Ziguinchor, 22 jan (APS) – Des associations féminines leaders de la Gambie, du Sénégal et de la Guinée Bissau ont salué dimanche à Ziguinchor (sud), le dénouement de la crise postélectorale gambienne et le "triomphe de la solution non-violente".
"Le Forum des femmes de l’espace Sénégal-Gambie-Guinée Bissau exprime toute sa satisfaction suite au triomphe de la solution non-violente dans le dénouement de la crise politique en Gambie", indique cette structure.
Dans une déclaration transmise dimanche à l’APS, le Forum des femmes de l’espace Sénégal-Gambie-Guinée Bissau pour la paix et la sécurité salue "la fermeté, mais surtout l’ouverture au dialogue de la CEDEAO pour la restauration de la démocratie’’ en Gambie.
De même, cette fédération d’organisations féminines de la Sénégambie méridionale souhaite un "retour à la normale dans une démocratie stable et une paix durable".
Le Forum qui fédère plusieurs organisations dont la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) adresse des "encouragements et félicitations à l’armée gambienne qui a su écouter son peuple, les médiateurs et toutes les personnes éprises de paix au profit d’une solution pacifique".
Les femmes de la Sénégambie méridionale disent partager le "désarroi et l’inquiétude des populations et surtout les femmes et enfants qui se sont déplacés et réfugiés massivement vers des abris plus sûrs tout en espérant que chacun pourra retourner chez soi sain et sauf".
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Les "enfants" de Mandela veulent "décoloniser" la fac
JOHANNESBURG (AFP) - "Nous voulons une éducation gratuite et décolonisée". La contestation qui agite les campus sud-africains autour des droits de scolarité prend un tour de plus en plus politique pour les étudiants noirs, qui en profitent pour dénoncer la persistance des inégalités raciales vingt-deux ans après la fin de l'apartheid.
"On est avides de restaurer la dignité des enfants noirs (...), nous ne sommes pas égaux dans cette université", lance dans un tonnerre d'applaudissements Mcebo Dlamini, l'un des meneurs de la révolte à l'université du Witwatersrand (Wits), à Johannesburg.
Face à lui, une foule d'un millier d'étudiants où les Blancs se comptent sur les doigts d'une main.
Depuis trois semaines, la prestigieuse fac de Wits, comme celles d'autres grandes villes du pays, vit sous haute tension. Les échauffourées, souvent violentes, entre élèves et forces de sécurité ont contraint les autorités à suspendre les cours.
A l'origine de ce malaise, il y a la décision du gouvernement d'autoriser pour 2017 une hausse des frais de scolarité jusqu'à 8%. L'an dernier, ce sujet avait déjà mis le feu aux poudres dans les facultés, avant que les autorités ne fassent marche arrière.
A Wits comme ailleurs, "l'éducation gratuite" s'est imposée comme la principale revendication.
"C'est un moyen de parvenir à l'égalité, de réparer ce que les gens ont dû endurer dans le passé", explique un étudiant gréviste, Tauriq, en référence aux décennies de domination blanche sur le pays.
Si vous êtes Blancs, "vous ne pouvez pas vous identifier aux problèmes" des étudiants de couleur, poursuit ce métis en troisième année d'ingénierie. "Les Blancs ne comprennent pas ce que c'est de se lever à 5h pour arriver à l'heure en cours. Ils ne savent pas ce qu'un Noir peut ressentir dans un centre commercial: dans les yeux des gens, il lit leur peur d'être volés."
Le mouvement étudiant vise à "remettre en cause ce que les gens trouvent normal", résume Tauriq.
En 2014, 27,5% des Blancs ont décroché un diplôme universitaire, contre seulement 5,3% des Noirs, selon l'Institut sud-africain des relations raciales (IRR).
Malgré l'émergence d'une classe moyenne noire depuis deux décennies, les inégalités économiques restent aussi criantes: 41,9% des Noirs vivent dans la pauvreté, contre 0,8% des Blancs.
La mère de Tauriq gagne 400 euros par mois et élève seule ses quatre enfants. Sans sa bourse d'Etat qui couvre ses 4.000 euros de frais universitaires annuels, Tauriq n'aurait jamais pu étudier à Wits. Mais tous n'ont pas sa chance.
- 'Suprématie blanche' -
L'appel à la décolonisation est "sans surprise dans une société où tout a été fait pour légitimer la suprématie blanche" pendant des décennies, explique Mcebisi Ndletyana, professeur en sciences politiques à l'université de Johannesburg.
Des progrès ont cependant été enregistrés depuis l'avènement de la démocratie en 1994. Aujourd'hui, "plus de la moitié des étudiants de Wits sont Noirs, mais il y a encore un long chemin à parcourir", constate Noor Nieftagodien, professeur d'histoire.
La "décolonisation" passe par la gratuité de l'enseignement supérieur, mais pas seulement pour les grévistes.
Wits ne reflète pas la diversité démographique du pays. Il n'y a pas de bâtiment baptisé Winnie Mandela", dénonce le leader étudiant Vuyani Pambo, en référence à l'ex-épouse du premier président noir sud-africain Nelson Mandela.
Sur le campus aux jacarandas en fleurs, les bibliothèques portent les noms de Jan Smuts et William Cullen: un homme politique afrikaner et un médecin britannique.
"L'approche de l'enseignement est très européenne", regrette aussi Dumisa, un étudiant qui plaide pour l'introduction de la médecine traditionnelle dans le curriculum de médecine.
Devant la paralysie de Wits, des dizaines de jeunes, principalement Blancs, ont lancé le mouvement "Take Wits Back" (Reprendre Wits). "Tout ce que nous réclamons, c'est la reprise de l'année universitaire 2016", explique Stuart Young.
Cette initiative "est ridicule", assène Chris, l'un des très rares étudiants Blancs présents à l'assemblée générale vendredi. "Quand des étudiants se voient refuser l'accès à la fac (pour des raisons financières), eux s?indignent de ne pas avoir cours".
Devant cette profonde crise, le gouvernement, issu du Congrès national africain (ANC) de feu Mandela, a mis en place en janvier 2016 une commission sur l'enseignement supérieur. Son rapport est attendu courant 2017, bien trop tard pour les grévistes.
Mpho Tutu van Furth, la fille du très respecté prix Nobel de la paix et ex-archevêque Desmond Tutu, a prévenu vendredi le pouvoir: "Il n'y aura pas de paix dans les universités sans démocratie".
"LE SÉNÉGAL N'A PAS BEAUCOUP D'ÉTUDIANTS"
Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Dakar, 22 sept (APS) - Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le professeur Mary Teuw Niane a estimé, jeudi à Dakar, que le Sénégal n'a pas assez de bacheliers et d'étudiants, contrairement à une opinion couramment répandue.
"J'entends dire qu'il y a trop de bacheliers. Ce n'est pas vrai. Nous n'avons pas assez de bacheliers. Nous n'avons pas assez d'étudiants", a-t-il dit.
Invité de la rédaction de l'APS, Mary Teuw Niane a indiqué qu'en en 2015, le Sénégal avait 45.000 bacheliers et 54.700 bacheliers cette année compte non tenu des admis attendus en octobre.
"Si nous voulons être émergent, nous sommes sur la voie, il nous faut entre 2022-2025 doubler voire tripler le nombre d'étudiants particulièrement le nombre d'étudiants dans les filières scientifiques, techniques et de métiers", a-t-il fait savoir.
Selon lui, "c'est un défi pour le système d'enseignement supérieur et le système éducatif en général".
Général Waly attendu en 2016-2017
Après une saison 2013-2014 de feu, Général Waly Faye n’a été que l’ombre de lui-même lors des deux dernières saisons. Stoppé net par Boy Remorque 2 (Balla Gaye) le 10 janvier 2015, il n’a pu faire mieux en 2015-2016. Alors, en lutte avec frappe comme en lutte simple, Mbissane Dione sera très attendu par les amateurs qui lui connaissent un talent réel.
Le CNG en vacances ?
Maintenant que la saison 2015-2016 est définitivement derrière nous, l’équipe du CNG va peutêtre aller en vacances pour un repos quand même mérité. Seulement, si la Nuit de l’arène qu’ils ont l’ambition d’organiser doit effectivement se tenir, Alioune Sarr et son équipe vont certainement retarder leurs vacances.
Laye Pythagore fêté dans le Djender samedi
Après sa brillante victoire sur Sokh le 24 juillet dernier, Laye Pythagore a été fêté dans son fief de Keur Séga le samedi passé. De 10h à 17h, le Mathématicien de l’arène a fait le tour de tout le Djender avec ses coéquipiers Mod ou Lô Jr, Laye Ndiombor, Yaram Guèye, Libasse et Modou Lô.
Chapeau bas, Diak’s
Le promoteur Mamadou Diakhaté alias Diak’s est un homme qui a la main sur le coeur. En effet, selon Ngor Semou Diouf, président de l’arène Adrien Senghor, le promoteur est venu spontanément pour réfectionner ce temple de la lutte simple. Chapeau bas.
Yékini toujours dans le coeur de ses fans
Malgré ses deux défaites successives, Yékini reste dans le coeur de ses admirateurs du côté de la Peti te Côte. En plus d’avoir fait une belle mobilisation le 24 juillet dernier à Demba Diop, le chef de file de l’école de lutte Ndakaru a été bien reçu dans son fief à Mbour, Joal, Gazobil.
Saison blanche pour Thiaat
Battu par Modou Anta de Médina Fall le 31 juillet 2015, Thiaat de l’école de lutte Boy Bambara n’est pas parvenu à se racheter. L’espoir de Boy Bambara n’a pas eu la chance de nouer son nguimb la défunte saison. Ce qui rend sa situation plus compliquée car il reste sur une défaite et une saison blanche. La saison prochaine, il risque de devoir tendre la perche à la génération montante.
Gamou Guèye 2 toujours au top
Depuis quelques saisons, Gamou Guèye 2 ne cesse de montrer qu’il est capable de représenter la ville de Rufisque. Le poulain de Amanekh a enregistré cette saison une victoire de plus en surclassant Tapha Leer le 13 mars 2016. Un succès qui lui offre de nouvelles opportunités.
Gris diffère sa communication
La sortie de Gris Bordeaux était trop attendue après sa défaite face à Modou Lô, le 31 juillet dernier au stade Demba Diop. Le 3ème Tigre de Fass devait faire une sortie face à la presse pour expliquer son revers et surtout les nombreux problèmes qui minent actuellement son écurie. Hélas, Gris Bordeaux n’a pas participé au face to face avec Modou Lô qui devait se tenir à Saint-Louis. Il diffère donc son «adresse à la nation».
Lac 2 va-t-il répondre à Tapha Tine?
Après la sortie musclée de Tapha Tine dans le journal Sunu Lamb, attaquant sans état d’âme Lac de Guiers 2 de Walo, on pourrait se poser la question de savoir si le Diato va riposter à mesure de l’offensive. Tapha Tine n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour descendre Lac 2 qu’il accuse de lui avoir manqué de respect lors de son dernier face-à-face d’après-combat contre Yékini.
Fifa: Sexwale, de la lutte anti-apartheid à la course à la présidence, un parcours atypique
Ancien compagnon de prison de Nelson Mandela, ex-animateur de télévision devenu richissime homme d'affaires, le Sud-Africain Tokyo Sexwale rêve de devenir le premier président africain à la tête de la Fifa mais cette mission semble quasi impossible après une campagne terne.
Ambitieux et charismatique, le candidat de 62 ans s'est longtemps présenté comme l'homme du changement, lui qui n'a jamais occupé le moindre poste dans l'exécutif de l'instance mondiale du football.
Davantage connu pour son engagement politique et son sens des affaires, ses partisans estiment qu'il aurait le mérite d'apporter du sang neuf dans une Fifa rongée par un retentissant scandale de corruption.
Il connaît cependant bien cet organisme, puisqu'il y dirige depuis 2015 le comité de surveillance de l'instance pour Israël et la Palestine et y siège au comité des médias.
"A un moment se présentera l'opportunité d'élire un président venu de l'extérieur, du monde économique et politique", disait début octobre Franz Beckenbauer, ancien membre du comité exécutif de la Fifa mais toujours très influent.
"C'est pourquoi je me réfère à Tokyo, parce que c'est quelqu'un de différent, qui a un passé politique, mais qui connaît aussi bien le monde du sport", avait résumé le champion du monde 1974, avant que Tokyo Sexwale n'annonce officiellement sa candidature, en octobre 2015.
- Tokyo, pour le karaté -
Depuis son entrée en lice, sa campagne n'a pourtant jamais vraiment décollé. Et début février la Confédération africaine de football (CAF) a publiquement annoncé qu'elle soutiendrait le Cheikh Salman pour l'élection de vendredi, à Zurich.
Selon une source interne, même la Fédération sud-africaine de football (Safa) pourrait choisir un autre candidat que Tokyo Sexwale!
Sans le soutien de son propre continent, la candidature de Mosima Gabriel Sexwale, surnommé Tokyo dans sa jeunesse pour sa passion pour le karaté, est devenue presque anecdotique et le candidat se dirige vers un cuisant échec.
Mais ce revers programmé ne devrait pas trop affecter cet ancien militant anti-apartheid qui a vécu plusieurs vies et qui a connu la prison sur l'île de Robben Island.
Combattant de la branche armée de l'ANC (Congrès national africain) durant la lutte contre l'apartheid, Tokyo Sexwale suit en 1975 un entraînement militaire en URSS, avant de revenir en Afrique du Sud une année plus tard.
Condamné pour terrorisme et complot en vue de renverser le gouvernement, il est envoyé en 1977 à Robben Island, où il retrouve son compagnon Nelson Mandela. Il est libéré en 1990, après avoir purgé 13 de ses 18 ans de prison.
Pendant les années sombres sur l'île-prison, battue par les vents glaciaux en hiver et écrasée par un soleil de plomb en été, il participe à la gestion de "Makana", le club de football des prisonniers politiques. En 2007, le club décroche le statut de membre honorifique de la Fifa.
Au début des années 1990, alors que les lois de l'apartheid sont progressivement abolies, Tokyo Sexwale joue un rôle capital pour tenter de calmer les violences qui embrasent les townships de Johannesburg.
- 'The Apprentice', comme Trump -
A l'avènement de la démocratie en 1994, il décroche, avec le soutien du président Nelson Mandela, le poste de Premier ministre de la plus riche province du pays, le Gauteng, qui englobe Johannesburg et Pretoria.
Longtemps pressenti comme candidat à la présidentielle, il quitte finalement la fonction publique au bout de quatre ans, pour créer un empire des mines et communications, Mvelaphanda, et bâtir l'une des plus grandes fortunes du pays.
Sa réussite lui vaut d'animer un temps la version sud-africaine de l'émission de télé-réalité The Apprentice, présentée un temps aux Etats-Unis par Donald Trump, l'un des candidats républicains à la succession de Barack Obama.
Il s'engage officiellement dans le ballon rond au moment de la candidature de son pays pour le Mondial-2010, en faisant partie du comité de candidature puis de l'organisation de l'événement. Un rôle qui lui a valu de comparaître en décembre devant un grand jury aux Etats-Unis, sur fond d'accusations de corruption active de la part de la candidature sud-africaine.
Son travail lui vaut en tout cas d'être nommé au comité anti-racisme et anti-discrimination de la Fifa, un poste qui lui permet de se faire un nom au sein de l'organisation.
Pendant sa timide campagne il a sans cesse rappelé qu'il avait "toujours lutté contre le racisme", ce "monstre qui essaie de s'infiltrer sur les terrains de sport", appelant à élire "une personne de couleur", à la tête de la Fifa.
PREMIER MATCH DE SAIVET : «Nous ne sommes pas à notre place»
S’il s’agissait d’apporter une réponse à El Hadj Diouf, qui lui prédisait des lendemains difficiles à Newcastle où il vient d’arriver, Henri Saivet a su s’y prendre de la meilleure des manières. Non seulement Newcastle s’est imposé devant West Ham de Cheikhou Kou yaté, son entrée en jeu (57e mn à la place de Dummet) a été déterminante dans la victoire remportée par les «Magpies» (21) qui confortent leur retour en santé.
DE BORDEAUX A ASTON VILLA : Pourquoi le départ de Lamine Sané cale
Cela fait déjà quelques jours que le départ de Lamine Sané de Bordeaux est annoncé comme imminent, mais le deal n’a pas encore été officialisé par les Girondins. Un point d’achoppement important divise les différentes parties et bloque le processus. Le site Get French Football News affirme en effet que le Bordeaux souhaite un transfert sec à Aston Villa pour récupérer de l’argent frais alors que Sané préfèrerait un prêt jusqu’à la fin de la saison
AMA BALDE : «Ma victoire va mettre fin à la crise dans la lutte»
La foule était immense samedi. Les chants (ama yee !) montaient de toute part. Quand Ama Baldé s’est pointé samedi au terrain de Thiossane à Pikine, l’ambiance est devenue indescriptible. Arrivé sur les lieux à 18h 30, dans un 4x4 noir, on a eu un avant-gout de ce qu’il en sera le 24 janvier à Demba Diop, pour son combat contre Gouy Gui
Tokyo Sexwale: de la lutte anti-apartheid à la course pour la Fifa, un parcours atypique
Ancien compagnon de prison de Nelson Mandela, richissime homme d'affaires sud-africain et un temps animateur de télévision, Tokyo Sexwale fait figure de candidat du changement à la tête de la Fifa, dont il pourrait devenir le premier président africain.
Première singularité pour cet homme de 62 ans ambitieux et charismatique: il n'a jamais occupé de poste dans l'exécutif de l'instance mondiale dirigeante du football. Il connaît cependant bien la Fifa, puisqu'il dirige depuis 2015 le comité de surveillance de l'instance pour Israël et la Palestine, et siège au comité des médias de la Fédération.
Seconde originalité, plus anecdotique celle-là: Tokyo Sexwale, de son vrai nom Mosima Gabriel Sexwale, brigue la tête de la Fifa, mais enfant il était fan de... karaté. Une passion qui lui a valu le surnom de Tokyo, qui ne l'a plus jamais quitté.
Pour ses partisans, Tokyo Sexwale, connu avant tout pour son engagement politique et son sens des affaires, aurait le mérite d'apporter du sang neuf dans une Fifa rongée par un retentissant scandale de corruption.
"A un moment se présentera l'opportunité d'élire un président venu de l'extérieur, du monde économique et politique", avait déclaré début octobre, Franz Beckenbauer, ancien membre du comité exécutif de la Fifa mais toujours très influent. "C'est pourquoi je me réfère à Tokyo, parce que c'est quelqu'un de différent, qui a un passé politique, mais qui connaît aussi bien le monde du sport", avait résumé le champion du monde 1974, avant que Tokyo Sexwale n'annonce officiellement samedi sa candidature.
Combattant de la branche armée du parti de la lutte contre l'apartheid du Congrès national africain (ANC), Tokyo Sexwale suit en 1975 un entraînement militaire en URSS, avant de revenir en Afrique du Sud une année plus tard.
Condamné pour terrorisme et complot en vue de renverser le gouvernement, il est envoyé en 1977 sur l'île-prison de Robben Island, où il retrouve son compagnon Nelson Mandela. Il est libéré en 1990, après avoir purgé 13 de ses 18 ans de prison.
Pendant les années sombres à Robben Island, battue par les vents glaciaux en hiver et écrasée par un soleil de plomb en été, il participe à la gestion de "Makana", le club de football des prisonniers politiques de Robben Island. En 2007, le club décroche le statut de membre honorifique de la Fifa.
- Animateur de télé-réalité -
Au début des années 1990, alors que les lois de l'apartheid sont progressivement abolies, Tokyo Sexwale joue un rôle capital pour tenter de calmer les violences qui embrasent les townships de Johannesburg.
A l'avènement de la démocratie en 1994, il décroche, avec le soutien du président Nelson Mandela, le poste de Premier ministre de la plus riche province du pays, le Gauteng, qui englobe Johannesburg et Pretoria.
Longtemps pressenti comme candidat à la présidentielle, il quitte finalement la fonction publique au bout de quatre ans, pour créer un empire des mines et communications, Mvelaphanda, et bâtir l'une des plus grandes fortunes du pays.
Sa réussite lui vaut d'animer un temps la version sud-africaine de l'émission de télé-réalité The Apprentice.
En 2009, il reprend du service en politique quand il est nommé au poste ultra sensible de ministre du Logement. Mais il essuie une cuisante défaite politique à l'ANC, trois ans plus tard, lors de son échec à se faire élire numéro 2 du parti. Dans la foulée, fait rarissime en Afrique du Sud, il perd son ministère. Depuis, il se fait discret à l'ANC.
Il s'engage officiellement dans le ballon rond au moment de la candidature de son pays pour le Mondial-2010, en faisant partie du comité de candidature puis de l'organisation de l'événement.
Son travail lui vaut d'être nommé au comité anti-racisme et anti-discrimination de la Fifa, un poste qui lui permet de se faire un nom au sein de l'organisation.
Il compare le racisme dans le football "à un monstre qui essaie de s'infiltrer sur les terrains de sport". "Si nous n'agissons pas, si nous autorisons le racisme à l'emporter sur le sport, nous serons voués à une existence dans un monde hostile", lance-t-il en 2014.
Il doit désormais gagner le soutien des pays africains et d'autres acteurs clés du monde du football s'il veut remporter son nouveau défi.
Fifa: le Sud-Africain Tokyo Sexwale candidat à la présidence
Le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela, a annoncé samedi sa candidature à l'élection à la présidence de la Fifa du 26 février, a affirmé l'un de ses assistants.
Tokyo Sexwale, 62 ans, richissime homme d'affaires, est le 5e candidat officiel après le Français Michel Platini, le président de l'UEFA, actuellement suspendu 90 jours par la Fifa, le Prince Ali de Jordanie, le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa, et David Nakhid, ancien capitaine de la sélection de Trinité-et-Tobago.
AFP - L'économiste français Thomas Piketty a estimé vendredi que l'aide internationale n'était pas forcément bénéfique aux pays africains dans une interview accordée à l'AFP depuis Johannesburg où il doit délivrer un discours devant la fondation Nelson Mandela, samedi.
"L'aide internationale sape parfois le processus de construction de l'Etat car c'est un moyen de délivrer des services publics sans mettre en place un vrai système d'éducation ou de santé publique qui sont les choses les plus importantes sur le long terme", estime l'économiste français.
L'auteur du best-seller international "Le capital du XXIème siècle", connu pour ses travaux sur les inégalités a également dénoncé le manque de transparence dans certains pays africains.
"Je pense qu'il n'y a pas assez de transparence au sujet de la richesse, de qui la possède et de son évolution au fil du temps, dans le monde mais particulièrement en Afrique et en notamment en Afrique du Sud", a-t-il affirmé.
L'économiste français est en visite en Afrique du Sud, un pays souvent pointé du doigt comme l'un des plus inégalitaires au monde et où le président Jacob Zuma doit affronter plusieurs scandales de corruption.
Prenant l'exemple de l'Afrique du Sud, l'économiste a ainsi estimé qu'il y avait "beaucoup de doutes" sur l'efficacité des politiques mises en place après l'apartheid "prétendument pour mieux répartir les richesses".
Pour l'économiste star de la gauche française, les mesures prises depuis la fin de l'apartheid "ont donné des résultats en-deçà des espérances de la population en termes d'égalité".
"Elles ont donné un accès égal aux droits fondamentaux ce qui est important, mais ce n'est pas suffisant et à un moment donné vous avez besoin d'égalité réelle dans l'accès à l'éducation, à la propriété. Cela suppose une réforme de la propriété terrienne dans de nombreux pays et la redistribution des richesses", a-t-il poursuivi.
M. Piketty qui plaide notamment pour la mise en place d'un salaire minimum et de déclarations de patrimoine pour les plus riches en Afrique du Sud a regretté que le pays ne soit pas doté de données précises sur la concentration des richesses.
"Sans ces données, chacun peut raconter ce qu'il veut et vous avez des points de vue extrêmes. C'est difficile d'avoir un débat démocratique raisonnable", a-t-il estimé.
Si la plupart des pays africains affichent une croissance rapide, l'ensemble de la population du continent est loin d'en bénéficier avec près de la moitié des habitants qui vivent toujours sous le seuil d'extrême pauvreté (moins d'1,25 dollar par jour), selon la Banque Mondiale.