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23 novembre 2024
Opinions
par Mamadou Diop
QUAND AMADOU BA PRÉTEND RÉPONDRE À OUSMANE SONKO
Face aux accusations de mauvaise gestion portées par le nouveau gouvernement, l'ancien Premier ministre multiplie les références à son intégrité personnelle. Cette stratégie, analysée sous le prisme des théories de Roland Barthes, trahit ses faiblesses
Je ne peux pas m'abstenir d'engager un petit débat-fut-il prétentieux de ma part avec Amadou Ba ex-Premier ministre sous le régime de Macky Sall. Dans sa dernière sortie médiatique, Amadou Ba cherche à travailler son ethos dans un discours que j'appréhende comme une réplique non assumée face aux déclarations du Premier ministre, Ousmane Sonko qui tenait à rendre compte de la situation en ruine qu'il vient d'hériter de Macky Sall et de son gouvernement. Il me paraît important en tant qu'analyste du discours politique et du discours en général, de relever des distorsions discursives qui mettent à "nue", expression doublement sémantique, car renvoyant aussi bien à la face déformée du locuteur, qu'à ce roman graphique sur le thème du cancer du sein donnant ainsi à entendre la situation de ruine dans laquelle Bah et les pontes de l'ex régime ont plongé le Sénégal.
J'entame mon propos par une citation de Roland Barthes, qui élucide un concept devenu à nos jours incontournable dans les sciences humaines et sociales. Il s'agit de la notion d'"Ethos", concept pluridisciplinaire qui éclaire l'auditeur ou l'auditoire sur la façon dont la personne qui parle façonne son image à travers le choix du registre de langue et des mots dans la production textuelle de son dire. Revenons à cette notion centrale avec Barthes. Pour le linguiste l'ethos s'appréhende comme « les traits de caractère que l'orateur doit montrer à l'auditoire (peu importe sa sincérité) pour faire bonne impression : ce sont ses airs [...] L'orateur énonce une information et en même temps il dit : je suis ceci, je ne suis pas cela".
À ce titre, Amadou Ba contrevient à ce principe discursif, car il opère une focalisation sur sa personne dans le but de se rendre digne de foi : « Ce que l'orateur prétend être, il le donne à entendre et à voir : il ne dit pas qu'il est simple et honnête, il le montre à travers sa manière de s'exprimer »
Le caractère verbal de l'image pose problème dans sa formulation si tenté que l'entreprise de persuasion ne réussit que si "cette confiance soit l'effet du discours, non d'une prévention sur le caractère de l'orateur".
Dans la même veine, et pour un souci simple qui consiste à se conformer à cette exigence de clarification notionnelle afin que le lecteur ne rencontre quelque difficulté d'adaptation à mon propos, j'évoque toujours Barthes pour éviter que l'on tombe dans le piège enfoui dans le discours d'apparat, qui vise à haranguer l'auditoire enfermé dans une salle de maison. Si l'ethos discursif doit s'envelopper de certaines qualités d'ordre intellectuel voire moral, susceptibles d'éveiller la confiance et d'entraîner la persuasion, celles-ci doivent, cependant, être adossées aux traits appropriés à l'entreprise de persuasion dans laquelle s'inscrit Amadou Ba, et qui doit être conforme au modèle institutionnel dont se réclame son discours. En effet, les objectifs recherchés par l'ancien Premier Ministre de Macky Sall renvoient à un sujet intentionnel qui affiche une activité délibérée d'un acteur politique qui cherche à gérer l'image qu'il lui faut créer dans une situation donnée : une situation de reddition des comptes programmée au sortir des législatives du 17 novembre 2024.
L'ethos, tel que la rhétorique l'envisage, entretient une relation essentielle avec la persuasion, c'est-à-dire l'art de convaincre les destinataires du message afin qu'ils adhérent à un certain point de vue. Amadou Ba cherche non seulement à influer sur une future décision de justice, mais à modifier ou à déconstruire la doxa, c'est-à-dire l'opinion que l'électorat sénégalais se fait majoritairement du leader du Pastef, Ousmane Sonko dont les idées ont fini de s'agréger pour devenir une idéologie. Ses pensées sont devenues un "discours qui, en mobilisant des genres très divers, façonne l'existence de vastes communautés de conviction, qui assigne une identité aux individus et donne sens à leur existence".
La prise en compte du lexique chez Amadou Ba est particulièrement importante de ce point de vue et je ne me focaliserai pas sur les lexèmes ouvertement idéologiques dont il a recouru, mais plutôt sur des lexèmes (adjectifs, substantifs, adverbes, déictiques) qui relèvent de la dimension expérientielle de l'orateur et qui sont en mesure de jouer à la fois sur le dire et sur l'énonciation. Mais en réalité, que cherche à faire Amadou Ba si ce n'est de tenter de déconstruire la doxa, cette opinion que les Sénégalais ont majoritairement de lui et son ex-mentor Macky Sall.
Si l'on revient à ce qu'il qualifie d'une "séance de travail", en l'occurrence son discours nous voyons, qu'au-delà du rituel d'usage discursif qui ouvre toute allocution (salutations, décor etc), Amadou Ba se pose comme ce prophète qui avait alerté sur l'urgence d'une action coordonnée des services de l'État :
« mobiliser toutes les ressources du pays pour répondre efficacement à cette crise / protéger nos populations et prévenir de nouvelles tragédies / je me tiens devant vous aujourd'hui pour m'adresser directement aux Sénégalais, car il est de mon devoir et de ma responsabilité pour mettre en lumière les réalités que traverse notre pays/ Depuis l'arrivée des nouvelles autorités , il y a de cela six mois, j'ai choisi librement de garder le silence, mais un silence qui n'est pas du tout de l'indifférence. J'ai volontairement refusé de multiplier les interventions publiques pour leur laisser le temps de s'installer, de prendre connaissance des dossiers et surtout de présenter leur vision pour sortir le Sénégal des difficultés croissantes auxquelles il est confronté ».
Cette allocution m'intrigue de par ses contrariétés et de par ses contradictions. Pour Amadou Ba, plutôt que de contester la situation difficile que le nouveau régime est en train de traverser et qui est imputable au régime de Macky Sall, il donne implicitement raison au Premier ministre Ousmane Sonko qui, lors d'une conférence de presse, avait dénoncé une dette colossale dissimulée et un déficit budgétaire travesti par le régime de Macky Sall. Cette sortie médiatique du gouvernement donna lieu à une polémique sur la scène nationale et internationale.
Ce qui me paraît à juste titre un peu rebutant dans le discours d'Amadou Ba, ce sont les emplois récurrents et trop répétitifs des déictiques de la première personne « je », « moi, me, m' », et cela dénote, non seulement un narcissisme exacerbé du locuteur, mais également une angoisse existentielle chez lui. Le chef de file de la coalition « Jam ak njariñ » pour les législatives anticipées ne nient pas les allégations de l'actuel gouvernement dirigé par Ousmane Sonko. En revanche, Amadou Ba semble réfuter à titre personnelle son implication sur toute malversation ou gabegie sous quelque forme qu'elle puisse être.
À ce titre, « l'ethos se montre dans l'acte d'énonciation, il ne se dit pas dans l'énoncé, ce qui met en difficulté Amadou Ba qui tente de justifier ce qu'il prétend qualifier d'accusations portées contre sa personne. Pour donner à voir cet « ethos dit » à la place de l'« ethos montré » qui devrait envelopper son énonciation sans être explicité, Ba nous parle de lui-même tout en versant dans la prétérition : « Je ne suis pas ici pour m'engager dans des polémiques, ni répondre par l'invective parce que les attentes du pays sont ailleurs. Je dois néanmoins rétablir la vérité avec sincérité et sérénité et rappeler les faits rien que les faits » comme si l'on est en présence des Confessions de Rousseau, roman autobiographique dans lequel l'auteur entendait dire toute la vérité.
Mais puisque nous sommes en matière d'État, Amadou Ba ne devait pas se dérober à cette obligation rousseauiste. Sa stature d'homme d'État qui a eu à gérer nos deniers publics et à piloter notre administration voudrait qu'il dise toute la vérité sur sa gestion :
« J'ai gravi les échelons au mérite depuis le début comme inspecteur des impôts, commissaire contrôleur des assurances, inspecteur vérificateur jusqu'à mes fonctions de chef de centre des grandes entreprises, directeur des impôts avant de devenir directeur général des impôts et des domaines pendants sept ans, ministre de l'économie (6 ans), ministre des affaires étrangères et enfin Premier ministre. J'ai toujours mis l'intérêt du Sénégal au-dessus de tout ».
L'énonciation s'inscrit implicitement dans une dynamique réactive. L'orateur tente de justifier sa fortune prétendument excessive. Il me semble que, Amadou Ba manque de rigueur intellectuelle et de probité morale dans la mesure où, en dépit des positions hautement stratégiques occupées dans l'administration sénégalaise, l'ex Premier Ministre n'arrive pas à convaincre par la preuve. Il n'en brandit aucune et à la place il nous sert des allégations à la tonalité rebutante :
« J'ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m'être imputé dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit, et je le dis avec foi, fermeté et solennité. Je n'ai jamais été épinglé dans aucun rapport d'audit. J'ai servi mon pays dans le respect strict des règles de bonne gouvernance. Aujourd'hui, certains m'accusent sans apporter la moindre preuve concrète [...] Je n'ai jamais falsifié les statistiques budgétaires et je nourris un doute profond sur la véracité de ces allégations ».
Dans ce discours, l'orateur travaille sur un paradigme constitutif du discours politique, à savoir le fait de susciter le pathos dans ses propos pour en faire une preuve à côté du logos afin que « le destinataire construis[e] une représentation évaluée du locuteur en s'appuyant sur les catégories et les normes de la communauté concernée »
Dans cette perspective, l'ethos de victimisation interagit avec les représentations que le public se fait de lui et qui sont antérieures à son discours. Ainsi, il est dans une mise en scène repérable dans la mobilisation du « je » pour en arriver à projeter l'image d'un commis de l'État orthodoxe, intègre et serviteur de son peuple. Les adverbes sont bien choisis et ils confortent l'idée de persévérance au service de l'État « toujours », « jamais ». Le décor colle bien avec l'endroit choisi pour tenir un pareil discours comme en atteste l'approbation de la foule, ce que le locuteur a consciemment suscité :
« Quand je parle en public, c'est l'approbation du peuple que je veux. Car l'orateur qui par son langage réussit à avoir l'agrément de la multitude, il est impossible qu'il n'ait pas aussi l'agrément des connaisseurs »
Nous sommes dans un processus de prévention qu'Amadou Ba opère sur sa personne. L'orateur convoque deux composants, « le statut institutionnel, les fonctions ou la position dans le champ qui confère une légitimité à son dire [et] l'image que l'auditoire se fait de la personne préalablement à sa prise de parole (la représentation collective, ou stéréotype, qui lui est attachée »
La construction d'un ethos d'homme intègre fonctionne comme un moyen d'échapper à d'éventuelles poursuites judiciaires :
« Je tiens aussi à préciser clairement depuis mon entrée dans le gouvernement en septembre 2013, aucun terrain ne m'a été attribué, aucun immeuble, aucun appartement, aucune villa de l'État ne m'a été cédé ou octroyé sous quelque forme que ce soit. Ces accusations d'accaparement de bien publics me concernant sont injustifiés et relèvent de la pure calomnie, du dénigrement. Je n'ai jamais détourné les biens de l'État ni failli à ma mission de service public [...] En tant que serviteur de l'État, je n'ai jamais menti au peuple sénégalais ni cherché à me dérober à mes responsabilités. Ce parcours, je l'ai mené avec honnêteté et j'ai la conscience tranquille. Ces accusations apparaissent dans un contexte particulier, celui de la préparation d'une campagne électorale où on cherche à semer la confusion, discréditer ceux qui comme moi, ont consacré leur vie au service de la nation. Mais je tiens à être clair, rien ne m'empêchera, à part le bon Dieu, d'aller à la rencontre des Sénégalais pour défendre ma vision et mon engagement pour le pays [...] Il est essentiel de rappeler les faits et de dresser les faits objectifs de mon passage à la tête du ministère des finances »
En témoigne la modalité auto-référentielle qui traverse tout son discours, en ce sens que l'orateur ne cesse de parler de lui-même au travers des déictiques personnels du type « je », « mon », « m' » et qui sont autant de variations morphologiques renvoyant à la même référence discursive.
En définitive, Amadou Ba, en tant qu'acteur du monde politique use de subterfuges discursifs pour se conférer une réputation qui tient à deux sources, l'une fonctionnelle et l'autre personnelle. Son statut d'homme politique lui donne une réputation liée à son champ d'activité (efficacité, connaissance des dossiers, honnêteté) et un ethos lié à sa vie privé (pour lui, il partage ce qu'il a acquis comme fonctionnaire compétent). Cependant le locuteur semble oublier que l'ethos qu'il tente de projeter dépend de l'époque, du type de discours et du contexte communicationnel. Il semble oublier que les électeurs dont il convoite le suffrage l'ont désavoué clairement face à ses opposants d'alors devenus actuellement Président de la République et Premier ministre.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
UN TEMPS POUR LA DÉCOLONISATION CULTURELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est la capacité de « réappropriation » de son patrimoine historique, culturel, social, politique et économique. Il s’agit, en d’autres termes, d’opérer une rupture épistémologique avec tous les méfaits de la colonisation
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 31/10/2024
L’homme qui exerce des responsabilités politiques est un citoyen engagé auprès de son peuple et qui développe son combat à toutes les échelles fondatrices de la société. Ses exigences politiques et économiques doivent s’accompagner d’un engagement intellectuel, social et culturel.
En ces termes, on peut dire que l’homme politique est un être social, intègre, bâtisseur et convaincu qui défend des valeurs morales, culturelles, politiques et économiques dont son peuple se réclame.
C’est en ce sens que les dirigeants africains, face aux enjeux majeurs du 21ème siècle, doivent aujourd’hui œuvrer pour construire efficacement et durablement le socle de la renaissance africaine.
C’est à partir de ce postulat que nous développerons les conditions nécessaires à la bonne gestion d’un État, à sa cohérence démocratique, intellectuelle, culturelle et unitaire.
Après les indépendances et le processus de décolonisation, les dirigeants africains ont, pour la majorité, exercé leur pouvoir sur les décombres du colonisateur avec ses effets de dépendance économique, bureaucratique, sociale et culturelle. Ce long travail de désintégration de la culture africaine a eu, comme nous le savons, des conséquences désastreuses sur le continent et sur le peuple africain. Toutes ces forces de « dépersonnalisation » ont conduit certains États et leurs dirigeants à continuer de nier l’existence des valeurs africaines, d’un fonctionnement social singulier et d’une culture riche adaptée à son environnement, poursuivant ainsi le travail de division coloniale et dépossédant encore les peuples de leur patrimoine culturel et de leur estime identitaire.
L’impérialisme colonial a fait son œuvre pour pouvoir maintenir le continent africain dans un état de dépendance économique, sociale et culturelle, à telle enseigne que celui-ci ne puisse faire régner sa souveraineté continentale et assurer ses capacités d’autonomie économique, sociale et culturelle.
Les sciences, les avancées technologiques, les valeurs culturelles, la pensée sont un patrimoine universel. En aucun cas, elles ne sont le monopole des puissances colonisatrices. La culture africaine a autant de force et de richesse que la pensée européenne ou chinoise. Elles se nourrissent les unes des autres pour aboutir à ce que l’on nomme les croyances universelles qui puisent leur fondement dans la singularité de l’une pour enrichir l’autre.
Autrement dit, les États d’Europe qui ont colonisé les États d’Afrique, ne sont pas les détenteurs intellectuels, culturels et économiques du développement véritable et durable du continent africain.
Durant longtemps et en maintenant cette oppression mensongère visant à installer un sentiment d’infériorité intellectuelle, scientifique et administrative en Afrique, les puissances coloniales n’ont fait qu’exploiter les richesses du continent africain, au détriment des peuples et de leurs capacités à s’autogérer.
« La culture, c’est la façon dont une société donnée dirige et utilise les ressources de la pensée ». C’est de cette faculté culturelle ancestrale et moderne dont doit se doter l’Afrique pour recouvrir sa véritable identité.
C’est en cette « reconstruction » identitaire et en cette « renaissance » historique et culturelle que reposent les responsabilités des dirigeants politiques africains, associés aux hommes de culture, de sciences et aux intellectuels.
Aimé Césaire disait, lors du deuxième congrès des écrivains et artistes noirs en 1959, que « au jour du recul on dira, pour caractériser notre époque, que comme le 19ème siècle a été le siècle de la colonisation, le 20ème siècle a été le siècle de la décolonisation ».
Pour appuyer notre propos, qu’entend-on par le sens du mot « décolonisation » ?
Ce n’est pas seulement le retrait des forces coloniales, c’est la capacité de « réappropriation » de son patrimoine historique, culturel, social, politique et économique. Il s’agit, en d’autres termes, d’opérer une rupture épistémologique avec tous les méfaits de la colonisation et du désordre mental qu’elle a causé.
Cette conception de reconquête culturelle est liée à la volonté politique mais cela ne saurait suffire. Intellectuels, hommes de culture, hommes de sciences et de technologies nouvelles et bien sûr l’ensemble des acteurs sociaux doivent s’unir pour faire émerger cette conscience historique et culturelle.
Comme le précise encore Aimé Césaire : « Dans la société coloniale, il n’y a pas seulement une hiérarchie maître et serviteur. Il y a aussi, implicite, une hiérarchie créatrice et consommateur.
Le créateur des valeurs culturelles, en bonne colonisation, c’est le colonisateur. Et le consommateur, c’est le colonisé. Et tout va bien tant que rien ne vient déranger la hiérarchie. Il y a une loi de confort dans toute colonisation. Si prega di non disturbare. On est prié de ne pas déranger.
Or la création culturelle, précisément parce qu’elle est création, dérange. Elle bouleverse. Et d’abord la hiérarchie coloniale, car du colonisé consommateur, elle fait le créateur. Bref à l’intérieur même le régime colonial, elle rend l’initiative historique à celui à qui le régime colonial s’est donné pour mission de ravir toute initiative historique. »
Le continent africain uni doit retrouver ses élans de créativité et non plus choisir la facilité de l’assimilation. C’est en ces conditions que le bouleversement peut s’opérer, en refusant tout intellectualisme paresseux, en renonçant aux États féodaux, nationalistes, balkanisés pour s’engager honnêtement, sans népotisme, sans gabegie, sans détournement des deniers publics, avec respect total de la chose publique, pour bâtir l’Afrique de demain.
C’est dans ces perspectives fondamentales que j’ajoute ici que le 21ème siècle est celui de la « renaissance africaine ».
Amadou Elimane Kane est poète, écrivain.
par Xaadim Njaay
MITTERRAND, L'AUTRE VISAGE COLONIAL
Le soutien de Mitterrand à la répression coloniale et ses menaces envers les indépendantistes du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), Houphouët Boigny en particulier, révèlent un engagement pour le maintien de l'influence française
Dans "l’Afrique d’abord ! Quand François Mitterrand voulait sauver l'empire français", Éditions La Découverte, l’auteur, Thomas Deltombe, journaliste et chercheur en histoire, a exhumé un pan entier de la vie de ce membre de la droite nationaliste devenu président de la France.
L’ouvrage offre un éclairage fascinant et critique sur une facette méconnue de François Mitterrand, présenté comme une figure de gauche, mais dont les positions et les actions concernant l'Afrique coloniale révèlent une vision plus complexe et controversée.
Deltombe déconstruit l'image idéalisée de Mitterrand pour montrer comment, ignorant du monde colonial à ses débuts, il a été un fervent défenseur de l'Empire français, notamment en Afrique, où il s'opposait aux mouvements d'indépendance. "Je suis un partisan passionné de la présence et de la grandeur de la France en Afrique", disait-il en 1952.
Le livre paraît d'autant plus pertinent qu'il nous replonge dans une période où les contradictions de la politique française envers ses colonies, et particulièrement en Afrique, sont mises en lumière. Le soutien de Mitterrand à la répression coloniale et ses menaces envers les indépendantistes du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), Houphouët Boigny en particulier, révèlent un engagement pour le maintien de l'influence française, contrastant avec l'image d'un dirigeant progressiste sur d'autres fronts.
L'étude de Deltombe, bien que s’inscrivant dans le prolongement d’autres recherches sur François Mitterrand couvrant la période de sa présidence entre 1981 et 1995, notamment ses manœuvres dans les événements au Rwanda pour maintenir le pays dans le giron de la France, se distingue par son objectif spécifique : elle cherche à élucider des faits passés sous silence ou minorés concernant son rôle et ses actions durant la période coloniale. Donc, à combler certaines lacunes historiques dans les récits existants sur l’homme politique.
Un ouvrage absolument à lire et à faire lire.
Par Diagne Fodé Roland
LE PEUPLE DOIT DONNER LA VICTOIRE AUX LEGISLATIVES AUX PATRIOTES ET DEPARTAGER L’OPPOSITION
La campagne des législatives est lancée. Pastef est visible partout et s’impose en déclinant les forfaitures économiques du pouvoir néocolonial. Les rapports des corps de contrôle de l’État (IGE, IGF,...) et les audits éclaboussent les listes ...
La campagne des législatives est lancée. Pastef est visible partout et s’impose en déclinant les forfaitures économiques du pouvoir néocolonial. Les rapports des corps de contrôle de l’État (IGE, IGF, OFNAC, Cour des Comptes, etc) et les audits éclaboussent les listes des tenants libéraux divisés des pouvoirs néocoloniaux qui se sont succédé depuis 1960.
La mal-gouvernance néocoloniale est largement exposée par la dénonciation du népotisme, de la gabegie, des détournements des deniers publics, des enrichissements illicites, des surfacturations et exemptions monnayées en sous main d’impôts aux entreprises impérialistes, du bradage des richesses nationales.
Le peuple voit comment détenir le pouvoir est sous le système néocolonial une machine à fabriquer des milliardaires locaux au service de la domination impérialiste sur notre pays.
Le peuple touche du doigt que le chemin le plus direct pour devenir un bourgeois national compradore est de devenir président ou ministre ou être à la tête des institutions législatives ou d’institutions budgétivores comme le Sénat hier et le HCTT ou le CESE ou encore des multiples agences qui font double emploi avec les ministères, etc.
Le peuple comprend que donner la majorité suffisante à Pastef est une étape vers l’abrogation et la dissolution des institutions budgétivores qui ne servent qu’à caser une clientèle politique.
Donner une large majorité à Pastef est une nécessité politique pour aller vers la reddition des comptes des voleurs des 1000 milliards du covid, des 700 milliards contre les inondations, des 29 milliards du Prodac, les milliards des scandales fonciers urbains et ruraux, les 6000 milliards du pétrole et gaz, etc.
La majorité confortable qui permet d’avoir les 3/5éme des députés pour réviser la Constitution pour dissoudre le HCTT et le CESE et mettre en branle la haute cour de justice qui, seule, peut légalement juger l’ex-président et ses ministres pour les crimes économiques et de sang pour rendre justice à nos martyrs.
La majorité nette des députés ouvre la voie pour des réparations des colossaux passifs sociaux laissés en héritage par les ex-pouvoirs néocoloniaux libéraux du PS/PDS/APR/BBY par la reddition des comptes des pilleurs du patrimoine budgétaire de notre pays.
Rendre justice en respectant l’indépendance de l’institution judiciaire est un acte de salubrité publique et de moralisation de la vie publique que le vieux politicien libéral bourgeois fondateur du parti de contribution au PS d’alors, A. Wade, avait inauguré tout le long de son règne décennal en distribuant des millions à ses visiteurs de nuit et jour comme si l’argent public lui appartenait en lieu et place du contribuable Sénégalais.
Les coalitions et l’inter-coalition divisées du PS/PDS/APR/BBY ne sont en réalité candidats à la députation que pour leur survie existentielle pour sauver leurs milliards volés et qui ont régné en servilité totale à l’impérialisme françafricain, eurafricain et usafricain vont être départagées par les électeurs.
La recomposition politique en leur sein va être clarifiée par le vote dans l’urne.
Si les soulèvements populaires contre la corruption, le népotisme, la gabegie, les détournements des deniers publics et le bradage vénal des richesses nationales et la duplicité des impérialistes dans la « guerre contre le djihado-terrorisme » ont été parachevés par l’intervention des fractions souverainistes des armées au Mali, au Burkina, au Niger faute d’offre politique souverainiste, au Sénégal, le soulèvement populaire a été parachevé dans les urnes par un vote majoritaire clair pour l’offre politique civil souverainiste.
Donner la majorité à Pastef est la continuation du processus de parachèvement de la marche vers la rupture et la transformation systémique souverainiste dans une Afrique qui prend le chemin de « l’union libre des peuples libres d’Afrique » selon la formule des communistes Lamine Arfan Senghor et Tiémokho Garang kouyaté.
Les expériences souverainistes au Sénégal et dans la Confédération des Etats du Sahel (AES) vont pouvoir ainsi converger en se consolidant et en se soutenant mutuellement dans la longue marche vers l’État fédéral d’Afrique. D’autres pays et peuples d’Afrique suivront.
Par Ibou FALL
DE QUEL CURIEUX ANIMAL «SENEGALAIS» EST-IL LE NOM ?
À quelques semaines des législatives, le pays replonge dans ses vieux démons politiques. Une caravane dispersée, un QG incendié, des révélations explosives sur des comptes bancaires suspects - la campagne prend des allures de règlement de comptes
C’est parti, mon kiki ! La campagne pour les Législatives du 17 novembre 2024 est lancée. En dépit de l’appel solennel du président Bassirou Diomaye Faye à une campagne non violente, comme il faut s’y attendre, pour ne rien changer, les invectives voltigent d’entrée, et ça s’envoie des joyeusetés en dessous de la ceinture. Mieux, une caravane est dispersée et un QG incendié. Le Premier ministre Ousmane Sonko, comme d’habitude, fait le buzz. Cette fois, il frappe fort en révélant, devant le parterre de ses disciples énamourés, qu’on aurait trouvé mille milliards de nos misérables Cfa dans le compte bancaire d’un dignitaire du régime de Macky Sall. Bien entendu, son titulaire reste un mystère et la banque coupable de blanchiment également.
On ne se refait pas…
Ça tombe bien, le Fmi, après mûre réflexion, décide de «geler» le versement de plus de trois cents milliards de francs Cfa, en attendant d’y voir plus clair dans les chiffres controversés du gouvernement et même sans doute l’avenir du régime Pastef. Certes, d’un optimisme béat, le régime pastéfien, qui s’adosse à un robuste baobab virtuel, se projette jusqu’à l’an 2050, pour que chacun mange à sa faim, se sente en terre authentiquement africaine, de surcroît dans un pays de Droit. Ils peuvent toujours rêver en attendant le verdict du 17 novembre 2024 ?
Qui disait que le vrai pouvoir est de ne pas avoir à se justifier ? Macky Sall, grandeurs et servitudes du destin, depuis son exil doré marocain, bat campagne via WhatsApp en multipliant les justifications : non, il n’a jamais «dealé» avec les actuels tenants du pouvoir ; il a juste voulu rendre les clés de la maison de l’avenue Senghor dans une ambiance de carnaval.
Que personne ne lui parle de connivences entre lui et ses anciens virulents opposants, malgré les révélations aussi imagées qu’érotiques de Barthélemy Dias sur les pourparlers pudiquement désignés sous le vocable mystérieux de «Protocole du Cap Manuel»… Démonstration par l’absurde de Macky Sall : s’ils avaient conclu un accord, Ousmane Sonko et ses troupes ne lui réserveraient pas une place en prison si jamais ils remportaient les législatives.
En suivant sa logique, ce brave Macky Sall pourrait nous démontrer que si le Président Wade avait été son mentor, jamais Karim Wade n’aurait été embastillé sous son régime. La seule conclusion raisonnable dans toute cette ténébreuse affaire est que le courage n’est pas la vertu première de notre ancien «chef suprême des Armées».
Question idiote : à quoi a-t-on réellement échappé ces douze dernières années ?
Toutes ces sénégalaiseries nous égarent. Pour l’heure, le traditionnel jeu de chaises musicales des élections est lancé. Ça déménage de conviction, comme il y a de cela des siècles, les ancêtres de ces braves gens poignardent les leurs et changent de nationalité. Les roitelets locaux, selon leurs intérêts du moment, se déclarent résistants contre les Français, ou les appuient pour guerroyer contre d’autres potentats indigènes.
La félonie est dans l’ADN sénégalais
Ça fait semblant de l’ignorer, mais ce sont les spahis, ancêtres des gardes rouges de la présidence, des gens bien de chez nous, qui sont la cheville ouvrière de la conquête coloniale, au Sénégal, comme dans le reste du monde… Blaise Diagne, premier député français originaire d’Afrique, se remarque par son zèle à recruter des tirailleurs, histoire de gonfler les troupes françaises contre l’envahisseur allemand. Les dignitaires locaux faisaient même enrôler leurs enfants en gage de loyauté…
Les Anciens Combattants dont le sort émeut les Sénégalais, durant les guerres mondiales, prennent les armes pour défendre la Mère-Patrie, la France, plutôt que de donner leur vie pour bouter les étrangers, comprenez les Toubabs, hors de nos terres. Mieux, ils sont traités comme des héros de notre Nation, qui défilent le Quatre avril pour célébrer l’indépendance, alors qu’ils sont les artisans de l’autorité coloniale, les bras armés en Indochine, en Algérie et contre tous les peuples qui finissent par obtenir la liberté au prix de leur sang…
Les habitants des Quatre-Communes, qui se gaussent d’être des citoyens français et regardent les indigènes de haut, nous laissent des petits Sénégalais malgré eux. L’indépendance, en 1958, ils n’en veulent pas. C’est ce plouc de Sékou Touré qui fout le bordel avec sa foucade devant De Gaulle en 1958 et contraint ces braves Français à la peau noire, à demander poliment leur indépendance.
Il y a même des velléités de résistance dans la Presqu’île du CapVert : ces indécrottables patriotes français préfèrent se détacher de l’ensemble indigène et demeurer un Département d’Outre-Mer. Mamadou Dia, alors président du Conseil de gouvernement, que l’on met au parfum de la conjuration, quitte à se faire des ennemis mortels, transfère la capitale du Sénégal, SaintLouis jusque-là, à Dakar.
Ce n’est que partie remise…
Comme il faut s’y attendre, lorsque le Sénégal devient indépendant, la vraie question de souveraineté est économique. La Chambre de commerce est le bastion imprenable des traitants français sous la coupe du célèbre et redoutable Henri-Charles Gallenca, que certains surnomment en son temps «le Maître du Sénégal», et du richissime armateur Robert Delmas.
Pour obtenir la motion de censure qui fait tomber le gouvernement Dia, ils reçoivent nuitamment des députés qui ont le bon goût d’adhérer à leurs thèses après entrevue. Surtout pour éviter de rapporter la mesure d’augmenter leurs émoluments, que les parlementaires prennent à l’époque. Sans parler de tous ces dignitaires, d’anciens Français devenus contre leur gré de nouveaux Sénégalais, qui ont d’astronomiques ardoises dans les banques, ou vivent des marchés publics et autres subsides liés à leur proximité avec l’ancienne métropole…
Le 17 décembre 1962, quand Mamadou Dia est mis aux arrêts, dans les quartiers chics, c’est la joie parce que les affaires se relancent. L’histoire du Sénégal est un chapelet de trahisons. Si la bande à Iba Der Thiam se voit contrainte de retirer la version de nos épopées, c’est bien parce qu’aucune famille durant les cinq derniers siècles ne se révèle digne d’inscrire ses hauts faits dans le marbre. Comment glorifier les ancêtres d’un Peuple de renégats et d’hédonistes, qui renient leurs coutumes et leurs croyances devant le premier prêcheur de religion révélée ou le dernier explorateur ?
Ceux qui nous servent de héros depuis des temps immémoriaux vendent alors leurs semblables pour un cheval, une bouteille de genièvre ou un fusil. Ce sont les descendants de ces gens-là qui s’essaient à la politique pour, disent-ils, à partir du 17 novembre 2024, nous réserver un meilleur avenir…
En vérité, chacun de ces gens pourrait brûler ce pays pour un massage.
Takku Wallu mobilise dans le bastion de Me Wade
La coalition Takku Wallu a mobilisé hier à Kébémer, bastion de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade. La caravane était dirigée par le maire Mamadou Lamine Thiam, et le président du Conseil départemental Modou Diagne Fada. Selon le leader de Ldr/Yessal, cette coalition prouve que «le vœu de réunification de la famille d’Abdoulaye Wade s’est réalisé». Qualifiant les premiers mois du nouveau régime d’échec économique, social et démocratique, Modou Diagne Fada a appelé les populations à voter massivement pour la liste Takku Wallu afin de sauver «le bateau Sénégal qui tangue».
Le 1er adjoint du maire de Tivaouane soutient Pastef
L’ancien député Cheikh Tidiane Diouf, premier adjoint au maire de Tivaouane, par ailleurs Président du mouvement Construire Tivaouane Durablement (CTD) : «J'ai décidé librement, après une mûre réflexion et après en avoir échangé avec mes responsables, ma base affective et politique, de soutenir sans réserve la liste PASTEF, suite à l’entretien que j'ai eu avec Mme Mimi Touré qui fut mon ancienne camarade à And Jef, qui m'avait fait l'honneur de me nommer Conseiller Spécial lorsqu'elle était présidente du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE)», at-il expliqué. Cheikh Tidiane Diouf est un ancien de Rewmi, le parti d'Idrissa Seck qui l'avait investi sur les listes lors des élections législatives de 2012, sous la bannière de la coalition présidentielle d'alors, Benno Bokk Yaakaar
L’armée au secours des sinistrés
Les armées continuent de soutenir les sinistrés des inondations causées par la crue du fleuve du Sénégal. Les militaires effectuent des consultations gratuites au profit du village de Khorkadiéré dans le département de Podor. A Darou, les soldats s’activent pour construire une digue pour protéger le nord de la ville de Saint-Louis.
39 910 migrants recensés aux Canaries
La Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) a initié un atelier à l’intention des journalistes sur la traite des personnes. D'après Pr Serigne Mor Mbaye, 39 910 migrants sont arrivés aux Canaries entre janvier et décembre 2023 contre 15 682 migrants en 2022, soit une augmentation de 155%. Il souligne que plus de 610 pirogues sont arrivées aux Canaries entre janvier et décembre 2023 contre 350 bateaux en 2022, soit une augmentation de 74%. Pour Pr Serigne Mor Mbaye, les facteurs qui expliquent ces projets de migration sont liés, entre autres, à un taux élevé de chômage; secteurs d'activité particulièrement affectés l'agriculture, la pêche, mauvaise gouvernance, société en crise et manque de perspectives. A cela, il s’y ajoute les raisons sociales, notamment le rajeunissement de la population,(60% de la population du Sénégal a moins de 25 ans) et les communautés n'ont plus les ressources pour soutenir l'épanouissement des jeunes et le changement des modèles de solidarité familiale.
493 individus interpellés par la police
Pour assurer la protection des citoyens et de leurs biens, la police a organisé une nouvelle vaste opération de sécurisation dans les zones criminogènes du Sénégal. La synergie des éléments des unités de la Direction de la sécurité publique (DSP) a permis d'interpeller 493 individus. On y dénombre 81 pour ivresse publique manifeste, 42 pour nécessités d’enquête, neuf pour détention de chanvre indien, un pour conduite sans permis de conduire, un pour offre et cession de pilules d’ecstasy, un pour détention et usage collectif de chanvre indien, quatre pour usage de produit cellulosique, six pour rixe sur la voie publique, un pour homicide involontaire par accident de la circulation routière, un pour coups et blessures volontaires, trois pour injures publiques et menaces de mort, un pour détention d’arme blanche, cinq pour jeux de hasard sur la voie publique, un pour refus d’obtempérer, deux pour vagabondage, un pour tapage nocturne, un pour abus de confiance, deux pour racolage actif sur la voie publique, un pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions, trois pour vol commis la nuit, quatre pour flagrant délit de vol, un pour vol (...) a appris Seneweb d'une source autorisée. Pour diverses infractions routières, les éléments des commissariats et des postes de police du Sénégal ont immobilisé 71 motos et mis en fourrière 23 véhicules dans la nuit du mardi au mercredi.
Gadio met en garde Amadou Ba et Cie
Le Docteur Cheikh Tidiane Gadio ne veut pas que son nom soit associé à la coalition Jamm Ak Njariñ, d’Amadou Ba. Le MPCL - Luy Jot Jotna a fait une mise au point. Gadio dit apprendre avec stupeur les manipulations éhontées de certains leaders de Jamm ak Njariñ qui annoncent dans leurs meetings de campagne l’appartenance de MPCL/Luy Jot Jotna à leur coalition. Selon Gadio et Cie, ils savent très bien que leur parti a dit sa consternation devant les listes fantaisistes et sectaires issues des investitures concoctées par leur leader et sa garde rapprochée. Après son rejet ferme et indigné de ces listes, le MPCL-Luy Jot Jotna s’est immédiatement retiré de la coalition jamm ak njariñ et s’est retiré de toutes les instances et activités de cette coalition, précise le communiqué reçu à «L’As». Le MPCL/Luy Jot Jotna a aussi invité tous ses militants et sympathisants à se retirer de tous les comités électoraux de cette coalition et de rester à l’écoute de la position du Parti sur le vote du 17 novembre 2024. Gadio et Cie déplorent vivement ces manipulations politiciennes, immatures et irresponsables.
L’étudiante vole un téléphone et de l’argent
Âgée seulement de 19 ans, l’étudiante N. A. Diop a fait face hier au juge du tribunal d’instance de Dakar pour vol de portable et d’argent. Lors d’une sortie en groupe avec ses amies, l’étudiante a profité de la baignade pour voler le téléphone de S. Ndiaye. Elle a vidé son compte wave. D’après la victime, c’est dans le sac d’une tante qu’elle avait gardé ses affaires. Après la baignade, elle a voulu prendre son téléphone qui ne se trouvait plus dans le sac. C’est ainsi que son cousin lui a conseillé d’appeler wave pour bloquer son compte. Elle a emprunté à l’étudiante son téléphone pour appeler Wave, elle a dit que le service wave ne fonctionne plus au-delà de 20 heures. C’est 48h après que S. Ndiaye a récupéré son numéro avant de contacter le service client de Wave. On lui a fait savoir que l’argent a été retiré dans un point sis à Colobane. Arrivé sur place, le vendeur lui a confirmé que c’est N. A. Diop qui a retiré de l’argent. Entendu à titre de renseignement, le vendeur A. Gningue a conforté ses allégations. La prévenue a contesté les faits. Habitant à Colobane, elle soutient n’avoir pas volé le téléphone. Elle indique avoir effectué un dépôt de 14 mille francs CFA et non un retrait. La partie civile a réclamé 300 mille de nos francs pour la réparation du préjudice. Déclarée coupable, la prévenue a été condamnée à un an dont un mois ferme. En plus, elle devra payer 250 mille francs à la partie civile.
Le Sénégal attend un taux de croissance de 9,3 en 2025
Le Fonds monétaire international a publié de nouvelles prévisions économiques. Il y a une belle perspective pour le Sénégal. Selon les projections, le Sénégal attend un taux de croissance de 9,3 en 2025. Au même moment, les pays d’Afrique subsaharienne mettent en œuvre des réformes difficiles et indispensables pour rétablir la stabilité macroéconomique et, bien que les déséquilibres globaux aient commencé à se résorber, la situation est hétérogène. L’institution indique que les dirigeants sont confrontés à trois principaux obstacles. Premièrement, note le rapport, la croissance régionale, attendue à 3,6 % en 2024, est globalement atone et inégale, même si une modeste reprise est prévue l’année prochaine à 4,2 %. Deuxièmement, ajoute la même source, les conditions de financement demeurent restrictives. Enfin, l’interaction complexe entre la pauvreté, le manque de débouchés et la mauvaise gouvernance, conjugués à des augmentations du coût de la vie et à des difficultés à court terme liées aux ajustements macroéconomiques, nourrissent les frustrations sociales. Ainsi le FMI pense que les décideurs doivent se livrer à un véritable exercice d’équilibriste consistant à concilier quête d’une stabilité macroéconomique, réponse aux besoins de développement et assurance de l’acceptabilité sociale et politique des réformes. Seulement, souligne-t-on, il sera essentiel de protéger les plus vulnérables des coûts de l’ajustement et de mettre en œuvre des réformes qui créent suffisamment d’emplois pour mobiliser le soutien public.
Mamadou Diop Decroix dénonce l’attaque de Koungheul
Le leader d’Aj/Pads condamne l’attaque de la caravane de Sonko à Koungheul. Mamadou Diop Decroix pensait que les agressions et autres destructions notées à Dakar seraient les premières et les dernières de cette campagne. Mais là, c'est avec colère et indignation qu’il apprend l'attaque lâche du convoi de la tête de liste de la coalition Pastef et du Premier Ministre Ousmane Sonko. Il exprime sa compassion et sa solidarité aux blessés, en particulier Malick Gakou avec qui il a échangé dans la journée et leur souhaite un prompt rétablissement. Qui ne veut pas de cette élection ? s’interroge Mamadou Diop Decroix. Il interpelle l'État car la confusion est très facile à installer si on laisse faire et c'est dans la confusion que les pêcheurs en eaux troubles entrent en action pour élargir les fronts pour des objectifs qui n'ont rien à voir avec les intérêts immédiats et à long terme de notre peuple. Tous ceux qui, de quelque bord qu'ils soient, regardent le 17 novembre avec confiance quant à leur victoire confortable ne peuvent avoir un intérêt quelconque à saboter le processus, déclare Mamadou Diop Decroix.
Un «Jakartaman» perd la vie dans un accident
Amadou Woury Barry n'est plus. Ce conducteur de moto Jakarta a perdu la vie dans un accident de la circulation. En effet, c'est en pleine course que le Jakartaman s'est renversé avec sa moto sur la chaussée. La violence du choc a causé sa mort sur le coup avant l'arrivée des sapeurs-pompiers. Les faits se sont produits à hauteur du village de Saré Yira dans la commune de Nemataba, département de Vélingara, région de Kolda. Âgé de 55 ans, Amadou Woury Barry habitant le village de Dianwely Yoro, roulait dans le sens Némata-Vélingara. Le corps du conducteur de moto Jakarta a été déposé à la morgue du centre de santé de Vélingara par les sapeurs-pompiers.
Par Papa Abdoulaye SECK
LE CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’ISRA, MA PART DU GÂTEAU
Je n'ai pas de choix et je me réfugie auprès de Cheikh Hamidou Kane qui a écrit fort justement :"il n'y pas de tête lucide entre deux termes d'un choix "
Pour des raisons indépendantes de ma volonté, je vais rater la célébration du cinquantième anniversaire de l'ISRA. Emporté par ma passion et par mon amour pour cet institut, je surprends ma plume insister pour que j'en fasse bon usage, sans report d'échéance. Je n'ai pas de choix et je me réfugie auprès de Cheikh Hamidou Kane qui a écrit fort justement :"il n'y pas de tête lucide entre deux termes d'un choix "
Oui, l'émotion est forte mais finalement domptée !
C'est le 4 Novembre 1974 que l'acte de naissance de l'ISRA a été signé, gratifiant, ainsi, notre pays d'une recherche agricole finalisée couvrant, dans un même cadre institutionnel, les productions agricoles, halieutiques, animales et forestières. En clair, un prolégomène venait d'être considéré, pour des analyses globalisantes du secteur agricole sénégalais.
A mon sens, c'est une des plus belles décisions politiques prises depuis notre accession à la souveraineté internationale. Il faut, par conséquent, en remercier le bâtisseur feu Djibril Sène accompagné, dans la mise en œuvre, de très valeureux chercheurs comme Pape Ibrahima Thiongane ,signataire de ma décision de recrutement ,en sa qualité de DG, Gora Bèye, feu Mahawa Mbodj, feu Sitapha Diatta, feu Kader Diallo, feu Seydil Moctar Touré, feu Faustin Sagna, Moctar Touré, Habib Ly, Moussa Fall, feu Mbaye Ndoye, feu Ndiaga Mbaye, feu Jacques Faye, feu Mamadou Sonko, Aboubacry Sarr, François Faye, feu El hadj Guèye, feu Madické Niang, feu Ablaye Niasse, Bara Diop,feu Talla Diaw, feu Pape Assane Camara etc. Je suis certainement incomplet !
Mon barycentre est trouvé, c'est Abraham Lincoln, à travers sa formule : " l'agriculture est le fondement de la société, la racine de l'économie, l'espoir de l'avenir". A l'évidence, cette formule va être plus succulente en y remplaçant "agriculture" par "secteur agricole" .
Au demeurant, un outil stratégique majeur, dont la mission originelle est de générer des résultats utiles et utilisables, est nécessairement une force motrice, aimant d'un progrès constamment consolidé et élargi. Car progresser, c'est faire les choses autrement et mieux avec comme adjuvant la science, la technologie et l'innovation.
Je pourrais traduire la formule révisée de Abraham Lincoln par une simple évidence : sans développement rural, point de développement économique et social, et sans recherche agricole performante, point de développement rural. Alors, la transitivité mathématique est vite établie : la recherche agricole est au cœur du développement économique et social.
De mon belvédère, avec mes lunettes d'observation et mon recul, j'observe l'ISRA et constate sa singularité.
L'ISRA est un monde de rêves, d'extases, de cauchemars, de doutes durables et continus et de certitudes dynamiques. En effet, nous devons y transformer des connaissances pré-réfléchies en connaissances rationnelles par un mixage de méthodes empiro-inductives et de méthodes hypothético -déductives, en référence à Nietzsche et à Leonardo da Vinci. Le premier recommandant la négation de toute évidence et le second "de penser beaucoup pour ne pas se tromper souvent". Alors dans ce monde, la rage de connaître et de transmettre s'invite au quotidien et l'excellence plurielle s'impose comme seul baromètre d'appréciation. Il ne saurait en être autrement, pour deux raisons essentielles :
La première raison: l'Isra est composé d'architectes du passé et du présent et d'architectes du futur, déjà interpellés par des clameurs aux urgences multiformes.
La deuxième raison: l'isra est la force centripète pour l'épanouissement total du secteur agricole, son métabolisme de base et sa boussole non pipée. C'est l'inoxydable charme et la lourde responsabilité de cet institut !
Des souvenirs, il y'en a une infinité, je vais retenir, pour ma part, le projet de fermeture de cette institution parle Président Abdoulaye Wade. Mal informé par des personnes qui aiment mal leur pays, le Président de la République avait envisagé de mettre fin à la mission de l'ISRA.
Directeur Général, j'avais convoqué les responsables administratifs et scientifiques pour l'organisation d'une semaine de portes ouvertes en vue de prendre à témoin l'opinion nationale et internationale.
Finalement, le Président Wade était venu nous visiter, le dernier jour, et avait écrit, après sa visite, sur le livre d'or ce qui suit : " J'ai été particulièrement impressionné par les réalisations de l'ISRA que je viens de découvrir et, aussi, par les perspectives qu'il s'est tracées.
Je suis convaincu que l'ISRA saura être l'instrument de l'ambitieuse politique agricole que j'ai assignée à notre pays.
Toutes mes félicitations au Directeur Général et aux chercheurs", signé Président Abdoulaye Wade.
Par cette visite, le Président Wade confirme qu'il est un intellectuel qui ne demande qu'à être convaincu pour revisiter sa position. Ce jour nous a marqués à jamais !
Une chose à retenir : la capitulation n'est jamais dans l 'ADN d'un agent de l 'ISRA.
Un autre souvenir : Directeur scientifique travaillant sous la supervision lumineuse du Dr. Habib ly, un chercheur phytopharmacien émérite, nous avons eu à passer la nuit au bureau pour que l'ISRA respecte ses engagements de remise d'un rapport pour un conseil interministériel. Le Premier Ministre feu Habib Thiam n'avait pas manqué, d'entrée de jeu, de féliciter le Ministre d'Etat Robert Sagna, lors de ce conseil, pour la qualité de la note introductive préparée par l'ISRA en si peu de temps.
Je pouvais aussi rappeler la très forte résilience de l'ISRA face aux velléités remettant en cause son intégrité en vue d'une dislocation injustifiée.
A l'évidence, cinquante ans d'existence et de contribution positive ne doivent pas éluder une nécessaire réflexion sur l'adaptation de cet outil aux turbulences de l'environnement national et international. En d'autres termes, c'est un beau prétexte pour s'en féliciter tout en s'interrogeant sur la solidité du cahier de charges de cet institut. Cela signifie : se réinventer en vue d'augmenter sa valeur marchande scientifique et son utilité sociétale. Dans cet exercice difficile, il convient de convier tous les acteurs publics et privés avec, comme point de ralliement, la transformation de nos systèmes alimentaires. Il s'agit d'une nécessité et d'une urgence dans la construction d'une sécurité alimentaire et nutritionnelle adossée à une politique de souveraineté alimentaire.
Cet événement majeur doit, aussi, offrir une occasion unique pour donner le nom du siège de l'ISRA à son bâtisseur feu Djibril Sène, premier chercheur sénégalais au CNRA de Bambey, un généticien remarquable et remarqué, ici et ailleurs, un homme si inspirant pour ses successeurs, une personne de conviction, un homme qui avait le cœur sur la main et qui parlait toujours la main sur le cœur, une personne d'une piété rare, un scientifique d'élite au sens propre et figuré.
En un mot, comme en mille, retenons et magnifions la longue et fertile carrière de ce chercheur d'exception sur le podium de l'excellence scientifique à l'échelle de l'humanité, en tout temps et en tout lieu.
Paix pour le repos de l'âme de cet immortel dont la seule évocation du nom suffit pour nous faire frémir d'émotion, par devoir de reconnaissance infinie.
Misons davantage sur une solidarité sans limites pour aller de l'avant car "la recherche est un sport collectif", pour paraphraser la Prof. Catherine Brechignac de l'Académie des Sciences de France. En abrégé, le philosophe Pascal aurait avancé que " le Moi est haïssable "
L'avenir frappe déjà à notre porte !
Nos félicitations, nos encouragements et nos ferventes prières à l'ISRA.
J'aime l'ISRA, il m'a donné plus que mes rêves les plus fous !
C'est l'heure de ma sieste de jeune retraité, je m'efface !
Alhamdoulilah !!!
Que Dieu bénisse l'ISRA
par Aoua Bocar LY-Tall
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE PLAIDE-T-IL POUR LA NON RESTITUTION DES ŒUVRES D'ART AFRICAINS ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le philosophe sénégalais affirme que les objets d'arts sont "chez eux" au Louvre, oubliant le combat historique pour leur retour. Sa conception de l'universalité apparaît comme une caution intellectuelle au statu quo colonial
Nul ne peut nier que Souleymane Bachir Diagne est un philosophe rigoureux et un érudit. Cependant, il lui arrive de mettre cette rigueur sous le paillasson par des pirouettes intellectuelles qui en étonnent plus d’un. Ce fut encore récemment le cas. J'ai lu avec étonnement ses propos dans une entrevue accordée au quotidien français La Croix du 13 octobre 2024, recueille par Mme Marianne Meunier (Cf. :https://www.la-croix.com/culture/restitutions-d-ouvres-les-objets-venus-dafrique-sont-chez-eux-au-louvre-20241013).
La Croix a d'ailleurs intitulé son entrevue par le fond de sa pensée, notamment : "Restitutions d’œuvres : « Les objets venus d’Afrique sont chez eux au Louvre »" Ce, au nom de son nouveau paradigme d'universalité que le président Macron s'est fait le plaisir de citer dans son discours d'ouverture de la XIXe session de la Francophonie tenue le 5 août 2024 à Villiers-Cotterêts, en France.
À la question de Mme Meunier : "Vous sentez-vous confronté, ici, à un récit colonial, qui célèbre une France au centre du monde, comme certaines voix le dénoncent ?", Souleymane Diagne répond : " Je me faisais cette idée du Louvre jusqu’à l’inauguration, en 2000 […] Dès lors, j’ai commencé à reconsidérer cette notion […] et à me dire que, d’une certaine façon, ce pavillon des Sessions recevait ces objets chez eux. "
Pire, Professeur Diagne renforce son argumentaire par des propos de feu Amadou Mokhtar Mbow. Il affirme que : " ... mais dans le même temps, il (Ndir Mbow) reconnaissait que ce patrimoine avait pris racine sur sa terre d’emprunt." Prendre racine dans un pays étranger pour y avoir duré ne signifie pas qu'on perd ses racines originelles et qu'on ne veut plus et/ou qu'on ne va plus retourner à ses vraies racines. Bien entendu avec leurs valeurs, leurs beautés, leurs spécificités, ces œuvres africaines ont rehaussé le statut des musées européens, et surtout, celui de Quai Branly. C'est cela que le patriarche Mbow soulignait. Cependant, l'historienne Bénédicte Savoy nous apprend dans son essai, « Le long combat de l’Afrique pour son art », Édition Seuil qu'en 1978, alors qu'il était directeur de l'Unesco, le Sénégalais, Amadou Mahtar M’bow, dans un discours qui fera date, défend fermement que : « ces biens de culture qui sont partis de leur être, les hommes et les femmes de ces pays ont droit de les recouvrer. » Et, monsieur Mbow n’a jamais vacillé de cette position qui avait été saluée ce jour là par le présentateur français Roger Gicquel dans le journal télévisé de TF1, à 20 heures. (La Croix).
Madame Savoy rappelle d’ailleurs dans son ‟passionnant et minutieux essai sur les efforts sans relâche d’un continent pour son art‟ que la demande de la restitution des objets d’art arrachés de force avait débuté par une « bombe » en forme d’injonction : « Rendez-nous l’art nègre », exige en 1965 le journaliste béninois Paulin Joachim à la une du mensuel sénégalais Bingo, lu dans toute l’Afrique francophone. (La Croix, 2024). Combat que poursuivra Mbow et beaucoup d’autres Africain-e-s et repris aujourd’hui par la jeunesse africaine.
Pourquoi professeur Diagne, votre plaidoyer au nom de l'Universel s'en tient-il uniquement à des objets d'art et ne s’étend-il pas aux Humains ? N'était-ce pas par là qu'il aurait dû commencer ? Pourquoi ne dites-vous pas aux Français au nom de votre conception d’universalité que les Africain-e-s qui arrivent en France sont chez eux ? Ce qui est fondamentalement vrai et fondé. Car, leurs ancêtres ont défendu cette France, ont versé énormément de leur sang sur cette terre française en vue de la sauver de la domination nazie et des humiliations hitlériennes. De même, les Africain-e-s resté-e-s sur leur continent ont nourri au nom de "l'effort de guerre" les Français et les ont sauvés de la faim engendrée par la première, et surtout, la seconde guerre mondiale. Les biens et les ressources (diamant, or, argent, manganèse, cobalt, uranium, phosphate, cuivre, uranium, etc.) de l'Afrique ont enrichi l'Europe et contribué à sa construction et à son essor économique. La force de travail des Africain-e-s drainée par l'ignoble "Traite des Humains" a enrichi la France et mis en valeur le dit "Nouveau monde" à savoir l'Amérique au point qu'elle soit devenue la première puissance mondiale. Aussi, ces objets d’art africains sont aussi une importante source d’enrichissement pour l’Europe, car, nul n’entre dans un musée sans payer. Pourquoi ne pas retourner une part de cette richesse à l’Afrique ? Alors, Souleymane Bachir Diagne, les Africain-e-s ne sont-ils pas chez eux en Europe, surtout dans les pays colonisateurs et aux États-Unis ?
Pourquoi avec votre puissante voix, ne faites-vous pas le plaidoyer des Africain-e-s mal traité-e-s, emprisonné-e-s, malmené-e-s, humilié-e-s, enchaîné-e-s et jeté-e-s au fond des mers, en plein désert ou au fond des geôles européens où ils sont malmené-e-s comme des bandits de grands chemins ? Pourtant, leur unique tort face à leurs pays laissés en ruine par des siècles de domination politique, d'exploitation économique, d'humiliation culturelle, c’est d'aller chercher dans cette Europe que l'Afrique a enrichie, de meilleures conditions de vie et des moyens pour aider leurs familles et leurs communautés ?
Alors, pourquoi ne le dites-vous pas aux Européens au nom de l'universalité ?
"Détruire l’universel, c’est détruire l’idée d’humanité", dites-vous toujours au cours de cette entrevue avec le journal La Croix. Détruire l’universel, n'est-ce pas plutôt déshumaniser une partie des Humains à travers des pratiques reconnues aujourd'hui comme "un crime contre l'Humanité", à savoir l'esclavage et ses séquelles qui perdurent à des traves le racisme et les discriminations. Professeur, la priorité n'est-il pas de contribuer à restaurer cette Humanité par entre autres votre conception de l'universel ?
Quand vous répondez à propos de la sculpture fon attribuée à Akati Ekplékendo, avant 1858, Bénin/Capucine-BARAT--GENDROT que : ‟« Ce “dieu du fer”, qui provient du Bénin, m’évoque la question des restitutions. Dans le film Dahomey (1), les étudiants béninois déplorent son absence parmi les 26 objets que la France a rendus à leur pays. De mon côté, je le vois bien rester ici. Cet objet est chez lui au Louvre. ‟ Là, je reste sans voix. Ainsi, vous alliez à l'encontre des aspirations du peuple africain, surtout de sa jeunesse ?
Je suis assurée que votre grand-frère, le grand combattant pour la liberté de l'Afrique et la dignité des Africain-e-s, le patriote Pathé Diagne (paix à son âme) était encore en vie, il vous aurait réprimandé en vous disant : "Non Bachir, il ne faut pas dire ça. Ce n'est pas juste. Rendons à César ce qui lui appartient. Il faut restituer aux Africain-e-s leurs objets d'art qui sont d'ailleurs dans la plupart des cas, des objets sacrés en Afrique. ..."
Dre Aoua Bocar LY-Tall est chercheure associée à l'Institut d'Études des Femmes de l'Université d'Ottawa au Canada, Historiographie et membre du COPIL de l'H.G.S ou Histoire Générale du Sénégal, sociologue/analyste, écrivaine et conférencière internationale.
Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ?
En direct du procès de Bougane au tribunal de Tambacounda, je ressens honte et tristesse en écoutant la défense déconstruire le communiqué de la Gendarmerie nationale. Question à Amnesty International Sénégal, Afrika Jom Center et compagnie : Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ? Vivons-nous dans une démocratie de façade où un simple coup de fil de l'autorité peut bâillonner le droit fondamental de se déplacer dans une ville parce que le président s’y trouve ?
Senegaal Kese s’engage, dans son programme législatif, à abroger la loi d’amnistie, et les récents événements soulignent la nécessité de cette proposition. Les appels à l’usage des armes par un responsable du camp présidentiel, suivis d’une attaque aux cocktails Molotov contre le siège d’un parti politique, révèlent l’existence d’une culture de violence en politique, confortée par cette loi d’amnistie.
Qui pourrait croire que ceux ayant récemment lancé des cocktails Molotov contre le siège d’un parti en étaient à leur coup d’essai ? Qui pourrait croire que la Justice applique la même diligence que celle réservée à Bougane et autres, dans l’affaire de l’apologie de la violence assumée par un représentant du camp présidentiel ?
Le 17 novembre, les électeurs devront trancher. Soutenir ces dérives, ou voter pour une Assemblée déterminée à exercer un contrôle fort et juste sur l’exécutif. Il est temps de faire le bon choix.
PAR BIRA SALL
LETTRE OUVERTE ADRESSÉE AU MINISTRE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
"Je viens par cette présente vous informer de l’installation d’une exploitation de béton dans une zone habitée par des populations dont la santé est menacée par la pollution de leur environnement du fait de la poussière qui se dégage de cette exploitation
Le Président de la République, dans un de ses messages à la nation, a rappelé que “dans une société démocratique comme la nôtre, les droits et libertés individuels et collectifs, consacrés par la constitution, sont partie intégrante de la citoyenneté. Il est juste et légitime qu’ils soient exercés sans entrave indue. Mais la citoyenneté n’est pas que droits et libertés ; elle est aussi devoirs et responsabilités”.
C’est ainsi que j’use de ce devoir de citoyen, rappelé par notre président, pour vous adresser une correspondance.
Monsieur,
Je viens par cette présente vous informer de l’installation d’une exploitation de béton dans une zone habitée déjà par des populations dont la santé est menacée par la pollution de leur environnement du fait de la poussière qui se dégage de cette exploitation située sur la route de Ndiassane pas loin du village de Ndiakhaté Amar dans la ville sainte de Tivaouane. Cette exploitation se trouve à proximité du lycée Ababacar Sy de Tivaouane où, plus de 3000 élèves, des dizaines de professeurs et un personnel administratif se retrouvent pour les besoins des enseignements apprentissages. Et il est évident que la poussière qui est libérée menace dangereusement la santé de tous ces élèves et personnels qui voient leur environnement de travail pollué sans pouvoir rien faire. Je refuse de croire que ceux qui ont des moyens ou des amis hauts placés peuvent se permettre, rien que pour du profit, de polluer notre environnement sans être inquiétés.
En tant que ministre de l'environnement, soucieux de notre cadre de vie, vous avez sûrement compris que « l’environnement sénégalais est un patrimoine national, partie intégrante du patrimoine mondial ; sa protection et l’amélioration des ressources qu’il offre à la vie résultent d’une politique nationale dont la définition et l’application incombent à l’Etat, aux collectivités locales et aux citoyens ». En effet, la Loi 2001-01 du 15 Janvier portant code de l’environnement, en son article premier, rappelle que tout individu a droit à un environnement sain dans les conditions définies par les textes internationaux. Un droit assorti d’une obligation de protection de l’environnement.
Seulement, on est au regret de constater que partout dans le pays, notre cadre de vie est sans cesse agressé par des hommes d’affaires et entrepreneurs, qui ne se soucient que de gagner de l’argent sans aucun respect de la loi et des textes règlementant leur activité. D’ailleurs, le Président Diomaye avait constaté et déploré que notre citoyenneté est mise en mal, parce que, entre autre exemple, l’espace public est occupé sans titre ni droit, au risque de poser de graves problèmes d’encombrements, d’insalubrité et de sécurité publique.
Changer tout. Vite dit, mais pas vite fait… ce slogan pourrait s’appliquer à beaucoup de projets au Sénégal. Il arrive que nous soyons tous d’accord sur ce qu’il faudrait changer sans que les choses évoluent pour autant. S’intéressant à la question, Pourquoi il est difficile de changer ? Nicolas de Journet, journaliste de la revue française, Sciences humaines (Mensuel N° 288 spécial-Janvier 2017), analyse les obstacles au changement dont « l’aversion à la perte », par exemple, les conséquences négatives d’un problème environnemental sont difficilement mesurables pour chacun de nous. Cette explication psychologique m’a permis de comprendre pourquoi le propriétaire de l'exploitation commerciale, à qui j’ai parlé, me confiait : la poussière qui se dégage de son exploitation, ne prend pas la direction du lycée et n’affecte pas l’environnement de l’établissement. Comme si le tourbillon de poussière, qui se dégage de cette exploitation, choisit de déposer les substances polluantes qu’il transporte loin du lycée. Ce qu’on oublie souvent, c’est qu’un individu soumis à la pollution atmosphérique sur une longue durée, même à faible dose, risque davantage d’être touché par une maladie cardio-pulmonaire (infarctus du myocarde, asthme, etc.). D’après certaines études sur l’impact de la pollution, les risques de cancer sont également plus importants ; la pollution atmosphérique contribue à une baisse de la fertilité, à une augmentation de la mortalité infantile- les enfants de moins de 12 ans sont plus sensibles à la pollution, car leur organisme est moins bien protégé- et à un affaiblissement du système immunitaire. Parmi les victimes, il y a beaucoup d’enseignants craie en main, des professeurs d’éducation physique et sportive(EPS) qui, seuls avec leurs élèves, restent exposés à la poussière dans des salles de classe souvent sans portes ni fenêtres au moment où leurs chefs d’établissement sont à l’abri de la pollution parce que retranchés dans des bureaux bien fermés.
Aujourd’hui, plus qu’hier, on dépense plus en frais médicaux pour soigner des problèmes respiratoires, surtout que nous souffrons de toute sorte d’allergies dues à des substances polluantes et restons enrhumés 300 jours sur 365. D’ailleurs, l’organisation mondiale de la sante (L’OMS) a récemment lancé une campagne nommée BreathLife avec pour objectif de faire prendre conscience aux populations que la pollution de l’air- désignée ici comme un « tueur invisible » - représentait un risque sanitaire et environnemental majeur. En effet, la pollution de l’air tue chaque année plus de 7 millions de personnes dont 600.000 enfants.
Un des obstacles majeurs au changement sur lequel insiste le chroniqueur de la revue française Sciences Humaines, c’est l’absence de sanctions à l’endroit des pollueurs. Selon lui, « lorsque la contrainte et la menace sont exclues, comme cela devrait être le cas dans une démocratie, même les projets a priori les plus bénéfiques à la collectivité peuvent se heurter à des obstacles pendant de longues années, voire ne jamais aboutir… ».
Au Sénégal, ces pollueurs trouvent des complices dans notre administration, des amis qu’ils corrompent facilement parmi les conseillers municipaux, surtout des élus locaux responsables dans les commissions domaniales de nos localités où, accaparement de terres, clientélisme politique, passe-droits, prébende, détournements de fonds sont notés dans les pratiques de la « gouvernementalité » de proximité.
Il y a également le silence coupable des populations qui ne font rien pour dénoncer ces pollueurs qui viennent installer leur business dans des quartiers où ils ne vivent pas avec leur famille. Le changement annoncé dans le projet pour améliorer notre cadre de vie dépend beaucoup de l’autorité des représentants de l’exécutif, dont le préfet qui relève pour sa gestion du ministère de l’intérieur, de l’exemplarité des hommes politiques, de leur disponibilité qui doit être totale pour répondre aux sollicitations des populations. Mais on n’arrivera à rien, si les citoyens ne collaborent pas dans la lutte contre l’occupation anarchique de l’espace public, l’encombrement, la pollution sous toutes ses formes, comme la police les invite également à dénoncer les malfaiteurs ; on n’arrivera à rien si les populations n’acceptent pas d’assumer de nouveaux rôles dans l’exercice de leur citoyenneté, celle participative. Je pense, par exemple, à celui de « lanceur- d’alerte », un citoyen actif qui voudrait alerter d’un risque ou d’un danger.
En adressant cette lettre ouverte au ministre de l'environnement et du développement durable, j’espère trouver une oreille attentive auprès de vous et vos services déconcentrés, pour que des mesures, en rapport avec le code de l’environnement et de l’urbanisme, soient prises pour préserver notre environnement de travail, notre cadre de vie.