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25 novembre 2024
Opinions
Par Kaccoor Bi
ESTHETIQUE MACABRE
Que nos anciens Chefs encore vie réfléchissent sur ce cas pour ne pas nous appauvrir avec ce qu’ils coûtent déjà aux contribuables.Et voilà qu’aujourd’hui, l’Etat est en train de payer chèrement cette préférence à la France.
On ne cessera de le répéter, de le proclamer et même de le chanter. C’est un de nos patrimoines les plus précieux. Plus encore que les biens que Bay Seng est allé déposer en Normandie où il a préféré vivre et mourir, loin de son Sénégal, son pays natal et sa source d’inspiration. Et voilà qu’aujourd’hui, l’Etat est en train de payer chèrement cette préférence à la France.
Après que le président Sall a permis l’acquisition, par le Sénégal, de quarante et un de ses biens lui appartenant, lui et son épouse Colette, pour un montant de 160.064.000 francs CFA à Caen, voilà que la même France menace encore de mettre aux enchères sa riche et volumineuse bibliothèque. En attendant qu’elle menace de vendre d’autres biens de Baye Seng pour nous soutirer encore du fric.
Que nos anciens Chefs encore vie réfléchissent sur ce cas pour ne pas nous appauvrir avec ce qu’ils coûtent déjà aux contribuables. Cette parenthèse fermée, j’en viens à ce qui constitue notre premier patrimoine et qui est plus précieux encore que le président Senghor et son héritage réunis.
Un patrimoine qui constitue l’identité première de notre «Téranga ». Il s’agit de la Sénégalaise dont Baye Seng a chanté avec un grand lyrisme la beauté, la couleur, le port, la démarche et l’élégance même s’il lui a préféré sa Blanche Colette. Aujourd’hui, on est si peiné de voir cette beauté Noire vouloir ressembler à la Blanche en s’éclaircissant la peau jusqu’à contracter des cancers. Passe encore que nos femmes usent d’artifices trompeurs pour une fausse identité qui leur donne des allures de guenons en perdition. Surtout avec leurs cheveux dits naturels qui ne sont en réalité que des chevelures de Blanches, leurs faux cils, fausses hanches, « make up » et fausses fesses ! Mais voilà qu’en plus elles veulent blanchir leur peau ! Sans doute pour pouvoir rougir après. Comme les vraies toubabesses…
Une pratique, le « xeesal », dans laquelle seules des femmes quasi analphabètes s’illustraient auparavant pour plaire à des mecs ne pouvant pas résister eux-mêmes aux meufs de teint clair ! Mais qui, aujourd’hui, a fini de contaminer le milieu intellectuel ainsi que les femmes de la haute société. Malgré l’éveil des consciences, le phénomène perdure et s’est amplifié.
De plus en plus, des femmes dites intellectuelles ont tendance à s’arracher la peau, usant de produits sophistiqués qui leur coûtent la peau des fesses, se ruinant pour plaire aux hommes. Il suffit de suivre nos télés locales pour mesurer les dégâts faits sur leurs corps. C’est symptomatique que des praticiens sortent encore pour parler des ravages de ces produits esthétiques sur le corps des femmes qui meurent bêtement pour plaire à des hommes. Une beauté artificielle chèrement payée puisqu’aucune d’entre ces malheureuses ne se relève d’un cancer de la peau. Depuis décembre dernier, toutes les femmes dépigmentées atteintes de cancer de la peau et hospitalisées sont décédées, rappelle une éminente professeure de médecine, spécialité dermatologie, qui livre ainsi les chiffres de l’horreur…
Mais on espère que nos deux Premières dames ne vont pas recourir à cette vilaine, et dangereuse, pratique
KACCOOR BI - LE TEMOIN
Par Ababacar FALL
CENA – CENI : QUELLE ALTERNATIVE POUR LE SENEGAL
En annonçant sa volonté de substituer la CENA par une CENI, Diomaye Faye relance le vieux débat sur la meilleure structure pour organiser des élections. Un choix lourd de conséquences au regard des expériences contrastées de ces deux modèles en Afrique
La décision annoncée par le président nouvellement élu Bassirou Diomaye Faye de remplacer la CENA par une CENI, m’offre encore une fois l’occasion de revenir sur un tel sujet qui du reste n’est pas nouveau. A la suite des dysfonctionnements intervenus lors des élections locales de 1996 à Dakar, l’opposition d’alors avait réclamé la mise en place d’une CENI dans le cadre de la commission cellulaire dirigée par le Professeur DiaÏté pour conduire les concertations entre les partis politiques afin d’évaluer les élections locales entachées d’irrégularités et de faire des propositions au Président Diouf pour l’amélioration du système électoral sénégalais.
Ces concertations malheureusement, prendront fin dans la confusion avec un désaccord entre l’opposition regroupé au sein du Collectif des 19 qui voulait une CENI et le parti socialiste qui était pour le maintien du statut quo. Suite à une demande d’arbitrage que lui avait adressé le Collectif des 19, le Président Abdou DIOUF avait tranché la question en optant pour un Observatoire national des élections- ONEL et en créant au sein du ministère de l’intérieur une Direction générale des élections – DGE. Après quelques années d’existence, on s’est rendu compte des limites objectives de l’ONEL bien qu’il constitua quand même une avancée majeure dans le dispositif électoral pour avoir contribué à crédibiliser le processus électoral et à rendre les élections transparentes. Cependant son caractère temporaire, son manque d’autonomie financière, l’absence d’une véritable personnalité juridique et d’un pouvoir de sanction immédiatement exécutoire ont constitué des limites objectives qui rendaient l’ONEL inapproprié dans le cadre d’un processus continu d’approfondissement de la démocratie.
Ainsi en2003, le débat resurgit sur l’opportunité de renforcer les pouvoirs de l’ONEL ou de mettre en place une autre structure, CENA ou CENI à la suite des élections de 2001 et 2002 où la nouvelle opposition qui avait perdu le pouvoir en 2000, convaincue que ces élections n’étaient pas transparentes, fit du renforcement des pouvoirs de l’ONEL une revendication principale.
C’est alors que le président Abdoulaye Wade, par décret n° 2004-673 en date du 02 juin 2004, institua une commission cellulaire chargée de réfléchir sur le cadre juridique, la mission et les attributs de la CENA. La commission cellulaire, dans laquelle j’ai siégé, sous la direction du Professeur Babacar Gueye nommé par décret n° 2004-1379 du 29 octobre 2004 démarra ses travaux à l’école nationale de police le 29 novembre 2004 ; travaux qui s’achèveront le 27 janvier 2005. Le président Wade par décret n° du ……. Mit en place la CENA avec des pouvoirs renforcés avec comme premier Président le Magistrat à la retraite Moustapha Touré. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les points avec les différentes péripéties vécues depuis le limogeage/démission de son président ci-dessus cité et la nomination d’un autre magistrat pour le remplacer, en l’occurrence Doudou Ndir. Je suis largement revenu sur ces différentes péripéties dans mon ouvrage sur l’histoire politique et électorale du Sénégal. La suite, on la connait avec le remplacement brutal de tous les membres de la CENA par le président Macy Sall avec le feuilleton des fiches de parrainage refusées au candidat Ousmane Sonko suite à une décision de justice et l’application parla CENA de son pouvoir d’injonction à l’endroit de l’administration électorale.
La proposition du président de la République dans son adresse à la nation le 3 avril relance Le débat sur l’opportunité de mettre en place une CENI à la place de la CENA probablement à cause de la perception de beaucoup d’acteurs du jeu politique et nombre d’observateurs de la scène politique de l’inefficacité d’une telle institution au cœur du processus électoral. Depuis les élections législatives de 2017 jusqu’à la récente élection de 2024, en passant par celle de 2019, de nombreux faits et actes se sont produits qui pourraient conforter l’idée d’une fragilisation de l’organe de contrôle ou de son inutilité malgré les pouvoirs qui lui sont dévolus.
En 2017, lors de la refonte partielle du fichier, beaucoup de couacs et de dysfonctionnement ont été relevés qui ont traduit une attitude certaine des autorités en charge de l’organisation des élections à mettre la CENA soit sur le fait accompli, soit à agir de manière unilatérale sans l’en informer.
Ainsi que cela ressort du rapport de l’organe de contrôle sur les élections législatives de 2017, à la page 34 on peut noter certains points présentés par cette dernière lors d’une visite d’une délégation conduite par le Ministre de l’Intérieur.
• La CENA n’a pas été associée à l’envoi du matériel électoral et des documents électoraux aux autorités administratives ; cependant au niveau local, aucune récrimination n’a été enregistrée
• Pour la remise des listes électorales aux plénipotentiaires des entités en compétition, la CENA n’a enregistré que deux réclamations, qui ont été satisfaites dès qu’elles ont été portées à la connaissance du DGE
• Un récent communiqué du ministère de l’Intérieur laisse entendre que les bureaux de vote pourraient changer de lieu de localisation pour diverses raisons, amenant la CENA à rappeler que le Code électoral ne permet pas un tel déplacement au stade actuel
• Au sujet de la distribution des cartes d’électeur, la CENA est particulièrement préoccupée par le faible taux de retrait enregistré à la date du 24 juillet 2017.
• Sur l’organisation du retrait des cartes, des communiqués émanant des autorités administratives de Dakar ont été diffusés pour en changer l’organisation et ce, sans l’avis de la CENA
• Enfin, sur l’édition des cartes d’électeur, toujours en cours, la CENA exprime sa vive inquiétude ; au 24 juillet 2017, en effet, un nombre très important de cartes d’électeurs restent à produire et à mettre à la disposition de leurs ayants droits.
Malgré les réponses et les assurances données par le Ministre de l’Intérieur de l’époque Abdoulaye Daouda Diallo quant à sa volonté de respecter la loi, il n’en demeure pas moins que la CENA à bien des égards a été tenue à l’écart de beaucoup d’activités notamment dans la phase de production et de distribution des cartes où une volonté nette de désorganiser le scrutin a été murie et planifiée de façon délibérée.
A la page 46 du rapport, la CENA note pour le déplorer qu’à côté des retards dans l’installation du matériel et des documents électoraux, l’on a noté le manque, voire l’absence totale de bulletins de certaines coalitions dans des bureaux de vote tant au plan national qu’à l’extérieur.
A la page 51 du rapport, le cas de Touba est évoqué, même si la forte pluie de la veille a pu retarder le démarrage du vote, nombre de bureaux de vote n’ont pu démarrer à temps faute de matériel mais surtout de l’absence des bulletins du PDS, ce qui aura été à l’origine du saccage de 220 bureaux de vote. Quid du cas de la Côte-d’Ivoire ou dix-neuf bureaux n’ont pas fonctionné en l’absence de bulletins.
Concernant l’élection présidentielle, environ plus d’un million de cartes d’électeurs ont été distribués sans la présence de la CENA du fait de la modification de l’article L.54 qui permet aux autorités administratives de procéder à la distribution des cartes après le scrutin et d’en tenir seulement informés le comité électoral et la CENA qui a été ainsi privée légalement d’exercer un droit de contrôle que lui confère ses attributs, car elle doit être présente à tous les stades du processus électoral.
Par ailleurs, un des éléments qui fondent l’indépendance de l’organe de contrôle est son autonomie financière ; or dans le cas d’espèces, les moyens nécessaires au fonctionnement de la CENA ont été logés dans le budget du ministère de l’Intérieur exposant l’organe de contrôle à des difficultés financières préjudiciables au bon fonctionnement de ses démembrements départementaux – téléphones suspendues, parc automobile vétuste ou non opérationnel pour cause de panne, mise en congés du personnel après les élections… etc.
Pour rappel, dans une étude comparative des CENI et des CENA en Afrique présentée dans le cadre de la commission cellulaire pour l’institution d’une CENA en 2004, le Professeur Sémou Ndiaye, professeur de droit à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’UCAD en analysant les missions dévolues à ces deux types d’organes, parle de missions variables à savoir :
- L’organisation et la supervision de l’ensemble du processus électoral, d’une part,
- Le contrôle et la supervision du processus électoral, d’autre part.
Dans le premier cas, la commission électorale (CENI) a la maitrise de l’ensemble du processus électoral qui va de l’inscription sur les listes électorales à la proclamation provisoire des résultats en passant par leur organisation. Dans cette hypothèse, l’administration ne dispose plus de prérogatives propres dans le processus électoral. Elle est souvent réduite à assister la Commission qui peut la solliciter pour l’accomplissement d’une tache bien définie à laquelle elle est tenue de s’exécuter. C’est le cas du Niger et du Burkina Faso. Ce dernier pays va plus loin en prévoyant dans son code électoral que la CENI a pour mission la constitution, la gestion et la conservation du fichier électoral national ainsi que l’organisation et la supervision des opérations électorales et référendaires.
Dans le cas du Bénin, la Commission électorale (CENA) est chargée de la préparation, de l’organisation, du déroulement, de la supervision des opérations de vote et de la centralisation des résultats. A cette fin, elle dispose de tout pouvoir d’investigation pour garantir la sincérité du vote. Elle proclame les résultats définitifs des élections locales alors que pour les élections législatives et l’élection présidentielle, elle n’a pour prérogatives que la centralisation des résultats et leur transmission à la Cour Constitutionnelle pour vérification de la régularité, l’examen des réclamations et la proclamation des résultats définitifs. Nous sommes là en présence d’une structure vraiment hybride !
Dans le deuxième cas, on a des CENI qui n’ont comme prérogatives que le contrôle et la supervision du processus électoral, l’administration étant chargée de l’organisation des élections. C’est le cas des CENI de Djibouti, du Togo et du Mali. Pour le CENI de Djibouti, elle contrôle la gestion du fichier électoral, l’établissement et la révision des listes électorales, l’impression et la distribution des cartes d’électeurs, la mise en place des matériels et documents électoraux.
Elle veille également à la publication des listes électorales et des membres des bureaux de vote. Le Mali et le Togo présentent les mêmes similitudes avec pour missions uniquement la supervision, le suivi de la régularité du déroulement des opérations électorales référendaires, législatives, présidentielles et locales. (extraits du rapport du Professeur Sémou Ndiaye cité dans mon ouvrage sur l’histoire politique et électorale du Sénégal – P.186).
A cela s’ajoute des exemples de CENI politisées comme c’est le cas de certains pays comme le Niger et le Togo. Pour le Niger, tout parti légalement constitué est représenté à la CENI. De même, les candidats indépendants à chaque élection bénéficient d’une représentation même si c’est commun à l’ensemble de ces candidats. La politisation de cette CENI tient davantage au fait que seuls participent au vote, les représentants de partis politiques légalement constitués, les représentants des candidats indépendants et celui de l’Etat, les autres membres, en particulier, ceux de la société civile étant exclus du vote.
S’agissant du cas du Togo, la CENI comprend neuf membres, quatre de la majorité présidentielle, quatre de l’opposition en plus du président de la Cour d’Appel qui préside es qualité la CENI. On remarquera dans ce dernier cas que la société civile n’est même pas représentée. Cf. étude du Professeur Sémou Ndiaye)
Dans d’autres états, de par leur composition, les commissions électorales sont « dépolitisées ». La première forme de dépolitisation résulte de l’absence de représentation formelle des partis politiques dans les commissions. Ils sont certes habilités à désigner des membres dans ces commissions mais leur choix doit porter sur des personnalités reconnues pour leur compétence, leur probité, leur impartialité, leur moralité ainsi que leur sens patriotique. La CENA béninoise est représentative de cette forme de dépolitisation.
A un degré moindre, le souci de dépolitisation est présent dans la composition des CENI du Mali et du Burkina. Dans ces deux pays, les dix membres de la CENI sont désignés par les partis politiques suivant une répartition équitable entre les partis politiques de la majorité et ceux de l’opposition. La société civile cependant y est suffisamment représentée pour constituer un tampon entre les deux camps et ainsi s’opposer à une politisation de ces CENI.
La commission électorale de la Tanzanie peut être citée comme autre exemple de dépolitisation en ce que tous les membres de cette commission ne doivent appartenir à aucun parti politique. C’est le Cap vert qui offre l’exemple achevé d’une commission électorale dépolitisée. En effet, si les partis politiques peuvent désigner des représentants à la commission électorale, ces derniers n’ont ni droit à la parole ni droit de vote. (cf. étude du Pofesseur Sémou Ndiaye)
L’auteur souligne également les fortunes diverses des CENA et CENI à l’épreuve des élections. Beaucoup de blocages et de difficultés survenues ont conduit à leur réforme.
Ainsi les crises n’ont pas manqué avec soit des difficultés d’organisation matérielle ou le refus de l’administration de collaborer loyalement.
Si j’ai tenu à faire mention de larges extraits du rapport présenté par le professeur Sémou Ndiaye, et qui ont été pris en compte dans le rapport final soumis aux autorités de l’époque qui avaient mis en place la commission cellulaire dirigé par le professeur Babacar Gueye, c’est pour montrer qu’il a fortement inspiré la décision du pouvoir de mettre en place au Sénégal une Commission Electorale Nationale Autonome – CENA
PAR Aliou Gori Diouf
RÉUSSIR LA TERRITORIALISATION DU PROGRAMME DE DIOMAYE PRESIDENT
Pour une déclinaison réussie de son ambition au niveau local, la nouvelle équipe doit s'attacher à adapter les objectifs et leur mise en œuvre aux réalités de chaque territoire
La territorialisation du Programme de la « Coalition Diomaye Président », un enjeu majeur pour sa pleine réussite. La coalition « Diomaye Président », victorieuse de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, compte mettre en œuvre un programme dont la vision est « Un Sénégal souverain, juste, et prospère dans une Afrique en progrès ». Ce programme se veut un programme de rupture et de refondation pour un Sénégal souverain, juste et durablement prospère.
Comme pour tout programme de développement destiné à un pays, la question de l’adaptation du programme aux réalités locales du Sénégal se dresse toujours comme un défi de taille pour la réussite de sa mise en œuvre. Ce défi tient au fait que le Sénégal, à l’image de tout pays, est une variété de caractéristiques sociales, culturelles, économiques et écologiques. Ces caractéristiques diverses et variées impliquent des opportunités et des menaces, des forces et des faiblesses pour le développement du pays. Tenir compte de ces spécificités culturelles, sociales, économiques et écologiques locales est une condition fondamentale pour gagner la mise en œuvre du programme de ladite coalition. Ce qui démontre le caractère stratégique de l’enjeu de la territorialisation du programme de la coalition gagnante.
La territorialisation du programme de rupture et de refondation sociale, culturelle, économique, politique, et environnementale pour un Sénégal souverain, juste et prospère désigne le processus d'adaptation des priorités, objectifs et de la mise en œuvre dudit programme aux particularités des contextes des territoires. Qu’est-ce qu’un territoire ?
Le territoire, qu’est-ce que ça veut dire ? Ce concept est polysémique puisque revêtant plusieurs sens selon les disciplines telles que la géographie, la science politique, le droit, la sociologie, l’écologie, l’économie, l’aménagement du territoire, la philosophie etc. Si en sciences juridiques, en sciences politiques le concept est étroitement associé à la notion d’Etat, en géographie, en sociologie, en écologie, en économie, en aménagement du territoire et en philosophie, la dimension étatique n’est pas essentielle ; elle ne figure même pas dans les critères définissant un territoire. Ces disciplines mettent davantage en avant, dans la définition du territoire, la vie de relations. L’intensité des relations sociales d’une part et des relations entre les humains et l’espace physique d’autre part est déterminante. C‘est ainsi que pour l’économiste, le territoire est défini par la puissance des relations ou activités économiques, l’abondance des ressources, et l’existence d’infrastructures. Le territoire de l’économiste peut renvoyer aux zones de marché, de réseaux de production, et de flux économiques. En écologie, le concept de territoire désigne l’espace peuplé par des espèces végétales ou des groupes spécifiques d’espèces végétales pour assurer leur reproduction et leur développement. Le territoire du sociologue est généralement défini par la perception et le sens qu’accordent les humains à l’espace physique. Le territoire est éminemment social ; il n’a de sens que par rapport à l’humain. Le territoire est un produit des relations sociales et culturelles. Cette conception est assez proche de celle du philosophe qui met l’accent, dans la définition du territoire, sur les dimensions psychologiques et symboliques ; le territoire est un espace vécu, un espace d’émotions, un lieu de mémoire, un lieu d’identité. En aménagement du territoire, l’accent est mis sur l'organisation et de la gestion de l'espace afin d’assurer un certain équilibre dans la répartition spatiale des activités, une cohérence des activités et flux, et le progrès social et économique durable sur l’ensemble du territoire. En géographie, le territoire est défini en s’appuyant à la fois sur les éléments naturels de l’espace terrestre mais aussi sur les relations de la sphère sociale y compris politique. La définition du territoire du géographe intègre des dimensions naturelles, politiques et sociales. Elle synthétise toutes les autres définitions.
Donc, au regard des définitions des différentes disciplines, il ressort que le territoire est un espace terrestre, réceptacle d’interactions des éléments composant les systèmes écologiques et des éléments constituant les systèmes humains mais aussi les interactions entre systèmes humains et systèmes écologiques. Les interactions du milieu écologique, du milieu social, et les relations entre les deux milieux socio-écologiques y sont si fortes, si intenses que le territoire finit par s’individualiser, se démarquer comme une entité, un ensemble cohérent. A coté de cette dimension fonctionnelle, relationnelle du territoire, il faut compter naturellement la dimension structurelle, à savoir le territoire en tant que cadre physique ou contenant de la vie de relations. Ce sont ces deux éléments structurels et relationnels qui définissent un territoire. Pour qu’un territoire soit viable, il doit respecter ces deux éléments.
Cinq principes pour réussir la territorialisation du Programme de la « Coalition Diomaye Président ». La concrétisation de la territorialisation du programme « Rupture et refondation pour un Sénégal souverain, juste et prospère » de la « Coalition Diomaye Président », exige les conditions suivantes :
Définir les limites des territoires. Un préalable obligatoire à la réussite de la territorialisation du programme est la définition consensuelle des limites des territoires qui doivent permettre un développement viable. Le processus d’adaptation du projet, celui permettant aux territoires d’adapter le contenu des objectifs et leur mise en œuvre aux spécificités, aspirations, besoins et priorités locales requiert de connaître les espaces géographiques mais aussi économiques, culturels et politiques de mise en œuvre du projet. Cette délimitation doit se faire sur la base de critères consensuels mais objectifs tels que l’homogénéité ou la cohérence écologique, la cohérence historique voire culturelle, la cohérence économique (il faut que chaque territoire se distingue par l’entretien de rapports économiques forts entre villes et villages qui le composent), portée géographique qui permette sa viabilité etc.
Sensibilisation des parties prenantes. Il faut, dans un premier temps, identifier de façon exhaustive les catégories de parties prenantes nécessaires/indispensables à la conception et à la mise en œuvre du projet dans les territoires. Il faut définir leurs rôles et enfin les informer des objectifs de la territorialisation du projet.
Faire en sorte que les objectifs, les solutions et la mise en œuvre du Programme épouse les spécificités, besoins, priorités et aspirations des territoires. Cela permet garantit que les programmes sont pertinents et efficaces dans des contextes spécifiques. Cela permet d’enraciner le Programme « Diomaye Président » dans la réalité locale de répondre plus précisément aux besoins et aux défis spécifiques des communautés et des territoires concernés.
Assurer la participation des parties prenantes tels que les gouvernements locaux, les organisations communautaires, les entreprises, et les citoyens, pour que le Programme ait une déclinaison territoriale et soit mis en œuvre de manière inclusive.
Autonomiser les parties prenantes locales en matière de conception, d’élaboration et de conduite de et autonomisation. Ce processus offre aux communautés les moyens de piloter leur propre développement et de participer activement à la transformation de leur territoire.
Dr Aliou Gori Diouf est Géographe, spécialiste en recherche, planification, financement et gestion de projets climatiques.
Les visages qui incarnent la gouvernance publique du Sénégal ont changé, mais les politiques ne sont pas en passe de l’être. Pour mieux s’en convaincre, il faut réécouter le Président Bassirou Diomaye Faye, qui a la responsabilité de définir la politique de la Nation, successivement à l’occasion de son allocution d’investiture, le 2 avril 2024, de son adresse à la Nation du 3 avril 2024, en prélude à la fête de l’Indépendance nationale, et surtout sa première communication au Conseil des ministres du 9 avril 2024. C’est comme si la même personne qui tenait la plume pour le Président Macky Sall, continue d’officier sous l’ère du tandem DiomayeSonko. Relisez les «cinq» nouvelles orientations des politiques publiques contenues dans le «Projet de transformation systémique du Sénégal» et comparez-les aux cinq axes principaux fixés à travers l’allocution de Macky Sall, prononcée, le 2 avril 2019, jour de son investiture après sa réélection ! C’est pour constater que les engagements phares de «servir l’Etat et non de se servir», ou de définir des politiques pour la prise en charge des préoccupations en matière d’emploi et de progrès économique et social des jeunes et des femmes ou pour une meilleure inclusion sociale et une équité territoriale, sont déclamés. On notera également la nécessité de moderniser l’Administration publique et l’engagement à développer une politique de bonne gouvernance. La politique de reddition des comptes est annoncée par tous les gouvernements précédents et les textes pertinents pris. Par exemple, les dernières lois votées par l’Assemblée nationale, le 30 janvier 2024 sur l’Office national contre la fraude et la corruption (Ofnac) et le Parquet financier, avaient déjà pris en considération les idées de Bassirou Diomaye Faye relatives à la protection des lanceurs d’alerte et la répression des flux financiers illicites. Le dernier mémorandum du gouvernement du Sénégal au Fonds monétaire international (Fmi) l’année dernière, en est une belle illustration. Il ne fera donc pas l’objet de changement de paradigmes ou de règles mais peut-être d’une meilleure volonté politique. De même, le chantier de réforme de la Justice reste encore flou et Bassirou Diomaye Faye ne semble pas avoir de solution prête. Il a emprunté à son malheureux challenger de la Présidentielle, Amadou Ba, son idée d’organiser les Assises de la Justice. Sur cette question, comme sur celle relative à la vie chère, il laisse le soin à des dialogues et concertations pour en définir le contenu et les modalités, dans un contexte de levée des subventions sur les produits de base.
Les matrices restent alors les mêmes. S’il y a quelque chose qui a pu changer, ce serait l’appellation du référentiel des politiques économiques et sociales. Macky Sall inscrivait son action dans le cadre du Programme Sénégal émergent (Pse) et Bassirou Diomaye Faye brandit son «Projet» qui, il faut le dire, reste une grande idée assez abstraite. Mais le plus étonnant est que le nouveau chef de l’Etat n’a pas encore ficelé son «Projet». Il a demandé à son Premier ministre Ousmane Sonko, «sur la base du Projet et des orientations présidentielles, de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le Plan d’actions du gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objectifs fixés». Tout porte à croire que le gouvernement ne pourra que réchauffer le Plan d’actions prioritaires (Pap) déjà fixées dans la phase 3 du Pse. En effet, un gouvernement à peine installé, que les ministres n’ont pas encore pris possession de leurs départements respectifs, encore moins constitué leurs cabinets, ne peut élaborer une nouvelle politique publique, avec des objectifs, des moyens d’action et un échéancier en quinze jours. Les ressources humaines des différents ministères techniques, qui avaient travaillé pour l’élaboration et le suivi du Pse, vont demeurer à leurs postes ; encore que certains de ces hauts fonctionnaires ont gagné du galon avec la nouvelle équipe gouvernementale. En outre, comment définir une politique publique sans y associer les partenaires techniques et financiers qui seront sollicités pour son financement ? Ces derniers s’imposeront l’exigence d’examiner ce qui serait nouveau dans ce qui leur sera proposé et ainsi se mettre à évaluer leur faisabilité et surtout voir si cela resterait en adéquation ou en corrélation avec les engagements déjà pris avec le Sénégal. Le Fmi, par exemple, a effectué du 27 avril au 11 mai 2023, une mission de négociation portant sur un nouveau programme économique et financier avec décaissement de trois ans, couvrant la période juin 2023-juin 2026, qui permettra de mobiliser 1150 milliards de francs Cfa. On peut dire de même pour ce qui concerne bien d’autres partenaires. Assurément, le gouvernement du Sénégal ne saurait décider de l’agenda ou du rythme de travail de ses partenaires étrangers ou de leur faire changer de perspective de coopération. En revanche, les nouvelles autorités pourraient sortir de leurs chapeaux des sources de financement, en dehors des cadres et circuits traditionnels. Le cas échéant, se couperaient-elles automatiquement des circuits financiers réguliers. On retiendra sur ce point qu’il y a une urgence pour le nouveau pouvoir au Sénégal de se connecter aux bailleurs de fonds pour trouver des ressources financières ! (Voir notre dernière chronique du 8 avril 2024). Une bouffée d’oxygène leur est donnée avec le décaissement annoncé cette semaine, de près de 325 milliards de francs Cfa que le régime de Macky Sall avait fini de négocier. Il reste à savoir si une bonne partie de ces crédits n’avait pas été déjà consommée en anticipation. Le Premier ministre Ousmane Sonko préparait un déplacement sur Washington, pour prendre contact avec la communauté des partenaires techniques et financiers. Il y aurait finalement renoncé, semble-t-il, préférant envoyer ses ministres de l’Economie (Sarr), des Finances (Diba) et le Secrétaire général du gouvernement (Lô). Quels fruits pourrait-il escompter d’un tel déplacement s’il n’a pas encore un «Projet» déjà ficelé et adoubé par les partenaires ? Il risquait le discrédit s’il se présentait devant les partenaires, sans leur proposer un référentiel de politiques publiques qui aura satisfait aux exigences essentielles et fondamentales. L’adoption par les bailleurs de fonds du Pse avait nécessité de longs mois de travail et de discussions, et surtout la tenue de deux groupes consultatifs à Paris en 2014 et 2018. On ne voit pas ces partenaires changer de procédures ou de méthodes pour adouber les nouvelles autorités du Sénégal. En allant précipitamment à Washington pour rencontrer les institutions de Bretton Woods, le gouvernement pourra faire dans la communication institutionnelle mais ne rentrera nullement avec des chèques. Le Premier ministre Sonko a déjà indiqué au Fmi qu’il va poursuivre le programme conclu avec le Sénégal. Le prochain décaissement est prévu pour le mois de juillet 2024, à condition de satisfaire à certaines exigences spécifiques. La rupture tant annoncée attendra sur cette question, comme sur celle de battre une nouvelle monnaie. Les bailleurs attendent le Sénégal sur cette question cruciale de l’idée de se retirer de la monnaie communautaire. Le fait de nommer un ministre de l’Economie qui prône une monnaie nationale ne serait pas de nature à faciliter les choses.
Par ailleurs, quelle sera la capacité d’endettement du pays en attendant les nouveaux ratios qui seront tributaires de l’opération de «re-basing» du Produit intérieur brut (Pib) dont la finalisation est annoncée pour le mois de juillet 2024 alors que le Président Macky Sall n’a eu de cesse, depuis le 30 août 2023, d’exiger les résultats ?
Les premières volontés que le Président Bassirou Diomaye Faye a confiées au président Amadou Mame Diop !
Bassirou Diomaye Faye, candidat à l’élection présidentielle, avait promis de supprimer certaines institutions publiques pour faire des économies budgétaires. Il s’agit en l’occurrence du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct). Les économies budgétaires ne seront véritablement pas très significatives car chacune de ces deux institutions ne se voit allouer qu’un budget annuel autour de 7,5 milliards de francs Cfa, soit quelque 0, 10% du budget total de l’Etat. Economies de bouts de chandelles ? Peutêtre pas tant que cela ! Aussi ces mesures pourraient permettre de brandir quelques trophées symboliques pour donner des gages de réduction du train de vie de l’Etat. Abdoulaye Wade avait usé de ce stratagème en 2001, pour supprimer le Conseil économique et social (Ces), qui existait depuis toujours, et le Sénat, institué en 1999 par le Président Abdou Diouf. Le Président Wade remplacera en 2004, le Ces par le Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) ; qu’il fera à nouveau remplacer par le Conseil économique et social (Ces) en 2008. En mai 2007, il recréa le Sénat. A l’arrivée au pouvoir de Macky Sall en 2012, le Craes sera remplacé par le Conseil économique, social et environnemental (Cese). La même année, Macky Sall supprima le Sénat pour, disait-il, affecter les ressources budgétaires à aider les victimes des inondations. La leçon de l’Histoire est que les réformes constitutionnelles permettaient à chaque fois aux autorités politiques de trouver le prétexte pour changer l’appellation d’une institution et y nommer leur propre clientèle politique. Le Président Macky Sall usera du procédé et en abusera, peut-être jusqu’à instituer le Hcct (5 avril 2016) ou la Commission nationale du dialogue des territoires (21 décembre 2015).
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a saisi, verbalement, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, de sa volonté de procéder à des réformes institutionnelles qui devront avoir raison du Cese, du Hcct et qui permettront l’accroissement des attributions du Premier ministre. On ne sait pas encore sur quelle majorité parlementaire pourra s’appuyer le nouveau régime politique pour les faire passer ou bien recourra-t-il à la voie référendaire ? D’ailleurs, divers milieux avaient pensé (finalement à tort), que cette question devait être inscrite à l’ordre du jour de la première réunion du Conseil des ministres, sous l’ère Bassirou Diomaye Faye, le 9 avril 2024. Les discussions ou appréhensions vont bon train, particulièrement sur la question de donner davantage de pouvoirs au Premier ministre. D’aucuns voudraient y voir un souci d’équilibrage des pouvoirs entre le Président Faye et son Premier ministre Sonko. Va-t-on aller jusqu’à un changement de régime politique qui reste, au titre de l’actuelle Constitution du Sénégal, un régime présidentialiste ? Le projet de texte est encore tenu secret mais il faut reconnaître qu’il y aurait une nécessité, à tout le moins, à retoucher l’architecture ou le cadre des rapports fonctionnels entre la présidence de la République et la Primature.
Corriger des oukazes de Macky Sall pour donner le plein rôle à Ousmane Sonko
Le Président Macky Sall, en supprimant le poste de Premier ministre, au lendemain de l’élection présidentielle de février 2019, avait fait transférer toutes les compétences de gestion du Premier ministre au Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr). L’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, à sa nouvelle «station» de Sgpr, continuait alors à assurer l’approbation des contrats et autres projets d’investissements signés par l’Etat du Sénégal. Il quittera ses fonctions pour des raisons de santé, et sera remplacé, le 1er novembre 2020, par son adjoint Oumar Samba Ba. La réhabilitation du poste de Premier ministre n’a pas pour autant décidé le Président Macky Sall à restituer au titulaire ses attributions en matière de gestion ; le Sgpr continuant de siphonner les compétences traditionnelles du Premier ministre en continuant d’assurer la tutelle de l’Autorité de régulation de la commande publique. Amadou Ba, nommé le 17 septembre 2022, pouvait être frustré de cette situation mais n’a jamais estimé devoir réclamer à être rétabli dans la plénitude de ses attributions de Premier ministre. Il n’avait donc pas la latitude de signer des marchés. Cette situation peut se révéler commode, au moment où on parle de travers de gestion du régime défunt. C’est de cette situation réductrice que Ousmane Sonko a hérité. Ce ne sera, indubitablement, que justice ou équité si la réforme préconisée lui donne toutes les mensurations de son costume de Premier ministre ! Le décret de répartition des services de l’Etat, que l’on continue d’attendre, devra apporter une première réponse à cette question. Par contre, les pouvoirs supplémentaires à octroyer par la voie législative seront sujets à caution
Par Ndiaga LOUM & Ibrahima SARR
GOUVERNANCE DES MEDIAS PUBLICS : CE QU’IL NE FAUDRAIT PLUS JAMAIS REFAIRE !
Dans le contexte actuel, la meilleure image, celle qui parle à une jeunesse majoritaire, informée et décomplexée, est celle de l’authenticité, de la fidélité à sa nature, de l’assumation sans complexe de sa sénégalité, de son africanité
Sans prétention aucune ni volonté de donner des leçons certes renseignées par la connaissance scientifique à la fois empirique et théorique des médias, il nous semble opportun (à l’aune du traitement médiatique des nouvelles autorités récemment portées à la tête du pays constaté ces jours-ci au niveau de la RTS, notamment le Journal télévisé du soir) devoir attirer l’attention des tenants du pouvoir sur un certain nombre de pratiques à éviter pour que les mêmes causes ne finissent pas par produire les mêmes effets.
Nous prenons la précaution préalable d’ailleurs de ne pas dire ce qu’il faudrait faire (rompant avec une communication de nature verticale), ce qu’il ne faudrait non pas faire, mais ne plus refaire, étant entendu que c’est qui est déjà vu ou vécu renseigne plus ou mieux que ce qui n’est pas encore fait. Pour paraphraser Hegel, lorsqu’on interpréte intellectuellement l’histoire, c’est ou pour la refaire, ou pour la défaire. Or, donc, on ne peut refaire ou défaire que ce qui a été déjà fait.
En Afrique francophone, les pratiques de soumission et d’inféodation des journalistes des médias d’État (devenus par la force des choses des médias de gouvernement ou de régime) remontent loin dans le temps. Ces organes devaient servir avant tout à diffuserla parole du Chef et magnifier son œuvre. Les financements politiques de ces organes et les privilèges accordés à une caste de journalistes fonctionnaires, à la fois « carriéristes » et fidèles militants du parti au pouvoir, ont permis de sceller une alliance entre politiques et journalistes, et d’utiliser les organes gouvernementaux comme moyens de propagande. Des journalistes faisaient montre d’un grand zèle car leur promotion et leur avenir dépendaient de leur degré de soumission au pouvoir. En outre, les thèses sur les journalismes dits d’« union nationale » puis de « développement », élaborées par l’Unesco, au cours des années 1960-1970, ont servi de prétexte au pouvoir central africain pour contrôler les médias. Au Sénégal, tout commença par la radio, héritée de l’État colonial. Ce qui lui avait donné de l’importance, c’était le rôle crucial qu’elle avait joué dans les crises que notre pays a connues : l’éclatement de la Fédération du Mali (regroupant le Sénégal et l’actuel Mali), la crise de 1962 entre le président Senghor et le président du conseil de gouvernement, Mamadou Dia, ainsi que la grève des étudiants et des travailleurs, en mai 1968 à Dakar. Ces crises ont permis à la radio d’acquérir la dimension de véritable élément de pouvoir politique. Puis, Le Soleil et la télévision d’État sont venus élargir la liste des organes gouvernementaux.
Plus de soixante ans après l’indépendance, certains journalistes évoluant dans le secteur public des médias sont restés des « griots » du pouvoir central du fait de la grande sécurité de l’emploi et de conventions-maisons garan-tissant de meilleurs salaires que dans le privé. En effet, le multipartisme intégral et la libéralisation progressive de l’espace médiatique n’ont pas changé les réflexes de subordination au pouvoir en place. Au contraire ! Notons que le traumatisme des titres laudateurs dans les médias publics avait non seulement dépité et détourné nombre de Sénégalais qu’il eût aussi, sans exagération aucune, un impact psychologique troublant sur la conscience de l’ancien opposant au pouvoir socialiste, Wade, devenu président en 2000 après le « miracle » d’une première alternance politique passant par les urnes. Voici comment Wade, dès son arrivée au pouvoir, exprima son profond malaise face aux lignes éditoriales soumises et aliénées des médias publics : « Je ne veux plus de quotidien gouvernemental. Je confierai Le Soleil aux jeunes, nous n’avons pas besoin d’un organe gouvernemental qui fera les éloges du régime en place avec des éditoriaux dithyrambiques. Il faudra d’ailleurs procéder à l’arrêt de la publication du Soleil, le temps d’étudier les aménagements et les modalités de sa mutation ». Ces propos manifestement excessifs qui brandissaient la menace de fermeture d’un média public aux conséquences désastreuses, si cela advenait, sont à replacer dans leur contexte et expliqués à l’aune des pires bassesses de ce que pouvait symboliser une conception étriquée, médiocre, choquante, d’un média d’État dans une République sérieuse. Si Le Soleil était le symbole de ce journalisme révérencieux, son pendant dans l’audiovisuel ne faisait guère mieux.
Si nous n’avions pas voulu être brefs, nous aurions énuméré une longue liste d’illustrations de ce « griotisme médiatique » qui chante à tue-tête les louanges du chef au pouvoir, ignorant souvent son opposition ou l’évoquant qu’à de rares occasions (comme lors des campagnes électorales) sinon pour la réduire à néant ou tout au moins la discréditer. On eût espéré que sorti de ce choc, le régime de Wade opérât les ruptures. Que nenni ! S’abreuvant à la même source du père libéral, Macky Sall, surpris ou « complexé » devant une subite petite gloriole, se laissera griser par les mêmes « griots » médiatiques. À la différence notable que sous le règne de Sall, Le Soleil a été plus « sobre » et donc moins vulgaire dans l’expression de la soumission au pouvoir que la RTS dont le directeur, à l’intelligence sociale douteuse, semblait être le seul à ne pas comprendre que la mise sous le paillasson des lignes éditoriales, essentiellement orientées vers la promotion du régime en place et fermées systématiquement à l’opposition, serait une des causes de la défaite d’un pouvoir ivre d’excès, le 24 mars 2024.
Bref, tout ceci pour dire aux nouveaux tenants du pouvoir, que s’il y a une chose à ne plus refaire, c’est d’accaparer les lignes éditoriales des médias publics, de tomber dans l’auto-intoxication médiatique avec un journal télévisé dont les deux tiers du temps sont consacrés aux activités du chef de l’État et de son gouvernement, à la lecture soporifique du communiqué du Conseil des ministres et de la liste des personnalités reçues au palais, sans compter la suppression des émissions politiques donnant lieu à des débats contradictoires, l’instrumentalisation d’un organe de régulation médiatique (CNRA) aux missions dévoyées, zélées, et anachroniques. Le pire travers du régime sortant ne résidait pas dans sa suffisance et son hostilité aux voix discordantes ; c’était de considérer tous ceux qui n’épousaient pas ses vues comme d’éternels aigris condamnés à l’indignation figée, au point de faire obstacle à leur libre expression. Ce sera tout une révolution certes ! Mais elle sera sur le long terme salutaire pour vous ! Prions que le piège tentant des pratiques médiatiques laudatrices ne dénature jamais vos postures d’humilité ! Sinon, le plus simple sera de réactiver des réflexes de soumission volontaire de journalistes qui n’ont jamais eu l’occasion de faire leur « métier tel qu’on le leur a appris à l’école » (dixit, l’ancien rédacteur en chef du journal Sud, le défunt Ibrahima Fall) en courant le risque de voir se consumer à petit feu un capital de sympathie jamais définitivement acquis tant qu’on ne l’entretient pas avec dextérité et une bonne dose d’intelligence sociale. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets.
Enfin, de soi-disant spécialistes de la communication tenteront de vous faire croire le contraire en vous invitant à avoir des « médias du Palais » comme par le passé, pour supposément vous aider à « poncer » votre image. Mais si c’est pour « polir » ou « enjoliver » une image, vous vous êtes appuyés jusqu’ici sur une maitrise des contenus et du processus de diffusion des médias sociaux, sachez qu’aucun contrôle des médias classiques ne vous amènera à faire plus et mieux. Nous voyons déjà les articles proprement téléguidés de ce fameux hebdomadaire africain « couvé » à Paris, comme ce « papier » pondu aujourd’hui sur une supposée grogne des cadres de l’armée avec la nomination de généraux aux postes ministériels. Voilà leur modus operandi :
1. Dans un premier temps, ils cherchent à vous approcher, vous amadouer, vous caresser dans le sens des poils.
2. Dans un deuxième temps, si vous résistez, ils vous menacent avec des articles visant à modifier ou façonner négativement les perceptions d’une certaine opinion publique.
3. Enfin, s’ils croient avoir réussi à vous faire peur, ils viendront vous proposer leur expertise en lobbying, en marketing à coup de milliards, pour supposément redorer un blason qui ne serait en réalité terni que par leur propre perception négative préconstruite
C’est du FAUX ! C’est du TOC ! C’est du SUPERFICIEL ! Dans le contexte actuel, la meilleure image, celle qui parle à une jeunesse majoritaire, informée et décomplexée, est celle de l’authenticité, de la fidélité à sa nature, de l’assumation sans complexe de sa sénégalité, de son africanité. Pour ce faire, nul besoin d’embrigader des lignes éditoriales classiques ou recourir à des gourous médiatiques qui ont plus d’influence en réalité sur les hommes politiques qu’ils ne l’ont sur l’opinion publique, laquelle d’ailleurs n’existe plus sous sa forme aliénée, soumise et atomisée.
IBRAHIMA SARR, Maître de conférences CAMES, ancien directeur du CESTI, ancien président de Théophraste, réseau mondial des écoles et centres de formation francophones de journalisme (Co-auteurs de Les médias en Afrique depuis les indépendances : bilan, enjeux et perspectives Paris : L’Hamattan, 2018).
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LE SYNDROME DES TRANSITIONS POLITIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons besoin de rétablir le Pencúúm Sénégal à travers la constituante indépendante, souveraine et inclusive. Il s’agit d’une piste majeure pour la reconfiguration de notre modèle démocratique tropical ressourcé
Entre les aspirations profondes des populations à voir soit s’instaurer un puissant changement de gouvernance ou s’opérer une révolution vraiment démocratique, et une gestion innovante de la transition politique, il y a tout un fossé à franchir ou à combler, mais dont tout dérapage serait fatal aux espérances de « faire du Sénégal une nation juste, prospère et souveraine, ancrée dans des valeurs fortes ».
La typologie des transitions distingue les transitions par le haut notamment sous l’impulsion des élites comme c’était le cas en 2012 avec Macky Sall sorti des flancs du PDS, et des transitions par le bas à travers un mouvement social populaire enclenché en 2021 et concrétisé favorablement lors du vote de 2024. La transition par le bas est très exigeante et se décline en deux modalités, notamment à travers la réforme des institutions ou à travers la révolution où les masses seront impliquées dans la définition des politiques publiques.
La gestion de la transition reste un grand chantier à la mesure des aspirations des populations et du niveau de délabrement politique, économique et sociétal. Il nous faut comprendre que le carnage économique, politique et social depuis les indépendances, subi par les populations est la base de l’exigence de rupture exprimée lors des élections.
Le nouveau président a été plébiscité pour la réparation des injustices subies par le candidat porteur d’un projet qui a fait fort écho auprès de la jeunesse. Sa présidence semble inaugurer un programme en droite ligne directrice avec le projet initial du Pastef dont bien des points de gouvernance sont totalement la marque de fabrique de ce parti. Le livre « Solutions pour un Sénégal nouveau » édité en 2018 (format show télévisé devant un public) est ainsi l’expression structurée de l’offre politique. Le projet affiché est une promesse marketing qui a nourri l’adhésion subliminale de la jeunesse. Il a singulièrement pris une forme associée au sacré, fédérant également tous les segments des couches les plus vulnérables de la société aspirant à un meilleur possible.
Le Premier ministre vient de fixer le cap autour de cinq orientations stratégiques suivantes : jeunesse, éducation, formation, entreprenariat et l’emploi des jeunes et des femmes - lutte contre la vie chère et l’amélioration des pouvoirs d’achat des populations - La justice, la protection des droits humains, la bonne gouvernance et la reddition des comptes et l’amélioration du système démocratique et électoral - La souveraineté économique, l’exploitation optimale des ressources économiques, la prospérité et le développement endogène et la consolidation de l’unité nationale, de la cohésion sociale et territoriale ainsi que le renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays.
Un ticket symbolique Diomaye-Sonko va diriger déjà pour cinq ans le Sénégal, pays vivant sur le régime de l’aide et de la dette abyssale (passage de 52% à 73% en 2021 et 76% du PIB en 2023).
Il est primordial de saisir la phase de transition comme une opportunité pour poser un acte fort pour la transformation sociale à travers un front populaire citoyen. Quels sont peut-être les modèles de progrès, de solidarité et d’unité à explorer ? À rapidement appliquer ?
Modèle de gouvernance
Une remise à plat de toute l’architecture constitutionnelle et administrative s’impose au regard de l’évolution de l’état moderne et de la société sénégalaise. Revisiter les relations entre l’État, ses institutions et les populations sous le prisme de la concertation et non de la manipulation politicienne. Il s’agit à la fois réparer les souffrances et définir un nouveau contrat de confiance basé sur les résultats et la reddition des comptes. La première ressource reste le pacte de gouvernance des Assises à actualiser bien sûr.
Modèle économique
Pays regorgeant de nouvelles ressources du sous-sol, le Sénégal doit repenser son modèle économique dominé par le secteur informel et la mise sous coupe des stratégies des multinationales au détriment d’une souveraineté économique. Transformer le capital humain non productif avec la pression démographique en citoyens engagés pour la transformation et le bien-être des populations par un nouveau contrat de développement des terroirs à partir d’une cartographie des besoins et des capacités locales.
Modèle politique
La démocratie représentative formelle est en crise partout dans le monde avec des institutions légales illégitimes pour la société. La faillite des partis politiques traditionnels au profit de Groupements d’Intérêt Politique Unipersonnels, le dévoiement de l’Assemblée nationale l’instrumentalisation de la justice par les pouvoirs sont autant de facteurs avilissant notre modèle démocratique. Nous avons besoin de rétablir le Pencúúm Sénégal à travers la constituante indépendante, souveraine et inclusive. Il s’agit d’une piste majeure pour la reconfiguration de notre modèle démocratique tropical ressourcé. Il nous faut recourir à des referendums citoyens sur toutes les questions d’intérêt national et africain au lieu de se limiter à une cosmétique du calendrier républicain.
Modèle sociétal
Le modèle sociétal sénégalais est un modèle islamo wolof pour parler comme le Professeur Mamadou Diouf dans Histoire du Sénégal dont le trait dominant reste la rapine, la prédation et le vampirisme social. Tout réside dans l’évitement, la ruse, la gabegie, la violence symbolique et la spoliation sociale. Nous devons repenser notre relation avec le pouvoir, avec le sacré et le religieux, avec le travail et l’argent, avec l’alimentation dans la perspective de la souveraineté alimentaire, la place de la femme et de l’enfant, la place des seniors, notre relation avec l’Afrique et le monde et notre relation avec notre propre histoire.
Heureusement qu’il y’a une petite embellie liée à la cohésion sociale, au dialogue islamo - chrétien et la sécurité sociale comme des soupapes de sécurité.
Le modèle pays de la Teranga doit être repensé à partir d’une vision de développement endogène dans un contexte social dominé par des acteurs internationaux et leur implication dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques.
par Bassirou Dieng
CHAPEAU À BIRAME SOULEYE
Certains parrainages sont une opportunité de capter des ressources. On parraine Massamba ou Mademba et on attend qu’il finance toute votre activité ou vous appuie de manière conséquente pour assurer les charges de votre festivité
Les propos du nouveau ministre des Energies du pétrole et des mines sont sur toutes les lèvres depuis sa déclaration d’après prière de Korité à Thiès. Voilà entre autres ce qu’il a dit : « Nous allons travailler pour le Sénégal, c’est notre priorité. Je le dis ici, dans ce gouvernement, on n’y verra pas quelqu’un parrainer des combats de lutte, baptême ou football. Moi, quiconque me fait parrainer pour un combat de lutte ou un baptême, gâche sa fête ». Quel mal y a-t-il dans ces propos ? Absolument rien ! C’est mon avis !
Monsieur le ministre Birame Souleye Diop n’a fait que dire la vérité. Une vérité crue qui pourrait déranger. Mais une vérité tout de même.
Le grand mal du Sénégal, c’est aussi ça. Se voiler les yeux pour ne pas oser regarder en face la vérité. Quand vous osez mettre les points sur les i et dire publiquement ce qui se dit tout bas, certains viennent vous faire la morale et vous taper dessus.
Birame Souleye Diop a bien raison. Ce Sénégal nouveau que nous voulons tous bâtir doit s’accompagner d’un changement de paradigmes à tous les niveaux notamment au niveau comportemental, de la gestion des deniers publics, du comportement de nos dirigeants envers les populations, du comportement des populations vis-à-vis des autorités, etc. Et les points parmi tant d’autres soulevés par le ministre Birame Souleye Diop font partie des maux qui gangrènent notre société depuis des années. Qu’on le dise ou pas, certains parrainages sont une opportunité de capter des ressources. On parraine Massamba ou Mademba et on attend qu’il finance toute votre activité ou vous appuie de manière conséquente pour assurer les charges de votre festivité. Ça, vous le savez et je le sais.
C’est pourquoi je félicite personnellement le ministre Birame Souleye Diop d’avoir bien osé mettre les points sur les i. Et également d’avoir fait savoir à qui veut l’entendre que nous préférons parrainer le Sénégal que de parrainer un combat de lutte, un match de football ou un baptême. Ceux qui réclament un changement de paradigme à tous les niveaux vont sans doute le féliciter. Car, ceux-là savent bien que faire parrainer un ministre, un DG ou autre, qui n’a que son maigre salaire, et attendre qu’il vous donne des centaines ou milliers de billets de banque, c’est entre autres le pousser à aller puiser dans les caisses de l’Etat. Cette pratique doit cesser. On doit mettre fin à ce business qui enrichit une personne.
Birame Souleye a également bien raison de dire que nous allons parrainer le Sénégal en lieu et place des combats de lutte, baptême ou match de football. Car, en le disant, le nouveau ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, a inclus la finalité de notre projet de gouvernement qui est de changer le Sénégal à tous les niveaux et de manière systémique. Il faut que ce business, qui a enrichi beaucoup des personnes qui s’accommodent de tous les pouvoirs, prenne fin. Parrainons l'Éducation et la Santé au profit de tous plutôt que d’enrichir des gens qui ont fait leur business de ce réseau pour capter de façon indue des ressources du pays. Et ce sont toujours les mêmes aux basques des DG, ministres, députés de tous les pouvoirs qu’ils tournent le dos dès qu’un changement s’opère.
Par Mady Marie Bouaré
AFFAIRE MAITRE SYLLA CONTRE CONSEIL DE L’ORDRE DES AVOCATS
De l’exception corporatiste du barreau sénégalais dans la sous-région et le concept de «sénégalité» : Cour d’appel de Dakar Assemblée générale du 23 mai 2003 - Ce jour 26 déc. 05, la Justice sénégalaise semble malade.
Ce jour 26 déc. 05, la Justice sénégalaise semble malade. Accusée par une organisation internationale (transparency international), par les députés sénégalais (corruption dans la magistrature), elle se voit épaulée par les avocats dans la défense de leurs droits. Ce sentiment général de non-dit qui pèse sur cette «grande dame» en général me laisse perplexe. Dans cette perspective, il me plaît de revenir sur l’état de ce «corps» malléable qui permet un mouvement incessant entre les deux corporations et qui, à l’heure de leur décadence présumée, refuse concernant le barreau, la reconnaissance du certificat d’aptitude à la profession d’avocat délivrée par la France aux Sénégalais qui ont choisi de refuser toute immigration intellectuelle.
Par requête en date du 23 septembre 2002, monsieur Sylla, avocat à la Cour d’appel de Paris, de nationalité sénégalaise, saisissait le président de la Cour d’appel de Dakar aux fins d’infirmation de la décision implicite de rejet de sa demande d’inscription au grand tableau de l’Ordre des avocats du Sénégal. Par le présent arrêt, la Cour d’appel déclare le requérant mal fondé eu égard à l’article 16 de la Loi 84-09 du 4 janvier 1984. Ainsi, la Cour donne raison au Conseil de l’Ordre qui soutient que Me Sylla ne remplit pas les conditions légales requises pour y prétendre eu égard à trois raisons. Que d’abord le Capa français ne peut même pas lui permettre une inscription sur la liste de stage en l’absence d’une procédure nationale d’admission en équivalence d’un pareil diplôme par rapport au certificat d’admission à l’examen d’aptitude au stage du barreau qui tient lieu de Capa au Sénégal. Qu’en second lieu, le requérant n’est pas titulaire d’un certificat de stage délivré par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats et celui délivré par le Bâtonnier d’un barreau étranger ne saurait y suppléer. Qu’enfin que le requérant exerce la profession d’avocat en France ne lui permet pas de se prévaloir de conventions de réciprocité d’établissement entre l’Etat français et celui du Sénégal.
Au-delà du Droit, de sa malléabilité ou de sa dureté, dura lex. Sed lex. Par la pauvreté de l’argumentaire dont la Cour d’appel fait sienne, cet arrêt traduit sur un autre plan, la tragique comédie de la survivance sous l’ère de l’alternance d’un positionnement clientéliste frileux et discriminatoire à l’heure où la reconnaissance des diplômes et des compétences est acquise en Europe dont on singe la démocratie, à l’heure où certaines politiques tiersmondistes appellent au retour au pays des compétences des immigrés.
1 Faux problème de l’équivalence.
Ainsi, en rendant sa décision, la Cour d’appel opte pour une interprétation critiquable dont le fondement semble reposer sur un parallélisme entre l’exercice de la profession d’avocat suite à la réussite à un examen et la possession du Capa. Elle semble oublier que les titulaires du Capa français doivent, préalablement à l’examen d’entrée au Barreau, suivre une formation d’une année dans un institut d’études judiciaires. Ensuite seulement, ils peuvent subir le concours d’entrée au centre régional de formation professionnelle des avocats durant une année ponctuée de stage en cabinet, juridiction et services judiciaires, conclue par un examen de sortie et la possession du Capa. Ainsi débutent ils leurs carrières en tant que stagiaires pendant deux ans sous la direction d’un maître de stage avant d’être inscrits sur le grand tableau.
Le législateur sénégalais avait bien compris cette exigence, ainsi dans l’exposé des motifs de la loi n°84-09 du 04 janvier 1984 portant création de l’Ordre des Avocats, on pouvait y lire «le certificat d’aptitude à la profession d’avocat prévu par l’institution initiale du Barreau, puis supprimé par le décret n° 63-120 du 19 février 1963, a été réinstitué dans son principe, les modalités de son organisation étant renvoyées à un décret. Il est apparu indispensable, en effet, que les postulants au stage aient reçu une formation préalable théorique et pratique axée sur l’exercice de la profession d’avocat, la maîtrise en droit privé, même dans l’option judiciaire, ne constituant pas une préparation suffisamment spécifique pour le futur avocat stagiaire. En outre, l’exigence du certificat d’aptitude à la profession d’avocat pour toute candidature au Barreau permettra de réintroduire des dispositions sélectives dont le Bâtonnier déplorait, récemment la sélection. Le certificat d’aptitude à la profession d’avocat doit normalement être délivré dans le cadre d’un enseignement prodigué par des professeurs de faculté, par des magistrats expérimentés et par des avocats chevronnés. En attendant que son institution ait pu être matériellement réalisée, il est prévu, à titre transitoire, l’organisation d’un examen d’aptitude au stage, assuré par les soins du ministre chargé de la Justice, dans des conditions fixées par décret.
Le certificat d’admission à l’examen d’aptitude au stage du barreau sénégalais paraît donc bien maigre par rapport au certificat d’aptitude à la profession d’avocat français. Ainsi, la question qui se pose est de savoir si la carence de l’Etat sénégalais et de l’institution du Barreau devraient préjudicier aux Sénégalais de l’extérieur ? A cet égard, il convient de rappeler que les Sénégalais de l’extérieur ont vocation naturelle à rentrer et à participer à l’effort de développement de leur pays et non à traîner des savates à l’extérieur. Le requérant en l’espèce bénéficie d’une forte expertise et d’un diplôme reconnu, le Sénégal devrait s’en glorifier au nom de l’intérêt général de la Nation. C’est dans ce sens qu’il faut apprécier les exemples malien, nigérien, togolais et ivoirien qui, titulaires du Capa français, accèdent au barreau de leur pays à condition de trouver un stage.
2 Une restriction corporatiste lit de la fuite des cerveaux.
A l’image de ce positionnement sectaire s’inscrit, le refus opposé aux universitaires, docteurs en droit, titulaires du Capa, et des agrégés d’accéder au barreau sénégalais en soulignant l’incompatibilité entre la participation à une fonction publique d’établissement des universités de Dakar et de Saint-Louis et l’exercice de la profession d’avocat. En effet, aux termes des dispositions de la loi 87-30 du 28 décembre 1987 codifiée sous l’article 43 de la loi 84-09 du 4 janvier 1984 portant création de l’Ordre des avocats au Sénégal, les agrégés des facultés de Droit (et à mon sens, il faut élargir ce texte, aux docteurs en Droit) sont dispensés de stage. Invoquer la qualité de fonctionnaire des juristes universitaires qui, au demeurant, bénéficient d’une réelle indépendance est un argument dénué de bons sens. En effet, il est acquis de la compatibilité de l’enseignement juridique même sous le préau d’un établissement public avec l’exercice de la profession d’avocat dans la mesure où il s’agit d’une même communauté d’appartenance. Il y a plus qu’une interaction entre la théorie et la pratique juridique. Les démocraties majeures l’ont bien compris qu’il s’agisse des traditions de la commun Law ou des traditions juridiques latines. La France notre «chère vitrine» n’y échappe pas et la similitude des systèmes juridiques sénégalais et français est bien réelle. Si à une certaine époque, les Socialistes avaient enjoint l’ancien président de la République à choisir entre le Barreau et l’Université, aujourd’hui, le Sénégalais ne saurait sacrifier, sous l’autel d’un corporatisme et d’un clientélisme, une génération de juristes qui ont volontairement choisi de rejoindre la mère Patrie pour contribuer à l’œuvre de lisibilité et de transparence dans la construction du Droit et du renforcement d’une meilleure défense des justiciables.
3 Violation de principes constitutionnels fondamentaux.
En l’espèce, le requérant soutient que le refus du Conseil de l’Ordre de procéder à son inscription viole les deux principes constitutionnels fondamentaux de la non discrimination entre citoyens sénégalais et du libre établissement des Sénégalais sur l’ensemble du territoire national. Nous abondons dans le sens de Maître Sylla, car en effet, comment comprendre l’acceptation par le Barreau sénégalais de l’inscription de Me Faye, avocate au barreau du Val de Marne, qui a acquis la nationalité sénégalaise par l’effet de son mariage, sous le prétexte de l’existence d’une convention de coopération avec le barreau de Val de Marne ? Ce à quoi, la Cour d’Appel répond «qu’il en est également de l’invocation du précédent créé par le cas de Me Faye , la Cour n’étant pas tenue de réitérer une entorse aux principes légaux clairement définis» Sic et Hic ?? !!! Deux poids, deux mesures, voilà une discrimination qui ne dit pas son nom ! Positive, on l’aurait cru à l’égard du national d’origine, même si les valeurs et principes que nous défendons vont dans le sens d’une non-discrimination entre Sénégalais de n’importe quelle origine. Voilà sans doute l’affirmation de l’existence de «la Sénégalaise» en meilleure position sur le plateau de l’intégration et du retour au pays. Irons-nous jusqu’au parallélisme récemment avec la candidature présidentielle des binationaux. Voilà de quoi méditer ?
4 Derrière les fagots.
Il est grand temps que le Sénégal prenne ses responsabilités. Cette exception corporatiste et cette discrimination expliquent le pourquoi de tous les Sénégalais, ingénieurs, médecins, avocats et universitaires qui refusent obstinément de rentrer au Sénégal, tandis que d’autres cherchent coûte que coûte à immigrer. Cette décision conforte aujourd’hui mon analyse de comportements protectionnistes et frileux, d’une certaine démocratie minoritaire qui refuse de partager et d’intégrer les compétences extérieures. A l’heure où de pauvres justiciables sénégalais errent à la recherche d’avocats pour défendre leurs droits, où une alternance dite démocratique cherche à relever le défi, certains privilèges et pensées perdurent encore au Sénégal (faut-il briser la plume satanique de l’autre ?). Au nom d’intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.
Mady Marie Bouaré
Docteur en droit privé et sciences criminelles
Maître de conférence à l’Université Gaston Berger
Avocat au barreau de Paris
Par M. Djibril BA
LA STRUCTURATION DES CHAINES DE VALEUR ET L’APPUI DES INSTITUTIONS AGRICOLES
Le parti Fepp tawfekh félicite la décision pertinente du nouveau gouvernement en fusionnant les ministères de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage.
Mis en place ce 05/04/2024, le nouveau gouvernement qui se veut de proximité, d’innovation et d’efficacité, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, s’est fixé des piliers majeurs pour faire face aux préoccupations pressantes des Sénégalais et des Sénégalaises.
Parmi ces piliers majeurs on peut citer : la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes et des femmes, la lutte contre la vie chère et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Pour relever les défis précités, le secteur primaire au sens large du terme reste un écosystème incontournable dans toutes les stratégies qui seront éventuellement mises en place par l’équipe de M. Ousmane Sonko.
Le parti Fepp tawfekh félicite la décision pertinente du nouveau gouvernement en fusionnant les ministères de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage. La décision de créer un Secrétariat d’Etat aux coopératives agricoles et encadrement du paysan est aussi salutaire au regard des enjeux de réorganisation des producteurs ruraux.
Toutefois, compte tenu de la complexité du secteur, du niveau de formation des acteurs dont plus de 70% sont des exploitations de type familial, un certain nombre de préalables s’imposent pour asseoir une stratégie durable qui aboutira éventuellement à l’atteinte des objectifs escomptés.
Ces préalables permettent :
• aux instituions financière de mettre en place des schémas de financements sécurisant en proposant des produits et services à tous les acteurs des différentes chaînes de valeur à travers des modèles intégrés (contractualisation, warrantage, système de récépissé d’entrepôt, l’affacturage. etc.) ;
- de faciliter aussi l’interrelation et l’interaction entre les différents segments grâce à leur professionnalisation ;
- aux décideurs d’identifier clairement les besoins des acteurs et d’avoir plus de visibilité sur le fonctionnement des filières agricoles afin de proposer une politique agricole qui répond parfaitement aux besoins desdits acteurs ;
- la structuration des chaines de valeurs agricoles et agroalimentaires.
Le renforcement et la mise en place d’organisations de producteurs/entrepreneurs est un des piliers pour déclencher une dynamique organisationnelle dans le monde rural. En d’autres termes, le manque d’organisation des producteurs à la base dans les différentes zones agro-écologiques constitue un goulot d’étranglement qui pourrait freiner toute initiative de développement et de politique publique dans le secteur agricole. Dans ce sillage, la nouvelle équipe gouvernementale gagnerait, de concert avec les structures d’appui technique, la Dapsa et le secteur privé, à caractériser en toute rigueur les exploitations agricoles et agroalimentaires dans les différentes zones agro-écologiques du pays. A date, des visites de terrain et des entretiens effectués avec les acteurs ont permis de déceler beaucoup de défaillances dont le manque de formation, l’absence notoire de dynamique organisationnelle, surtout sur les filières horticoles et céréalières, absence d’interrelation entre les acteurs, faiblesse du maillon de la transformation, des entités agricoles informelles (non inscrites au registre de commerce, sans Ninea etc.). En définitive, l’organisation du secteur agricole facilitera : la distribution des intrants agricoles, l’identification des besoins en formation des acteurs, la mise en place de modèles d’agrobusiness inclusifs, l’identification des besoins en financement, l’implication du secteur privé, la mise en place de schémas de financement sécurisés pour les institutions financières, la mise en œuvre de toute initiative de développement en général, etc. Cette organisation facilitera la création de coopératives agricoles, de Gie de productions, d’entreprises agricoles ou toute autre forme d’organisation juridiquement reconnue. Enfin, une bonne connaissance de la structuration et de la coordination des chaînes de valeurs agricoles peut réduire les risques et les réticences des institutions financières à consentir des prêts au secteur agricole.
En somme, à l’état actuel, notre agriculture est confrontée à un défaut relatif à son modèle économique. A cela viennent s’ajouter la faiblesse de la dynamique organisationnelle à la base, le caractère familial de nos exploitations agricoles, nos habitudes alimentaires, la faiblesse du maillon de la transformation, etc. Dans le court terme, il urge de fortifier davantage les exploitations en coopératives très fortes et bien structurées en encourageant toutes les initiatives relatives à l’innovation.
• Quels services agricoles pour accompagner l’innovation agricole ?
Depuis plusieurs décennies, pour accompagner le monde rural, l’Etat a mis en place plusieurs structures d’appui technique à travers les différentes zones agro-écologiques du pays. Elles fournissent aux Op les services de renforcement de capacités, de gestion financière et de conseils. Parallèlement, elles jouent le rôle d’intermédiaire entre les organisations de producteurs et les partenaires pour la définition, la négociation et le suivi des politiques et programmes de développement. Parmi ces différentes structures, on peut citer : l’Ancar, la Drdr, la Saed, la Sodagri, la Sodefitex etc. D’autres structures apportent aussi leurs services et expertises au monde rural pour mieux rentabiliser leurs business à la base. Il s’agit, entre autres, de l’Institut national de pédologie (Inp), la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnaas), la Banque agricole (Lba), l’Isra, la Direction de l’horticulture (Dhort), etc. Depuis leur création, elles ont toujours joué le rôle d’interface entre les acteurs du monde rural et leurs différents partenaires. Jadis très présentes sur le terrain pour répondre aux besoins du producteur, au fil du temps ces structures deviennent de moins en moins efficaces pour jouer pleinement leurs rôles et répondre aux besoins du monde rural.
Pour mettre en œuvre le programme agricole du gouvernement de M. Ousmane Sonko, un diagnostic institutionnel de ces différentes structures s’avère primordial pour assurer un service de qualité au profit de tous les acteurs des différentes chaînes de valeurs agricoles. Il s’agira de répondre aux questions ci-après : quel est le niveau de motivation du personnel de ces institutions ? Quelles sont les ressources humaines disponibles ? Leur niveau et leur type de formation sont-ils adaptés aux besoins du marché ? Quels sont leurs besoins en fonctionnement ? Quels sont leurs besoins en matériel et en logistique ? Une gestion de carrière est-elle prévue pour les agents de ces entités ? Pourquoi ces agents abandonnent-ils aussi facilement leur structure pour d’autres administrations : cas de l’Isra ?
La réflexion doit également être menée au niveau des associations de base, avec des animateurs préparés sur le plan méthodologique pour permettre une bonne adaptation des outils de diagnostic aux réalités du terrain.
• Le partenariat
Compte tenu des défis auxquels elles sont confrontées, les organisations de producteurs ont besoin de tisser des collaborations avec des partenaires qui pourront leur apporter un appui en démarche et outils méthodologiques. Plusieurs partenaires techniques sont présents sur le terrain. Mais force est de constater que la chaîne de valeur riz, compte tenu de son caractère de première denrée de consommation, est plus choyée en termes de partenariats (Usaid, Jica, Koica, etc.). Certaines chaînes de valeurs comme celles horticoles sont quasiment laissées à elles-mêmes occasionnant des impacts négatifs sur la rentabilité et la valeur ajoutée créée. La chaîne de valeur arachidière, compte tenu des fonds injectés, mérite plus d’attention. Le gouvernement actuel gagnerait à mettre en place un partenariat public-privé (Ppp) afin de booster le maillon de la transformation de certaines filières comme l’arachide, l’oignon, la pomme de terre, la mangue, etc. Ces partenaires peuvent être identifiés à partir de foires, salons, et des rencontres B2B qui pourraient être organisées par les structures d’appui conseil ou d’autres entités dédiées.
Le ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, accompagné par le Secrétaire général chargé des coopératives, devra encourager les démarches et initiatives qui se veulent innovantes dans la manière de travailler avec les Op. Elles s’appuient en grande partie sur les Ong, projets, partenaires techniques et financiers, etc. Ces entités contribueront fortement à la mise en place de réseaux et d’interactions entre les acteurs des chaînes de valeurs agricoles et agroalimentaires. Dans le cadre de ces partenariats, les acteurs de la chaîne de valeur doivent être au cœur du dispositif. Un dispositif de monitoring devrait aussi être mis en place afin de faciliter les synergies entre les différents projets et programmes, et éviter une mauvaise utilisation des ressources dans le monde rural.
Par Alassane SALLA
NE VOUS TROMPEZ PAS D’ANGLE D’ATTAQUE
Félicitation à (OS) pour reprendre Monsieur Mansour Cissé journaliste chroniqueur. Lui (O.S) qui nous offert la voie et l’occasion d’être encore plus mature
Félicitation au peuple sénégalais, d’ici et de la diaspora
Félicitation à (OS) pour reprendre Monsieur Mansour Cissé journaliste chroniqueur. Lui (O.S) qui nous offert la voie et l’occasion d’être encore plus mature. Même les faibles d’esprit d’antan qui étaient les cibles faciles des politiciens du temps d’Abdou Diouf et Cie, d’Abdoulaye Wade et Cie et de Macky Sall et Cie sont devenue en espace de 7 ans (2017,2023) seulement des gens plus matures et plus responsables, jeunes et adultes, hommes et femmes, et même vieux et vieillards. Cet éveil des consciences n’a pas de prix.
Nos Hommages donc à (O.S) avec un grand H. l’Homme de la culture de l’intérêt général.
Vœux et Prières pour Monsieur le Président Diomaye Diakhar Faye que je vais appeler affectueusement le Président DDF. Rien, la bonne foi et la bonne volonté appelle l’aide de Dieu. Que Dieu vous accompagne avec les versets 1 à 5 de la sourate 48 Al Fathi, je cite : Innaa Fatahnaa Laka Fathane Moubiine, Wa Yann Souraka Lahou Nassrane Anziizane… Et le peuple qui vous a élu, sera aussi celui qui vous accompagnera (SPD). Je lance un appel à tous ces milliers de marabouts de tous bords qui priaient et faisaient des sacrifices pour (O.S) de se remobiliser pour également refaire des prières et des sacrifices pour qu’aucun ‘baatine’ de ‘deudeullé’ n’intervient entre (O.S) et le PR (DDF), ni entre leurs familles respectives par le sang, ni entre leurs proches par le sens et j’y insiste avec sérieux. Cheikh Bara Ndiaye refait ta coalition de ‘Niane’ pour qu’aucun ‘baatine’ ‘deudeullé’ ou pas n’intervient entre eux deux.
Je connais les capacités de nuisances des adversaires et même de certains qui sont des ennemis. Suivez mon regards : maitre e h d et m d pour ne citer que ces deux-là, ils ne leur restent que des œuvres de ‘baatine’ et plus particulièrement de ‘deudeullé’ entre les deux pour polluer l’œuvre. Et vous qui êtes marabouts vous savez mieux que moi que le ‘deudeullé’ existe bel et bien. Et ceci n’étais qu’une introduction, venons-en maintenant sur le sujet :-Ne vous tromper pas d’angle d’attaque
Bien sûr que vous aviez des partisans dans Yewwi askan wi qui vous ont suivi sur Diomaye 2024. Bien sûr que des coalitions, partis politiques et mouvements ont rallié pour la phase finale. Mais sachez que tous ensemble n’ont rien apporté de plus, n’ont rien ajouté sinon leurs statuts juridiques et leurs rhétoriques. Mais c’est le peuple d’ici et de la diaspora sans passer par eux et sans se soucier d’eux qui vous ont directement plébiscité. Ce peuple qui souffrait pendant 12 ans de la culture de l’injustice que distribuait le régime de Macky Sall et Cie.
Très tôt déçu de : La patrie avant le parti pour se retrouver devant le fait accompli non seulement le renforcement du parti avant la patrie mais également de la famille avant le parti et la patrie.
Très tôt déçu de : La rupture pour se retrouver devant le fait accompli de l’approfondissement des pratiques de ruses à la place et lieu de l’Intelligence, de la manipulation à la place et lieu du Mérite, de moi-même, ma famille, mes proches avant tout, à la place et lieu de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Très tôt déçu de : Gestion sobre et vertueuse pour se retrouver devant le fait accompli de : hop le départ, pléthore de ministres, ensuite des institutions taillées sur mesures pour caser des alliés et des mécontents du Benno pour entretenir le clientélisme, poussé jusqu’à ensuite distribuer des postes de ministres conseillers sans limites eux-mêmes ne savaient plus le nombre exacte. Et distribuer à des gens, les plus moins exemplaires du Sénégal au détriment par exemple de Monsieur Momar Samb (un baroudeur de l’avancée démocratique qui à portée leur lutte en 2011 sur ses épaule en étant au four et au moulin mais qui a été laisser au frigo pendant 12 ans parce qu’ils n’aiment pas ces genres d’hommes intègrent et vertueux + les montagnes de scandales placées sous coude et j’en passe. Et c’est ce peuple qui est témoin de toutes les formes d’injustices et d’impostures que Macky Sall servait et sévissait envers toutes personnes qui a une certaine légitimité quelques parts. Quels que soient le secteur et le domaine et plus encore envers deux personnalités qui le gênaient particulièrement et qui en fin de compte ont révélé sa nature de méchanceté, ce sont : Serigne Moustapha SY le Responsable Morale des Moustarchidine. Macky a tenté mille choses contre lui. Les plus méchants les uns et les autres mais personne n’était au courant parce que lui, il ne médiatise pas ses mésaventures. Et (O.S) parce tout simplement les gens le portent sur le cœur. Il sévissait contre lui, de façon si flagrante, sans gants et sans scrupules.
Ce peuple las de tous cela, ruminait sa colère et sa vengeance. Ce qu’il a déversé, en vous donnant 2.434.751 voix + les 15.172 de C. T. Diéye + les 3.206 de H.sy en total 2.453.129 voix avec ‘yènné’ et colère. Tout ce qu’on vous demande c’est de ne pas refroidir cet élan en donnant des postes et des positions à toutes ces personnes qui sont aujourd’hui à vos côtés, alors que du temps de Diouf et Cie, de Wade et Cie, de Sall et Cie, ils étaient les plus zélés à défendre, soutenir et expliqué le clientélisme d’Abdou Diouf et Cie, de la Mafia d’Etat d’Abdoulaye Wade et Cie, de la méchanceté et de l’absence de noblesse de Macky Sall et cie, il n’y a pas longtemps. Je veux citer : Habib Sy, Aïda Mbodj, Guirassy, Aminata Touré, etc., ce qu’on a retenu d’eux c’est leur zèle quand ils étaient aux commandes par contre les moins zélées de ces régimes comme Matar Cissé, Thierno Alassane Sall, Marie Teuw Niane, etc., peuvent entrer.
Vous connaissez très bien ceux qui étaient les zélés et nous n’en voulons pas d’eux, ne vous tromper pas d’angle d’attaque.
Par ailleurs un appel également à ces zélés d’hier des régimes précédents, mêmes si le Président (D.D.F) vous pressentent pour un poste, vous-mêmes refuser ce poste pour montrer que maintenant vous œuvrer pour l’intérêt général sans en attendre rien en retour et vous pouvez le faire et vous devez le faire car (O.S) le maitre d’œuvre de cette merveilleuse victoire l’a fait.
Si vous faite le contraire, vous vous tromper d’angle d’attaque.
Pour terminer je fais la proposition suivante : Compte tenu que c’est l’assemblée nationale fort de sa légalité qui a offert à Macky Sall cie (sa complicité pour orchestrer une amnistie que personne ne veut sinon euxmêmes, car ils savent ce qu’ils ont fait et ce qui les attend si la justice fait son travail) contre toute légitimité. Et compte tenu que la légalité et au service de la légitimité et que la légitimité suprême est le référendum. Je propose alors qu’un referendum se tient au mois de juin ou juillet pour interroger les sénégalais si oui ou non à l’annulation de cet amnistie que des coupables ont orchestré pour se tirer d’affaire. Et enfin tout ce que je conseille également : aux tenants du nouveau régime et au peuple sénégalais d’ici et de la diaspora.
C’est que : A Bonne foi, Bonne foi égale ! A Bonne volonté, Bonne Volonté égale !
(Heureusement que le gouvernement qui a été formé le 05 avril 2024 par le PM O.S a très bien abordé l’angle d’attaque, un seul Guirassy est tolérable).