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22 novembre 2024
Opinions
Par Fadel DIA
TRUMP: LE TRIOMPHE DE LA BOUFFONNERIE !
Comment expliquer que dans le pays où on est le mieux informé du monde, plus de 70 millions de citoyens aient, aussi inconsidérément, accordé leurs votes à un homme au discours décousu et au ras des pâquerettes, truffé d’âneries et de non-sens ?
C’était l’évènement médiatique - et pas seulement- du moment, scruté par des centaines de millions de personnes dans le monde, dont certaines avaient la boule au ventre, et voilà qu’il s’achève par la victoire de Donald Trump ! Il a donc gagné, plus vite et plus largement que prévu par les instituts de sondage, et son retour ne nous rassure guère, ne serait-ce que parce que le premier à s’en réjouir est Benyamin Netanyahou qui est comme lui, sous le coup de poursuites judiciaires, si enthousiaste qu’il affirme que c’est « le plus grand retour de l’histoire ».
La victoire de Trump nous surprend et nous laisse sur notre faim, et avec des questions dont nous n’avons pas les réponses. Comment expliquer que dans le pays où on est le mieux informé du monde, plus de 70 millions de citoyens aient, aussi inconsidérément, accordé leurs votes à un homme qui n’est pas seulement le plus vieux président élu à la tête de leur pays, mais un homme au discours décousu et au ras des pâquerettes, truffé d’âneries et de non-sens ? Même si Trump a fait ses meilleurs scores chez ses concitoyens les moins instruits, tous ceux qui ont voté pour lui ont fait ce choix en connaissance de cause. Ils l’avaient vu à l’œuvre pendant quatre ans s’amuser à ébranler les fondements de leur démocratie et à saper leur cohésion, à renier tous les engagements souscrits par leur pays et à donner des cauchemars au climat et à la science.
Comment comprendre que Trump ait été porté au pouvoir par un vote populaire et recueilli l’adhésion des jeunes et celle, comme jamais avant lui, des minorités afro-américaine et hispanique ? Pourtant ce milliardaire, né avec une cuillère en argent dans la bouche, ne s’intéresse qu’à lui-même et est incapable d’appréhender la détresse des plus démunis et il a martelé des diatribes contre les immigrés traités « d’animaux qui souillent le sang des Américains » et les a menacés d’expulsions massives, quitte à enfreindre la loi et les règles humanitaires !
Comment comprendre que le jeu électoral se soit autant dégradé aux Etats-Unis, au point de se transformer en foire d’empoigne et en bataille de chiffonniers ? Tout au long de la campagne électorale, longue et ennuyeuse, rien pratiquement n’a été dit sur la nécessité de préserver la paix dans le monde et de mettre fin aux injustices quand on est la première puissance du monde, sur la jeunesse ou sur la culture, sur les menaces qui pèsent sur notre environnement, alors que nous vivons les plus grandes catastrophes naturelles de ces dernières années. Elle n’a pas été l’occasion d’un débat d’idées, d’une confrontation de projets comme il sied à une démocratie mais, du moins de la part de Trump, celle de déverser des injures, des insanités ou des arguments phalliques, par la parole et les gestes, des mensonges grossiers et des accusations sans fondement. Le plus étonnant c’est que Trump n’a pas pâti de ses excès de langages, sans doute parce qu’il est, avec Netanyahu, le seul homme politique dont les outrances passent comme lettres à la poste. Il a en tout cas fait la preuve qu’en politique, du moins avec lui aux Etats-Unis, les c......., ça marche ! A ce jeu-là, Kamala Harris ne pouvait que perdre, elle, partie si tard avec le triple handicap d’être femme, noire et fille d’immigrés !
Comment comprendre ce dévoiement de la démocratie qui fait que de plus en plus aux Etats-Unis, ce n’est pas celui qui a le meilleur programme, le plus honnête ou le plus compétent, qui a des chances d’être élu, mais qu’il faut d’abord être riche à millions ? Plus de 17 milliards de dollars (soit plus d’une fois et demi le budget du Sénégal ) ont été dilapidés pendant la campagne électorale, dont un tiers dans la publicité, 1 milliard pour la bataille électorale dans le « swing state » le plus disputé, la Pennsylvanie ! La victoire de Trump c’est le résultat de la coalition de deux milliardaires : l’homme le plus riche du monde, l’ancien immigré irrégulier Elon Musk, n’est pas seulement l’homme qui murmure à l’oreille de Trump, il a mis à son service son réseau X et ses 200.000 followers, il a injecté à lui seul 200 millions de dollars dans sa campagne qu’il a tenté de transformer en jeu de course hippique.
Comment comprendre, enfin, qu’au moins depuis l’intrusion de Donald Trump sur la scène politique, que ce soit la démocratie américaine tout entière qui se décrédibilise au point que ses citoyens ont l’impression de vivre dans une vulgaire république bananière ? La campagne électorale comme le vote, se sont déroulés dans la violence et le déni dans un pays qui compte autant d’armes que de citoyens, marqués de tentatives d’assassinat, de paranoïa de la fraude électorale, de querelles d’avocats, d’infox et de fake news, avec caméras de surveillance, snipers sur les toits et déploiement du FBI... Il y a quatre ans les Etats-Unis n’ont pas pu faire ce que le Cap-Vert ou Maurice font depuis leur indépendance, ce que le Botswana a fait il y a quelques jours : une transition courtoise, un passage de pouvoirs respectueux des règles de la démocratie.
Donald Trump avait promis que s’il était réélu, il se ferait « dictateur » pendant un jour, et force est de lui reconnaitre qu’il fait souvent ce qu’il avait dit qu’il ferait. Mais ça, c’était avant. C’était avant qu’il ne se retrouve à la Maison Blanche avec une majorité populaire alors qu’il se préparait à contester les résultats, et qu’il a l’assurance d’avoir à sa botte le Sénat, la Chambre des Représentants et la Cour Suprême, cela peut donner des idées quand on a un ego comme le sien. Alors si Wall Street jubile, après avoir retenu son souffle, nous n’avons pour notre part, nous le reste du monde, mais aussi les femmes américaines et les étrangers installés aux Etats-Unis, et de manière générale tous ceux qui sont épris de paix, de liberté et de justice, aucune raison de sauter de joie…
A moins qu’un grand miracle ne se produise : Donald Trump est fondamentalement un homme imprévisible, il est capable du pire et il l’a prouvé, et s’il faisait son Thomas Beckett et devenait capable du meilleur ?
par Dié Maty Fall
ÊTRE DEPUTÉ POUR MOI
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein du parlement
En tant que citoyenne majeure et indépendante, chef de famille monoparentale, j’emploie des jeunes filles et femmes comme aides pour le ménage uniquement. Tout n’est pas toujours rose dans ce partenariat de travail, mais j’essaie cependant de me placer comme aînée, sœur, tante ou mère d’adoption pour mes employées de maison. À ce titre, j’ai, en fonction des cas, payé la poursuite d’études, ou participé à la création de micro-entreprises ou été médiatrice pour un appui plus conséquent. Être journaliste, intellectuelle ou avoir des fonctions de responsabilité ne vous épargne pas d’avoir à gérer les vicissitudes du ménage. Combien de fois ai-je dû me résoudre à arriver en retard ou à reporter un rendez-vous parce que les tâches ménagères se sont imposées à moi. Beaucoup de Sénégalaises, de mères, d’épouses, de sœurs, de femmes, de filles me comprendront.
A part certains cas de mères de famille matures qui subviennent volontairement aux besoins de leur foyer (mari absent, chômeur ou en incapacité) par l’emploi salarié de ménagère, la majorité des employées de maison sont des jeunes filles ou femmes sans formation et sans qualification. La plupart viennent du prolétariat rural et urbain, vivier de main-d’œuvre pour les classes moyennes et supérieures de notre société. En dehors de se caser avec un époux ou d’un miracle, il n’existe, à court ou moyen terme, aucune sorte de revalorisation professionnelle ni d’amélioration de leur condition humaine et socio-économique. Se marier et avoir des enfants est souhaitable et bénéfique pour notre société, mais cela n’assure pas toujours un épanouissement entier à la femme ni ne garantit son autonomie financière. Une épouse et mère autonome assure au foyer et à la progéniture un accès à la nourriture, aux soins et à l’école. Une mère respire par ses enfants, il n’y a pas de bonheur pour son instinct maternel en dehors de la protection de ses enfants. Sauf dans les cas pathologiques de femmes handicapées de l’instinct maternel…
Ce qui est le plus révoltant dans ce prolétariat féminin dans les villes est que la plupart de ces jeunes filles ont abandonné leur scolarité, même en cours d’année, à la demande de leur famille. Pour l’une, la mort de la mère l’a obligée à arrêter de fréquenter son collège de Mbafaye (Sine) parce que quelqu’un devait subvenir aux besoins de ses petites sœurs de jeune âge, laissées à la tutelle de la grand-mère maternelle.
Pour l’autre, c’est tout bonnement l’absence du frère pourvoyeur de bien-être et momentanément indisponible…Alors sa mère a décidé que la petite sœur devait quitter sa classe de Terminale au lycée de Niakhar (Sine) pour travailler et combler l’absence de revenus. Dans le Baol aussi, les jeunes filles sont données en petites employées à des patronnes, tellement jeunes qu’elles ne sont presque jamais allées à l’école. Ainsi, alors que nos filles, nos sœurs, nos mères, constituent la condition d’un développement national durable, leur épanouissement et leur citoyenneté se heurtent aux structures économiques, politiques, culturelles et religieuses.
La domination des croyances sexistes et patriarcales, la violence et la misogynie font que beaucoup de nos filles et nos sœurs ont intériorisé ces tares, succombent aux critères infériorisants (t’es qu’une femme !) ou valorisants (sois belle et claire-xessal) et s’opposent même à l’amélioration de leur condition. Jusques et y compris dans les associations féminines, supposées soutenir résolument les victimes de toute forme de discrimination et de violence fondée sur le genre. Hélas, trois fois hélas, dans mon cas personnel, j’ai plutôt bénéficié de la pleine et entière solidarité et du soutien constant et habituel du défenseur des droits de l’homme Alioune Tine de Afrikajom Center, de ses successeurs à la RADDHO Sadikh Niasse et Alassane Seck, du fondateur d’Africtivistes Cheikh Fall, et de tout ce que le Sénégal compte de défenseurs masculins des droits humains. Mais d’associations féminines, pourtant bien sollicitées et informées, nenni, point de soutien ni de solidarité. Peut-être une timidité due à l’intériorisation des critères de dévalorisation ou au syndrome de Stockholm. Une dirigeante féminine d’association de presse, supposée protéger la démocratie, les droits humains et les journalistes, m’a même conseillé « d’arrêter de faire du bruit car cela me dévaloriserait ». Quel sort imaginer pour les autres victimes féminines de menaces psychologiques et physiques, et qui n’ont pas la même chance que moi de pouvoir se défendre toute seule ? Le changement drastique ne doit pas seulement s’effectuer dans les mentalités masculines, mais aussi surtout féminines. Si les associations féminines disposaient du droit de se porter partie civile dans tout cas de discrimination, elles seraient sans doute plus efficaces et moins timorées.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ du professeur Aziz Salmone Fall, que les hommes et les femmes sont certes différents, mais égaux en droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, que l'éducation et la mise en place d'institutions donnant un égal accès démocratique aux savoirs, savoir-faire, savoir-être, savoir critique et au travail, permettra d’atteindre et de garantir l’égalité des droits et devoirs des hommes et des femmes. Au demeurant, des savoirs et savoir-être endogènes peuvent être historiquement convoqués pour légitimer cette égalité des droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, qu’il n’y aura pas de changement structurel dans le développement du Sénégal ni celui de l’Afrique sans le changement positif de la condition féminine, car la dimension féministe est transversale. Waaw Goor, waaw Kumba, disaient nos parents.
Je suis, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, clairement pour l’égalité des droits, des opportunités et des chances pour nos filles, nos sœurs et nos mères. Le progrès et la justice sociale dépendent de leur épanouissement et leur capacité de sortir de leur sujétion, et de participer pleinement aux décisions et à la direction du pays. Un changement du modèle démocratique et des mentalités permettra aux femmes de participer pleinement aux mécanismes de décision et d'exécution, et surtout d’obtenir la même place que les hommes dans les instances de décision, de délibération et d’exécution des politiques. En cas de violence basée sur le genre, la sanction prévue par la loi doit être exemplaire et dissuasive. Aucune impunité contre les violations des droits de nos filles, sœurs, et mères n’est acceptable. Cela commence par combattre le vocabulaire et les comportements sexistes dans la sphère domestique, à l’école et au travail, comme dans tout le reste de la société. L’image de la femme dans les médias et les ouvrages scolaires doit être digne et à la hauteur des changements préconisés.
Avec internet, les jeunes sont plus exposés à la pornographie. Il est nécessaire de mieux les éduquer, pour leur permettre d’appréhender positivement la sexualité et de respecter les femmes. Pour cela, un plaidoyer progressiste et un débat social inclusif autour des sujets encore tabous - l’avortement, le mariage forcé, la polygamie, l’excision, l’éducation sexuelle, les critères dégradants de beauté, etc - touchant à la féminité et à leurs droits permettrait d’informer les jeunes filles et garçons, et de les affranchir de l’ignorance. Cela implique de même l’information des femmes les plus vulnérables sur leurs droits et la formation des filles à l’éducation professionnelle et technique. L’information sur le droit de la famille doit être mieux vulgarisée, la loi appliquée strictement et l’accessibilité des femmes aux ressources légales facilitée. C’est le sens de la proposition de loi de Renforcement et de Protection des Droits des Femmes en matière de Code de la Famille et de parité faite par la coalition Jàmm Ak Njariñ. Les femmes divorcées et leurs enfants, ainsi que les mères monoparentales doivent être davantage protégées au niveau du partage du patrimoine. Elles ne doivent pas assumer seules les désavantages économiques de s’occuper d’enfants communs.
Lors de la crise du Covid, l’autonomisation révolutionnaire des femmes leur a permis de dépasser les disparités qui les confinent dans la sphère subalterne.
Le caractère indispensable du travail des femmes nécessite cependant des transformations radicales aux niveaux culturel, économique, démographique, politique et social.
En augmentant les chances économiques des femmes, les travailleuses et travailleurs partageraient les bénéfices de leur travail, à travers des emplois décents qui régénèrent l’environnement naturel au lieu de le dégrader. Dans notre pays, les femmes assurent 80% du travail agricole. L’accent doit être mis sur l’accès à la propriété foncière et au crédit, l’encadrement pour la productivité et contre la pénibilité des tâches, et l’agro-écologie en faveur des femmes. Pour faire accéder les PME féminines aux réseaux, financements et compétences, il faut également ici réduire les obstacles réglementaires et socio-culturels.
À cet effet, Jàmm Ak Njariñ propose la Loi pour l'Accès des Femmes au Foncier Rural, aux Logements Sociaux et pour une Stratégie d'Inclusion Territoriale.
La priorité doit être donnée au relèvement de la condition de la femme rurale et celle des milieux informels précaires. Le salaire moyen de 7000 F CFA dans le secteur informel est intenable, face à une hausse des prix à la consommation de plus 11% et de ceux des denrées de base de l’ordre de 8%. L’enquête de l’ER-Esi (Enquête régionale sur l’emploi et le secteur informel, réalisée par Afristat) estimait en 2017 que le secteur informel non-agricole comptait 1.689.506 chefs de production informelle, employant 809. 606 personnes, soit 2. 499.219 emplois. Plus globalement, c’est plus de 60% de l’emploi au Sénégal qui se situe dans le secteur informel. On voit bien comment l’organisation efficiente de ce secteur, la réduction des pénibilités, la santé et sécurité du travail et l’amélioration des conditions globales permettront d’en maximiser la productivité et aussi la contribution au secteur fiscal.
Au préalable, la protection sociale du secteur informel, sa régularisation, en ciblant les femmes au bas de l’échelle du marché du travail, permettra de relever le niveau de vie.
C’est aussi une proposition de loi pour le statut du travailleur du secteur informel de Jàmm Ak Njariñ. Les conjoint-es des personnes travaillant dans le secteur informel et dans les zones rurales devront être considéré-es comme des travailleurs et travailleuses et non comme sans-profession. L’égalité de rémunération entre hommes et femmes doit être garantie. Le travail domestique doit être reconnu comme un vrai travail et en soulager la pénibilité et le temps gaspillé. Les travailleuses exploitées dans les manufactures et dans la sphère domestique doivent être protégées et la justice sévir sévèrement contre la violation de leurs droits. À cet effet, la syndicalisation des emplois occupés majoritairement par des femmes doit être encouragée.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ que le protocole de Maputo du 11 juillet 2003, doit être appliqué et qu’il faut même aller au-delà. Ce protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine est relatif aux droits des femmes en Afrique. Le Sénégal a ratifié, le 27 décembre 2004, ce protocole international. Ce protocole dit que États prennent toutes les mesures appropriées pour « protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l'avortement médicalisé, en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ». Où sont les mesures appropriées prises par l’Etat du Sénégal lorsque, de façon répétitive, angoissante et lancinante, des jeunes filles sont dans cet état et qu’elles commettent l’irréparable en assassinant leur fœtus ou bébé ?
Rien, sinon l’emprisonnement de la fille enceinte, sa marginalisation de l’école et de la société tandis que le père du fœtus ou bébé suit impunément le cours de sa vie…
Je ne saurais terminer sans lancer un appel à l’unité et à la paix, face aux défis que nous devons relever ensemble, dans notre diversité, pour la croissance et la prospérité de notre Nation.
Je vous appelle à rejoindre notre dynamique de changement pour un Sénégal de paix, géré dans la transparence, la compétence, la démocratie et la bonne gouvernance, au sein d’une Assemblée nationale représentative du meilleur de nous-mêmes.
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein de l’hémicycle.
Je vous invite toutes et tous à voter massivement pour les candidats de la liste départementale de Dakar de notre coalition Jàmm Ak Njariñ, le 17 novembre 2024.
Dié Maty Fall est candidate socialiste, liste départementale de Dakar, Coalition Jàmm Ak Njariñ.
Par Khady Gadiaga
QUAND LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS
La politique est un sport de combat. Violent. Sanglant. La conquête du pouvoir demande un effort de tous les instants, c'est un chemin de croix qui nécessite de la résilience mais aussi le comble du cynisme politique...
La politique est un sport de combat. Violent. Sanglant. La conquête du pouvoir demande un effort de tous les instants, c'est un chemin de croix qui nécessite de la résilience mais aussi le comble du cynisme politique, fait de justifications de tous les basses manœuvres, de sordides compromis et de viles compromissions, bref la realpolitik dans toute son horreur…
L’idée que tous les moyens sont bons pour atteindre un but donné est souvent associée à Machiavel. Une image largement injuste pour le penseur florentin qui n’a jamais écrit ni pensé la phrase qu’on lui attribue, qui nous fait surfer sur un beau malentendu.
Ce qui nous amène à nous poser ces questions suivantes: Macky Sall est-il aujourd’hui le meilleur messager du libéralisme ?
Est-il le mieux à même d’exploiter l’humeur sombre d’une partie de l’opinion non acquise au pouvoir ? Rien n’est moins sûr.
Plusieurs éléments vont jouer: le souvenir de ce que fut sa présidence; les causes du divorce d'avec l'opinion publique; la dérive du parti républicain; enfin, le poids des déboires judiciaires qui l'attendent sur son chemin en cas de victoire confortable du parti au pouvoir pour ces élections législatives imminentes.
Le mirage Macky
Jusqu'où Macky Sall est-il prêt à aller pour revenir aux affaires ? Quels sacrifices est-il susceptible d'endurer ? Quelle génie politique est-il encore capable de dérouler pour parvenir au sommet ?
L'élixir du pouvoir semble justifier toutes les audaces, tous les excès, tous les dénis. Le roi déchu s'est vite dépêché d'enfiler les chaussons du sauveur providentiel et de reproduire trait pour trait ses manœuvres, ses tics et ses frasques pour faire concocter une alliance d'ennemis jurés, unis pour des circonstances de survie d'un système oligarchique fortement ébranlé sur ses bases par la survenue d'un nouveau régime aux antipodes des us et coutumes du vieil establishment socialo- libéral.
Le fait est qu'il leur faut nécessairement rester à flot. Et l'assemblée nationale est la voie immunitaire pour sortir de la disgrâce et des vicissitudes inhérentes à la perte de pouvoir. C'est dire que chez nous, le pouvoir change de visage, jamais de nature. Il rend surtout boulimique et obstrue les sens.
D'Abdoulaye Wade à Macky Sall, on trouvera les reliques de ces victimes tombées au champ d'horreur de la politique pour affaires, scandales en tous genres, ou simplement... défaites électorales.mais toujours prêtes à toutes les bassesses parce qu'avides de pouvoir et de lucre.
Une coalition libérale Takku-Wallu frappée d'impuissance
Le plus cocasse, c'est de faire de Macky, la tête de liste Takku-Wallu des libéraux unifiés, lui qui s’est éloigné de tous ceux qui furent ses collaborateurs les plus compétents.
Lui qui ne s'est jamais gêné à réduire à sa moindre expression tout potentiel leadership dans son propre camp et Il y en eut. Aujourd’hui entouré de sycophantes douteux, qui lui ont même tracé le livre blanc de ses hauts faits et gestes, l’ancien président, coincé qu'il est dans une prison dorée aux portes de désert chérifien en est réduit tout comme son allié d'infortune Karim Wade à mener une guerre virtuelle par WhatsApp et tiktok.
Il ne supporterait plus la moindre contradiction. Irascible, il s’est enfermé dans une bulle de fantasmes auxquels il a fini par croire : l’élection de 2024 lui a été volée ; sans lui et ses super compétences, le pays est à la dérive; la victoire du tandem Diomaye-Sonko relève d’un « grand mensonge » ; le 5ème président du Sénégal est diminué pour cause de bicéphalisme donc illégitime...
Ils vont même jusqu'à vouloir bloquer la marche du pays pour dégager impérativement un premier ministre trop clivant, trop encombrant et démocraticidaire.
Donc un discours programmatique de campagne décliniste sur l’état du pays et, pour ce qui est de l’action publique, une sorte de pratique vaudoue, des tours de passe-passe de magicien, le tout s’accompagnant du culte du chef, en l’espèce la célébration de statut du grand stratège dont il s'est toujours drapé. Macky appartient à la même famille que tous ces autocrates africains, les uns et les autres unis dans cette manière de ramener une réalité complexe à un problème unique.
La liste est longue des « c’est la faute à Sonko et son gouvernement» affublés de tous les péchés d'Israël et que l’on soigne avec autant de « y a qu’à ».
Une déconfiture de la néo-opposition en téléchargement...
Les militaires parlent du brouillard de la guerre. On pourrait en dire autant de l'horizon politique des leaders sous la férule de l'inter coalition Takku-Wallu, Samm sa Kaddu du sulfureux maire de Dakar, Barthélémy Diaz et de Jàmm ak njërign, du timoré chef de l'opposition Amadou Ba.
Brumeux pour le moins, mais encore plus assombri par le personnage de perdant, Macky Sall. Le peuple sénégalais n'est ni ingrat, ni dupe, encore moins amnésique.
Le peuple est loin d'être composé d'ignorants car même ses analphabètes disposent de par leur sagesse populaire d'une lucidité et d'une intelligence incomparables de leur situation et de celle de leur pays.
S'il est un bonnet d'âne à utiliser au pays supposé de la Téranga, il ne pourrait servir qu'à coiffer ce conglomérat de situationnistes de mauvais aloi, et qui loin de faire du pouvoir auquel il aspire, l'instrument pour amener le pays à la modernité politique, souhaite nous enfoncer dans une anarchie qui s'emballe...
Un peuple réveillé à sa puissance instituante
Têtus comme des bourriques, les effectifs de vieille garde du système n'arrivent pas à comprendre que le peuple leur a tourné le dos définitivement. Leurs si dérisoires scores à l'élection présidentielle en témoignent et leur offre réduite à l'invective et médisance vient corser le tableau de leur disgrâce.
Et quelle que soit leur ampleur, la politique de la terre brûlée et l'autoritarisme de papa ne réussiront plus à se restaurer dans une société juvénile et investie qui plus, est réveillée à sa puissance instituante.
Que nos élites décadentes se le tiennent pour dit! Que la sagesse populaire les inspire !
Rien n'allait pendant longtemps dans le pays et pourtant le peuple a survécu sans le secours de ses élites. Il est résolument décidé à prendre le pouvoir au niveau local et parlementaire pour qu'il arrive — et toujours tout seul, comptant sur son génie propre — à mieux vivre !
Ainsi, c’est la soif de vrai, de beau et de bon animant toute entreprise humaine digne de ce nom qui fait émerger ce peuple du tourbillon des défis que nous avons évoqués. Plus rien désormais ne l'empêchera de réinventer la politique en la transfigurant.
Le peuple souverain a cette ambition pour le pays!
Par Diagne Fodé Roland
LA NOUVELLE ETAPE DE LA LUTTE DES CLASSES ET L’EGALITE DES DROITS AUX USA
L’équation posée et à résoudre du point de vue des grands bourgeois Yankee est présentement comment maintenir et préserver l’hégémonie de l’impérialisme US sur le monde contre la marche inexorable vers le multilatéralisme ?
Par cette réélection nette de Donald Trump, beaucoup parmi les gauches dans le monde, y compris se réclamant communistes, découvrent les enseignements de la science marxiste-léniniste selon lesquels « la démocratie bourgeoise en crise engendre la fascisation et le fascisme » et la division antagoniste du prolétariat, des travailleurs et des classes laborieuses est le secret de la domination de la bourgeoisie.
L’équation posée et à résoudre du point de vue des grands bourgeois Yankee est présentement comment maintenir et préserver l’hégémonie de l’impérialisme US sur le monde contre la marche inexorable vers le multilatéralisme ?
Le bipartisme « Républicains et Démocrates » de la prétendue « plus grande démocratie au monde » est la soupape politique quasi-institutionnelle de la dictature de classe des actionnaires des grands groupes monopolistes capitalistes aux États-Unis pour empêcher l’organisation politique indépendante du prolétariat et des classes laborieuses.
Les deux piliers exploiteurs et oppresseurs du capitalisme US de sa naissance à nos jours sont : l’exploitation des travailleurs par le capital et le racisme esclavagiste hier, l’apartheid jusque au milieu des années 70 puis le suprémacisme ségrégationniste white mortifère contre lequel s’est récemment mobilisé le mouvement « black is matter » et qui discrimine les Hispaniques, les autochtones Amérindiens et les migrants.
De l’élection d'Obama...
L’élection de Obama a été dialectiquement à la fois une résultante des luttes pour l’égalité anti-raciste des minorités opprimées noires, hispaniques, amérindiennes et migrantes et la stratégie de la bourgeoisie monopoliste US d’utiliser l’illusion d’une « Amérique dé-racialisée » pour sauver les USA du déclin en cours de son hégémonie spoliatrice sur le monde.
Mais cette conquête démocratique sectorielle partielle tout comme celles consécutives à ce que l’historiographie bourgeoise appelle « mouvement des droits civiques » n’ont rien changé au fait que les noirs qui sont une minorité constituent l’écrasante majorité de la population carcérale US, au fléau mercantiliste de la drogue, à la longue liste des jeunes noirs abattus par la police et à l’apartheid socio-économique par le confinement des noirs à la musique, la danse et le sport comme seuls moyens d’échapper à la misère. Les Hispaniques, les Amérindiens et les migrants subissent un sort quasi-similaire.
Mais les travailleurs white mêmes les racistes, qui avaient voté pour Obama espérant enfin pouvoir trouver un boulot décent ou sortir de la précarité ou éviter l’actuel processus de délitement social au sein de cette catégorie de travailleurs longtemps bercés par l’illusion de constituer « la classe moyenne » et non pas le nouveau prolétariat, ont vu que rien n’a non plus changé pour eux.
Travailleurs white, black, hispanique, amérindien, migrant sont ainsi tous globalement victimes de l’aggravation de l’exploitation du capitalisme interne aux USA. La dollarisation inflationniste systémique usurière et parasitaire de l’économie mondiale imposée par l’administration US en 1971 commence à prendre de l’eau et sa dette la plus colossale au monde font que l’impérialisme US vit au dépend des peuples du monde entier.
En effet, la « mondialisation » actuelle du capitalisme subit de plein fouet la crise de surproduction et de sur-accumulation que le totalitarisme de la pensée unique résumée par la formule « there is no alternativ » au libéralisme que certains vont par euphémisme soi-disant « moderniste » nommer « ultra-libéralisme ou néo-libéralisme ou ordolibéralisme » est en réalité un pillage structurel chronique mondialisé des économies nationales.
Les profits des actionnaires des groupes monopolistes impérialistes sont exponentiels et causent la généralisation de la misère, de la précarité, du chômage qui à leur tour engendrent une sous consommation populaire laquelle produit la crise de surproduction.
La mise en concurrence par la recherche effrénée des bas coûts salariaux entre travailleurs à l’intérieur des USA sur des bases racistes, notamment par l’ubérisation, l’intérim, les cdd, le travail payé à la journée, l’économie souterraine sous et parfois non payée et celle entre travailleurs à l’échelle du monde par les délocalisations, les externalisations et les sous-traitances est une fabrique systémique du chômage, de la précarité donc de la surexploitation et de l’oppression de classe et nationale.
Tout le monde a aussi vu comment changer Bush par Obama n’a rien changé aux guerres impérialistes de l’impérialisme US flanqué des impérialistes Européens de l’UE et israélien qui ont détruit après l’Afghanistan, l’Irak, la Yougoslavie, la Libye, font les guerres par procuration en Ukraine par fascistes interposés et dans le Sahel par djihado-terroristes et séparatistes interposés sans oublier la multiplication des meurtres ciblés notamment par drones au nom du slogan « war save America ».
Il est nécessaire de prendre conscience que l’OTAN/US/UE/Israël fascistes sont devenus pour le monde ce qu’ont été l’Allemagne Nazie, le Japon militariste fasciste et l’Italie fasciste pour le monde des années 30 jusqu’à leur défaite face à l’URSS et la coalition anti-fasciste capitaliste en 1945. Les seconds cherchaient l’hégémonie mondiale et la destruction de la matrice de toutes les révolutions populaires, socialistes et indépendantistes du XXéme et XXIéme siècles et les premiers cherchent à maintenir leur hégémonie pluriséculaire en empruntant aux seconds leur programme de domination nécessairement fasciste sur l’humanité entière contre lequel les peuples, nations, pays, États opposent de plus en plus le respect de la souveraineté nationale. C’est ce joug économique, idéologique, politique, militaire, scientifique, technologique et culturel qu’ils veulent pérenniser sous le label de « guerres de religions, de cultures et de civilisations » ou encore de soit-disant « universalité des droits de l’homme » dont ils n’ont cessé d’exclure les peuples, nations, pays et États dépendants, colonisés et néo-colonisés.
Confrontés au nouveau cycle des guerres d’agression impérialiste des USA, de l’UE, d’Israël, les peuples, nations, pays et États du monde ont commencé à renouer avec l’exigence de la souveraineté nationale et de l’alliance souveraine pour mettre fin à la domination et les BRICS en extension se sont unis pour rompre l’hégémonie séculaire de l’impérialisme OTAN/US/UE/JAPON/ISRAËL en impulsant la marche vers le monde multipolaire. Le néocolonialisme est toujours leur arme de soumission des peuples mais cette servilité des élites gouvernantes bourgeoises et féodales est de plus en plus contesté par l’exigence de souveraineté anti-impérialiste des peuples comme à Cuba depuis 1959, au Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, l’Iran, l’Afrique du Sud, l’AES et le Sénégal.
L’OTAN n’a cessé d’encercler la Chine et la Russie redevenue bourgeoise, obligeant celle-ci à la stopper en Ukraine, à apporter son aide à la Syrie agressée et ensuite aux États de l’AES.
Bref, aucun objectif pour lequel Obama/Byden avaient été élus n’a été atteint tant du point de vue des intérêts des classes laborieuses que des grands actionnaires des grands monopoles capitalistes privés des USA. Kamala Harris était dans la continuité de ce qui n’a pas marché.
…À la réélection de Trump
Les travailleurs US soumis au matraquage et à la désidéologisation anti-communiste continuent ainsi de subir les affres de la mondialisation libérale fascisante, ce qui dans un tel contexte d’aliénation idéologique les maintient dans l’illusoire solution fascisante trumpiste. Alors que les guerres de l’OTAN puis celle génocidaire d’Israël en Palestine ouvrent les yeux des peuples, des nations, des pays et des États sur la vraie nature prédatrice de l’impérialisme décadent et parasitaire.
Comment ne pas comprendre dès lors qu’à la recherche de la préservation de son hégémonie mondiale, la fascisation de la prétendue démocratie US ait produit la figure du fasciste commerçant Trump dont la démagogie socio-politique raciste promettant « America first » conduit avec violence au retour en arrière vers le suprémacisme white comme antidote racialiste au déclin inexorable de l’impérialisme yankee ? Lors de son premier mandat Trump avait évité les guerres de Clinton/Bush/Obama/Byden, mais pourra-t-il cette fois reconduire sans guerre sa stratégie d’isolement et de sanctions contre la Chine considérée comme l’ennemi à abattre par l’impérialisme US ?
L’impérialisme décadent US ré-expérimente en vain la solution Trump de la doctrine Monroe après celle mondialiste d’Obama/Byden/Clinton/Bush en voulant ramener le boulot au pays tout en cherchant à contenir le développement fulgurant de ce pays rescapé du camp socialiste qu’est la Chine. Ce faisant, les USA courent inconsciemment vers l’inévitable révolution socialiste, seule à même de solutionner les contradictions capital/travail, capital/oppression des minorités, impérialisme/peuples opprimés.
Préparons la contre-offensive antifasciste et anti-impérialiste là bas et ici
Alors les conditions objectives expérimentales pour frayer la voie à l’alternative communiste au capitalisme impérialiste commencent à être réunies dans le pays hégémonique du « American way of life » modèle du stade suprême du capitalisme que sont les USA.
A nos camarades communistes états-uniens éparpillés d’œuvrer sans relâche au rassemblement en l’accélérant de l’avant-garde prolétarienne dans la lutte des classes et celles anti-racistes des minorités nationales opprimées comme facteur subjectif indispensable pour renverser la dictature de la bourgeoisie monopoliste décadente et parasitaire.
Aux peuples des pays membres de l’OTAN va-t-en guerre d’en sortir.
A nos peuples néo-colonisés de prendre le chemin souverainiste anti-impérialiste panafricain de l’AES et celle de la transition vers la rupture du Sénégal souverainiste afin de prolonger cette seconde phase de libération nationale devant parachever le combat anti-colonial de nos prédécesseurs entre 1945 et 1960.
Par Kélépha SANE
ELECTIONS LEGISLATIVES ANTICIPEES DU 17 NOVEMBRE 2024 : ENJEUX ET PERSPECTIVES
Les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall avaient tous les deux dissous l’Assemblée nationale quelques mois après leur arrivée au pouvoir. La dissolution opérée par le Président Bassirou Diomaye Faye entre donc dans l’ordre normal des choses
Les Sénégalais se rendront aux urnes le 17 novembre pour élire une nouvelle Assemblée nationale, suite à la dissolution de la 14ème Législature par le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye le 12 septembre 2024. Une dissolution qui était attendue, même si elle a été précipitée par le rejet par la majorité parlementaire sortante de projets de lois portant suppression du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Dans toutes les démocraties, à l’exception notable des Etats-Unis d’Amérique, lorsqu’un nouveau régime arrive au pouvoir, il procède à la dissolution des institutions parlementaires pour demander aux citoyens une majorité qualifiée lui permettant de mettre en œuvre son programme, lorsque cette majorité ne lui est pas acquise.
Les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall avaient tous les deux dissous l’Assemblée nationale quelques mois après leur arrivée au pouvoir. La dissolution opérée par le Président Bassirou Diomaye Faye entre donc dans l’ordre normal des choses. Elle ne relève pas, comme le prétendent l’opposition et certains milieux politiques, d’une volonté de contrôler toutes les institutions de la République pour instaurer un soi-disant «Etat pastéfien».
Enjeux des élections législatives du 17 novembre
Pour le nouveau régime, dirigé par le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, il s’agit d’obtenir une majorité, de préférence les deux tiers des députés, pour pouvoir mettre en œuvre sans entrave le programme plébiscité par les Sénégalais le 24 mars 2024. Ce programme comprend des réformes majeures visant à transformer l’Etat néocolonial, entretenu et préservé par Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall au profit de l’ancienne puissance coloniale, en un Etat-Nation souverain et tourné vers la défense exclusive des intérêts du Peuple sénégalais. Une des réformes attendues concerne la Justice qui a été instrumentalisée par les différents régimes qui ont dirigé le pays depuis 1960 pour persécuter leur opposition et se maintenir aussi longtemps que possible au pouvoir. Il est attendu de la réforme qu’elle accoucha d’une Justice indépendante qui, comme le disait en 1994 Nelson Mandela aux membres nouvellement désignés de la commission chargée de rédiger la Constitution de l’Afrique du sud post-apartheid, protégera les citoyens même si Satan en personne était à la tête du pays. Il s’agit aussi de doter le pays d’une Haute Cour de justice, institution chargée de juger le président de la République et les ministres pour les infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions. Nous le savons tous, la gouvernance du Président Macky Sall et celle de ses prédécesseurs ont été caractérisées par les pillages des ressources publiques qui ont laissé le pays pauvre et très endetté. Les ressources foncières du pays, en milieux urbain et rural, ont fait l’objet d’un pillage en règle avec la complicité de fonctionnaires véreux. Et il n’est pas surprenant que les tenants de ces différents régimes, pour se protéger de la justice et pour poursuivre le pillage des ressources publiques, aient tu leurs divergences qui frisent parfois l’animosité, pour s’unir afin de reprendre le contrôle de l’Assemblée nationale le 17 novembre 2024. On y retrouve tous les partis politiques, mouvements et personnalités qui incarnent ce qu’il est convenu d’appeler le «système». Il y va des socialistes aux libéraux, en passant par les anciens communistes qui ont remplacé, depuis le milieu des années 90, la lutte des classes par la lutte des places.
Dans cette lutte sans merci visant à rogner les ailes au nouveau régime, il faut ajouter le bataillon des patrons de presse nourris par des politiciens corrompus et ceux qui doivent des milliards de dettes d’impôts à l’administration fiscale, dettes que le nouveau régime est déterminé à leur faire payer.
Pour contrôler l’Assemblée nationale, la victoire dans le département de Dakar, qui va envoyer sept (7) députés à l’Assemblée nationale, est cruciale. Rien de surprenant que l’opposition, outre les attaques physiques contre les cortèges du parti au pouvoir, ait ourdi de fausses accusations de corruption contre sa tête de liste, Abass Fall. Homme connu et estimé pour sa franchise et sa droiture, Abass Fall fait l’objet d’accusations infondées et diffamatoires. Comment une personne qui n’est ni ministre de tutelle de l’Aser, ni Pca, ni Directeur général, peut-elle être mêlée à de quelconques actes de corruption concernant cette agence ? Et d’ailleurs depuis quand un Directeur général qui a renégocié un contrat et obtenu des conditions plus avantageuses pour l’Etat peut-il être accusé de prévarication ? Comme dit l’adage : «Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.» Sauf que la diffamation est une infraction dans tous les Etats du monde et que Abass Fall a décidé d’ester en Justice contre les calomniateurs. Et il est débile de considérer qu’un Etat où des citoyens diffamés cherchent à laver leur honneur est un Etat dictatorial. Un diffamateur et un calomniateur ne sont pas des lanceurs d’alerte et ils ne peuvent pas être protégés par la loi. Il est temps que ces attaques diffamatoires cessent et que le débat sur les programmes prime, pour que les Sénégalais et les Dakarois puissent choisir en connaissance de cause leurs élus.
Les sombres perspectives d’une victoire de l’opposition
En ce qui concerne les perspectives de ces élections, un des leaders de l’opposition a été on ne peut plus clair. Si les partis et coalitions du «système» gagnent, le président de la République devra choisir le Premier ministre dans leur camp sous peine de bloquer le pays, au point que même un aéronef ne pourrait plus y atterrir. En clair, une victoire de l’opposition le 17 novembre entraînera un blocage du pays pendant au moins deux ans, à moins que le Président ne se sépare de leur ennemi juré, le Premier ministre radical Ousmane Sonko, qui refuse toute compromission et à qui ils vouent une haine sans pareille. Il appartient donc à la jeunesse sénégalaise de se mobiliser pour protéger le projet prometteur de Pastef contre les coalitions des forces rétrogrades qui veulent restaurer le système de pillage et de prédation des ressources publiques que le Peuple a rejeté le 24 mars 2024 en élisant Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République. Cette mobilisation doit se faire maison par maison, ruelle par ruelle, quartier par quartier, dans tous les hameaux, villages et villes du pays. L’enjeu est trop gros : il s’agit de donner au nouveau régime les moyens de transformer le pays, de le mettre sur les rampes du développement économique et social, d’assurer progressivement à tous nos compatriotes, d’ici 2050, un niveau de vie décent par la gestion vertueuse des ressources provenant de l’exploitation minière, pétrolière et gazière, et une économie performante tournée vers les nouvelles technologies. Kélépha SANE Economiste du développement Ottawa, Ontario, Canada kelephasane@gmail.com
Par Moussa KAMARA
POLITICIENS, POLITICARDS
Sans présumer de ce qui se passera demain, il est à noter que ceux qui seront élus ne seront en rien différents de leurs prédécesseurs. Comment un député qui ne dispose que d’une force de proposition peut-il solitairement influer sur la vie des militants?
Chaque soir de cette présente campagne électorale, je me désole de constater que le présent est pire que le passé. Les élections sont encore plus onéreuses parce que bien sur la population a augmenté boostant le nombre impressionnant de candidats.
Quand les plus optimistes s’attendaient à voir plus de qualité exponentielle chez nos candidats, d’autres ne peuvent que constater l’arrivée massive de personnes imbues de tout sauf de politique !
Sans présumer de ce qui se passera demain, il est à noter que ceux qui seront élus ne seront en rien différents de leurs prédécesseurs. Comment un député qui ne dispose que d’une force de proposition peut-il solitairement influer sur la vie de ses militants ou sa région ?
D’abord un député doit contrôler l’action du gouvernement. Et forcément il y a hic quand celui que vous êtes censé contrôler vous a choisi pour servir son parti. En tout cas toutes les législatures ont fonctionné ainsi jusqu’à présent.
Quand le président ou secrétaire général du parti concocte à sa guise les listes de candidats aux élections, vous conviendrez avec moi que les mêmes causes entrainent les mêmes effets. Sauf qu’ici ces maux ont été dénoncés par les dirigeants actuels et on espère un jubenti (redressement). Le dilemme qui a toujours taraudé nos dirigeants est leur maintien au pouvoir.
Après deux mandats, certains ont tripatouillé la Constitution pour s’éterniser au pouvoir mais heureusement la majorité des électeurs s’y est opposée. Me Wade a beaucoup déroulé pour rester au pouvoir après ses deux mandats. Et tous ceux qui étaient dans son pouvoir et à la lisière l’y ont encouragé. Tous ses contempteurs se sont dressés contre lui.
La Constitution que les juristes ont interprétée favorable à un troisième mandat a été démentie par les électeurs. Et arriva Macky Sall qui révisa lui aussi la Charte nationale sans pour autant dissiper les craintes des opposants et même des partisans pour un troisième mandat que beaucoup de faits corroboraient.
L’élection prévue en février a été purement renvoyée par la seule volonté du Président. Sans pouvoir s’appuyer sur le Conseil constitutionnel qu’il a pourtant nommé. Le droit a été dit. Le droit et la politique peuvent bien faire bon ménage si l’interprétation de la Constitution se fait dans les règles de l’art.
Les manœuvres politiques qui sortent de l’hémicycle ou des travées de l’Assemblée ne doivent en rien entraver la prééminence constitutionnelle. Parce que le rêve de l’Exécutif est d’exercer son ascendant sur tous les autres pouvoirs.
Quand c’est le Président de la République qui nomme à tous les postes, la bonne entente ne peut demeurer éternellement. Perdre un poste entraine de la frustration, du reniement et souvent de la traitrise qui apparaissent au bout ou au cours du deuxième mandat. En tout cas depuis l’Indépendance il en est toujours ainsi de la politique jusqu’à l’avènement du Jub, Jubbal, Jubbenti …
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
REVOLTANT !
Point n’est besoin de porter des œillères ou de feindre de ne rien voir. Ce pays a été complètement pillé et l’économie dépecée sous le regard complice d’un homme insensible à la souffrance de son peuple.
Point n’est besoin de porter des œillères ou de feindre de ne rien voir. Ce pays a été complètement pillé et l’économie dépecée sous le regard complice d’un homme insensible à la souffrance de son peuple.
Durant plus de douze ans, Galsen a été pris en otage par une bande de gens pour qui tout était permis. Et pourtant, ils se présentaient comme les plus justes, les plus vertueux, les plus républicains et les plus respectueux des lois du pays. Poussant leur perfidie, ils prétendaient être les « protecteurs » de la République — de leurs fabuleux intérêts, oui ! -, jurant de ne pas la laisser à des aventuriers. Au prix de leur vie…
On comprend mieux maintenant ce qui motivait leur funeste désir de s’éterniser au pouvoir. Et quand l’ex- Chef qui s’est fendu d’une honteuse missive disait qu’il a bien tenu ce pays, on est agité par des envies de meurtres. La lecture de la presse quotidienne provoque souvent un haut-le-cœur et montre combien ces gens jouaient avec l’argent du contribuable, outrepassant leurs missions pour considérer les établissements qu’on leur avait confiés comme leurs propres entreprises, rivalisant de générosité, distribuant des millions, en veux-tu, en voilà, à des parasites et des amis et coquins. Des gens qui tiraient le diable par la queue il y a douze ans et dont le seul mérite est souvent d’être des proches du prince se retrouvent avec des butins colossaux.
L’affaire concernant le Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC) dont le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qu’on disait pourtant inexistant et ayant valu l’invalidation de la candidature d’un opposant en plus de dizaine de morts nous paraît absurde. Des pratiques mafieuses qui ont fait couler des entreprises pendant que de bienheureux s’enrichissaient de façon indue. Et chaque jour de nouvelles révélations montrent le cynisme de ces personnes que rien ne retenait. La forfaiture de ces auteurs de « génocides » financiers ne doit pas rester impunie. Pour l’exemple, il faudrait que tous ces bandits à col blanc goutent au confort de nos prisons.
par Oumar El Foutiyou Ba
ABDOU DIOUF, CET ILLUSTRE MAL-AIMÉ DONT NOUS GAGNERIONS TANT À NOUS INSPIRER
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre héritage complexe de Senghor et tempêtes économiques, il a su tenir la barre avec une maestria méconnue. Son parcours, fait de résilience et d'intelligence stratégique, mérite aujourd'hui un regard neuf, loin des préjugés tenaces
Dans l’imaginaire populaire sénégalais, Abdou Diouf, le deuxième président de la République du Sénégal, est celui qui revêt le costume de cet être mal-aimé dont on a fait le mouton noir de la famille. Pourtant, l’homme, dont l’exemple peut inspirer nos décideurs, au vu de son parcours semé d’embuches, a été le plus méritant de nos dirigeants.
Un parcours singulier aux côtés d’un mentor jaloux de son pouvoir
Contrairement à ce que l’on pense, ce fils d’un virtuose du jeu de dames, métissé de cultures Wolof, Sérère et Pulaar, n’a pas connu le destin aussi lisse qu’on lui prête. En vérité, rien n’a été donné à Diouf qui a su tirer parti de situations adverses, grâce à des capacités humaines et des aptitudes professionnelles hors norme. Des atouts qu’aurait pu lui disputer l’entourage de Leopold Sédar Senghor surpassé par sa clairvoyance, son sens élevé du devoir et son expertise.
L’homme a tiré le meilleur de de son prédécesseur, un être rusé qui a utilisé Mamadou Dia, le président du Conseil de gouvernement, véritable exécutif, qui l’a toujours gêné aux entournures et dont il s’est vite débarrassé pour gouverner seul. Homme entier, Dia a, par fidélité à l’amitié, été le paravent de Senghor qui trompa sa bonne foi à l’effet de neutraliser ses amis révolutionnaires (Modibo Keita, Valdiodio Ndiaye, Majmouth Diop…) comme en attestent, récemment encore, les œuvres d’Aminata Ndiaye Leclerc et d’Ousmane William Mbaye.
Grace à une souplesse, somme toute administrative, Diouf échappe à ce sort funeste auprès de Senghor, père de l’Etat nation au Sénégal, en se montrant plus fin que cet homme de culture ambivalent et à l’intelligence redoutable. En vérité, le premier chef de l’Etat sénégalais est un être tourmenté, constamment soucieux d’étouffer ses propres contradictions reflétées, dans ses écrits, par la lutte tumultueuse que se livrent ses amours gréco-latines et son ressenti négro-africain.
Senghor, ancré dans ses humanités classiques, trompe son monde en domestiquant un pays, dont il a épousé les rites et croyances, qu’il présente, à l’extérieur, comme un ilot de démocratie dans un océan de dictatures alors qu’il réprime, au quotidien, une opposition dont il n’accepte qu’un rôle d’alibi.
Parangon de l’organisation et de la méthode, à l’origine du bureau éponyme, ce joueur d’échec, qui place ses coups longtemps à l’avance, s’est adjoint, par pur intérêt, la compagnie de Diouf, un homme tout de mesure, à l’esprit vif, dont il ignorait la virtuosité aux jeux de dames. En effet, Abdou Diouf fut le seul gouverneur qui, lors des évènements de décembre 1962, ne renia pas Mamadou Dia, embastillé ; ce qui lui donne un préjugé favorable auprès du chef de l’Etat qui sait à quel point il importe, pour œuvrer en toute tranquillité, d’avoir un homme loyal à ses côtés.
Armé d’une patience et d’une modestie rares, Diouf, gagna la confiance de son mentor, apprenant le métier aux côtés de Jean Collin sur qui le chef de l’Etat ne pouvait totalement se reposer en raison de ses racines métropolitaines. La montée en puissance de Diouf, contrairement à une opinion commune, ne fut guère chose facile puisque ses contemporains, aussi bien formés que lui, disposaient des mêmes opportunités. L’homme n’est pas seulement arrivé au sommet. Il a su s’y maintenir grâce à ses propres qualités.
Aux côtés de Collin, Diouf développa ses atouts managériaux et engrangea une expérience de l’Etat dans ses postes respectifs de Secrétaire général de Ministère, de Secrétaire général de la Présidence puis de Premier ministre. Son énorme capacité de travail, associée à son attitude pleine d’humilité, rassura Senghor qui lui céda le pouvoir.
Toujours est-il que Diouf dessilla les yeux du président-poète, juste après la passation de pouvoir, sur l’idée qu’il s’était fait de la République, dans un geste fort, comme pour mettre en lumière ce génie qu’il laissait hiberner pour ne jamais éveiller l’inquiétude de ce mentor si jaloux de son pouvoir. En procédant à la désignation au poste de Premier Ministre de son ami Habib Thiam que Senghor n’appréciait guère, il signifiait clairement à celui-ci en quoi il était vain de s’imaginer agir sur la destinée de la nation après une démission probablement due à des considérations aussi ontologiques qu’économiques.
Une gouvernance fragilisée, servie par une connaissance avérée de l’Etat
Diouf hérita d’un pays fragilisé, écartelé, au plan politique, entre une opposition interne (Babacar Ba, Moustapha Niasse, Djibo Ka…) désireuse de prendre les rênes du parti et une opposition externe (un Wade virulent et rusé, la gauche pugnace…) soucieuse de l’avènement du Grand Soir.
En fin administratif qui savait sur quels déterminants s’appuyer, Diouf, en plus de compter sur son fidèle Premier ministre, s’assura de bien pouvoir gouverner l’Etat en verrouillant la présidence de la République, le siège du pouvoir, d’abord, avec le discret Jean Collin et, par la suite, avec le manœuvrier Ousmane Tanor Dieng qu’il promut à l’effet d’écarter les velléitaires.
Sa parade se retourna contre lui lorsque Dieng se constitua progressivement un pouvoir personnel et qu’il fut, plus tard, obligé de travailler avec Wade, l’opposant nuancé jusqu’à la rouerie, un champion de la négociation, et les Gauchistes impressionnants de persévérance et de tempérance dans leur combat pour l’assise d’un Etat de Droit dans le plein sens du terme.
Abdou Diouf fit donc acte de volonté en procédant, non sans calculs, à l’ouverture intégrale du paysage politique et en réparant l’injustice coloniale faite au Professeur Cheikh Anta Diop, une sommité intellectuelle peu appréciée de son prédécesseur, à qui il permit de dispenser des cours à l’université de Dakar.
Au plan économique, l’héritage senghorien fut un lest pour Diouf qui navigua constamment dans des flots impétueux. Le Sénégal, exsangue après deux crises pétrolières, une crise de la dette et la détérioration des termes de l’échange, avait besoin d’un remède de cheval qui ne lui épargna pas la dévaluation.
Ainsi, durant plus de quinze ans, Diouf fit concomitamment face à un contexte complexe qui l’obligea à se battre pour conforter un pouvoir vacillant, déploya beaucoup d’énergie pour éliminer une tenace adversité politique tout en restaurant les fondamentaux de l’Etat.
Le divorce d’avec les populations date de ces années où le pays ne retient plus que les Plans d’ajustement structurel, la privatisation, les programmes de départ volontaire à la retraite et l’ajustement monétaire qui érodèrent son image. Ce mal aimé, à l’image d’un docteur administrant une potion amère au patient, récolta pourtant des résultats flatteurs mais sous-estimés qui auraient pu constituer un patrimoine immatériel pour le Sénégal s’ils n’avaient été sabotés, à partir de 2000, par son successeur.
Des résultats à fort coefficient pour le pays
Avec Diouf, au niveau institutionnel, le Sénégal enregistra la confortation de l’Etat nation, la vivification de l’Etat de Droit, l’avènement d’un Etat fort et plus juste avec des hommes compétents dotés du sens du sacerdoce, un cadre de gouvernance prometteur avec un Code électoral consensuel et une entité dotée d’autonomie dans ce domaine, des stratégies de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption innovantes, soit autant de choses inspirant une confiance plus affirmée des citoyens et des partenaires dans les institutions de l’Etat.
Ces éléments n’occultent pas le volet économique avec un l’adoption d’un nouveau système de planification, la revalorisation des politiques sectorielles et un financement de l’économie reposant sur l’utilisation prudente des ressources locales et une dynamisation des ressources de la coopération tirées par la belle réputation qu’il sut donner du pays. Ces efforts aboutirent à la restauration des fondamentaux macroéconomiques documentée par l’ouvrage de Mamadou Lamine Loum, son dernier Premier Ministre, confirmé par Idrissa Seck, un de ses successeurs à ce poste, qui a évoqué, dans des circonstances malheureuses, l’embellie due à Diouf dans les années 2000.
Au plan géopolitique, l’aura du Sénégal n’a jamais été plus brillant que lorsque Diouf fut président de l’Organisation de l’unité africaine, s’érigea en portevoix de la cause palestinienne et de la lutte contre l’apartheid avec une visite des pays de la ligne de front à ses risques et périls, organisa le sommet de l’Organisation pour la Conférence islamique et contribua aux multiples initiatives des Nations unies. L’homme se démultiplia tellement que son leadership poussa les Américains à agiter son nom pour la succession du Péruvien Javier Pérès de Cuellar au poste de Secrétaire général des Nations unies.
Les initiatives géopolitique et diplomatique de Diouf valurent un regain de confiance au Sénégal qui développa une coopération multiforme avec plusieurs partenaires, fut associé à de nombreuses initiatives de sécurité mondiale et devint l’ami aussi bien des pays de gouvernance conservatrice que révolutionnaire, un fait quasi unique au monde.
Une personnalité à la fois complexe et séduisante
Abdou Diouf aurait sans doute pu être encore plus valorisé par ses compatriotes s’il n’avait pas hérité d’un pays exsangue, ce qui est à l’origine du reproche qu’on lui fait souvent d’avoir plus été un gestionnaire qu’autre chose. Pourtant, à observer l’action de celui qui devint, plus tard, Secrétaire général de la Francophonie, une organisation dont il changea l’orientation, l’on se rend compte qu’il sut faire preuve de sens managérial élevé en réussissant le tour de force de renforcer la qualité de service de l’Administration, dont les principes s’appariaient avec les valeurs qui étaient les siennes, lui qui servit très tôt l’Etat à une époque où le sens du devoir et le respect des procédures faisaient sens.
Le moule administratif raffermit sans doute cette courtoisie qu’on lui prête, à raison, une caractéristique de sa personnalité qui a marqué ses interlocuteurs séduits par sa culture étendue et son élégance qui l’obligea toujours à les accueillir debout et à les raccompagner jusqu’au pas de la porte.
Son rapport à l’Administration, en particulier, et à l’Etat, en général, fut tel que sa foi au Conseil stratégique, avec la valorisation du Bureau Organisation et Méthodes (BOM), des Affaires étrangères ou de l’Armée, entre autres, et son sens du leadership lui permirent de réagir promptement mais de manière optimale, sur nombre dossiers sensibles. Parmi ceux-ci, soulignons le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Gambie à la suite du coup d’Etat de Kukoy Samba Sanhya et la gestion du cas Khadaffi dont la frénésie révolutionnaire aurait pu ne pas épargner le Sénégal en proie à la crise casamançaise.
La personnalité tranquille de Diouf, faite de discrétion et de convivialité, qui se rapproche, sur ce point, plus de celles de Macky Sall et de Bassirou Diomaye Faye, n’a rien à voir avec la flamboyance du prestidigitateur Wade, un homme plein de bagout qui peut transformer la plus petite babiole en trésor ou l’érudition de Senghor qui séduit le monde en évoquant la parenté de l’Arabe au Français, apprivoise son geôlier en lui parlant de Goethe ou émeut les Portugais en évoquant Joal et ses racines ibères.
Fondée sur une écoute des services de l’Etat, le tempérament de Diouf évita, au Sénégal, bien des écueils lors des crispations sénégalo mauritaniennes de 1989 et, aussi, de subir les contrecoups des brutales ruptures constitutionnelles que connurent tous nos voisins, excepté l’exemplaire Cap vert.
Diouf fut donc un leader charismatique à l’échelle universelle qui illustra pendant longtemps l’adage disant que l’on n’est jamais prophète chez soi. Les Sénégalais ne découvrirent sa verve et son humour que lors des campagnes électorales où sa fibre ndiambour ndiambour avec son phrasé rap tassu séduisirent. C’est, d’ailleurs, cette sensibilité qui explique avec sa proximité avec feue Adja Arame Diène ou El Hadji Mansour Mbaye.
Au final, Diouf a su gérer l’Etat à l’image de l’empire qu’il a eu sur lui-même, c’est-à-dire, en évitant la démesure et sans surfer sur les particularismes tout en tenant fermement le cap. Il lui a surtout manqué une communication plus directe, plus détendue avec les siens, qu’il n’a pu développer en raison du contexte d’adversité, et cette ouverture de l’Etat à des profils autres que ceux administratifs pour élargir le champ des futurs possibles pour le Sénégal.
Un retrait élogieux, un héritage à valoriser
La personnalité forte, la lucidité et les valeurs d’Abdou Diouf expliquent, qu’en dépit des errements de son parti et des remous liés au déni d’alternance dans le Continent noir, lui choisit de partir avec élégance. Si l’on juge à l’échelle de tout ce qui peut influencer l’homme de pouvoir en Afrique, l’objectivité oblige à dire que Diouf n’a pensé qu’au Sénégal et a fait montre d’un sens élevé de l’honneur et de l’histoire en décidant de quitter la direction du pays, à la suite d’une défaite électorale.
Abdou Diouf n’est pas que ce que l’on vient d’évoquer mais son action à la tête de l’Etat sénégalais appelle un jugement dépassionné. En dépit du contexte contraignant, l’homme, a su allier souplesse et fermeté à l’effet de préserver le pays de nombreux errements, et ce, sans tambours ni trompettes car l’époque n’était pas au marketing politique des années 2000 à partir desquelles la plus petite réalisation est immensément grossie.
Diouf se retira des affaires, comme il y arriva. Dans la discrétion sans, une seule fois, avoir essayé d’influencer son successeur qui, des années plus tard, lors des présidentielles de 2024, faillit le faire trébucher sur une lettre publique signée à quatre mains qu’il s’empressa, dès le lendemain, de rectifier afin de rester du bon côté de l’histoire.
Tous ces éléments nous donnent à penser que, de tous les dirigeants sénégalais, Diouf semble être celui qui a le plus fait au regard de son contexte d’évolution et des moyens dont il a disposé. L’homme, dont la bonne éducation a été confondue à de la timidité, promis à ne jamais devoir prendre son envol, s’est déployé, tel un albatros, dans toute sa mesure, illustrant à souhait la vérité selon laquelle il n’y a point besoin de crier lorsque l’on a raison.
Etat fait du bois dont on fait les bonnes flèches de la gouvernance d’un Etat normal, Diouf, imbu des valeurs cardinales de ce bras séculier de l’Etat que constitue l’administration, a mis en avant la tenue et la retenue nécessaires pour servir un pays qui gagnerait à en faire un de ses symboles marquants et un de ses inspirateurs.
Si Senghor a essayé de construire l’Etat nation au Sénégal, Diouf a, quant à lui, non seulement consolidé, à travers le viatique du dialogue, le commun vouloir de vivre ensemble de ses compatriotes mais aussi laissé, aux générations futures, l’Etat de Droit qui nous vaut encore de rester debout en dépit de toutes les vicissitudes et tiraillements d’acteurs politiques qui font tanguer le navire Sénégal.
Il n’y a pas de doute que Sunugaal, s’il s’appuie sur cet héritage de son deuxième président, qui n’a eu de cesse de parler de l’exception sénégalaise, et sur le génie de ses hommes et femmes, naviguera parfois sur des flots impétueux mais jamais ne coulera.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
QUAND LA SCIENCE NE RELÈVE PAS DE PROCÉDÉS IDÉOLOGIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les histoires sont véhiculées par des narrateurs, même s’ils se déclarent détachés et objectifs, ils sont le plus souvent les témoins de la fondation d’un champ scientifique et surtout culturel
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 08/11/2024
Ainsi, le discours de la science n’est jamais neutre et à tout moment, il peut être orienté par une idéologie. C’est à ce carrefour que nous devons rester en alerte. En effet, certains historiens, écrivains ou scientifiques peuvent surgir, de nulle part d’ailleurs, pour nous vendre, au nom de la science, des procédés idéologiques, qui nous installent dans le détournement de la vérité historique, pouvant mener à la falsification et à l’aliénation.
Quand on parle des sciences, on présuppose être dans la posture « de ne pas savoir », à la lumière des véritables scientifiques qui remettent en cause en permanence les théories. Cette disposition à tordre un concept scientifique pour en faire émerger un autre est à la base de tout travail épistémologique.
Pourtant, la science prend aussi sa véracité par le récit que l’on en fait. La profondeur réflexive et humaine joue un rôle incontestable dans toutes les théories de l’observation scientifique. Au préalable, il faut préciser que chaque expérience, chaque connaissance est induite par un récit et chacune possède une forme narrative. Or, la question du récit est plus subjective que celle de la rationalité des sciences.
Les théories sont mises à l’épreuve par une série de vérifications et les histoires sont jugées en fonction de leur vraisemblance, ce qui est possible et vérifiable, ce qui relève au fond de la « vraie » science. La science a recours aux hypothèses, mais celles-ci sont falsifiables, sans pour autant que la théorie se modifie. Ainsi on peut considérer que les grandes théories scientifiques sont plus proches des « histoires » qu’il n’y paraît.
La science est le produit d’agents humains qui sont caractérisés par des désirs, des croyances, des savoirs, des intentions, des engagements qui forment en quelque sorte des situations inattendues comme dans les récits.
Les histoires sont véhiculées par des narrateurs, même s’ils se déclarent détachés et objectifs, ils sont le plus souvent les témoins de la fondation d’un champ scientifique et surtout culturel.
La pensée occidentale, depuis les Grecs, défend l’idée d’un monde rationnel où tout est susceptible d’être expliqué. Mais les théories scientifiques dépendent aussi des données spéculatives, des contextes culturels, des histoires, des fables, des mythes, des métaphores qui permettent de valider les hypothèses.
Ainsi, le discours de la science n’est jamais neutre et à tout moment, il peut être orienté par une idéologie. C’est à ce carrefour que nous devons rester en alerte. En effet, certains historiens, écrivains ou scientifiques peuvent surgir, de nulle part d’ailleurs, pour nous vendre, au nom de la science, des procédés idéologiques, qui nous installent dans le détournement de la vérité historique, pouvant mener à la falsification et à l’aliénation.
C'est encore malheureusement le cas quand il s’agit du récit africain et des apports scientifiques qu’il est en mesure d’apporter, s’agissant de son expérience et d’un environnement culturel donné.
Les idéologues, soi-disant scientifiques, oublient, de manière systémique, la vérité historique pour faire entendre un discours qui procède de l'illusion et de la manipulation. Il en va de même en ce qui concerne l’espace de l’information. Trop souvent, on assiste au détournement de la vérité au profit d’une idéologie qui consiste à faire croire à un récit inventé de toute pièce, afin de prolonger la domination à l'œuvre. Or, sur le terrain de la pensée historique, tout est contestable et tout est mouvement.
Ces récits organisés vont à l’encontre de notre vivre ensemble encore trop fragile et ces procédés continuent de déstabiliser le continent africain.
Lorsqu’on entend un historien dire “ce que je dis est strictement historique”, on peut questionner les documents sur lesquels il s'appuie, exhumer les archives qui ont été utilisées, tout en se demandant qui les a façonnées, à quel moment et dans quel contexte.
Nous armer de science jusqu’aux dents, préconisait le professeur Cheikh Anta Diop et cette affirmation est celle que nous devons porter en bandoulière, sans nous laisser enfermer dans des soleils trompeurs qui viennent d’une sphère qui n’est pas notre réalité.
C’est à nous de donner du sens à ce que nous avons, à ce que nous savons, à ce que nous sommes pour sortir de l’instrumentalisation qui nous détruit et fait de nous de simples consommateurs, sans histoire et sans référents socio-culturels.
Voici le préalable à toute théorie scientifique ou informationnelle. Il s’agit de questionner en permanence les paramètres, les méthodes employées, qui relèvent encore des opinions et des règles idéologiques, en nous assurant que les thèses du récit africain sont les nôtres. Ces théories que nous pouvons faire émerger en augmentant notre matériel de recherche, qui se doit de rétablir des critères objectifs, sont la source de notre propre narration. Dans ces conditions et seulement celles-ci, nous serons en mesure d’opérer des ruptures épistémologiques et de construire notre propre récit scientifique.
Amadou Elimane Kane est enseignant, poète écrivain et chercheur en sciences cognitives.
Par Ibou FALL
MACKY SALL ECRIT A NOS 57% D’ANALPHABETES
Macky Sall, à travers la lettre qu’il endosse et signe, avoue surtout qu’il s’est planté en amnistiant, libérant et soutenant le tandem Sonko-Diomaye au détriment de son candidat, entraînant ses inconditionnels à le combattre
Triste nouvelle cette semaine : le dernier ministre des Finances et du budget du régime de Macky Sall, Mouhamadou Moustapha Bâ, vient de quitter cette vallée de larmes. Il laisse derrière lui les insinuations tonitruantes des actuels dirigeants, sur des chiffres de l’économie volontairement tronqués et un pays en ruine. Il part aussi et surtout sous la pluie des hommages émus de ses collègues et amis dont l’ancien Premier ministre Amadou Ba, actuelle tête de liste de la Coalition Jàmm àk Njariñ, qui arrête sa campagne en signe de deuil.
Autre sujet à sensation : un livre sur la Casamance que personne n’a lu, mais tout le monde commente…
Retour sur terre : le président de la République Bassirou Diomaye Faye, au terme d’un périple qui le conduit en Arabie saoudite, puis en Turquie, est de retour au pays natal. Non, les fritures sur la ligne de nos relations avec l’Arabie saoudite semblent de l’histoire ancienne. La preuve, il en a profité pour effectuer un p’tit pèlerinage.
Rien à voir avec l’accueil que les autorités réservent à Mary Teuw Niane, son directeur de Cabinet, alors dépêché en sapeurpompier, mais reçu fraîchement par un sous-ministre qui ne lui fera même pas la politesse de le raccompagner
Comme le dit la sagesse populaire, il est toujours utile d’avoir un vieux briscard dans ses murs.
Il faudra, selon un magazine dont les écouteurs sont branchés dans les couloirs du Palais, que Pierre Goudiaby Atepa déploie des trésors d’entregent pour que le Président sénégalais assiste aux agapes que le royaume saoudien organise la semaine passée. En un mot comme en cent, l’affaire Acwa Power, qui éclate dans l’euphorie de la révision des contrats signés par le régime précédent, surtout considérés comme léonins, par laquelle le courtcircuit survient, va se régler sans que personne n’y perde la face. Entre-temps, la campagne électorale lancée en son absence enregistre des échauffourées et des dégâts collatéraux dus à la violence : fureur présidentielle qui exige la lumière de la Justice concernant ces dérapages incontrôlés.
Apparemment, personne n’a rien compris à ses ordres
C’est le moment que choisit l’ancien président de la République recyclé en tête de liste de la famille libérale, sous la bannière Takku Wallu Senegaal, pour se rappeler à notre bon souvenir. Après les vocaux par WhatsApp, c’est par une lettre ouverte que Macky Sall s’adresse aux Sénégalais dont 57% des adultes sont frappés d’illettrisme ou d’analphabétisme, selon les chiffres de l’Institut national des études démographiques.
Il nous y explique que c’est juste par souci d’élégance républicaine, s’il choisit de s’installer dans un petit pied-à-terre marocain, histoire de permettre aux nouveaux arrivants de dérouler leur programme.
Il faut croire que la période de grâce qu’il leur accorde alors vient d’expirer…
Le chapelet des récriminations qui le poussent à revenir en politique pour rétablir l’ordre républicain est long comme un jour sans pain : «L’économie est en berne, comme en témoignent la situation catastrophique de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, du petit commerce qui occupe des millions de compatriotes, et celle du Btp avec des milliers d’ouvriers au chômage et autant d’activités connexes qui sont à l’arrêt. Huit mois après, et deux fois en l’espace de quelques semaines, la note souveraine de notre pays a été dégradée par deux agences d’évaluation, suite à des affirmations intempestives, calomnieuses et sans fondement dont la dernière, encore plus grotesque, qui porte sur un prétendu compte bancaire aux mille milliards de francs Cfa, a été vite démentie par des professionnels de la banque et n’a pu tromper personne.»
Macky Sall est donc obligé de revenir remettre les pendules à l’heure avec la mise en place d’un «gouvernement d’union, de stabilité et de réconciliation nationales» pour convoquer presque aussitôt des… «Assises de la réconciliation et de la stabilité nationales».
Encore des Assises pour rien ?
Amadou Makhtar Mbow, le regretté père des Assises nationales de 2009, auquel le Président Macky Sall confiera dans son prolongement la Commission de réforme des institutions en 2013, du haut de son paradis, doit se poser bien des questions : après une année de travail acharné sur la réforme des institutions, lors de la remise du rapport des travaux, il entendra Macky Sall, sans ciller, lui asséner qu’il n’en prendra que ce qui l’intéresse…
Le Pape du Pse se contentera de réduire, après référendum, le mandat présidentiel de sept à cinq ans, mesure assortie de la fameuse petite phrase à controverse sur les deux mandats consécutifs.
Cette fois, il est question de réconciliation… Avec qui il s’est vraiment chamaillé au point de mettre en place un gouvernement et d’organiser des assises dans ce but ? Apparemment, la Coalition Pastef, sous la houlette de Ousmane Sonko, n’est pas concernée, puisqu’il considère que «le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes», même s’il annonce que le futur «gouvernement d’union, de stabilité et de réconciliation nationales (…) travaillera en bonne intelligence avec le président de la République dans l’intérêt supérieur de la Nation».
La Coalition Samm sa kaddu avec la virulence des propos et les affrontements avec le pouvoir, sera-t-elle partante ? Ils sont déjà dans une inter-coalition pour barrer la route à Ousmane Sonko. Il lui restera alors deux inconnues à élucider : quel sort réservera à son chant des sirènes la coalition dirigée par Amadou Ba qui doit encore avoir en travers de la gorge le coup de Jarnac de l’Apr à la dernière Présidentielle ?
Et puis, le président de la République, malgré tout, reste un militant de Pastef au sein duquel il n’a plus de responsabilité. Cela ne signifie pas qu’il ne se considère pas comme comptable de cette manière de gouverner qualifiée de populiste, pour dire le moins.
Macky Sall, à travers la lettre qu’il endosse et signe, avoue surtout qu’il s’est planté en amnistiant, libérant et soutenant le tandem Sonko-Diomaye au détriment de son candidat, entraînant ses inconditionnels à le combattre. Quelle mouche le pique donc à ce moment-là, au point qu’il tente de torpiller le processus électoral après de sordides accusations de corruption du Conseil constitutionnel ? Tout cela aura produit un désordre dans la République, tel que personne ne sait si ce qui se déroule sous nos yeux est du lard ou du cochon…
Bon, on se détend : la fameuse lettre s’adresse aussi et surtout à nos 57% d’analphabètes. Vous n’êtes pas vraiment concernés…