SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
19 avril 2025
Opinions
Par Assane Guèye
TOUS FRÈRES ET SŒURS
On n’a pas qualité de théologien pour parler du voile. Dans les propos qui vont suivre, un voile de pudeur sera mis pour ne choquer personne. Après le concours général, il est étonnant de voir se tenir un concours de quiproquos.
On n’a pas qualité de théologien pour parler du voile. Dans les propos qui vont suivre, un voile de pudeur sera mis pour ne choquer personne. Après le concours général, il est étonnant de voir se tenir un concours de quiproquos. La tournure prise par le débat sur le voile est déplaisante. Mais c’est normal. La société doit être traversée de sujets difficiles. Ils méritent comme les autres d’être abordés sans les différer. Une bonne fois pour toutes, il faut en faire un traitement responsable et sans emportement. Dans ce pays de tolérance qui a déclaré la haine non conforme à son génie, il est fort à parier que des explications et des solutions fraternelles seront trouvées. En levant le voile sur le sujet, le Premier ministre ne cherchait certainement pas à soulever la polémique. Le ton utilisé pour en parler est apparu toutefois sec et inapproprié. On ne laisse ni ouverture ni issue quand on apostrophe ceux qui se sentent visés par le message. Ces derniers sont susceptibles de se refermer ou de se renfrogner. Comment éviter de passer pour un éternel incompris ? Comment faire pour ne pas être amené à se justifier tout le temps ? Il faut préparer sans improviser. Rien ne doit être laissé au hasard dans la communication moderne. Les éléments de langage sont minutieusement préparés par des sherpas qui ont des idées et le sens de la formule. Ce faisant, aucun mot ne sera perçu comme un préjugé. Évidemment, il est permis de trébucher et de se tromper. C’est le sel de la vie. La perfection n’est pas de ce monde.
La bonne communication apaise la communauté
Seulement voilà, quand on est à ce niveau éminent de responsabilité, la parole qu’on prononce a presque force de loi. Dans la matière qui défraie la chronique par saison, la loi est explicite. Pas d’exclusion ni de rejet. Les points de règlement de l’éducation nationale ont poussé le détail jusqu’à mentionner les check down, les locks, le rouge à lèvre des élèves. Ne déplaçons pas le sujet pour en faire une querelle de clochers. Mais au commencement était le verbe. La bonne communication apaise la communauté, favorise la communion et limite les commentaires. La fougue non maîtrisée n’y aide pas. La réponse du berger à la bergère n’est pas non plus très utile à l’apaisement. On ne fait pas partie de ceux qui parlent d’outrance après la publication du prélat. Dans une société de croyants, l’abbé et l’imam ont une immunité naturelle. On les respecte et on les aime. On ne leur en tient pas rigueur outre mesure.
Jeter des ponts et non pas dresser des murs
Abbé André Latyr Ndiaye est un homme bon doté d’une vaste culture. Il a incarné à l’époque de la télé unique sur la chaîne publique «Le Jour du Seigneur». En cela, il a fait partie du décor de notre jeunesse. Sa réponse à la phrase du PM a la particularité d’avoir été bien écrite avec des références (Bismarck, Nabuchodonosor) et une allusion à Balthazar. Mais la valeur des écrits est édulcorée par leur caractère caustique qui a surpris plus d’un. Le catholicisme est une religion de l’amour comme les autres religions. Toutes les religions qui croient à la transcendance sont magnifiques. Les gens du Livre sont appelés à faire de l’altitude plus que les autres. C’est la Bible qui enseigne d’aimer son prochain comme soi-même. C’est Jésus Christ de Nazareth, le premier né d’entre les morts, qui a dit de tendre l’autre joue si on vous frappe à la joue droite. Cela ne signifie pas ne pas se défendre mais se montrer bienveillant. La dernière encyclique du Pape François s’intitule fratelli tutti, tous frères et sœurs. Quant à l’Islam, sa première acception est la paix avant de signifier soumission. C’est le Prophète Mahomet (PSL) qui a aboli en ce monde le vae victis des temps anciens, malheur aux vaincus. Il faut jeter des ponts et non pas dresser des murs. On a besoin d’être rassemblés.
Il n’y a pas 95% de musulmans et 5% de chrétiens…
Au Sénégal, catholiques et musulmans ne sont pas que des concitoyens. Ils sont les membres d’une même famille. Dans ce pays, il n’y a pas 95% de musulmans et 5% de chrétiens. Il y a 100% de Sénégalais. La diversité et la différence sont une richesse inestimable. Vouloir que tout soit pareil, semblable, uniforme et monolithique est un sectarisme qui abîme les civilisations. Des problèmes et des malentendus ne manqueront pas de surgir puisque le Sénégal n’est pas un cimetière. Après qu’on a abîmé tant de choses dans ce pays, comme la discipline, les comportements, l’éthique, voire les finances publiques parce qu’on parle d’un pays «en ruine», il faut préserver le sanctuaire de la fraternité. Bastion imprenable sur cette bonne terre. Chez les Sénégalais, respect et tolérance sont dans les molécules. C’est un art de vivre.
Par KACCOOR BI - LE TEMOIN
GRAND CORPS MALADE
La plus grande anomalie reste les « cars rapides » et autres « Ndiaga Ndiaye », ces vestiges qui ne devraient plus rouler sur aucune route mais qui continuent de transporter des passagers traités comme du bétail.
Il faut que l’on s’auto flagelle. Oser se regarder dans le blanc des yeux et se dire crûment certaines vérités même si elles peuvent être cruelles ou heurter des sensibilités.
Présidant un Comité interministériel, le Premier ministre a dénoncé plusieurs facteurs qui seraient à l'origine des accidents routiers. Oscar Sierra a pointé du doigt la corruption des agents de sécurité routière. Ça, tout le monde le sait, mais tout le monde feint de ne pas le voir. On couvre cette corruption d’un voile de pudeur. Non, non, il ne s’agit pas de ce voile à l’école à propos duquel cathos intégristes et islamistes radicaux veulent une guerre des religions dans notre pays !
A propos de la corruption sur nos routes, donc, l’abcès a été crevé par le général Jean-Baptiste Tine qui n’a pas mâché ses mots pour dire la vérité à ses hommes. Si des véhicules qui ne sont pas en conformité parviennent à rouler d’un bout à l’autre de notre pays, voire à circuler entre nos villes, sans que leurs conducteurs ne soient inquiétés, c’est parce que ceux qui sont censés réguler la circulation n’ont pas fait leur job. Et s’il y a un phénomène qui est devenu une gangrène jusqu’à se métastaser dans le corps social, c’est bien la corruption. Elle est partout et visible à l’œil nu.
Quand des permis de la catégorie poids lourd sont délivrés à des gens qui ne peuvent même pas conduire une moto et que les mêmes se foutent royalement du code de la route, ou que d’autres conduisent en se caressant les bijoux de famille, rêvant de la concubine qui les attend à l’autre bout du pays, s’ils n’ont pas leur smartphone devant eux ou le téléphone collé à l’oreille, ou encore quand des gens censés délivrer le quitus pour la visite technique, ferment les yeux pour laisser circuler des cercueils roulants… avec tout cela, il n’est pas surprenant de voir des hécatombes se produire régulièrement sur nos routes.
La plus grande anomalie reste les « cars rapides » et autres « Ndiaga Ndiaye », ces vestiges qui ne devraient plus rouler sur aucune route mais qui continuent de transporter des passagers traités comme du bétail.
La corruption ne s’arrête pas là. Elle s’est invitée dans nos hôpitaux avec des praticiens qui se foutent royalement du serment d'Hippocrate pour se transformer en véritables commerçants mus par l’appât du gain. Pendant que des fonctionnaires font soigner copains, coquins et amants qui n’y ont pas droit. Des diplômes et autres documents sont falsifiés, permettant à des gens d’occuper des fonctions sans en avoir les compétences. L’école n’est pas exempte de ce mal avec la triche qui est en passe d’y être un sport national. C’est pire encore dans l’arène politique. Concussion, mensonges, injures, haine et transhumance font le lit de cette scène où des bouffons amusent la galerie à travers plus de 400 partis politiques. Bref, ce pays est devenu un grand corps malade qui a besoin d’un électrochoc.
Par BAMBA NIAKHAL SYLLA
LE CHEMIN DE LA TRANSFORMATION, LE PASTEF A L’EPREUVE DE LA GOUVERNANCE
Si l’espace démocratique autorise l’examen critique des politiques publiques, l’honnêteté intellectuelle exige en retour de considérer les limites de cet exercice dans le contexte d’une gouvernance qui n’a duré que trois mois.
Au moment où les observateurs politiques se livrent à une analyse rétrospective des 100 premiers jours du nouveau régime, sur fond de scepticisme grandissant ou de trompette glorifiant, il parait opportun de verser aux échanges un regard constructif mais sans complaisance, fondé sur des considérations factuelles, qui semblent imprimer quelques orientations de la politique gouvernementale.
Par ailleurs, si l’espace démocratique autorise l’examen critique des politiques publiques, l’honnêteté intellectuelle exige en retour de considérer les limites de cet exercice dans le contexte d’une gouvernance qui n’a duré que trois mois.
Toutefois, il est loisible d’affirmer, sur la base de l’examen des déclarations politiques et des productions intellectuelles disponibles, que la rhétorique qui servait de leitmotiv à la vulgarisation du Projet était sans conteste d’inspiration révolutionnaire, au sens de la remise en cause radicale des pratiques de gestion et de gouvernance antérieures. En effet, en prétendant renforcer l’intégration africaine dans la lignée des pères fondateurs du panafricanisme et sortir le pays de l’opacité de la Françafrique et ses instruments d’asservissement et de prédation (présence militaire, domination monétaire, contrats léonins, accaparement des ressources nationales, etc.), le PASTEF annonçait haut et fort les contours de la future politique gouvernementale. Cette intention de remise en cause des rapports internationaux s’accompagnait, sur le flanc intérieur, de la volonté d’instaurer une gouvernance vertueuse, de combattre avec opiniâtreté la corruption endémique et de promouvoir une presse et une justice libres et indépendantes. Le discours était résolument disruptif et trouvait ses sources d’inspiration et son incarnation dans le refus de la servitude de Sankara, la restauration de la conscience historique africaine de Cheikh Anta Diop, et l’exaltation de la grandeur des civilisations négro-africaines, s’inscrivant ainsi dans le sillage des luttes pour une « renaissance » continentale. Derrière le discours, se tenait la promesse d’un avenir radieux, où les richesses nationales seraient abondamment et équitablement redistribuées, à l’image de la prospérité des monarchies arabiques. La puissance du discours, porté par la figure charismatique d’Ousmane Sonko, a fini par convaincre la masse des déshérités et une diaspora nostalgique d’un retour au bercail, convaincue des capacités propres de l’Afrique d’être à l’avant-garde de l’évolution du monde, comme le prédisent les prospectivistes. La trajectoire héroïque de Sonko, émaillée de péripéties invraisemblables, et auréolée d’un zeste de mysticisme religieux, lui conférait une dimension singulière dans le landernau politique. Son discours eut l’effet d’un tsunami, emportant sur son passage toutes les digues de l’ancien régime, au point d’ébranler le « système » dans ses racines les plus profondes. Les mots sont dits : le changement annoncé sera « systémique », « global » et « holistique ». Tous les acteurs sincères et épris de liberté, mus par le désir de progrès, sénégalais et non-sénégalais, ont massivement adhéré au projet patriotique et panafricain promu par le PASTEF, qui surgit dans un contexte continental marqué par l’émergence d’une nouvelle conscience africaine émancipée du complexe colonial. Au Sénégal, l’adhésion populaire était mêlée d’une ferveur messianique, au point où le chanteur troubadour s’interrogeait même sur la sainteté du leader du PASTEF. Le peuple vivait un moment épique de son histoire politique, porté par l’allégresse et le sentiment d’être acteur et témoin d’un moment de basculement rare dans la trajectoire des nations.
L’accession triomphale du PASTEF au pouvoir, plébiscité dès le premier tour de l’élection présidentielle en mars 2024, allait ouvrir une nouvelle ère de gouvernance prometteuse, mais aussi difficultueuse en raison de l’ampleur des défis à relever et des promesses à tenir.
LES PREMIERS PAS MARQUES PAR LA PRUDENCE ET LA DETERMINATION
Dans une large mesure, le redressement du pays envisagé par les nouvelles autorités s’assimile à un double effort d’assainissement de l’espace public national et de redéfinition des rapports internationaux déséquilibrés au détriment des intérêts nationaux.
En plus de la nécessite de disposer d’une vision claire, cette intention induit comme préalable la maitrise des rouages de l’Etat, un ancrage solide dans les institutions et une profonde imprégnation des dossiers par les nouveaux élus. Elle requiert un minimum de temps incompressible auquel ne peut se soustraire les nouvelles autorités, au risque d’un dévoiement susceptible de porter préjudice aux réformes envisagées.
Entre-temps, la mise en oeuvre de certaines promesses de campagne s’est bien engagée dans le vaste spectre de la politique gouvernementale, qu’il s’agisse de la réduction du prix de denrées alimentaires de première nécessité pour soulager la souffrance des ménages, de la distribution plus équitable des intrants agricoles pour soutenir le monde paysan, de la recherche de l’impartialité dans les nominations aux postes de responsabilité pour une gouvernance transparence ou de l’instauration d’un climat politique plus serein et apaisé pour enfin dissiper l’atmosphère délétère imposée par la dérive autoritaire du pouvoir précédent.
Aussi, les audits initiés dans de nombreux organes de l’Etat devraient mettre en lumière les zones d’ombre de la gouvernance précédente et permettre à la justice de sévir dans les cas d’infractions avérées, en particulier pour les détenteurs de l’autorité publique, conformément aux priorités des nouvelles autorités. Les conclusions des assises de la justice devraient, quant à elles, favoriser une réorganisation plus efficace de la magistrature, en garantissant son indépendance dans le cadre des nouvelles orientations retenues. Cependant, l’existence de nombreux rapports produits sous l’autorité de l’ancien régime par l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) et la Cour des Comptes, pointant du doigt une tripotée d’acteurs corrompus, pose la question de leur transmission à la justice pour traitement. Ces rapports émanant de l’ancien pouvoir ne peuvent être soupçonnés de complaisance ou d’être diligentés à des fins politiciennes pour réprimer, comme cela se faisait auparavant, des opposants gênants et récalcitrants. Au plan international, les propos et décisions en direction de la France et des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) cristallisent l’attention, en raison du primat accordé à la souveraineté dans le programme du PASTEF. La rencontre des présidents Diomaye Faye et Macron à Paris, sans reproduire les clichés coutumiers d’allégeance dégradants de nombreux dirigeants africains, n’a pas non plus été l’occasion d’une clarification franche de la rupture prônée par le PASTEF. Le communiqué final commun des deux chefs d’Etat est resté assez convenu, dans la pure tradition de la novlangue diplomatique.
En revanche, en plaçant les pays de l’AES (Mali et Burkina) au bas de la liste de ses premières visites internationales du président, en particulier après celle de Ouattara perçu comme un des piliers de la Françafrique, la présidence sénégalaise semble indiquer par ce choix diplomatique sa distance à l’égard de l’AES. Cela a été plus tard confirmé à Bamako, quand le président Diomaye Faye déclarait que l’adhésion du Sénégal n’était pas à l’ordre du jour. Cette distanciation est-elle destinée à rassurer la France en prévision des prochaines négociations promises sur les contrats déséquilibrés ? ou l’expression d’une politique ancrée dans la continuité ?
Toujours est-il que cette décision reste incomprise par de nombreux Africains qui voyaient dans l’accession au pouvoir du PASTEF, l’opportunité de renforcer le « camp du refus » porté par l’AES ; une organisation qui s’attèle à mettre en oeuvre une politique courageuse de souveraineté et d’intégration authentique, avec des résultats probants qui confortent la perspective d’une Afrique libre, résolument engagée dans la voie du progrès. A l’opposé, la CEDEAO continue de s’enliser dans l’immobilisme, incapable de porter le destin de la communauté en toute indépendance. La déception de nombreux patriotes de l’AES est à la hauteur de l’absence de solidarité attendue des nouvelles autorités sénégalaises, qui avaient pourtant envisagé, quand elles étaient dans l’opposition, la possibilité d’envoyer des troupes sénégalaises pour défendre les pays de l’alliance menacés d’agression par la CEDEAO, en toute vraisemblance sur les injonctions françaises. Aussi, les références fréquentes au sankarisme par le chef du PASTEF, toujours arborant le portrait du guide burkinabé en arrière-plan de ses conférences de presse, laissait supposer une proximité idéologique et de larges convergences d’idées sur le destin commun de l’Afrique. De tout temps et en tout lieu, les modalités de lutte pour la souveraineté se sont accommodées aux contextes nationaux et aux circonstances du moment. A ce titre, on ne peut reprocher au triumvirat de l’AES, acculés de facto, la radicalité de leur posture, qui découle en vérité de l’intransigeance, des menaces et de la farouche adversité manifestées par les forces d’occupation incarnées par la France ; les mêmes menaces qui n’épargneront pas le Sénégal lorsque les autorités du pays décideront réellement d’appliquer leur programme de souveraineté. Sans être une parole sacrée, l’adage ivoirien, entonné dans une chanson bien célèbre, nous alerte en ces termes empreints d’humour: «Ce qui a tué Maclacla tuera Macloclo».
Dans la lutte pour l’indépendance réelle de l’Afrique, le destin de l’AES se projette de manière inexorable comme élément central de la géostratégie du continent : la réussite de l’alliance sera un puissant catalyseur pour l’émancipation, alors que sa défaite apportera de la fragilité dans la marche vers la liberté des peuples africains. Derrière cet enjeu continental, il y’a la suggestion d’une solidarité à développer, d’une bienveillance à manifester à l’égard de l’AES de la part des pays désireux de conquérir leur indépendance véritable. Ce point de vue est conforté par l’analyse a posteriori des oppositions qui ont prévalu entre les blocs de Monrovia et Casablanca lors de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, et les conclusions qui en ressortent sur la pertinence des choix stratégiques opérés à l’époque. La sagesse africaine enseigne “ Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin, marchons ensemble”. Ce cheminement collectif se fera-t-il avec La CEDEAO qui ne semble pas être en ordre de marche, entravées par ses liens de subordination ou avec l’AES, qui poursuit vaille que vaille son projet de souveraineté ?
A SUIVRE
BAMBA NIAKHAL SYLLA
Par Idrissa Doucouré
LE PROJET, ENTRE REVE DE SOUVERAINETE ET REALPOLITIK
"Écoutez-moi, peuple sénégalais," murmure l'esprit de l'avenir, "je suis votre destin économique, et je vous appelle à la souveraineté monétaire. Reprenez en main le gouvernail de votre navire et tracez votre propre route vers la prospérité."
Le Sénégal se trouve à un carrefour crucial, où la quête de souveraineté monétaire se présente comme une opportunité inédite de prendre le contrôle de son destin économique. Les autorités de la troisième alternance affichent une ambition inébranlable : à travers le PROJET, instaurer une réforme monétaire audacieuse qui doterait le pays de sa propre monnaie.
"Écoutez-moi, peuple sénégalais," murmure l'esprit de l'avenir, "je suis votre destin économique, et je vous appelle à la souveraineté monétaire. Reprenez en main le gouvernail de votre navire et tracez votre propre route vers la prospérité."
À l’image d’un navire cherchant un nouveau cap, le Sénégal doit naviguer entre les avantages éclatants et les inconvénients apparents, pesant soigneusement chaque décision pour éviter les écueils et atteindre des eaux plus calmes et prospères. "La route est longue mais la voie est libre." – Nelson Mandela.
Abandonner le franc CFA, c’est larguer les amarres d’un port sécurisé mais restrictif, pour voguer vers des horizons plus libres et prometteurs. La souveraineté monétaire offrirait au Sénégal la possibilité de hisser ses propres voiles, de définir ses propres courants économiques, et d’ajuster ses voiles en fonction des vents locaux. Une banque centrale nationale forte et indépendante serait le gouvernail de ce navire, guidant le pays avec compétence et détermination à travers les tempêtes économiques.
Sur cette mer vaste et imprévisible, une monnaie nationale pourrait être dévaluée comme une ancre jetée pour stabiliser le navire et stimuler les exportations. Les produits locaux deviendraient alors des trésors recherchés sur les marchés internationaux, renforçant l’économie locale. Cependant, pour que cette ancre soit efficace, il est crucial de développer des stratégies de diversification économique et de soutien aux secteurs exportateurs, comme des phares éclairant la voie à suivre.
La sortie du franc CFA serait également une manière de rompre les chaînes de la dépendance vis-à-vis de la France et des institutions financières internationales, permettant au Sénégal de naviguer avec une plus grande autonomie. Renforcer les partenariats économiques régionaux et internationaux serait comme établir des autoroutes maritimes alternatives, diversifiant les sources de financement et de soutien économique. "Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage." – Sékou Touré.
Cependant, chaque voyage comporte ses risques. Le franc CFA, avec sa parité fixe avec l’euro, offre une stabilité monétaire comparable à un port sûr, rassurant les investisseurs et limitant l’inflation. Oui, le Sénégal dispose des capacités requises pour établir des mécanismes de contrôle de l’inflation et des politiques fiscales rigoureuses, essentielles pour maintenir la stabilité économique, et c’est comme des balises de sécurité en cas de fluctuations monétaires.
La confiance des investisseurs est un vent favorable indispensable pour la navigation économique. La sortie du franc CFA pourrait effrayer les investisseurs étrangers, entraînant une fuite des capitaux et une baisse des investissements directs étrangers. Oui, le Sénégal est prêt à réajuster les commandes pour mettre en place des mesures incitatives pour les investisseurs, telles que des garanties de stabilité économique et des politiques fiscales attractives, et c’est comme ajuster les voiles pour capter ce vent favorable.
Enfin, la transition vers une monnaie nationale pourrait être coûteuse et complexe, nécessitant des investissements importants en termes de logistique, de formation et de communication. Oui, le Sénégal dispose des ressources pour une bonne planification de la navigation vers une transition progressive et bien coordonnée, et c’est comme préparer minutieusement une expédition, avec des cartes précises et des provisions suffisantes pour le voyage.
Il est essentiel de reconnaître et de respecter les aspirations légitimes du peuple sénégalais à une plus grande souveraineté économique et à un développement autonome. Renforcer les institutions nationales, promouvoir l’éducation et la formation, encourager l’entrepreneuriat local et développer les infrastructures sont autant de balises qui guideront le Sénégal vers un avenir plus prospère.
En conclusion, la sortie du franc CFA et la mise en place d’une politique monétaire autonome représentent un défi complexe mais potentiellement bénéfique pour le Sénégal. Aborder cette transition avec une stratégie bien pensée, des actions d’accompagnement appropriées et un engagement ferme envers les aspirations à une plus grande souveraineté économique et à un développement autonome, c’est comme naviguer avec détermination et espoir vers de nouveaux horizons. Le Sénégal pourra enfin hisser fièrement son propre étendard sur la mer de l’économie mondiale, prêt à écrire son propre chapitre dans l'histoire des nations indépendantes. Le Sénégal sera prêt à tracer sa propre voie avec foi, fierté, et force, et à éclore avec éclat sur la scène mondiale, transformant chaque défi en défiance, chaque obstacle en opportunité.
Par Ibou FALL
LA DÉMOCRATIE, VOILE AU VENT
Regarder la communauté catholique et le clergé du Sénégal comme une minorité insignifiante, ou quantité négligeable, est une grossière erreur
Semaine agitée, s’il en est, avec la palabre surgie des couloirs du Concours général qui se déroule jusque-là, depuis des décennies, dans une ambiance bon enfant. Pensez donc, des parents et amis viennent assister au sacre du surdoué de la famille, sous l’œil rassurant du président de la République, en présence du gouvernement…
On est heureux pour moins que ça
Sauf que depuis quelque temps, la République du Sénégal n’est presque plus la même. Tout bascule le jour où le Peuple des 54% d’électeurs décide de bouleverser le désordre établi. Et donc, ô surprise, qui n’en est pas vraiment une, survient, pour parler 2.0, le «bad buzz». Le Premier ministre, encore lui, devant un parterre de surdoués, se lâche : «Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile !» Comme pour ne pas permettre qu’un doute se profile, il précise sa pensée, suivez son regard : «Gare à ces institutions qui refuseront d’accepter une fille simplement parce qu’elle est voilée !»
L’affaire qui concerne l’institution Jeanne d’Arc et nous vaut cette sortie musclée du Premier ministre, date de… 2019.
A l’époque, il se trouve des filles parmi les élèves de l’institution Jeanne d’Arc, qui ont des comportements que la direction de l’établissement réprouve, parce que contraires à l’esprit du vénérable établissement dont l’aventure démarre en… 1914.
Clandestinement, au moment où le monde s’apprête à s’entre-déchirer, c’est un orphelinat-ouvroir qui s’installe rue Parchappe, à l’initiative de la Congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Ben oui, en ces tempslà, il faut raser les murs et parler en baissant le volume parce que depuis 1904, les écoles congréganistes sont interdites…
C’est ainsi qu’un orphelinat-ouvroir ouvre ses portes en 1914. Il compte «quarante-trois élèves, de trois à treize ans», dont certaines en partiront et iront jusqu’au lycée. En 1920, c’est l’orphelinat qui doit plier bagage et prendre ses quartiers à la Médina, l’école prenant toute la place, rue Parchappe.
C’est la même année que l’établissement prend le nom de Jeanne d’Arc, la pucelle de Domrémy qui finit sur un bûcher à Orléans pour avoir défendu sa Patrie contre l’envahisseur. C’est pour, disent les sœurs, «insuffler courage et audace aux élèves». Il y existe déjà un cycle secondaire, de la sixième à la troisième, rien que pour les filles. Nous sommes en 1920, rappelez-vous…
Le nombre des élèves qui augmente, les force à chercher de nouveaux locaux : ce sera à l’angle des avenues Maginot (actuelle Lamine Guèye) et de la République que l’institution s’installe. Il faudra batailler même avec le Service d’hygiène de l’époque, qui n’est pas commode et n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui.
Logée à un jet de pierre du Palais du Gouverneur qui devient celui de la République, l’institution traverse l’histoire de notre pays et en connaît ses péripéties, depuis les bombardements des gaullistes jusqu’aux soubresauts de Mai 68, rien ne lui est épargné. Elle produira son lot de brillants sujets dont notre distinguée consœur, Dié Maty Fall, de même que la brillante lauréate du Concours général de l’année 1981, Colette Senghor, qui rafle pratiquement tout cette année-là, en plus de décrocher le Bac comme première du centre avec la mention très bien. Côté people, notre génération aura aussi subi le diktat de Bruno Venn, que le prestige de l’institution pistonne entre autres raisons, dont les midinettes de l’époque sont folles et auquel nous autres, adolescents boutonneux, décidons de faire un sort alors… Il n’en sera rien, heureusement. Et il aura le loisir entre-temps de mener brillante carrière et devenir le patron des hommes d’affaires francophones sous nos cieux.
Pour bien des générations des élèves de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, et même le tout Dakar, le nom de Mère Paule est synonyme de discipline, de rigueur et de… bonté. Entrée comme enseignante dans l’institution au milieu des années soixante, elle sera pendant des décennies la Mère Supérieure dont tout le monde entend parler et enfin, la directrice à compter de 1987. Mère Paule prendra sa retraite en 2008 et rentrera en France où elle rend son dernier soupir en décembre 2021.
Une ancienne élève de l’institution me raconte, alors pubère et rebelle, qu’elle prend un malin plaisir à défier l’autorité en refusant de porter la blouse de l’institution. Mère Paule, alors Mère Supérieure, la fait venir dans son bureau… Ce n’est pas un savon qu’elle lui passe ; elle lui administre une leçon de vie. «Tu sais pourquoi toutes les élèves doivent porter la blouse ? Toi, tes parents ont les moyens de t’offrir de beaux habits que tu peux montrer ; il y en a, dans la cour de l’école, qui n’ont pas cette chance.» La rebelle en est ressortie tête basse, en comprenant pourquoi porter une blouse est plus qu’un devoir de discipline : c’est un acte d’humanité.
C’est donc toute cette saga que quelques jeunes délurées en 2019 décident de fouler aux pieds en refusant de s’asseoir à côté des garçons et ne pas aller à la gym parce qu’il y a des hommes à ne pas croiser. Elles sont une petite minorité qui fait grand tapage
La riposte de l’école est sans faiblesse
Et revoilà que le Premier ministre, comme le martèle l’abbé André Latyr Ndiaye dans une lettre ouverte acide, «un politicien nouveau promu», remet la question sur la table. La foucade n’ira pas plus loin, puisque le ministre de l’Education nationale, dépêché par son patron, prend le soin de rencontrer l’Archevêque de Dakar pour éteindre le début d’incendie.
Regarder la communauté catholique et le clergé du Sénégal comme une minorité insignifiante, ou quantité négligeable, est une grossière erreur : le Vatican est sans doute le plus petit pays du Globe, mais c’est aussi l’un des Etats les plus puissants au monde
Tout ça est derrière nous à présent.
Il est surtout question de dissolution de l’Assemblée nationale, de Déclaration de politique générale reportée aux calendes grecques, de la presse qui dit agoniser. Dans tout ce cirque, c’est l’empressement des théoriciens de «France dégage» à décoloniser les rues de Dakar qui m’épate. L’avenue Maginot est passée à la trappe depuis un demi-siècle ; le lycée Van Vo, comme bien des rues de Dakar. L’avenue Roume, Faidherbe, et tout ce qui rappelle la France coloniale est en train d’être effacé rageusement.
Adieu, bientôt, la rue Parchappe et autres vestiges des temps coloniaux. Et tout ceci est l’œuvre d’un député qui pousse le souci de la transparence jusqu’à nous montrer son caleçon dont le chic suprême est de se prénommer… Marius, comme du temps de la Rome antique. Prière de réfréner vos ricanements sardoniques, parce qu’il nous reste quand même à enlever Dupont et laisser Demba face au terminal du Ter
Par Pr Babacar Diop Buuba
LES JEUX OLYMPIQUES (JO), 2024 A PARIS : UN TEMPS FORT POUR REEDUQUER LE MONDE
Le grand regret qui me pousse à prendre mon stylo est le silence sur l’origine du nom de Paris pour éduquer les Français et le reste du monde sur la longue histoire des migrations humaines avec leurs lots d’échanges et de partages culturels et spirituel
Bés Bi le Jour |
Pr Babacar Diop Buuba |
Publication 08/08/2024
Notre focus ne sera pas de revenir sur l’histoire des Jeux Olympiques (JO car nos anciens étudiants et jeunes collègues, avec leurs bataillons de doctorants, ont des opportunités pour informer sur le choix des sites, la périodicité, les interruptions, les relances, sans oublier les identifications, les origines ethniques, raciales, géographiques des concurrents, des vainqueurs, de l’Antiquité grecque jusqu’à nos jours. Pour l’édition parisienne ; «Aya Nakamura, la franco-malienne, chanteuse francophone la plus écoutée au monde avec 7 milliards de streams, s’est produite à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, ce qui hérissait l’extrême droite». L’événement Bref, il a eu lieu et se poursuit, le retour des Jeux en France sous forme de seconde édition des temps modernes et de la période contemporaine, à Paris, ville lumière, ville de l’amour où les édifices historiques ornent la plus belle avenue du monde. Et comme il est souligné en introduction avec les camps pour ou contre Aya Nakamura, la politique ne pouvait et ne peut être évacuée dans ces jeux. Je ne vais pas livrer mes sentiments et états d’âme, lorsque je pense aux formes de participation des pays comme la Russie, l’Ukraine, la Palestine, Israël, etc. où lorsque j’ai suivi les matches de football entre le Maroc et l’Argentine ou le Mali et Israël. Les prouesses des équipes de basket du Soudan du Sud, du Nigeria, sans oublier les promesses du Kenya et d’autres en athlétisme. Félicitons au nageur français Léo Marchand et l’américain Simone Biles.
Le grand regret qui me pousse à prendre mon stylo est le silence sur l’origine du nom de Paris pour éduquer les Français d’abord et le reste du monde sur la longue histoire des migrations humaines avec leurs lots d’échanges et de partages culturels et spirituels. La transition, je l’ai tirée de mon étude sur l’histoire des Noirs et des Africains dans le temps et dans l’espace. J’ai évoqué le changement du toponyme latin Luttetia en Parisii en référence aux navigateurs gaulois adeptes du culte d’Isis, la grande Dame Noire. (Voir le livre de la CACSEN, sur le 1er Festival des Arts Nègres, Harmattan en 2020, p.60. Le chercheur d’origine camerounaise Dimbori MBock a eu raison de rappeler un fait : «L’inscription de la statue d’Isis, dans la ville de Saîs, en Egypte, a focalisé toute l’attention des philosophes européens au XVIIe siècle, parmi lesquels on comptait plusieurs francs-maçons, etc.» Aujourd’hui, le symbole de la ville de Paris, c’est la Tour Eiffel, un temple symbole d’Isis, pyramide de fer, etc. L’auteur fait une précision utile : F. Le Corsu avait averti : «La franc maçonnerie au départ de ses rites initiatiques, de ses signes de connaissances et des symboles ésotériques, ne dérive pas directement des mystères antiques (de l’Egypte) mais des coutumes, des associations corporatives, comme il en existait déjà dans l’Antiquité puis au Moyen Orient. Ainsi que son nom l’indique, c’est une communauté de maçons anglais qui est à son origine (Dimbori Mbock, le Dieu Noir, Kirikaat éditions, 2014, p.348).
Ces rappels auraient pu aider l’extrême droite dans son éducation sur la longue histoire des migrations économiques, culturelles, politiques. Le Président de la République du Sénégal a été bien inspiré de participer au premier sommet international «Sport pour le développement durable» tenu le 25 Juillet 2024 en prélude aux JO. Ces rappels sont utiles sur «la tradition antique de la trêve olympique, célébrant les idéaux de paix, de sécurité et de compréhension mutuelle entre les peuples». Espérons et œuvrons pour que le sort des réfugiés et des migrants puisse s’améliorer dans le monde. Notre pays a donné naissance à de grands éducateurs par le sport : «Le Sport ne propose à l’homme le corps pour but. Il propose à l’homme de l’appliquer à son corps pour le tendre vers sa limite et en quelque sorte pour la dépasser, tout ce qu’il possède d’énergie spirituelle. Le corps pour le sportif, n’est pas le but, mais l’instrument dont l’homme se sert pour s’épanouir dans la plénitude de sa contribution terrestre, dans la joie de respirer, de fouler la terre, de fendre les eaux, dans la souffrance de l’effort poussé jusqu’à l’héroïsme, jusqu’à la folie des conquérants de l’«Annapurna» jusqu’au-delà des frontières de la possibilité humaine, telle est la vertu, telle est sa dignité». Nous sommes donc convaincu que le sport est un excellent instrument d’éducation… Le sport précipite les jeunes dans un monde qui satisfait à la fois, leur goût de la logique et celui du vagabondage, dans un romanesque précis et actif. Il les arrache de l’enfance, en leur offrant une évasion dans le réel, en leur apprenant la volonté de passion. Voici longtemps que pour eux, les jeux dérivés du football, du basket et autres ont remplacé la «marelle», les embuscades des «Peaux Rouges», de langa buuri» et le «djalbi djalane»
Aux héros de la prairie, ils ont substitué les vedettes du stade. C’est à eux qu’ils dédient leurs songes, leur avenir, leur adoration». L’auteur de ces belles pages, Dibril Guèye n’a pas manqué de souligner la place des sports pour exprimer le patriotisme, le dépassement, l’épanouissement individuel et communautaire. En effet : «la guerre, les fusils, en moins, écrivait Georges Orwell en Décembre 1945 dans la Revue Tribune, à propos de la tournée du Dynamo de Moscou en Grande Bretagne, qui permit aux joueurs soviétiques de se mesurer aux sportifs britanniques. L’histoire du foot est pleine de ces histoires de récupération politique, d’instrumentalisation, voire d’affrontements entre supporters rivaux. Reste qu’il rapproche plus souvent qu’il ne divise. L’identité du foot est positive. Le foot est identitaire et à vrai dire, ça ne nous pose pas problème»
Pour terminer, nous encourageons les onze (11) athlètes qui sont allés pour défendre les couleurs du Sénégal à ces 33e JO dans sept (7) disciplines (400m, 110 haies, triple saut, judo, tennis de table, escrime et canoë). La moisson sera faible, voire nulle en termes de médailles, certains diront que l’essentiel est de participer. Nous félicitions aussi les volontaires engagés pour la réussite de l’événement, les témoins actuels des histoires de guerres et de paix, les artistes et acteurs économiques, les professionnels des médias qui, chacun(e), à sa manière, apporte une contribution à la réussite de ces jeux. Mieux il nous faut revisiter les rapports et conclusions et recommandations des Assises Nationales 2008 -2009, 2010 (surtout le volet gouvernance sociale (à savoir Education, Santé, Culture, Sports et Dialogue Social). Il faut souhaiter que Dakar en 2026 (JO de la Jeunesse) tire des leçons de Paris (JO 2024) pour mieux faire surtout en matière de mémoire. En effet, le site est plus « visible Dakar NDakaaru, Dëkk Raw, ville de refuge, de liberté, une des Cornes de l’Afrique avec Djibouti, le Cap et Tunis. Mais pour le volet touristique, il ne faut pas seulement s’en tenir à Dakar qui regarde vers toutes les Cornes, il doit regarder vers les Amériques aussi, mieux encore tendre la main aux fleuves et rivières du Sénégal et d’Afrique qui tous et toutes ont une part de nos mémoires libérées et/ou étouffées.
Pr Babacar Diop Buuba
Président PAALAE
Par El Hadj Boubou SENGHOTE
LES JEUNES FILLES MUSULMANES SE REVELENT PARMI LES PLUS FIDELES DISCIPLES DES VENERES MARIE ET SON FILS JESUS
En se voilant et en refusant la promiscuité avec des personnes de sexe masculin. - De nombreuses voix se sont élevées ces jours-ci, soit pour soutenir cette sortie de Monsieur le Premier Ministre, soit pour la condamner.
En se voilant et en refusant la promiscuité avec des personnes de sexe masculin,
La question du voile a de nouveau refait surface au Sénégal, depuis que Monsieur le Premier Ministre Ousmane SONKO, répondant à la question d’une lauréate du concours général, relative à l’interdiction du port du voile dans certains établissements d’enseignement sénégalais déclara que « Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile ».
C’était le mardi 30 juillet 2024, lors de sa rencontre, à la suite de Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, Président de la République, avec les lauréats du Concours général, dans la Salle du Grand Théâtre de Dakar.
Il nous revient que la question du port du voile dans certains établissements d’enseignement privé catholique au Sénégal, n’est pas nouvelle. En effet, elle avait déjà alimenté de larges et vifs débats par suite de l’exclusion de jeunes élèves voilées de l’école privée catholique Hyacinthe THIANDOUM, puis de l’Institution Sainte Jeanna d’Arc de Dakar, respectivement en 2011 et 2019.
De nombreuses voix se sont élevées ces jours-ci, soit pour soutenir cette sortie de Monsieur le Premier Ministre, soit pour la condamner. Dans le camp des souteneurs, nous retrouvons l’Imam Ahmed KANTE, Oustaz Ahmad Bamba SALL, Oustaz Alioune SALL, Monsieur Cheikh Oumar DIAGNE, l’ancien Premier Ministre Idrissa SECK, la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal, etc..Dans le camp adverse, nous dénombrons Abbé Latyr NDIAYE, l’Evèque de Thiès André GUEYE, Monsieur Aliou SALL, ancien Maire de Guédiawaye, le Conseil national du Laïcat du Sénégal, par la voix de Dr Philippe Abraham Birane TINE etc.. Certaines de ses réactions ont particulièrement retenu notre attention. Ainsi en est-il de celles de :
1)-Monsieur Aliou SALL, ancien Maire de Guédiawaye, disant, entre autres que : « Comme beaucoup de Sénégalais musulmans, je me sens obligé, dans ce contexte de frustration et d’ostracisme, d’exprimer ma solidarité à la communauté catholique. Les raisons de ma solidarité sont multiples…C’est d’abord mon statut de musulman qui m’y oblige, fidèle aux recommandations de notre Prophète (SAW) en matière de bon voisinage. C’est aussi ma fidélité à l’esprit d’ouverture et de tolérance qui caractérise le Sénégalais qui m’y encourage. C’est enfin le produit de l’école catholique que je suis qui forge ma loyauté à celle-ci…Notre devoir, à tous, est d’apaiser les esprits. Soyons juste prudents! Ne mettons pas notre patrimoine de paix et de tolérance en péril ».
Certes, Monsieur le Maire ! Vous avez le droit de jurer fidélité à l’école catholique dont vous êtes le produit. Mais que ce serment de fidélité qui vous lie à l’école catholique qui vous a formé, ne vous empêche tout de même pas de dire la vérité. Car sur cette question précise, vous vous êtes trompé de cible, vu qu’il s’agit de prévenir des décisions injustes et arbitraires portant exclusion de jeunes musulmanes voilées dans quelques établissements d’enseignement privé catholique. Aucun (e) Catholique n’est discriminé (e). Au contraire, nos compatriotes de confession chrétienne sont à l’aise dans notre cher pays à tous, où ils cohabitent harmonieusement avec leurs frères et sœurs musulmans en particulier et observent librement, sans aucune entrave ni restriction, leur foi religieuse. Ce, même sur des questions jurant avec l’Islam, comme par exemple :
-le fait que le Père Noël (qui a pour origine Saint Nicolas qui se trouve être celui qui s’était battu corps et âme pour que Jésus-Fils de Marie fût élevé à la dignité seigneuriale, fût considéré comme Dieu, « fils du vrai Dieu et de même nature que lui ») soit invité, chaque année, dans tous les Départements ministériels et même au Palais de la République, pour y amuser (pour ne pas dire tromper) nos innocents enfants ;
-la célébration (dans l’Eglise catholique romaine) du 31 décembre qui est une forme de reconnaissance à Saint Sylvestre 1er pour son combat en vue de la divinisation de Jésus, et de Pâques (la plus importante Fête religieuse chrétienne) qui commémore la soi-disant résurrection de Jésus (qu’Allah L’omniscient et Omnipotent dit que les Juifs n’ont pas réussi à crucifier);
-le fait que presque toutes les Chaînes de Télévision au Sénégal diffusent tous les dimanches l’émission religieuse intitulée « Le Jour du Seigneur » (Jésus) au cours de laquelle l’on martèle « Notre Seigneur Jésus, le Fils de Dieu » et que l’on traduit même, pour se faire mieux entendre, en langue Ouolof « Yesu, Doomu Yalla », offensant ainsi 97% de Musulmans et de Musulmanes. Un blasphème envers Allah Qui n’a pas de compagne et Qui n’a ni engendré ni été enfanté! Celui Qui est infiniment bien Supérieur à tout ce à quoi on Le compare S’est même courroucé, à juste titre, de ce plus répréhensible des blasphèmes :
« Et ils ont dit : ‘’Le Tout Miséricordieux S’est attribué un enfant !’’ Vous avancez certes là une chose abominable ! Peu s’en faut que les cieux ne s’entrouvrent à ces mots, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s’écroulent, du fait qu’ils ont attribué un enfant au Tout Miséricordieux, alors qu’il ne convient nullement au Tout Miséricordieux d’avoir un enfant ! Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se rendront auprès du Tout Miséricordieux, [sans exception], en serviteurs. Il les a certes dénombrés et bien comptés. Et au Jour de la Résurrection, chacun d’eux se rendra seul auprès de Lui» (Sourate 19, verset 88- 95).
Toutes ces pratiques chrétiennes qui constituent autant de défis envers Allah Le Très-Haut et Son Ultime Messager (SAW) ont libre cours dans les lieux publics au Sénégal ! Ne nous narguez donc pas en nous serinant avec des règles sur le bon voisinage, l’ouverture et la tolérance ! Les 97% de Musulmans et de Musulmanes de notre pays n’ont aucun problème de conscience vis-à-vis de leurs compatriotes chrétiens en ce qui concerne l’observance ces règles. Vous devriez plutôt, au nom des mêmes règles de bon voisinage, d’ouverture et de tolérance, inviter les directions respectives des Institutions d’enseignement privé catholique à changer les règlements intérieurs régissant la vie dans lesdites Institutions. Car c’est, assurément, de leur côté que se trouve l’intolérance !
2)-Le Conseil national du Laïcat du Sénégal qui, par la voix de Dr Philippe Abraham Birane TINE pour qui :
a)-« …le règlement intérieur des établissements de l’enseignement privé catholique n’affecte ni la neutralité de l’enseignement dispensé, ni la liberté de conscience des élèves, ni leurs convictions religieuses… »
Nous sommes au regret de rappeler à l’establishment du Conseil national du Laïcat du Sénégal qu’en Islam, le port du voile relève effectivement du domaine de la foi, en vertu principalement des prescriptions coraniques suivantes :
« Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous devant Allah, Ô croyants, afin que vous récoltiez le succès » (Sourate 24, Verset 31) ;
-« Ô Prophète (Muhammad)! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux » (Sourate 33, verset 59).
Donc, contrairement à la déclaration du Conseil national du Laïcat du Sénégal, le règlement intérieur de certains établissements de l’enseignement privé catholique, en interdisant le port du voile affecte bien « les convictions religieuses » des élèves désireuses de se couvrir la tête avec ce morceau de tissu.
En choisissant de se voiler, les Musulmanes prouvent aussi qu’elles s’inscrivent de pratiques héritées, entre autres, des vénérées femmes que les Juifs et les Chrétiens eux-mêmes considèrent comme étant les meilleures d’entre toutes les femmes du monde, en l’occurrence les vénérées Sarah et Marie, respectivement, épouse du Prophète Abraham (Ibrahim) et mère du Prophète Jésus (Issa).
En effet, quand on demande à un Juif, quelle est la meilleure des femmes, il répondra sans une once d’hésitation : « C’est Sarah, la mère d’Isaac, l’ancêtre du Peuple élu ». Or, aussitôt après le mariage de Sarah, des femmes qui assistaient à cette union tendirent à la nouvelle mariée « un voile dont elle se couvrit la tête et la chevelure en signe de sa condition nouvelle » (Cf. ‘’Abraham, le Messager d’Harân’’, édition 2008, de René GUITTON).
Quand on pose la même question à un Catholique, il répondra aussi, sans hésiter un seul instant : « C’est la Sainte Vierge Marie, la mère de notre Seigneur Jésus-Christ». Or encore, sur les millions de photos et de statues de par le monde et dont on dit qu’elles la représentent, Marie a toujours été montrée voilée.
En outre, aux termes de la Bible, les épouses et les filles des Prophètes se voilaient :
- « Quand Rebecca (alors fiancée du Prophète Isaac) aperçut Isaac, elle sauta à bas du chameau et demanda au serviteur : Qui est cet homme qui vient à notre rencontre dans la campagne ?
-C’est mon maître, répondit le serviteur. Aussitôt, elle se couvrit le visage de son voile » (Genèse 24 :65 ) ;
- « Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont (une fiancée-dit-on, du saint Prophète Salomon se plaignant du comportement des gardes de la ville à son égard) rencontrée ; Ils m’ont frappée, ils m’ont blessée ; Ils m’ont enlevé mon voile, les gardes des murs » (Cantique 5 : 7 ) ;
- « Ta joue (Salomon faisant, d’après le livre ‘’cantique des cantiques’’ dont on dit qu’il serait l’auteur, le portrait de sa financée) est comme une moitié de grenade derrière ton voile … » (Cantique 6 : 7 ) ;
- « En ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d’ornement à leurs pieds, et les filets et les croissants, les pendants d’oreilles, les bracelets et les voiles » (Esaïe 3 : 18-19 ) ;
- « Si une femme ne se couvre pas la tête, elle pourrait tout aussi bien se couper la chevelure ! Mais puisqu’il est honteux pour une femme de se tondre les cheveux, il faut alors qu’elle se couvre la tête ». Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme n’ait rien sur la tête lorsqu’elle prie Dieu pendant le culte ? » (1ère Epître de Paul aux Corinthiens 11 : 6-13 ).
A ce sujet, il semble opportun de préciser, que contrairement à des croyances populaires, le port du voile, comme « marque de la soumission et de l’infériorité de la femme », est une prescription paulinienne, donc chrétienne, et non point islamique : « L’homme n’a pas besoin de se couvrir la tête, parce qu’il reflète l’image et la gloire de Dieu. Mais la femme reflète la gloire de l’homme ; en effet, l’homme n’a pas été créé à partir de la femme, mais c’est la femme qui a été créée à partir de l’homme. Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais c’est la femme qui a été créée pour l’homme. C’est pourquoi, à cause des anges, la femme doit avoir sur la tête un signe indiquant qu’elle est soumise à l’autorité de son mari » (1ère Epître de Paul aux Corinthiens 11 : 7- 10 ).
Ainsi donc, pour Paul, non seulement la femme est la propriété de l’homme, mais elle doit aussi se voiler pour marquer sa soumission à l’autorité de son mari. Or, dans aucun verset coranique ni dans aucun « Hadith », le problème du port du voile n’a été posé en ces termes ! Nulle part. Encore une fois, c’est la Bible, le Livre des Juifs et des Chrétiens qui, même sur la question du voile, infériorise la femme !
La législation islamique dans ce domaine est destinée, elle, à aider davantage la femme à protéger sa dignité et son honneur, en la mettant à l’abri du harcèlement d’hommes malintentionnés (Cf. Sourate 33, verset 59).
Donc, une Musulmane qui se voile se soumet, non pas à son mari, mais à Allah (SWT), Leur seul Seigneur, elle et son époux! Il ne saurait en être autrement d’ailleurs ; l’Islam étant, par essence, rebelle à toute autre soumission qu’à Allah uniquement!
Paul trouve inconcevable qu’une femme prie Dieu sans être voilée. Or, la prière est un des piliers de l’adoration, à côté de nombreux autres. Et la Musulmane, tout comme le Musulman, se considèrent comme étant, en permanence en situation d’adoration de leur Seigneur, tant que leurs paroles et actes sont en conformité avec les prescriptions divines.
En effet, même des faits que nous considérons comme banals (boire ou manger des aliments licites, aller à l’école pour étudier, faire un sport licite, s’accoupler avec son conjoint à des périodes et dans des lieux appropriés, répondre à une salutation par une autre qui soit sinon meilleure du moins équivalente, exercer un métier légal aux yeux d’Allah, etc.), constituent autant d’actes d’adoration pour lesquels leur auteur sera rétribué, en plus des avantages multiformes qu’il en retire ici-bas !
Pourquoi alors cette Musulmane-là ne devrait-elle pas, plutôt que de s’en priver, rechercher les bienfaits résultant de l’adoration, en se voilant en permanence sauf, si elle le désire, lorsqu’elle se soigne, prend son bain, ou se trouve seule avec son mari ou des personnes qu’elle ne peut pas épouser ?
Même les Musulmanes vivant aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada arborent allégrement leurs voiles, partout où bon leur semble sur les sols américain et canadien, sans être inquiétées outre mesure !
La Reine Elizabeth d’Angleterre aussi a rarement été montrée sans son chapeau ou son voile, mais cela n’a jamais dérangé personne !
Pareillement, les Religieuses chrétiennes se voilent tout le temps. De même, toute femme qui désire être reçue par le Pape, quel que soit son rang, se couvre les cheveux. Et, last but not least, sur les millions de photos et de statues de par le monde et dont on dit qu’elles la représentent, la Sainte Vierge Marie a toujours été montrée voilée.
Ou alors, les femmes du monde, n’ont-elles pas en Rebecca, l’épouse du Prophète Isaac et mère du Prophète Jacob et en Marie, la mère du Prophète Jésus (sur eux tous le Salut) de beaux modèles à imiter? Pour leur part, les Musulmanes sont certaines que si ! Car c’est Marie qu’Allah (SWT) a bien voulu élever au grade de meilleure parmi toutes les femmes de son époque: « Rappelle-toi (Muhammad) quand les Anges dirent : Ô Marie, certes Allah t’a élue et purifiée ; et Il t’a élue au-dessus des femmes des mondes » (Sourate3, verset 42).
Dans le Troisième Evangile canonique aussi, Luc a rapporté que la bienheureuse Elizabeth avait porté une appréciation similaire au sujet de la Sainte Vierge Marie : « …Dieu t’a bénie plus que toutes les femmes et sa bénédiction repose sur l’enfant que tu auras » (Evangile selon Luc 1 :42).
Et dire, par ailleurs, que même au Mozambique, une Nation chrétienne, il est désormais fait exigence du port de « tenues correctes ». En effet, dans une de ses livraisons de début 2017 (dont SENEWEB-NEWS s’est également fait l’écho), BBC-Afrique a rapporté qu’une université dans la province de Nampula, au nord du Mozambique, a interdit aux travailleurs, aux étudiants et aux enseignants de venir au campus « mal habillés ».
Interdiction est ainsi faite « aux femmes de porter des robes courtes, des minijupes, des tissus transparents et des vêtements prêts du corps. Les jeans déchirés et les blouses avec soutien-gorge font aussi partie des habits prohibés. Il est également interdit aux hommes de porter des habits (vestes, shorts, pantoufles et pantalons) serrés. »
Car pour les Autorités mozambicaines compétentes, c’est le port de tenues correctes qui est « approprié pour la culture africaine ». Elles considèrent également que « c'est une règle importante pour assurer la décence dans une institution d'apprentissage. »
Pendant ce temps, au Sénégal, un pays considéré comme religieux à plus de 99% (avec 97% de Musulmans et un peu plus de 2% de Chrétiens), non seulement, les robes courtes, les minijupes, les tissus transparents et les vêtements prêts du corps, les blouses avec soutien-gorge, les habits (vestes, shorts, pantoufles et pantalons) serrés et les jeans déchirés, ne sont pas interdits, mais leur port semble même être érigé en règle !
Ce, non seulement, dans les établissements d’enseignement ou de formation, mais aussi dans les maisons et dans tous les lieux publics ! Et en tout temps. Y compris à l’occasion de la célébration de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, le 04 avril : Toutes les « Majorettes » sont habillées en minijupes. Devant tout le Peuple sénégalais ! Devant le monde entier ! Toutes !
Et si jamais elles ne participaient pas à la célébration de la Fête nationale, c’est comme si celle-ci n’avait pas été du tout commémorée ! Cela est d’autant plus vrai que pour l’édition 2017 par exemple, qui a été célébrée en grande pompe, le défilé à Dakar a été ouvert par la prestation des « Majorettes » (toutes en minijupes) de l’Institut Notre Dame. Le défilé civil de la même édition a aussi été fermé par les « Majorettes » du Lycée John. F. KENNEDY ! Pis : Même les jeunes filles qui se voilent d’habitude, se voient obligées de se mettre en minijupes pour pouvoir participer au défilé qui, encore une fois, constitue la principale attraction de la célébration de cet événement national! Et c’est ce Sénégal-là que l’on magnifie, et que l’on offre en exemple, comme modèle de terre de démocratie et de tolérance par excellence!
Et l’on s’évertue, sur un autre plan, à ruer dans les brancards les Musulmans qui arborent des vêtements dits courts et les Musulmanes qui se couvrent entièrement le corps et se voilent !
C’est le cas, en guise d’exemple, d’élèves s’interdisant de s’asseoir à côté de leurs camarades de sexe opposé en classe ou dans la cour de récréation, refusant de faire la gymnastique dans la tenue de l’école, pour des convictions religieuses, se regroupant et s’isolant dans la cour de récréation pour les mêmes raisons et refusant le port strict de l’uniforme de l’école. (Cf. lettre ouverte du Conseil national du laïcat en 2019). »
N’est-ce-pas là une marque notoire d’intolérance, de pure dictature et d’infraction « à la liberté de conscience et aux convictions religieuses »? Que si ! Nous pensons qu’entre la dépigmentation de la peau ou « xeesal », le « jumbax out », le « check down », le port des mèches, des perruques, des greffages ou encore le fait de porter des habits transparents, moulants, courts, etc., d’une part et, d’autre part, le fait de se voiler et de se couvrir entièrement le corps, les Chrétiens (terme signifiant disciples de Jésus) ne devraient pas être confrontés à ce qu’on appelle l’embarras du choix ! Leur choix ne devrait aucunement s’embarrasser de circonlocutions !
La dépigmentation de la peau ou « xeesal », les vêtements transparents ou moulants, les « check down », tailles basses, décolletés, mini-jupes, « paccal », « jumbax » et autres atours « out » valent-elles mieux, pour la conscience humaine, que le port de vêtements couvrant entièrement le corps (à l’exception du visage et des poignets des mains) ? Allahu Ta’aalaa a tenu à nous rappeler et nous mettre en garde:
-« Ô enfants d'Adam! Nous avons fait descendresur vous un vêtement pour cacher vos nudités, ainsi que des parures…» (Sourate 7, verset 26) ;
- « Ô enfants d'Adam! Que le Diable ne vous tente point, comme il a fait sortir du Paradis vos père et mère, leur arrachant leur vêtement pour leur rendre visibles leurs nudités. Il vous voit, lui et ses suppôts, d'où vous ne les voyez pas. Nous avons désigné les diables pour alliés à ceux qui ne croient point ; et quand ceux-ci commettent une turpitude, ils disent : "C'est une coutume léguée par nos ancêtres et prescrite par Allah." Dis : "[Non,] Allah ne commande point la turpitude. Direz-vous contre Allah ce que vous ne savez pas? » (Sourate 7, versets 27 et 28) ;
Les initiateurs des règlements intérieurs des Institutions scolaires privées catholiques ne devraient pas s’offusquer de l’attitude de ces jeunes filles musulmanes qui tiennent à éviter la promiscuité, vu que ce faisant, elles ne font que suivre une recommandation d’Allah (SWT) Qui a effectivement mis en garde contre toute propension à s’approcher de tout ce qui peut mener droit vers le mal: « Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin ! » (Sourate 17, verset 32).
L’autre puissant Messager d’Allah, le Prophète Issa Ibn Mariam (Jésus Fils de Marie) a également, comme plus tard son frère et successeur immédiat Muhammad (sur eux la Paix et le Salut), prévenu : « Vous avez entendu qu’il a été dit : «Ne commets pas d’adultère ». Mais moi (NDLR : Jésus) je vous déclare : Tout homme qui regarde la femme d’un autre pour la désirer a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Si donc c’est à cause de ton œil droit que tu tombes dans le pêché, arrache-le et jette-le loin de toi : il vaut mieux pour toi perdre une seule partie de ton corps que d’avoir ton corps entier jeté en enfer. Si c’est à cause de ta main droite que tu tombes dans le pêché, coupe-la et jette-la loin de toi : il vaut mieux pour toi perdre un de tes membres que d’aller en enfer avec ton corps tout entier » (l’Evangile selon Matthieu, chapitre 5, versets 27 à 30).
L’on relève, en effet, que cette recommandation du Prophète Issa Ibn Mariam est très voisine de l’injonction du Seigneur Allah (SWT) : « Dis (NDLR : Oh ! Muhammad) aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux…Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines… » (Sourate 24, versets 30-31).
Cette mise en garde contre l’adultère (entre autres) de ce que le Messager d’Allah (SAW) a, à juste titre, considéré comme étant « le messager du cœur », à savoir l’œil, mérite une attention particulière de la part des Croyants et des Croyantes. Dans cette optique, les créatures pensantes, en l’occurrence les Humains et les « Djinns » gagneraient aussi à ne jamais perdre de vue que L’Omniscient n’a pas manqué de prévenir: « Il (Allah) connaît la trahison des yeux, tout comme ce que les poitrines cachent » (Sourate 40, verset 19).
Et lorsque l’on sait que même les Autorités japonaises compétentes - que l’on ne saurait pourtant soupçonner de sympathie avec les « Ibadourahmanes » ou autres pseudo- fondamentalistes avaient expérimenté, début 2005, des moyens de transport en commun avec des compartiments pour hommes et d’autres pour femmes, à l’effet de réduire les harcèlements sexuels dont les Nipponnes se plaignent régulièrement d’être victimes dans les bus ?
De même, au Chili, les femmes ne votent pas dans les mêmes bureaux que les hommes. Cette mesure serait destinée à les protéger de toute influence masculine. Tout comme l’on trouve, dans certains pays, des écoles, collèges, lycées, instituts, universités et centres de formation ouverts aux jeunes filles ou aux femmes exclusivement! Et puis, dans quel Etat, les salles de prière pour les hommes ne sont-elles pas séparées de celles pour les femmes ?
Le Prophète (SAW) a interdit à des personnes de sexe opposé de partager une même chambre et à des personnes de même sexe de partager un même lit. Il est aisé à tout esprit doué de raison de comprendre la grande sagesse qui se cache derrière ces interdictions.
c)-« Le Conseil national du Laïcat soutient, à cet égard, les institutions privées catholiques et les encourage à demeurer respectueuses des dispositions de la loi n°91-22 du 30 janvier portant orientation de l’Éducation nationale, modifiée, qui indique : ‘’Au sein des établissements publics et privés d’enseignement, dans le respect du principe de la laïcité de l’État, une éducation religieuse optionnelle peut être proposée. Les parents choisissent librement d’inscrire ou non leurs enfants à cet enseignement…La question agitée du voile n’est, sous ce rapport, qu’une conséquence de l’exigence du respect d’une règle générale découlant du principe du vivre ensemble dans une égale dignité et dans le respect de la diversité culturelle et religieuse au sein des établissements d’enseignement privé catholique. Elle doit être circonscrite strictement dans le cadre d’un règlement intérieur auquel les élèves et leurs parents adhèrent en toute connaissance de cause. »
Que reste t-il de la laïcité dès lors que l’on interdit à des gens de chercher à se conformer à certains préceptes de leur Religion ? Car en proscrivant à des élèves musulmanes le port du voile, en les obligeant à porter des tenues prohibées en Islam et à se mélanger aux hommes, on s’abonne aux antipodes, au moins de deux (02) des trois (03) principes fondamentaux sur lesquels repose la laïcité (vu que c’est ce qui est mis en avant ici), notamment que:
-1)-La laïcité garantit la liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l'ordre public. La laïcité implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction.
-2)-La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.
Ainsi donc, « La laïcité n'est pas une opinion parmi d'autres mais la liberté d'en avoir une. Elle n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l’ordre public. »
De quel droit empêcherait-on donc les jeunes musulmanes des Institutions d’enseignement privé, fussent-elles catholiques, de suivre les préceptes de leur religion ?
Pendant que certains ruent dans les brancards l’Islam et que d'autres, même dans des pays à majorité musulmane évitent de prononcer le mot HALAL, la République de Corée, un pays comptant moins de 1% de Musulmans et qui, à l'occasion de manifestations internationales se déroulant sur son sol faisait déjà aménager des salles de prière à l’intention des participants musulmans, a franchi un palier en organisant, annuellement, des expositions HALAL auxquelles elle invite tous les Etats accrédités à Séoul, ainsi qu’en attestent, par exemple, ces invitations qui nous avaient été adressées en 2015, puis en 2016, alors que nous avions déjà quitté le « Pays du Matin calme »:
1)-Objet: [Formal e-invitation] ‘Halal Expo Korea 2015’ in Seoul!
HALAL EXPO KOREA 2015 is the first exhibition, to be held on August 7 – 9, 2015 at Coex, Seoul under the auspices of the Ministry for Foods, Agriculture, Forestry & Fisheries and National Agricultural Cooperative Federation and organized by HALAL EXPO KOREA Organizing Committee.
As you are well aware, the Muslim population account for 23.3 percent of the whole world population in 2010, and is expected to reach 26.4 percent by 2030. As approximately 60 percent of the Muslim population is less than 30 years old, Islamic countries will really be emerging markets.
Halal markets will definitely provide potentially important opportunities for companies with agro-fishery food, raw material medicines, cosmetics, Muslim tourism, investment & finance, medical service, and for young job seekers as well.
Also, Halal industry of Korea is supposed to expand rapidly in the future with great interests in well-being and food safety.
This event will draw attention to the high qualified key buyers in all the sectors of Halal industry from all over the world. We trust that this exhibition will be a great opportunity for all participants to get the useful information pertaining to the Halal market in Korea.
We are pleased to announce that HALAL TRADE EXPO KOREA will be held on 17 -19 August 2017, at COEX,
SEOUL.
It’s 4th edition and 16th Organic & Natural Week will be held together. Korea is non-Muslim country but we have great growth of Muslim tourist and immigrants. Last year, 74 thousand Muslim tourists visit Seoul and we expecting more than 1 million next year. Even non-Muslims in Korea looking for Halal products as new trend of life.
This event is the only one event of its kind in Korea. For more details of the show, please refer below.”
Sans contredit, les Sud-Coréens sont en avance sur une bonne partie du monde. Cette manifestation en est la preuve.
Et lorsque l’on sait, sur un autre plan, que la Grande-Bretagne, l’Allemagne (les villes de Francfort, Berlin et Mannheim, notamment) et bien d’autres pays occidentaux, ont ouvert leurs portes aux banques islamiques fonctionnant suivant les principes de la Charia ! Car tous reconnaissent maintenant que la finance islamique « peut sauver la planète ».
Il est à rappeler, ainsi que lesdits pays eux-mêmes le soulignent, que « Les établissements bancaires appartenant au secteur de la finance islamique n'ont entre autres pas recours aux taux d'intérêts ni à la spéculation et n'investissent pas non plus dans les secteurs considérés comme illicites, tels que l'alcool, le tabac, l'armement, les jeux d'argent ou la prostitution ». Et le Professeur Kaouther Jouaber-Snoussi, maître de conférence à l'Université Paris-Dauphine, d’ajouter :
« La notion de performance économique ne joue pas un rôle primordial dans ce secteur financier :Comme dans d’autres formes de finance éthique et socialement responsable, la recherche de profit ne devrait pas être la seule finalité d’une opération financière islamique. Par conséquent, la spécificité vient du fait que, dans sa définition de la rationalité économique, la finance islamique prend en compte une notion plus large, celle de l'intérêt général.»
Nous l’avions dit aussi dans l’une de nos autres contributions : Même dans les bases militaires américaines, l’on aménage des Salles de prière pour permettre aux adeptes des diverses religions qui en expriment le souhait, de pouvoir y accomplir correctement leurs offices religieux respectifs !
Un Imam est même affecté aux Musulmans pour les diriger dans leurs prières, et perçoit ses honoraires du Pentagone. Ce n’est pas tout, car tout Soldat américain a sur lui une plaque d'identité militaire servant à signaler son identité. Ces plaques d'identité sont fabriquées en métal et se portent autour du cou avec une chaîne faite également de métal. Y sont mentionnés les nom et prénoms, le numéro matricule, le groupe sanguin et la Religion du titulaire. Ainsi, en cas de décès ou de blessure ne permettant plus son identification, il est traité conformément aux préceptes de sa Religion.
Mieux, il nous a été donné de prendre part, à Lusaka, la capitale zambienne, à des « IFTAR » ou repas de rupture de jeûne musulman, que l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique y organise à chaque Ramadan, au profit des Musulmans Chefs de Missions diplomatiques, de Postes consulaires et de Représentants des Organisations internationales accrédités en Zambie, entre autres.
A l’approche de l’heure de rupture du jeûne, l’Ambassadeur US se charge personnellement de faire dégager la salle de séjour officielle de sa Résidence, fait nettoyer les tapis, masque tous les tableaux, portraits et autres statuettes accrochés sur les quatre (04) murs du Salon. Le Grand Mufti de Zambie est informé que tout est prêt pour la « Salât ». Il désigne quelqu’un pour lancer l’« Adhan » (Appel à la prière) ; après quoi la prière en commun a lieu dans le Grand Salon résidentiel de l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique !
C’est donc pour dire !
Encore une fois, le port du voile par les musulmanes découle d’une prescription divine (Saint Coran 24 :31 et 33 : 59). En se voilant, ces musulmanes essaient de vivre suivant les préceptes de l’Islam et de se rapprocher beaucoup plus de leur Seigneur Allah. Ce, à l’image de la Sainte Vierge, Marie la mère de Jésus, recevant la visite de l’Archange Gabriel (sur eux le Salut) venu lui annoncer que par la permission de l’Omnipotent, elle concevra sans une quelconque intervention masculine : « Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l'Orient. Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait. Elle dit: ‹Je me réfugie contre toi auprès du Tout Miséricordieux. Si tu es pieux, [ne m'approche point] » (Sourate 19, versets 16-18).
De toute évidence aussi, le tabac, les boissons enivrantes (deuxième et troisième causes de mortalité dans le monde avec, respectivement plus de 8 000 000 et plus de 4 000 000 de morts par an, après les maladies cardiovasculaires qui font annuellement 19 000 000 morts) sont plus nocifs et dégradants que toute autre chose. Mais cela n’émeut ni n’ébranle que peu de gens !
Tous les Croyants et toutes les Croyantes devraient donc soutenir les Musulmanes qui ont choisi de se voiler et les aider à vivre davantage leur foi. C’est un combat qui incombe à chaque Croyant et à chaque Croyante en parole et en acte ainsi qu’aimait à le dire Jésus Fils de Marie. L’on sort du cadre de la laïcité, dès l’instant que l’on interdit à certains de vivre pleinement leur foi, conformément aux préceptes de leur Religion.
Il faut faire en sorte que chacun puisse jouir du droit d’exercer librement tous les préceptes de sa Religion ce, où que l’on soit sur cette terre d’Allah. Car les droits du Seigneur de l’Univers qui n’a établi les Humains et les « Djinns » sur cette planète que pour qu’ils L’y adorent sans Lui associer rien ni personne, passent avant ceux des créatures !
Et Le Créateur Suprême a encore plus droit au respect et à l’obéissance que n’importe laquelle de Ses créatures! Allah est le plus digne d’être craint, si bien entendu c’est en Lui que l’on croie. Jésus Fils de Marie, l’un des plus grands Messagers d’Allah n’a eu de cesse de le rappeler:« Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez Dieu qui, après la mort, a le pouvoir de vous jeter en Enfer. Oui, je vous le dis, c’est lui que vous devez craindre » (Evangile selon Luc 12 : 5).
En somme, Juifs, Chrétiens et Musulmans devraient pouvoir cheminer ensemble, tant sur le plan des mœurs que dans le domaine alimentaire. Nous l’avons régulièrement rappelé dans bon nombre de nos ouvrages : Tout ce qui est interdit dans le Saint Coran, l’est aussi dans la Bible. En effet, selon la Bible, toute personne coupable de meurtre, ou d’adultère, ou d’accouplement avec une autre personne de même sexe, ou de blasphème contre le nom du Seigneur Dieu, ou d’enlèvement d’un être humain, ou qui maudit son père ou sa mère, ou qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, doit être punie de mort! De même, « une jeune fille que son mari n’a pas trouvée vierge au moment de leur nuit de noce, doit être lapidée à mort » (une disposition que, soit dit en passant, l’on ne trouve nulle part en Islam, ni dans le Coran, ni dans les Hadiths)! Sans autre forme de procès!
Ce n’est pas tout; car la Bible interdit la copulation en cas de menstrues, ordonne le talion en cas de blessure, interdit de semer dans un même champ deux semences différentes, d’accoupler deux bêtes d’espèces différentes, de porter des vêtements tissés de deux sortes de fil, interdit au grand prêtre de s’approcher d’un mort, même s’il s’agit de son père ou de sa mère tout en lui ordonnant de n’épouser qu’une jeune fille vierge parmi son peuple, défend de se fabriquer de faux dieux, de dresser des idoles ou des pierres sacrées, de placer des pierres décorées pour les adorer, interdit à l’homme de porter des vêtements de femme et inversement, interdit l’admission dans une assemblée de fidèles à toute personne née d’une union illicite ainsi qu’à ses descendants de la dixième génération, ne reconnaît à la femme ni le droit à l’héritage, ni le droit à la parole et au travail, accorde le double de l’héritage au fils aîné au détriment des frères de celui-ci, ordonne d’exclure tous ceux et toutes celles qui sont impurs par suite d’une lèpre ou d’une infection des organes sexuels jusqu’à ce qu’ils se purifient !
Les chapitres 15, 19, 20, 21, 24 et 26 du Lévitique ; 22 et 23 du Deutéronome ; 5,19 et 27 des Nombres ; ainsi que 21 et 22 d’Exode, sont suffisamment révélateurs à ce sujet. Pareillement, un voleur qui n’a pas les moyens d’indemniser sa victime, en lui donnant quatre à cinq fois plus que ce qu’il lui a pris, doit être vendu comme esclave (Exode 22 : 2). Tout comme une femme qui saisit les organes sexuels d’un homme qui se bat avec son mari, doit être amputée de la main (Deutéronome 25:11-12). Dans le domaine de l’alimentation aussi, rien de ce que le Saint Coran a interdit n’a été autorisé ni dans l’Ancien Testament, ni dans aucun des Evangiles canoniques, du reste. Rien ! Jusques et y compris la consommation de la viande de porc, du sang et des boissons enivrantes :
-«Parmi les animaux terrestres…, vous ne devez pas manger… le porc, car il a des sabots fendus mais il ne rumine pas. Ne consommez pas la viande de ces animaux-là et ne touchez même pas leurs cadavres ; considérez-les comme impurs » (Lévitique 11 : 1-8 ) ;
-«C’est un peuple qui me provoque constamment et ouvertement : Dans leurs jardins ils font des sacrifices et brûlent sur des autels de briques du parfum pour les faux dieux ; ils s’asseyent dans les tombeaux ; ils séjournent dans des caves ; ils mangent de la viande de porc ; et mettent dans leurs plats des nourritures impures » (Esaïe 65 : 3-4 ) ;
-« Vous ne mangerez le sang d’aucune chair ; car l’âme de toute chair, c’est son sang : quiconque en mangera sera retranché » (Lévitique 17 : 14 ) ;
-« L’Eternel parla à Aaron et dit :Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente d’assignation, de peur que vous ne mourriez; ce sera une loi perpétuelle parmi vos descendants, afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur, et enseigner aux enfants d’Israël toutes les lois que l’Eternel leur a données par Moise » (Lévitique10 :8 à 11 ) ;
-« Malheur à ceux qui, dès le matin, se ruent sur les boissons fortes, et tard le soir encore s’échauffent avec du vin…Malheur à ces gens qui sont des champions pour boire, des virtuoses pour préparer des boissons corsées ! » (Esaïe 5 :11 ; 22) ;
-« Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit» (Epître de Paul aux Ephésiens 5 :18).
A l’opposé, de nombreuses choses licites suivant le Livre d’Allah (SWT), sont interdites dans la Bible. En effet, est également interdite par la Bible, la consommation de la viande de chameau, de poisson non pourvu d’écailles et de nageoires, d’aigle, de chouette, d’orfraie, de milan, d’autruche, de mouette, de huppe, de taupe, de souris, de lézard, de hérisson, de grenouille, de tortue, de limaçon, de caméléon, etc.. De même, si un objet quelconque tombe dans l’un de ces corps, il est automatiquement déclaré comme souillé.
Et ce n’est pas tout. Loin s’en faut. Car si les 114 Sourates du Coran comptent 228 prescriptions juridiques, les 5 premiers livres (sur un total de 73) de la Bible catholique, renferment six cent treize (613) commandements !
Voilà quelques-uns des enseignements bibliques, que l’Eglise ne lit pas à ses fidèles et que de nombreux Chrétiens ignorent, pour n’avoir pas développé l’habitude de lire-encore moins d’étudier-leur Bible pour eux-mêmes, afin de vivre pleinement leur foi chrétienne en parfaite connaissance de cause, au lieu de simplement vivre à côté de celle-ci!
par Guy Marius Sagna
DITES-MOI QUE JE RÊVE
Est-ce bien Abdou Mbow qui a écrit hier qu’il était « soucieux d’une gestion transparente des deniers publics (.. .) », lui le président du groupe parlementaire dont les membres refusent de rendre compte de plus de 40 milliards de l’Assemblée ?
Dites-moi que je rêve! Est-ce bien le député Abdou Mbow qui a écrit hier qu’il était « soucieux d’une gestion transparente de nos deniers publics et du respect strict des règles (.. .) » lui le Président du groupe parlementaire BBY dont les membres refusent de rendre compte depuis deux ans de la gestion de plus de 40 milliards de francs CFA de l’Assemblée nationale ?
Le gouvernement doit rendre compte. Il rend compte et va continuer de rendre compte et dans cette perspective va vous répondre. Mais monsieur le Président du groupe parlementaire BBY à quand le compte rendu de l’Assemblée nationale ?
Le groupe parlementaire BBY est-il atteint de daltonisme politique pour ne jamais voir les articles 30 et 31 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale (RIAN) du Sénégal ?
L’article 30 du règlement intérieur de l’assemblée nationale (RIAN) du l’Assemblée nationale du Sénégal dispose que « l’assemblée nationale élit en son sein, au début de chaque législature et à la session ordinaire unique de l’année, une Commission de Comptabilité et de Contrôle composée de vingt membres dont les attributions sont définis à l’article 31 ci-après. »
L’article 31 du RIAN dit:
« La Commission de Comptabilité et de Contrôle est chargée du contrôle, de la comptabilité et de la gestion des crédits inscrits au budget de l’Assemblée nationale. À cet effet, un rapport écrit portant notamment sur l’état des crédits et la situation des dépenses engagées doit lui être fourni par les questeurs à la fin de chaque trimestre. La Commission est habilitée à prendre connaissance des documents comptables correspondants.
La Commission de Comptabilité et de Contrôle dépose un rapport trimestriel et le compte annuel sur le bureau de l’Assemblée nationale. Celui-ci doit en communiquer le contenu aux membres de la Conférence des présidents.
La Commission de Comptabilité et de Contrôle, après rapprochement des comptes du trésorier avec la comptabilité tenue par les services de la Questure, rend compte à l’Assemblée, par écrit, au début de chaque session budgétaire, de l’exécution du mandat de contrôle qui lui est confié.
Le compte définitif de chaque gestion est adressé par le président de l’Assemblée nationale au président de la Cour des Comptes. »
Monsieur le président du groupe parlementaire BBY où sont les huit (08) rapports trimestriels et les deux (02) rapports annuels rendant compte de la gestion des fonds de l’Assemblée nationale du Sénégal depuis au moins septembre 2022?
Pendant que le gouvernement du président de la république Bassirou Diomaye Diakhar Faye et du premier ministre Ousmane Sonko fait du JUB JUBAL JUBBANTI, l’Assemblée nationale BBY fait du DËNG, DËNGAL.
Une autre Assemblée nationale est nécessaire.
Une autre Assemblée nationale est possible.
Par Oumar Diaw SECK
SORANO TRAHIT SENGHOR
Pour la première fois de son histoire, l'Ensemble lyrique de Sorano s'est laissé entraîner sur la pente de l'occidentalisation. Il a repris des œuvres contemporaines en y intégrant des instruments modernes, rompant avec sa vocation originelle
Aussi bien que dans la politique, la culture peut vivre aussi la haute trahison. Tel est le cas de ce que le temple de la culture qu’est la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano a vécu ce jeudi 1er août 2024. Sur imposition du Directeur général de Sorano, El Hadj Ousmane Barro Dione avec la complicité de Ousmane Faye, manager de Oumar Pène, de Baboulaye Cissokho, directeur artistique par intérim (l’Ensemble), malgré la réticence de beaucoup d’artistes, l’Ensemble lyrique traditionnel a produit l’album « Senegal sunu réew » de 15 titres sorti, ce jeudi 1er août 2024, avec la prestation sur scène de l’Ensemble lyrique avec des guitaristes, clavistes et avec d’autres instruments occidentaux. L’album est constitué de reprises de Oumar Pène, Baaba Maal, Abdoulaye Mboup, Thione Seck, Mahawa Kouyaté, Khady Diouf, Kiné Lam entre autres. Cette production musicale et la prestation scénique constituent une haute trahison de l’esprit de Sorano et de la mission de l’Ensemble lyrique. Depuis 1966, tous les directeurs généraux et les artistes de Sorano ont respecté et développé l’âme, l’orientation et la mission sacerdotale de l’Ensemble lyrique traditionnel qui consiste exclusivement à la valorisation du patrimoine musical traditionnel du Sénégal. Et aussi la promotion et la vulgarisation des instruments traditionnels. Jamais d’instruments musicaux occidentaux-modernes à l’Ensemble lyrique traditionnel depuis son existence en 1966 tant dans la production que dans les prestations scéniques. Khalam, riti, balafon, djembé, sabar, kora, bougeur entre autres instruments traditionnels se sont toujours côtoyés pour produire des chefs-d’œuvre, de belles musiques.
Au moment où l’ère du souverainisme culturel c’est-à-dire la sauvegarde du patrimoine culturel est d’actualité, on assiste à une tentative d’agression de notre patrimoine immatériel par la nouvelle direction générale de Sorano.
Maurice Sédar Senghor, Pathé Gueye, Ousmane Diakhaté, Sahite Sarr Samb, Massamba Gueye, Abdoulaye Koundoul, tous ces directeurs généraux ont respecté et consolidé la mission de Sorano. Sauf Ousmane Barro Dione qui est en train de trahir l’esprit de Sorano. Et pourtant, il y a eu toujours des productions d’albums de Sorano avec des chanteurs comme El Hadj Faye, Thione Seck, Moussa Ngom et d’auteurs compositeurs comme Boucounta Ndiaye, mais toujours avec nos instruments traditionnels
Créé en 1965 par le poèteprésident Léopold Sédar Senghor, lancé en 1966 lors du premier Festival mondial des Arts nègres (Fesman 1), ainsi que le Ballet national La Linguère La Linguère et la troupe dramatique nationale, l’Ensemble lyrique traditionnel s’est assigné comme mission sacerdotale consistant à la valorisation du patrimoine musical traditionnel et oral du Sénégal. On a assisté froid dans le dos, avec cette production « soupe kandj » mi-figue-miraisin à la déviation de l’Ensemble lyrique traditionnel Daniel Sorano. Les nouvelles autorités en charge de la culture et l’opinion doivent prendre conscience de l’impérieuse nécessité de sauver Sorano pour la préservation de notre patrimoine immatériel traditionnel inestimable et aussi d’épargner Sorano des dérives culturelles et des déviances artistiques. Sauvons Sorano.
Oumar Diaw Seck est directeur artistique de l’Ensemble instrumental de l’Afrique de l’Ouest (USA), promoteur de la musique traditionnelle africaine aux Etats-Unis d’Amérique. oumardiawseck@gmail.com
Par Mbagnick Diop
PUISQUE DIEU RECONNAITRA LES SIENS, NE JUGEONS PAS !
Naguère menacée par l’acharnement politique, notre cohésion sociale est encore écorchée par une querelle sans intérêt sur le port du voile à l’école.
Naguère menacée par l’acharnement politique, notre cohésion sociale est encore écorchée par une querelle sans intérêt sur le port du voile à l’école. Des plaidoyers belliqueux sont largement diffusés et accentués, de part et d’autre part, par des partisans incapables de faire la part des choses et des parangons de vertu qui se croient investis par Dieu. Mais puisque Dieu tout puissant est au contrôle et reconnaîtra les siens, sachons raison garder et soyons sereins plutôt que de jouer à se faire peur.
Entre le voile et le foulard, la djellaba et la soutane, il n’est pas nécessaire d’instaurer un débat pour mettre en évidence la foi. Comme dit l’adage: « l’habit ne fait pas le moine »
A force de vouloir régenter la tenue de l’autre en fonction des croyances, on tombe facilement dans le subjectivisme susceptible d’entraîner des aspérités. Musulmans, chrétiens ou juifs, il ne nous revient pas de juger, à fortiori vouloir imposer à son prochain une camisole de force. Les croyants qui tirent leurs forces spirituelles des livres saints (la Bible, le Coran et la Torah) s’accordent sur la pudeur et le respect des différences qu’il ne faut surtout pas assimiler au désamour qui frise l’incompréhension voire la haine. Que Dieu nous en préserve.
Il est du devoir de tous de transcender les passions issues de notre orgueil. Si tant est que nous concevons l’école et son environnement comme un rempart contre le fanatisme et l’obscurantisme, nous devons veiller à son climat social qui doit être empreint de sérénité et convivialité.