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24 novembre 2024
International
NGUGI WA THIONG'O À L’HONNEUR À ATLANTA
Écrivain, dramaturge, pédagogue, ce géant de la littérature continue d'inspirer les nouvelles générations à travers un héritage fait de romans cultes et d'essais visionnaires
(SenePlus.com) - L'article intitulé "Why we are celebrating Prof Ngugi wa Thiong'o," publié dans The Weekend le 22 juin 2024, rend hommage à l'écrivain de renommée mondiale Ngugi wa Thiong'o lors d'un événement spécial organisé par la communauté kenyane en Amérique à Atlanta, en Géorgie.
Contexte et enfance : Ngugi wa Thiong'o a grandi dans le comté de Baringo, où son enfance a été marquée par la colonisation et les luttes pour l'indépendance du Kenya. Son amour pour la littérature a été nourri par les histoires racontées par ses proches et ses lectures d'enfance, y compris les œuvres de Barbara Kimenye et Cynthia Hunter.
Carrière littéraire : Ngugi a fait ses débuts littéraires en tant qu'étudiant à l'université de Makerere en Ouganda, où il a publié son premier roman, "Weep Not, Child". Son deuxième roman, "The River Between", a confirmé son talent et l'a établi comme une voix importante dans la littérature africaine. Il a poursuivi avec des œuvres emblématiques comme "A Grain of Wheat" et "Petals of Blood", qui explorent les thèmes de la lutte pour l'indépendance, la corruption et les désillusions post-coloniales.
Théâtre et engagement politique : Ngugi a également été un pionnier dans le domaine du théâtre, utilisant cette forme artistique pour aborder des questions sociales et politiques pressantes. Son œuvre théâtrale "Ngaahika Ndeenda" (I Will Marry When I Want), coécrite avec Ngugi wa Mirii, a critiqué la corruption et l'injustice, ce qui lui a valu d'être emprisonné par le gouvernement kényan. Pendant son emprisonnement, il a écrit "Detained: A Writer's Prison Diary", un témoignage puissant de ses expériences.
Exil et contributions académiques : Après sa libération, Ngugi a été contraint à l'exil, d'abord au Royaume-Uni, puis aux États-Unis, où il a continué à enseigner et à écrire. Il a occupé des postes académiques prestigieux, notamment à l'Université de New York et à l'Université de Californie, Irvine. Ses essais, recueillis dans des ouvrages comme "Decolonising the Mind" et "Moving the Centre", ont eu un impact profond sur les études postcoloniales et la critique littéraire.
Hommage et reconnaissance : L'événement à Atlanta célèbre non seulement la contribution littéraire de Ngugi, mais aussi son engagement inébranlable pour la justice sociale et la préservation des langues africaines. Des personnalités de la communauté kenyane et des universitaires du monde entier se sont réunis pour honorer son héritage et son influence durable.
Impact et héritage : Ngugi wa Thiong'o est reconnu comme l'une des voix les plus importantes de la littérature africaine contemporaine. Son travail a inspiré des générations de lecteurs et d'écrivains, et son engagement envers la culture et la langue africaines continue d'être une source de motivation et de fierté pour de nombreux Africains et autres à travers le monde.
Cet hommage à Atlanta est une reconnaissance bien méritée de ses contributions significatives à la littérature et à la société, et souligne l'importance de ses œuvres dans le paysage littéraire mondial.
ROKIA TRAORÉ ARRÊTÉE EN ITALIE
L'artiste malienne interpellée suite à un mandat d'arrêt international émis par la Belgique, est poursuivie pour enlèvement de sa propre fille
(SenePlus) - La célèbre chanteuse malienne Rokia Traoré a été arrêtée à son arrivée en Italie vendredi 21 juin, la veille de la Fête de la Musique qu'elle devait célébrer sur scène. Selon RFI, "lors de son contrôle à la frontière, les carabiniers italiens ont rapidement décelé que la chanteuse malienne était sous le coup d'un mandat d'arrêt européen."
Cette arrestation fait suite à un conflit de longue date entre Traoré et son ex-compagnon belge Jan Goossens, un homme de théâtre et ancien directeur du festival de Marseille. "Au centre de leur conflit figure la garde de leur fille, mineure, qui réside avec sa mère au Mali et qui vaut à Rokia Traoré d'être poursuivie par la justice belge, sous le chef d'enlèvement, séquestration et prise d'otage," rapporte RFI.
Les démêlés judiciaires remontent à 2019, lorsque la justice belge a accordé la garde exclusive de l'enfant à son père. Rokia Traoré a fait appel de cette décision, mais elle est accusée de ne pas l'avoir respectée. "La justice lui reproche de ne pas avoir respecté un jugement accordant la garde exclusive de sa fille à son père belge, une décision dont a fait appel Rokia Traoré," précise le média.
Depuis ces poursuites, la chanteuse de renommée internationale a considérablement réduit ses voyages en Europe, se produisant principalement en Afrique. Son arrestation en Italie, où elle était attendue pour un concert intitulé "Vénus en musique" au Colisée, illustre les conséquences juridiques auxquelles elle fait face.
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LE POISON DU RASSEMBLEMENT NATIONAL
À Montargis, le vote RN a libéré la parole haineuse. Des habitants, autrefois modérés, expriment ouvertement leurs craintes face à l'immigration, brandissant le drapeau de "l'identité française" comme un bouclier contre l'Autre
Dans les rues paisibles de Montargis, une tempête couve. L'équipe d'Envoyé Spécial lève le voile sur une réalité glaçante qui secoue la France profonde. Au lendemain des élections européennes, où le Rassemblement National a fait une percée remarquable, les tensions latentes éclatent au grand jour.
Divine Kinkela, aide-soignante dévouée et citoyenne française depuis près de 30 ans, se retrouve soudain étrangère dans son propre pays. Son crime ? Sa couleur de peau. Son voisin, fervent partisan du Rassemblement National, la bombarde d'insultes racistes, allant jusqu'à imiter des cris de singe. "Va à la niche", lui lance-t-il, révélant la face hideuse d'un racisme décomplexé.
Ce reportage saisissant met en lumière la dangereuse normalisation du discours d'extrême-droite. Des habitants, autrefois modérés, expriment ouvertement leurs craintes face à l'immigration, brandissant le drapeau de "l'identité française" comme un bouclier contre l'Autre.
Mais l'espoir persiste. Des voix s'élèvent pour mobiliser les abstentionnistes, notamment dans les quartiers populaires. La lutte pour une France unie et tolérante continue, malgré les vents contraires.
MALI, ARRESTATION DE ONZE OPPOSANTS POLITIQUES
Au Mali, onze cadres de l'opposition ont été arrêtés le 20 juin 2024 à Bamako. Ils prenaient part à une réunion de la plateforme d'opposition dite « de la déclaration commune du 31 mars », qui rassemble la quasi-totalité des partis politiques du pays...
Au Mali, onze cadres de l'opposition ont été arrêtés le 20 juin 2024 à Bamako. Ils prenaient part à une réunion de la plateforme d'opposition dite « de la déclaration commune du 31 mars », qui rassemble la quasi-totalité des partis et organisations politiques du pays, opposés à la prolongation de la transition malienne, qui aurait dû s'achever il y a trois mois mais qui, de fait, est toujours bien en place. Cette plateforme dénonce « des arrestations arbitraires » et « une énième violation des libertés fondamentales ».
Parmi les onze opposants arrêtés au Mali, plusieurs anciens ministres : Mohamed Ali Bathily du M5 Mali Kura, Yaya Sangaré de l'Adema, ou encore Moustapha Dicko de l'Adema également, au domicile duquel se tenait la réunion.
Les autres sont principalement de hauts dirigeants de partis maliens, dont le Rassemblement pour le Mali (RPM) de l'ancien président (2013-2020) Ibrahim Boubacar Keïta, ou encore le Parti pour le développement économique et la Solidarité, héritiers de l'ex-président (2002-2012) Amadou Toumani Touré.
Tous ont passé la nuit en détention mais, de source policière, les opposants arrêtés ont été séparés en deux groupes : certains sont actuellement dans les locaux de la BIJ, la brigade d'investigation judiciaire, d'autres dans le camp un de la gendarmerie de Bamako.
POURQUOI DIOMAYE A ÉTÉ REÇU À L'ÉLYSÉE PAR LA PETITE PORTE
En recevant le président, Emmanuel Macron a choisi une entrée secondaire de l'Elysée, soulevant des interrogations sur une potentielle marque de dédain. Pourtant, l'ambassade de France s'est empressée de clarifier les raisons de ce choix
L’ambassade de France confirme que le Président Diomaye Faye est entrée à l’Elysée par la porte arrière, jeudi, pour rencontrer le Président Emmanuel Macron. Elle précise, cependant, qu’il n’y a aucunement une «différence de traitement» et que cela s’explique par les installations de la Fête de la musique.
Le Président Diomaye Faye est passé par la Grille du Coq, porte arrière de l’Elysée, jeudi, pour son entretien avec le Président Macron, rapportait Bés bi Le Jour dans son édition de ce vendredi 21 juin, citant une source diplomatique française qui y voyait «une petite tache» dans le protocole. L’Ambassade de France a contacté Bés bi pour dédramatiser. Mais surtout préciser : «Votre article sur la visite du Président Diomaye Faye en France traite du fait qu’il soit passé par la porte du jardin de l’Elysée. Nous le confirmons. Mais nous tenons à préciser que cela est lié aux installations de la Fête de la musique qui a commencé dans la cour de l’Elysée comme chaque année autour du 21 juin. Tous les chefs d’Etat en visite sur cette période passent donc par l’entrée jardin. Il n’y a donc pas de différence de traitement à y voir.»
Bés bi était revenu sur quelques épisodes de cette porte de l’Elysée par laquelle le Président sénégalais est entré. Dans un article intitulé «Comment les présidents sortent en cachette de l’Élysée», publié en 2022, aufeminin.com avait présenté «cette grille monumentale ornée d’un coq gaulois, emblème hexagonal».
Reprenant le journaliste Patrice Duhamel et le scénariste Jacques Santamaria qui avaient publié, en 2017, le livre «L’Élysée, histoire, secrets, mystère», aux éditions Plon, le site rapportait que la Grille du Coq est «prestigieuse» et «discrète». «Parfaite quand un président veut recevoir le plus confidentiellement possible ses visiteurs du soir. (…) François Hollande l’utilisait (aussi) pour aller voir en douce sa belle de l’ombre, l’actrice Julie Gayet», lit-on. Cette visite de Diomaye n’était quand même pas si confidentielle, si privée ! Les auteurs ajoutaient d’ailleurs que la Grille du Coq a «été aussi d’une réelle utilité côté sécurité». «La Grille du Coq est le passage symbolique choisi pour quelques grandes occasions. […] C’est là qu’arrivent au début de leur voyage officiel certains grands dirigeants étrangers, comme John Kennedy en mai 1961», ajoutent les auteurs.
L’ARMÉNIE RECONNAÎT OFFICIELLEMENT L’ÉTAT DE PALESTINE
La diplomatie arménienne a affirmé que le pays avait précédemment soutenu les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
L’Arménie a annoncé ce vendredi avoir reconnu officiellement l’État de Palestine.
“Réaffirmant son attachement au droit international et aux principes d’égalité, de souveraineté et de coexistence pacifique des peuples, la République d’Arménie reconnaît l’État de Palestine”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères par voie de communiqué.
La diplomatie arménienne a affirmé que le pays avait précédemment soutenu les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, région dans laquelle Israël a tué plus de 37 000 Palestiniens depuis octobre 2023.
Le ministère arménien a également condamné les attaques israéliennes contre les infrastructures civiles et les violences menées contre la population civile.
par Amadou Ba
NOUVELLE RESPONSABILITÉ
Notre Nouvelle responsabilité est d'incarner une opposition adossée à une éthique politique soucieuse en priorité de la vie de chaque Sénégalais. Nous construirons dans les toutes prochaines semaines, un nouveau cadre porteur d'une nouvelle orientation
Terre d'ouverture, de tolérance et de liberté, le Sénégal a marqué tous ses rendez-vous avec l'histoire d'une empreinte indélébile de progrès. Toutes les crises que nous avons traversées ont révélé la grande capacité de notre pays à vaincre les défis, à transformer les obstacles en opportunités pour le maintenir dans sa trajectoire de paix et de solidarité. Chaque étape de notre histoire politique et sociale a raffermi en chacun de nous la volonté commune de maintenir le Sénégal comme une authentique république et un modèle de démocratie.
La dernière élection présidentielle est une preuve multipliée de cette capacité politique de notre peuple à veiller sur les équilibres et à tracer des lignes rouges, dont les institutions de la république demeurent les garants de leur inviolabilité.
A la lumière des événements douloureux de mars 2021 et de juin 2023, mais instruits également par les leçons de la dernière élection présidentielle, notre nouvelle responsabilité est de déclarer la péremption de la violence dans le règlement des différends politiques. Aussi, pourra-t-on s'accorder pour considérer que, désormais, la concertation et le dialogue doivent être considérés comme les premiers principes et les règles d'une gestion prévisionnelle des conflits.
Notre conviction intime est qu'à présent, nous devons regarder résolument vers l'avenir dans la perspective de nous assigner une Nouvelle Responsabilité. Nous y sommes même condamnés, si nous ne voulons laisser aucune chance aux démons de la division et de la violence de nous mettre face à de nouveaux périls, alors que nous avons de réelles opportunités de réaliser notre émergence politique et économique.
Ainsi, notre Nouvelle Responsabilité est de faire de l'espace politique un lieu apaisé, un cadre de confrontations d'idées, de définition de stratégies, de projets et de programmes dans l'unique but de construire une société équilibrée. Une société susceptible d'offrir à chaque citoyen les moyens de vivre heureux, en participant activement à la vie de la communauté.
Notre Nouvelle responsabilité est d'incarner une opposition démocratique et républicaine. Une opposition adossée à la fois dans sa conduite et dans son action à une éthique politique soucieuse en priorité de la vie de chaque Sénégalaise et de chaque Sénégalais.
La Constitution de notre pays indique clairement que les ressources naturelles appartiennent aux populations. Face à cette prescription impérieuse, notre responsabilité est de tout faire pour que ce qui est aujourd'hui perçu comme un idéal de bien commun passe d'un principe à une réalité dans la vie de chaque citoyen.
Pour y arriver le Sénégal doit offrir l'exemple d'un service public de qualité dans lequel la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation, l'eau et l'électricité, l'emploi, le logement et le cadre de vie, la sécurité, la mobilité, la culture, la communication, l'environnement ne sont plus un luxe, mais des standards minimaux adossés aux droits imprescriptibles de chaque citoyen.
Le Sénégal a tous les atouts pour relever un tel défi par une culture entrepreneuriale de sa jeunesse, par le dynamisme et l'engagement de ses femmes, par l'intelligence et l'expertise de ses fils à l'intérieur et dans la diaspora, par la robustesse de son architecture institutionnelle et par sa crédibilité sur la scène internationale.
L'égalité de tous les citoyens devant la loi, le respect des libertés, notamment la liberté d'expression, la liberté d'organisation et la liberté de manifestation dans la légalité républicaine, la défense de l'intégrité physique et morale de tous et de chacun constituent entre autres, des conditions d'une paix sociale durable dans un Etat de droit.
Notre Responsabilité nouvelle nous impose de consentir davantage de sacrifices, pour que notre histoire nationale, ponctuée de moments mémorables de gloire, ne soit pas un simple étendard, un luxe ornemental, mais le souffle permanent de notre nation debout.
Cela, nous devons le faire en tant qu'héritiers des audaces créatrices des héros de notre histoire nationale qui se sont dressés contre les barbaries esclavagistes et coloniales, en tant que descendants d'authentiques autorités spirituelles, porteuses des résistances culturelles qui nous valent aujourd'hui une reconnaissance universelle, en tant que dépositaires du génie. Sans oublier, tant s'en faut, les notoriétés intellectuelles qui ont marqué l'excellence de nos universités.
Notre conviction que nous devons et que nous pouvons porter le lourd poids de cette nouvelle responsabilité sur nos épaules, réside dans le fait que nous la ressentons avec bonheur et enthousiasme. Si nous avons la confiance d'y réussir c'est parce que nous sommes, dans le labeur quotidien qui mobilise nos énergies et savons pouvoir compter sur le génie de notre peuple, sur sa participation efficace dans sa réalisation. Car c'est du peuple que la politique tire sa raison d'être, sa force et sa puissance.
C'est pourquoi, le peuple sénégalais est l'horizon absolu de notre conviction, la raison d'être de cette nouvelle responsabilité, que nous portons lourdement mais fièrement, et le socle indestructible de nos espérances.
Nous savons que le peuple est la principale richesse de la Nation. Il en est la chair et le sang. Il en est le souffle vital et l'énergie créatrice. Nous rendons grâce à ce peuple sénégalais souverain, source unique de toute légitimité.
C'est sur le fond de cet idéal républicain et démocratique, porté par une nouvelle responsabilité, que nous défendons la République, ses principes et ses valeurs. Sa vocation à assurer l'égalité des citoyens emporte notre totale adhésion de la même manière que nous tenons fermement à sa dimension de régulation qui offre à chaque citoyen les opportunités de sortir du cercle vicieux du besoin.
Nous défendons la démocratie, ses principes et ses valeurs. Dans le respect des institutions. La démocratie est le régime des saines compétitions, mettant en scène des idées et des projets dont le seul arbitre est le peuple souverain.
Nous défendons la paix, la stabilité et la sécurité des citoyens et du pays. Ce sont les bases même du développement et du bien-être des populations qui ne relèvent pas de la seule prérogative de l'Etat mais engage chacun de nous.
Nous défendons la panafricanité, comprise comme legs de nos devanciers et projet affirmatif d'une Afrique qui se construit pas à pas et s'impose comme puissance au cœur des décisions qui façonnent le monde.
Notre nouvelle responsabilité, à laquelle j'appelle toutes les bonnes volontés, est de conjuguer le futur au présent en multipliant les espaces de concertation, de discussions, de débats d'idées, de projets et d'action, où se tissent une nouvelle trajectoire, une nouvelle dynamique, une nouvelle manière de faire la politique.
C'est à ce combat pour asseoir et conduire cette nouvelle responsabilité que nous invitons tous nos compatriotes d'ici et de la diaspora, tous nos amis et tous les cadres de notre pays.
Je m'y engage, sans aucune concession possible, vous y engage également, en sachant pouvoir compter sur vous tous pour mener le combat.
Ensemble, nous construirons dans les toutes prochaines semaines, un nouveau cadre résolument porteur d'une nouvelle orientation et d'une nouvelle dynamique politiques.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
CONSTRUIRE LA BIBLIOTHÈQUE POSTCOLONIALE
Pour écrire l’Histoire du Sénégal indépendant, le chercheur doit dès lors se rendre à l’étranger, le plus souvent en France. Ils sont ainsi tributaires du récit élaboré par l’ex-colonisateur dans la production de notre "roman" national
La volonté du chef de l’État de mettre en œuvre une véritable politique patrimoniale enthousiasme ceux qui s’inquiètent à juste titre de la détérioration progressive, de la dispersion et de l’insuffisante valorisation du patrimoine archivistique et documentaire sénégalais. A quelques jours du rapatriement de la bibliothèque de Senghor acquise par l’État en mai dernier se pose aussi la question de la création et du renforcement des institutions de conservation du patrimoine sénégalais ainsi que de leurs missions. L’enjeu n’est pas des moindres, il s’agit de renouveler, repenser et d’enrichir les collections patrimoniales pour constituer une bibliothèque qui reflète la diversité des voix, des langues et des savoirs d’ici. Et de les mettre à disposition des chercheurs mais aussi du public.
Le Sénégal dispose d’anciens et riches fonds d’archives historiques, culturelles, administratives, de manuscrits anciens, journaux, ouvrages imprimés conservés principalement aux Archives nationales, à l’Ifan-Ucad, au Crds (Ex Ifan) de Saint-Louis, dans certaines préfectures, mairies et dans les familles, etc. Ils constituent en outre ensemble un support de l’histoire et de la mémoire historique sénégalaise et ouest-africaine ainsi qu’un moyen de transmission et de pérennisation de celles-ci. Mais au-delà de ce qui est d’ores et déjà conservé dans les institutions plus haut citées, les chercheurs le savent bien, les archives du Sénégal indépendant, dont le rôle dans la construction d’un État moderne est fondamental, restent encore à constituer. Faute peut être d’espaces et de ressources humaines et matérielles suffisantes, la Direction des archives nationales du Sénégal n'a pas depuis longtemps assurer sa mission première, celle de collecte et de classement d’archives publiques. Encore moins d’archives privées. Pour écrire l’Histoire du Sénégal indépendant, le chercheur doit dès lors se rendre à l’étranger, le plus souvent en France, où sont conservées les archives diplomatiques et consulaires et à la Bibliothèque nationale de France (BNF) à Paris pour les archives de l’Institut National d’Audiovisuel notamment. Cette situation rend les chercheurs, en partie, tributaires du récit élaboré par l’ex-colonisateur dans la production de notre "roman" national.
Le débat posé récemment par la vente des objets d’arts, décorations militaires, cadeaux diplomatiques et de la bibliothèque du président Léopold Sédar Senghor traduit avec éloquence cette préoccupation. Les archives du président Senghor ainsi que l’une de ses plus importantes bibliothèques sont pour la plupart d’entre elles restées en France, dans sa maison de Verson en Normandie et, concernant ses archives littéraires, elles ont été léguées par l’académicien lui-même à la BNF en 1979. Ces fonds d’archives mêlent documents officiels liés à ses différentes fonctions politiques et personnels (manuscrits, correspondances, discours, notes, rapports….) qui concernent au premier chef le Sénégal. L’inventaire et la relocalisation de ces fonds doivent dès lors être sérieusement et rapidement envisagés. Plusieurs initiatives politiques ou scientifiques, portées par des projets et des instituts de recherche à l’étranger et au Sénégal, ont d’ores et déjà procédé à des rapatriements d’archives, au moins de leur copie numérisée et à leur relocalisation au Sénégal. C’est le cas des archives de Thiaroye remises le 1er décembre 2014, par le président français François Hollande au président Sénégalais Macky Sall, qui ne sont pourtant pas, dix ans après, accessibles aux chercheurs. Plus récemment l'université Cheikh Anta Diop de Dakar a réceptionné un "important trésor de l'histoire" (Dircom de l’UCAD), une "collection d’archives sonores des tirailleurs sénégalais de la Première Guerre mondiale" issue des Archives du Centre pour la Technologie Culturelle de l’Université de Berlin confiée à l'IFAN. La Bibliothèque Universitaire vient quant à elle, grâce à l’entremise du groupe international de recherche Senghor (ENS/UCAD), de recevoir les enregistrements des entretiens du président poète Léopold Sédar Senghor" avec l’historienne américaine Janet G. Vaillant, réalisés dans le cadre de ses travaux de recherches sur la Négritude menés dans les années 1970. 17 enregistrements avec des amis (Léon Gontran Damas), des membres de la famille (Hélène) ou encore des responsables politiques (Mamadou Dia) sont déjà consultables.
Du fait de la dispersion, du non-classement et de la non-accessibilité de nombreux fonds d’archives postcoloniales, il en coûte parfois des heures, voire des jours de recherche pour repérer un document et le succès n’est pas toujours garanti. Cet état de fait rend souvent impossible de tirer pleinement parti de la documentation existante et, n’est pas sans incidence sur la recherche en histoire. Il n’en reste pas moins important de sortir d’une vision positiviste de l’histoire qui impose l’archive écrite comme source unique d’écriture de l’histoire, particulièrement dans des espaces où l’oralité prime le plus souvent. Il existe bien sûr un patrimoine immatériel très riche fait de traditions orales, de pratiques culturelles, de chants, de contes, de sons, de jeux…joolas, serer, soninke, wolof, mourides, chrétiens, sénégalais qui n’étant pas systématiquement collectés risquent de se perdre, en partie. La création par le président Senghor en 1968 des archives culturelles avait permis en son temps la collecte d’une partie de ce riche patrimoine immatériel qui a vocation à renaître. Le « Dyâli», qui parle en "Nous" aux historiens disait qu'il "faut que nous refassions, nous repensions l'histoire africaine en négro-africaine, (...) dans une confrontation constante avec les historiens européens" (Fonds vaillant, enregistrement n°14, BU-UCAD). Senghor avait pensé à mettre à la disposition des chercheurs de la matière, tout comme il le faisait avec ses poèmes. Dans cette perspective, les chercheurs en histoire africaine, disons en sciences humaines et sociales, ont toute une réflexion méthodologique et épistémologique à approfondir.
Les pouvoirs publics à travers notamment la Direction des archives nationales, l’IFAN, et avec le concours des chercheurs, doivent engager une vaste opération de collectes des archives publiques et privées, de traditions orales villageoises, pour constituer un corpus national de documentation écrite, orale, iconographique, etc. La construction ou l’affectation d’un bâtiment pour les archives nationales (transférées depuis 2014 dans un centre commercial), incluant des archives culturelles, auxquelles seraient adossées une bibliothèque nationale, ainsi que le renforcement d’institutions patrimoniales sont ainsi d’une grande nécessité tant pour la recherche que pour l’enseignement. C’est en réalité sa bibliothèque postcoloniale que le Sénégal doit construire pour pouvoir explorer en profondeur son histoire et demain écrire l’histoire d’aujourd’hui, à partir du continent.
Céline Labrune Badiane est historienne, ITEM/CNRS (France).
Pape Chérif Bertrand Bassène, Akandijack est historien/Ucad.
Mouhamadou Moustapha Sow, "Foyre" est historien/Ucad.
CINQ MIGRANTS RETROUVÉS MORTS AU LARGE DES ÎLES CANARIES
La route de l’Espagne, via la mer, continue de faire des victimes. Des jeunes qui bravent la mer à la recherche d’un lendemain meilleur perdent la vie en plein milieu de l’Océan Atlantique.
La route de l’Espagne, via la mer, continue de faire des victimes. Des jeunes qui bravent la mer à la recherche d’un lendemain meilleur perdent la vie en plein milieu de l’Océan Atlantique. Ce mercredi 19 juin, une pirogue avec à son bord plus d’une 68 personnes a été repérée dans l’après-midi par un bateau alors qu’elle se trouvait à environ 800 km au sud de Tenerife.
Selon le communiqué des services de secours espagnol, 5 personnes ont été retrouvées mortes dans l’embarcation.
Les corps de deux des cinq victimes ont dû être laissés à bord de l’embarcation de fortune, qui continuait à dériver, en raison des mauvaises conditions météorologiques dans la zone.
A noter que le même jour, une embarcation en partance pour l’Espagne, avec à son bord 52 migrants, a été arraisonnée par le patrouilleur le NIANI à Mbour. Elle a quitté la Gambie le 18 juin.
DIOMAYE DIT NON À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO
Le président sénégalais était courtisé pour prendre les rênes de l'organisation. Son profil prometteur faisait de lui un candidat idéal pour dénouer les crises secouant certains États. Mais il a finalement décliné l'offre d'après Africa Intelligence
(SenePlus) - C'est un scénario qui aura finalement fait long feu. Selon les informations du magazine Africa Intelligence, Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais, a décidé de décliner la proposition de plusieurs capitales ouest-africaines de se porter candidat à la présidence de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Pourtant, le nom de Bassirou Diomaye Faye avait été ardemment poussé par plusieurs pays de la région. "En raison de son profil jeune et dynamique, pouvant potentiellement faciliter le retour des États suspendus comme le Mali et le Burkina Faso", écrit Africa Intelligence. Une candidature francophone séduisante, alors que la présidence aurait dû théoriquement revenir à un pays francophone, conformément à l'alternance établie au sein de l'organisation.
Malgré ces pressions, le chef d'État sénégalais a finalement renoncé, sur les conseils de ses proches conseillers. La situation politique délicate qu'il doit gérer au niveau domestique aurait également pesé dans la balance, le poussant à décliner cette opportunité régionale.
Ce refus de Bassirou Diomaye Faye laisse désormais la voie grande ouverte à la reconduction de Bola Ahmed Tinubu, l'actuel président nigérian de la Cedeao. Une perspective qui, bien que critiquée pour son bilan mitigé selon Africa Intelligence, semble se concrétiser "en l'absence d'autres candidats crédibles".
La succession du président Tinubu, dont le mandat arrive à échéance en juillet prochain, n'aurait en effet "suscité qu'un intérêt limité parmi les États membres". Des dirigeants comme Patrice Talon, Alassane Ouattara ou Faure Gnassingbé, bien qu'éligibles, n'ont pas non plus manifesté d'intérêt pour le poste.
Dès lors, sauf rebondissement de dernière minute, un nouveau mandat de Bola Ahmed Tinubu à la tête de la Cedeao semble se profiler. Une perspective qui, conclut Africa Intelligence, "est accueillie sans grand enthousiasme par les membres de l'organisation régionale".
Cet éclairage exclusif, basé sur les informations du magazine Africa Intelligence, met en lumière les défis et les atermoiements ayant entouré le choix du prochain leader de cette instance cruciale pour la stabilité et l'intégration en Afrique de l'Ouest.