Le Directeur de l‘IFAN, Professeur Abdoulaye Baila NDIAYE et la présidente du Caucus des Femmes leaders, Professeur Fatou SOW SARR convient les responsables des groupes de presse, des partis politiques et de la société civile au
lancement de la campagne « DIALOGUE POLITIQUE POUR LE LEADERSHIP DES FEMMES ».
Ce programme débutera par l’organisation d’un atelier portant sur « Les femmes politiques dans l’espace Médiatique ». Il aura lieu les 22 et 23 octobre 2020 à l’Hôtel Le NDIAMBOUR à 9 heures précises et sera présidé par Mme Aminata
MBENGUE NDIAYE, Présidente du HCCT et membre du partie socialiste. Cette activité avec les groupes de presse est la première des cinq axes identifiés dans le programme pour susciter la contribution des médias à l’amélioration de
l’image des femmes politiques et à la construction de leadership des acteurs politiques. Elle sera sous-tendue par un document de diagnostic et d’analyse de la situation. Les résultats des concertations permettront d’identifier les actions à mener pour les années 2021 et 2022.
L’OBJECTIF DU PROGRAMME WPP-SENEGAL
Le programme de participation politique des femmes (WPP), conduit par le consortium mis en place par IDEA (International Institute for Democracy and Electoral Assistance) sur une période de trois ans vise à accroître la participation
politique et la représentation des femmes en Afrique conformément au Protocole de Maputo de 2003, aux divers protocoles et normes sous régionaux associés, et aux ODD. Ce projet sera mis en œuvre dans 8 pays africains : le Botswana, la Côte d’Ivoire, l’Eswatini, le Kenya, la République démocratique du Congo, le Sénégal, la Tanzanie et le Zimbabwe.
Ce programme initié par la coopération suédoise, est développé au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en RDC par l’IFAN. Au Sénégal, il est exécuté dans le cadre d’un partenariat entre le Caucus des Femmes Leaders et le Laboratoire Genre de l’IFAN Cheikh Anta Diop. Il s’agit d’une recherche-action qui vise à instaurer un dialogue avec l’ensemble des acteurs (partis politiques, autorités institutionnelles, société civile et groupes de presse) pour une amélioration du leadership des femmes en politique.
Toutefois, l’accès des femmes aux instances de décision ne doit pas se limiter à une présence mécanique, mais contribuer au changement social à travers l’amélioration des textes de lois et des politiques publiques pour une meilleure condition de vie des femmes et de la population en général. Nous sollicitons la couverture médiatique de cet événement par vos services compétents et vous remercions par avance des dispositions que vous voudriez bien
prendre à cet effet.
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TIVAOUANE NE VA PAS CELEBRER LE GAMOU
Le discours de Serigne Babacar Sy Mansour pour demander aux fidèles de célébrer le Gamou dans l'intimité de leurs foyers
Le Khalife général des Tidianes Serigne Mbaye Sy Mansour reste fidèle à ses principes pour faire face au Covid-19. A travers une courte déclaration de Serigne Mbaye Sy Abdou Aziz
Tivaouane ne va pas célébrer le Gamou de l’année 2020.
Pour rendre officielle cette décision, le Khalife des Tidianes avait envoyé hier matin des émissaires au ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Les raisons de cette rencontre ont été de signifier la décision du Khalife aux autorités et demander que les forces de l’ordre veillent sur la sécurité des mausolées au cas où des disciples voudraient transgresser ces décisions. De ce fait, la zawiya El Hadj Malick Sy, les deux grandes mosquées de Tivaouane et autres endroits saints susceptibles de recevoir du monde, seront sécurisés par les forces de l’ordre.
PASSIONNÉES D’AGRICULTURE, PRIVÉES DE TERRE
Entre méconnaissance de leurs droits, sexisme et le poids de la tradition, les femmes rurales peinent à s’adonner à leur passion et par ricochet à exploiter la terre, leur source de vie
La Journée internationale de la femme rurale est célébrée aujourd’hui dans de nombreux pays. «L’As» en a profité pour mettre les projecteurs sur les difficultés rencontrées par les femmes rurales pour accéder au foncier agricole. Entre méconnaissance de leurs droits, sexisme et le poids de la tradition, elles peinent à s’adonner à leur passion et par ricochet à exploiter la terre, leur source de vie.
Jamais servies, toujours sevrées! En effet, les femmes éprouvent énormément de difficultés à accéder au foncier agricole. Pour preuve, la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (Dapsa) renseigne qu’au niveau national, 85,5% des parcelles sont exploitées par des hommes. D’après toujours le rapport d’enquête annuelle 2019- 2020 sorti en septembre dernier, la plupart des parcelles exploitées sont la propriété de leurs exploitants, mais très peu (moins de 5%) détiennent un droit de propriété avec document. Là aussi, les femmes sont moins nombreuses à être propriétaires de leurs parcelles et ont plus tendance à en emprunter (6,3% des femmes contre 3,3% des hommes).
Pour s’en rendre compte, un petit tour à Thiamène (dans la Commune de Keur Socé), localité située à 17 km du centre de Kaolack où vivent environ 120 familles. Ici, il n’y a plus d’espace pratiquement à distribuer. Les hommes se sont partagé tous les espaces agricoles. Pour disposer de terres cultivables, les gens sont obligés de louer ou d’emprunter des terres. Samedi 10 octobre 2020. Une dizaine de femmes, assises sous un ombrager au milieu d’un champ d’une surface de 100 mètres carrés, se prélassent après une dure matinée de labeur. 300 femmes se relaient dans cet espace pendant toutes les saisons pour cultiver toutes variétés de produits : gombo, bissap, manioc, pastèque, tomate, oignon, potiron, concombre, salade, piment, haricot, carotte, feuilles de menthe… Elles s’activent du lundi au dimanche, du matin au crépuscule.
Passionnées d’agriculture, elles se partagent 100 mètres carrés, chacune s’activant autour de cinq plants. Khady Thiam est plus prompte à parler. D’entrée, elle fait savoir que la parcelle leur a été prêtée par un homme vivant dans le village. «N’eût été notre bienfaiteur Mamou Thiam, nous serions restées là à attendre que nos maris et autres parents finissent de récolter pour aller ramasser les restes. Les hommes ne nous aident pas. Ils refusent de nous donner des terres cultivables. Ils disent que les femmes ne doivent pas cultiver la terre. Pis, si nous bénéficions d’engrais, nos époux les prennent et nous laissent avec des miettes», fulmine-t-elle.
Ainsi les femmes sont-elles obligées de louer la terre à 30 000 francs l’hectare pour s’adonner à certains types de culture comme le maïs, l’arachide et le mil. Encore que les hommes plus aptes financièrement se précipitent pour aller spéculer et louer tous les espaces disponibles. Pourtant, c’est avec l’argent qu’elles gagnent dans la vente des produits maraîchers que ces braves dames tiennent les familles à Thiamène.
A en croire Fatou Pène, le marché du village a été construit grâce aux revenus de leurs activités agricoles. Il en est de même de la charrette achetée pour transporter les produits. «En plus de cuisiner à la maison ce que nous cultivons, nous vendons nos produits dans le marché du village et au centre de Kaolack. Avec l’argent récolté, nous avons mis en place une tontine pour qu’à chaque ouverture des classes, nous puissions inscrire nos enfants à l’école et acheter leurs fournitures», soutient-elle.
D’où la nécessité, à l’en croire, de leur donner des périmètres plus vastes pour leur permettre de s’adonner aux cultures plus rentables comme le mil, le maïs et l’arachide. Khady Thiam, la plus rebelle du groupe, propose qu’on diminue les espaces réservés aux hommes pour leur allouer une partie. Elle informe que le même problème est noté dans les villages environnants : Mbadjo Peul, Mbadjo Ouolof, Samba Ndiayène, Keur Niène, Mboyène,…
AFFECTATION DES TERRES AUX FEMMES DANS LA COMMUNE DE KEUR SOCE LE MAIRE ET LE CHEF DE VILLAGE DE THIAMENE NE PARLENT PAS LE MEME LANGAGE
Demandent-elles réellement des affectations au maire de la commune ? Les femmes de Thiamène rétorquent qu’elles n’osent pas demander et que le maire qui est au courant de leur situation ne s’est jamais signalé pour les aider. Pourtant, le maire de la commune de Keur Socé, Malick Ndiéguène, indique avoir affecté aux femmes plus de 30 hectares dans sa commune depuis qu’il est à la tête de la municipalité en 2014. «A mon arrivée, j’ai trouvé que moins de 10 périmètres ont été affectés à des femmes. Aujourd’hui, nous en sommes à 42 périmètres. Il y a même des villages où les espaces ont été déjà délibérés et disponibles pour les femmes. Ils ont déjà obtenu leurs délibérations pour accueillir des périmètres maraîchers destinés aux femmes», souligne-t-il. Mais le chef de village de Thiamène indique qu’il n’a vu aucune parcelle octroyée aux femmes de sa localité. Cheikh Thiam estime que les femmes rencontrent énormément de difficultés pour avoir accès à la terre. Toutefois, il tente de relativiser en soutenant qu’elles sont souvent reléguées au second plan à cause de leurs difficultés à entretenir la terre sans compter le problème lié à la raréfaction de l’eau. Cependant, le vieil homme assure que les femmes sont braves. «A Thiamène, elles contribuent à gérer les ménages et assurent pratiquement la dépense quotidienne», dit-il. Quid du poids de la tradition ?
Le maire de Keur Socé, Malick Ndiéguène, reconnaît que cela peut être une réalité dans certaines localités, mais c’est très rare dans sa circonscription. Pourtant, le chef de village de Thiamène, Cheikh Thiam, dit le contraire. Il estime que les femmes ne sont pas prises en compte dans la distribution des terres. «Même s’il y a un héritage, les gens ne les calculent pas. Le droit des femmes n’est pas respecté. Mais nous travaillons pour que cela ne soit plus le cas», déclare-t-il. En attendant, une alliance nationale femme et foncier dont CICODEV assure la coordination a vu le jour pour lutter contre toutes ces pratiques. Cette alliance regroupe toutes les organisations de la société civile. Elle travaille à identifier les points saillants de plaidoyer à l’endroit des décideurs (acteurs étatiques et non étatiques) pour l’accélération de la mise en œuvre des lois et des recommandations internationales en termes de facilitation de l’accès des femmes au foncier.
FATOU CISSE, POINT FOCAL A KAOLACK GENRE ET FONCIER DU CADRE NATIONAL DE CONCERTATION DES RURAUX (CNCR) : «Les hommes invoquent souvent le mariage pour priver les femmes de terres»
«Le poids de la tradition pèse dans l’acquisition du foncier chez les femmes. Les hommes invoquent souvent le mariage pour priver les femmes de terres, prétextant qu’elles vont sortir du cocon familial. Et une fois chez leurs maris, elles sont toujours privées d’espace parce que les gens soutiennent qu’elles peuvent divorcer à tout moment. Ensuite, l’autre problème, c’est que même si on alloue des terres aux femmes, c’est pour qu’elles assurent la consommation familiale et non pour vendre les produits issus de la culture. C’est ce qui est souvent constaté dans le Sine-Saloum. Il a été remarqué aussi que les hommes n’acceptent de donner des espaces que s’il y a des projets qui viennent soutenir les femmes. Et souvent, ce sont des périmètres maraîchers partagés par des centaines de femmes. Et quand les hommes acceptent de donner ces parcelles aux femmes, ils pensent aux retombées et à l’intérêt que cela peut leur apporter. Et ce foncier se trouve souvent dans des zones difficiles d’accès ; dans des forêts où il y a de gros arbres, où la terre est difficile à labourer ; ou bien des terres argileuses et non fertiles que les hommes eux-mêmes ne peuvent pas cultiver. De cette façon, le projet va aider à rendre ces terres exploitables. Mais les hommes ne donnent jamais des terres plates où on peut cultiver du mil, du maïs, de l’arachide, etc. Donc il faut lutter pour qu’on applique la loi sur le domaine national qui assure l’égal accès des hommes et des femmes à la terre. Les femmes ne doivent plus être cantonnées au maraîchage alors qu’elles peuvent cultiver le mil, le maïs et l’arachide plus rentables financièrement. (…)
L’Etat comme les communes ont peur des traditions et refusent de prendre leurs responsabilités face à cette situation. Or, les femmes doivent être autonomisées pour avoir leurs propres parcelles qu’elles peuvent fertiliser et gérer de sorte à pouvoir les cultiver à leur guise. Surtout qu’il y a de plus en plus de femmes qui veulent cultiver à grande échelle ou qui ont fait des études et qui veulent revenir se consacrer à la terre.»
NDIOUCK MBAYE, PRESIDENTE DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES FEMMES RURALES DU SENEGAL (FNFRS) : «Je loue chaque hectare à 50 000 fcfa»
«L’accès et le contrôle des terres par les femmes est un véritable problème à Kaolack où tous les villages sont confrontés à ce fléau. Je loue chaque hectare à 50 000 fcfa. Le laboureur est payé à raison de 20 000 fcfa par hectare. Ce qui fait qu’on ne gagne rien après les récoltes. Les femmes sont obligées de louer des terres si elles veulent vraiment s’adonner à l’agriculture parce qu’elles ne peuvent pas hériter de la terre ni du côté de leurs familles d’origine ni du côté de leurs époux. Je propose l’organisation des Assises de l’Agriculture et du foncier où on invitera les paysans véreux qui louent les terres, les préfets, sous-préfets, les populations rurales et les collectivités territoriales. Comme cela, le problème du foncier et de l’agriculture sera entièrement réglé dans ce pays. Les conseils municipaux ne font rien pour faciliter aux femmes l’accès à la terre. Vous faites la demande par écrit, ils ne répondent même pas. Le président de la république a été clair et avait demandé que les femmes puissent être attributaires de 30% des terres de leurs localités. Dommage que cela ne soit pas respecté !»
LES CHEFS D’ETAT AFRICAINS SE SONT ENGAGES A ATTRIBUER AU MOINS 30% DES TERRES AUX FEMMES
Le responsable du programme foncier à l’Initiative Prospective Agricole et rural (IPAR) indique, dans cet entretien, qu’il y a assez de textes règlementaires au Sénégal qui favorisent l’accès au foncier
Le responsable du programme foncier à l’Initiative Prospective Agricole et rural (IPAR) indique, dans cet entretien, qu’il y a assez de textes règlementaires au Sénégal qui favorisent l’accès au foncier. Selon Ndèye Yandé Ndiaye Bodian, les chefs d’Etat africains se sont engagés à attribuer au moins 30% des terres documentées aux femmes.
«L’AS» : Est-ce que la location de terres est admise dans le domaine national?
NDEYE YANDE NDIAYE BODIAN: La loi sur le domaine national a posé des principes d’utilisation des terres et disait que tout membre de la communauté pouvait demander à être affectataire d’une parcelle de terre. Mais il faudrait noter qu’à travers l’article 19 du décret d’application de la loi portant domaine national, l’affectation est à titre individuel. Donc la personne, individuellement, peut bénéficier d’une affectation au même titre qu’un groupe d’individus à travers un GIE. Mais il vient préciser que l’affectation ne peut faire l’objet d’aucune transaction, c’est-à-dire pas de vente, pas de location, pas même d’héritage. Juste que pour l’héritage, il y a des conditions où les héritiers avaient la possibilité d’être ré-affectataires des parcelles du parent défunt.
Qu’en est-il des lois ou règlements au Sénégal ? Favorisent-ils l’accès des femmes à la terre?
En ce qui concerne les droits fonciers des femmes, je pense qu’au Sénégal, il y a énormément de facilitations prévues par les textes. Je rappelle la Constitution de 2001 à travers l’article 15 qui disposait déjà que l’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété des terres. Donc, il pose un problème d’égalité en matière d’accès au foncier. Il y a aussi la loi sur le domaine national qui pose le principe d’égalité entre hommes et femmes avec comme principal critère d’affectation la capacité de mise en valeur qui n’exclut pas les femmes. Donc, il n’y a pas de distinction entre les sexes. L’autre texte au Sénégal, on peut rappeler la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale promulguée en 2004 qui posait déjà le principe de la parité en matière de droit foncier à travers son article 4 qui disait : «L’Etat assure la parité des droits des hommes et des femmes en milieu rural, en particulier l’exploitation agricole.» En outre, cette loi a même prévu des facilités d’accès au foncier et au crédit pour les femmes. Il faut dire aussi que l’Etat a pris des engagements au niveau international comme la convention pour l’élimination de toutes les formes de violences faites aux femmes qui aussi pose des conditions de facilité d’accès des femmes à la terre. (…) Le Sénégal a aussi signé la déclaration d’engagement des chefs d’Etat africains en 2015 en faveur des droits fonciers des femmes. Et compte tenu de cette déclaration, les chefs d’Etat africains se sont engagés à assurer un accès équitable à la terre pour tous les utilisateurs et renforcer les droits fonciers des femmes, notamment en leur attribuant au moins 30% des terres documentées aux femmes.
30% de terres documentées, qu’est-ce que cela signifie ?
Ce sont toutes les terres dont l’Etat a connaissance sur l’étendue des terres. Je prends l’exemple de terres aménagées, comme c’est le cas dans la vallée du fleuve Sénégal où normalement, on devrait appliquer ce taux de 30% dédiés aux femmes. La Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal (SAED) est en train de faire des efforts pour que les femmes puissent bénéficier de 10% en cas d’aménagement agricole. Aujourd’hui, nous sommes en train de faire un plaidoyer afin qu’on dépasse ce taux de 10% pour arriver à 30% telle que cela a été dit dans la déclaration d’engagement de 2015.
Les collectivités territoriales sont-elles tenues de respecter ce principe des 30% des terres dédiés aux femmes, lorsqu’elles font des délibérations?
Là aussi, je voudrais juste rappeler qu’en termes de délibération, il faut une demande au préalable. Il est souvent dit que les femmes ne font pas la demande. Et le Conseil municipal délibère en fonction des demandes qu’il a reçues. On peut se trouver dans un cas où le Conseil municipal délibère sans qu’il n’y ait aucune demande de femmes. Dans ce cas, le Conseil ne pourrait pas appliquer ce principe des 30%. En plus, pour les demandes, les conditions posées, c’est la disponibilité de la parcelle. Donc, en termes de délibération, les communes ne sont pas obligées de respecter le principe des 30%. Mais nous faisons un plaidoyer à l’endroit des communes pour que toutefois, si les femmes déposent des demandes d’affectation, qu’elles puissent avoir des allègements ou la gratuité en ce qui concerne les frais de bornage.
Que faudrait-il faire pour lever le poids de la tradition qui empêche les femmes d’hériter ou d’être attributaires de parcelles agricoles ?
D’abord, il faudrait que les femmes connaissent leurs droits et qu’elles en soient conscientes. Il faudrait aussi faire des sensibilisations auprès des communautés, notamment les chefs coutumiers qui sont des propriétaires terriens et détenteurs des principes qui discriminent les femmes. Mais il faudrait aussi sensibiliser nos élus locaux et nos conseils municipaux pour qu’au moins ils puissent adopter des politiques de facilitation. Ainsi, les femmes ne seraient pas confrontées aux questions des lenteurs des procédures, de la cherté des frais de bornage. L’autre élément, c’est qu’il faudrait inciter les femmes à faire des demandes d’affectation. Et une fois qu’elles disposent des parcelles, qu’elles les exploitent. Parce que la loi dit que si la personne n’exploite pas la terre au bout de deux ans, la commune a la possibilité de désaffecter la parcelle. Donc, il y a autant d’éléments qui peuvent aller vers la reconnaissance des droits des femmes. Il faut aussi prendre en compte la sensibilité de la question foncière qui change d’une localité à une autre pour orienter un peu le plaidoyer vers les cibles mais aussi les arguments utilisés. C’est important
AMINATA TOURÉ INSISTE SUR L’ÉDUCATION DES FILLES ET LE LEADERSHIP DES FEMMES
La présidente du Conseil économique, social et environnemental a mis en exergue, lundi, l’importance de l’éducation des filles et le leadership des femmes dans la transformation de la société.
Dakar, 13 oct (APS) - La présidente du Conseil économique, social et environnemental a mis en exergue, lundi, l’importance de l’éducation des filles et le leadership des femmes dans la transformation de la société.
’’Notre conviction est que la transformation positive de notre société vers le développement durable passera inéluctablement par l’éducation des filles et le leadership des femmes’’, a-t-elle déclaré à l’occasion de la cérémonie de récompense des dix meilleures filles qui se sont distinguées par leurs résultats aux examens du BFEM et du bac de cette année.
Cette rencontre était organisée en marge de la journée internationale de la fille commémorée tous les 11 octobre, par Deliver for Good Sénégal, une campagne qui vise la prise en charge des intérêts des filles et des femmes dans toutes les politiques de développement durable et spécifiquement dans les secteurs de la santé, l’éducation et de l’énergie.
Au Sénégal, les filles ont réalisé une meilleure performance que les garçons à l’examen du baccalauréat 2020, avec un taux d’admission de 52%, toutes séries confondues. Sur les résultats définitifs, le taux global de réussite est de 48,22%, contre 37,8% en 2019, a fait savoir le directeur de l’Office du bac, Socé Ndiaye, dans un entretien avec ‘’Le Soleil’’.
’’Cette réussite est à mettre au compte des nombreux efforts fournis par vos parents, enseignants, mais également par les autorités au premier rang desquelles, le président de la République, Macky Sall, par sa volonté politique et ses choix stratégiques matérialisés par le Plan Sénégal émergent (PSE)’’a ainsi soutenu Amintata Touré, également marraine de Deliver for Good Sénégal.
Selon elle, ’’célébrer l’excellence dont ont fait preuve les filles aux examens du baccalauréat et du BFEM, c’est reconnaitre la qualité et l’encadrement éducatif familial’’.
A l’en croire, le gouvernement, à travers le ministère de l’Education nationale s’est donné comme objectif d’assurer un accès équitable et une éducation de qualité aux enfants du Sénégal, avec un focus particulier sur les filles tel qu’évoquée dans la Lettre de politique sectorielle de l’éducation et de la formation (2023-2025).
’’Ces efforts de l’Etat ont valu des résultats encourageants en termes d’accès aux filles à l’éducation, selon elle, avec un taux brut d’accès de 104,3% chez les filles et 92,9% pour les garçons, soit un indice de parité de 1,12 en faveur des filles’’.
Toutefois, elle est d’avis que l’accent doit être davantage mis sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontés les filles et promouvoir leur autonomisation ainsi que le respect de leurs droits.
Pour la présidente du CESE, ’’les adolescentes ont le droit à une vie sûre, à une bonne santé et une éducation de qualité, non seulement au cours de leurs années formatrices critiques, mais aussi dans toute leur vie, une fois devenues femmes’’.
Ainsi, selon Aminata Touré, ’’si les filles sont accompagnées durant leur adolescence, elles auront le potentiel de changer le monde en tant que travailleuses de demain, mères, entrepreneures, mentors, chefs de famille, et dirigeantes politiques’’.
THIOURAYE OU LA POLLUTION DOMICILIAIRE
Selon Pape S Agne, ces composés organiques volatils (COV) sont constitués d’irritants pour les muqueuses exposées (œil, nez et bronches) et de stimulants pour le système immunitaire
Dakar, 12 oct (APS) - Le thiouraye, encens mêlé à du parfum que les femmes sénégalaises utilisent pour la désodorisation des habitations, fait partie intégrante de "la pollution intradomiciliaire", qui n’est pas sans conséquences sur la santé, souligne le médecin pneumologue allergologue et urgentiste, Pape Samba Agne.
"D’une manière générale, le Thiouraye est fait de matières végétales et de produits chimiques divers, surtout des parfums. Le mélange est gardé dans des pots hermétiques pendant des périodes plus ou moins longues. C’est ce produit fini qui est mis dans une braise. Il dégage de la fumée pour donner une odeur agréable’’, avance-t-il dans un entretien avec l’APS.
"Parfois, on ouvre seulement le pot de thiouraye pour qu’il dégage cette odeur sans combustion. Ces produits végétaux et chimiques sont des composés organiques volatils (particules organiques qui sont dans l’atmosphère) et sont à l’origine d’une pollution intradomiciliaire", ajoute docteur Agne.
Selon ce médecin en service au Centre hospitalier national universitaire (CHNU) de Fann, ces composés organiques volatils (COV) sont constitués d’irritants pour les muqueuses exposées (œil, nez et bronches) et de stimulants pour le système immunitaire.
Par conséquent, "ils peuvent conduire à des réactions d’irritation comme des yeux qui piquent, des éternuements, des toux et même des difficultés respiratoires et peuvent aussi provoquer ou entretenir des réactions allergiques", indique l’allergologue.
"Les désordres respiratoires dans la poitrine, en fait de la toux et de l’asthme, sont certainement plus graves que les gênes dans les yeux et le nez. Pourtant, la plupart des utilisateurs d’encens sont plus conscients de la gêne dans les yeux et le nez que celle dans la poitrine", observe le médecin sénégalais.
Il souligne par ailleurs que certaines personnes réalisent une combustion de l’encens enveloppé dans du papier aluminium pour diffuser l’odeur de l’encens sans la fumée. Mais ces personnes diffusent toujours des composés organiques volatils parce que "contrairement à ce que beaucoup pensent, ces COV ne proviennent pas de la fumée de l’encens, mais de l’encens lui-même".
Le pneumologue rappelle que ces particules rendent plus difficiles les traitements pour les personnes déjà atteintes de maladies respiratoires comme l’asthme, "la première chose à faire dans ce cas, c’est d’éliminer tout ça de son environnement pour que le traitement soit plus efficace", conseille-t-il.
Interpellé sur la différence qu’il pourrait y avoir entre un consommateur de cigarette et un utilisateur d’encens, Pape Samba Agne souligne que dans la cigarette, il y a près de 4000 composés différents dont certains sont cancérigènes.
Pour l’encens, c’est relativement contesté. Il précise que "ce n’est pas établi avec certitude que l’encens est cancérigène mais il est certain que l’encens contient des produits potentiellement cancérigènes".
Docteur Agne note par ailleurs que la fumée de tabac entraine la BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive), autrement qualifiée de "maladie du fumeur".
Or, "aujourd’hui on trouve au Sénégal de plus en plus de femmes qui ont une BPCO sans avoir fumé. L’encens n’est pas à exclure comme l’une des causes. En réalité, la BPCO n’est pas une maladie des fumeurs, c’est une maladie liée à l’exposition à des fumées", constate le pneumologue.
UNE ENTREPRISE SÉNÉGALAISE PARMI LES 10 FINALISTES DE L’AFRICA’S BUSINESS HEROES
Les dix entrepreneurs exceptionnels dont la moitié est représentée par des femmes ont été sélectionnés parmi plus de 22 000 candidatures dans les 54 pays africains
Dakar, 12 oct (APS) – L’entreprise sénégalaise Diarrablu fait partie des 10 finalistes de l’Africa’s Business Heroes 2020, un programme philanthropique phare lancé par l’Africa Netpreneur Prize Initiative (ANPI) de la Fondation Jack Ma, a-t-on appris lundi.
’’Les dix entrepreneurs exceptionnels dont la moitié est représentée par des femmes ont été sélectionnés parmi plus de 22 000 candidatures dans les 54 pays africains, après plusieurs cycles d’évaluation intensifs’’, indique un communiqué reçu à l’APS.
La même source souligne qu’avec une moyenne d’âge de 34 ans, ’’les dix finalistes représentent huit pays africains : le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal, l’Ouganda et le Zimbabwe, et leurs entreprises couvrent des secteurs clés tels que l’agriculture, la mode, l’éducation, les soins de santé, les énergies renouvelables et les services financiers’’.
Selon le communiqué, ’’Diarrablu est une entreprise sénégalaise de technologie appliquée à la mode qui fusionne les traditions artisanales africaines avec la technologie pour donner du pouvoir aux artisans africains et construire un avenir de la mode éthique et durable centré sur l’artisanat africain ancestral’’.
L’entreprise est dirigée par Diarra Gueye qui a une expérience en finance, en mathématiques et en design et a récemment terminé sa maîtrise à l’Université de Stanford avec un accent mis sur les mathématiques créatives, selon toujours la même source.
Le prix Africa’s Business Heroes (ABH) 2020 est un programme philanthropique phare lancé par l’Africa Netpreneur Prize Initiative (ANPI) de la Fondation Jack Ma qui a sélectionné les 10 meilleurs finalistes, qui se présenteront à la grande finale du concours en novembre pour avoir la chance de gagner leur part d’une cagnotte de 1,5 million de dollars, explique t-on dans le communiqué.
L’Africa’s Business Heroes organisera sa Grande finale, les 13 et 14 novembre, et les lauréats du prix ABH 2020 annoncés le 14 novembre.
KEN BUGUL, L'EXORCISME PAR L'ÉCRITURE
L'auteure parle de cet habitat qu’est pour elle la langue biologique, du village au Sénégal. Parcours hors norme de celle qui est allée à l’école des Blancs, mais plus sûrement à l’école des autres, jusqu’à se perdre dans sa quête de soi
C’était pas prévu, mais c’était couru d’avance, nous devions la croquer, la disséquer, l’enchanter En Sol Majeur. Grâce au Festival VO-VF Traduire le monde qui lui offre une carte blanche, Ken Bugul est de passage à Paris.
Sa carte d’embarquement encore dans la poche, elle le hurle et l’écrit depuis 7 décennies : Chez moi m’a manqué toute ma vie. Et oui son écriture - sorte de hurlement lumineux- se déploie dans sa trilogie biographique (Le Baobab fou, Cendres et braises et Riwan ou le chemin de sable, Grand Prix littéraire d’Afrique noire 1999). Sa trilogie sous le pagne ou dans le perfecto, allez savoir, cet auteur Présence Africaine vient nous parler de cet habitat qu’est pour elle la langue biologique, du village au Sénégal. Parcours hors norme pour celle qui est allée à l’école des Blancs, mais plus sûrement à l’école des autres, jusqu’à se perdre dans sa quête de soi. Ken Bugul, le cheveu argenté, reste cet enfant jouant dans le sable de Ndoucoumane, qui cherche quelque chose... en écrivant.
Après plus de 1 380 jours de détention, l'otage Sophie Pétronin est enfin libre. La septuagénaire française a été libérée au Mali, a-t-on appris jeudi 8 septembre.
L'humanitaire française Sophie Pétronin, enlevée au Mali en décembre 2016, a été libérée après plus de 1 380 jours de détention.
Après plus de 1 380 jours de détention, l'otage Sophie Pétronin est enfin libre. La septuagénaire française a été libérée au Mali, a-t-on appris jeudi 8 septembre. Le week-end dernier, plus d'une centaine de jihadistes condamnés ou présumés ont été libérés dans le pays dans le cadre de négociations en vue de la libération de la dernière otage française dans le monde, ainsi que de celle de Soumaïla Cissé, figure politique d'envergure nationale.
Détenue depuis quatre ans
Sophie Pétronin, qui dirigeait une petite ONG franco-suisse venant en aide aux enfants souffrant de malnutrition, a été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao, dans le nord du Mali, et était détenue par le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda.
Elle est apparue dans des vidéos diffusées en 2017 et 2018 par le GSIM. La dernière vidéo où elle apparaissait avait été reçue mi-juin 2018. Elle la montre très fatiguée, le visage émacié, en appelant au président français Emmanuel Macron, estimant que le chef de l'État l'avait "oubliée".
Le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud-Pétronin, qui interpellait régulièrement les autorités françaises, avait estimé, en mai 2019, que sa mère était "sacrifiée" par le refus, selon lui, de la France de négocier avec les ravisseurs. "La volonté [d'Emmanuel Macron] ne suffit pas, maintenant il faut des actes", avait-il affirmé à l'époque sur France Info.
Sa famille avait annoncé, le 1er avril 2020, que le gouvernement lui avait transmis une preuve de vie récente.
Soumaïla Cissé, ancien chef de l'opposition parlementaire et deuxième à trois reprises de l'élection présidentielle, avait pour sa part été kidnappé le 25 mars, alors qu'il était en campagne pour les législatives dans son fief électoral de Niafounké, dans la région de Tombouctou, au nord-ouest du Mali.
LE PARTAGE COMME VIATIQUE
Petite-fille de Serigne Touba, Sokhna Baly Mbacké est l’épouse du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacke. Il est aussi sa cousine
Petite-fille de Serigne Touba, Sokhna Baly Mbacké est l’épouse du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacke. Il est aussi sa cousine.
De sa descendance paternelle, Sokhna Baly Mountakha a hérité d’une forte tradition d’érudition. Son père Serigne Souhaibou Mbacke était un érudit. Il est celui que l’on dépeint comme un « gardien de l’orthodoxie mouride ». Le père de Sokhna Baly était connu pour son franc-parler, son objectivité et son respect scrupuleux des prescriptions du Coran et de la tradition authentique.
Dans le sillage de la tradition familiale, Sokhna Baly s’applique et essaie de perpétuer le legs de sa grand-mère, Mame Diarra Bousso.
À côté de Serigne Mountakha, Sokhna Baly n’a qu’un objectif : chercher la grâce de son époux. Sa générosité et sa compréhension de la vie moderne font que le khalife lui a confié les ’’berndés’’ à la résidence Khadim Rassoul. Pendant le Grand Magal, elle s’occupe de la restauration des hôtes de marque du khalife. Avec l’aide de ses proches, elle se démène à la tâche avec conviction mais aussi avec la ferme volonté d’accomplir cette noble mission. Elle ne se voit pas dans les privilèges d’épouse du khalife.
Sokhna Baly a opté pour le ’’terrain’’ du partage. « À l’heure du repas, elle vient dans la cuisine. C’est elle-même qui s’occupe de la distribution des plats. Elle ne peut pas faire autrement. Parce qu’elle a passé son enfance chez Sokhna Mai, fille de Serigne Touba, qui lui a appris les bonnes actions », révèle son neveu, Mountakha Guèye.
Les bonnes œuvres de Sokhna Baly Mbacké ne se limitent pas seulement à Touba. À Porokhane, 2e capitale du mouridisme, sa présence est très marquée. Dans cette cité religieuse, l’épouse du khalife des mourides organise, chaque année, un Magal pour les homonymes de sa grand-mère, Sokhna Diarra. À Porokhane, Sokhna Baly appuie aussi les hôpitaux et les internats.
À Darou Minam, son fief à Touba, Sokhna Baly Mountakha est bien appréciée. Pas de difficulté pour retrouver sa grande bâtisse, nichée derrière la grande mosquée du quartier. En cette période de Magal, la maison ne désemplit pas. Même des nécessiteux profitent de l’évènement pour visiter sa cuisine et se procurer de la nourriture. « Sokhna Baly est une référence. Elle inspire. Sa présence aux côtés du khalife est comparable à celle de Cheikh Ibra Fall aux côtés de Serigne Touba », renseigne Mountakha Guèye.