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24 novembre 2024
International
OUAGADOUGOU CRIE À LA MANIPULATION APRÈS UNE MANIFESTATION PRO-DROITS HUMAINS À DAKAR
Le Burkina Faso accuse Amnesty International et Coalition sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains de tentative de déstabilisation. Il dénonce "les actes de manipulation que ne cesse de poser certains acteurs de la scène internationale"
(SenePlus) - Dans un communiqué rendu public le 24 juin, le gouvernement burkinabè a exprimé son "regret et incompréhension" face au rassemblement co-organisé le 21 juin à Dakar par Amnesty International et la Coalition sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (COSEDDH). Un événement jugé comme une "manipulation des opinions" sur des questions relevant de la politique intérieure du pays.
Les termes employés sont durs à l'encontre d'Amnesty, qualifiée d'"organisation non gouvernementale financée par des officines aux desseins obscurs". Le communiqué dénonce "les actes de manipulation que ne cesse de poser certains acteurs de la scène internationale" et rappelle que "dans le contexte de la situation sécuritaire du pays, la rigueur et la discipline constituent les socles de survie de notre Nation".
Cette réaction musclée fait suite au rapport choc publié par Amnesty le 24 février dernier, accusant les forces de sécurité burkinabè d'"exécutions extrajudiciaires" et de possibles "crimes de guerre". Des allégations qualifiées de "mensongères" par Ouagadougou.
"Le gouvernement n'entend céder ni aux cris d'orfraie, ni aux injonctions d'Amnesty International, dont la réputation a été plusieurs fois ternie par de nombreux scandales", affirme le texte, dans une référence à peine voilée aux polémiques ayant entaché l'ONG ces dernières années.
Au-delà d'Amnesty, c'est aussi la COSEDDH qui est visée par les critiques d'Ouagadougou. Le ministère déplore "son alliance avec une organisation aussi controversée" et juge que la coalition sénégalaise "s'est déjà mise dans une posture équivoque et déshonorante contre un pays frère africain".
Le communiqué termine cependant sur une note d'apaisement en réitérant "les salutations du gouvernement burkinabè au gouvernement et au peuple frères du Sénégal".
Propos recueillis par Saxewar Diagne de SenePlus
FACE AUX EXTRÊMES, UN PROJET D'OUVERTURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un repli nationaliste ferait exploser les tensions au sein de la société et ruinerait l'image internationale de la France. Le combat de ma vie se résume en un mot : la méritocratie républicaine - ENTRETIEN AVEC SAMIRA DJOUADI
Face à la montée des extrêmes, Samira Djouadi porte l'étendard du rassemblement et de l'ouverture dans le cadre des législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 en France. Cette candidate d'Ensemble pour la République de la 9e circonscription comptant 16 pays du Maghreb et de l’Afrique Ouest dont le Sénégal, entend bien représenter au Parlement toute la diversité des Français établis à l'international. Elle lève, dans cette interview accordée à SenePlus, un coin de voile sur son programme qui promeut entre autres, une société de la réussite par le mérite et l'emploi.
SenePlus : Quels sont, selon vous, les principaux risques pour la France si l'extrême droite parvient à accéder au pouvoir lors des prochaines élections législatives ?
Samira Djouadi :La France, pays présent sur cinq continents, membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, mère de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, berceau de la francophonie perdrait son âme en perdant ses valeurs universelles. Un repli nationaliste ferait exploser les tensions au sein de sa société et ruinerait son image internationale. En outre, le programme économique du Rassemblement National (RN) est délirant et conduirait à une grave détérioration du pays tant pour le niveau de vie de ses habitants, que pour ses exportations et sa capacité d’innovation la condamnant à un déclin irréversible. Enfin, la menace sur la binationalité constituerait une rupture d’égalité majeure entre citoyens et un déchirement au sein même de nombreuses familles, particulièrement dans notre circonscription.
Vous mentionnez dans votre plateforme une "mobilisation électorale" contre les forces extrémistes. Quelles actions concrètes proposez-vous pour encourager cette mobilisation parmi les Français de l'étranger ?
Dans un premier temps, il faut déjà convaincre les Français qui refusent les extrêmes de voter. Rien n’est joué. Aux dernières législatives, seul 10% de l’électorat s’est exprimé. Beaucoup d’entre eux ne se sentaient pas concernés. Aujourd’hui c’est différent. Contre une extrême droite qui menace de remettre en cause la binationalité et une extrême gauche qui voit les Français de l’Etranger comme des exilés fiscaux à imposer deux fois, la composition de l’Assemblee nationale au soir du 7 juillet sera cruciale. Le risque de bascule vers l’une de ces deux extrêmes est réel. Au-delà des divergences entre les autres sensibilités républicaines, il est temps de se rassembler pour légiférer différemment : davantage de concertation et de consensus. Je sais que le président l’a compris, la majorité sortante aussi et c’est pour cela qu’elle a appelé une personnalité comme la mienne, nouvelle en politique, mais forte d’une expérience de travail en ouverture d’esprit axée sur les résultats. Mais la tâche ne fera que commencer avec l’élection. C’est le lendemain qu’il faudra engager, et pour cinq ans, la rédaction de propositions de loi qui amélioreront la vie des Français au delà des clivages politiques. Plutôt qu’une liste d’actions, c’est ma méthode qui fera ma singularité en s’appuyant sur la consultation constante de mes électeurs pour enrichir le débat parlementaire de la vie quotidienne des Français de la circonscription.
Comment envisagez-vous de renforcer les liens entre les Français de l'étranger et leur patrie tout en contrant les discours de division prônés par l'extrême droite ?
Tout d’abord en m’attaquant aux problèmes spécifiques des Français de l’Etranger : en un mot, il s’agit de rétablir l’égalité républicaine pour assurer qu’ils retrouvent les mêmes droits que leurs compatriotes de l’hexagone : école, santé, sécurité, démarches administratives, attache hexagonale, installation et retour sont des priorités. Ensuite, le combat de ma vie se résume en un mot : la méritocratie républicaine. Si la réussite de chacun est possible grâce à son mérite quelle que soit son origine dans une société de retour au plein emploi, l’extrême droite se réduira à son niveau résiduel historique sous les 5%. La meilleure façon de contrer les discours, ce sont les actions qui donnent des résultats.
En tant que femme franco-marocaine, vous représentez l'unité dans la diversité. Comment prévoyez-vous de promouvoir cette diversité et de lutter contre la xénophobie et le racisme dans l'Assemblée nationale ?
La xénophobie et le racisme sont présents d’abord dans la société tout entière, pas seulement à l’Assemblée nationale. Votre question pourrait laisser penser que je suis 50% Française et 50% Marocaine. En fait, je suis 100% Française et 100% Marocaine. Comme je suis 100% Européenne et 100% Africaine. Et notre circonscription est remplie d’hommes et de femmes comme moi. C’est non seulement en les représentant mais aussi en promouvant leurs initiatives que nous monterons à la France que nous incarnons des solutions et non des problèmes.
Votre programme insiste sur l'importance de représenter équitablement les voix marginalisées. Quelles sont vos principales initiatives pour assurer une représentation juste et équitable de ces groupes au niveau national ?
Ce n’est pas parce que c’est plus difficile que c’est impossible. Une voix marginalisée a besoin de plus de volonté qu’une autre pour qui le chemin est tout tracé. Tout part de la volonté et il est essentiel, par l’écoute réelle de ceux qui se sentent vus comme des marginaux, de leur prouver qu’ils ont leur chance. Pour cela, il faut d’abord sanctionner sans faiblesse par la loi toutes les discriminations. Le « testing » devra entrer dans la loi et cela est inscrit dans notre programme. Ensuite, la culture, l’éducation et la formation continue devront traverser les territoires. J’ai cette expérience au travers de mes actions associatives. Faire de la politique autrement c’est faire travailler ensemble le secteur public, le secteur privé et le secteur associatif. Autant dans l’hexagone qu’à l’étranger. Cela peut paraître utopique mais ça ne l’est pas. Pour une raison simple : parce que ce n’est pas une question budgétaire (et c’est l’argent qui nous manque) mais une question d’habitudes. La démagogie consisterait à vous dire qu’on va augmenter les dotations de l’État sans augmenter la fiscalité. Je laisse ce type de promesses à la démagogie des extrêmes. Il est temps, vraiment temps, de faire de la politique autrement. J’ai la faiblesse de penser que je peux y arriver parce que je serai ancrée dans le pôle central majoritaire. La dissolution de l’Assemblée a été une surprise, je veux être la surprise de la nouvelle Assemblée.
par l'éditorialiste de seneplus, Arona Oumar Kane
COMPRENDRE LE BUDGET DE LA NATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Héritage difficile pour le nouveau gouvernement qui exécute un budget déséquilibré, sans le rectifier. Décryptage des rouages complexes de la gestion des finances publiques
Arona Oumar Kane de SenePlus |
Publication 25/06/2024
Synthèse de la Loi 2023-18 portant Loi de finances 2024
La Déclaration de Politique Générale du nouveau chef du gouvernement sénégalais est attendue dans les jours ou semaines à venir. La question du budget sera sans doute un des sujets importants qui seront abordés par le Premier ministre M. Ousmane Sonko lors de son adresse à la représentation nationale.
Il s’agit, en effet, d’un sujet crucial qui concerne tous les citoyens, car relatif à la façon dont notre argent, à nous tous, est géré par les autorités administratives. Seulement voilà, les textes de lois de finances qui définissent le budget de la Nation sont d’une telle complexité que seuls les spécialistes des finances publiques ou ceux qui se donnent la peine de les étudier sérieusement, c’est notre cas, sont en mesure d’en saisir tous les aspects. Ceci est d’autant plus regrettable que cette méconnaissance des mécanismes du budget et leurs implications dans la vie nationale est un terreau favorable à la mal gouvernance, qui conduit nos gouvernements à faire un peu n’importe quoi avec nos ressources financières sans être challengés par leurs administrés que nous sommes.
Pour aider le citoyen lambda à avoir une meilleure compréhension du budget et briser cette logique de méconnaissance généralisée de la gestion du budget, nous avons conçu un modèle de synthèse du texte de loi de finances. Cette synthèse devant permettre, grâce à des graphiques et des schémas simples sur une seule page et d’un glossaire, d’en saisir les points saillants et de comprendre la signification des principaux agrégats de la loi de finances, leurs interconnexions et leurs implications.
L’objectif poursuivi dans cet article, et ceux que nous que publions régulièrement, est de permettre une meilleure veille citoyenne sur la gouvernance de nos ressources et d’éclairer le débat public sur des aspects méconnus de la gestion budgétaire. Cela permettra, en l’occurrence, d’éviter la manipulation, en particulier de ceux qui comparent déjà la gestion budgétaire des nouvelles autorités avec la leur quand ils étaient au pouvoir. Le nouveau gouvernement ne fait en réalité, jusqu’ici, qu’exécuter le Budget dont ils ont hérité, ce qui est d’ailleurs regrettable. Une loi de finances rectificative aurait dû être présentée avant toute chose, au vu du déséquilibre scandaleux qui continue d’y avoir entre les dépenses de fonctionnement et celles consacrées à l’investissement.
Nous espérons qu’avec cette synthèse graphique, ces enjeux seront mieux cernés par nos concitoyens.
Notes explicatives
Loi de Finances La loi de finances est une loi adoptée par le parlement qui détermine, pour une année civile, la nature, le montant et l'affectation des ressources et des charges de l'État (les recettes et les dépenses). Elle est le principal instrument de la politique budgétaire et fiscale de l'État.
Loi de Finances Rectificative Une loi de finances rectificative modifie, en cours d'année, les dispositions de la loi de finances initiale. Elle permet d'ajuster les prévisions de recettes et de dépenses en fonction des évolutions économiques et financières imprévues.
Budget Général Le budget général du Sénégal représente l'ensemble des ressources et des charges de l'État pour une année budgétaire donnée. Il inclut toutes les recettes collectées et les dépenses effectuées par le gouvernement dans le cadre de ses fonctions économiques et sociales.
Comptes Spéciaux du Trésor Les comptes spéciaux du Trésor sont des comptes spécifiques gérés par l'État en dehors du budget général. Ils sont utilisés pour des opérations financières particulières qui nécessitent une comptabilité distincte. Ils s'équilibrent en recettes et en dépenses.
Budget Initial Le budget initial correspond au montant arrêté dans la loi de finances initiale. Ce montant est égal aux dépenses prévues, augmentées de l’amortissement . En principe, l'amortissement n'est pas censé être pris en compte dans le Budget, mais cette synthèse reflète les chiffres validés par la Loi de Finances initiale 2024. L’autre particularité de ce budget 2024, c’est qu’il succède à un autre budget initial sans loi de finances rectificative entre les deux, malgré les gros écarts entre les réalisations à fin 2023 et les prévisions de la loi de finances initiale. Une responsabilité conjointe du gouvernement sortant, de l’Assemblée nationale et de la Cour des Comptes, et un manquement qui en dit long sur le sérieux et la rigueur mis dans la tenue de nos comptes publics.
Recettes Les recettes représentent l'ensemble des ressources financières perçues par l'État. Elles se divisent en deux grandes catégories : les recettes internes et les recettes externes.
Recettes Internes Les recettes internes proviennent des ressources générées au sein du pays, incluant les impôts, les taxes, les droits de douane, les redevances et les cotisations sociales. Elles sont cruciales pour le financement des dépenses publiques sans dépendre de l'extérieur.
Recettes Externes Les recettes externes sont les ressources financières obtenues de l'extérieur du pays. Elles incluent les aides financières, les dons obtenus auprès des institutions internationales ou des pays étrangers. A ne pas confondre avec l'emprunt qui alimente la dette.
Dépenses Les dépenses regroupent l'ensemble des décaissements de l'État pour financer ses activités et programmes. Elles se subdivisent en plusieurs catégories, incluant les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement, les intérêts et commissions de la dette
Déficit Le déficit budgétaire survient lorsque les dépenses de l'État excèdent ses recettes. Il indique un besoin de financement supplémentaire que le gouvernement doit combler, souvent par l'emprunt. Lorsque les dépenses sont inférieures aux recettes, on parle d'excédent.
Emprunt L'emprunt est une source de financement pour l'État lorsqu'il y a un déficit budgétaire. Le gouvernement emprunte des fonds sur les marchés financiers nationaux et internationaux pour couvrir ses besoins de financement. C’est ainsi qu’une émission d’Eurobonds a été réalisée pour couvrir une partie de l’emprunt prévu dans la loi de finances 2024, arrêté à 2138,4 milliards de FCFA. Notre synthèse montre clairement que cet emprunt, complété entre autres par les Droits de Tirages Spéciaux du FMI avec les conditions que l’on sait, sert beaucoup plus à rembourser d’autres dettes qu’à financer le déficit et donc les investissements qui auraient dû être le réceptacle exclusif de la dette.
Amortissement L'amortissement représente un montant versé aux créanciers de l'Etat pour réduire l'encours de la dette. En principe, l'amortissement devrait se faire avec la croissance générée, grâce aux recettes internes. Mais quand la dette contractée n’est pas utilisée à bon escient pour alimenter de l’investissement productif mais exposée à la gabegie et aux détournements d’objectif, combinés à l’absence d’évaluation de son impact réel sur la croissance, elle ne servira qu’à jouer aux pompes funèbres pour hyènes - suul bukki sulli bukki, les Sénégalais comprennent.
Intérêts de la Dette Les intérêts de la dette sont les paiements périodiques effectués par l'État pour rémunérer les prêteurs. Ils constituent une charge financière liée aux emprunts. Ils sont inclus dans les dépenses ordinaires du budget général ou dépenses de fonctionnement.
Commissions de la Dette Les commissions de la dette sont des frais additionnels associés à la gestion et à la souscription des emprunts. Elles incluent les frais de conseil, de garantie, et d'autres coûts financiers. Ces commissions, souvent noyées par abus de langage dans les appellations “charges financières de la dette” avec les intérêts de la dette, sont de plus en plus élevées car les intérêts et commissions combinés dépassent même le principal remboursé sur certains mois, avec des montants que ne saurait seul expliquer les taux d’intérêt annoncés. Il serait utile que le gouvernement ou une commission d’enquête parlementaire se penche sur ces commissions pour en connaître la structure exacte et les bénéficiaires. On ne peut continuer à verser des centaines de milliards de FCFA de commissions sans savoir exactement à qui, à quel titre et si le service rendu est à la hauteur de ce coût exorbitant.
Service de la Dette Le service de la dette englobe l'ensemble des paiements effectués pour honorer les emprunts, incluant l'amortissement, les intérêts et les commissions. C'est une part importante des dépenses de l'État.
Dépenses de Personnel Les dépenses de personnel concernent les salaires et les rémunérations versés aux fonctionnaires et employés de l'État. Elles constituent une part significative des dépenses de fonctionnement.
Achats de Biens et Services Ces achats couvrent les dépenses liées à l'acquisition de biens et de services nécessaires au fonctionnement des administrations publiques, tels que les voitures, les biens immobiliers, les voyages, l'organisation d'évènements.
Transferts Courants Les transferts courants incluent les subventions, les dotations aux institutions constitutionnelles, aux entreprises publiques et aux collectivités territoriales, les aides sociales et les autres paiements de transfert effectués par l'État sans contrepartie directe.
Dépenses de Fonctionnement Les dépenses de fonctionnement, ou dépenses ordinaires, regroupent l'ensemble des coûts nécessaires au fonctionnement courant des services publics. Elles incluent les salaires, les achats de biens et services, les transferts courants et la charge financière de la dette.
Dépenses d'Investissement Les dépenses d'investissement, ou dépenses en capital, concernent les fonds utilisés pour financer des projets à long terme, tels que les infrastructures, les équipements publics, et les programmes de développement. Elles visent à améliorer la capacité productive du pays.
Arona Oumar Kane est Ingénieur Logiciel
Bangath Systems - Dakar
Sources:
Loi 2022-22 du 09 Décembre 2022 portant loi de finances pour l’année 2023
Loi 2023-18 du 15 Décembre 2023 portant loi de finances pour l’année 2024
Tableaux de Bord de l'Économie Sénégalaise par la DPEE
Calculs et Analyses avec SIADE, Système Intégré d’Analyse de Données Économiques par Bangath Systems
Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle 2025-2027
À LA PEINE, LES OLYMPIENS SÉNÉGALAIS CRIENT LEUR MANQUE DE MOYENS
Qualifiés pour les Jeux Olympiques de Paris, ils espéraient enfin voir leur dévouement récompensé. Mais les athlètes du pays font face à l'indifférence des autorités. Conditions d'entraînement déplorables, précarité financière...
(SenePlus) - Au Sénégal, être un athlète qualifié pour les Jeux Olympiques ne garantit malheureusement pas un soutien adéquat. C'est le constat amer dressé par de nombreux sportifs sénégalais dans un récent reportage du journal Le Monde.
Bocar Diop, taekwondiste de 25 ans, fait partie des 11 athlètes sénégalais qualifiés pour les JO de Paris 2024. Pourtant, comme le rapporte Le Monde, "il pensait qu'être sportif de haut niveau avec une qualification aux JO changerait un peu sa vie, c'est presque pire". Malgré une promesse de bourse de 4500 euros du Comité national olympique sénégalais (CNOSS), celle-ci ne lui est toujours pas parvenue. Sans budget, il ne peut pas s'offrir de stages d'entraînement à l'étranger, cruciaux pour se mesurer à ses futurs adversaires.
Pour se consacrer à l'entraînement, Bocar Diop a dû lâcher son emploi de soudeur. Aujourd'hui sans revenus, il est hébergé par sa fédération dans des conditions spartiates. "Ma famille m'en veut, confie-t-il. Ils ne comprennent pas que je donne tant à mon pays, sans rien en retour."
Ndèye Binta Diongue, escrimeuse qualifiée pour Paris 2024, connaît également d'importantes difficultés financières malgré une bourse du CNOSS de 18 300 euros pour 18 mois. "En France, une fois que j'ai payé mon loyer, c'est terminé", déplore-t-elle auprès du quotidien. Pour partir en stage, elle a dû recourir à une cagnotte en ligne.
Cette précarité contraste avec l'ambition du Sénégal d'être "une nation de sportifs", comme le souligne le champion d'Afrique du 110m haies Louis-François Mendy, cité par Le Monde : "Pour faire du haut niveau, il faut des moyens et des infrastructures de qualité. Malheureusement, nous ne faisons pas partie des préoccupations politiques."
Face à ces critiques, le CNOSS assure plancher sur un projet de loi visant à mieux rémunérer les athlètes d'élite. "Nous travaillons avec le gouvernement sur le Code du sport sénégalais. Dedans, il y aura un statut pour les sportifs de haut niveau avec une rémunération prévue", promet son secrétaire général Omar Sedima Diagne, cité par Le Monde.
En attendant, le manque de moyens continue d'entraver les rêves olympiques de nombreux sportifs sénégalais, contraints de choisir entre précarité et exil à l'étranger. Une réalité à laquelle ce pays réputé pour ses champions fait tristement face.
ASSIMI GOÏTA À OUAGADOUGOU POUR UNE VISITE DE TRAVAIL ET D’AMITIÉ
Cette visite survient dans un contexte marqué par un regain d’attaques d’insurgés contre les populations civiles et l’armée Burkinabé. La dernière en date a récemment fait perdre la vie à une centaine de soldats dans la localité de Mansila.
Dakar, 25 juin (APS) – Le président du Mali, le colonel Assimi Goïta, est arrivé ce mardi en fin de matinée à Ouagadougou pour une visite d’amitié et de travail, a annoncé la présidence du Burkina Faso.
Le chef de l’Etat malien a été accueilli à sa descente d’avion par son homologue burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, a indiqué la Présidence du Faso sur sa page Facebook.
L’information est illustrée d’images immortalisant la venue du président malien sur le sol burkinabé. L’une d’elles montrent notamment les deux dirigeants en uniforme échangeant vraisemblablement des civilités.
A la suite de l’exécution des hymnes des deux pays sur le tarmac de l’aéroport de Ouagadougou, Assimi Goïta et Ibrahim Traoré ont été acclamés à leur sortie par une foule nombreuse massée devant l’aéroport sur le chemin de la Présidence du Faso, a constaté l’Agence d’information du Burkina Faso.
L’AIB a en même temps fait savoir que les deux hommes s’étaient entretenus une première fois au salon d’honneur de l’aéroport.
La présidence malienne qualifie le déplacement de Goïta d’étape importante dans le partenariat entre les deux pays en précisant que les deux chefs d’Etat allaient échanger sur les efforts contribuant à la pacification de l’AES (Alliance des pays Sahel, regroupant les deux pays et le Niger).
La visite d’Assimi Goïta à Ougadougou est interprétée par bon nombre d’observateurs comme un soutien au régime de son homologue burkinabé.
Elle survient dans un contexte marqué par un regain d’attaques d’insurgés contre les populations civiles et l’armée Burkinabé. La dernière en date a récemment fait perdre la vie à une centaine de soldats dans la localité de Mansila, ont confirmé plusieurs sources.
DEBY DÉCORE TSHISEKEDI
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, est arrivé à N’Djamena en soirée du 24 juin. Au cours du dîner d’Etat donné en son honneur, le président congolais a été élevé à la Dignité de Grand-Croix dans l’Ordre National...
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, est arrivé à N’Djamena en début de soirée du 24 juin.
Celui qui est aussi facilitateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) dans le suivi de la transition au Tchad est censé séjourner durant 48 heures dans la capitale tchadienne
Au cours du dîner d’Etat donné en son honneur, le président congolais a été élevé à la Dignité de Grand-Croix dans l’Ordre National du Tchad par son homologue tchadien Mahamat Idriss Déby Itno.
Cette distinction, la plus haute du Tchad, est une marque de reconnaissance exprimée au président Tshisekedi pour ses efforts en tant que facilitateur de la Ceeac pour la transition au Tchad, explique la diplomatie tchadienne.
En guise d’acte supplémentaire de reconnaissance, une avenue de N’Djamena sera baptisée en son nom ce 25 juin 2024.
Dans son discours de remerciements, le président congolais a réaffirmé son engagement à continuer de travailler pour la paix, la sécurité, l’entente, la cohésion nationale et le développement au Tchad et en Afrique. « La réussite de la transition au Tchad est une grande leçon de maturité politique et de patriotisme administrée à toute l’Afrique », a-t-il déclaré.
La signature d’accords bilatéraux pour renforcer la coopération stratégique entre le Tchad et la RDC sanctionnera la fin de cette visite de travail et d’amitié.
LE NIGER SOUS L'EAU
Les fortes précipitations qui s’abattent sur le Niger et les graves inondations qu’elles engendrent ont déjà fait 21 morts et près de 6000 sinistrés depuis fin mai, alors que la saison des pluies vient de commencer selon des officiels rendus publics jeudi
Depuis la fin du mois de mai, le Niger est en proie à de fortes précipitations.
Les fortes précipitations qui s’abattent sur le Niger et les graves inondations qu’elles engendrent ont déjà fait 21 morts et près de 6000 sinistrés depuis fin mai, alors que la saison des pluies vient de commencer, selon des officiels rendus publics jeudi soir.
«À la date du 20 juin, nous avons sur toute l’étendue du territoire (...) 5.926 personnes sinistrées, 21 décès dont 8 par noyage et 13 par effondrements» d’habitations, a annoncé à la télévision publique le directeur général de la Protection civile du Niger, le colonel Boubacar Bako. Vingt-six blessés ont été enregistrés et près de 4000 têtes de bétail ont été décimées par les flots, a-t-il ajouté.
La capitale Niamey épargnée pour le moment
La région de Maradi (centre-sud) est la plus touchée avec 14 décès et 2404 sinistrés, a affirmé le colonel Bako. La capitale Niamey et ses deux millions d’habitants, habituellement frappée par des inondations meurtrières, est pour le moment épargnée. Depuis quelques jours, les autorités envoient des SMS «exhortant les populations» à «rester à l’abri», «sécuriser le bétail» et à appeler en cas d’urgence les secours sur un numéro vert.
La saison des pluies s’étend de juin à septembre et fait régulièrement des morts au Niger, y compris dans les zones désertiques de ce pays au climat habituellement sec. Elle avait été particulièrement meurtrière en 2022 avec 195 morts et 400’000 sinistrés.
En 2023, les inondations avaient fait 52 morts, 80 blessés et 176’000 sinistrés, selon le ministère nigérien de l’Intérieur. D’après les services de la météorologie nigérienne, ces fortes pluies sont dues au changement climatique qui frappe depuis des années ce pays aux trois quart désertique.
LE CONTINGENT DE FORCES DE SÉCURITÉ KENYANS EN MISSION DE SECURISATION EN HAITI
Au Kenya, le président William Ruto a tenu lundi 24 juin une courte cérémonie pour le départ d’un premier bataillon en Haïti, qui a quitté Nairobi pour Port-au-Prince peu après.
Au Kenya, le président William Ruto a tenu lundi 24 juin une courte cérémonie pour le départ d’un premier bataillon en Haïti, qui a quitté Nairobi pour Port-au-Prince peu après. Depuis octobre, le Kenya dispose du feu vert des Nations unies pour mener une mission multinationale dans l'île caribéenne, afin de lutter contre les gangs armés qui paralysent le pays. Sur 1 000 membres de forces de sécurité que le pays est-africain enverra, le premier contingent concerne 400 recrues.
Ils sont enfin dans l’avion : le premier contingent de policiers kényans de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti a quitté Nairobi, ce 24 juin 2024 dans la nuit, souligne notre correspondante, Gaëlle Laleix. Une MMAS, prévue pour une durée initiale d'un an (jusqu'en octobre 2024), à laquelle doivent également contribuer le Bénin, le Tchad, mais aussi le Bangladesh, les Bahamas ou la Barbade.
Depuis octobre 2023, le Kenya dispose du feu vert des Nations unies pour mener une opération là-bas, afin de lutter contre les gangs armés, qui contrôlent 80% de la zone métropolitaine de la capitale haïtienne.
Au total, Nairobi doit y envoyer 1 000 policiers. Après de nombreux faux départs, c’est enfin chose faite : 400 policiers ont donc embarqué lundi soir, direction Port-au-Prince.
Un peu plus tôt, une cérémonie de remise du drapeau national s’est tenue à l’Académie de police d’Embakasi, à Nairobi.
Le président kényan, William Ruto, a alors rappelé à ses hommes « leur responsabilité » et l’importance de « respecter les droits humains » dans cette lourde tâche de lutter contre les gangs armés en Haïti.
Lundi, lors de la cérémonie, un des commandants de ce déploiement a assuré que ses hommes étaient prêts. Ils s’entrainent pour cette mission depuis octobre.
Selon une source proche de la police, 400 autres officiers devraient rejoindre le premier contingent dans deux semaines. Le matériel quant à lui a déjà été acheminé à Port-au-Prince.
L’opposition kényane ne désarme pas
Si l'initiative de Nairobi est soutenue par le président américain Joe Biden qui parle d'un « effort historique en faveur de la police nationale haïtienne », Human Rights Watch (HRW) et plusieurs autres ONG de défense des droits humains ont rappelé qu'à plusieurs reprises la police kényane a été accusée d'avoir fait un usage excessif de la force et d'avoir perpétré des exécutions extrajudiciaires.
Le Président Emmanuel Macron a élevé le Général Souleymane Kandé, ancien chef d’état-major de l’armée de terre sénégalaise, au rang d’officier de la légion d’honneur. Comme pour confirmer l’adage qui dit que « nul n’est prophète chez soi ». « Alors que vous quittez le commandement de l’armée de Terre d Sénégal, je tenais particulièrement à vous remercier pour votre investissement et votre. Dévouement tout au long de votre mandat à porter haut notre relation bilatérale ».
C’est le chef d’état-major de l’armée de Terre française, le Général d’armée Pierre Schill qui s’exprime ainsi à travers une lettre adresser au Général Kandé. « Votre leadership et votre action continue ont été des atouts précieux pour renforcer une relation privilégiée et historique entre nos deux armées de Terre », poursuit l’officier général français. Pour lui, sous le commandement du Général Kandé, l’armée de Terre sénégalaise a atteint un degré d’exigence et de professionnalisme exceptionnel observé à chaque activité.
Résultat des courses, le Président de la République française l’a élevé au grade d’officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Un acte qui, à en croire le Général Schill, est « un témoignage de reconnaissance de la République française qui salue ainsi, le rôle fondamental dans l’excellente coopération entre les deux armées de Terre, illustrant la confiance et les liens forts qui unissent les deux pays » que sont le Sénégal et la France.
BURKINA-MALI-NIGER, LA RÉPRESSION POUR MASQUER L’ÉCHEC
Répression tous azimuts, enlèvements et détentions arbitraires, restriction des libertés… Le temps est au durcissement chez les régimes militaires de l’AES en proie à des crises profondes de légitimité.
Répression tous azimuts, enlèvements et détentions arbitraires, restriction des libertés… Le temps est au durcissement chez les régimes militaires de l’AES en proie à des crises profondes de légitimité. Une véritable galère pour les défenseurs des droits humains et les médias.
Périra par l’épée qui règne par l’épée. Interpellé sur la situation qui prévaut depuis quelques jours, le président d’Afrikajom Center, Alioune Tine, n’est pas loin de dire la même chose. ‘’Le constat, aujourd’hui, est que ce régime d’Ibrahim Traoré est dans de véritables difficultés. Au Burkina Faso, comme au Mali d’ailleurs et au Niger, les militaires sont dans une véritable impasse. L’une des raisons principales qu’ils avaient brandies pour justifier le changement de régime, c’était la dégradation de la situation sécuritaire. Depuis quelque temps, cette situation sécuritaire est extrêmement préoccupante, bien plus préoccupante parfois qu’avant leur arrivée au pouvoir. Et comme on dit, quand on prend le pouvoir par la force, on a toujours cette hantise de la perdre par la force’’.
Jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, M. Tine rappelle également la promesse ferme d’IB, au début de son règne de rendre le pouvoir dans les meilleurs délais aux civils. Aujourd’hui, il n’est non seulement pas dans la logique d’organiser des sélections pour laisser aux Burkinabé le soin de choisir leur dirigeant, mais aussi verse de plus en plus dans le tout répressif pour se maintenir aux affaires. ‘’Quand il venait d'arriver, le capitaine avait dit : ‘Le délai imparti par la CEDEAO est trop long ; nous allons très rapidement faire une élection et rendre le pouvoir aux civils.’ Toutes ces promesses sont restées lettre morte. Et aujourd’hui la situation va de mal en pis sur le plan des droits humains. Nous assistons pratiquement à un massacre perpétré contre certaines communautés, en particulier les Peuls. C’est une situation extrêmement inquiétante’’, renchérit le défenseur des Droits de l’homme.
‘’Les régimes militaires sont dans l’impasse’’
Contrairement à une certaine information véhiculée par la propagande, la situation va de mal en pis dans le pays, avec des attaques qui deviennent de plus en plus fréquentes, alourdissant davantage le bilan déjà assez lourd. L’une des dernières attaques en date, c’est celle de Mansila qui aurait fait, le 11 juin, une centaine de morts selon plusieurs sources. ‘’Ce qui aurait entamé le moral des troupes, selon des rumeurs distillées sur les réseaux sociaux’’, poste la BBC sur son site, avant d’ajouter : ‘’Sans un convoi militaire, il n’est pas possible d’arriver dans la ville où les réseaux sont coupés. D’ailleurs, il est pratiquement impossible de communiquer avec les acteurs locaux, nous apprend-on.’’
C’est dans ce contexte, face au lourd silence du chef de la junte, qu’un obus a atterri dans la cour de la chaine publique le 12 juin, faisant quelques blessés, selon les informations. Depuis, c’est la confusion à Ouagadougou, certains n’hésitant pas à parler de mutinerie dans les casernes, voire de tentative de coup d’État. Hier, IB est sorti de son mutisme pour calmer un peu le jeu et rassurer les populations. En marge de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres qui, en principe, devait se tenir la veille, il s’est rendu à la télévision publique RTB qui avait reçu l’obus. Parlant d’un incident à propos de l’obus tombé à la RTB, il a invité les Burkinabé à ne pas écouter les médias ennemis qui tentent de véhiculer des fake news. À l’en croire, il n’y a ni mutinerie ni fronde, encore moins de coups d’État. ‘’C’est imaginaire’’, peste-t-il. À ceux qui prétendaient qu’il a laissé le poste vacant, il rétorque : ‘’Si le poste est vacant, ils n’ont qu’à venir prendre. Ils n’ont rien compris en fait. Ces gens ont été payés pour mentir.’’
Une centaine de militaires tués au Burkina, beaucoup de suspicions dans les rangs
Dans tous les cas, la situation qui prévaut dans le pays ne laisse pas indifférentes Amnesty International et la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains. Les deux organisations envisagent d’organiser un rassemblement pacifique pour protester contre ‘’la répression de la liberté de la presse et de la liberté d’opinion et d’expression’’ dans le pays. Elles exigent ‘’la libération des défenseurs des droits humains incarcérés ou enrôlés de force dans les Volontaires de la défense de la patrie, parmi lesquels l’avocat Guy Hervé Ham détenu depuis le 24 janvier’’.
Ce qui se passe au Burkina Faso est un peu symptomatique de la situation globale dans les pays sous domination militaire. Accueillis en sauveurs au début de leur magistère, ces derniers ne sont guère parvenus à faire mieux que les dirigeants élus qu’ils ont renversés. À quelques exceptions près.
Au Mali, même si plusieurs sources constatent des efforts réels dans le contrôle de la partie nord du pays, le mal persiste. Et sur le plan socioéconomique, la situation va de mal en pis. Alioune Tine : ‘’Il y a un échec. Comme pour le Burkina, nous sommes dans une sorte d’impasse dans tous ces pays. Les gens souffrent non seulement d’un défaut de légitimité, mais ils ne parviennent pas non plus à régler les souffrances des populations. Pour le Mali, des opposants en exil ont même mis en place un gouvernement. Il y a un véritable problème de légitimité qui se pose.’’
Alioune Tine : ‘’La CEDEAO est divisée entre pro-russes et pro-occidentaux.’’
Face à cette remise en cause de plus en plus forte, les militaires usent et abusent de la stratégie de la terreur. Entre détentions arbitraires, enlèvements de défenseurs des Droits de l’homme, fermeture de médias nationaux et étrangers, les juntes multiplient les abus pour se maintenir aux affaires. Pour Alioune Tine, c’est des dictatures totales qui se mettent en place. ‘’On ose même aller enlever des personnalités de la société civile. C'est une véritable dictature. On l'a enlevé et on l'a emmené au front. Des gens de 70 ans qu'on enlève et qu'on emmène au front.’’ Et par pur opportunisme politique, ces régimes sont allés se réfugier sous l’aile protectrice de pays peu soucieux du respect des droits humains comme la Russie. Alioune Tine regrette à ce propos : ‘’Malheureusement, on a réussi à casser les dynamiques d’intégration au sein de la CEDEAO, en acceptant de jouer le jeu des grandes puissances. La CEDEAO est complètement divisée entre ceux que l'on considère comme les pro-occidentaux ou pro-Français et les pro-russes. Cela nuit à la coopération interafricaine. C'est une catastrophe pour la sous-région. Je pense que la CEDEAO devra aussi se remettre en cause, pour une meilleure prise en charge des préoccupations des peuples, en particulier des jeunes.’’
Parmi ces préoccupations, il y a la question du franc CFA et celle relative aux bases militaires. ‘’La seule chose que je regrette avec les bases militaires, c'est qu'il manque d'alternative au départ des bases françaises’’.