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26 novembre 2024
Opinions
UN SENEGAL PROSPERE BATI DANS L’EQUITE ET LA DIGNITE HUMAINE
A travers le programme «Nite ak Naataange» (humanisme et prospérité), Aliou Mamadou Dia veut bâtir à l’horizon 2034, «un Sénégal prospère mais dans l’équité, la transparence, la droiture, l’unité et le respect de la dignité humaine».
A travers le programme «Nite ak Naataange» (humanisme et prospérité), Aliou Mamadou Dia veut bâtir à l’horizon 2034, «un Sénégal prospère mais dans l’équité, la transparence, la droiture, l’unité et le respect de la dignité humaine».
La formulation de cette vision est faite selon une approche inclusive à travers des concertations avec les différentes couches de la société sénégalaise et des analyses prospectives. La mise en œuvre de cette vision se fera à travers 4 piliers transformateurs que sont le développement du capital humain, l’économie compétitive, durable et inclusive, la gouvernance, paix et équilibre des institutions et l’inclusion et protection sociale.
Le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) compte mettre sur pied, entre autres, «une offre de services de soins de santé de qualité, un leadership féminin et une autonomisation des femmes».
Les daaras seront professionnalisés avec la création d’un Haut conseil des sages (Hcs), la promotion d’un enseignement supérieur et d’une recherche scientifique de qualité. Dans le secteur de la santé, tous les hôpitaux seront dotés de Services d’accueil des urgences (Sau) «aux normes» et les centres de santé vont avoir des unités d’accueil des urgences (Uau).
Conformément aux directives de l’Uemoa, plus connues sous l’appellation «Engagements d’Abuja», Aliou Mamadou Dia annonce qu’il y aura le renforcement du financement de la santé en consacrant 15% du budget national à ce secteur.
Dans le secteur de la culture, outre la création des espaces culturels numériques endogènes, il sera mis en place un agenda culturel national pour valoriser la diversité culturelle. Il compte créer un musée d’exposition permanente des œuvres des artistes nationaux et internationaux et une école nationale de cinématographie et art numérique.
Par Alain Claude MONTEIRO
FAIRE DU SPORT, UN ENJEU ELECTORAL PRIMORDIAL
Le mouvement sportif sénégalais, c’est des centaines de milliers d’hommes et de femmes enthousiastes et vertueux, profondément ancrés dans les valeurs de solidarité et de fairplay, et fortement engagés dans le service public du sport
Le Sport joue un rôle prépondérant dans la société par sa dimension éducative, sa contribution à la santé et au bien-être des individus. Du statut de simple activité de maintien et d’entretien physique, le sport est devenu une activité économique qui génère beaucoup de revenus pour l’athlète, pour l’entraîneur, pour le club, pour le pays.
Le mouvement sportif sénégalais, c’est des centaines de milliers d’hommes et de femmes enthousiastes et vertueux, profondément ancrés dans les valeurs de solidarité et de fairplay, et fortement engagés dans le service public du sport.
Ces citoyens sénégalais de toutes les catégories sociales méritent à bien des égards que les candidats à la magistrature suprême leur accordent une attention particulière et prennent en compte leurs aspirations pour un développement du Sport au Sénégal.
Promouvoir l’animation sportive et favoriser le développement d’un sport pour tous.
Renforcer le sport associatif comme vecteur d’éducation et de cohésion sociale.
Améliorer la performance de nos sportifs de haut niveau.
Définir et appliquer une politique sportive ambitieuse qui intègre l’offre sportive dans l’aménagement du territoire et dans tous les programmes de développement à caractère social, éducatif, économique, et sanitaire.
A partir de 10 constats intangibles, les sportifs du Sénégal voudraient recommander aux candidats à la Présidence de la République la prise en compte de propositions et suggestions en vue d’y apporter des solutions.
1er Constat : La volonté politique dans l’approche globale de la pratique des activités sportives scolaires et extrascolaires est faiblement déclinée et le cadre juridique qui régule cette pratique ne répond plus aux exigences du sport moderne.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement ferme du candidat sur les propositions suivantes :
Favoriser le développement de l’éducation physique et sportive dans le milieu scolaire et aménager des passerelles avec le mouvement sportif.
Définir un nouveau cadre réglementaire de la pratique sportive en adoptant un nouveau Code du Sport au Sénégal
2e Constat : La promotion de la pratique sportive multidisciplinaire sur toute l’étendue du territoire national se heurte à une insuffisance notoire d’infrastructures d’accueil et à un défaut de politique sportive locale, comme le démontre l’absence d’actions en faveur du développement du sport dans les plans régionaux et départementaux.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement ferme du candidat sur les propositions suivantes :
Faire de la promotion des bienfaits de la pratique sportive sur la santé et le bien être des sénégalais une priorité de santé publique, et mettre en œuvre des programmes locaux de développement sportif à la base.
Aménager des infrastructures sportives multisports de qualité dans tous les départements et les communautés
3e Constat : Le rôle d’acteurs fondamentaux des Fédérations sportives, des associations et des clubs dans l’exercice d’une mission de service public du sport ne se manifeste pas à sa juste valeur au regard du sentiment d’abandon ressenti, et matérialisé par une carence de moyens de fonctionnement.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur les propositions suivantes :
Affirmer la reconnaissance de l’utilité sociale des Fédérations sportives, des Associations, des clubs et garantir leur fonctionnement optimal par l’allocation de subventions annuelles conséquentes.
Favoriser l’émergence d’une pratique et d’un encadrement professionnel, à travers la formation, afin de développer dans les associations les pratiques sportives modernes d’animation et de haut niveau.
4e Constat : La politique du sport de haut niveau et sa gestion doivent être repensées, avec comme objectif central la performance.
Fort de ce constat le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur les propositions suivantes
Définir le statut du Sportif de Haut Niveau (athlète, entraineur, officiel), lui assurer toutes les conditions de performance et de réinsertion professionnelle.
Mettre en place un nouveau dispositif qui allierait la coordination, la cohérence l’accompagnement et l’expertise, piloté par le mouvement sportif avec la création d’une structure au sein du CNOSS en charge de coordonner, de suivre et d’évaluer les programmes élaborés par les fédérations sportives.
5e Constat : La répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales dans le domaine du sport n’est pas clairement définie, ce qui ne facilite pas la structuration et le développement de la pratique sportive dans les collectivités locales.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur les propositions suivantes :
Clarifier ces compétences et assurer la présence du mouvement sportif au sein des instances locales de concertation.
Traduire en actes matériels les compétences transférées dans le domaine du sport par des engagements financiers conséquents.
6e Constat : Il n’existe pas au Sénégal de « pôle d’excellence sportive » qui regroupe le siège du CNOSS, les sièges des fédérations, un centre de documentation, un musée, un centre médico-sportif avec laboratoires de recherche et de contrôle antidopage.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur la proposition suivante :
Inscrire dans un programme d’investissements à court terme ce projet structurant et veiller à sa concrétisation.
7e Constat : L’accueil au Sénégal d’événements majeurs comme les Jeux Africains, les Jeux de la Francophonie, la CAN de Football, Championnat d’Afrique de divers n’est pas envisageable faute de logistique adéquatée. La présence de sénégalais à de hautes fonctions dans les instances sportives internationales se réduit progressivement.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur les propositions suivantes :
Soutenir les projets d’équipements sportifs performants qui contribueraient à accueillir des événements sportifs internationaux majeurs ;
Favoriser la présence des dirigeants sénégalais dans les hautes instances à travers une diplomatie active.
8e Constat: Les actes prohibés tels que la violence, le dopage, la tricherie, la corruption, mettent en péril les valeurs du sport et portent atteinte à sa notoriété.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur la proposition suivante :
Instaurer un délit d’atteinte à l’éthique du sport, permettant de sanctionner les actes illicites tels que dopage, tricherie, corruption, violence ou autres déviances mettant en péril les valeurs du sport.
9e Constat : Le mouvement sportif sénégalais aspire à davantage d’autonomie et de responsabilités pour assurer sa mission de service public et atteindre les objectifs de développement du sport.
Fort de ce constat le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur la proposition suivante :
Renforcer les prérogatives et les moyens d’actions du Mouvement Sportif National en instaurant un partenariat avantageux avec l’Etat, la Coopération Internationale, et le secteur privé.
10e Constat: La promotion de la pratique sportive généralisée et l’organisation de compétitions nécessitent des moyens financiers importants. Le contexte actuel entraîne une inquiétude sur les investissements et dépenses publiques liées au sport.
Fort de ce constat, le mouvement sportif sénégalais souhaiterait un engagement sur les propositions suivantes :
Redéfinir et consolider le financement du sport, en cohérence avec le nouveau partenariat évoqué au point précédent.
Relever à 2 % le pourcentage réservé au sport dans le budget national de l’Etat ; Favoriser et appuyer la création d’une Fondation pour le Financement du Sport
Le sport brise les barrières sociales, rétablit les déséquilibres et redonne de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir. Et pour reprendre une maxime célèbre, « les peuples sans sport sont des peuples tristes ».
Alors faites du Sénégal, une nation heureuse !
Par Félix NZALE
MAME BOYE DIAO ET LES FEMMES
En quoi les programmes de nos différents candidats diffèrent-ils fondamentalement ? A y voir de près, ils sont quasiment les mêmes : les mêmes engagements, les mêmes propositions. Avec ici quelques réaménagements sémantiques, là quelques reformulations...
En quoi les programmes de nos différents candidats diffèrent-ils fondamentalement ? A y voir de près, ils sont quasiment les mêmes : les mêmes engagements, les mêmes propositions. Avec ici quelques réaménagements sémantiques, là quelques reformulations des termes.
Il y a comme une sorte de consensus programmatique des candidats, à charge pour chacun de présenter son offre à sa manière. L’essentiel étant que le contenu et la substance soient identiques. Rien d’original ou de vraiment révolutionnaire. A la décharge des postulants à la magistrature suprême, on pourrait mettre en avant le fait que le Sénégal s’est empêtré depuis belle lurette dans les mêmes problèmes d’ordre institutionnel, éducationnel, sanitaire, économique…
Dans cette grande forêt noire des programmes, il y a quand même une proposition que nous estimons être pertinente concernant la place des femmes dans le tissu socioéconomique. En effet, là où presque tous les candidats nous disent qu’ils réserveraient un «traitement spécial» au genre féminin avec des «programmes spéciaux» à elles dédiés, Mame Boye Diao (de la coalition «Diao Président») nage à contre-courant.
M. Diao estime que mettre en place des «programmes spéciaux» pour les femmes relève d’une discrimination infériorisante. Ce qu’il s’engage à faire s’il est élu président de la République, c’est de créer les conditions idoines pour une libre compétition à armes égales. Les femmes étant aussi compétentes (voire plus) que les hommes, elles n’ont pas besoin d’être particularisées. Par conséquent, le premier chantier sera surtout de décomplexer tout le monde, de faire descendre ceux qui y sont de leur parapet et d’amener le collectif homme femme à s’inscrire dans une logique de saine et productive rivalité.
Réformer donc le cadre social et institutionnel pour le rendre plus juste. Y compris pour ceux vivant avec un handicap. Le président de la coalition «Diao2024» met cette catégorie sur le pied d’égalité avec tout le monde. A son avis, ce n’est pas parce qu’ils vivent avec un handicap qu’ils devraient être regardés d’un œil particulier. Ce sont des Sénégalais à part entière et qui, comme tel, sont absolument utiles à leur société et à son développement pourvu que les conditions leur permettant d’exprimer leur savoir, leur savoir-faire et leurs talents soient garanties. Au même titre que les «autres». Pour Mame Boye Diao, c’est une question de dignité.
Nous souscrivons entièrement à cette idée. Parce que les personnes vivant avec un handicap ont toujours tendance à être vues comme des fardeaux sociaux, bonnes pour ne recevoir que la pitance ; alors qu’elles sont tout aussi aptes à apporter leur pierre à l’ouvrage commun. Les frapper d’ostracisme les rend encore plus handicapées… moralement et psychologiquement. Or, «le Sénégal qui vient» doit être un Sénégal qui prend en compte les compétences et la dignité de tous ses fils et de toutes ses filles.
Félix NZALE
Par Mady Marie Bouare
DE LA JURIDICTIONNALITE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL ET DES ELECTIONS POLITIQUES NATIONALES
Au Sénégal, s’élabore doctrinalement au gré d’une jurisprudence divergente et d’une immixtion d’ordre politique, une question d’importance capitale sur la ‘juridictionnalité’ du Conseil Constitutionnel.
Au Sénégal, s’élabore doctrinalement au gré d’une jurisprudence divergente et d’une immixtion d’ordre politique, une question d’importance capitale sur la ‘juridictionnalité’ du Conseil Constitutionnel. Il appert de nos enseignements qu’aujourd’hui, il est clairement admis une qualification de juridiction constitutionnelle même si l’exception d’inconstitutionnalité, voire la question prioritaire de constitutionnalité ne lui donne une certaine rigidité
Cette conflictualité n’obère point aussi une interrogation sur la nature politique de ce Conseil. Elle s’affirme et se projette dans son fondement, sur la désignation des membres de ce Conseil qui conduirait à une politisation de sa composition. Elle s’arrime aussi à l’idée selon laquelle le Conseil dans sa fonction essentielle du ‘’Conseil’’ relèverait d’une fonction plus politique que juridictionnelle.
I - DE LA NATURE JURIDICTIONNELLE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Il est clairement relevé au regard d’un constat doctrinal majoritaire que toute analyse dans ce sens impliquerait de considérer aussi bien l’élément matériel que l’élément formel dans la caractérisation, la composition ou la formation relative à la détermination ou de l’acceptation de la ‘juridictionnalité’ du Conseil Constitutionnel.
Au regard de cet élément matériel, nous considérons classiquement que toute juridiction est habilitée à dire le droit. Conséquemment, il en est ainsi en ce qui concerne le « Conseil Constitutionnel », nonobstant le fait qu’il puisse avoir d’autres attributions. Il en appert de se prononcer sur la constitutionnalité des textes qui lui seraient soumis et ce d’en interpréter la Constitution pour en relever en définitive leur conformité constitutionnelle. Prosaïquement, nous convenons que le Conseil Constitutionnel n’a pas vocation à régler les différents contentieux entre les parties, sauf, telle est notre opinion en matière électorale, ce qui demeure le propre des juridictions ordinaires.
Au regard de l’élément formel, la caractéristique d’une juridiction demeure ‘’l’autorité de la chose jugée qui s’attache à ses décisions ». Il s’agit du fait que ce qui a été jugé, sous réserve des voies de recours, ne peut plus être remis en question et s’impose donc naturellement et de façon définitive à toutes les parties concernées.
C’est dans ce sens qu’il faut relever que traditionnellement admise, que les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours, s’imposant ainsi aussi bien aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Néanmoins relevons aux dires et constats que le Conseil Constitutionnel peut aussi donner des avis non revêtus de l’autorité de la chose jugée. En définitive et aux dires et interprétations de la Cour Européenne des droits de l’homme en date du 21/10/1987, la consécration et qualification expresse de la ‘juridictionnalité’ constitutionnelle.
II- APPROCHE CONFLICTUELLE DE LA « DECISION – AVIS » DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Au Sénégal, le prononcé N° 1/ C/ 2006 du 12 Février 2016 du Conseil Constitutionnel pose un questionnement sur sa nature juridique. Il s’agit d’un document portant une dénomination de décision à l’entête du Conseil Constitutionnel et dont le demandeur est le Président de la République et visant la matière consultative. Par ailleurs, quant au dispositif de cette décision, il est indiqué : « Par ces motifs est d’avis que ».
LA THESE DE LA DECISION : PREROGATIVES JURIDICTIONNELLES CONTENTIEUSES.
S. Il faut convoquer l’action en justice qui est le droit pour l’auteur d’une prétention d’être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée. En l’espèce, on a un demandeur que concerne le Président de la République dont la prétention est de réviser la constitution en ce qui concerne son mandant de Sept ans dont il est légalement investi et de réduire la dite durée à Cinq ans et de se l’appliquer du fait de la loi nouvelle.
En face, nous avons un défendeur que constitue la «Constitution » c’est-à-dire la Loi fondamentale et dont la position s’apprécie par rapport au respect de la légalité constitutionnelle. De ce fait, il y a donc un litige contentieux portant sur un point du droit dévolu au Conseil Constitutionnel à qui il est demandé de prendre une position allant dans le sens de trancher ce contentieux.
La pertinence de la décision ?
La nature juridique décisionnelle se retrouve au niveau des considérants N° 26, 27, 28, 29, et 30. En effet, le conseil constitutionnel indique que le droit applicable à une situation doit être connu au moment où celle-ci prend naissance. Ainsi, le Conseil Constitutionnel pose le principe de la prévisibilité de la loi. Et dans son considérant 28, le Conseil indique qu’au moment où le mandat en cours était conféré, le conseil constitutionnel fixait la durée du mandat à 7 ans.
Quant au considérant N° 30 « Avec le soutien de dispositions transitoires destinées à différer l’application de la règle nouvelle, que le mandat en cours au moment de l’entrée en vigueur de la loi de révision, par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle ».
Article 3 du dispositif : « Cette disposition s’applique au mandat en cours » doit être supprimée ; elle n’est ni conforme à l’esprit de la Constitution, ni à la pratique constitutionnelle, la loi nouvelle sur la durée du mandat du Président de la République ne pouvant s’appliquer au mandat en cours. Il est donc de ce fait consacré le principe de la non-rétroactivité de la loi. Cette décision a, bien des égards, fait état d’un principe général du droit dont l’application première pour une partie de la doctrine constitutionnaliste doit être cantonnée à la matière pénale. Telle n’est point en l’espèce la position du Conseil Constitutionnel.
Au demeurant et au surplus, le Président de la République a convié l’article 92 de la Constitution qui prévoit que les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours et qu’elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et judiciaires. La thèse de la décision s’en trouve confortée en ce sens que pour une partie de la doctrine dite constitutionnaliste, toutes les positions prises par le Conseil Constitutionnel, de nature juridictionnelle ou consultative sont dénommées des décisions.
III -LA THESE DE L’AVIS : PREROGATIVES JURIDICTIONNELLES CONSULTATIVES
Sa pertinence se retrouve au niveau au niveau d’une part de la première page du document où il est indiqué : « Matière Consultative ». On peut relever d’autre part à la page 2 le « Considérant 6 » : le Président a saisi le Conseil Constitutionnel aux fins d’examiner dans le cadre d’un contrôle préventif la conformité du projet de révision à l’esprit général de la Constitution et aux principes généraux du droit ». Et enfin à la page 8, au niveau du dispositif : « Par ces motifs, est d’avis que ». Si la thèse de l’avis est parfaitement recevable, il se pose néanmoins la question de quel genre d’avis il s’agit ? Traditionnellement, on distingue un avis facultatif, un avis obligatoire et un avis conforme.
En l’espèce, il s’agit d’une demande d’avis obligatoire dont le président de la République doit en outre prendre en considération. D’ailleurs, il y a une jurisprudence consacrée relevée par le Conseil Constitutionnel indiquant que : Considérant 29 « que des précédents se sont succédé de manière constante depuis vingt-cinq ans ; Considérant 31 « que ces précédents, qui ont marqué toute l’histoire constitutionnelle du Sénégal, sont observés dans d’autres Etats partageant la même tradition juridique ».
En conséquence, nous pouvons théoriser qu’il s’agit ici d’une quatrième catégorie que nous pouvons dénommer, « un avis décisif ou décisoire ». L’explication demeure que le Président de la République est obligé d’une part de respecter la procédure de demande d’avis et que par ailleurs aux regards des précédents, il est obligé d’en tenir compte et de ne point y déroger. Si par extraordinaire, le Président passait outre en incluant dans la révision l’application de la loi nouvelle à son mandat en cours, il est certain du fait de la popularité de cette mesure innovante, qu’elle serait agrée par le Référendum. On assisterait de ce fait à un autre contentieux qui opposerait la Légalité Constitutionnelle à la Légalité Référendaire
III LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL : JUGE DE L’ELECTION
Il relève à titre comparatif avec la France que les fondements en la matière au regard d’une certaine conflictualité et ce normalement et fondamentalement acceptée, que la démocratie électorale dans un Etat de droit implique des garanties de neutralité, d’impartialité et d’objectivité. Il en sera ainsi aussi bien en ce qui concerne les élections politiques dites internes et nationales et conséquemment du contrôle et financement des campagnes électorales.
Au Sénégal, incontestablement, à ce jour se dessine un contentieux concernant l’élection du Président de la République. Dans cet Etat dit de droit, il incombe au Conseil Constitutionnel de veiller à la régularité de cette élection, de même qu’il doit examiner les réclamations et proclamer les résultats définitifs. Cela implique préalablement une préparation de l’Election et des candidatures. Le débat, voire le contentieux en la matière repose sur les conditions générales de la candidature telle que la nationalité. En ce sens que le Conseil Constitutionnel doit arrêter la liste définitive des candidats à l’élection, de même de sa validation et de sa publication. Conséquemment, cette liste peur être contestée devant le Conseil Constitutionnel par toute personne ayant fait l’objet de présentation. Nous remarquons dans ce sens que cette procédure semblerait en contradiction avec certains articles de la Constitution, indiquant que les dispositions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours..
IV PERSPECTIVES DU CONTROLE ET FINANCEMENT DES CAMPAGNES ELECTORALES
A notre entendement, il est traditionnellement enseigné dans le cours d’introduction au droit et des institutions judiciaires la ‘tryptique’ principale et non accessoire des assises de l’Etat de droit, reposant sur nécessairement et de diligence, de la neutralité, l’impartialité et enfin d’objectivité. Une certaine philosophie de paix sociale qui doit nécessairement accompagner le contrôle de financement des campagnes électorales au regard des nécessités d’une moralisation de la vie politique concernant les élections politiques dites nationales. Il appert à notre entendement que seules ces dernières peuvent nécessiter et impliquer l’intervention du Conseil Constitutionnel à savoir l’élection présidentielle et législative.
Dans ce sens, l’imposition obligatoire du dépôt des comptes de campagne conférant au Conseil Constitutionnel d’en certifier une régularité quant à la forme, l’origine des fonds et le respect d’un plafond autorisé de dépenses. Il en reviendrait naturellement au Conseil d’approuver, de réformer ou enfin rejeter ledit compte. A notre entendement, dans cette perspective, les décisions du Conseil Constitutionnel pourront faire l’objet d’un recours formé par le candidat devant le Conseil Constitutionnel.
Par Félix NZALE
A QUOI SERT CETTE CAMPAGNE ?
Le Sénégal va être un pays gazier et pétrolier dans quelques mois, alors que le cercle de feu du péril militaro-djihadiste est en train de se refermer sur lui. Cette situation devrait aussi être au centre de la campagne.
«Le Sénégal va être un pays gazier et pétrolier dans quelques mois, alors que le cercle de feu du péril militaro-djihadiste est en train de se refermer sur lui. Cette situation devrait aussi être au centre de la campagne. Il est vital que les Sénégalais entendent la position des candidats sur cette question de sécurité nationale».
Ces propos de M. Yoro Dia, ministre chargé de la communication à la présidence de la République, nous les partageons sans réserve. De même que l’invite faite par Ange Constantin Mancabou, inspecteur des impôts et des domaines, appelant lui aussi à inscrire au cœur du débat électoral la question de la monnaie locale agitée par le camp du candidat Bassirou Diomaye Faye de Pastef.
Pour faire court, M. Yoro Dia nourrit la crainte de ce que certains appellent la «malédiction du pétrole» (et autres). Puisque la quasi-totalité des pays africains riches de ces ressources sont toujours fatalement en proie à des troubles sociaux suite à des infiltrations déstabilisantes du fait de certaines puissances prédatrices, groupes ou lobbies. Si notre pays venait à connaître le même sort, il ne s’en relèverait pas de sitôt.
Quant à Ange Constantin, il estime que la perspective est trop sérieuse pour que l’on porte à la tête de notre pays «un président-stagiaire accompagné d’un gouvernement de ministres-stagiaires» qui voudraient nous sortir du Cfa par la création d’une monnaie locale. Pour aller vite ici aussi, l’inspecteur des impôts et des domaines trouve cette idée saugrenue, irresponsable et irréaliste.
Sur cette question, il en appelle à un débat d’idées afin, dit-il, de «relever certaines considérations» d’ordre stratégique et géostratégique, notamment. Justement, c’est ce débat d’idées qui fait défaut. En campagne électorale, chaque candidat s’emploie plutôt à faire valoir ses talents de populiste. Les slogans et les promesses de faire de notre pays un eldorado fusent de partout. Mais on ne dit jamais (ou presque) comment, et selon quel processus d’échelle et de faisabilité, et où trouver les moyens. Voilà pourquoi nous aurions fortement milité pour un boycott du suivi de la campagne par les médias qui doivent se contenter de relayer platement des déclarations d’intention souvent farfelues. Ce qu’il serait judicieux et profitable pour les Sénégalais, c’est que les médias organisent des débats entre candidats aux programmes et approches différents.
Que lesdits prétendants à la magistrature suprême soient invités sur les plateaux de télévisions et de radios pour des échanges contradictoires sur leurs offres et perspectives. Au moins tirerait-on d’eux quelque chose de substantiel ! Et les électeurs auraient assurément une idée de qui est qui, qui peut quoi de raisonnable et de réalisable, et qui vend des illusions.
En l’occurrence, le temps de cette campagne-ci est limité et les Sénégalais ont répétitivement souffert des dénis, des volte-face et des reniements de parole. L’on promet et jure de remettre nos institutions à l’endroit : l’on s’emploie méthodiquement à les noyauter une fois au pouvoir.
L’on promet et jure de respecter l’indépendance de la justice : l’on s’évertue à l’instrumentaliser à des fins politiciennes. L’on promet aux jeunes des emplois, mais l’on s’en fiche qu’ils aillent périr en mer à la recherche d’un mieux-être…
Jusqu’à quand ?
Par Abdoul Aly KANE
A PROPOS DE L’ABANDON DU FRANC CFA PRONE PAR DES CANDIDATS
Pointé du doigt par les jeunes activistes africains comme le symbole persistant du colonialisme et du non-développement, le franc CFA s’invite, contre toute attente, dans le débat programmatique de cette présidentielle
L’exercice auquel nous voulons nous prêter ici n’a pas la prétention de porter des critiques ou amendements sur les programmes de candidats qui sont le fruit de réflexions approfondies d’experts en toutes matières.
Il a plutôt pour but d’apporter une contribution citoyenne surs des thèmes sensibles comme la monnaie, et d’autres non suffisamment développés mais nous semblant importants, tel et le contrôle à priori dans les entreprises du secteur public.
D’une manière générale, les candidats ont besoin que leurs idées soient confrontées à des avis contraires ou nuancées selon les sensibilités et convictions des citoyens sénégalais. Dans cette chronique, ces observations portent sur le thème de la monnaie et sur la problématique du contrôle à priori dans les entreprises du secteur public avec conseil d’administration.
Sur le débat monnaie CFA contre monnaie locale
Pointé du doigt par les jeunes activistes africains comme le symbole persistant du colonialisme et du non-développement, le franc CFA s’invite, contre toute attente, dans le débat programmatique de cette présidentielle. Ce débat prend sa source dans les propositions inédites du candidat Bassirou Diomaye Faye d’abandonner le Fcfa au profit de la création d’une monnaie nationale.
Une mesure qui trouve sa force dans ce qu’elle implique en termes de rupture du partenariat monétaire avec la France et les autres pays de l’UMOA, ce qui contraint ses partisans à préciser leur position sur la question.
Il est notoire que cette question est particulièrement d’actualité dans les pays de l’AES (Alliance des Etats du Sahel regroupant le Niger, le Burkina et le Mali) qui évoquent, de temps à autre, l’éventualité d’une sortie de la zone CFA.
Le rôle attendu de la monnaie par le consommateur est de payer ses achats, préserver son pouvoir d’achat et de protéger son épargne. La monnaie est un intermédiaire dans les échanges servant de moyen de paiement, mais aussi, réserve de valeur. Elle se doit d’avoir de la stabilité.
Dans le commerce, la stabilité est importante ; dans des pays comme le Nigéria et le Ghana, les commerçants sont souvent confrontés à une « valse des étiquettes », les mettant dans l’impossibilité d’afficher des prix stables en monnaie nationale sur une longue durée.
Le système monétaire international est dominé par le dollar qui est la principale monnaie de facturation des transactions internationales, même si la part de cette devise dans les transactions internationales de la Chine (principal exportateur au monde) est tombée de 84 à 44% en 2023, du fait de la politique de dédollarisation menée par ce pays. Les actifs de la Chine à l’étranger (bons du trésor américain en particulier) restent encore libellés à hauteur de 60%en dollar. La part du dollar américain dans les réserves mondiales de devises est également prééminente, soit environ 60% du total global. Enfin, le dollar, c’est 80% des réserves des banques centrales du monde.
Cette position dominante avait conduit la président Giscard d’Estaing à constater qu’avec leur monnaie, les USA bénéficiaient d’un « privilège exorbitant » depuis la fin de la 2ème guerre mondiale.
Fort de ce constat de domination, les Européens ont créé l’Union Européenne comme espace de fusionnement de leurs marchés nationaux, et l’euro comme monnaie commune. Dans les faits, après son lancement en 1999, la zone euro est devenue un espace à deux vitesses. La Banque Centrale Européenne doit faire face à deux types de pays membres, à savoir les pays endettés (France, Italie, Grèce…)) qui ont intérêt à maintenir des taux d’inflation bas pour pouvoir rembourser et s’endetter plus encore, et les pays peu endettés, favorables à une augmentation des taux d’intérêts pour casser la spirale inflationniste (Allemagne).
L’institution « joue » sur le levier principal qui est le taux d’intérêt, pour garder un taux d’inflation permettant de préserver la valeur de la monnaie sur le marché des changes et en même temps faciliter le refinancement des banques centrales nationales et favoriser la croissance économique. Comment lisser les politiques monétaires de façon à préserver la valeur de la monnaie, sans pour autant pénaliser les pays axant leur croissance sur l’endettement, c’est le défi à relever par la BCE. Il en va de même dans l’UEMOA où la gestion de la monnaie dans le souci d’en préserver la valeur (celle de l’euro), est encore plus orthodoxe.
Par conséquent, il est permis d’affirmer le primat de l’économie sur la monnaie. Une économie forte, exportatrice renforce la valeur d’une monnaie. Un franc CFA fort, du fait de son arrimage à l’euro, n’a pas impulsé le développement des économies africaines, faute de compétitivité sur le plan international. La monnaie nationale permettant de conduire une politique monétaire ajustable en fonctions des objectifs économiques précis est elle pour autant la solution ?
Elle se heurterait à deux gros problèmes : sa reconnaissance comme instrument d’échange dans le commerce international ainsi que la capacité propre du pays émetteur de disposer de réserves de changes suffisantes pour couvrir ses importations.
Pour payer leurs fournisseurs étrangers notamment en matière de pétrole, les pays à monnaie nationale doivent acheter du dollar, de l’euro, du yen sur les marchés ou s’échangent les monnaies (marché des changes).
En revanche, l’appartenance des pays membres la zone CFA leur fait bénéficier de la mutualisation des réserves de change, les dispensant, contrairement aux pays à monnaie nationale, de la quête en solitaire de devises sur le marché des changes.
L’autre avantage du Fcfa est d’être une monnaie refuge, très demandée sur les marchés des changes africains. Les pourfendeurs de la monnaie nationale voient par-là, la preuve de la supériorité du CFA sur le Cedi ghanéen ou le Naïra nigérian, alors qu’il s’agit d’un leurre. La vraie monnaie «refuge», réserve de valeur, est l’euro dont le Fcfa est le miroir. C’est grâce à un mix de politique monétaire que l’on pourrait arriver à prendre en compte l’ensemble des préoccupations.
Certains parlent de l’ECO pour remplacer le FCFA; encore faudrait-il que les pays de la CEDEAO arrivent à rendre l’organisation plus engagée sur les questions économiques et monétaires. D’autres sont alléchés par l’offre des BRICS d’accepter les monnaies nationales comme moyen de paiement de leurs importations. Pour l’instant, on demeure encore dans le flou concernant cette perspective.
En définitive, la préférence pour une monnaie nationale ne saurait être forcément source de catastrophe pour un pays. Les cas gambien avec le dalasi et mauritanien avec l’ouguiya sont là pour le rappeler. Celui de Cuba est d’autant plus intéressant que ce pays a longtemps été soumis à un embargo commercial par les Etats-Unis.
En réaction, il a développé un système de change à plusieurs niveaux. Cuba dispose de 2 monnaies nationales, soit le peso cubano, la monnaie nationale officielle et le peso cubano convertible, appelé le CUC indexé sur le dollar (sa valeur officielle est fixée à 1 dollar).
Avec une perte de 57 % de la valeur de sa monnaie sur le marché des changes, le Ghana aurait engagé des négociations avec une société émiratie pour acheter du carburant avec de l’or, à la place du dollar, afin de préserver son stock de réserves de change.
Pour rappel, le Ghana est le 10ème producteur d’or au monde alors que sa monnaie s’est fortement dépréciée. Pour ce qui concerne le Sénégal, la priorité est de le sortir d’un modèle qui n’a pas permis l’impulsion du développement économique depuis 63 ans. La balance commerciale est structurellement déficitaire depuis cette date, l’agriculture n’arrive pas à couvrir les besoins alimentaires de la population, l’industrie est toujours balbutiante, et l’offre d’emplois générés par l’économie, atone.
Des candidats prônent, malgré tout, la stabilité voire la continuité. Nous préférons, pour ce qui nous concerne, encourager ceux qui souhaitent le changement d’orientation économique, tout en leur demandant de rester ouverts aux observations, suggestions et autres critiques que ne manqueront pas de susciter ces annonces de rupture d’avec le modèle en place.
Sur le contrôle à priori dans les entreprises du secteur public
Dans l’entendement populaire, le contrôle des entreprises publiques est du ressort exclusif des corps de contrôle de l’Etat (IGE, Cour des comptes). Pourtant ce dernier a mis en place des structures de contrôle à priori au sein de ces entreprises que sont le Conseil d’Administration et le Contrôle financier dépendant des services présidentiels qui siège en permanence dans les Conseils d’Administration en qualité d’observateur.
La loi qui organise la gestion et le contrôle de ces entreprises est principalement la loi 90-07 du 26 juin 1990. Cette loi avait été précédée de la loi n°87-19 du 3 août 1987 qui avait comme objectif de constituer un cadre favorisant une plus grande autonomie des entreprises publiques vis-à-vis de l’Etat. Elle avait toutefois maintenu un contrôle a priori exercé par le Centre des Etablissement publics et ses organes d’exécution, soient l’Agence Comptable des Etablissements publics, et le Contrôle des Opérations Financières.
Par la loi 90-07, le législateur a voulu aller plus loin en matière d’autonomisation des entreprises dans leur gestion. Celle-ci a donc supprimé le contrôle à priori exercé par l’Agence Comptable des Etablissements publics, et le Contrôle des Opérations Financières, et institué le Conseil d’Administration comme organe de contrôle interne de l’entreprise, renforcé dans cette mission par le Contrôle financier (art. 28 de la loi 90-07).
Dans les faits, il est loisible de constater que ce contrôle du Conseil d’Administration s’est avéré être inopérant. Les détournements de deniers publics et autres cas de mal gouvernance établis par les rapports IGE et Cour des Comptes ont continué à faire la une de la presse nationale. L’intervention de ces corps de contrôle ne s’effectuant qu’à postériori et sur des périodes couvrant plusieurs exercices ( 2 à 5 ans), sauf lorsque des indices de mauvaise gestion sont probants, le contrôle en temps réel de la gestion de l’entreprise est quasi inexistant, sauf en matière budgétaire et d’arrêté des comptes annuels. Les objectifs d’autonomisation et de renforcement du contrôle interne visés par la loi 90- 07, n’ont donc pas été atteints.
En réalité, cette situation résulte de l’absence de clarté sur la bonne répartition des pouvoirs de tutelle dans l’entreprise. Le Directeur général est sous la tutelle d’un ministre de « tutelle » qui propose sa candidature au président de la République qui le nomme.
Dans un deuxième temps, il est demandé au Conseil d’Administration de délibérer pour rendre cette nomination effective, ce qui est à l’évidence de pure forme. Le Conseil d’administration n’a pas la possibilité de contrevenir à une nomination proposée par un ministre même si le profil n’était pas en adéquation avec le poste.
Ce schéma institutionnel réduit drastiquement le pouvoir de contrôle du conseil d’administration sur le Directeur général, qui prend directement ses ordres et instructions du ministre, alors qu’il est précisé dans les statuts types que le conseil est « investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de l’entreprise, et pour faire ou autoriser toutes les opérations intéressant son activité dans la limite de son objet social.
Tous les actes d’administration et de direction qui ne sont pas légalement attribuées aux assemblées d’actionnaires sont de sa compétence ». Faute d’une vraie tutelle sur les directeurs généraux et de moyens humains, privé d’informations en provenance des services de contrôle interne de l’entreprise, le Conseil d’Administration ne peut exercer aucun contrôle en temps réel ou différé.
Le contrôle en aval qu’il exerce ne lui permet en aucune manière de « prévenir » les actes de mauvaise gestion qui ne seront souvent découverts que tardivement lors des missions des corps de contrôle (IGE, Cour des Comptes).
Les candidats à la présidence de la République sont donc interpelés pour se prononcer sur cette question de la plus haute importance, surtout dans une configuration où les Directeurs généraux sont appelés à s’engager en politique pour renforcer l’assise populaire du parti au pouvoir qui les a nommés.
CONCLUSIONS
D’autres thèmes que nous jugeons pertinents, seraient utiles à développer, tels ceux énumérés ci-dessous: Comment changer le système sans changer une classe politique virevoltante, prompte à gagner les rangs de tout nouveau pouvoir sans adhésion à des idéaux ou programmes ? Comment faire du neuf, en gardant le centralisme jacobin intrinsèque à l’administration, la bureaucratie héritée de la colonisation et dont les aspects les plus bloquants se rapportent aux règles contraignantes de la comptabilité publique ?
Quid d’une décentralisation avec des collectivités territoriales sans ressources propres et sans autonomie financière ?
Par Hamidou Anne
EST-CE DONC ÇA LE PROJET ?
Par la grâce de la loi d’amnistie votée par l’Assemblée nationale, Dakar compte deux fascistes de plus dont nos oreilles et nos yeux avaient pris congés. Il faudra compter à nouveau sur un vacarme insupportable car vide de contenu et de substance.
Par la grâce de la loi d’amnistie votée par l’Assemblée nationale, Dakar compte deux fascistes de plus dont nos oreilles et nos yeux avaient pris congés. Il faudra compter à nouveau sur un vacarme insupportable car vide de contenu et de substance. Notre démocratie se déshonore à avoir un parti fasciste avec cette assise électorale ; le tout avec un programme aride, puéril et dangereux. Un parti d'hommes et de femmes dont l'adn est l'absence de limite, la propagation de la vulgarité, du mensonge et de la manipulation pour arriver à leurs fins. Combattre ce populisme est une exigence pour éviter que le Sénégal ne rejoigne la trop longue liste d’États au dirigeants pittoresques et irresponsables, qui plongent leurs nations dans les abîmes. Il suffit de jeter un coup d'œil dans la sous-région pour avoir une idée du destin d’un pays avec des populistes aux manettes.
Dans cette campagne électorale, le programme que les fascistes sénégalais nous proposent est un aperçu de leur impréparation mais surtout de leur manque de sérieux. La tête d'un État n’est pas un lieu de stage ni un manège pour enfants gâtés. Les masques tombent, car leurs propositions montrent qu'ils n'ont ni la profondeur historique ni la crédibilité technique pour gouverner.
Avec le parti dissous, le projet, ce sont les insultes, les calomnies, les outrances, les outrages, les médisances et les diffamations répétitives qui ont d’ailleurs valu condamnation à son leader. Le projet, ce sont les menaces de mort adressées au chef de l’État, aux magistrats, aux officiers, aux journalistes, aux intellectuels et aux simples citoyens qui ont eu le tort de ne pas se soumettre à leurs injonctions. La violence verbale charriant toujours la violence physique, le projet a charrié une insurrection, des attaques physiques des médias, des commerces, des stations-service. Le clou du spectacle du projet a été l’incendie de l’université de Dakar. La profanation du temple du savoir suivie d’une danse autour des flammes, devant le silence d’universitaires devenus pétitionnaires compulsifs, a été le summum de la décivilité et de la barbarie.
Le projet, c’est l’effondrement intellectuel et la décadence morale d’une partie des élites politique et intellectuelle, devenues de vulgaires rentiers, mais qui masquent leur quête du gain et des postes par des postures guerrières qui ne révèlent que leur duplicité.
Le projet, c’est appeler à fusiller les anciens chefs d’État, invoquer les références à la tragédie de Samuel Doe, traiter le doyen des juges de « lâche ». Le projet, c’est chanter et danser devant les dépouilles de Samba Sall, magistrat émérite, et de Pape Serigne Niang, sous-préfet de la République.
Le projet, c’est agréger autour d’une candidature de substitution une trainée d’ambitieux qui suivent de façon moutonnière le néant qui parade. Le projet, c’est instaurer un débat malsain sur l’ethnicisme, inventer une inexistante bataille entre « le Sénégal des Ba et le Sénégal des Faye », « Un Sénégal des Almadies et celui des Parcelles Assainies » comme pour donner corps à une logique belliciste qui réduit l’autre à la figure de l’ennemi à abattre.
Le projet, c’est une recyclerie de vieilles nappes du champ politique, un agrégateur d’étoiles pâlies de la gauche, dont la durée sur le champ politique est inversement proportionnelle au poids électoral, un enclos de petits ambitieux, tonneaux vides adeptes du jambarisme politique ; le projet offre une maison commune aux complotistes, insulteurs publics et autres charlatans…
Une observation rapide de cette assemblée fait penser à Nuremberg aux heures de pointe, tellement les fachos s’y mélangent et s’y échangent des amabilités.
Le projet, ce sont deux personnages grotesques candidats non-candidats qui ne méritent finalement qu’un profond mépris. Leurs noms seront consignés dans le chapitre de l'indignité du grand livre politique national.
Le projet, c’est endosser la charte des Assises nationales, annoncer s’inscrire dans le continuum des luttes du 23 juin 2011 et fustiger les changements institutionnels mais proposer dans son programme présidentiel l’instauration d’un poste de vice-président taillé sur mesure pour son patron.
Le projet, c’est faire preuve d’incohérence et d’absence de colonne vertébrale en critiquant le présidentialisme tout en promettant une fois au pouvoir de le renforcer par l’instauration encore plus marquée d’un régime de type présidentialiste.
Le projet, c’est passer une décennie à honnir le « système », accuser des responsables publics de voleurs et d’incompétents et en faire des alliés une fois qu’ils ont quitté le camp de la majorité.
Le projet, c’est ne justifier d'aucun résultat dans les municipalités dirigées depuis deux ans et transformer le Parlement en une arène de gladiateurs ou en un cirque. Ils y ont installé une culture de la jacquerie, du désordre et de la violence conformément à leur volonté de désacraliser les institutions et de salir notre pays devant les caméras du monde entier.
Le projet, c’est se dire panafricaniste et prôner l’aventure de la monnaie nationale après la sottise de la monnaie locale. C’est exiger de notre pays qu’il renonce à sa vocation d’ouverture, de coopération et de solidarité. Le projet consiste en une négation du Sénégal et en une ignorance des symboles qui fondent notre récit national. Le Sénégal dirige depuis toujours, quasiment sans discontinuité, la commission de l’Uemoa ; Dakar accueille la banque centrale. Nous sommes un pays dont la promesse depuis les Pères fondateurs est de nous inscrire dans le schéma du multilatéralisme pour toujours être au cœur des grands enjeux internationaux. Nous sommes une voix sur la scène diplomatique mondiale que le projet par son caractère rabougri et étriqué veut faire taire en nous réduisant en un banal État ordinaire, replié sur lui-même.
Comment être digne de diriger ce grand pays quand on est indigne d’aller à sa conquête sur son propre nom ; quand on est un sous-titre au lieu d’être une parole forte et claire, intelligible et puissante, quand on est une marionnette à la solde d’un aréopage de conspirateurs, de haineux et de revanchards.
La République, c’est une grande exigence sur les valeurs civiques, une responsabilité sur les questions économiques et une volonté de toujours sacraliser la mystique qui entoure le service de ses concitoyens. C’est pour cette raison qu’il faut mener un combat de front contre ces aventuriers dont le programme révèle l’impréparation, la vulgarité et la trivialité.
C’est en républicains engagés et exigeants qu’il faut leur faire face pour préserver notre pays de la violence, de l’intolérance, de la sécession, de l’obscurantisme et de l’intégrisme religieux.
Pour finir, Je m’adresse à la gauche qui a choisi de se renier pour se ranger derrière nos plus vieux et nos plus redoutables adversaires depuis plus de deux siècles : les fanatiques, les nationalistes conservateurs, les promoteurs de l’identité exclusive et les intégristes religieux. En décidant de se renier ainsi, ils montrent que ce n’est ni la cohérence ni la dignité qui les étouffe.
PAR Yoro Dia
LA PRÉSIDENTIELLE, LE PREMIER BARIL DE PÉTROLE ET LES PYROMANES
Nous ne voulons pas être le prochain membre de l’Alliance des États du Sahel avec un souverainisme désuet comme le propose Diomaye Faye. Alors que le Sénégal se projette sur Dubaï, il veut nous ramener au franc guinéen de Sékou Touré
Autant on a pu « laisser des intellectuels jouer avec des allumettes » jusqu’à ce que les étudiants incendient l’université sans qu’ils ne le condamnent, autant on ne peut pas laisser les politiciens pyromanes de l’Ex-Pastef jouer avec des allumettes sur nos barils de pétrole dont le premier est attendu entre mai et juillet selon le ministre Antoine Diome. Le Sénégal va être un pays gazier et pétrolier dans quelques mois alors que le cercle de feu du péril militaro-djihadiste est en train de se refermer sur lui. Cette situation devrait aussi être au centre de la campagne. Il est vital que les Sénégalais entendent la position des candidats sur cette question de sécurité nationale. Néron jouait de la musique quand Rome brûlait.
Jusqu’à quand la classe politique va user de l’arme de distraction massive de la politique politicienne pour détourner le regard sur cette question, alors que le feu djihadiste se rapproche dangereusement de nos frontières. Il y a eu une attaque djihadiste à 60 km de Bakel il y a quelques semaines. Jusqu’à quand on va occulter les leçons de la géographie qui « sert à faire la guerre » selon Yves Lacoste ou aussi à l’éviter. Et la meilleure façon d'éviter la guerre est de s’y préparer comme l’a fait le président Sall en augmentant le budget de la défense de 250 %, parce que qui veut la paix prépare la guerre. Le camp militaire de Goudiry, qui est un verrou stratégique, est une anticipation très rationnelle sur la probable guerre de l’Est. Ce qui est fort sage parce que si gouverner, c’est prévoir, « défendre, c’est prévenir ».
Sur le plan de la sécurité nationale, le bilan de Macky Sall est exceptionnel. Il a réussi à préserver le Sénégal comme une exception : le dernier îlot de stabilité dans notre sous-région malgré les assauts de la vague islamo-militaro-populiste qui se décline en complot au niveau national et en conspiration sur l’international. Le Sénégal est resté l'îlot de stabilité dans l’océan d’instabilité qu’est devenu l’Afrique de l’Ouest parce que le président s’est appuyé sur nos deux acteurs sur la scène internationale : le diplomate et le soldat. Le soldat avec la montée en puissance de l’armée (augmentation budgétaire de 250%) pour être dissuasif, mais aussi le diplomate. Si la « géographie sert à faire la guerre », elle sert aussi à faire la paix comme le prouve les 12 ans de politique de bon voisinage avec les pays frontaliers.
Le bilan de la politique de Macky Sall avec les pays frontaliers est résumé par deux ponts : Farafegny et Rosso. Douze ans pour réaliser des rêves géopolitiques de 50 ans. Ce miracle confirme deux postulats de la science politique à savoir que des pays qui font du business se font rarement la guerre comme le confirme le modèle de l’Union européenne qui n’est rien d’autre que la substitution de l’économie à la guerre comme mode de régulation des relations entre États. C’est ce que le président a fait avec le partage des ressources gazières avec la Mauritanie que le très belliqueux monsieur Ousmane Sonko menaçait de ses foudres lors de la présidentielle de 2019.
L’autre postulat sur lequel le président s’est appuyé veut que les démocraties ne se fassent pas la guerre. Faire partir Yaya Jammeh sans un coup de feu, en plus d’être à la fois une prouesse militaire et diplomatique, a permis à la Gambie de retrouver ses instincts démocratiques pour redevenir le frère siamois du Sénégal.
En outre, il ne faut pas oublier l’accompagnement de la Guinée Bissau pour un retour à la démocratie. Les retours de la démocratie en Gambie et en Guinée Bissau ont été des armes de destruction massive contre le MFDC qui ont été aussi dévastateurs que les obus de l’armée. Donc le « miracle » d’être le dernier îlot de stabilité de la sous-région résulte en grande partie de la vision et de la stratégie de la sécurité nationale du président Sall.
Le président que nous allons élire sera aussi le chef suprême des armées. Il serait donc normal que les Sénégalais sachent ce que les candidats pensent de cette question de sécurité nationale qui est vitale, même si elle n’intéresse pas les foules. Cette question est vitale car selon mon ami Bakary Samb, notre meilleur spécialiste de cette question, les djihadistes qui veulent un accès à la mer ont décidé de réserver le Sénégal pour le « dessert ».
Ce qui est très plausible parce que si les intellectuels africains perdent du temps sur la question des frontières tracées lors du congrès de Berlin, les djihadistes eux ont transcendé cette question ; et le Sénégal qui est l’antithèse de leur projet est naturellement leur objectif ultime. Le 24 mars, les Sénégalais devront choisir s’ils veulent que leur pays reste comme la Suisse, un îlot de paix et de stabilité alors que ses voisins étaient en guerre, ou un autre Liban, toujours théâtre de la « guerre des autres ». Ces autres qui ont déjà un cheval de Troie à la présidentielle.
Le président ne pouvait pas si bien dire quand il prévenait la classe politique que nous ne sommes plus seuls sur la scène. Il parlait des autres dont la dernière attaque a eu lieu à 60 Km de Kidira. Dans Le Sénégal et ses voisins, Momar Coumba Diop décrit le premier cercle autour du Sénégal comme une cercle de feu (tensions avec la Mauritanie, interventions militaires en Gambie et en Guinée Bissau, tensions diplomatiques avec la Guinée de Sékou Touré, échec de la Fédération avec le Mali). Macky Sall a transformé le cercle de feu en un cercle de paix et de stabilité. Le premier devoir de son successeur sera de tout faire pour que le Sénégal reste le dernier rempart, l’ilot de stabilité, l’oasis de paix face à l’avancée du désert militaro-djihadiste.
Nous ne voulons pas être le prochain membre de l’Alliance des États du Sahel avec un souverainisme désuet comme le propose Diomaye Faye. Alors que le Sénégal se projette sur Dubaï, il veut nous ramener au franc guinéen de Sékou Touré. Comme le vol d’Emirates, on veut décoller pour Dubaï ; il veut détourner l’avion et nous faire remonter le temps pour atterrir à Conakry sous Sékou Touré. Le souverainisme c’est accélérer vers l'Émergence et permettre au Sénégal d’être l'avant-garde mais pas des combats d’arrière-garde.
par Pape Ndiaye
À QUI PROFITE CETTE DOUBLE LIBÉRATION ?
Alors que Sonko continuait de peser derrière les barreaux, sa sortie de prison renforce son statut de figure de proue de l'opposition. Une aubaine pour Pastef à neuf jours du scrutin
Après une semaine de campagne électorale, l’horloge du plan « B » de Pastef tourne à la bonne heure au profit de la coalition Diomaye-Président ! Alors qu’il était jusqu’à hier soir en prison, le candidat de Pastef et de l’opposition majoritaire Bassirou Diomaye Faye fait foule, ses photos et effigies dominant cette campagne électorale. Son mentor Ousmane Sonko, lui, n’en parlons pas, il s’est déjà taillé une cote de popularité démesurée et sans égale. Même derrière les barreaux, son capital de sympathie n’a cessé d’augmenter comme si le peuple électoral lui a décerné une légitimité « carcérale » en vue de l’élection présidentielle du 24 mars prochain. Cette nuit, le candidat Bassirou Diomaye Faye et son mentor Ousmane Sonko ont donc été libérés en pleine campagne électorale pour l’élection présidentielle du 24 mars prochain. C’est-à-dire dans neuf jours. Une libération qui atteste, si besoin en était encore, que le Sénégal tout entier ne vit qu’à l’heure des « Sonko » à savoir Ousmane Sonko et Diomaye…Sonko.
En effet, des milliers de sympathisants et militants ont festoyé jusqu’au bout de la nuit pour magnifier la libération des candidats siamois. A Dakar-ville comme partout dans la banlieue en passant par les capitales régionales et le Sénégal d’Outre-Atlantique, des milliers de personnes sont descendues dans les rues, entonnant des chansons « Diomaye moy Sonko » et « Sonko moy Diomaye ». A preuve par la Vdn-Sacré Cœur devenue l’épicentre des manifestations de cette nuit. Comme baromètre, la liesse populaire ayant accueilli la libération des deux leaders de Pastef nous renvoyait à l’accueil triomphal des champions d’Afrique de football retour de Yaoundé.
En tout cas, cet élargissement d’Ousmane Sonko et Diomaye Faye profite essentiellement à Pastef et à la coalition qui soutient son candidat. Une libération qui va gripper davantage la machine électorale de « Bby » que le président Macky Sall tarde encore de déclencher en soutien à son candidat et dauphin Amadou Ba.
En effet, la libération du leader charismatique Ousmane Sonko peut réduire la visibilité médiatique et politique de l’ex-Premier ministre Amadou Ba. Une visibilité déjà pas très nette. Car chaque apparition publique d’Ousmane Sonko durant cette campagne électorale en cours risque de paralyser Dakar. Il est vrai que Ousmane Sonko comme Diomaye Faye a été libéré suite à une loi d’amnistie. Politiquement voire électoralement, était-ce le bon moment pour le président de la République d’accélérer la procédure de sortie de prison d’Ousmane Sonko à quelques jours d’un scrutin décisif ? Et surtout, surtout en pleine campagne électorale ? En tout cas, la question taraude de nombreux observateurs et analystes politiques. Une chose est sûre : Sonko et Diomaye libérés, la campagne électorale devrait s’emballer !
Par Kaccoor Bi
LIESSE POPULAIRE POUR DES PYROMANES
Y en a certainement qui n’ont pas fermé l’œil de toute la nuit. Certains ont dû avoir le sommeil perturbé et troublé par des cauchemars. Tremblez messieurs et dames !
Y en a certainement qui n’ont pas fermé l’œil de toute la nuit. Certains ont dû avoir le sommeil perturbé et troublé par des cauchemars. Et pour cause, ceux que l’autre qui craint que le premier baril de pétrole soit réceptionné par ces séditieux nomme « les pyromanes », sont dans la place. Tremblez messieurs et dames !
On comprend mieux maintenant ce qui motive leurs actions et leur fait perdre tout discernement jusqu’à débiter des âneries du genre qu’ils ne laisseront pas le pays à des aventuriers. Eux étant les seuls à pouvoir le conduire vers leur prétendue émergence alors qu’ils l’ont carrément détruit et déchiré au point de vouloir aujourd’hui réconcilier les Sénégalais !
Chapeau bas à ces valeureux citoyens de la galaxie de l’armée mexicaine. Leurs diatribes verbales ne serviront à rien dans leurs tentatives de présenter leurs adversaires en suppôts de Satan, se balançant sur la corde périlleuse du djihadisme et insultant le professionnalisme de notre vaillante armée. Il faudra bien qu’ils souffrent et comptent avec ces « pyromanes » dont le peuple vénère les chefs après qu’ils sont sortis de prison plus encore qu’avant qu’ils n’y soient mis de force.
Des « incendiaires » accueillis en héros comme lors de l’impressionnante réception des Lions du foot à leur retour triomphal du Cameroun, vainqueurs de la coupe d’Afrique. La folle ambiance joyeuse qui s’est installée toute la nuit d’hier dans les rues de la capitale — notamment à la Cité Keur Gorgui où avaient convergé des milliers de jeunes gens en liesse — et sa banlieue constitue assurément un cinglant désaveu à ceux qui se croient en territoire conquis et dénient tout patriotisme — mais en ont-ils eux-mêmes ? — aux malheureux qui ne pensent pas comme eux.
Pour des gens que l’on voulait étouffer et bâillonner — que dis-je, réduire à leur plus simple expression ! —, on peut bien dire que leurs bourreaux se sont cassé la gueule. Et tant pis pour eux. Nul ne peut bâillonner la pensée ni l’aspiration des peuples à plus de liberté. Avec la libération des bannis du pouvoir, on peut dire que la campagne électorale vient de véritablement débuter.
Naturellement, l’armée mexicaine aurait préféré voir le duo Sonko- Diomaye moisir en prison plutôt que de s’inviter dans la campagne électorale d’une présidentielle qui pourrait signer leur défaite. C’est maintenant seulement que l’on peut dire que « Am gooru Billy » est bien en danger. Son boss l’ayant jeté depuis hier dans la fosse aux lions.