Des mesures spéciales et adéquates seront prises par l’Etat pour faire face aux préoccupations de toutes les composantes des universités. Ce, dans le respect de ses possibilités, en dehors de toute démagogie. C’est du moins ce qu’a affirmé, hier, le Premier ministre Abdoul Mbaye, à la clôture de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Sénégal (Cnaes) qu’il présidait.
Parmi les mesures qui seront prises par le gouvernement figurent, renseigne Abdoul Mbaye, en bonne place «le rééquilibrage des budgets des universités, l’augmentation de leurs capacités d’accueil, le recrutement de personnels supplémentaires, tant d’enseignements et de recherche qu’administratifs, techniques et de service». Sur ce, il indique, s’adressant aux participants de la Cnaes qui vient de prendre fin que «ces mesures seront prises grâce à vos travaux où vous avez montré la nécessité de rendre le système viable et pérenne par des engagements réciproques de l’Etat, bailleur et des établissements concernés».
Toutefois, convaincu que l’émergence économique de notre pays dépendra d’abord de la qualité de notre système d’enseignement supérieur, le chef du gouvernement déclare : «L’histoire économique ne recèle pas d’exemples de pays sans considérables ressources naturelles qui soient parvenus à se hisser au statut de pays émergent en se passant d’un système de formation de qualité». Ce qui d’ailleurs, lui fait dire que le sous secteur de l’enseignement supérieur portera sa propre croissance, si le Sénégal parvient, en Afrique de l’Ouest, à construire un enseignement supérieur de qualité. Optimiste, Abdoul Mbaye demande aux enseignants-chercheurs d’être ambitieux. «Soyons donc ambitieux, et gagnons ensemble le pari de l’amélioration de la qualité au niveau des universités et des institutions d’enseignement supérieur tant publiques que privées» a-t-il dit.
Pour le Premier ministre, «cela ne signifie certainement pas que la solution est dans la privatisation du public mais le modèle est parfois près de nous et donc accessible. Et qu’il faut tout simplement s’interroger sur les facteurs de sa réussite et questionner leur adaptation relative à l’enseignement supérieur public». Car, fait-il savoir : «On ne peut interdire d’essayer de comprendre pourquoi les quanta horaires, condition minimale de qualité, sont respectés dans le privé ? Et pourquoi ils le sont avec autant de difficultés dans le public ?» s’est-il interrogé avant d’exhorter la communauté à «essayer de comprendre le paradoxe par lequel la gratuité de l’acquisition du savoir est associée au nombre de jours de grève le plus élevé». A partir de là, précise t-il, peut-être qu’il deviendra alors plus aisé de trouver un consensus sur le montant des droits d’inscription».
Le rapport de la Cnaes met à nu les problèmes de l’enseignement supérieur et de la recherche
Le système d’enseignement supérieur au Sénégal connaît, depuis quelques années, une crise multiforme nourrissant continument des revendications qui portent sur la mise à niveau et le rééquilibrage des budgets des universités publiques, l’attribution des bourses, l’hébergement, la restauration et les conditions de vie dans le campus social, entre autres.
D’après les conclusions de la Concertation nationale pour l’avenir de l’enseignement supérieur au Sénégal (Cnaes) présentée, hier, par le Professeur Aminata Diaw Cissé, lors de la cérémonie de clôture, ces conflits sociaux sont le reflet d’une demande croissante de formation supérieure qui est le fruit des efforts d’extension de l’enseignement élémentaire, moyen secondaire.
«Cette demande est très fortement déséquilibrée avec 70% de bacheliers littéraires pour seulement 40% de bacheliers dans les filières scientifiques, techniques et professionnelles», déclare Pr Aminata Diaw Cissé, rapporteur général au sein du Comité de pilotage de la Cnaes. De plus, fait-elle savoir que «l’offre de formation souffre d’un handicap majeur dû à une insuffisance de formations professionnelles et techniques courtes». Ce qui leur fait dire, d’ailleurs, dans leur rapport que «le système d’enseignement public offre peu d’alternatives aux jeunes bacheliers».
Par ailleurs, un autre déséquilibre a été noté dans les ressources allouées à l’enseignement supérieur. Cependant, rapporte le Pr Aminata D. Cissé, «la politique de généralisation des bourses et aides dans le premier et second cycle, l’octroi de bourses à tous les étudiants inscrits au troisième cycle et le bénéfice des œuvres sociales accordées à tous les étudiants sénégalais ont fini par créer un déséquilibre structurel dans l’allocation des ressources à l’enseignement supérieur».
En effet, 70% de ces ressources sont pour le social et les 30% restantes pour le pédagogique. Cette répartition, affirme le Pr Aminata D. Cissé, est soutenable et risque d’hypothéquer durablement l’augmentation de l’accès et la création de filières courtes professionnelles et/ou techniques.
L’Ucad, victime de ces pesanteurs
Regroupant plus de 80% des effectifs de l’enseignement supérieur public, l’Ucad croule sous les effectifs. Elle subit, d’après les conclusions de la Cnaes, les contrecoups de cette situation. Laquelle situation se traduit, toujours d’après la conclusion de cette Concertation, «par une inefficacité interne au niveau du premier cycle dans les facultés, un déficit de qualité, un faible taux d’employabilité des diplômés, un faible nombre de filières à vocation professionnelle ainsi qu’une insécurité et surpeuplement au niveau du campus social et pédagogique». C’est pourquoi, après échanges entre les différents acteurs et la société civile, la Cnaes est convaincue qu’il est nécessaire de conserver l’Ucad dans son intégrité. «Il est également impératif de faire retrouver à cet espace le sens et la possibilité de l’innovation», rapporte Pr Aminata D. Cissé.
78 recommandations pour sauver l’université
CONCLUSION DE LA CONCERTATION NATIONALE SUR L’AVENIR DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU SENEGAL
«Le système d’enseignement supérieur et de recherche sénégalais est en crise, mais cette crise n’est ni irréversible ni irrémédiable», avait déclaré Pr Aminata Sall Diallo, vice présidente du comité de pilotage de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Sénégal (Cnaes) lors de la cérémonie d’ouverture de ladite rencontre en présence du président de la République Macky Sall.
Ainsi, dans le but de mettre en place une gouvernance nouvelle, d’offrir des formations supérieures de qualité, de favoriser une politique de recherche universitaire au service du développement économique et social, 78 propositions ont été formulées dans le cadre de la Cnaes. Des recommandations et orientations allant de la gouvernance à la recherche et l’innovation, en passant par le financement, l'internationalisation et l’ouverture sur le marché, mais aussi par l’offre de formation et de la qualité.
Ces 78 propositions formulées par cette concertation entre enseignants chercheurs, sociétés civiles, syndicalistes et parlementaires permettront, selon le président du comité de pilotage de la Cnaes, Pr Souleymane Bachir Diagne «de réformer l’enseignement supérieur, afin de l’inscrire dans une assurance qualité.
Les recommandations et les orientations que nous avons soumises aux autorités de notre pays sont de nature à créer véritablement une rupture», a affirmé le Pr Souleymane Bachir Diagne au sortir de la cérémonie de clôture de la Cnaes qui s’est déroulée, hier, en présence du chef du gouvernement, Abdoul Mbaye. D’après Pr Souleymane B. Diagne, s’il faut résumer ces 78 recommandations et orientations en trois phases, cela sera, soutient-il, «une grande orientation vers les Stem (Science, techniques, science de l’ingénierie, les mathématiques). C’est une des orientations phares, l’idée d’un investissement résolu dans les technologies de l’information et de la communication, pour nous les approprier et pour nous en servir. Ce, afin de résoudre les problèmes qui sont les nôtres et qui sont pour l’essentiel des problèmes de démographie. La mise en place d’une culture de l’évaluation et de l’accompagnement continu des reformes par un esprit de réforme».
Pour le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Pr Saliou Ndiaye, «il s’agit de 78 propositions consensuelles puisque la vision que l’étudiant a de l’enseignement supérieur est différent de la vision que va avoir le personnel enseignant de recherche, de même que le parent d’élève ou celle du politicien ou de l’employeur». Il faudra, d’après lui mettre en œuvre ces recommandations pour permettre à (notre) système de sortir de sa crise actuelle. «Chaque recommandation est essentielle pour permettre de résoudre cette crise», affirme Pr Saliou Ndiaye.
ENFIN L'INTOUCHABLE TOMBE !
Thierno Ousmane Sy rattrapé par les commissions Sudatel et son passé d’affairiste
Thierno Ousmane Sy est placé sous mandat de dépôt pour détournement de deniers publics et de blanchiment portant sur la somme de 10 milliards de F Cfa et association de malfaiteurs par le Doyen des juges, Mahama Sémou Diouf. Le monsieur TIC du président Wade est aussi accusé d’avoir fait une « prise illégale » de 20 milliards de F Cfa sur les 100 milliards versés par « Sudatel », pour obtenir la 3e licence de téléphonie mobile au Sénégal.
Notre enquête sur l’attribution de la troisième licence à Sudatel est partie de la valse des chiffres entretenue par les autorités en charge de l’affaire. Dans une conférence de presse tenue dans les locaux de l’Agence de régulation de télécommunications et des postes, le vendredi 07 septembre 2007, pour annoncer le choix de Sudatel, le directeur de l’agence de l’époque, Daniel Goumalo Seck disait : « La troisième licence de téléphonie est attribuée à la compagnie soudanaise Sudatel pour un montant de 200 millions de dollars, soit une valeur 100 milliards FCFA ». Au cours de ce face-à-face avec les journalistes, M. Seck faisait une comparaison teintée d’ironie avec la deuxième licence accordée à Tigo en 1998 pour un montant de 50 millions FCFA. « Cette présente transaction est une multiplication par 2000 du prix de la deuxième licence ». Une semaine plus tard, lors du conseil des ministres du 13 septembre 2007, le chef de l’Etat, après avoir félicité ses conseillers Karim Wade et Thierno Ousmane Sy pour la réussite de cette opération, a annoncé un chiffre de 80 milliards. La différence servie ensuite par la version officielle proviendrait de la fluctuation du dollar. Qu’importe ! La valeur réelle de la licence avait alors intrigué toute la presse et tous les citoyens. C’est ainsi que le journal « Le Populaire » dans sa livraison du 24 septembre 2007 a interrogé l’économiste Moubarack Lô pour recueillir une explication à cette importante fluctuation.
Ce dernier soutient : « pour éviter ces fluctuations qui peuvent engendrer des pertes énormes, l’Etat devrait recevoir les offres des soumissionnaires en FCFA à la place du dollar. Au pire des cas, il aurait pu les recevoir en euro puisque la parité est fixe ». A ces interrogations s’ajoute celle de l’Inspection générale d’Etat (IGE). Dans son rapport sur « les primes exceptionnelles » à l’Artp, les inspecteurs avaient trouvé que les membres du conseil ont calculé le dollar à 400 FCFA, ce qui donne une somme de 80 milliards. Au regard de cette appréciation hasardeuse du dollar, les inspecteurs ont formulé l’observation suivante : « Il y a lieu de souligner que certains paramètres, notamment le montant en dollar, le cours du dollar, la liste des bénéficiaires et les critères utilisés par le Conseil de Régulation pour procéder à la répartition du milliard six cent millions de FCFA (prime exceptionnelle) n’étaient pas maîtrisés, au moment du partage ». Une observation qui en disait long sur les doutes des inspecteurs face aux explications de l’Artp.
Lorsque nous avons été en possession du rapport de l’IGE nous avons décidé de pousser nos investigations pour en savoir plus. C’est ainsi que nous avions écrit dans notre publication numéro 51, qu’à « la date du 07 septembre 2007, au moment de la transaction entre l’Etat du Sénégal et Sudatel, le cours du dollar était de 481,18. Du coup, la conversion des 200 millions de dollars représentant le prix de cession d’une licence à Sudatel, devrait donner 96 milliards de francs Cfa, au lieu de 80, comme annoncé par les autorités ». A la suite de cet article, le Ministère de l’Economie et des Finances a sorti un communiqué dans les journaux pour expliquer les différents versements effectués par Sudatel pour le compte de l’Etat du Sénégal. A la suite de la publication du communiqué, La Gazette a fait un commentaire dans le numéro 52 daté du 1er avril au 8 avril 2010, intitulé « 89 milliards, tiens du nouveau ! ». Dans ce texte, le journal marquait son étonnement devant la valse des chiffres sur la contrepartie financière de la vente de la licence de téléphonie à Sudatel. Le président de la République, le Ministère des finances, et Thierno Ousmane Sy - en somme trois voix autorisées - ont avancé des chiffres différents avec des écarts assez grands (Thierno Ousmane Sy et l’Inspection générale d’Etat ont donné les mêmes chiffres). Ainsi écrivions-nous : « Le communiqué signé par le directeur du Trésor renseigne que deux virements ont été effectués pour encaisser l’enveloppe financière. Un premier à la date du 19 novembre correspondant à la somme de 44 775 228 727 CFA et un second virement de 44 306 437 814. Soit un total de 89 081 666 541. Pour avoir cette somme, un taux de 445, 508 23 27 a été appliqué aux 200 millions de dollars ». Or ce montant qui vient d’être avancé par le Ministère des Finances est différent de celui annoncé à l’époque par l’ex Dg de l’Artp, Daniel Goumalo Seck, qui avait parlé de 100 milliards. Il bat également en brèche les arguments du chef de l’Etat et ceux de son conseiller en Tic, Thierno O. Sy, qui ont donné le chiffre de 80 milliards. Un écart assez substantiel sur lequel le communiqué reste muet.
Les documents compromettant Sy et Keinde
Par la suite, une autre enquête de La Gazette (no56), révélera que dans le cadre de la vente de la troisième licence globale, des étrangers en association avec des nationaux très haut placés dans les structures de l’Etat se sont partagé la rondelette somme de 40 millions de dollars (20 milliards Cfa). Notre journal annonçait par ailleurs détenir plusieurs documents bancaires et des actes de poursuites déposées contre Sudatel, devant les autorités judicaires de l’Etat de Dubaï. Des actes et documents que nous avions publiés en fac-similé et qui, par ailleurs, établissaient de façon formelle le paiement de commissions. Aussi, La Gazette a-t-elle suivi les traces des virements effectués au nom de la compagnie off shore Red Sea Holding, jusque dans des banques européennes et asiatiques. Ce n’est que dans notre livraison du 28 mai au 3 juin que nous avons publié, documents à l’appui, les noms de deux Sénégalais, Thierno Ousmane Sy et Kéba Keinde sur la trace de l’argent. Kéba Keinde, le Directeur de Red Sea Holding (la compagnie offshore basée à Dubaï par laquelle les 20 milliards de commissions ont transité) et Thierno Ousmane Sy, le conseiller en technologie de l’information et de la communication du président de la République figurent en bonne place dans les échanges de correspondances entre le cabinet d’expert et le Groupe Sudatel concernant le paiement des commissions. Dans un message adressé au directeur du groupe Sudatel Emad Ahmed, Kéba Keindé demande à ce dernier « de payer la facture de 10 millions de dollars », avait-on écrit.
L’intégralité du mail s’énonce comme suit : « félicitations pour la clôture du projet. Conformément à notre accord, il vous est demandé de payer immédiatement la facture de 10 millions de dollars US qui a été soumise à votre collègue Ihab Othman à Dubaï. S’il vous plait, renvoyez-moi par email une copie du code Swift. J’attends votre réponse ». Comme on peut le constater, ce mail fait formellement foi d’une demande de paiement d’une partie des commissions que doit le groupe Sudatel aux intermédiaires de PCG. Il faut préciser toutefois que ce mail est un message que Kéba Keinde a fait suivre (« forwarded message », selon la terminologie anglaise plus usitée) c’est-à-dire réexpédier à son premier destinataire à savoir le Directeur du groupe Sudatel, Emad Ahmed. L’adresse email « Keba Keinde andrew.daviss@yahoo.com » indique une seule et même personne. Le nom vient en premier et la partie entre guillemets est ce qu’il convient d’appeler « alias ». Il s’agit donc de l’adresse email de Keba Keinde qui se fait appeler Andrew Daviss sur yahoo.com.
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