JOHANNESBURG, 11 fév 2014 (AFP) - L'Afrique du Sud a émis mardi un timbre commémoratif en noir et blanc à l'effigie de l'ancien président Nelson Mandela (1918-2013), édité à 5 millions d'exemplaires, dont la vente bénéficiera pour une modeste part à sa fondation.
Ce timbre représente le père de la démocratie sud-africaine, photographié en juillet 2006 le cheveu blanchi et les traits tirés par l'âge, sourire aux lèvres. M. Mandela est mort à l'âge de 95 ans le 5 décembre.
Sorti d'une imprimerie néerlandaise et présenté dans une couverture cartonnée, il peut être commandé en ligne depuis l'étranger ou acheté dans tous les bureaux de poste sud-africains pour la coquette somme de 50 rands (environ 3,30 euros).
Le timbre a une valeur faciale de 2,80 rands, soit le tarif ordinaire intérieur. Deux rands par timbre reviendront au Centre de la Mémoire Nelson Mandela, qui l'a solennellement présenté après un compte à rebours et force discours rendant hommage à l'action du défunt et la nécessité de poursuivre son oeuvre.
M. Mandela lui-même fut un ardent correspondant en prison, écrivant volontiers à ses proches et amis malgré la perspective que ses lettres puissent être censurées. Une habitude qu'il n'a plus eu le loisir de cultiver après sa libération.
"Ecrire des lettres à des amis était un de mes loisirs favoris et chaque lettre me donnait beaucoup de plaisir. La pression du travail maintenant rend ça impossible.
A part des lettres dactylographiées formelles sortant du bureau de la présidence (de l'ANC), je ne me rappelle pas avoir jamais écrit un message comparable à une lettre depuis février 1990", confiait-il en 1993, selon l'archiviste de sa fondation, Verne Harris.
Symboliquement, le timbre a été présenté un 11 février, date anniversaire de la libération de Nelson Mandela en 1990 après 27 ans de prison, dont 18 au bagne de Robben Island.
Nelson Mandela a été un acteur essentiel du XXe siècle avant d'en devenir une icône intouchable, pour avoir contribué à libérer son pays de la ségrégation raciale puis renoncé à toute vengeance contre la minorité blanche qui avait opprimé les siens.
De son vivant, plusieurs timbres lui ont été dédiés, en Afrique du Sud comme ailleurs dans le monde, Grande-Bretagne, Lituanie, etc.
L'Afrique du Sud a déjà émis plusieurs timbres poste à l'effigie de Mandela: en 1994 pour son élection à la présidence, en 1996 dans un bloc-feuillet hommage aux Prix Nobel sud-africains, en 2001 pour un bloc-feuillet de 10 timbres le montrant sous toutes ses facettes, sportif, homme d'Etat, amoureux de la nature, et en 2008 pour ses 90 ans.
L'Afrique du Sud n'est pas un grand pays de philatélie. "Il y a beaucoup de soleil et de sports, les gens s'adonnent à tout un tas d'autres choses", a plaisanté Johan van Wyk, responsable du département philatélie à la poste sud-africaine. "Mais celui-là est énorme pour nous. Il commémore vraiment sa vie et son héritage."
MADIBA ET LES SÉNÉGALAIS
COMPARAISON N’EST PAS DÉRAISON : MANDELA N’EST PAS «MAAM NDELL»…
Les Sénégalais ont plus de raisons que les autres peuples d’aimer Mandela. Ils l’adorent tellement que certains lui ont déniché une ascendance sénégalaise. Tenez-vous bien, attachez vos cœurs fébriles : Madiba Mandela serait le petit-fils de Mady Ba et de Mame Ndella dont il porte les noms. Les personnes de bonnes renommées même si elles viennent de la planète mars, comme par hasard, ont toujours des racines au Sénégal.
Mais ce qui explique toute cette dévotion envers Mandela chez les Sénégalais, c’est parce que Madiba a été tout ce que leur grand-père Maam Ndell (Pépé le One Man Chauve) n’a pas été. Les Sénégalais ont une pléthore de raisons que le nombre de pages de notre trentomadaire ne permet pas de citer. Mais quand même nous allons vous en citer juste sept pour éclairer votre «soondell» oups chandelle. C’est parti :
-Mandela après 27 ans de prison a gardé son sens de l’humour. Tenez, dans un de ses témoignages l’archevêque Desmond Tutu rapporte qu’un jour il avait dit à Mandela pour se moquer de ces chemises : «Madiba vos chemises sont horribles» et Mandela de lui rétorquer :«très drôle de la part d’un homme qui porte une robe mauve !». Entre prix Nobel, on peut se le permettre, n’est-ce pas ? Notre grand père Mame Ndell lui aussi a le sens de l’humour mais un humour de fossoyeur de ses vannes genre : «Je dirai à ta maman que tu as bien travaillé» avait le don d’énerver le plus zen des sénégalériens.
-Mandela a eu le prix Nobel de la Paix, Mame Ndell après avoir eu tous les prix sauf le prix Nobel s’est contenté du prix «nobël» (amour en wolof) de sa Vivi chouchou.
-Sans dilapider les sous du contribuable sud-africain, Mandela avec ses actes s’est érigé en monument de la renaissance de l’humanité particulièrement de la race des guenons oups nègres. Mame Ndell à coup de milliards nous a érigé un grotesque monument de la déchéance et un festival des tares nègres.
-Mandela était le père de l’Afrique de Sud qui gagne une coupe du monde de rugby et une coupe d’Afrique de foot. Mame Ndell a failli être le président du Sénégal qui gagne mais finalement il s’est contenté du Sénégal qui «gaagn’ou» (qui se casse le nez)
-Mandela était certes un piètre chef de famille (c’est lui-même qui le disait) mais tout le monde reconnait qu’il est le père de la Nation arc-en-ciel. Mame Ndell quand a lui fut un bon papa bonheur pour ses rejetons et son clan, mais aussi le piètre père de la nation alitée sénégalaise et de l’état émasculé.
-En un mandat Mandela est venu, a vu et a convaincu. En deux mandats Mame Ndell est venu, a bu et même mangé et à déçu et, pire, toute honte digérée, il a osé demander un rabiot.
-Last but not least, Obama «l’homme le plus puissant au monde» a regretté de ne pas avoir été reçu par Mandela. Maam Ndell ne digère toujours pas pourquoi il n’a pas eu la baraka de rencontrer Obama.
Au finish ? Mandela n’est pas Maam Ndell et les Sénégalais l’aiment bien pour cela. La génération de jeunes Sénégalais qui réclamait la raie à la Mandela chez le coiffeur et non la boule à zéro ne nous démentira pas.
AFRIQUE DU SUD : ALBERT ET CHARLÈNE DE MONACO SUR LES PAS DE MANDELA
JOHANNESBURG, 01 jan 2014 (AFP) - Le prince Albert II de Monaco et son épouse sud-africaine Charlene devaient se rendre mercredi à Mvezo (sud), le village natal de Nelson Mandela, a indiqué Mandla Mandela, l'aîné des petits-fils du héros de la lutte anti-apartheid qui en est le chef traditionnel.
"Le prince Albert et la princesse Charlene voyagent dans la région pour évaluer les façons dont ils peuvent contribuer à atténuer les nombreux problèmes auxquels sont encore confrontés les habitants de Mvezo et des villages environnants", a expliqué Mandla dans un communiqué.
Le couple princier va être informé des progrès des projets de Mandla dans le village, qui comprennent une clinique, un centre d'accueil et la future "école Mandela de science et de technologie" où se dresse depuis quelques semaines la sculpture d'un arbre de la sagesse de 11 mètres de haut, hommage au grand homme disparu le 5 décembre.
"Nous avons l'intention de dépenser l'essentiel de notre énergie pour promouvoir les initiatives de développement à Mvezo et dans les zones rurales alentour afin que ces zones bénéficient également des fruits de notre liberté. Si nous y parvenons, cela fera sourire Madiba", a noté Mandla Mandela, appelant son illustre grand-père de son nom de clan, affectueusement repris par la plupart des Sud-Africains.
Mandla, qui est aussi un député de l'ANC --le parti de son grand-père, au pouvoir en Afrique du Sud-- est accusé de vouloir développer son propre mémorial à Nelson Mandela à Mvezo.
Il est brouillé avec le reste de sa famille depuis qu'il y a fait transférer sans concertation en 2011 les dépouilles de trois enfants morts de Mandela.
Il a été contraint par la justice de rendre les corps, qui ont été réenterrés en juillet dans le village de Qunu (sud), où Nelson Mandela avait passé les plus belles années de son enfance et où il a lui-même été inhumé le 15 décembre.
La lignée royale de Mandela inquiète de disputes familiales autour de la succession
LE CAP, 29 déc 2013 (AFP) - La lignée royale sud-africaine dont Nelson Mandela était membre a exprimé son inquiétude dimanche sur des disputes dans
la famille de l'icône de la lutte anti-apartheid et a appelé au calme pendant le règlement de sa succession.
La famille royale AbaThembu a convoqué une réunion vendredi à Qunu, village où Mandela a été enterré le 15 décembre, et "fait part de son inquiétude" à propos des conflits internes sur la succession de l'ancien président.
"Nous avons conseillé aux membres de la famille de garder le calme, de respecter l'administration de la succession et de veiller à ce que tous les actifs restent où ils sont jusqu'à ce que les procédures soient finalisées", a déclaré la famille royale dans un communiqué.
Il a été décidé à la réunion que les aînés doivent assister à toutes les réunions de famille "jusqu'à nouvel ordre", ajoute le communiqué.
"Nous pensons également devoir des excuses aux Sud-Africains pour avoir permis à l'agitation de commencer dans la maison de l'homme d'État et icône mondiale qui a sacrifié sa vie pour les Sud-Africains, les Africains et le
monde."
Les médias locaux ont rapporté la semaine dernière des disputes quant à la succession de Mandela, au cours desquelles sa veuve Graça Machel aurait été
rejetée par les autres membres de la famille. D'après ces informations, on lui aurait intimé de quitter la maison de Johannesburg qu'elle partageait avec Mandela après sa mort.
La famille royale a affirmé son soutien à Mme Machel, dont ils estiment qu'elle représente Nelson Mandela "dans toutes les affaires de la famille Mandela".
"Les membres de la famille proche doivent pleurer sa mort et leurs actions doivent avoir la dignité que mérite Madiba," a déclaré le porte-parole Daludumo Mtirara, se référant au nom de clan de l'ancien président.
La maison royale a également exprimé son soutien au petit-fils de Mandela, Mandla, en tant que successeur à la tête de la famille, qualifiant d'"irrespectueuse" la nomination de l'ex-femme de Mandela, Winnie Madikizela-Mandela, de Makaziwe, fille de Mandela, et de sa première femme, Evelyn Nkoto Mase, à ce poste.
Mme Madikizela-Mandela a nié qu'il y ait une guerre de succession dans la famille où des dissensions étaient déjà apparues pendant la longue l'agonie de Mandela. Les rumeurs d'une querelle avaient déjà circulé peu après ses
funérailles.
AFRIQUE DU SUD: L'EXTREME-DROITE BLANCHE ATTEND TOUJOURS L'APOCALYPSE POST-MANDELA
PRETORIA, 26 déc 2013 (AFP) - Les "prophéties" de l'extrême-droite blanche sud-africaine annonçant un déchaînement apocalyptique de violence des Noirs contre les Blancs après la mort de Nelson Mandela restent tenaces, trois semaines après la mort du premier président noir du pays.
Depuis la transition politique pacifique en 1994 d'un régime d'apartheid à un régime démocratique et multiracial, les Sud-Africains blancs d'extrême-droite affirment que la mort de Mandela marquera le début d'une apocalypse raciale, qualifiée de "Nuit des longs couteaux" (en référence à la purge perpétrée en Allemagne au sein du parti nazi en 1934) ou "Uhuru" (liberté en swahili).
Ce courant extrémiste représente toutefois une minorité au sein de la communauté afrikaner, qui forme environ la moitié des 9% de Sud-Africains blancs.
La crainte de cette minorité s'est toutefois propagée dans le débat public. Certains ont préparé des plans d'évacuation, des émissions de radio ont débattu sur sa probabilité et un journaliste a même visité la ville où les Blancs se réfugieraient dans l'éventualité d'une menace de massacre.
Lorsque Mandela est mort, le 5 décembre dernier, ces prévisions catastrophiques sont restées sans effet, même après son enterrement 10 jours plus tard. Mais, pour certains, l'apocalypse a simplement été repoussée. "Ils sont sûrement en train de comploter quelque chose.
Ça ne se passera pas en une nuit, mais ça se fera graduellement", a affirmé Neil, 40 ans, à Pretoria au cours d'une visite récente du monument aux Voortrekker, symbole du nationalisme afrikaner.
Une croyance ancienne
L'importance de cette peur d'un massacre inéluctable des Blancs, dans l'imaginaire de certains, remonte à l'installation des premiers colons hollandais et français huguenots au 17e siècle sur les terres sud-africaines.
Plus tard, dans la foulée de la Seconde Guerre des Boers au début des années 1900, cette crainte a été propagée par Nicolaas van Rensburg, dont les "prophéties" font l'objet d'un culte au sein de groupes afrikaner radicaux.
Nicolaas van Rensburg était un fermier dont la seule lecture était la Bible, et qui ne savait écrire que son propre nom. Il aurait, selon ses adeptes, prédit la Seconde Guerre Mondiale et l'émergence d'un dirigeant noir, que certains ont reconnu en Mandela.
Baptisé le "siener", ou le "voyant" dans la langue afrikaans, Nicolaas van Rensburg a eu plusieurs visions que sa fille et ses amis ont recopié dans des carnets, qui se trouvent aujourd'hui dans un musée culturel historique dans la ville de Lichtenburg (nord-ouest).
Sa vision, en 1915, d'un "cercueil déposé dans une tombe, dont sortent plusieurs feux dans un grand brasier", a été depuis interprétée comme signifiant une insurrection après la mort de Mandela.
Ces prophéties ont été adoptées par le groupe terroriste blanc, le "Boeremag" ou "Force Boer" (Boers: descendants des colons hollandais), qui était déterminé à tuer Mandela et a planifié un coup d'état à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
Un membre du groupe, qui a témoigné contre ses 20 camarades pendant leur procès en octobre 2013, a expliqué comment les prophéties de M. van Rensburg étaient utilisées pour recruter des membres.
Après avoir assassiné Mandela, le Boermag avait prévu d'utiliser la révolte qui s'ensuivrait comme prétexte pour mener des représailles contre les Noirs.
Ils préfèrent continuer à vivre dans un rêve A la mort de Mandela, l'organisation d'extrême-droite "Suidlanders" a suggéré que ses membres partent "en vacances" pour être en sécurité.
Sur son site Internet, le groupe liste les biens essentiels à amener dans une situation d'urgence, dont des conserves, la Bible, un sac à dos et des tampons afin d'"endiguer le saignement de blessures ouvertes".
Un texto envoyé en chaîne le lendemain de la mort de Mandela annonçait la date du massacre final au 16 décembre, lorsque les Afrikaners seraient "détendus et en vacances".
Ils célèbrent ce jour-là la victoire de leurs ancêtres contre les Zulus à la bataille de Blood River en 1838. "La perte de pouvoir en 1994 était difficile pour ces personnes", analyse Fransjohan Pretorius, professeur d'histoire à l'Université de Pretoria. "A l'époque, ils vivaient comme dans un rêve, ils préfèrent continuer à vivre dans ce rêve".
Les services secrets israéliens auraient entraîné un “stagiaire originaire de Rhodésie”, David Mobasari, selon des documents déclassifiés. Le mossad a découvert après coup que ce pseudo était celui de Nelson Mandela.
Nelson Mandela “a été formé par les Éthiopiens au judo, au sabotage et au maniement d'armes”, révèle une lettre, frappée de la mention “top secret”, déclassifiée dimanche. Cette lettre d'un responsable du Mossad au ministère des Affaires étrangères date du 11 octobre 1962. Elle évoque une conversation portant sur “un stagiaire en Éthiopie, David Mobasari, originaire de Rhodésie”.
Selon le quotidien Haaretz, qui a révélé l'existence de ce document découvert par un chercheur israélien, le terme “Éthiopiens” désignait probablement les agents du Mossad en poste dans ce pays.
“Les Éthiopiens ont essayé d'en faire un sioniste”
Elle démontrerait que des agents du Mossad, le service secret israélien, en poste en Éthiopie en 1962, ont formé sans le savoir Nelson Mandela au combat et à l'utilisation d'armes. “Il apparaît maintenant, au vu des photos dans les journaux sur l'arrestation du “mouron noir” (surnom de Mandela à l'époque, NDLR) en Afrique du Sud que ce stagiaire de Rhodésie utilisait un pseudonyme, et qu'il s'agit d'une seule et même personne”, selon le texte. “Il a salué nos hommes par un 'shalom' (bonjour en hébreu) et était familier des questions liées à la diaspora juive et à Israël. Il nous a fait l'impression d'un homme instruit”, poursuit la lettre.
“Les Éthiopiens ont essayé d'en faire un sioniste”, d'après ce rapport, précisant que le dénommé David Mobasari s'intéressait aux méthodes de la Haganah et des milices juives existant avant la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Les doutes de la Fondation Nelson Mandela
La Fondation Nelson Mandela a de son côté affirmé dans un communiqué “n'avoir trouvé aucune preuve dans les archives privées de Mandela (incluant son journal et ses notes de 1962) qu'il ait été en contact avec un agent israélien durant sa tournée en Afrique cette année-là”.
Selon le communiqué de la Fondation Nelson Mandela, publié samedi, “Mandela a reçu une formation militaire de combattants de la liberté algériens au Maroc et de soldats éthiopiens à Kolef, près d'Addis Abeba, avant de revenir en Afrique du Sud en juillet 1962”.
La mort de Mandela le 5 décembre a réveillé en Israël le souvenir embarrassant de la collusion passée avec l'Afrique du Sud de l'apartheid.
JOHANNESBURG, 17 déc 2013 (AFP) - La famille de Nelson Mandela, qui a donné une apparence d'unité autour des funérailles du grand homme, s'est en fait divisée en coulisses avant même son enterrement, écrit mardi le quotidien sud-africain The Times.
La querelle a opposé, selon le journal, la fille aînée du héros de la lutte anti-apartheid Makaziwe Mandela, 59 ans, et l'aîné des petits-fils Mandla Mandela, 39 ans. Alors que Mandla se tenait aux côtés du cercueil de son grand-père, exposé de mercredi à vendredi à Pretoria, Makaziwe a fait changer les clés de la propriété de Nelson Mandela à Qunu (sud).
Quand Mandla est arrivé à Qunu samedi, la veille de l'inhumation, "son accès et sa marge de manoeuvre dans la maison étaient limités", a confié au quotidien une source non identifiée.
Makaziwe lui aurait également demandé d'enlever le bétail et les animaux qu'il avait laissés sur la propriété, et les proches de Mandla auraient été évincés de la liste des invités aux funérailles, toujours selon The Times.
Le porte-parole du petit-fils a refusé de" confirmer ou d'infirmer" les informations de cet article. "Mandla préférerait se concentrer sur la préservation et la poursuite des combats de Madiba", a indiqué Freddy Pilusa à l'AFP.
"Sa priorité désormais est de faire du bien à sa communauté et à servir le peuple de ce pays." Mandla s'était déjà trouvé au coeur d'une querelle familiale sordide liés à la localisation de la tombe de son grand-père.
Nelson Mandela avait toujours dit qu'il voulait être enterré à Qunu, le village de son enfance, aux cotés de ses parents et de ses trois enfants décédés.
Mais en 2011, sans consulter le reste de la famille, Mandla avait transféré les corps des trois enfants de Qunu à environ 20 km vers le village natal de Mandela, Mvezo, où en tant qu'aîné des garçons il a hérité du statut de chef traditionnel.
Mandla espérait ainsi obtenir que son grand-père soit enterré à Mvezo pour y développer un complexe touristique autour de la tombe.
Quand la santé du père de la Nation s'est détérioré en juin, le reste de la famille a essayé de lui faire entendre raison, en vain, et elle a dû le traîner en justice pour obtenir le rapatriement des corps.
Mandla s'était alors vengé en révélant des secrets d'alcôves de ses proches lors d'une conférence de presse. Mais depuis la mort du patriarche, le 5 décembre, ses dissensions avaient été mises en sourdine et Mandla avait représenté la famille lors de plusieurs cérémonies officielles.
"NELSON MANDELA", RECHERCHE LA PLUS FRÉQUENTE SUR GOOGLE EN 2013
SAN FRANCISCO, 17 déc 2013 (AFP) - Nelson Mandela, décédé au début du mois, a été l'objet cette année des recherches les plus fréquemment effectuées sur Google au niveau mondial, a annoncé le géant d'internet mardi.
"Il est sans doute peu surprenant que la première place dans les recherches 2013 soit occupée par quelqu'un qui incarne la force et la paix: Nelson Mandela", a commenté Amit Singhal, un responsable de Google sur le blog de l'entreprise.
En seconde position, l'acteur américain Paul Walker, qui s'est tué dans un accident de voiture début décembre. Le suit l'iPhone 5s d'Apple, puis, en quatrième position, Cory Monteith, star de la série "Glee", décédé à l'âge de 31 ans cet été, d'une surdose d'héroïne et d'alcool, quelques semaines après avoir achevé une cure de désintoxication.
La danse loufoque "Harlem Shake" et les attentats contre le marathon de Boston, puis le prince George, l'enfant du Prince William et de son épouse Kate, figurent aussi dans le classement des 10 recherches les plus fréquentes.
Tous les ans depuis 2001, le moteur de recherche américain publie son "Zeitgeist" (esprit du temps en allemand), décliné au niveau mondial et national, qui constitue, selon Google, un "bon indicateur de l'état d'esprit des internautes".
MANDELA, LE BAOBAB INTERPLANÉTAIRE QUI CACHE LA FORÊT ÉTOILÉE
Derrière l’homme qui vient d’être célébré par le monde entier, y compris par ceux qui en faisaient un terroriste impénitent, ne pas oublier ces grandes figures politiques et militantes sans qui le destin de Madiba aurait pu être autre.
Le monde entier vient de rendre un hommage suprême à celui qui restera, sans nul doute, l’homme d’Etat africain qui aura été le plus utile à son peuple et au continent noir à des moments exceptionnels de sa vie où rien ne lui était impossible d’atteindre comme objectif.
Nelson Mandela, sitôt libéré de prison, devenu président de la République, est cet homme qui avait l’opportunité d’embraser la terre sud-africaine au nom d’un compréhensible appétit de vengeance contre une mafia afrikaner incorrigible dans son idéologie de cruautés et de bêtises. Il n’en fit rien, grandeur d’âme oblige ! Il aurait pu, au nom d’une logique implacable de représailles, prendre le chemin belliqueux emprunté par le voisin d’à côté, Mugabe, contre un système ségrégationniste infrahumain que l’Occident a fortement soutenu pour défendre ce qu’il considérait comme ses intérêts économiques et stratégiques. Il n’en fit rien, humanisme oblige !
Alors, au cours de ses obsèques, souvent, le chagrin de fond ressenti par les uns a pu côtoyer l’hypocrisie militante des tenants perpétuels de lignes politiques gestionnaires qui dénient encore ouvertement aux hommes tout ce qui peut contribuer à leur émancipation globale. Lampedusa est encore frais dans nos mémoires. A leur décharge, il est vrai que Madiba n’a pas construit sa stature et son aura en une journée...
Nelson Mandela parti après avoir accepté d’être un subversif pour la cause de la justice, n’oublions pas l’extrême rôle que ses compagnons de route ont joué dans l’effort de création et d’émancipation d’une nation sud- africaine qui peine à mettre en œuvre ses ambitions arc-en-ciel. Réfléchissons sur la portée du travail de collecte d’argent mené par Dulcie September jusqu’à son assassinat à Paris, en 1988.
Saluons la proximité que Mandela a entretenue avec le couple Sisulu, Walter et Albertina. “Walter et moi avons tout connu ensemble (...) Il était l’homme dont l’opinion me paraissait la plus digne de confiance et la plus précieuse.” Dans l’enfer quotidien de l’Apartheid, éloge ne peut être plus élevé. De la dame Albertina, ce mot évocateur du premier président de l’Afrique du Sud post-raciale : “Une présence sage et merveilleuse qui apportait un soutien résolu” à un mari très tôt entré dans la clandestinité.
Si le Congrès national africain (ANC) a pu résister aux coups de boutoir de la force policière raciste, il le doit en partie à un autre résistant de l’intérieur, fidèle d’entre les fidèles à Madiba : Oliver Tambo. “Dans les trente ans qui suivirent (le massacre de Sharpeville en 1960), le sens politique de Tambo et la confiance qui régnait entre lui et Mandela dans sa prison allaient être la base de la survie de l’ANC.”
Qui se souvient de l’économiste Govan Mbeki, père de l’autre, Thabo, passé du Parti communiste sud-africain à Umkhonto We Sizwe, la branche militaire de l’ANC, après avoir été condamné à mort et envoyé au bagne de Robben Island où il vécut jusqu’à sa libération en 1987 ? Qui se rappelle encore du pasteur Albert Luthuli, victime d’un triple bannissement pour avoir pris part à la “première campagne de désobéissance civile et pacifique contre le durcissement des lois de ségrégation”, déchiré son “laissez-passer” et appelé à “une journée de deuil national” après le massacre de Sharpeville ?
Qui connaît Raymond Mhlaba, Andrew Mlangeni, Ahmed Kathrada qui a fait un témoignage émouvant dimanche à Qunu ? Quels souvenirs avons-nous de Steve Biko, jeune disciple du mouvement noir non violent de Martin Luther King, viscéralement assassiné à trente ans par les sbires de l’Apartheid, du juif communiste révolutionnaire blanc Joe Slovo, bête noire du régime
raciste jusqu’à sa mort en 1995 ? Et on en oublie tant de figures valeureuses dont l’activisme aux quatre coins du territoire sud-africain et du monde, a grandement contribué à la déliquescence du pire système installé par le colonialisme occidental en Afrique depuis l’esclavage...
Clairement, Nelson Mandela n’est pas petit, mais le formidable rouleau compresseur d’une lutte politique et militaire alimentée par tant de bonnes volontés lui a préparé le terrain de la gloire éternelle sur terre.
(SOURCE : HORS SÉRIE N°33 DE JEUNE AFRIQUE, DÉCEMBRE 2013).
"Je ne doute pas un seul instant que lorsque j'entrerai dans l'éternité, j'aurai le sourire aux lèvres", écrivait Mandela en 1997. Sûr que cette sublime intuition s'est actualisée puisqu'il est certainement heureux là haut, là bas, dans un coin bleu de la nation arc-en-ciel, porté par l'extraordinaire hommage planétaire qui lui a été rendu et que vient de clôturer son inhumation hier, dimanche, dans son village natal de Qunu, auprès de ses parents et de ses trois enfants.
A l'issue d'une cérémonie empreinte d'émotion en présence d'environ 450 invités triés sur le volet parmi lesquels le prince Charles, les anciens Premiers ministres français Lionel Jospin et Alain Juppé, la célèbre présentatrice américaine Oprah Winfrey, les acteurs Forest Whitaker et Idris Elba, qui incarna son personnage dans le récent film tiré de sa vie, Mandela est donc retourné à son éternité, sous un soleil voilé surplombant les paysages venteux du Transkei.
Et nous étions nombreux, à des milliers de kilomètres de là, à voir et à entendre en direct, à travers la magie de la télévision, les poignants témoignages qui avaient auparavant ponctué la cérémonie d'hommage avec notamment l'émouvant adieu prononcé par Ahmed Kathrada, son vieil ami et camarade de détention à la prison de Robben Island . "J'avais vu à l'hôpital un homme impuissant et réduit à l'ombre de lui-même et l'inévitable s'est produit", a-t-il raconté d'une voix chevrotante. Et en guise de dernier adieu à son frère et mentor, il n'a pu s'empêcher de confier son désarroi : " Ma vie est face à un vide et je ne sais plus vers qui me tourner."
L'une des petites-filles du défunt, Nandi Mandela, s'est par contre appesantie sur les qualités humaines de son grand-père qui a pu leur donner une présence affectueuse qui a manqué à sa progéniture, happé qu'il était par les exigences de la lutte contre l'apartheid. Ainsi a-t-elle observé : « Il préférait les histoires qui lui permettaient de se moquer de lui-même , mais il était aussi un grand-père strict, attaché à la discipline, qui nous préparait à la vie ».
S'adressant directement à lui, elle lancera : « Tu vas nous manquer, Tatamkhulu. Ta voix sévère quand tu n'étais pas content de nous va nous manquer. Ton rire va nous manquer... ». Pour sa part, le président Jacob Zuma a indiqué qu'avec la mort de Mandela, "c'est la fin de 95 glorieuses années d'un combattant de la liberté, d'un serviteur humble et dévoué du peuple d'Afrique du Sud, d'un puits de sagesse, d'un pilier de force, d'une lumière d'espoir". Toutefois, lui a-t-il déclaré comme un serment : "Tu resteras la lumière qui nous guidera".
Le défi de l'après Mandela réside justement dans le fait de savoir si les idéaux de paix, de réconciliation et de justice pour lesquels il s'est battu vont lui survivre. Conscient de cela, l'archevêque Desmond Tutu qui, alors que tout donnait l'impression d'un acharnement thérapeutique sur un vieil homme malade, réclamait qu'on laisse Mandela partir tranquillement, interpellait déjà dans un prêche ses fidèles : "De quel mémorial pensez-vous que Mandela aurait besoin". Et de répondre en disant que cela ne saurait être un mémorial en pierre. Le seul mémorial qui corresponde à Mandela, soutenait-il et qui le ferait rayonner de cet éclatant sourire qui faisait que « tout le monde tombait amoureux de lui », comme le soulignait Joyce Banda, la présidente du Malawi, est de voir les Sud africains parachever son œuvre de réconciliation.
Assurément, Mandela est devenue une idée, une figure inspirante, un esprit auquel on a désormais recours, à l'instar d'un espoir auquel nul obstacle ne peut résister. En effet, comme le confiait le héraut de la lutte contre l'apartheid, " l'espoir est au combattant de la liberté ce que la bouée de sauvetage est au nageur : la garantie qu'il ne se noiera pas, qu'il restera à l'abri du danger".
Et cet espoir est de poursuivre le long chemin de la liberté puisqu'il s'agit de chérir, comme y invitait Madiba, "l'idéal d'une société démocratique et libre dans laquelle tous vivraient ensemble, dans l'harmonie avec d'égales opportunités"