SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 avril 2025
International
MANIFESTATION DE LA DIASPORA À PARIS CONTRE MACKY SALL
"Les Sénégalais sont sortis en masse, malgré la pluie pour exprimer leur colère contre le chef de l'État sénégalais, qualifié de "dictateur". Certains ont également lancé des slogans tels que "Macky démissionne, Macron complice"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
Des centaines de Sénégalais de la diaspora ont manifesté samedi à Paris pour dénoncer la dérive autoritaire du président Macky Sall et réclamer le respect du calendrier électoral au Sénégal, pays plongé dans la crise depuis le report de la présidentielle annoncé le 15 décembre dernier.
"Les Sénégalais sont sortis en masse, malgré la pluie", a déclaré à l'AFP Alioune Sall, député des Sénégalais de la diaspora et membre de l'opposition. Selon ses estimations, entre 2.500 et 3.000 personnes ont bravé la météo parisienne pour exprimer leur colère contre le chef de l'État sénégalais, qualifié de "dictateur". La préfecture de police de Paris n'avait pas communiqué son décompte à 20H30.
Dans le cortège, les protestataires brandissaient des pancartes très critiques à l'égard de Macky Sall, notamment "Macky Sall est un danger pour la sécurité" ou "Sénégal sous dictature". Certains ont également lancé des slogans tels que "Macky démissionne, Macron complice", reflétant la frustration d'une partie de la diaspora face à la réaction jugée trop timide de la France.
Dimanche, le Quai d'Orsay avait seulement "appelé les autorités sénégalaises à lever les incertitudes autour du calendrier électoral". Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné s'était dit "très préoccupé" par la situation, appelant à préserver la tradition démocratique du Sénégal.
Selon Alioune Sall, la répression des manifestations au Sénégal s'est en outre aggravée avec la mort de deux jeunes hommes depuis vendredi. "Quand les gens sortent, on leur tire dessus", a-t-il dénoncé. Pour l'opposition sénégalaise, le report de la présidentielle vise à assurer la victoire du camp de Macky Sall voire son maintien au pouvoir.
Lors de la manifestation parisienne, le député européen Aurélien Taché (EELV) a exprimé la solidarité des députés français de la Nupes avec leurs homologues de l'opposition sénégalaise: "Il faut lutter pour votre peuple, pour la démocratie, pour la liberté", a-t-il lancé sous les acclamations.
LA LIBERTÉ CRÉATRICE DE ZACHARIA SALL
Le nouveau recueil de poésie de Zacharia Sall, intitulé "Un Ciel manque au présent", sera publié en mars 2024 aux éditions L'Appeau'strophe, dans la collection "Chant ininterrompu"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/02/2024
Le nouveau recueil de poésie de Zacharia Sall, intitulé "Un Ciel manque au présent", sera publié en mars 2024 aux éditions L'Appeau'strophe, dans la collection "Chant ininterrompu". La poésie de Zacharia Sall se caractérise par sa capacité à suivre les mouvements de l'âme humaine et l'écho des cris qui dépassent les frontières du corps. Dans ce recueil, le poète aborde le thème de l'absence qui frôle le deuil, tout en laissant place à l'espoir.
À travers ses poèmes, Zacharia Sall exprime un refus du chaos et accueille les souvenirs comme des héros de la mémoire. "Un Ciel manque au présent" peut ainsi être vu comme une révolte contre le réel et le temps qui passe. Les poèmes permettent d'habiter nos failles et nos manques, ainsi que l'absence qui envahit l'âme. Le dialogue entre le poème et le poète aide ce dernier à vivre et à transformer son vécu en univers de lumière et de possibles.
L'originalité de ce recueil réside dans la parole et les images manipulées par Zacharia Sall. Ses poèmes sont déployés comme des tableaux représentant des univers jusque-là idéels ou abstraits. Comme l'affirme un de ses vers : "Seront toujours peuples de nos desseins les épines des ténèbres". Un autre extrait révèle à l'Homme que "L’enfer est pour toi un profond échec de nommer tes chagrins". Le poète semble nous dire que la parole peut tout guérir, et notamment la parole poétique.
Sur le plan formel, "Un Ciel manque au présent" emporte le lecteur dans un univers de liberté, à travers des poèmes libres et sans titres qui coulent tel un kaléidoscope d'émotions. Le manque y trouve sa forme par le biais du poème, dans une image surréaliste.
Zacharia Sall est connu comme le poète de l'exil et de l'ailleurs, sensible aux thématiques des frontières, de l'étranger et de la quête. Avec ce nouveau recueil, il démontre toute la sensibilité de sa plume poétique.
VIDEO
LA FIN D'UNE ÉPOQUE
Mamadou Diouf, éminent historien, voit dans les contestations actuelles bien plus que la réponse à un simple report d'élection : selon lui, c'est toute une ère de domination politique qui vacille face à un sursaut citoyen
L'historien sénégalais Mamadou Diouf ne mâche pas ses mots sur la dérive autoritaire du président Macky Sall, interviewé ce diùanche sur la radio Sud FM dans l'émission hebdomadaire Objectfion.
Selon Diouf, Sall a affaibli depuis 2019 tous les contrepouvoirs, investissant massivement dans les forces de l'ordre plutôt que le bien-être des Sénégalais. Le report de l'élection n'est qu'un prétexte pour briguer un troisième mandat, contrairement à ses promesses passées.
Mais la mobilisation citoyenne actuelle marque pour l'universitaire, la "fin d'un système". Il indique les protestations visent un changement démocratique fondamental, pas juste un remplacement de dirigeant.
Mamdou Diouf salue également le recours au droit entrepris par des organisations de la société civile pour contester la décision devant le Conseil Constitutionnel.
Il en appelle solennellement à Macky Sall pour rétablir le calendrier électoral, libérer les prisonniers politiques et garantir des contrôles apaisés. L'histoire conserve la grandeur de préserver la paix et la vie des Sénégalais, conclut Mamadou Diouf.
LES JURISTES DÉNONCENT LE REPORT DE L’ÉLECTION
Selon l'AJS, cette décision "constitue un précédent dangereux pour l'état de droit et la bonne gouvernance". Elle "met à mal la Charte fondamentale de même que les lois et règlements du Sénégal"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/02/2024
L'Association des Juristes Sénégalaises (AJS) a publié un communiqué le 10 février 2024 dénonçant fermement le report de l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février au mois de décembre 2024.
Selon l'AJS, cette décision "constitue un précédent dangereux pour l'état de droit et la bonne gouvernance". Elle "met à mal la Charte fondamentale de même que les lois et règlements du Sénégal". Cette décision "empêche les populations d'exercer leur citoyenneté en choisissant souverainement, et conformément à l'agenda républicain, la personne qui doit conduire les destinées du pays", a déploré l'association dans son communiqué.
L'AJS a également condamné "la répression, non pas légitime et encadrée, mais violente et aveugle exercée sur les populations dans leur liberté d'expression et leur droit à manifester ainsi qu'à l'égard des journalistes, notamment des femmes, dans l'exercice de leur métier". Pour l'association, cette décision est "à l'origine du climat délétère et de violence qui règne sur le pays depuis son annonce".
"Forte de 50 ans de défense des droits humains, en particulier ceux des femmes et des enfants, l'AJS condamne vivement cette violence et réaffirme son attachement indéfectible pour la préservation de la dignité humaine", a déclaré l'organisation dans son communiqué.
Devant "la gravité de l'heure, qui marque un tournant majeur et critique dans la vie de notre pays", l'AJS a appelé "les autorités et institutions compétentes à veiller au respect de la constitution dans sa lettre et son esprit, ainsi que du calendrier électoral, pour des élections inclusives, transparentes, régulières et crédibles". Elle a également invité "les acteurs de la vie politique à sauvegarder les valeurs traditionnelles d'éthique, de démocratie et de dialogue".
MACKY SALL JUSTIFIE LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE
Alors que la rue gronde, le président campe sur ses positions, invitant à un dialogue inclusif avant le scrutin : "Je ne cherche rien d'autre qu'à laisser le pays en paix. Je suis prêt à passer le relais"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/02/2024
Alors que des manifestations violentes ont éclaté dans tout le pays vendredi, le président sénégalais Macky Sall s'est défendu, dans une interview exclusive accordée à l'Associated Press, d'avoir reporté les élections présidentielles prévues initialement le 25 février.
Depuis l'annonce de ce report par décret, de vives critiques accusent le chef de l'État de créer une crise constitutionnelle et de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà des deux mandats autorisés qui s'achèvent le 2 avril prochain. Interrogé dans le palais présidentiel de Dakar, Macky Sall a balayé ces allégations. "Je ne cherche absolument rien d'autre qu'à laisser un pays en paix et en stabilité. Je suis totalement prêt à passer le relais", a-t-il déclaré.
À l'extérieur, la tension était montée d'un cran alors que des centaines de manifestants sillonnaient les rues de la capitale, brûlant des pneus et affrontant les forces de l'ordre qui faisaient usage de gaz lacrymogène. Au moins un étudiant a perdu la vie à Saint-Louis, dans le nord du pays, selon le procureur de la République. "Notre avenir est en jeu, il faut se battre", a lancé Mohamed Sène, un protestataire rencontré par l'Associated Press.
Selon le président, le report du scrutin jusqu'au 15 décembre est nécessaire pour apaiser les tensions nées de la disqualification de candidats par le Conseil constitutionnel et du conflit entre l'exécutif et le judiciaire au sujet des listes électorales. "Je ne veux pas laisser un pays qui va immédiatement sombrer dans de grandes difficultés", a-t-il martelé, appelant à un "dialogue inclusif" avant toute élection.
Cependant, cette décision viole certains articles de la Constitution, d'après le Centre africain pour les études stratégiques. Plus d'une douzaine de candidats ont d'ailleurs saisi la Cour suprême pour contester le décret. Le Conseil constitutionnel devrait se prononcer dans la semaine, mais Macky Sall est resté évasif sur la conduite à tenir en cas de rejet. "C'est trop tôt pour envisager cette éventualité... Lorsque la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai", a-t-il esquivé.
Ce report fait planer un risque de "déclin démocratique" en Afrique de l'Ouest, préviennent des experts, alors que les libertés se sont réduites au Sénégal ces dernières années, avec plus de 1 000 arrestations d'opposants. La principale figure d'opposition, Ousmane Sonko, se trouve même derrière les barreaux.
Interrogé sur ce point, Macky Sall a appelé la communauté internationale à faire preuve de "retenue et de compréhension" pendant cette période difficile. Il mise à présent sur le lancement d'un "dialogue national" pour apaiser les tensions et rétablir un climat propice aux élections. Mais pour Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, "le Sénégal risque de sombrer dans la violence si le gouvernement ne libère pas les opposants immédiatement et ne respecte pas le calendrier électoral".
MORT DE ROBERT BADINTER
S’il est un nom associé à un changement profond de la société française, c’est bien celui de Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort en France en 1981.
S’il est un nom associé à un changement profond de la société française, c’est bien celui de Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort en France en 1981. Avocat de profession, ministre de la Justice sous la Présidence de François Mitterrand, président du Conseil constitutionnel, son nom est associé aux combats pour la défense de la justice, des libertés fondamentales. Les premières réactions au sein de la classe politique et de la société française dans son ensemble saluent l’homme, son humanisme et ses convictions profondes.
Robert Badinter, ministre de la Justice, interviewé à la sortie du Conseil des ministres sur le projet de loi abolissant la peine de mort, le 26 août 1981, à Paris. Pour beaucoup, Robert Badinter était perçu comme un «Sage de la République». Régulièrement invité dans les médias pour donner son avis sur des sujets de société, des évènements politiques majeurs, ou pour rappeler son combat contre la peine de mort, Robert Badinter était l’une des grandes figures de la Gauche française. Le président de la République, tout en précisant qu’un «hommage national lui serait rendu», n’a pas manqué de souligner qu’il était un «repère pour beaucoup de générations», «une conscience». «La Nation a perdu à coup sûr un grand homme, un très grand avocat», a poursuivi Emmanuel Macron en marge d’un déplacement à Bordeaux consacré à la Justice et la police. «Pour l’opinion publique, j’étais l’avocat des assassins», reconnaissait-il en évoquant son combat contre la peine de mort. Une phrase définitive, mais qui illustre combien ce débat clivant est encore sousjacent dans la société française et au sein de l’Extrême-droite française : 81% des sympathisants du Rassem-blement national se disent en effet favorables à son rétablissement,demême que 51% des sympathisants du parti Lr, un chiffre comparable à la population globale, selon l’étude Fractures françaises (Ipsos) parue en octobre 2023.
D’autres combats pour la démocratie
Il inspira bien sûr bon nombre d’avocats pour bon nombre d’autres combats aussi, comme celui sur la dépénalisation de l’homosexualité, sur la fin des juridictions d’exception comme la Cour de sûreté de l’Etat. «Un engagement, un engagement constant pour la reconnaissance d’un certain nombre de valeurs sur les droits de l’Homme, sur les droits de la défense, tout ce qui constitue ces valeurs fondamentales d’une démocratie, et sur lesquelles il faut encore aujourd’hui être particulièrement vigilant. C’était son combat, un combat constant de sa vie, et ça, ça restera», estime Me Patrick Maisonneuve.
Le combat de Robert Badinter ne s’est pas limité au territoire français. Le nombre d’exécutions encore enregistrées dans le monde avait poussé Robert Badinter à s’exprimer à l’international, notamment en Afrique où il avait rencontré et échangé avec de nombreux juristes et défenseurs des droits humains. Ses talents d’orateur et sa droiture ont particulièrement inspiré l’Ivoirien Paul Angaman, président de la Fédération internationale de l’organisation Acat, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture.
Un travail auprès des pouvoirs publics, des ministres, des chefs d’Etat, pour l’abolition universelle partout dans le monde, qui se poursuivra avec l’Ong «Ensemble contre la peine de mort» dont il était président d’honneur. «Nous travaillons sur des missions d’enquête dans les couloirs de la mort en Afrique, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, mais aussi en Asie. Robert Badinter a toujours été là, à nos côtés, mais il n’a pas été seulement une figure tutélaire. Il a surtout été celui qui a guidé nos pas. Il nous a accompagnés, il nous a engagés à aller sur des thématiques quine sont pas forcément évidentes, travailler avec les parlementaires de tous les pays. Il nous happait par son charisme», partage Raphaël Chenil Hazan, le directeur d’«Ensemble contre la peine de mort».
LA RÉVOLTE GRONDE CONTRE LE REPORT DU VOTE
Dans la capitale et ailleurs sur le territoire, des jeunes sont descendus dans la rue pour dénoncer la décision du président Macky Sall, jugée anticonstitutionnelle, de repousser le vote présidentiel du 25 février
Des heurts ont éclaté, vendredi, à l’issue de la grande prière à Dakar et dans d’autres localités du pays après que les forces de l’ordre ont dispersé de nombreux jeunes qui tentaient de manifester contre le report annoncé de l’élection présidentielle du 25 février.
Ces appels à manifester ont été lancés depuis deux jours à travers les réseaux sociaux.
Les manifestants ont brûlé des pneus et bloqué plusieurs artères de la capitale. Les forces de police ont riposté par des jets de grenades lacrymogènes.
Une journaliste du site d’information seneweb a été arrêtée puis relâchée et conduite à l’hôpital militaire de Ouakam.
‘’La journaliste de Seneweb, Absa Hane, a été arrêtée brutalement par des forces de l’ordre à Colobane, alors qu’elle assurait la couverture médiatique de la manifestation de l’opposition et d’organisations de la société civile contre le report de l’élection’’, rapporte le site d’information.
L’ONG RSF ‘’s’indigne du ciblage d’au moins 5 journalistes par les policiers lors des manifestations à #Dakar ce jour. @absa_hane de @seneweb a été brutalement interpellée et est à l’hôpital après un malaise’’. ‘’Mor Amar du journal EnQuête a, lui, été frappé à la mâchoire’’, ajoute t-elle.
Le Sénégal est en proie à une crise politique née de l’annonce, samedi dernier, par le président Macky Sall, de l’abrogation du décret convoquant le corps électoral le 25 février.
L’Assemblée nationale a adopté lundi dernier une proposition de loi portant sur un report au 15 décembre prochain de l’élection présidentielle.
Macky Sall, élu et réélu en 2012 et en 2019, a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter à cette élection, une promesse qu’il avait faite en juillet dernier.
Pour reporter l’élection, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
Une commission d’enquête parlementaire a été constituée à la demande de l’ex-parti au pouvoir, le PDS, dont le dossier de candidature a été rejeté par le Conseil constitutionnel en raison de la double nationalité de son candidat, l’ancien ministre Karim Wade.
Ce parti a demandé et a obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire après l’invalidation de la candidature de M. Wade.
Le report de la présidentielle a suscité une vague de réactions d’organisations et de partenaires internationaux du pays.
Les Etats-Unis d’Amérique ont réitéré, vendredi, leur soutien à l’organisation d’une élection libre, équitable et dans les meilleurs délais au Sénégal.
Dans un communiqué de leur ambassade à Dakar relayé sur le réseau social X, les Etats-Unis assurent soutenir la déclaration de la CEDEAO appelant le Sénégal à rétablir le calendrier électoral conformément à sa Constitution.
Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a, par la voix d’un porte-parole, déclaré suivre de près l’évolution de la situation politique au Sénégal après le report annoncé de l’élection présidentielle qui devait se tenir le 25 février.
”Le Secrétaire général de l’ONU suit de près et est préoccupé par l’évolution de la situation au Sénégal, où l’élection présidentielle prévue le 25 février a été reportée en décembre”, a notamment indiqué vendredi à New-York Stéphane Dujarric, un porte-parole d’Antonio Guterres.
L’Union européenne (UE) a, de nouveau, exhorté le même jour les autorités sénégalaises à organiser l’élection présidentielle, en conformité avec la Constitution du Sénégal.
‘’L’UE lance un appel aux autorités à prendre les mesures nécessaires afin d’organiser l’élection présidentielle le plus rapidement possible, en conformité avec la Constitution du Sénégal et le Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance’’, a notamment déclaré son haut représentant, Josep Borell.
La diplomatie européenne a, dans le même temps exprimé ses préoccupations à la suite de la décision des autorités sénégalaises de reporter le scrutin présidentiel prévu le 25 février, ”ce qui prolongerait de facto le mandat du Président’’, a estimé Josep Borell qui signale que cette mesure risque d’entacher la longue tradition démocratique au Sénégal et pourrait ainsi ouvrir une période de grande incertitude pour le pays.
Bruxelles note que ce report a déjà eu des impacts sur la stabilité et la cohésion sociale du pays.
Des organisations se réclamant de la société civile ont officiellement lancé jeudi à Dakar une initiative dénommée ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection) avec l’objectif de faire rétablir le calendrier électoral.
Il s’agit d’une plateforme regroupant des mouvements citoyens, organisations socio-professionnelles, personnalités se réclamant de la société civile.
BRUXELLES RÉCLAME LE RESPECT DU PROCESSUS DÉMOCRATIQUE
Pour l'Union Européenne, le report du scrutin "risque d'entacher la longue tradition démocratique au Sénégal et pourrait ainsi ouvrir une période de grande incertitude pour le pays". Les autorités se doivent de garantir les libertés fondamentales
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/02/2024
L'Union européenne (UE) a exprimé ses préoccupations concernant la décision des autorités sénégalaises de reporter l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2019. Dans une déclaration faite ce vendredi 9 février 2024 par le haut représentant de l'UE, celle-ci a souligné les relations étroites et la confiance établie de longue date entre l'UE et le Sénégal, basées notamment sur "la longue et solide tradition démocratique du Sénégal et des valeurs partagées, telles que l'aspiration au dialogue et au consensus politique".
Or, pour l'UE, le report du scrutin "risque d'entacher la longue tradition démocratique au Sénégal et pourrait ainsi ouvrir une période de grande incertitude pour le pays". Ce report "a déjà eu des impacts sur la stabilité et la cohésion sociale du pays", a ajouté le communiqué.
L'UE a donc appelé les autorités sénégalaises à "respecter les aspirations légitimes des citoyens et de toutes les forces vives de la nation à préserver la démocratie", soulignant que "les libertés fondamentales, et notamment celles de manifester pacifiquement et de s'exprimer publiquement, sont des principes fondamentaux de l'État de droit que les autorités sénégalaises se doivent de garantir".
Le haut représentant a également lancé "un appel aux autorités à prendre les mesures nécessaires afin d'organiser l'élection présidentielle le plus rapidement possible, en conformité avec la Constitution du Sénégal et le Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance". Pour l'UE, il est "crucial pour la crédibilité et l'inclusivité de l'élection que toutes les parties puissent effectivement prendre part aux décisions touchant aux caractéristiques essentielles du processus électoral, dans un esprit de dialogue constructif et de transparence".
50 ORGANISATIONS DE JEUNES MOBILISÉES CONTRE LE REPORT DU SCRUTIN
Nous appelons le Conseil constitutionnel à intervenir pour faire prévaloir l'ordre constitutionnel et respecter le calendrier républicain. Les Sages doivent agir dans l'intérêt supérieur de la Nation
Les organisations de jeunesse du Sénégal tiennent à exprimer leur profonde inquiétude suite à la décision du président de la République de reporter l'élection présidentielle et au vote à l'Assemblée Nationale d'une loi repoussant le scrutin au 15 décembre 2024 et prolongeant le mandat du chef de l'Etat.
Nous appelons le Conseil constitutionnel à intervenir pour faire prévaloir l'ordre constitutionnel et respecter le calendrier républicain. Les Sages doivent agir dans l'intérêt supérieur de la Nation.
Après les violences de mars 2021 et juin 2023, notre pays doit s'efforcer de prévenir tout nouveau trouble. La jeunesse, principale victime de ces crises, a déjà payé un lourd tribut, marqué par des pertes en vies hu-maines, des centaines d'arrestations, un nombre considérable de jeunes toujours en détention, la fermeture pour des milliers de filles et de garçons des écoles et universités et la dégradation de biens publics es-sentiels.
Membres actifs de la société civile sénégalaise, nous exhortons les autorités à éviter tout recours excessif à la force et condamnons les restrictions d'accès à internet et les atteintes aux libertés de manifestation et de circulation qui touchent plusieurs de nos droits fondamentaux et impactent fortement nos activités économiques.
Avec un Sénégalais sur deux âgé de moins de 18 ans, les préoccupations des jeunes représentent un enjeu central pour notre pays. Ce report des élections suscite beaucoup de frustrations au sein d'une jeunesse déjà éprouvée par la montée des inégalités et le manque d'opportunités, et qui attend avec détermination la date du 25 février pour s'exprimer et choisir son avenir.
Nous, plateformes, organisations et mouvements de jeunesse, appelons tous les groupements de jeunes à renforcer l'unité, la solidarité et à davantage nous organiser pour protéger nos droits, préserver nos libertés et continuer d'œuvrer à la construction nationale.
LISTE DES 50 SIGNATAIRES
1. ACCENT
2. AFRICTIVISTES
3. AFRICULTURBAN
4. AMICALE DES ÉLÈVES ET ÉTUDIANTS
RESSORTISSANTS DE SADIO
5. ASSOCIATION DES ÉLÈVES
ET ÉTUDIANTS MUSULMANS DU SÉNÉGAL
6. BANLIEUE UP
7. CADRE D'ACCOMPAGNEMENT ET D'EXPRESSION POUR LA TRANSMISSION DU SAVOIR
8. CENTRES D'ENTRAINEMENT AUX MÉTHODES
D'EDUCATION ACTIVE - SENEGAL
9. CENTRE DES JEUNES DIRIGEANTS
10. COLLECTIF DES VOLONTAIRES
DU SÉNÉGAL
17. COMDEV AFRICA
12. CONFÉDÉRATION DES RÉSEAUX DE JEUNES
AGRIPRENEURS DU SÉNÉGAL
13. CONSORTIUM JEUNESSE SÉNÉGAL
14. DÉBAT NUMÉRIQUE NATIONAL
DE LA JEUNESSE
15. DÉCLIC
16. DIGITAL SCHOOL OF TECHNOLOGIES
17. DOYNA
18. ÉCLAIREURS ET ÉCLAIREUSES DU SÉNÉGAL
19. FONDATION ROSE
20. FORUM DES CITOYENS ET DES USAGERS
21. GÉNÉRATION SAALIH
22. IMPACT HUB
23. IMPACT PROJET
24. JAMMI ASKANU MBOUR
25. JEUNE CHAMBRE INTERNATIONALE
SÉNÉGAL
26. JEUNES ENTREPRENEURS AFRICAINS
ŒUVRANT POUR LE DÉVELOPPEMENT
ECONOMIQUE RÉGIONAL
27. JEUNESSE ESPOIR
28. JEUNESSE ÉTUDIANTE CATHOLIQUE
29. JEUNESSE ET DÉVELOPPEMENT
30. JEUNESSE PROTESTANTE EVANGÉLIQUE POUR L'ENTRAIDE ET LE DEVELOPPEMENT
31. KAAY JOB
32. LAMBAYE LEARNING CENTER
33. MAAM JIGEEN
34. MOUVEMENT DES PIONNIERS DU SÉNÉGAL
35. NUUN JIGEEN
36. POLARIS ASSO
37. PRECIOUS GIFT
38. RACINES DE L'ESPOIR
39. RAES
40. RÉSEAU D'ACTION DES VOLONTAIRES
YAAKAAR
41. RÉSEAU DES CHAMPIONS POUR RÉUSSIR
AU SÉNÉGAL
42. SÉNÉGAL ACADEMY
43. SIMPLON SENEGAL
44. SOCIAL CHANGE FACTORY
45. SOLIDARITE ACTIVE
46. SOREETUL
47. WA MBED MI
48. YEESAL AGRIHUB
49. YMCA SÉNÉGAL
50. AFRICAN LEADERS INITIATIVE
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
MACKY SALL SE REND-IL COMPTE DE CE QU’IL A DÉCLENCHÉ ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le président a réussi l’exploit de susciter la création d’une union sacrée de la société civile, des partis politiques et de tout l’écosystème des campagnes électorales. Sa place, c’est dans le prétoire pour haute trahison
Macky Sall semble s’être auto convaincu que sa “renonciation”au troisième mandat et son bilan soit disant “prestigieux” avaient établi sa crédibilité en tant que démocrate et en tant que président “travailleur”. Il pouvait donc à nouveau puiser dans la besace de ses magouilles sans risque majeur car “il mérite au moins une petite dérogation “. Ce que ses députés se sont empressés de lui accorder en violation flagrante de la Constitution. Tel à un mendiant ! C’est tout simplement pathétique.
Et bien non !
D’abord, il faut absolument l’aider, le pauvre, à s’extirper de son fantasme et à atterrir :
Renonciation ? Que non. On ne peut pas renoncer à ce qui ne vous appartient pas. Doit-on le féliciter pour avoir respecté la Constitution ? Doit-on féliciter un délinquant de ne pas vous avoir dépouillé ? Ou un violeur de ne pas avoir agressé sa voisine ? On l’a plutôt contraint à se soumettre à la loi sous peine d’endurer la vindicte populaire. Il a piteusement courbé l’échine en invoquant un fumeux “code d’honneur “.
Infrastructures ? Tous les dirigeants africains dans le cadre du NEPAD/UA
se sont engagés à doter le continent d’infrastructures. L’initiative a été financée par le système bancaire international en contrepartie de marchés accordés à des compagnies étrangères et de retro commissions, bien entendu. Tous les présidents africains ont construit. Ce qu’il faut évaluer et comparer, c’est le coût, la pertinence et la rentabilité. Lá on pourra parler de bilan ! Ça viendra.
Non on ne lui doit rien si ce n’est une fiche de paie. Et un procès !
Le tacle de Sonko
Son magistère aura été caractérisé par des magouilles indignes, une corruption généralisée et une violence sans fards habillés du manteau de l’impunité. Ses thuriféraires ont chanté son invincibilité (le grand stratège politique) et sa toute puissance (n’est-il pas au dessus des lois et des décisions de justice ?).
Son premier échec cuisant est venu du rejet populaire et ferme de sa candidature à ce troisième mandat qu’il convoitait avec tant de concupiscence depuis 2019. La panique quant à elle s’est installée (y compris dans son camp) quand la candidature de Diomaye Faye (alter ego de Sonko emprisonné) a été validée par le Conseil constitutionnel malgré le recours déposé par son Premier ministre/candidat.
D’où la fronde ignoble contre le Conseil et l’annulation de l’élection. Du jamais vu au pays de la “vitrine démocratique”. D’ailleurs, gardez-vous bien de pénétrer dans le magasin parce que beaucoup des produits sont soit avariés soit des fakes.
Le coup d’État
S’en vient donc cet auto coup d’État de la traîtrise, une manœuvre pour gagner du temps pour éliminer Diomaye Faye avec l’aide de Karim Wade dans le rôle de l’idiot utile. Et aussi pour pouvoir encaisser les premiers chèques des pétroliers.
Un coup d'État peut être considéré comme : « un acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverses, par une personne ou par un groupe de personnes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer sa position, soit d'entraîner une simple modification de l'orientation politique du pays » (1)
La différence avec nos parents maliens (burkinabè et nigériens) ce n’est pas que les auteurs du coup d’État étaient vêtus d’uniformes, mais qu’ils ont été massivement soutenus par le peuple alors que Macky Sall utilise le mensonge, la ruse et la violence répressive pour essayer d’imposer son coup de force
La riposte
Alors maintenant que va-t-il se passer puisque son incompétence continue de l’enfermer dans l’improvisation au détriment de l’anticipation ?
Voilà ce qui est en route (avis gratuit)
Une réaction internationale musclée .
Les États-Unis ont tout de suite donné le ton en exigeant l’annulation du décret et le maintien de l’élection. Suivi de son allié le plus proche et le plus puissant de l’Union européenne, l’Allemagne, puis l’Union européenne elle-même alors que d’habitude on attendait la France pour articuler la réponse. Celle-ci s’est finalement alignée et a lâché Macky Sall. La préoccupation majeure étant de stopper l’épidémie des coups d’États, la prolifération jihadiste et les flux migratoires, la France ayant perdu pied en Afrique. Paradoxalement, c’est Macky Sall lui-même qui a inlassablement crié au loup et martelé « terroristes, islamistes, chaos ». Voilà pourquoi j’ai toujours douté de son niveau d’intelligence.
Sous l’impulsion des États-Unis, on va en arriver à une mise sous surveillance par les organisations internationales des Droits de l’homme (pays prioritaire selon le jargon consacré), un classement “pays à risque”pour les investisseurs et une activation préventive de la justice internationale. Voilà un chef d’État qui déroule son coup de force alors que viennent d’être déployés des centaines d’observateurs internationaux, d’Europe et d’ailleurs ainsi que la presse internationale à la recherche d’un nouveau flashpoint. Quel timing !
La diaspora revigorée comme jamais et rejoint par les patriotes africains et militants français va le harceler au point où ses hôtes vont s’y reprendre à deux fois avant de l’inviter : Qui veut s’afficher avec un putschiste ?
Au pays, la mobilisation populaire va dérouler et sera ininterrompue. Macky Sall a réussi l’exploit de susciter la création d’une union sacrée de la société civile, des partis politiques et de tout l’écosystème des campagnes électorales (les candidats et leurs militants, familles, amis, équipes, parrains, électeurs en plus de leurs cagnottes de campagne).
La CEDEAO et l’Union Africaine vont suivre, lentement mais sûrement, secrètement ravis de “moucher” ce Sénégal arrogant qui se targue d’”exception démocratique”. Des les premières victimes de sa répression, les sanctions vont tomber, à commencer par l’immobilisation de son jouet préféré, l’avion présidentiel, qui sera cloué au sol du fait des interdictions de voyages suivi du gel de ses avoirs.
Immanquablement, il va faire face à des démissions dans son gouvernement, des lâchages dans sa coalition (transhumance oblige) et à une riposte et révolte des juges.
Risque de coup militaire ? Pour ma part, je n’y crois pas sauf si les victimes des violences policières s’accumulent et que le chaos s’installe. Entre-temps, il y aura certainement des conversations dures et franches entre les colonels et le chef de l’État.
Impasse
Comment va-t-il s’en sortir ? Ah oui ! Dialogue ! Tel un disque rayé.
Sauf que lui, il n’écoute pas. Tel un forcené, il fonce droit dans le mur. Or nul ne peut convaincre un forcené d’agir contre sa vraie nature. Peine perdue. Donc dialogue c’est niet ! Que tous les “dialogueurs”soient indexés.
Nous, nous savons quoi faire. Macky Sall a rompu le contrat qui le liait au peuple. Son renversement est donc légitime et inéluctable. C’est tout.
Sa place, c’est dans le prétoire pour haute trahison. Bien piètre fin de règne d’un incompétent au pouvoir. Il ne mérite pas autre chose.
Bon débarras.
(1) Brichet, Olivier. Auteur du texte, « Étude du coup d'État en fait et en droit : thèse pour le doctorat / présentée... par Olivier Brichet... ; Université de Paris, Faculté de droit [archive] », sur Gallica, 1935 (consulté le 31 octobre 2018).