concentré.es, les apprenant.e.s encore moins.
Vous avez une vraie passion pour le football comme vous le décrivez ici et là, je suppose que vous la partagez avec vos élèves… à votre avis, le football est-il plus regardé que la lutte (lamb) et pourquoi ?
Ndèye Débo : Dans les régions où j'ai servi, je pense que le football est plus suivi. Parce que les matchs de football sont, disons, plus démocratiques. La lutte est devenue un business depuis longtemps, récemment certains promoteurs ont proposé des projections payantes... Donc, ce que nous avons observé il y a quelques années, où les lutteurs étant littéralement des modèles et des leaders d'opinion est en train de reculer. Il y avait des programmes télé quotidiens, où on les montrait à domicile, au sein de leurs familles. Ils partageaient leurs routines, leur régime alimentaire (fonde, pain ndambe), maintenant ils sont plus distants. À Bounkiling, mon premier poste, je me souviens durant mes premières années, nous avons beaucoup parlé du lutteur Balla Gaye 2 qui est originaire de Casamance. Au fil des ans, Sadio Mané est plus revenu dans les conversations, non seulement à cause de ses talents. Mais Sadio est originaire de Bambali, non loin de Bounkiling. Beaucoup d'élèves peuvent littéralement s'identifier à lui ou le voient comme un frère ou un cousin. Et c’est fréquent de rencontrer des Sadio Mané dans la région. Tiens ! J’avais une élève nommée Sadio Mané.
Si vous deviez citer trois leçons de vie que vous avez apprises en enseignant l'anglais à des jeunes du Sénégal rural, quelles seraient-elles ?
Ndèye Débo : L’humilité, la résilience et la foi.
Vous êtes également doctorante, photographe et blogueuse, comment conciliez-vous votre travail avec l'enseignement ?
Ndèye Débo : Je me suis inscrite à un programme de doctorat au Laboratoire d’études Africaines et Postcoloniales (LEAP). Je n’ai pas officiellement renouvelé mon inscription. Cependant, je travaille toujours sur le doctorat. Je lis, écris, revois toujours. Maintenant pour la photographie, je le fais pour le plaisir, pas comme une activité professionnelle. Je dis être photographe car je pratique depuis plus de 10 ans. Je dirais «je fais des photos». Idem pour les blogs ... C'est pour le plaisir. De plus, étant dans une zone rurale, avec une connexion pas toujours disponible, je blogue très sporadiquement. Donc, dans une certaine mesure, je n'ai pas à arbitrer entre la recherche, la photographie et l'enseignement.
Parlons maintenant de votre autre passion : la littérature. Quels sont les trois livres qui vous ont marqué, et recommanderiez-vous de les lire ?
Ndèye Débo : Weep Not Child par Ngugi Wa Thiong’o (1964)
Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop (2000)
La Couleur Pourpre d'Alice Walker (1970)
Puis-je ajouter The Waves de Virginia Woolf (1931) ?
Comment prenez-vous soin de votre bien-être ?
Ndèye Débo :La photo ! Quand je stresse il me suffit de tendre la main pour prendre mon appareil photo ou mon téléphone et je suis instantanément apaisée. Je fais régulièrement du yoga. Quand je suis à la maison, c'est-à-dire à Dakar, je fais de longues promenades le long de la plage, auquel cas je prends aussi des photos. Je pratique parfois le tricot et la couture qui me permettent de me déconnecter et de m’aérer l’esprit.
J'ai aussi des sessions karité, où chaque matin après la douche, je m’enduis de beurre de karité.
Dr. Rama Salla Dieng est écrivaine, universitaire et activiste sénégalaise, actuellement maîtresse de conférence au Centre d'études africaines de l'Université d'Édimbourg, Ecosse.
René Lake en débat sur VOA avec le républicain Herman Cohen, ancien ministre de Bush - La société américaine est structurellement raciste - L'affaire Floyd rappelle trop d'autres cas similaires - Donald Trump a fait preuve d'un leadership défaillant
René Lake en débat sur VOA avec trois autres invités, y compris le répubicain Herman Cohen, ancien ministre chargé des affaires africaines de George H. Bush. Le sujet : Le cas de George Floyd, la face visible de l'iceberg ? Comment réformer cette société américaine dans ses structures les plus discriminatoires à l'égard des minorités ? Quid de la posture de Donald Trump en ces moments troubles pour le pays ?
L'émission "L'Amérique et vous", remet au centre des débats, la question des discriminations raciales aux Etats-Unis, ravivée par le récent meurtre de George Floyd, Afro-américain, par un policier blanc.
par Nayé Anna Bathily & Rokhaya Solange Ndir
MULTIPLE PHOTOS
L'ÉCOLE SÉNÉGALAISE FACE AU COVID-19, VULNÉRABILITÉS EXACERBÉES ET NÉCESSITÉ D'INNOVATION
Nous sommes face à une occasion historique d’améliorer notre système éducatif et de mettre fin aux injustices socio-économiques et culturelles qui continuent de maintenir les jeunes filles hors des chemins de l’école et de la réussite
Nayé Anna Bathily et Rokhaya Solange Ndir |
Publication 05/06/2020
Le monde entier est en état de choc depuis le début de la pandémie de Covid-19. Alors que dans certains pays la vie commence timidement à reprendre ses droits, d'autres sont encore dans l’œil du cyclone. Dans les pays en développement, la tâche de relever une économie très souvent sinistrée dans certains secteurs, une société profondément touchée dans ses modes de fonctionnement et des institutions souvent fragiles est particulièrement ardue. Les expériences précédentes ont montré les effets dévastateurs des épidémies et pandémies sur les systèmes éducatifs. En Afrique de l’ouest, l’épidémie d’Ebola en 2014-2015 avait causé la déscolarisation de plus de 5 millions d’élèves[1]. Avec les mesures de confinement et de restriction des déplacements partout dans le monde, ce sont aujourd’hui plus d'un milliard d’apprenants qui sont encore affectés. Le Sénégal a très vite pris des mesures drastiques pour lutter contre la propagation du Covid-19. Toutes les écoles du pays ont été fermées dès le 16 mars 2020. La date initiale de réouverture du 4 mai avait d’abord été repoussée au 2 juin avant d’être reportée sine die à la veille de la reprise prévue. Cette réouverture ne concerne de surcroît que les élèves en classes d'examens (CM2, Troisième et Terminale), soit 551.000 sur 3,5 millions d’élèves du public et du privé réunis.
L'école sénégalaise devait déjà faire face à de nombreux défis avant la pandémie. Alors que le taux de scolarisation au primaire est de 86,4%, il baisse au collège et au lycée avec 49,5% et 33,8% respectivement, puis seulement 12,76% à l'université en 2018[2]. Le baccalauréat, sésame d'entrée à l'université, n'a été réussi que par 37,65% des candidats en 2019 et 35,9% en 2018. La moitié de la population reste analphabète et seule une femme sur quatre est alphabétisée en milieu rural. Les taux de redoublement des filles restent inquiétants, en particulier dans les régions de Kolda, Kédougou, Ziguinchor, Fatick, Sédhiou et Matam où les taux de redoublement au secondaire dépassent 25%. Les filles sont en outre moins représentées dans les filières scientifiques. Les priorités en ces temps de pandémie doivent être d’assurer la qualité de l’éducation malgré la fermeture des écoles et l’accès de tous aux moyens déployés pour assurer la continuité pédagogique. Nous devons également dès à présent réfléchir au retour de tous à l’école après la pandémie, en particulier des plus marginalisés, ainsi qu’à l’école sénégalaise de demain. Pour elle, aussi, il y aura un avant et un après Covid-19.
La crise du Covid-19 exacerbe les défis de l’école sénégalaise
Assurer la continuité pédagogique est le premier des défis. Mais les efforts des autorités se heurtent à la réalité des insuffisances et inégalités préexistantes du système éducatif sénégalais. Le ministère a mis en place le dispositif « Apprendre à la maison » et prévu la distribution de clés USB et de CD-ROM pour aider les élèves à suivre les cours en ligne. Des initiatives privées comme la plateforme « Ecoles au Sénégal », Télé Ecole et des émissions télévisées comme « Salle des profs » essaient également de jouer leur partition. Ces efforts, quoique louables, ne permettent pas à toutes les populations d'accéder aux contenus pédagogiques. Dans un pays où seuls 46% de la population utilisent internet en 2017[3] et où les prix des forfaits internet sont élevés pour de nombreuses familles à revenus moyens et faibles, la mise en place de plateformes d'enseignement numérique ne suffit pas. Moins de 20% des élèves et étudiants ont les moyens d’accéder aux ressources en ligne selon l’UNESCO[4].
Les autorités affichent une volonté ferme de sauver l'année scolaire et universitaire. Mais le risque d’invalidation menace de nombreux élèves. La reprise des cours pour les classes d'examen est prévue en ce mois de juin, mais quid des autres classes ? La saison des pluies commence en juillet voire en juin dans certaines zones du pays alors que certaines écoles n’ont pour classes que des abris provisoires. Sur cinq salles de classe, les trois sont des abris provisoires construits en « crintin » et ne permettent donc pas le retour des élèves en plein hivernage. Il est essentiel d'apporter des réponses rapides et des solutions aux élèves et aux parents pour atténuer autant que possible le risque de déscolarisation.
Accompagner les jeunes filles des milieux défavorisés pour éviter leur déscolarisation en masse
Toutes les populations ne sont pas pareillement exposées au risque de déscolarisation. Les jeunes filles sont particulièrement vulnérables face aux crises, en particulier lorsqu'elles viennent de milieux défavorisés. Des catastrophes naturelles comme le cyclone tropical Idai au Mozambique et le séisme de 2018 en Indonésie ont provoqué des hausses substantielles du nombre de filles déscolarisées. En Afrique de l'ouest, des crises précédentes comme l'épidémie d'Ebola ont montré que l'éducation des filles est l'un des premiers investissements à être abandonné lorsque les ressources économiques ou la nourriture viennent à manquer. Selon Plan International[5], en temps de crise, les filles ont 2,5 fois plus de risques d’être déscolarisées que les garçons.
Les filles marginalisées ont aussi moins accès à la technologie et à l'internet. Lorsqu’elles restent à la maison, elles voient leur temps très souvent accaparé par les corvées ménagères. Il est impossible dans ces conditions de suivre les cours à distance au même niveau que les garçons. La violence envers les femmes et les filles est un autre fléau de la pandémie de Covid-19 et un obstacle à la scolarité des filles. Une augmentation du nombre des grossesses et des mariages précoces et forcés est à craindre. Au lendemain de la crise Ebola en 2014, les grossesses d’adolescentes ont augmenté jusqu’à 65 % dans certaines communautés en Sierra Leone[6]. Un récent rapport du Malala Fund a montré que plus de 10 millions de jeunes filles en âge d'être à l'école secondaire pourraient être déscolarisées après la crise de Covid-19 dans le monde[7]. Plus que jamais, il faut accompagner les jeunes filles pour atténuer l'impact du Covid-19 sur leur scolarité et s'assurer qu'elles puissent reprendre le chemin de l'école après la crise.
Pour une école sénégalaise moderne, juste et inclusive à la sortie de la crise du Covid-19
Les défis que pose la crise actuelle à l’école sénégalaise ne sont pas nouveaux. La pandémie du Covid-19 ne fait qu’exacerber leur gravité. Cette crise est une occasion de remettre en question notre système scolaire et de le rendre plus juste, inclusif et performant. Nous devons nous attaquer aux causes profondes de la déscolarisation. Le principal frein au retour des élèves dans les classes est le manque de moyens économiques. L’exemption de frais de scolarité est un moyen rapide et efficace d’encourager les communautés les plus fragiles à réinscrire leurs enfants à l’école. La Sierra Léone avait par exemple supprimé les frais d’inscription pour deux années scolaires après l’épidémie d’Ebola. Les mesures économiques ne peuvent cependant être efficaces qu'accompagnées d'un effort conséquent de communication et de sensibilisation. Nous devons donc travailler avec les communautés et les organisations de la société civile pour rappeler l'importance du retour des filles à l'école et lutter contre les préjugés qui voudraient que leur éducation soit moins cruciale que celle des garçons.
Si le Covid-19 nous a appris une chose, c'est que la société civile et les initiatives citoyennes ont un énorme potentiel d'impact. Notre initiative SHINE TO LEAD / Jiggen Jang Tekki travaille pour l'amélioration des conditions d'études des jeunes filles dans les milieux défavorisés, le développement du leadership féminin… Des masques, du gel hydroalcoolique ainsi que des kits alimentaires ont été distribués aux familles défavorisées dès le début de la pandémie. Une série de Talks réunissant des experts porte le plaidoyer pour la cause. Nous avons aussi très tôt compris la nécessité d’initier les jeunes filles au numérique. C’est ainsi qu’elles ont suivi des séances d’initiation au codage et ont toutes été équipées de smartphones et dotées de pass internet ainsi que d’un catalogue pour accéder à du contenu pédagogique en ligne. De telles initiatives peuvent atténuer la vulnérabilité des familles face à la pandémie et ses conséquences socio-économiques, et permettre aux jeunes filles de pleinement bénéficier des initiatives numériques pour la continuité pédagogique.
S'il est vrai que la pandémie du Covid-19 nous montre tout le potentiel des outils numériques pour l’éducation, elle révèle également les profondes inégalités d'accès aux technologies et à internet. Le déploiement des outils numériques ne sera pleinement effectif que s’il est accompagné d’un réel développement des infrastructures pour une meilleure couverture internet. L’éducation à distance nécessite en outre plus d’assistance pour les enseignants et parents très souvent atteints d’illectronisme et une communication prenant en compte les réalités socio-culturelles, dont certaines, comme la surcharge de tâches domestiques, limitent l’accès des filles à l’éducation. La mise en place d’une plateforme dédiée à l’assistance et la formation à l’enseignement en ligne pourrait considérablement améliorer la qualité de l’encadrement des élèves.
La pandémie du Covid-19 ne laissera aucun pays indemne. Il nous faudra fournir un effort de reconstruction et de réinvention de nos institutions fragilisées et de nos modes de fonctionnement remis en cause. Les crises sont des défis pour les sociétés, mais également des moments féconds d'où peuvent jaillir des idées et des transformations de fonds qui auraient pris plus de temps à se réaliser sans le choc. Nous sommes donc face à une occasion historique d’améliorer notre système éducatif et de mettre fin aux injustices socio-économiques et culturelles qui continuent de maintenir les jeunes filles hors des chemins de l’école et de la réussite. Ce n’est qu’avec une école inclusive et performante que nous pouvons espérer une jeunesse bien formée et capable de porter le développement du Sénégal. Nous invitons toutes les forces vives de la nation à rejoindre l'effort afin que l’école sénégalaise sorte de cette pandémie meilleure et grandie.
Nayé Anna Bathily, Founder Shine to Lead/ Jiggen Jang Tekki
Rokhaya Solange Ndir, Vice-Présidente, Shine to Lead/ Jiggen Jang Tekki
Shine to lead / Jiggen Jang Tekki est une initiative lancée pour permettre à des filles brillantes issues de milieux défavorisés du Sénégal de poursuivre leurs études dans les meilleures conditions possibles.
[1] Action contre la Faim. « Des millions d’enfants eux aussi victimes ».
Le ressenti du confinement (Table-ronde virtuelle sur Zoom) D’une manière inédite, le cours de la vie personnelle, professionnelle et sociale de chacun d’entre nous est encore profondément bouleversé. Le Sénégal sous état d’urgence, le temps semble ralenti, le monde à l’arrêt. Des peurs, des craintes mais aussi des rêves et des espoirs germent dans les esprits et apparaissent dans quelques œuvres éparses. Le désir de partage titille visiblement les consciences. Partageons donc !
- 12 intellectuels et grands leaders d’opinion sénégalais sur Zoom.
- Tous répondent à une question et une seule : « Au plan personnel, au plan humain quel est l’impact de cette crise mondiale sanitaire qui pourrait alimenter de manière significative votre réflexion sur les prochaines années ? »
- Liste des participants : o Didier Awadi o Souleymane Bachir Diagne o Babacar Buuba Diop o Ousmane Blondin Diop o Elgas o Penda Mbow o Fatoumata Sissi Ngom o Alioune Sall Paloma o Pierre Sané o Mbougar Sarr o Marie-Angelique Savané o Rama Yade
- Facilitation de la discussion : René Lake
PAR 12 INTELLECTUELS ET LEADERS D'OPINION SÉNÉGALAIS
VIDEO
LE SILENCE DU TEMPS
EXCLUSIF SENENPLUS - D’une manière inédite, le cours de la vie personnelle, professionnelle et sociale de chacun d’entre nous est encore profondément bouleversé - Des peurs, des craintes mais aussi des rêves et des espoirs germent dans les esprits
Le ressenti du confinement est exprimée dans cette table-ronde virtuelle organisée par SenePlus. D’une manière inédite, le cours de la vie personnelle, professionnelle et sociale de chacun d’entre nous est encore profondément bouleversé. Le Sénégal sous état d’urgence, le temps semble ralenti, le monde à l’arrêt. Des peurs, des craintes mais aussi des rêves et des espoirs germent dans les esprits et apparaissent dans quelques œuvres éparses. Le désir de partage titille visiblement les consciences. Partageons donc !
12 grands leaders d’opinion sénégalais se sont retrouvés sur Zoom. Et tous, répondent à une question et une seule : « Au plan personnel, au plan humain quel est l’impact de cette crise mondiale sanitaire qui pourrait alimenter de manière significative votre réflexion sur les prochaines années ?
Les participants pour cette première, l'artiste musicien Didier Awadi, le philosophe et chercheur Souleymane Bachir Diagne, l'historien Babacar Buuba Diop, le politologue Ousmane Blondin Diop, l'écrivan et journaliste Elgas, l'historienne Penda Mbow, écrivaine et analyste politique Fatoumata Sissi Ngom, l'expert en prospective Alioune Sall Paloma, l'analyste et ancien patron d'Amnestie internationale Pierre Sané, l'écrivain Mbougar Sarr, l'experte en développement Marie-Angelique Savané, et enfin, la politologue et ancienne ministre de France Rama Yade. La facilitation de la discussion est assurée par l'analyste René Lake.
LE SÉNÉGAL ENREGISTRE DEUX NOUVEAUX DÉCÈS LIES AU COVID-19
Le premier est une femme âgée de quarante ans (40) ans décédée au centre de traitement de CUOMO. Le deuxiéme est un homme âgé de soixante-douze ans (72) décédé au centre de traitement de Ziguinchor.
Ce mercredi 3 juin 2020, le Sénégal a enregistré deux nouveaux décès liés à la Covid19.
Le premier est une femme âgée de quarante ans (40) ans décédée au centre de traitement de CUOMO.
Le deuxiéme est un homme âgé de soixante-douze ans (72) décédé au centre de traitement de Ziguinchor.
A ce jour, le Sénégal compte au total quarante-cinq (45) décès.
Le Ministère de la Santé et de l'Action Sociale présente ses condoléances à leurs familles attristées.
UNE POUPÉE QUI PARLE PLUSIEURS LANGUES AFRICAINES
Dègla Awohouedji responsable qualité en France, a créé la poupée Nayanka en s’inspirant de sa fille issue d’un métissage entre le Burkina Faso le Bénin et la France
Dègla Awohouedji est responsable qualité dans une entreprise qui fait de l’ingénierie acoustique haut de gamme. Il est né au Bénin et réside actuellement en France. A 35 ans, il a créé la poupée Nayanka qui parle sept langues différentes et inspirée de sa fille issue d’un métissage entre le Burkina Faso le Bénin et la France.