PRETORIA, 13 déc 2013 (AFP) - Le siège de la présidence sud-africaine, à Pretoria où est exposé le corps de Nelson Mandela, est complètement saturé, a indiqué vendredi après-midi la police, alors que des milliers de personnes attendaient encore dans l'espoir de faire leurs adieux à leur héros.
"C'est complètement congestionné à l'Union Buildings", a déclaré une responsable de la police vers 13H30 (11H30 GMT) aux milliers de personnes qui patientaient dans un parc-relais ouvert dans la capitale.
"Nous allons fermer cet endroit", a-t-elle ajouté, sans susciter de réaction dans l'immédiat. Plus de 50.000 personnes, selon le gouvernement, ont afflué vendredi à Pretoria dans l'espoir de pouvoir s'incliner une dernière fois devant Nelson Mandela, au troisième et dernier jour de l'exposition de sa dépouille.
Malgré une accélération de la cadence, il semblait peu probable que toutes les personnes dans les files d'attente arrivent à entrer. "A mon avis, ils n'ont aucune chance", a déclaré Masekega Mashapa, responsable de l'opération à la compagnie des transports publics de Pretoria. "Il y a près de 200 bus bloqués à l'Union Buildings!"
"Il y a des gens qui attendent à l'extérieur des bus, il y a des gens qui attendent dans les bus..." En milieu d'après-midi, quelques personnes ont commencé à se rendre compte qu'elles n'entreraient pas. "Il faut qu'on s'en aille", a dit à l'AFP Balan Naicker, un habitant de Johannesburg venu six heures plus tôt.
"Nous n'y arriverons jamais!" "C'est décevant, mais je suppose que nous devons être réalistes", ajoutait Denver Hitzaroth, arrivé à 07H30 de Midrand, à mi-chemin entre Johannesburg et Pretoria. "Mais ça valait le coup d'essayer."
Près de 12.000 personnes avaient réussi à saluer le héros de la lutte anti-apartheid mercredi après-midi (la matinée était réservée aux personnalités et à la famille) et 24.000 jeudi.
Sa dépouille doit être transportée par avion tôt samedi vers le village de Qunu, dans le sud du pays, où Mandela a passé une partie de son enfance et où il souhaitait être enterré.
Ses funérailles auront lieu en deux temps dimanche matin: une cérémonie avec environ 5.000 invités, puis l'inhumation dans l'intimité familiale, selon les rites traditionnels xhosas.
DES CENTAINES DE SUD-AFRICAINS FORCENT LES BARRIÈRES DE POLICE POUR VOIR MANDELA
PRETORIA, 13 déc 2013 (AFP) - Des centaines de personnes ont forcé des barrières de police vendredi pour rendre un dernier hommage au héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela, dont la dépouille était exposée à Pretoria, a constaté un journaliste de l'AFP.
La foule a forcé le passage après que la police eut annoncé qu'elle ne pourrait pas rentrer dans la cour d'honneur du siège de la présidence où se trouvait le cercueil. Les agents ont d'abord tenté de l'arrêter avant de la laisser passer.
100.000 SUD-AFRICAINS SONT VENUS S'INCLINER DEVANT LE CERCUEIL DE MANDELA
PRETORIA, 13 déc 2013 (AFP) - Environ cent mille Sud-Africains sont venus s'incliner devant le cercueil de Nelson Mandela exposé depuis mercredi au siège de la présidence, a indiqué le gouvernement vendredi au moment de fermer l'Union Buildings à la foule.
"Ce témoignage d'amour et de soutien a été un immense réconfort pour la famille et ceux qu'aimait Tata Madiba (papa Mandela)", a souligné le gouvernement précisant qu'ils étaient "environ 100.000 à avoir rendu hommage au président Nelson Mandela".
"Si on veut avoir un exemple d’un homme absolument intègre, cet homme, cet exemple est Mandela. Si on veut avoir un exemple d’un homme inébranlablement ferme, vaillant, héroïque, serein, intelligent, capable, cet exemple et cet homme est Mandela".
L’homme qui a libéré l’Afrique du Sud de l’apartheid nous a quittés. Son importance pour l’Afrique du Sud n'est pas surestimée. Mais connaissez-vous le rôle crucial joué par Cuba pour mettre fin à l’apartheid et pour la libération de Mandela ?
Cela est peu connu, pourtant Cuba a joué un rôle déterminant dans l’abolition de l’apartheid. Depuis les années soixante-dix jusqu'aux années quatre-vingt-dix, la minuscule Cuba s'est révélée être un contrepoids essentiel à la superpuissance étasunienne (...)
L’histoire commence avec l’indépendance de l’Angola en 1975. Au mois d’octobre de cette année-là, un mois avant la proclamation de l’indépendance, des troupes sud-africaines envahissent le pays, visant à chasser le MPLA (le mouvement de libération d’obédience marxiste qui arrache l’indépendance), puisqu’un régime marxiste en Angola risquait de mettre en péril leur contrôle de la Namibie.
Sans appui, il est douteux que le MPLA tienne bon et que l’Afrique du Sud parvienne à contrôler l’Angola. L’Union soviétique est très réservée. C’est la raison pour laquelle le mouvement de libération d’Angola MPLA se tourne vers Cuba pour demander une aide militaire. Cuba envoie 36.000 troupes et parvient à stopper l’avancée de l’Afrique du Sud. En mars 1976, l’armée de l’apartheid se retire.
L’affaire n’est pas encore totalement réglée. En 1977, une rébellion éclate au sein du MPLA. Nito Alves, un ami fidèle de Moscou, organise un coup contre le dirigeant Agostinho Neto qui ne peut être déjouée que grâce aux troupes cubaines qui mènent la lutte aux côtés des combattants loyaux du MPLA.
Dans les années quatre-vingt, Cuba entre de nouveau en action. L’Afrique du Sud s’aperçoit que l’Union soviétique est affaiblie, et elle prépare une offensive au sud de l’Angola. En novembre 1987, avec l’armée rebelle UNITA, soutenue par la CIA, elle passe à l’assaut. A la demande du gouvernement angolais, Cuba envoie immédiatement 50.000 soldats. Après quelques semaines de combats intensifs, l’armée sud-africaine est battue à Cuito-Cuanavale.
L’armée de l’apartheid se retire d'abord de l’Angola puis de la Namibie. Cette déroute ne représente pas seulement une défaite militaire mais également un coup au moral. Finalement, elle provoque l’abolition de l’apartheid et contribue en même temps à la libération du Zimbabwe. Au total, sur les différentes missions, 400.000 Cubains auront combattu en Angola, dont plus de 2000 auront perdu la vie.
Après sa libération, Mandela, témoin privilégié, évalue l’action cubaine de la façon suivante :
"Nous sommes venus ici avec un grand sentiment de culpabilité à l'égard du peuple cubain. Quel autre pays que Cuba peut s'enorgueillir d'un palmarès d'altruisme aussi impressionnant dans ses relations avec l'Afrique ? Combien de pays dans le monde bénéficient du travail des professionnels cubains de la santé ? Quel pays s'est déjà vu refuser l'aide de Cuba ? Combien de pays menacés par l'impérialisme ou en lutte pour leur libération nationale ont pu compter sur le soutien de Cuba ? En prison, j'ai entendu parler pour la première fois de l'immense appui des volontaires cubains au peuple angolais, si extraordinaire que l’on pouvait douter de sa véracité ! ...
Quel autre pays que Cuba peut s'enorgueillir d'un palmarès d'altruisme aussi impressionnant dans ses relations avec l'Afrique ? Quel pays s'est déjà vu refuser l'aide de Cuba ?
En Afrique, nous sommes habitués à être les victimes de pays voulant s'emparer des richesses de notre territoire et saper notre souveraineté. Dans l'histoire de l'Afrique, jamais aucun autre peuple n'avait pris les armes pour nous défendre ....
La défaite de l'armée raciste infligée à Cuito Cuanavale a été une victoire pour toute l'Afrique ! ... Sans la défaite de Cuito Cuanavale, l'interdiction de notre mouvement n’aurait jamais été levée ! La défaite de l'armée raciste à Cuito Cuanavale a per- mis que je sois ici aujourd'hui ! Cuito Cuanavale a marqué un tournant dans la lutte de libération du continent et dans la lutte contre le fléau de l'apartheid dans notre pays ! La défaite décisive de Cuito Cuanavale a modifié les rapports de force dans la région et considérablement réduit la capacité du régime de Pretoria à déstabiliser les pays voisins. »
Cuito Cuanavale a marqué un tournant dans la lutte de libération du continent et dans la lutte contre le fléau de l'apartheid dans notre pays !
Cuba fut le premier pays visité par Mandela après sa libération.
A la fin de la Guerre Froide, Cuba n'a plus envoyé de soldats mais des professeurs et surtout des médecins. Actuellement, 30.000 médecins opè- rent dans plus de 90 pays et 50.000 médecins venus de 82 pays suivent une formation gratuite à Cuba. (En Belgique, avec une population de la même taille, travaillent au total 47.000 médecins.) Ces cinq dernières années, Cuba a guéri 2 millions d’aveugles. Ce n’est pas pour rien qu’Ignacio Ramonet, ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique, appelle Cuba une superpuissance médicale.
Source : Demuynck K. & Vandepitte M., De factor Fidel, Antwerpen 2008.
HOMMAGE A MANDELA : "TAXAW TEMM" SOUTIENT LA ''JOURNEE DE DEUIL CONTINENTAL''
Dakar, 13 déc (APS) - Le mouvement "Taxaw Temm" soutient l'appel lancé à l'Union africaine par le Rassemblement national démocratique (RND) pour décréter le 16 décembre "journée de deuil continental", en hommage à Nelson Mandela, l'ancien président sud-africain décédé le 5 décembre.
Dans un communiqué, le RND, et son secrétaire général Diallo Diop disent souhaiter que la commission de l’Union africaine proclame le dimanche 16 décembre "journée de deuil continental", en hommage à Nelson Mandela.
"+Taxaw Temm+ s’associe à l’appel lancé par le RND, qui demande à la commission de l’Union africaine de proclamer officiellement la mémorable journée du16 décembre +journée de deuil continentale+", rapporte le communiqué reçu de ce parti de l'opposition sénégalaise dirigé par l’universitaire et ancien ministre Ibrahima Fall.
"Le mouvement +Taxaw Temm+ et son président, le professeur Ibrahima Fall [...] rendent un hommage mérité à cet illustre homme à la dimension internationale, dont le combat mérite d'être porté par tout homme épris de paix et de courage", lit-on dans le texte.
Nelson Mandela a été élu en 1994 premier président noir d'Afrique du Sud, un pays ayant connu une politique de ségrégation raciale pendant plusieurs décennies, au détriment des Noirs.
Il a passé 27 années en prison, pour avoir combattu l'apartheid, le régime de ségrégation raciale.
DES MILLIERS DE SUD-AFRICAINS ALIGNES POUR UN DERNIER ADIEU A MANDELA
PRETORIA, 13 déc 2013 (AFP) - De longues files d'attente s'étaient formées dès l'aube vendredi à Pretoria, où les Sud-Africains espéraient pouvoir saluer une dernière fois leur héros, Nelson Mandela, avant son départ pour son village natal, Qunu, où il sera inhumé dimanche.
"Le voir une dernière fois me rendrait tellement heureux", commentait Tieho Motspai, installé avec sa femme dans la file d'attente dès 01H00 (23H00 GMT).
"Dès que nous aurons vu notre Président, nous rentrerons à la maison", dans la petite ville de Frankfurt à trois heures de là, ajoutait-il, entouré de milliers de personnes, dont certaines encore endormies sur le sol.
La veille, les autorités avaient fermé les portes de la présidence, Union Buildings, où le corps est exposé, en fin d'après-midi, alors que des milliers de personnes restaient dans les files d'attente.
Une partie, dont Stanley Luvhimbe qui avait parcouru 450 kilomètres pour voir son "héros", avaient alors décidé de rester dormir sur place. "C'est une occasion unique. On ne le reverra plus jamais", expliquait-il.
D'autres tentaient leur chance pour la première fois vendredi, comme Ompelege Majafa, 27 ans, qui a également conduit trois heures au milieu de la nuit pour être en bonne position dans la file d'attente.
"C'est un moment que nous n'oublierons jamais, assurait-elle. Nous sommes là pour Tata !" Comme chaque matin depuis trois jours, la dépouille du champion de la lutte anti-apartheid et premier président noir du pays a quitté l'hôpital militaire de Pretoria, où elle est conservée, peu après 07H00 (05H00 GMT).
Le cortège a traversé les rues de la capitale, où des citoyens s'étaient alignés avec de petits drapeaux, formant un haie d'honneur pour le père de la Nation.
Le corps a été installé vers 08H00 (06H00 GMT) dans la cour d'honneur de l'Union Buildings, qui surplombe Pretoria, où 12.000 personnes l'avaient salué mercredi après-midi.
Aucun chiffre n'avait encore été communiqué pour la journée de jeudi. La dépouille s'envolera tôt samedi vers le village de Qunu, dans le sud du pays, où Mandela a passé une partie de son enfance et où il souhaitait être enterré.
Les funérailles d'Etat auront lieu dimanche en présence d'environ 5.000 personnes, dont des dignitaires étrangers comme le Prince Charles d'Angleterre, et les anciens Premiers ministres français Lionel Jospin et Alain Juppé.
L'INHUMATION DE MANDELA "STRICTEMENT RESERVEE A LA FAMILLE"
JOHANNESBURG, 13 déc 2013 (AFP) - L'inhumation de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela dimanche dans le caveau familial à Qunu (sud) sera "strictement réservé à la famille", à l'issue d'une cérémonie officielle, a indiqué vendredi le gouvernement.
"La famille souhaite que l'inhumation reste une affaire de famille, elle ne veut pas que ce soit télévisé, elle ne veut pas que les gens voient la mise en terre", a déclaré à l'AFP Phumla Williams, une porte-parole du gouvernement.
Le héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir d'Afrique du Sud, décédé le 5 décembre à 95 ans, avait souhaité être enterré auprès de sa mère et de trois de ses enfants, à un millier de kilomètres au sud de Johannesburg.
Sa dépouille, qui est exposée depuis mercredi au siège de la présidence à Pretoria, sera transportée par avion samedi matin vers ce petit village rural du Cap Oriental. Une cérémonie aura lieu entre 08H00 et 09H30 (06h00 et 07h30 GMT) à la base aérienne militaire de Waterkloof près de Pretoria.
"L'armée remettra le corps au parti au pouvoir", le Congrès national africain (ANC), qui était le parti de Mandela, a précisé Mme Williams.
"Si la météo le permet", l'avion devrait se poser vers midi sur le petit aéroport de Mthatha, le plus proche de Qunu, mais qui n'est pas équipé en cas de manque de visibilité. Sinon, il devra atterrir à East London, une plus grande ville.
A son arrivée à Qunu, le public est appelé à former une "haie d'honneur" pour le cercueil et le cortège funèbre, selon la porte-parole.
Dimanche, une autre cérémonie aura lieu de 08H00 à 10H00 (06H00 à 08H00 GMT) à l'intérieur de la propriété de Nelson Mandela, qui s'était fait construire une maison à Qunu à sa libération en 1990 après 27 ans dans les prisons du régime raciste.
Celle cérémonie devrait se dérouler en présence d'environ 5.000 personnes, dont des dignitaires étrangers comme le Prince Charles d'Angleterre, et sera retransmise à la télévision.
Mais "à partir de 10h00, l'enterrement proprement dit commencera. Seule la famille pourra y assister et quelques rares personnalités", a souligné Mme Williams.
"Les médias et les invités ne pourront pas y participer." Selon elle, 3.000 journalistes étaient déjà présents à Qunu jeudi soir.
QUNU (Afrique du Sud), 13 déc 2013 (AFP) - Les rites xhosas, notamment le sacrifice d'un boeuf, la communication avec les ancêtres, l'accompagnement de l'esprit du défunt, imprègneront les funérailles de Nelson Mandela dimanche dans le village de son enfance à Qunu, au Cap oriental (sud-est).
Après les dirigeants politiques du monde mardi, après les dizaines de milliers de Sud-Africains recueillis devant sa dépouille depuis mercredi, c'est le clan de Mandela, plus particulièrement les anciens, qui joueront les premiers rôles d'une cérémonie en grande partie privée, malgré la présence d'officiels et de personnalités étrangères restées en Afrique du Sud.
"Des funérailles sont une cérémonie complexe qui demande notamment de communiquer avec les ancêtres et de permettre à l'esprit du défunt de reposer", a expliqué le chef Jonginyaniso Mtirara, du clan Thembu dont était issu Mandela.
"Verser du sang animal constitue une part très importante du processus de l'enterrement", souligne-t-il. Aussi un boeuf sera sacrifié le matin de l'inhumation, sur la propriété de Mandela, sur les grasses et lumineuses collines du Transkei.
La cérémonie sera empreinte d'un retour vers le passé de Mandela, dans cette région où il passa son enfance, qu'il décrivit avec amour, et où il a dit par le passé qu'il viendrait reposer.
Ainsi, les intervenants l'appelleront Dalibhunga ("le créateur, l'organisateur du dialogue"), reprenant le nom qui lui fut donné à son initiation rituelle, à 16 ans, marquant le passage de l'enfance à l'âge adulte. Les aînés du clan en charge "Aaah! Dalibhunga", selon l'apostrophe consacrée, sera ainsi crié a trois reprises, lorsque sa dépouille arrivera dans sa propriété, et répété plusieurs fois lors de la cérémonie et des hommages.
Themba Matanzima, porte-parole de la famille Mandela, a expliqué cette semaine qu'un aîné du clan aura la charge de communiquer avec l'esprit de Mandela pour l'informer des déplacements du corps, notamment le transfert de Pretoria samedi vers le Cap Oriental.
"Ce sera fait à son départ du Gauteng (province de Pretoria) pour Qunu, en accord avec notre coutume", a-t-il déclaré au Daily Dispatch, expliquant que l'esprit du défunt peut devenir inquiet si on ne l'informe pas des voyages.
Toujours selon la coutume, ce sont des aînés du clan qui veilleront la dépouille dans la nuit de samedi à dimanche, selon Matanzima. Eux aussi qui prendront la parole autour de la tombe. D'autres rites seront pratiqués, mais le porte-parole a souligné qu'ils demeuraient privés.
Obsèques rituelles, mais pas royales: bien que Mandela appartînt à la noblesse coutumière, la famille royale xhosa des Thembu, il n'avait pas lui-même statut de roi, explique l'historien Mda Mda.
Une touche religieuse sera présente: Nelson Mandela ne parlait pas de sa religion, mais une partie de sa famille a des racines méthodistes, lui-même fréquenta l'école de missionnaires méthodistes, et un pasteur méthodiste célébra son mariage en 1998 avec Graça Machel.
La politique devrait s'effacer. La cheffe coutumière Nolkuzola Mndende, présidente de la Commission des affaires traditionnelles du Cap Oriental, a mis en garde les autorités. Inhumé avec ses enfants "Nous suivrons les rites traditionnels et le gouvernement doit rester en retrait et ne pas s'en mêler", a-t-elle déclaré à l'AFP.
"S'il intervient, les ancêtres ne l'accepteront pas et cela portera tort aux membres de la famille qui survivent (à Mandela), car son esprit reviendra les hanter".
Nelson Mandela, mort le 5 décembre à 95 ans, reposera aux côtés de trois de ses enfants: une fille morte bébé en 1948, et deux fils, Thembekile mort à 24 ans d'un accident de voiture en 1969, et Makgatho mort à 55 ans du sida en 2005.
Ils avaient été exhumés en juillet au village natal de Mandela, à Mvezo (à 20 km) puis ré-enterrés à Qunu, à la suite d'une dispute familiale. Il y a quelques mois, la fille aînée de Mandela, Makaziwe, avait expliqué dans une interview, à la SABC, que la tombe de Mandela, située sur la propriété, ne deviendrait en aucun cas un lieu de pèlerinage.
Il n'est pas rare, dans des zones rurales d'Afrique, d'inhumer les membres de la famille sur ses terres. Et les tombes des Mandela à Qunu sont cachées au public par un mur de pierre, et de la végétation.
"Les cimetières familiaux (...) ne sont pas publics", hormis lorsqu'on invite des gens à l'enterrement d'un être cher, avait déclaré Makaziwe. "Après cela, ils deviennent un lieu familial sacré".
DERNIERS ADIEUX DECHIRANTS A MANDELA AVANT SON ENTERREMENT
PRETORIA, 13 déc 2013 (AFP) - "C'est la dernière chance de le voir": des dizaines de milliers de Sud-Africains ont afflué vendredi à Pretoria dans l'espoir de s'incliner devant leur héros, Nelson Mandela, avant le départ du cercueil vers le village de Qunu (sud) où il sera inhumé dans l'intimité dimanche.
"Le voir une dernière fois me rendrait tellement heureux", commentait Tieho Motspai, installé avec sa femme dès 01H00 du matin (23H00 GMT) devant le siège de la présidence, où la dépouille du champion de la lutte anti-apartheid est exposée pour le troisième jour.
En milieu de matinée, 50.000 personnes avaient déjà investi les quatre aires d'attente, formant d'impressionnantes files d'attente qui serpentaient sur plusieurs kilomètres. A 10h30 (08h30 GMT) le gouvernement a appelé la population à ne plus venir.
"Nous ne pouvons pas garantir que chaque personne présente dans les files d'attente dans les différents sites pourra accéder à l'Union Buildings", a-t-il souligné dans un communiqué. Le Congolais Jules Mbaya était un peu perplexe. "On ne nous dit rien. Je ne suis pas sûr d'y arriver", disait ce résident de Johannesburg.
"Je voudrais quand même voir le corps de celui qui a combattu pour nous, pour la liberté. C'est un honneur! La veille, les autorités avaient dû fermer les portes de la présidence alors que des milliers de personnes patientaient encore.
Certains, comme Stanley Luvhimbe qui a fait 450 kilomètres en voiture pour voir son "héros", avaient alors décidé de coucher sur place. "C'est une occasion unique. On ne le reverra plus jamais", expliquait-il. D'autres comme Ompelege Majafa, 27 ans, ont pris leur voiture en pleine nuit.
"C'est un moment que nous n'oublierons jamais, assurait-elle. Nous sommes là pour Tata !". Depuis mercredi, les hommages à Mandela ont pris une tonalité plus triste et recueillie, contrastant avec l'élan de joyeuse célébration des jours précédents.
"C'était extraordinaire d'être là. Mais mon coeur est brisé", confiait, en sortant de l'Union Buildings, Paulus Mefadi, un soldat de 44 ans, qui avait défilé devant Nelson Mandela lors de sa prestation de serment comme président en 1994.
Comme lui, de nombreuses personnes sont en larmes, bouleversées, et dimanche matin le pays devrait se figer au moment où se tiendront les cérémonies d'enterrement de Mandela à Qunu (sud), son village d'enfance, d'abord en présence de personnalités puis dans la stricte intimité familiale.
L'inhumation reste une affaire de famille Des chaînes de magasins ont annoncé qu'elles resteraient fermées.
La première partie de l'office se déroulera en présence d'environ 5.000 personnes, dont des dignitaires étrangers comme le Prince Charles d'Angleterre ou les anciens Premiers ministres français Lionel Jospin et Alain Juppé, et sera retransmise à la télévision.
Ensuite, "la famille souhaite que l'inhumation reste une affaire de famille, elle ne veut pas que ce soit télévisé, elle ne veut pas que les gens voient la mise en terre", a expliqué une porte-parole du gouvernement Phumla Williams. Seules quelques rares personnalités seront admises.
Selon la coutume, des rites xhosas, dont l'égorgement d'un boeuf, seront pratiqués et des aînés du clan Thembu, dont était issu Mandela, prendront la parole autour de la tombe.
"Des funérailles sont une cérémonie complexe qui demande notamment de communiquer avec les ancêtres et de permettre à l'esprit du défunt de reposer", a expliqué le chef Jonginyaniso Mtirara, du clan Thembu.
Depuis une semaine, des ouvriers s'affairent dans le petit village pour assurer le bon déroulement de la cérémonie dans la propriété que Nelson Mandela s'était fait construire à Qunu à sa libération en 1990 après 27 ans dans les prisons du régime raciste.
Jeudi soir, des employés de la compagnie nationale d'électricité Eskom, étaient encore perchés en haut de pylônes électriques pour connecter la pompe à eau qui alimentait jusqu'à présent la propriété des Mandela grâce à un générateur.
C'est par avion que la dépouille présidentielle sera transférée samedi dans la province du Cap oriental. Si la météo le permet, l'appareil se posera sur le petit aéroport de Mthatha et une procession ira jusqu'à Qunu, lieu béni de l'enfance et des vieux jours de Mandela.
PRETENDUE PHOTO DE MANDELA MORT: PROBABLEMENT UN FAUX
JOHANNESBURG, 12 déc 2013 (AFP) - Une photo censée représenter Nelson Mandela sur son lit de mort, qui circule sur internet, est probablement un faux et ressemble trait pour trait à un cliché pris par un photographe de l'AFP en 1991.
Depuis mercredi, le corps du Nobel de la Paix est présenté au siège de la présidence à Pretoria, dans un cercueil semi-ouvert et des milliers d'anonymes s'y pressent pour lui dire adieu.
Les portables et appareils photo sont interdits et les militaires surveillent de près pour empêcher toute photo du visage du grand homme, décédé à 95 ans après une longue maladie.
Une image sans métadonnées, présentée comme "une photo volée du corps de Nelson Mandela", circule toutefois depuis mercredi soir sur les réseaux sociaux.
Il s'agit d'un gros plan, de face, d'un visage semblable à celui de Nelson Mandela, les yeux fermés. Le grain de la photo est verdâtre et le cadre est tellement serré qu'on ne voit rien autour du visage. Il s'agit d'une capture d'écran car un curseur de souris est visible au milieu du visage.
Il semble peu probable que la photo ait pu être prise au siège de la présidence: le cercueil est surélevé et les personnes défilent sur son flanc, n'ayant qu'une vue sur le profil du héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir d'Afrique du Sud.
La photo semble en revanche être une photo prise en 1991 par l'AFP, légérement retouchée, lors de la première assemblée du Congrès national africain (ANC) le parti de la lutte anti-apartheid, tout juste redevenu légal.
Quoi qu'il en soit, le gouvernement a demandé au public de ne pas regarder le cliché qui circule sur le net et "de l'effacer de son historique", selon un communiqué. Le gouvernement repète que, conformément aux souhaits de la famille, il ne diffusera aucune photo de la dépouille du grand homme.
De leur côté, les internautes critiquaient jeudi le cliché, le jugeant "honteux" et "manquant totalement de respect".