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23 novembre 2024
Opinions
Par Mamadou Thierno TALLA
MAMADOU MOUSTAPHA BA BOSQUIER, L’ESTHÈTE DES FINANCES PUBLIQUES ET DU FOOT
De toutes les disparitions, c’est celle de Bosquier qui m’a arraché le plus de sanglots, que je n’ai pas versés depuis la mort de mon père en 1987. J’ai encore grand mal à accepter ce décret divin, logique implacable de notre finitude
Le digne de louanges, l’élu, l’almamy et le décisif. Cette pluralité élogieuse et hommagée était la singularité de Mamadou Moustapha Bâ, homonyme de la référence absolue pour tout musulman, descendant de Maba Diakhou et terreur des équipes de football adversaires du Prytanée militaire de Saint-Louis.
Je pleure rarement les morts, et Dieu sait si j’ai perdu trois êtres chers en cette année 2024 finissante (une tante paternelle, Grand Baba Diao et ma grand-mère maternelle adorée). De toutes ces disparitions, c’est celle de «Bosquier» qui m’a arraché le plus de sanglots, que je n’ai pas versés depuis la mort de mon père en 1987. J’ai encore grand mal à accepter ce décret divin, logique implacable de notre finitude. Je savais «Bosquier» certes malade, mais pas au point d’être ravi à notre affection, à 59 ans. Au contraire, je le voyais embrasser une belle carrière à l’international, au Fmi, à la Banque mondiale, à l’Union européenne ou à l’Uemoa pour le dernier tournant de sa carrière professionnelle. Hélas !
Allah ne dit-il pas aux versets 155,156 et 157 de la sourate Baqara(La vache) du Coran :
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais bonne annonce aux endurants, ceux qui disent, quand un malheur les atteint : «Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons.» Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; ceux-là sont les biens guidés. »
Des passages cultes communément rappelés lors des tristes moments de notre fugace vie terrestre. Ils nous permettent autant que possible de garder la foi et de gagner en résilience. Je les complète par les versets 27 à 30, les derniers de la sourate Al fadjri (L’aube), ceux du réconfort et de l’espoir pour Moustapha Bâ : «Ô toi âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée ; entre donc parmi mes serviteurs, et entre dans Mon Paradis.»
Allah étant Tout Miséricordieux et Très Miséricordieux, j’ai espoir que mon jeune frère, mon Bleu au Prytanée militaire de SaintLouis, rejoigne, bienheureux, le Paradis.
J’ai connu «Bosquier» en octobre 1977 lorsqu’il faisait son entrée dans ce lycée-internat militaire d’exception, en même temps que l’actuel Cemga, le Général Mbaye Cissé, et l’inspecteur des impôts et domaines Cheikh Bâ, autres monstres sacrés de la Promo 77. J’y étais alors en classe de 4e. Nous y avons partagé les mêmes convictions idéologiques adossées au marxisme-léninisme et à la pensée de Mao Tsé Toung. Temps de romantisme révolutionnaire et d’ingénuité. Ce qu’il rappelait d’ailleurs au Président Macky Sall à l’occasion de la célébration du centenaire du Prytanée militaire de Saint-Louis en février 2023 à Bango, en présence des Anciens Serigne Mbaye Thiam, Émile Diouf, Meïssa Sellé Ndiaye et de mon promo Yoro Bâ.
Homme de gauche, d’engagement et de grande conviction, partageant tout, «Bosquier», le joueur décisif qui marquait le dernier penalty de l’équipe du Prytanée, à l’instar de Oumar Ndiaye «Bosquier» de l’Equipe nationale du Sénégal, un après-midi de Zaïre-Sénégal à Kinshasa, avait une âme profondément altruiste, généreuse... Constant, il est resté le même, les ors et lambris du pouvoir n’ayant jamais érodé sa bonne humeur communicative, sa fidélité en amitié, sa gentillesse naturelle, sa générosité sans limite. Ses amis, ses Anciens sont restés les mêmes, jusqu’à son dernier souffle. Moustapha Lô, son meilleur ami et promo à Bango, ne me démentira pas.
Le Directeur du Budget puis le ministre des Finances et du Budget qu’il est devenu ces douze dernières années ne l’ont point métamorphosé, ni rendu son caractère réversible. Au contraire, ces fonctions-là ont laissé authentique, vrai, sans artifice, voire même candide sur l’humain, l’esthète des chiffres et des finances publiques si rébarbatifs, et qu’il savait rendre si digestes et si beaux, même aux non initiés. Ne dit-on pas que la vraie intelligence, c’est de rendre simples les choses les plus complexes ?Comme l’a si magistralement écrit Wole Soyinka dans son dernier roman «Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde» à l’endroit de son ami Femi Johnson, c’était «un être humain absolument complet, et spécimen rare de joie de vivre créatrice.» Pragmatique, «Bosquier» avait solution immédiate à presque toutes les sollicitations.
Son antre de l’immeuble Peytavin était l’un des rares bureaux ministériels que je fréquentais ces dix dernières années. Il vous recevrait vingt fois, il vous sourirait vingt fois, d’un grand éclat de rire contagieux et naturel. Il y a quatre semaines, je donnais sa fille adoptive, ma nièce Hawa Talla qu’il a élevée comme sa propre fille, en mariage. Hélas, la maladie, cette grande empêcheuse de vivre en paix, l’avait éloigné du Sénégal.
Il ne nous reste plus qu’à prier pour le repos éternel de son âme au plus élevé des paradis célestes et qu’Allah donne à sa tendre et courageuse épouse, Yacine Sall, la résilience nécessaire pour supporter cette terrible épreuve. Amine
Ton Ancien,
Mamadou Thierno TALLA,
Promo 75 du Prytanee militaire de Saint-Louis
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
NOSTRADAMUS SALL !
Depuis sa résidence de Marrakech où il s’est volontairement exilé, il a pris sa plus belle plume pour nous peindre un tableau si sombre et morose d’un pays qu’il a dirigé douze ans et qu’il a quitté, il y a juste moins de 8 mois.
Vous avez parcouru la touchante lettre de l’ex-Chef adressée aux pauvres « Senegaleriens » d’ici et de la Diaspora ? Snif, sortez les mouchoirs !
Depuis sa résidence de Marrakech où il s’est volontairement exilé, il a pris sa plus belle plume pour nous peindre un tableau si sombre et morose d’un pays qu’il a dirigé douze ans et qu’il a quitté, il y a juste moins de 8 mois.
Faisant une concurrence déloyale à Nostradamus, il nous prédit des lendemains ténébreux. Préparez-vous, messieurs et dames, à souffrir. Le pays qu’il a laissé était loin de cette misère qui y prévaut actuellement. On y vivait mieux.
En douze ans, il a changé Galsen qui était sous assistance de l’aide internationale et qui faisait la manche aux quatre coins du monde, pour en faire un pays émergent. Vous en doutez ? Lui-même énumère ses nombreuses réalisations.
Et selon les bons mots d’un de ses flagorneurs que la perte du pouvoir est en train de consumer à petit feu, sous son magistère, la terre promise de l’émergence était visible et à portée de regard et de main. Ça vous fait rigoler ? Faut-pas être jaloux et reconnaître qu’il a bien tenu ce charmant pays qu’il a carrément changé en Eden.
Au lendemain de son départ, la grande masse de miséreux qui s’agglutinait devant les restaurants de fortune, se bousculait aux portes des palaces. Il avait transformé un pays pauvre en paradis. Tout cela, on le doit à un homme hors du commun que l’on attendait depuis nos glorieuses indépendances.
Et le Bon Dieu, ayant pitié de ce peuple bourré de dévotions, l’a mis à la tête de ce coin perdu du monde pour panser nos souffrances. Et voilà qu’on le chasse pour mettre des tocards qui osent sortir ses cafards. Quand il énumère ses réalisations, il oublie volontairement le pillage de nos ressources qu’il a lui-même orchestré, mettant sous le coude des dossiers et protégeant ses courtisans.
Que dire de son bilan immatériel ? Tout y était impeccable avec une démocratie exemplaire et achevée. C’est sous son magistère qu’une des plus indignes traques s’est déroulée dans ce pays. Et c’est le principal acteur de ces monstruosités qui nous prédit un régime dictatorial, appelant les électeurs à voter pour son cartel de voyous dont tout le monde sait qu’ils cherchent une protection pour se soustraire à la justice. Et lui-même, l’ex- Chef, si désespéré et troublé…
Par Khady Gadiaga
ESPRIT FERTILE ET CŒUR VAILLANT A L'ASSAUT DU PARLEMENT
Si vous souhaitez contribuer à l'élaboration des lois de votre pays, devenez député(e) ! Si cela sonne un peu comme un slogan politique, il s'agit pourtant de la seule alternative possible sous nos cieux pour contribuer à l'action du pouvoir législatif...
Si vous souhaitez contribuer à l'élaboration des lois de votre pays, devenez député(e) ! Si cela sonne un peu comme un slogan politique, il s'agit pourtant de la seule alternative possible, sous nos cieux pour contribuer à l'action du pouvoir législatif sénégalais.
C'est le défi existentiel que s'est lancé la plus inspirante des journalistes de l'environnement médiatique sénégalais, en l'occurrence Mariam Selly Kane Diop.
Travailleuse, acharnée, élégante en diable, foncièrement libre-penseuse, c'est une visionnaire qui incarne la femme moderne qui sait se battre pour ses idéaux.
Parée d'une mission de changement et porteuse d’une autre conception de la politique, réputée comme le remède à la crise que la représentation politique traverse au Sénégal depuis quelque temps, cette ancienne pensionnaire de la Maison d'éducation Mariama Ba et du Cesti du temps de son lustre, est de celles qui ont permis au "sexe faible", comme on disait autrefois, d’investir peu à peu une profession qui paraissait jadis lui être restreinte, sauf de rares exceptions, selon un consensus social que seules quelques vaillantes combattantes parvenaient à ébranler.
Un basculement légitime vers le champ politique
Après 32 ans de journalisme, Mariam Selly Kane, citoyenne engagée dans les questions de développement, femme de culture et grande figure de l’audiovisuel public sénégalais qui d'ailleurs en a fait le tour d'horizon, opère un passage naturel vers le monde politique en brigant les suffrages législatifs à Matam, comme tête de liste départementale de la coalition "Dundu" dirigée par Mohamadou Madana Kane.
Une ambition des plus normale dans le sillage de ses aïeux, héros de la résistance contre l'occupation coloniale dans un fouta révolutionnaire. Une sorte de capital d'autochtonie pour légitimer un début de carrière...
Ce basculement vers le champ politique est dès lors loin d'être une exception, surtout en temps de crise des médias. Un challenge qui ne l'ébranle point car comme elle le martèle, "les deux métiers se ressemblent sans être pareils. On a le même intérêt pour l'actu, de pouvoir expliquer. L'avantage quand on est un ancienne journaliste et experte en communication organisationnelle est qu'on connaît mieux les besoins matériels des médias et de la société en général".
Consciente que derrière l’écran de la parité, les comportements n’ont pas changé, ou si peu, elle a une lecture essentielle de notre environnement qui montre bien que l’univers politique est encore « un monde d’hommes, fait pour les hommes, par les hommes, et que la plupart des femmes qui y sont admises, voire tolérées ne sont là que pour servir d'alibi à une factice équité sociale ».
Un programme ambitieux qui prône une proximité retrouvée entre élus et citoyens
Mariam Selly Kane appréhende ces réalités avec sagacité étant une habituée du terrain, ce n'est pas pour rien qu'elle préside depuis 2011, le Réseau pour le Développement des Femmes du Nord qui est une organisation d’encadrement et d’autonomisation des femmes qui vise à les insérer dans l’entrepreneuriat féminin.
Pour Mariam Selly Kane Diop, cette mise en avant de la femme, actrice du changement qualitatif est d’autant plus forte qu’elle rencontre une thématique politique importante qui prend forme actuellement : celle de la démocratie délibérative.
En campagne sur le terrain auprès des femmes
En effet, la question de la proximité entre élus et citoyens a été un thème central pour beaucoup de campagnes électorales et les villes et départements souhaitent aujourd’hui, dans la mouvance de la loi sur la démocratie locale et la décentralisation mener leurs politiques en concertation avec les citoyens.
Dans ce contexte, les femmes à son avis semblent pouvoir incarner mieux que les hommes cette proximité retrouvée entre élus et habitants. De son parcours personnel souvent issu du milieu associatif et de la société civile, de par l’image d’écoute qui lui est traditionnellement associée, elle apparaît sont comme un gage de contact, comme l’incarnation d’un pouvoir qui serait désormais plus à l’écoute des habitants.
Restaurer l'espoir tout azimut
Déclinant son programme, l'ex-Directrice de la RTS 2 ambitionne de restaurer et d'entretenir l’espoir auprès des couches vulnérables de la société notamment les jeunes et les femmes, de réformer le système éducatif, de régler le problème de l'employabilité des jeunes, mais aussi d'améliorer les conditions de travail des journalistes et de trouver des solutions consensuelles à l'épineux contentieux fiscal qui oppose les groupes de presse à l'État.
S'agissant de la politique d'emploi, le leader du mouvement "MSK Dekkal Yaakaar" mise pour résorber l'inactivité endémique des jeunes sur un retour effectif à la terre mais avec des mesures d'accompagnement efficaces et durables qui peuvent motiver et retenir les jeunes dans leurs terroirs.
En ce qui concerne l'école sénégalaise, l'ancienne pensionnaire de Mariama Ba a insisté sur la réforme du système éducatif. Elle milite pour la création des lycées professionnels pour orienter certains élèves dès l'obtention du BFEM. Pour que l'école sénégalaise forme des élites, des têtes bien faites qui, malheureusement, peinent à intégrer le monde du travail et elle pense que cette situation doit changer en passant par des réformes courageuses...
Voter pour des femmes et des hommes qui ont à cœur l'action concrète
Pour le Sénégal de maintenant et de demain, MSK nous invite à avoir le courage, d'imaginer un monde nouveau. Nous devons avoir l’ambition de faire passer les possibilités et les objectifs avant les problèmes.
Nous devons faire preuve de la créativité et de la détermination nécessaires pour transformer une vision en un récit national positif.
Un récit profondément humain. Le tact, l’écologie humaine, le mot oublié du vivre-ensemble: la fraternité et l'appartenance à une communauté de destin. Il n’y a pas de temps à perdre pour remettre ce pays sur la voie du réenchantement.
Laissons donc ce désir ruisseler et déborder, devenir la source d’une nouvelle culture de progrès et tracer ainsi le sillon d’une seconde véritable renaissance du Sénégal, qui place en son centre des parlementaires dignes du mandat électif qu'on leur a confié et résolument dédiés à la transformation qualitative de leurs terroirs. Des hommes et des femmes dont elle se réclame et qui ont à cœur l’action concrète.
Par Vieux SAVANÉ
DONALD TRUMP SAISON 2 : ÇA VA TANGUER
Hormis quelques gens lettrées, il a surtout été question de l'Amérique profonde, celle des déclassés, des laissés-pour compte, en prise avec la pauvreté qui nous rappellent selon l’adage que quand le ventre crie la faim, point de réflexion
«Quand on perd une élection, on accepte. Cela distingue la démocratie de la monarchie ». Ainsi s’est exprimé Kamala Harris hier mercredi, depuis la Howard University à Washington, pour concéder sa défaite à la présidentielle américaine , au lendemain de la victoire du républicain Donald Trump. Toutefois a-t-elle précisé : « …Mais si je concède cette élection, je ne concède pas le combat qui a alimenté cette campagne. » A l’endroit de son camp elle a affirmé que « les lumières des promesses des États-Unis vont continuer à briller tant que nous n’abandonnons pas et que nous continuons à nous battre ».
Une manière de se démarquer de Donald Trump qui a refusé en 2020 de reconnaître sa défaite contre Joe Biden. Et ce n’est pas tout, pataugeant dans toutes les outrances, sous le coup de 34 chefs d’accusation de falsification de documents, le vainqueur de la présidentielle interroge en effet tant tout glisse sur lui, jusqu’à lui faire penser que Dieu lui a confié une mission de rédemption pour rendre « America Great Again ».
En attestent selon ses dires, les deux tentatives d’assassinat auxquelles il a échappé. Tout ceci a un relent d’irrationalité puisqu'il est difficile de comprendre encore moins d’admettre qu’un potentiel président de la République ait pu être adoubé alors même qu’il n’a eu de cesse de piétiner allégrement tous les codes de bienséance. Ne se gênant même pas de mimer une scène à forte connotation sexuelle lors d'un meeting. Faut-il d'ailleurs continuer de s'interroger sur Donald Trump en le déconnectant de celles et ceux de ses militants qui s’avèrent plutôt être des groupies c’est-à- dire des gens qui contre vents et marées font montre d'un attachement sidéral à sa personne. La réflexion mise en quarantaine, toute distanciation piétinée, il ne restait plus que la fascination qui rend possible l’adhésion totale. Ne faudrait-il pas plutôt s'interroger sur l'Amérique qui a rendu possible une telle actualité ?
Hormis quelques gens lettrées il a surtout été question de l'Amérique profonde, celle des déclassés, des laissés-pour compte, en prise avec la pauvreté qui nous rappellent selon l’adage que quand le ventre crie la faim, point de réflexion. L'ignorance et la pauvreté feraient-elles le lit de toutes ces bizarreries qui se donnent à cœur joie dans le complotisme, la xénophobie, la stratégie du mensonge et de la désinformation ? Trump a ainsi remporté le vote populaire et celui des grands électeurs. Sans conteste , il a été bien élu et ce deuxième mandat qu’il va entamer le 20 janvier prochain à 78 ans devenant ainsi le plus vieux président de la République que l’Amérique ait jamais eu sera plus légitime que le premier. Plus puissant que jamais avec un Sénat à majorité républicaine et une Chambre des Représentants en possibilité de l’être, il pourra dérouler en roue libre avec la dose d’imprévisibilité qui le caractérise. Les relations ne seront au beau fixe ni avec l’Europe ni avec la Chine. Guerre commerciale , complotisme, climato-scepticisme seront de nouvelles postures qui vont revenir en force. Le risque que ça tangue est donc bien réel.
par Cheik Aliou Ndao
UN « NIT KU YIW » POUR L’ÉTERNITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Amadou Makhtar Mbow continue d’inspirer nos actions et de veiller sur nos aspirations. Adopter et appliquer les conclusions des Assises nationales eût été la meilleure façon de signifier l’importance que nous accordons à ses idées
Je n’aime pas les oraisons funèbres. C’est de son vivant que j’ai tenu à rendre hommage à Amadou Mahtar Mbow. Ce fut à Gorée. Il dirigeait l’Unesco à l’époque. Il nous avait trouvés à l’Université des Mutants où nous étions en session. J’avais pris la parole pour souligner ce que notre génération devait à son exemple. Lorsque j’ai rappelé devant l’assistance les sacrifices du Professeur lors de l’installation de l’éducation de base dans les coins les plus reculés du Sénégal et de la Mauritanie, beaucoup de personnes ignoraient cet aspect de sa vie. Je n’avais pas oublié de préciser que son épouse l’accompagnait dans ses déplacements. L’on se demandait comment elle pouvait supporter la privation de tout confort moderne.
Amadou Mahtar Mbow se signala à notre attention dès la loi-cadre. Ministre de l’Éducation dans le gouvernement du Président Mamadou Dia, il rendit possible l’impression de « Ijjib Wolof », le premier syllabaire wolof issu des travaux des étudiants sénégalais autour de Cheikh Anta Diop à Paris et à Grenoble. Plus tard, bien des années après, Amadou Mahtar Mbow, Ministre de la Culture permit à l’un de nos élèves de l’Ecole William Ponty de Thiès de devenir l’une des plus grandes signatures parmi les plasticiens du pays. Après l’expertise de Papa Ibra Tall, alors Directeur des Manufactures de Thiès, il lui accorda une bourse pour les Beaux-Arts à Paris.
En 1969, Amadou Mahtar Mbow Ministre de la Culture, la troupe du Théâtre National Daniel Sorano se rendit à Alger pour prendre part au Festival Panafricain. L’auteur de l’œuvre qui devait représenter le Sénégal (« L’Exil d’Albouri ») ne faisait pas partie de la délégation officielle. Amadou Mahtar Mbow fit plus que corriger l’erreur. Il demanda au gouvernement algérien de faire figurer ce dernier parmi ses invités officiels. Le jeune auteur n’oubliera jamais ce qu’un tel geste a signifié dans sa vie. Logé dans le plus grand hôtel d’Alger, il eut la chance de côtoyer les grands leaders du panafricanisme, des mouvements de libération du Tiers-Monde. Voir Amilcar Cabral et pouvoir discuter avec Mario de Andrade était plus qu’un privilège. Stokely Carmichael des Black Panthers, Miriam Makeba et d’autres militants de l’ANC, quelle chance !
En parlant de Amadou Mahtar Mbow, je préfère dire qu’il a été et non il fut. Pour moi, il continue d’inspirer nos actions et de veiller sur nos aspirations. Nous n’avons pas assez manifesté notre reconnaissance.
Adopter et appliquer les conclusions des Assises Nationales eût été la meilleure façon de signifier l’importance que nous accordons à ses idées, son itinéraire, son exemple, sa vie, pour tout dire.
Notre seule consolation est de savoir que les bonnes actions restent gravées à jamais dans la mémoire. Tant qu’il restera un souffle à l’humanité, elle les racontera.
Amadou Mahtar Mbow est un « Nit Ku Yiw ».
Ce que le vocabulaire tenterait de rendre par « Un Homme Bon », « Un Homme de Bien ».
par Ousseynou Nar Gueye
LA FAUSSE BONNE IDÉE DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE POUR LES CRIMES ÉCONOMIQUES
une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires
Ce lundi 4 novembre 2024, en soirée, veille de scrutin présidentiel aux USA, en ma qualité de candidat aux élections législatives sur la liste nationale de la Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangué 3eme Voie, je suis invité de l'émission-débat politique 'Elect'Oral', sur Walf TV, ou je débat contre le pharmacien Assane Ka, président du parti Panel et candidat Pastef.
En toute fin d'émission, la présentatrice Awa Diop Ndiaye annonce un "sondage" de Walf indiquant que les Sénégalais veulent massivement une Haute Cour de Justice pour juger des crimes économiques (supposément) commis par les pontes du Salltennat précédent.
Assane Gueye, journaliste virtuose de Walf TV, traite du sujet puis pose la question aux deux invités que nous sommes et aux deux chroniqueurs. Je suis interrogé en premier. Tous les autres soutiendront que la Haute Cour de Justice est une très bonne idée. Moi non.
Premièrement, j'indique qu'il ne faut pas confondre "sondage" et micro-trottoir': un sondage, c'est très technique et scientifiquement encadré. Je conteste donc que ce recueil d'opinions de Sénégalais ait la dignité de sondage.
Puis, je réponds d'abord que la Haute Cour de Justice est instituée pour juger le président de la République et les ministres. Pas les Directeurs généraux sortants.
Ensuite, je dis que les organes judiciaires existants, dont celui créé par le régime pastefisé qu'est le Pool judiciaire financier, sont suffisants pour entendre des crimes économiques.
Enfin, je dis qu'au Jub, Jubal, Jubanti, il faut ajouter le Jubelé et le Jubboo. Surtout, une Haute Cour de Justice, c'est faire juger des politiciens par des politiciens. Car si elle est présidée par deux magistrats, les autres "juges" de cette Cour sont des députés qui y sont élus, comme juges suppléants et juges titulaires. Ainsi, en 2014, la Haute Cour de Justice instituée il y a 10 ans et qui n'a mené à rien.
Pour rappel, qui nous fera plus prendre conscience de ce que ce machin est à ...prendre avec des pincettes : la Haute Cour de Justice n'a été instituée que deux fois au Sénégal, en 1962 pour juger le Grand Maodo Mamadou Dia et en 2004 pour juger l'ex-Premier ministre Idrissa Seck Idy qui a bénéficié d'un non-lieu total.
Ce que je n'ai pas pu ajouter lors de l'émission 'Elect'Oral" du lundi 4 novembre 2024, je le dis ici : toutes les idées politiques ne sont pas faites pour être soumis à la validation de la dictature du choix majoritaire.
Pour certaines dispositions juridico-politiques, il nous faut le leadership fort de ceux qui nous dirigent, pour imposer comme vérité universelle sur le territoire national, en tournant le dos à la foule.
Il en va ainsi de la belle idée humaniste de l'interdiction sanctuarisée dans la Constitution sénégalaise que nous a légué le président Abdoulaye Wade : tout le monde sait pourtant que la majorité des Sénégalais préféreraient que la peine de mort soit en vigueur !
Mais il y a des choses et des dimensions qui relèvent du choix de civilisation. Qui disent que nous ne sommes plus dans le règne du "oeil pour oeil, dent pour dent'. La prétendue possible haute Cour de Justice pour les Crimes économiques contre les tenants du pouvoir Sall sortant est une fausse bonne idée, mais reste une mauvaise réponse à une bonne question. Que l'OFNAC qui a reçu les dossiers les transmette et que les juridictions compétentes existantes poursuivent les présumés voleurs que seraient les anciens ministres et anciens directeurs généraux.
Et ils ne sont pas tous des voleurs et détourneurs de deniers publics, je suis bien placé pour le savoir.
Ousseynou Nar Gueye est candidat sur la liste nationale, Coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Natangue 3eme Voie.
par Macky Sall
MESSAGE AU PEUPLE SÉNÉGALAIS
Le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes. Celui qui vous avait promis son Projet comme solution miracle s’est résigné à une mauvaise copie du PSE
Mes chers compatriotes du Sénégal et de la diaspora,
Avant tout propos, je tiens à renouveler ma solidarité et ma compassion à nos concitoyens victimes des inondations.
Alors que la campagne électorale pour les législatives du 17 novembre bat son plein, j’ai souhaité m'adresser à vous pour vous entretenir des raisons qui m’ont déterminé à accepter de diriger la liste de la coalition Takku Wallu Sénégal.
En avril dernier, après votre choix souverain du 24 mars, et fidèle à notre tradition de démocratie majeure et apaisée, j’ai assuré la transmission ordonnée et pacifique du pouvoir.
Dans le même esprit, par courtoisie républicaine, je me suis imposé un temps de recul et de réserve pour permettre à mon successeur et à son gouvernement de commencer en toute sérénité l’exercice de leur mandat.
Avec le soutien d’hommes et de femmes de valeurs, dévoués et compétents, j’ai laissé un pays résolument installé sur la trajectoire de l’émergence, avec une des rares économies au monde à afficher un taux de croissance positif après l’impact ravageur de la Covid-19, et malgré les effets collatéraux d’une guerre majeure.
J’ai laissé un pays apaisé, avec une loi d’amnistie adoptée dans un esprit de pardon et de réconciliation nationale après trois années de violences destructrices.
J’ai lassé un pays dont la parole compte au plan international, un pays écouté et respecté par ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.
J’ai laissé un pays dont la gouvernance publique et la sécurité juridique inspirent la confiance propice à l’investissement qui génère la croissance et l’emploi.
J’ai laissé un pays dont la fonction publique, toutes catégories confondues, a été renforcée en effectifs et revalorisée en traitement.
J’ai laissé un pays avec des infrastructures structurantes, indispensables au développement économique et social : des routes, des autoroutes, des ponts et pistes de désenclavement, le TER, le BRT, des centrales électriques, des aéroports modernes, le plus grand investissement privé de l’histoire de notre pays avec le chantier du port du futur à Ndayane, un projet de dessalement d’eau mer en partenariat public-privé, de nouvelles universités, des hôpitaux clefs en mains, des infrastructures sportives de dernière génération et un projet finalisé de conquête de l’espace qui a abouti au lancement du premier satellite de notre pays.
J’ai laissé un pays avec des instruments d’inclusion économique et de justice sociale opérationnels, notamment la DER/FJ, le 3FPT, le programme Xëyu ndaw yi, les Bourses de sécurité familiale et la Couverture maladie universelle.
Huit mois après, hélas, nous constatons tous avec regret que ces acquis sont gravement menacés : l’économie est en berne, comme en témoignent la situation catastrophique de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, du petit commerce qui occupe des millions de compatriotes, et celle du BTP avec des milliers d’ouvriers au chômage et autant d’activités connexes qui sont à l’arrêt.
Huit mois après, et deux fois en l’espace de quelques semaines, la note souveraine de notre pays a été dégradée par deux agences d’évaluation, suite à des affirmations intempestives, calomnieuses et sans fondement, dont la dernière, encore plus grotesque, qui porte sur un prétendu compte bancaire aux mille milliards de FCFA a été vite démentie par des professionnels de la banque et n’a pu tromper personne. Au même moment, les scandales présumés de l’ONAS et de l’ASER tardent à être élucidés.
Voilà ce qui n’inspire la confiance d’aucun bailleur, ni investisseur. Voilà ce qui va assombrir davantage les perspectives de l’économie nationale, mettre en péril des entreprises et des emplois, aggraver le chômage des jeunes, et tuer à petit feu le secteur privé, formel et informel.
Aujourd’hui, mes chers compatriotes, le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes.
Aujourd’hui, le temps de la parole stérile a remplacé le temps de l’action utile aux populations, au moment où des urgences sont partout signalées, et des compatriotes victimes des inondations appellent désespérément au secours.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il n’a pas besoin d’état de grâce pour régler immédiatement tous vos problèmes vous demande de patienter, en vous disant droit dans les yeux que même un mandat ne suffirait pas pour diminuer le coût de la vie et résoudre vos difficultés.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis le paradis sur terre peine à payer les bourses des étudiants et celles de la sécurité familiale.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il ne faut pas donner au pouvoir exécutif la majorité à l’assemblée nationale vous réclame une majorité écrasante.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis son Projet comme solution miracle à tous vos maux s’est finalement résigné à une mauvaise copie du Plan Sénégal Emergent ; une copie sans cohérence ni ambition, qui fait reculer notre objectif d’émergence de 2035 à 2050. Bref, les VARS se suivent, innombrables, révélant au grand jour les limites d’une gouvernance incohérente, tatillonne et calamiteuse.
Faut-il encore croire à de nouveaux engagements et de nouvelles promesses sans lendemain ? Assurément non.
Et notre pays ne va pas mieux sur le plan institutionnel. L’Assemblée nationale a été dissoute dans un jeu de cache-cache indigne de l’Etat et de la République, alors même qu’elle était régulièrement convoquée en session extraordinaire et que la Déclaration de politique générale du premier Ministre était inscrite en bonne et due forme à son ordre du jour.
Ce triste épisode confirme le dysfonctionnement de nos institutions, engluées dans une grave inversion des rôles entre le premier Ministre et le Chef de l’Etat, dont la remise en cause publique des décisions par des exécutants en est un exemple patent.
Je n’oublie pas les règlements de compte infligés à des agents de l’Etat, les arrestations et sanctions arbitraires, les violences et menaces contre des opposants et toute voix discordante, les vaines tentatives de musellement de la presse, ainsi que les attaques répétées et impunies contre nos communautés religieuses
Je vous le dis avec gravité mes chers compatriotes : autant de dérives et de dérapages en si peu de temps n’augurent rien de bon. Liy raam ci ñak bi la jëm. Le populisme et l’autoritarisme mènent directement à la dictature, à la destruction des fondements de notre démocratie, de notre économie et de notre vivre ensemble dans la paix, la liberté et la cohésion nationale ; autant d’idéaux et de valeurs que nous chérissons, et qui fondent notre héritage commun.
Ces idéaux et valeurs qui nous rassemblent, nous ne pouvons les laisser dépérir, parce que c’est un héritage reçu des anciens, un héritage qui nous sert de viatique sur le chemin qui nous réunit, et un héritage que nous devons transmettre aux générations futures.
Devant ce tableau sombre, j’aurais pu ne pas agir, rester dans le confort de ma réserve et garder la distance par rapport aux affaires nationales. Ce serait fuir mes responsabilités de citoyen suffisamment averti des affaires de l’Etat, de la République et de la Nation, à l’épreuve du pouvoir.
Voilà, mes chers compatriotes ce qui a justifié ma décision d’accepter de diriger la grande coalition Takku WalluSénégal, avec des hommes et des femmes d’expérience, non pour un quelconque positionnement politique, mais pour créer les conditions d'un sursaut citoyen d'envergure qui transcende les clivages partisans, afin de nous mobiliser tous pour enrayer les dangers qui s’accumulent sur notre pays et engager les redressements nécessaires.
Sur cette base, si vous lui accordez votre confiance le 17 novembre, la coalition Takku Wallu Sénégal prend les engagements suivants :
➢ Premièrement, la restauration du fonctionnement régulier des Institution de la République et de la stabilité nationale par la mise en place d’un Gouvernement d’Union, de Stabilité et de Réconciliation nationales qui travaillera en bonne intelligence avec le président de la République dans l’intérêt supérieur de la nation ;
➢ Deuxièmement, la convocation, dans les trois mois qui suivent, des Assises de la Réconciliation et de la stabilité nationales associant toutes les forces vives de la nation ;
➢ Troisièmement, un Programme d’urgence en faveur des impactés des inondations ;
➢ Quatrièmement, un Programme d’urgence pour la formation professionnelle, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes, la lutte contre l’émigration clandestine, et l’institution d’un mécanisme de soutien aux jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en attendant leur insertion ;
➢ Cinquièmement, un Programme de rationalisation des Institutions et de réduction du train de vie de l’Etat et du Secteur parapublic ;
➢ Sixièmement, la réduction du coût de la vie par la maîtrise de l’inflation des prix des denrées de première nécessité ;
➢ Septièmement, l’accélération de la mise en œuvre des programmes, projets et réformes phares du PSE et la reprise de tous les chantiers à l’arrêt.
Toutes ces mesures sont à notre portée. Et la coalition TakkuWallu Sénégal dont toutes les composantes sont habituées à la gestion des affaires publiques, est suffisamment préparée à leur mise en œuvre immédiate.
Ce faisant, nous restons convaincus qu’en démocratie ce qui doit prédominer, c’est le débat d’idées, c’est la force des arguments, c’est la cohérence et la faisabilité des propositions. Ce qui doit être exclu, c’est la violence, c’est la haine, c’est le bellicisme, c’est la calomnie outrancière.
C'est l'occasion pour moi de saluer avec respect et affection notre doyen, le Président Abdoulaye Wade, et lui rendre un vibrant hommage pour avoir encouragé et soutenu notre coalition.
De même, je salue et remercie l'ensemble des leaders de partis et mouvements de notre coalition, et de l’inter coalition avec qui nous partageons la volonté de rétablir les équilibres de nos Institutions, aider à faire redémarrer notre économie, redonner espoir à notre jeunesse, travailler à la réduction du coût de la vie, et revitaliser les mécanismes d’inclusion économique et de justice sociale.
Après toutes ces années de tensions inutiles et de violences, le souhait ardent que je partage avec nos alliés c'est qu'au sortir de l’échéance décisive du 17 novembre, notre pays entre dans un nouveau cycle de démocratie apaisée, de compromis dynamique et de dialogue serein entre les Institutions.
C’est ainsi que nous pourrons construire ensemble le Sénégal de nos rêves, un Sénégal réconcilié avec lui-même, pour continuer sa marche résolue vers le progrès, dans la paix et la cohésion nationale. C’est à cela que je vous convie, mes chers compatriotes.
Vive le Sénégal ! Vive l’Afrique !
Macky Sall est tête de liste de la Coalition Takku Wallu Sénégal.
Par Alioune FALL
PRENDRE A BRAS-LE-CORPS L’ENCOMBREMENT DE LA CAPITALE AVANT LES JOJ 2026
L’organisation de grands événements sportifs de cette envergure est souvent considérée comme une opportunité prestigieuse pour les nations et villes du monde entier.
Les quatrièmes Jeux Olympiques de la Jeunesse d’été se dérouleront en 2026 à Dakar, au Sénégal, premier pays du continent africain à avoir l’honneur d’accueillir un événement sportif olympique. L’organisation de grands événements sportifs de cette envergure est souvent considérée comme une opportunité prestigieuse pour les nations et villes du monde entier. Ils sont reconnus à l’échelle mondiale et sont considérés comme ayant une contribution importante à l’économie, avec un impact allant au-delà des coûts et des revenus immédiats. En effet, l’événement crée des emplois, stimule le tourisme et laisse derrière lui des installations qui procurent des avantages durables à la communauté. Ces jeux représentent donc un catalyseur pour une transformation sportive, sociale, culturelle, éducative et économique qui créera de nouveaux espoirs, de nouvelles opportunités et de la confiance pour les jeunes.
Actuellement, les autorités chargées de l’organisation sont sans nul doute sur tous les fronts pour faire de cet évènement une réussite et un exemple, un modèle qui sera considéré comme digne d’être imité. Leur intention est donc de faire une présentation impressionnante de par sa qualité particulière. Par conséquent, notre capitale doit pouvoir offrir des infrastructures conviviales dans un cadre aux espaces publics dynamiques et accueillants qui rendent notre environnement actif dans le souci de promouvoir la diversité dans la mise en valeur rationnelle de l’espace urbain. Des espaces publics bien connectés favorisent une meilleure circulation dans les villes, ce qui réduit les embouteillages, les émissions dues au trafic et améliore la qualité de l’air.
Cependant, tout ce package de critères a un coût auquel tout le monde doit participer à travers d’âpres combats. La première bataille à mener aura pour cible les espaces publics accaparés par les commerçants et autres marchands. L’occupation anarchique des trottoirs à Dakar n’est pas un problème nouveau : c’est devenu un laisser-aller qui s’est progressivement installé après des séries de déguerpissement sans lendemain. Des opérations de désencombrement des rues de Dakar ont été conduites tambour battant avec la présence de la presse et tout le tintamarre qui les ont entourées, mais les déguerpis reviennent tranquillement le lendemain. Cela donne les airs du travail de Sisyphe : un travail difficile, toujours recommencé, interminable. Seulement, l’une des leçons-clés que nous pouvons tirer du mythe de Sisyphe est l’importance de la résilience et de la persévérance face à l’adversité. Le jeu en vaut la chandelle car 2026, c’est demain pour la tenue de ce premier événement olympique organisé en Afrique, où les meilleurs jeunes athlètes du monde seront accueillis. Un changement de paradigme s’impose clairement, car un problème sans solution est un problème mal posé. Dès lors, il convient de bien analyser le problème posé par cette occupation anarchique des rues, trottoirs, ronds-points, passerelles, grands axes et autres espaces publics, générer ensuite des alternatives, explorer les options dégagées, en sélectionner la meilleure, établir un plan d’actions, faire connaître la décision qui est retenue, passer à l’action et assurer un suivi rigoureux.
La tâche ne sera pas une promenade de santé, mais en considérant les dividendes qui peuvent en être tirés, notre engagement est indispensable. Une des raisons qui rend très difficile le déguerpissement réussi des marchands ambulants est l’absence de centres commerciaux. La relocalisation des commerçants aux Champs des Courses n’a pas donné les résultats escomptés pour beaucoup de raisons dont l’enclavement. Un centre commercial est différent d’un immeuble à usage commercial (comme Touba Sandaga ou El Malick, qui sont appelés abusivement centres commerciaux). Un centre commercial est un site qui comprend, sous un même toit, un ensemble de commerçants de détail logés dans des galeries couvertes, qui abritent les clients. Il est conçu pour rendre agréable et favoriser l’acte d’achat (climatisation, escaliers mécaniques, musique d’ambiance, stationnement gratuit, parfois des attractions, etc.). Il inclut souvent de grands magasins et/ou un hypermarché qui en sont les locomotives. Pour qu’un espace de vente puisse avoir le nom de centre commercial, il est stipulé que cet espace doit réunir au minimum 20 boutiques sur une surface minimale de 5000 m2. Nous ne sommes pas à court d’espace dans le pays pour autant de centres commerciaux que nécessaires, si l’on considère l’ancien site de l’aéroport Leopold Sédar Senghor, la bande des filaos de Guédiawaye, la Gare Petersen et Diamniadio.
Un centre commercial présente beaucoup d’avantages une fois installé. En effet, en lieu et place d’une simple destination de shopping, un centre commercial est un lieu animé où convergent la thérapie par le shopping, le divertissement et la communauté. Il est considéré comme un paradis pour les acheteurs avertis et les entreprises ambitieuses. Un centre commercial est un espace dynamique et multifonctionnel qui offre de nombreux avantages aux clients et aux entreprises. C’est un grand complexe qui intègre commodité, variété et plaisir dans le tissu de la vie quotidienne. Il offre un niveau de commodité inégalé. Les clients peuvent acheter des vêtements, des appareils électroniques, des produits d’épicerie et des cadeaux à un seul endroit. Cela permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de réduire les tracas liés aux déplacements dans différentes parties de la ville pour divers besoins.
L’un des principaux attraits des clients est la grande variété de produits disponibles. Qu’il s’agisse de haute couture, de gadgets électroniques ou de décoration intérieure, un centre commercial offre une vaste gamme d’articles de plusieurs marques. Cette variété permet aux clients de comparer et de choisir les produits qui répondent le mieux à leurs besoins et préférences. Le centre commercial moderne ne se limite pas au shopping ; c’est aussi un centre de divertissement. Il offre un environnement commercial confortable, quel que soit le temps qu’il fait dehors. Qu’il s’agisse de la chaleur torride de l’été, de la saison des pluies ou en temps de froid, le centre commercial offre un environnement climatisé qui assure le confort toute l’année.
Il sert aussi de lieu de rassemblement social où les gens peuvent se rencontrer, se mêler et passer du temps ensemble. Il offre un espace sûr et accueillant pour les amis, les familles et même les réunions d’affaires, favorisant ainsi les interactions communautaires et sociales. Il attire naturellement un grand nombre de visiteurs quotidiennement, ce qui peut augmenter considérablement l’exposition et la clientèle d’une entreprise. Ce trafic piétonnier constant est crucial pour les entreprises. Avoir une présence dans un centre commercial peut améliorer la visibilité et le prestige d’une marque. L’association avec un centre commercial réputé peut renforcer l’image d’une marque et attirer des clients plus soucieux de la qualité.
Au demeurant, le centre commercial offre de nombreux avantages opérationnels, notamment la sécurité, l’entretien, le nettoyage et les services publics. Cet accompagnement permet aux entreprises de se concentrer sur leurs activités principales, comme le service et la vente, sans se soucier de l’entretien des locaux.
La direction d’un centre commercial entreprend souvent des initiatives de marketing importantes qui profitent à tous les occupants. Qu’il s’agisse de décorations saisonnières ou de ventes de Korité, de Tabaski ou de Noël, ces efforts attirent les foules et créent une ambiance qui encourage le magasinage. L’exploitation d’un centre commercial offre aux entreprises la possibilité de réseauter avec les magasins voisins, de partager la clientèle et même de s’engager dans des efforts de marketing conjoints. Cet environnement communautaire peut mener à de précieux partenariats et à des occasions de collaboration.
Un centre commercial peut également accueillir des événements tels que des défilés de mode, des lancements de produits et des fêtes qui attirent un trafic piétonnier supplémentaire. Ces événements offrent du divertissement aux clients et augmentent les opportunités de vente pour les entreprises.
Avec un grand parking, d’excellentes liaisons de transport en commun et des installations telles que des toilettes et l’accessibilité aux fauteuils roulants, un centre commercial est conçu pour être accessible à tous. Cette inclusivité profite aux clients de tous âges et de toutes capacités et, par extension, aux entreprises qui les servent. Un tel site est équipé de personnel de sécurité et de systèmes de surveillance pour assurer un environnement sûr pour les acheteurs et les propriétaires de magasins. Cette sécurité est essentielle pour attirer les familles et maintenir un environnement commercial réputé.
En résumé, un centre commercial offre un environnement symbiotique où les besoins des clients et les objectifs des entreprises s’alignent à merveille. Pour les clients, il offre commodité, variété et une atmosphère agréable, tandis que les entreprises bénéficient d’une visibilité accrue, d’un soutien opérationnel et d’un prestige de marque accru.
Pour toutes ces raisons, il est possible de convenir que les avantages d’un centre commercial constituent la pierre angulaire du commerce de détail et des loisirs modernes, continuant d’évoluer et de prospérer dans le paysage dynamique du marché d’aujourd’hui. Les marchands ambulants pourraient s’y installer et quitter définitivement les trottoirs et autres espaces publics pour mettre un terme au jeu du chat et de la souris avec les Forces de l’ordre.
En raison du délai qui nous sépare des Joj 2026, le mécanisme du Build-Operate-and Transfer (Bot) (construction exploitation-transfert), qui est un modèle utilisé pour financer de grands projets, généralement des projets d’infrastructures développés par des secteurs public-privé, constitue une avenue qui mérite d’être explorée.
Alioune FALL
108, Comico Mermoz
PAR Ibrahima Élimane Kane
UN BÂ DU HAUT
Grand commis de l’État, il s’illustre dans la haute finance. Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges. Il convainc le parlementaire le plus critique. L’État rend honneur à un distingué serviteur
Vertueux, il ne finasse pas. À l’hémicycle il est couvert d’éloges.
Il convainc le parlementaire le plus critique.
L’État rend honneur à un distingué serviteur.
S’éclipse un génie.
Un peuple blêmît.
Nioro gémit.
Le Chèque du bas déchiré,
le Trésor est atterré.
Ses chiffres la réalité calquent ,
se passent de maquillage.
Chargé, il conserve son courage et sa tête.
Il sourit.
En faveur d’une tape amicale
le soufflet se désiste.
Il tient sa langue.
Homme d’État ,
les secrets d’État jalousement il garde.
Ses bons et loyaux services ici-bas
lui serviront là- bas.
Notre pays reconnaissant
pend son drapeau en berne.
Mamadou Moustapha Bâ
repose en paix dans le meilleur des Paradis.
Par Cheikh Yérim Seck
QUEL FAUX BOND, MOUSTAPHA
Moustapha, alors que nous échangions récemment, pendant que tu séjournais dans un pays africain, je t'ai interpellé à propos des accusations de falsification des chiffres de l'économie sénégalaise proférées entre autres contre toi par Ousmane Sonko.
Moustapha, alors que nous échangions récemment, pendant que tu séjournais dans un pays africain, je t'ai interpellé à propos des accusations de falsification des chiffres de l'économie sénégalaise proférées entre autres contre toi par Ousmane Sonko.
Avec ce sourire contagieux qui ne te quittait jamais, tu m'as dit: "djambar, c'est une incompréhension de sa part. Les finances publiques sont une matière complexe. Et puis, qui peut, dans le monde actuel, truquer des chiffres destinés au Fmi qui dispose de ses propres méthodes de vérification ?"
Tout Mamadou Moustapha Ba est dans cette réponse: un mélange de modération et de mesure, un condensé d'expertise et d'humilité, un mix de courtoisie et de sens de l'Etat... Une trempe que l'on recherche désespérément dans une nuit noire avec une lampe torche au sein du Sénégal d'aujourd'hui.
Moustapha, en expliquant l'inscription de ton nom sur la page de dédicace de mon livre sur le Prophète Mouhamed (PSL), j'ai cité les qualités que tu as héritées de ton illustre homonyme: la bonté, la générosité, le sens du respect de la parole donnée... Des vertus aussi difficiles à trouver dans la société politique sénégalaise contemporaine qu'une aiguille dans une meute de foin.
En plus de vingt ans d'amitié, je t'ai vu gravir les échelons de l'administration financière du Sénégal en gardant intacte ton âme et en restant toi-même, ce taquin humble d'humeur toujours égale.
Aux postes de directeur du Budget puis de ministre des Finances, tu as œuvré avec succès à sauver l'essentiel dans un contexte de crises sanitaire, énergétique, politique... Ton bilan plaide pour toi. Aucun falsificateur, réel cette fois-ci, ne peut réécrire l'Histoire. Il peut, toutefois, t'avoir blessé dans ton orgueil pulaar. Mais sans réussir à t'extirper de ta posture d'homme d'Etat. Digne jusqu'au bout, tu es parti avec les secrets de la très sensible gestion financière publique.
Diambar, il y'a quand même quelque part où tu as failli. On s'était promis, il y'a quelques semaines, dans l'intimité du salon de mon domicile, aux Mamelles, que j'allais, à travers un livre-interview, te permettre de léguer à la génération présente et future ta riche expérience sur les finances publiques. Sur cette question précise, mais la seule depuis que je te connais, tu n'as pas tenu parole. Quel lâchage ! Quel faux bond, Moustapha !