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26 novembre 2024
Opinions
par Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye
MACKY SALL, ADADA
Monsieur le président de la République, avec vous, notre Nation a eu à subir deux déficits à sa tête : liés à la compétence et à la personnalité. : l’Histoire ne vous célèbrera pas comme un Homme d’État du Sénégal
Monsieur le président de la République du Sénégal, vous êtes un échec.
Cela me fait mal de devoir vous le dire. On m’a appris à ne souhaiter du mal à personne, surtout pas à quelqu’un se trouvant à la tête d’une Nation entière. Nation que vous avez aujourd’hui malmenée, déchiquetée et entraînée dans les abysses de vos turpitudes.
Je vous ai souhaité de réussir de tout mon cœur, même si je ne vous ai jamais fait confiance. En 2012, vous aviez hérité d’un Sénégal déjà en ruines : les caisses de l’État ressemblaient plus à un toŋ- toŋ et les tricheries constitutionnelles de Maître Abdoulaye Wade avaient placé notre Pays sur une mauvaise pente.
Au moins six Sénégalais ont sacrifié leurs vies pour arrêter les manœuvres de votre prédécesseur et vous confier la destinée de notre Nation. Aujourd’hui, vous laissez beaucoup plus de morts derrière vous : au moins 45 personnes tuées, de mars 2021 à ce jour. Non seulement vous n’avez pas eu honte d’imiter votre prédécesseur dans ses errements, mais à sa différence, vous n’avez pas la lucidité ou le cœur pour vous arrêter. Mettre un terme à nos souffrances. Arrêter de rabaisser notre République, de nous ridiculiser.
Jusqu’à trois ans après votre élection, je m’étais imposé de vous donner le bénéfice du doute. Conscient que diriger est un devoir lourd quand on s’y met correctement, j’avais jugé nécessaire de vous observer avant de formuler une quelconque appréciation de votre action à la tête de notre État.
Les années passées ou la pratique du pouvoir n’ont pas inversé la tendance. Elles ne vous ont pas assagi. Ni élevé à la hauteur de votre rang institutionnel. Jusqu’au bout, vous vous révélez incapable d’être le président du Sénégal. D’être notre concitoyen, notre Nawle.
Monsieur le président de la République du Sénégal, avec vous, notre Nation a eu à subir deux déficits à sa tête : liés à la compétence et à la personnalité.
J’ai toujours eu peur de vous écouter, car une gaffe nous tombe toujours dessus. Passons, votre « relation particulière » avec la France qui donnait, selon vous, « au régiment des Tirailleurs sénégalais des desserts pendant que d’autres Africains n’en avaient pas ». Passons, votre atalaku ou bàkku devant Jeune Afrique, en août 2014, quand vous disiez fièrement : « Vous seriez surpris par le nombre de dossiers auxquels je n’ai pas donné suite ». Passons, votre invitation aux Burkinabè, aux prises avec la dictature de Blaise Compaoré, à laisser ce dernier en place, car il « contribue grandement à la stabilité de la sous-région ».
Alors que des nervis servaient aux côtés des forces de l’ordre, vous avez lancé un appel à vos maires d’organiser des milices « d’autodéfense », le 1er juillet 2023 : « Bu leen nangu ay nit ñëwseen gox di ko yàq. Loolu yëfu ñàkk faayda la. » Le 17 novembre dernier, en plein conseil présidentiel à Fatick, vous nous avez montré vos carences sur la décentralisation (sur laquelle vous avez pourtant passée des années) et sur la codification des langues nationales en lettres latines (ignorant que des décrets sur le sujet existent depuis 1968, 1975). Dans les crises au niveau de la Cédéao, vous avez foncé tête baissée dans l’asphyxie de pays frères, sans aucun sens historique ou diplomatique.
Bien que graves, ces limites paraissent banales quand on évalue votre personnalité en tant que chef de l’État, garant d’une Nation.
Je suis loin d’être le seul Sénégalais à se demander ce qui vous lie à notre pays, Monsieur Sall. J’ai le sentiment que vous nous détestez, méprisez. Votre mine serrée n’engage que vous, mais votre disponibilité à plus vous adresser aux médias occidentaux qu’à vos compatriotes, les menaces à tout bout de champ en interne, les silences infinis quand la Nation a besoin d’entendre son chef, sont inexcusables.
En mars 2021, pendant que le pays était à feu et à sang, personne ne savait où vous vous trouviez. Aviez-vous fui comme des rumeurs l’ont laissé entendre ? Aux Historiens de nous éclairer un jour. Tout compte fait, vous êtes resté sans nouvelles cinq jours durant. Après l’insurrection de juin 2023, vous vous enfoncez à nouveau dans le mutisme, durant 1 mois 2 jours, pour ensuite lamentablement vous justifier : « Devant l’insoutenable, l’innommable, la prise de parole n’est pas toujours facile ».
Vous, le volontariste qui, en 2015, s’est rendu jusqu’à Paris pour pleurer les 12 morts de Charlie Hebdo, n’aviez pas eu un mot, même pas un vulgaire tweet, en novembre 2020, quand 480 de vos Jeunes mouraient en mer en tentant d’émigrer. Selon l’OIM, durant la seule année 2023, ils ont été plus de 10 000 Compatriotes à avoir atteint l’Espagne, avec 93 morts décomptées par le journaliste Ayoba Faye, entre octobre et début novembre. À la place, nous avons droit à la basse besogne de vos ministres tentant de mettre en doute des informations crédibles, ou de faire croire que les embarcations « proviennent du Sénégal, mais sont remplies d’étrangers ».
Mais, justement, qu’auriez-vous dit, vous, Macky Sall, à ces jeunes ?
Leur auriez-vous appris comment être milliardaires comme vos acolytes et vous dans la fonction publique, sans activités commerciales ou industrielles ? Interrogé sur vos 1,3 milliards de patrimoine déclaré en 2012 (sous-évalué selon plusieurs sources parlant de 8 milliards), on comprend vite que l’intégrité et le sens de l’effort dans vos discours sont vides : « En ce qui me concerne, j’ai bénéficié de privilèges liés à ma fonction de Premier ministre ou de président de l'Assemblée nationale, ce qui est tout à fait normal » (revue Foreign Affairs, 2013).
Et si vous étiez si doué à faire fructifier les richesses par le travail, vous ne vous seriez pas rendu jusqu’à Saint-Pétersbourg en juillet 2023 pour quémander du blé pour notre Nation. Le taux de chômage dans notre Pays ne serait pas passé à 19,5% fin 2023 (contre 10,2% en 2012). Le nombre de pauvres n’aurait pas augmenté de 200 048 personnes entre 2011 et 2018 et notre dette publique ne vaudrait pas 13 331,9 milliards en juin 2023 (contre 3 041 milliards en 2012).
Auriez-vous rassuré ces jeunes, Monsieur Sall, comme vous l’exige votre statut de protecteur de la Nation ? La misère socio-économique n’est pas le seul élément aux trousses de nos Compatriotes. Les Sénégalais vous fuient, Monsieur Sall. Sous votre présidence, en plus des morts, pas moins de 1 000 citoyens ont été jetés en prison. Maîtres coraniques, journalistes, caricaturistes, membres de la société civile, chercheurs, opposants politiques, jeunes mariés, femmes enceintes, mères avec bébés à allaiter, tout le monde aura vécu ou vu ce Sénégal de la terreur.
Ce Sénégal où l’État fait extrader ses propres citoyens depuis l’étranger, sous des motifs tendancieux, afin de les jeter en prison. Ce Sénégal où des citoyens sont cueillis depuis l’aéroport ou réveillés brutalement la nuit pour aller croupir en détention provisoire. Dans ce Sénégal où, sociologiquement la prison est une humiliation pour toute la famille de l’arrêté, le président de la Cour suprême, Monsieur Ciré Aly Ba, n’a même pas eu honte de vouloir nuancer le fait qu’il y ait 6 000 personnes en détention provisoire dans une population carcérale de 15 000 compatriotes.
Finalement, Monsieur Sall, je vous le concède : peut-être aviez-vous eu raison de vous taire. Car, après tout, que vaut votre parole ?
Après avoir dit et répété sous tous les toits que vos deux mandats s’arrêtaient constitutionnellement en 2024, vous n’avez renoncé au troisième mandat que sous la contrainte. Au point où vous n’avez pas laissé émerger un éventuel successeur dans votre parti. Même pour un simple manager, c’est là la preuve d’un manque de vision impardonnable. Au point où vous devez liquider Ousmane Sonko, votre principal opposant, promouvoir une bureaucratie déviante (avec une DGE qui tient tête aux décisions de justice), et pour combler le tout : reporter les élections présidentielles, une première dans notre Nation. À douze heures du début officiel de la campagne électorale. Pour gagner du temps, peureux d’aller aux urnes.
Et en vous dédisant une nouvelle fois. Ici, vos mots, en 2012 : « Le président de la République ne peut pas prolonger son mandat. C’est impossible. Et cette question avait été posée en 2006, je vous le rappelle, parce qu’il y avait des gens qui agitaient aussi la possibilité pour le chef de l’État de reporter un peu les élections et d’engager un dialogue politique avec l’opposition pour organiser les élections en 2009. Mais, nous avions dit que ce n’est pas possible. Il ne faut pas augmenter d’une journée son mandat. Sinon, le pays serait dans le chaos puisque les gens ne le reconnaîtraient plus. Il n’y aurait plus d’autorité dans le pays. À partir du moment où le président n’est plus reconnu, chacun fera ce qu’il veut. Et ça, c’est dangereux pour le pays. Donc ça, c’est une fiction. »
Mais qu’y a-t-il de choquant dans tout cela, Monsieur Sall ? N’est-ce pas qu’il faut de l’élégance, une haute estime de sa personne et de sa fonction, pour s’interdire l’arbitraire ? Ou, au pire des cas, avoir de bons compagnons de route qui vous tirent vers le haut ?
La façon dont vous avez traité Ousmane Sonko vous a rendu petit à jamais. Même Senghor, envers Mamadou Dia, n’a pas été aussi cruel que vous. Même Diouf, envers Wade, n’est pas allé aussi loin que vous. C’est agaçant, en effet, d’avoir un opposant, quelqu’un qui vous apporte de la contradiction pendant que vous dirigez. Mais c’est là où la grandeur d’esprit fait la différence : savoir partager l’espace politique avec l’autre, pour le bien-être de la Nation, sans chercher à l’écraser, l’humilier, l’anéantir.
Enfermer votre opposant avec toute sa famille dans sa maison, durant 57 jours, sans aucune décision de justice. L’engloutir sous des dossiers judiciaires, aussi graves et grossiers les uns que les autres : diffamation, viols répétés, menaces de mort, appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste… vol de téléphone portable. Priver sa ville de maire et mettre en embargo toute la Casamance pendant 1 mois 17 jours, sur fond de ciblages ethniques dans un Sénégal où même les nominations ont commencé à être lues sous ce prisme nauséabond digne de l’époque coloniale.
Je suis désolé de vous l’annoncer, Monsieur Sall : l’Histoire ne vous célèbrera pas comme un Homme d’État du Sénégal.
Et la mégalomanie avec laquelle votre femme et vous donnez vos noms à nos rues ou infrastructures publiques n’y changera rien. Votre action vous condamne à l’oubli. Et l’oubli est plus impitoyable que vous. Vous avez fait le choix de la médiocrité pour nous diriger : vous entourer de femmes et hommes disposés à vous soutenir dans le mensonge, en appelant ouvertement « à tuer ceux qu’il faudra tuer » ou à « brûler vif » votre opposant, « même s’il faut tuer 90% des Sénégalais ». Un député de votre mouvance résumera bien cet état d’esprit : « Pour conserver le pouvoir après 2024, nous du pouvoir, nous marcherons sur vos cadavres. »
À la prochaine génération, vous avez enseigné comment être adulte n’est pas un gage absolu de savoir, de dignité et de droiture, dans un Sénégal, une Afrique, où l’âge est pourtant vénéré. Que de silences de trop, mal placés. Que de deals, de compromissions, sous les lambris dorés d’un dialogue national interminable, insincère, toujours réactivé quand il faut nous faire avaler l’inadmissible. Que de trahisons, de transhumances, de rationalisations d’injustices flagrantes sur fond de « neutralité » ou d’une gérontocratie à deux balles : prompte à conspuer « l’impatience, l’impulsivité ou la violence des Jeunes », mais indifférente, bouche cousue, quand l’arbitraire se déhanche sous leurs yeux. Les manifestations systématiquement interdites. L’usage abusif de la force par nos forces de l’ordre devenu banal. Le principal parti d’opposition dissout dans notre pays. Les autres partis interdits de circuler ou d’accéder à leurs propres locaux.
J’ai davantage compris qu’il ne faut attendre personne pour se lever et se battre pour la Justice. J’ai malheureusement appris que pour de banals titres de « ministres », « députés », « directeurs », pour des joues plus ballonnées, des bijoux ou des voitures climatisées, certains sont encore capables de mentir, trahir et jeter en pâture notre pays.
Pour moi qui ai toujours été hanté par la question de savoir comment, dans les faits, nos sociétés se sont retrouvées assujetties, dans l’esclavage ou la colonisation, les mécanismes à l’œuvre au Sénégal ces derniers mois et années, m’ont édifié. Dans la douleur, dans l’amertume, mais jamais dans l’impuissance.
Monsieur Sall, votre dessein ne s’accomplira pas. Nous ne nous agenouillerons jamais devant vous. Le Sénégal regagnera sa souveraineté, pleine et entière. Et cela, aucun d’entre vous n’y pourra quelque chose.
À qui profite le report du scrutin du 25 février ? Que pensent les Sénégalais du report sine die de ce grand rendez-vous démocratique ? Le candidat du pouvoir serait-il mal barré et a besoin du temps ? Réponses dans Opinions sur rue-AfricaGlobe Tv
En décidant de reporter la présidentielle du 25 février très attendue des Sénégalais, le président Sall semble dire envers et contre tous, «la constitution, c’est moi », pour paraphraser Lansana Conté qui disait « la justice, c’est moi » ou encore Jean-Luc Mélenchon : « La République, c’est moi». Les Sénégalais ont forcément leur petite idée sur ce report surprenant. OPINIONS SUR RUE (AfricaGlobe Tv) leur a donné la parole pour se prononcer dans cette vidéo sur cette grosse balafre démocratique.
Décision sage pour les uns, comble de ruse d'un « pouvoiriste » nostalgique d’une fonction qu’il n’a pas encore quitte, pour les autres. Pour sûr, la décision du président Sall de reporter la Présidentielle du 25 février suscite indignation, inquiétude, surprise et regret au Sénégal.
En effet, en dépit du processus de parrainage ô combien problématique et vivement contesté, les Sénégalais étaient prêts tout de même à aller aux urnes le 25 février pour changer de régime.
Mais c'est sans compter la ruse du président qui à l’air de dire comme un certain Lansana Conté (ancien président guinéen) que la Constitution, c’est moi ou comme Jean-Luc Mélenchon (leader de la France Insoumise, Gauche) lorsque il subissait une perquisition que «la République, c’est moi ».
En tout cas, dans les rues de Dakar, les avis sont divergents sur ce report inattendu et sine die de ce grand rendez-vous démocratique. Opinons sur rue est allé capter les avis des habitants de Parcelles Unité 26 pour vous.
Regardez et laissez-vous aussi votre avis en bas de la vidéo pour participer au débat. À la prochaine pour d’autres opinions captées dans les rues de la capitale sénégalaise.
Par Madiambal DIAGNE
MACKY SALL, LE DIALOGUE POUR REFERMER LA DECHIRURE
Macky Sall est contraint et forcé d’en arriver à cette extrémité à laquelle le Sénégal n’était pas préparé. Cela est d’autant plus difficile qu’il ne le fait point pour lui-même
L’histoire dira un jour si le Président Macky Sall a eu tort ou raison de suspendre le processus électoral. Il m’a fait l’amitié de m’expliquer les raisons profondes de la lourde décision qu’il a dû prendre. Il en mesurait pleinement le risque pour sa propre image et le risque réel de tumultes politiques, et même sécuritaires pour le pays. Néanmoins, il a considéré que l’enjeu pour la défense et la préservation de la République, et la viabilité institutionnelle et démocratique en vaut la chandelle. C’est aussi une forme de courage. Mes échanges avec des acteurs de tous bords m’ont aussi permis de me départir d’un certain dogmatisme et de comprendre cette décision, douloureuse et sans doute lourde de conséquences. J’ai même manifesté une grande indulgence à l’endroit du chef de l’Etat en lui précisant me résigner à accepter cette situation. Je ne suis pas le seul dans une telle posture.
Tout le monde a pu observer la retenue, ou la prudence, on peut même dire la compréhension, peu habituelles en de pareilles circonstances, manifestées en chœur par des partenaires traditionnels du Sénégal comme les Usa, l’Union européenne ou des institutions africaines comme la Cedeao et l’Union africaine. Il est clair que Macky Sall est contraint et forcé d’en arriver à cette extrémité à laquelle le Sénégal n’était pas préparé. Cela est d’autant plus difficile qu’il ne le fait point pour lui-même, dans l’objectif de garder le pouvoir, de rester à son poste. Il piaffe assurément d’impatience de rendre le pouvoir à un successeur élu conformément aux règles et principes démocratiques.
L’Assemblée nationale, saisie par une proposition de loi portée par le Groupe parlementaire Wallu, va se prononcer sur la demande de report de l’élection présidentielle. Le report du scrutin devrait être logiquement acté, car on augure que la dynamique de la collaboration entre le groupe parlementaire de la majorité et les députés du Parti démocratique Sénégalais (Pds) lors de l’examen, la semaine dernière, de la résolution instituant une Commission d’enquête parlementaire, sera toujours de mise. Le texte permettant à l’Assemblée nationale d’ouvrir une enquête sur des faits supposés de corruption de membres du Conseil constitutionnel a été adopté par 120 voix contre 24. On envisage difficilement la possibilité d’un vote négatif du texte en raison de la configuration des forces à l’Assemblée nationale. Il restera toujours une incertitude quant à l’issue d’un recours en inconstitutionnalité dont l’éventualité est certaine. Les délais pour un tel recours vont courir avant que le Conseil constitutionnel ne se prononce. Quelle serait la situation si le Conseil constitutionnel retoque la loi ? Cela en rajouterait à l’imbroglio. Tout cela pour dire que, quelle que puisse être l’issue de la bataille procédurale, il s’avérera matériellement impossible de tenir le premier tour de l’élection présidentielle à la date du 25 février 2024. Alea jacta est.
Répondre au dialogue pour sortir de l’impasse
Que restera-t-il à faire ? S’accorder ou se voir imposer un nouveau calendrier électoral. D’où donc la nécessité absolue d’un dialogue politique. Dans une allocution solennelle le 3 février 2024 annonçant la suspension brutale du processus électoral, Macky Sall a invité les acteurs politiques et la Société civile à un nouvel épisode de dialogue. Le vent du dialogue auquel vient d’appeler le Président Macky Sall, souffle fortement et les rares acteurs politiques qui déclarent s’y opposer finiront par s’y rallier ou ils verront l’histoire se définir sans eux. Encore que ledit dialogue politique ne saurait porter que sur les limites d’un nouvel agenda électoral. Au demeurant, le juridisme autour de la situation politique actuelle ne permettra nullement de sortir le pays de cette impasse. Il faudrait prendre de la hauteur et avoir une posture politique et réaliste pour contourner les écueils qui se dressent, par la force des choses, sur le chemin de la marche du pays. Qui pourra rester sur ses certitudes et son dogmatisme pour occulter ou feindre ignorer une situation politique objective ?
Il faudrait sans doute veiller à ne pas trop alourdir l'agenda de ce dialogue. Autrement la mise en œuvre des conclusions qui en découleraient, pourrait prendre du temps et impacterait fatalement sur les délais pour l'organisation de l'élection.
Benno bokk yaakaar, le Parti démocratique sénégalais, la Coalition Idy 2024, comme celle de Aly Ngouille Ndiaye, entre autres, ainsi que de larges franges de la Société civile, seront au dialogue. Cela commence à faire du beau monde. A la vérité, la classe politique n’a pas d’autre choix que de prendre part au dialogue, et les décisions qui en découleront auront une certaine légitimité et s’appliqueront à tout le monde. Est-il nécessaire de rappeler que le 8 mai 2023, dans une chronique intitulée «Dialogue : le possible et l’impossible», nous prévenions Ousmane Sonko et ses partisans qui refusaient d’aller répondre au Dialogue politique convié par le pouvoir, que l’histoire s’écrira sans eux et à leurs dépens ou leur détriment. Ce sont les mêmes acteurs qui, une fois de plus, déclarent rejeter le dialogue pour chercher à imposer un rapport de forces dont ils n’ont pas les moyens de sortir vainqueurs. Voudraient-ils que des acteurs non politiques comme l’Armée finissent par imposer un ordre politique et institutionnel nouveau ? Le cas échéant, ils en pâtiront comme tout le monde, et ce serait jeter le bébé de la démocratie et du système institutionnel du Sénégal avec l’eau du bain. Ce ne sera sans doute pas étonnant qu’ils adoptent à nouveau cette propension au suicide collectif, car ils avaient déjà maintes fois appelé à un coup d’Etat militaire, notamment le 1er juin 2023. Ces incartades avaient conforté la nécessité de dissoudre le parti politique Pastef et devraient disqualifier ses responsables de toute compétition politique et électorale démocratique. C’est là qu’on peut légitiment avoir en travers de la gorge, l’acceptation par le Conseil constitutionnel de candidatures de personnes prônant des coups d’Etat militaires. De telles personnes n’ont indubitablement pas leur place dans le dispositif institutionnel et démocratique, et aucun compromis ou aucune compromission avec elles ne saurait être acceptable. La démocratie ne saurait s’accommoder de putschistes velléitaires.
Par Abdoulaye THIAM
MACKY, LE COUP DE TONNERRE
Le président porte une atteinte grave à la démocratie sénégalaise qui était une petite embellie dans la grisaille ouest africaine
Coup de tonnerre au Sénégal ! Le président de la République, Macky Sall dont le second mandat prend fin le 2 avril prochain, a pris un décret ce samedi 3 février, à moins de 24 heures du démarrage de la campagne électorale, pour reporter sine-die l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024
Le chef de l’Etat estime qu’ily a des soupçons de corruption qui pèsent sur des juges du Conseil constitutionnel et qu’une candidate (Rose Wardini) a été arrêtée et poursuivie pour parjure suite à la découverte de sa double nationalité, pendant qu’un autre, Karim Meissa Wade a été écarté à cause de sa deuxième nationalité française dénoncée par Thierno Alassane Sall, également candidat à la Présidentielle.
Des prétextes plus que fallacieux qui apportent de l’eau au moulin des détracteurs de Macky Sall qui l’ont toujours suspecté de vouloir s’offrir un «mandat cadeau», à l’image de Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire. Un scénario ubuesque digne d’un film hollywoodien.
Pis, Macky Sall porte une atteinte grave à la démocratie sénégalaise qui était une petite embellie dans la grisaille ouest africaine. Pathétique ! Inacceptable ! Inconcevable dans un pays qui, depuis son accession à l’indépendance n’a jamais reporté, pas une seule fois, son élection présidentielle. Et pourtant ce ne sont pas des alibis et des arguments qui manquaient pour les prédécesseurs de Macky Sall. Un juge constitutionnel a été froidement assassiné, des policiers ont été pris dans un guetapens et lâchement liquidés sous le régime socialiste. Mais, Abdou Diouf président de la République d’alors n’a jamais songé à reporter la présidentielle. Plus récemment, quand le Conseil Constitutionnel, a validé la candidature de Abdoulaye Wade pour un troisième mandat, 11 sénégalais ont trouvé la mort. Mais jamais le pape du SOPI n’a envisagé de repousser la présidentielle pour s’offrir un «bonus», comme du reste le théorisait d’ailleurs Idrissa Seck, alors chef de l’opposition sénégalaise (il était deuxième à la présidentielle de 2007).
L’opprobre sur les institutions
C’est Ousmane Sonko et ses partisans qui vont rire sous cape. Sans occulter Alpha Condé, voire Yaya Jammeh. Le leader de l’ex-Pastef a été accusé de tous les noms d’oiseaux à cause de discours sur la neutralité et l’impartialité de certains juges. Aujourd’hui, c’est le gardien de la Constitution, celui qui est considéré comme la clé de voûte des institutions, le père de la nation, le président du Conseil supérieur de la magistrature, chef suprême des armées qui jette en pâture des magistrats en créditant des soupçons de corruption sur des juges du Conseil Constitutionnel. Il veut aussi nous faire croire que notre Assemblée nationale sera en conflit contre le Conseil Constitutionnel. Il veut nous faire croire qu’une enquête parlementaire des députés acquis à sa cause, qui se comportent comme des moutons de Panurge sont capables de nous élucider sur ce supposé cas de corruption. Cette même Assemblée nationale n’avait-elle tenté le coup avec la fameuse affaire des 94 milliards avant que l’OFNAC ne refroidisse leurs conclusions ? Triste sort pour le pays de Senghor, de Abdou Diouf et de Abdoulaye Wade.
Troisième mandat à tout prix
C’est désormais clair, net et limpide. Macky Sall n’a jamais voulu quitter le pouvoir. D’ailleurs, il a toujours usé de toutes sortes de subterfuges pour se présenter à nouveau. Son «ni oui, ni non», le limogeage de toutes les personnes qui osaient dire non au troisième mandat, la promotion de qui ceux qui le soutiennent et le théorisent, la très tardive déclaration aux allures d’une contrainte pour finalement renoncer à briguer les suffrages des Sénégalais, tout a été savamment orchestré pour lui baliser la voie.
On croyait alors que le Président Sall avait fini par entendre raison. Que nenni ! La preuve, c’est le choix porté sur Amadou Ba. Un choix qu’il qualifie de «raison» contre un éventuel choix de «cœur». Comme au théâtre chinois, tel un habile marionnettiste, il tire les ficelles, distribue les rôles. Usant du machiavélisme jusqu’au bout, il se débarrasse d’un de ses fidèles lieutenants, El Hadji Mamadou Diao dont le seul péché est d’avoir osé déclaré sa candidature. Aly Ngouille Ndiaye avait déjà fini de quitter le navire. Quant à Abdoulaye Daouda Diallo, il lui demande de rester sans rester. Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) organise sa capitulation sans prononcer le nom de Amadou Ba, dans un discours fait en français, en wolof et de poular
N’empêche, la machine électorale se met en branle. Nous nous épargnons des forfaitures de la Direction générale des élections (DGE), du limogeage spectaculaire des membres de la CENA, et de l’installation de la nouvelle CENA en violation totale des textes.
On croyait alors avoir bu le calice jusqu’à la lie. Macky Sall décide de porter l’estocade à travers Mame Mbaye Niang qui débarque sur les plateaux de la TFM, le matin même de conseil national de l’APR pour descendre Amadou Ba en plein vol. Le candidat de BENNO se retrouve avec des ailes mouillées mais reste zen. Pendant ce temps, l’opposition surtout le camp de Sonko s’organise autour de Bassirou Diomaye Faye, cloué dans sa cellule de prison. Inédit !
Des candidats débarquent à la RTS pour enregistrer leur première sortie médiatique. Sauf que le chef de l’Etat ne veut pas d’élection. En l’absence d’insurrection souhaitée, de la démission du chef du gouvernent, il sort de son imagination un conflit entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel pour tout arrêter sans préciser de date de la tenue de l’élection. Un coup d’Etat constitutionnel aux conséquences incommensurables.
Par Vieux SAVANÉ
MENACE SUR LA RÉPUBLIQUE
Il y a là assurément comme une fenêtre d’opportunité qui s’offre à Amadou Bâ pour s’affranchir, engranger de la sympathie, s’émanciper et adopter une posture conquérante pour construire en toute autonomie son propre destin
Comme un révélateur des relations heurtées en cours au sommet de l’Etat, il est permis de penser que le Premier ministre, ancien candidat de Benno Bokk Yaakaar à la présidentielle, a été dédit si ce n’est pris de court, lui qui appelait urbi et orbi à la tenue de l’élection à date échue, persuadé affirmait-il, de la remporter au premier tour.
Quelle attitude va-t-il désormais adopter suite à cette déconvenue ? Va-t-il poursuivre son chemin et avaler des couleuvres comme si de rien n’était, en attendant ce qui semble la suite logique, que le président de la République et de l’APR, le démissionne, choisisse un autre Premier ministre et un autre candidat ?
Sera-t-il plutôt tenté au vu des circonstances de prendre son courage à deux mains, de démissionner de son poste de Premier ministre, et de sa posture de candidat « de raison », selon les propres termes de Macky Sall mais contesté dès le lendemain, par une frange importante de l’Apr, son parti. Il y a là assurément comme une fenêtre d’opportunité qui s’offre à Amadou Bâ pour s’affranchir, engranger de la sympathie, s’émanciper et adopter une posture conquérante pour construire en toute autonomie son propre destin.
Pour ne rien arranger, samedi dernier, à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale, le camp présidentiel n’était toujours pas dans l’effervescence. Quasi vide, le siège de l’Apr ne respirait pas l’ambiance de début de campagne électorale. Seule trônait une affiche géante de Macky Sall. Le candidat choisi était par contre royalement ignoré. Rien ne ramenait à lui. Et pourtant, il a été choisi et imposé à son camp en dépit des contestations internes qui se sont parfois violemment exprimées. Est-ce à dire que les signaux ne préjugeaient pas d’une prochaine victoire et qu’ils se sont ravisés pour essayer de sauver les meubles.
La concertation inclusive à laquelle appelle le président serait-elle alors un moyen de s’offrir un petit répit en vue d’apporter des correctifs dans son camp tout en créant de la diversion avec notamment l’idée que les recalés d’avant le décret présidentiel puissent revenir dans le jeu électoral.
A moins que le camp présidentiel essaie plutôt de corser l’addition en direction de la mouvance de « l’ex Pastef ». Après Ousmane Sonko, mis en position d’inéligibilité à la suite de sa condamnation dans le procès l’opposant à Mame Mbaye Niang, espère-t-on le jugement et la condamnation de Diomaye Faye qui le mette hors du jeu électoral ? A moins que la concertation cherche à négocier, quel que soit le cas de figure une immunité pénale pour le président sortant
En attendant c’est le grand charivari. Ca va dans tous les sens, au risque de conséquences graves. Ainsi l’hyper présidentialisme a-t-il encore sévi avec un chef d’Etat, chef de parti, qui décide de tout. Aujourd’hui gageons que les espérances d’approfondissement de la démocratie sénégalaise sont durablement piétinées. Alors qu’il était attendu que les électeurs aillent aux urnes en s’exprimant parrapport aux offres de candidature, il est à craindre que l’on revienne à la case départ avec un corps électoral grandement révulsé par ce qu’il s’est passé avec l’arrêt brutal du processus et par conséquent décide de sanctionner tout simplement le camp du pouvoir. Il y a urgence à revenir à la raison, en restaurant au plus vite l’ordre constitutionnel avant que le Sénégal ne s’installe dans la chienlit. Tous les observateurs s’accordent sur l’absence de légitimité de la mise en berne du démarrage de la campagne électorale. Pour sa part, l’opposition a déjà averti que le mandat du chef de l’Etat prend fin le 2 avril prochain ouvrant ainsi tous les possibles. Mais voilà que Ayib Daffé, membre du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, fait savoir qu’hier dimanche, une proposition saugrenue visant à prolonger le mandat de Macky Sall d’une année supplémentaire est sortie des discussions au sein de la commission des Lois, de la part de députés affiliés à la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Ils ont récusé la période de 6 mois émanant de certains de leurs pairs arguant du fait que cette période coïnciderait avec la saison des pluies, ce qui ne serait donc pas propice à l’organisation d’une quelconque élection. Tout ça pour ça serait-on tenté de dire.
La République étant désormais menacée, tout est envisageable. Rien n’est donc à écarter avec cette situation inédite qui voit l’élection présidentielle qui s’est tenue à date échue depuis 1963 être chahutée de manière aussi cavalière. Gardons-nous surtout de tenter le diable car faut-il le rappeler, le pouvoir kaki est à nos portes.
par rené lake
PLONGÉE DANS L’INCONNU
EXCLUSIF SENEPLUS - La stratégie de Macky, axée sur la survie politique et incarnée par le « Tout sauf Sonko », a engendré une situation bien plus périlleuse pour le pouvoir avec la validation inattendue de la candidature de Bassirou Diomaye Faye
Le Sénégal se trouve actuellement immergé dans une réalité qui lui est étrangère. L'ajournement indéfini de l'élection présidentielle prévue pour le 25 février 2024 intensifie une crise de confiance déjà palpable entre une part significative de la population et les dirigeants de la nation, notamment le président Macky Sall.
Macky Sall diffère les élections, prétextant une crise dont il omet délibérément de préciser la nature, empêchant ainsi une compréhension claire de ses implications et de sa portée. Il évoque d'abord un « affrontement ouvert entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel », puis mentionne une « controverse autour de la double nationalité d'une candidate », avant de décrire la situation comme étant de « conditions ambiguës ».
Sur ce fond contextuel, il justifie le report de l’élection, arguant que l'Assemblée nationale a proposé une « loi constitutionnelle à suivre en procédure d'urgence ».
Trois termes décrivent la situation : Conflit, Controverse, et Conditions ambiguës. Comment est-il envisageable de suspendre l'ordre électoral, l'ordre républicain, et l'ordre constitutionnel sur des bases aussi peu pertinentes et convaincantes ?
Aux États-Unis, malgré plus de 620.000 décès en quatre ans, de 1861 à 1865, durant la guerre civile – un bilan supérieur aux pertes cumulées lors de multiples conflits historiques –, les scrutins se sont tenus à la date prévue. Le 8 novembre 1864, les citoyens américains ont voté, réélisant Abraham Lincoln.
Même en temps de crise sanitaire, comme lors de la pandémie de grippe espagnole en 1918 qui a fait 615.000 victimes, les États-Unis n'ont pas reporté leurs élections. Le 5 novembre 1918, les citoyens ont été appelés aux urnes, conformément à la tradition des élections fédérales tenues le premier mardi suivant le premier lundi de novembre.
Par ailleurs, selon les propres termes du président Macky Sall, la stabilité nationale n'est pas en jeu. Qu'il estime que le pays « ne peut se permettre une nouvelle crise » relève de son plein droit, mais rien n'indique, à la date du 3 février 2024, l'existence ou la potentialité d'une crise susceptible de déstabiliser le pays et de menacer la cohésion sociale.
Au contraire, la majorité des candidats se montraient prêts pour une campagne électorale dynamique. Cependant, il est de notoriété publique que le camp présidentiel était, à cette date, empêtré dans des conflits internes si profonds que les ponts d'alliance et de collaboration entre Macky Sall et Amadou Ba, son Premier ministre et candidat désigné, étaient rompus. Depuis une semaine, les spéculations abondaient sur le conflit ouvert entre les deux hommes et ses répercussions sur l'élection.
En vérité, une analyse plus approfondie des rapports de cause à effet suggère une inversion de la logique apparente. La stratégie de Macky Sall, axée sur la survie politique et incarnée par la devise « Tout sauf Sonko », a engendré une situation bien plus périlleuse pour le pouvoir avec la validation inattendue par le Conseil constitutionnel de la candidature de Bassirou Diomaye Faye, numéro deux du parti dissous de Sonko. Ce retournement de situation, totalement imprévu, transforme la stratégie du « Tout sauf Sonko » en une réalité impensable pour Macky Sall, aboutissant à une élection « Sans Sonko mais avec Diomaye ».
Au-delà de la crainte des divergences idéologiques et philosophiques entre Macky Sall et Diomaye Faye, il est rapidement devenu évident que le remplaçant de Sonko, bénéficiant non seulement du soutien des membres et sympathisants de Pastef, jouissait également d'une sympathie due à sa condition de victime, surtout en tant que prisonnier politique détenu sous des accusations discutables dans un contexte démocratique ou d'État de droit.
Cependant, la situation se complique davantage pour Macky Sall et ses alliés face à la prise de conscience que depuis sa cellule, le candidat acquiert un avantage supplémentaire, celui d'éviter des erreurs politiques lors d'une campagne électorale. La détention devient ainsi un atout politique majeur pour le remplaçant d'Ousmane Sonko.
Il est devenu manifestement clair au sommet de l'État que la stratégie du « Tout sauf Sonko » a engendré, involontairement, une menace encore plus grande pour Macky Sall et ses alliés. Il devient essentiel de trouver une solution. Face à l'irréversibilité des décisions du Conseil constitutionnel, la seule option restante pour Macky Sall est de reporter l’élection afin de neutraliser la candidature de Diomaye Faye.
Quelle démarche adopter ? Guidé par un instinct de préservation, c'est ici que se révèle une partie importante de l’objectif politique qui sous-tend la décision du report. Plusieurs sources proches de Macky Sall indiquent que celui-ci considère que son candidat est pour le moins inapte à affronter Diomaye Faye ou encore Khalifa Sall, leader de la coalition Taxawu Senegal dans cette élection. C’est ainsi qu’il devient aisé d’utiliser Amadou Ba comme bouc émissaire pour provoquer une crise au sommet de l'État, justifiant l’ajournement de l’élection présidentielle.
Pour arriver à ce résultat, une crise est fabriquée artificiellement, exacerbée, créant les conditions d'une instabilité au sommet de l'État afin de pouvoir ainsi justifier un ajournement du rendez-vous électoral le plus important du pays.
Pour couronner le tout, Macky Sall se voit confronté à deux possibilités imprévues, celles liées à la double nationalité de Karim Wade et de Rose Wardini. Ces nouvelles circonstances offrent des justifications semblant plus pertinentes, plus crédibles et plus aisées à avancer pour parvenir au but visé, comparées à celle d’un « lynchage planifié du candidat de la coalition présidentielle », selon les mots d’un proche d’Amadou Ba. Il a judicieusement ajouté : « Parfois, même dans les méandres, les étoiles s'alignent ».
Le maintien des élections présidentielles à leurs dates prévues est un pilier fondamental de la démocratie et de la stabilité politique dans n'importe quel pays. Ce n’est pas principalement une question juridique ou de droit mais bien plus une question politique et de gouvernance. Les raisons pour lesquelles les élections présidentielles ne devraient jamais être reportées sont multiples et d'au moins cinq ordres :
Précédent dangereux : Le report d'une élection peut créer un précédent dangereux, permettant à des gouvernements de futurs reports sous des prétextes non justifiés. Cela peut ouvrir la porte à des abus de pouvoir et à l'érosion des institutions démocratiques.
Légitimité du pouvoir : La légitimité des dirigeants élus repose sur le respect du calendrier électoral. Tout retard jette un doute sur la légitimité du pouvoir en place et alimente des tensions politiques, des contestations, voire des conflits.
Respect des principes démocratiques : Les élections sont le fondement de la démocratie représentative. Elles permettent aux citoyens d'exprimer leur volonté et de choisir leurs dirigeants. Reporter une élection est une atteinte aux droits démocratiques fondamentaux et une violation de la confiance du public envers ses institutions.
Gestion des crises : Bien que des circonstances exceptionnelles (catastrophes naturelles, crises sanitaires) puissent présenter des défis logistiques, l'histoire a montré que les élections peuvent être adaptées plutôt que reportées. Des mesures appropriées ou l'ajustement des procédures de vote peuvent permettre la tenue d'élections même dans des contextes difficiles.
Prévisibilité et stabilité : Un calendrier électoral constant et prévisible contribue à la stabilité politique et économique. Les investisseurs, les partenaires internationaux et les citoyens eux-mêmes s'appuient sur cette régularité pour planifier leur avenir.
En somme, la décision de reporter, en réalité d’annuler les élections, prise par le président Macky Sall, ce 3 février 2024, s'apparente à une plongée dans l'inexploré qui expose le Sénégal à des turbulences extrêmes, dangereuses et indésirables.
René Lake est journaliste et analyste politique à Washington.
par Thierno Alassane Sall
LE MOMENT DE RÉAFFIRMER NOTRE ENGAGEMENT POUR LE SÉNÉGAL
Il est impératif de se lever contre la perspective d'une prolongation anticonstitutionnelle du mandat de Macky. Dès demain, devant l'Assemblée, soyons encore plus nombreux pour rappeler aux députés BBY/WALLU l'importance d'être du bon côté de l'histoire
Notre marche dans les rues, initiée pour marquer le début symbolique de la campagne présidentielle, s’est muée en une démonstration d'unité et de détermination sans précédent. Le peuple sénégalais, dans toute sa diversité, s'est levé aujourd’hui, partout au Sénégal pour défendre les fondements de notre démocratie, et s'opposer résolument au coup d'État constitutionnel que tente d'imposer Macky Sall.
Face aux violations de nos droits fondamentaux, à l'intimidation et aux arrestations illégitimes, je suis d'autant plus fier de la réaction pacifique et déterminée de nos concitoyens.
Les atteintes récurrentes à la liberté d'expression, notamment la coupure arbitraire du signal de Walfadjri, sont une preuve de plus de ce qu'est devenu le Sénégal : une dictature.
Sénégalaises, Sénégalais, l'avenir de notre nation repose entre nos mains. Il est impératif de se lever contre la perspective d'une prolongation anticonstitutionnelle du mandat de Macky Sall. Ensemble, mobilisons-nous pour la défense de notre démocratie, pour nos droits et pour l'avenir de notre pays.
Dès demain, devant l'Assemblée nationale, soyons encore plus nombreux pour rappeler aux députés de la nouvelle coalition BBY/WALLU l'importance de se tenir du bon côté de l'histoire, celui de la vérité et de la justice. Ils doivent comprendre que valider cette supercherie équivaudrait à trahir la confiance du peuple sénégalais.
Le moment est venu de réaffirmer notre engagement pour notre Sénégal.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
LIBÉRALISME AFRICAIN ET DICTATURE
EXCLUSIF SENEPLUS - En désespoir de cause, ils se retrouvent en famille pour tenter un dernier coup. Toute cette cabale vise Diomaye Faye et nullement Karim Wade, mais on lui fait porter l’initiative pour dédouaner le pouvoir
La famille libérale est au pouvoir depuis 24 ans sur les 50 ans promis par Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, ces libéraux sont tétanisés par la perspective de l’arrivée au pouvoir d’un parti avançant un programme radical et un renouvellement générational. La dernière entourloupe qu’ils poussent n’a rien à voir avec l’invalidation de la candidature de Karim Wade mais plutôt avec la validation de la candidature de Diomaye Faye. Ils pensaient en avoir fini avec le Pastef en écartant Ousmane Sonko et n’ont pas vu venir le tacle de ce dernier.
Ils savent qu’ils vont perdre l’élection et perdre tous leurs privilèges et prébendes. En désespoir de cause, ils se retrouvent en famille pour tenter un dernier coup. Toute cette cabale vise Diomaye et nullement Karim, mais on lui fait porter l’initiative pour dédouaner le pouvoir. C’est à vomir.
Aujourd’hui, le président dans son discours nous dit en 3 minutes : (1) dysfonctionnement des institutions qui ne fonctionnent pas de manière régulière, (2) annulation de l’élection, (3) dialogue et (4) élection inclusive …un de ces jours. Autrement dit, nous sommes en “crise”. Mais en vérité cela relève de son fait.
Car nous savons que nos institutions ont été rendues dysfonctionnelles par les cafouillages d’Abdoulaye Wade qui a introduit des ajustements de salaires arbitraires, décidé de nominations fantaisistes, s’est complu dans un népotisme éhonté, à créer des agences à tour de bras, a installé une corruption généralisée. A telle enseigne que des Assises nationales ont été convoquées et que son successeur nous a promis une gestion sobre et vertueuse.
Si aujourd’hui le président Macky Sall a constaté des dysfonctionnements, il en est pleinement responsable. Ceci étant, en quoi des dysfonctionnements peuvent-ils être assimilés à une crise ? Quand des décisions de justice sont royalement ignorées par la Direction des élections, c’est un dysfonctionnement créé par l’Executif mais ce n’est pas une crise. Quand Macky Sall enjoint à ses hauts fonctionnaires d’aller contester des élections, cela crée des dysfonctionnements dans l’Administration. Quand Macky Sall choisit le président de l’Assemblee nationale en violation du principe de la séparation des pouvoirs, il crée des sources de dysfonctionnements répétitifs. Nous sommes donc habitués depuis le magistère de Macky Sall à un dysfonctionnement des institutions institué en norme de fonctionnement. Ou est la crise ?
Comment peut-il se dédouaner de ses propres turpitudes ? Qui a fermé l’Université ? Qui a décidé du blocus de la Casamance ? Qui a décidé de la fermeture de Wal’Fajiri ? Qui a décidé de l’interdiction systématique de toutes les manifestations pacifiques ? Un régime aux abois.
À défaut du “chaos” tant souhaité, le président nous informe tel un illusionniste de l’existence d’un “chaos institutionnel “ pour justifier sa décision d’annuler l’élection présidentielle.
“Chaos institutionnel “? Il est où ce chaos ? Le Conseil constitutionnel a achevé la première partie de son travail et quelques soient les frustrations ses décisions ne sont pas susceptibles de recours. Donc on avance. Que l’APR et le PDS imposent à l’Assemblée nationale de mettre sur pied une Commission d’enquête sur des accusations qu’ils ont eux mêmes porté sans preuves contre deux membres du Conseil constitutionnel, qu’a cela ne tienne. Allons-y. Où est la crise ? Où est le chaos ?
Il n’y a donc aucune, je répète aucune raison institutionnelle de reporter et à plus forte raison d’annuler l’élection présidentielle. C’est tout simplement une forfaiture, une de plus de la part d’un président qui nous a habitués à ses mensonges, ses trahisons et le mépris dans lequel il tient le peuple sénégalais. De toutes pièces, il manufacture une crise, annule l’élection et nous propose un énième dialogue. A-t-il perdu la raison au point de ne compter que sur la force, la violence et la peur ?
En tous cas, il a décidé de rejoindre le camp des dictateurs africains. Comment ont ils tous fini : la fuite, la prison ou le coup d’État ! Qu’est-ce qui lui fait croire que son sort sera différent ? Parce qu’il est plus intelligent ? S’il était intelligent, il n’aurait pas choisi de verser dans la dictature.
par Abdoulaye Dieye
CE QUE JE SAIS
Ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances la durée des mandats pouvait être réduite ou prolongée
En abrogeant le décret n°2023-2283 portant convocation du corps électoral, le président de la République a reporté sine die la présidentielle prévue le 25 février 2024. Cette décision fondée sur des motifs d’une légèreté inouïe, place le Sénégal dans une ère d’incertitudes et d’interrogations sans réponses.
Qu’adviendra –t-il le 2 avril à l’expiration du mandat actuel ?
Toute idée de prolongation de mandat doit être écartée. D’abord parce que la durée du mandat de cinq ans ne peut faire l’objet de révision aux termes de l’article 103 de la Constitution ; ensuite parce que le Conseil constitutionnel a dit en 2016 que la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés (ne) pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée (Considérant 32 de la « décision » n°1/C/2016). C’est cet argument que le juge constitutionnel avait brandi pour rejeter toute possibilité, pour le président Macky Sall, de réduire son mandat conformément à son engagement. Pour le juge, ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances la durée des mandats pouvait être réduite ou prolongée.
On nous a dit et bien dit en 2016 que le Conseil constitutionnel, même s’il n’est saisi que d’une demande d’avis, statue par des décisions motivées (loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016) et que ses décisions s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles (Article 92 al 3 de la Constitution de 2001), nous devons considérer alors que le Droit a été dit.
Même si la proposition de loi déposée est adoptée, elle ne cherche à modifier que la disposition aux termes de laquelle le scrutin pour l'élection du président de la République a lieu quarante-cinq jours francs au plus et trente jours francs au moins avant la date de l'expiration du mandat du président de la République en fonction.
Peut-être aussi que l’on ira vers l’allongement du délai prévu pour organiser l’élection en cas de démission, le 2 avril du président Sall et, en attendant, faire suppléer le président de la République par le président de l’Assemblée nationale.
C’est bien cet acte de folie d’hier qui va installer le Sénégal dans une crise institutionnelle.
PAR Khady Kane Diallo
LE RÊVE CALCULÉ DES POLITICIENS AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes privés de tout, jusqu'aux besoins primaires que réclame une vie tranquille qui permet de réfléchir et de rebondir en pleine liberté pour dire aisément ce qu'on pense et comment on le pense
Ce qui se passe dans ce Sénégal où l'oubli possède certains et l'amnésie un gilet pare-balles circonstanciel qu'on porte pour se protéger du vis-à-vis bien informé. Ce gilet on l'enlève quand on veut et c'est ce qui désole tous ceux qui réfléchissent et s'accrochent au cours de l'histoire et aux évènements qui l’illustrent et qui sont bien notés dans nos mémoires.
Nous nous désolons, en ce XXI ème siècle, où les lois et règlements n'échappent pas aux citoyens inspirés,de voir cette Assemblée nationale, notre Assemblée nationale, adhérer aux *aspirations* et *vouloir* d'un seul candidat rejeté, qui dort aisément, sans être inquiété, sur nos milliards bien détournés et qui ne manifeste aucun intérêt aux problèmes urgents de notre pays. Ce postulant aux rennes du pouvoir, semble signer un silence plat avec le parti politique qui avait porté à l'élection présidentielle son père et sans regrets étalés.
Revenir aisément au bercail, comme annoncé est une décision agréée mais pour nous dire quoi est une question parmi tant d'autres. Séjourner au Sénégal, quitté pendant longtemps, avec la complicité de celui qui l'avait condamné à rembourser nos derniers publics, puis l'a blanchi, lui faisant espérer diriger ce pays un jour, n'est que leurre, orchestré, affiché à l'enseigne de la naïveté.
Où est la vérité dans tout ça alors ?
Et pourquoi tout ce temps écoulé pour se dédouaner d'un mal porté dans l'esprit de l’incriminé comme de ses victimes, nous pauvres citoyens, bien dérangés dans la vérité ? Ce préjudice ineffaçable demeure encore un vécu bien lourd incapable d' amortir nos convictions premières. Qu'on cogite tous ensemble pour entrer dans la clarté d'un raisonnement, aux indices bien posés, pour mieux cerner la pesanteur de cet inconfort inoubliable et toutes les conséquences drainées.
Pourquoi tout ce temps de doute perdu en prison pour quitter à pas de loup ou de velours le pays sans plus s'y intéresser et revenir, rhabillé en nouveau look ou selon la mode imposée par des politiciens véreux qui voltigent d'intérêt à intérêt ?
Ce coursier mis en selle par son parti déchiqueté et bien embourgeoisé de sous, a malheureusement un père amnésique de ce que les électeurs sénégalais sont capables de faire quand on veut leur imposer, à l'aveuglette, une conduite à laquelle ils ne peuvent. Se conformer : *Après moi c'est mon fils*, pour vivre une monarchie balayée par nos arguments justes et l'histoire des peuples indépendants.
Que représente aujourd'hui le parti créé par son père ? Moins qu' une loque en politique, il gît bien oublié dans un grenier sans brin de lumière, ni aération pour édifier ses partisans dans le déluge spirituel.Pourquoi alors lui attribuer une valeur morale acceptée ou lui accorder un poids électoral affiché à son tableau de bord où l'expérience et la représentativité ne signalent plus au feu vert ? Le revenant, sans esprit combatif, tient- il le contrôle de ses arrières, de son monde effaré, dispersé jusqu'aux principes rigides de leur formation politique ? Qu'il sache, ce soi-disant candidat spolié, que seuls des militants sevrés d'honnêteté et d'ambitions honorables, sèment la zizanie à ses côtés pour réclamer, à sa place, un droit impossible, rejeté par nos juridictions et une posture de choix dans le Landerneau politique qu'il n'a jamais animé d'idées rentables et clairvoyantes
Fidélité au père ou erreur de ses partisans ? On peut bel et bien se poser la question ? En politique les deux peuvent se saluer sans échanger cordialement si bien que des espérances peuvent se réveiller en sursaut, mais pas dans ce cas d'espèce. Non il n’y a plus d'espoir vu tout ce qui a été raté moralement parlant et qui n'est point rattrapable.
Qui sont ces mal famés, ces malhonnêtes qui tapent du poing sur la table pour frayer à leur leader un siège de présidentiable comme si, eux , ne pouvaient que s’attribuer de seconds rôles comme des incapables ou des invalides mentaux ?
Voilà un rassemblement d'hommes embarqués dans un train qu’un seul parmi eux sait manœuvrer et mettre sur les bons rails.
Entre la prison et la vie en rose sertie de plaisirs, que ce candidat en éclipse total, a menée aux Émirats Arabes, a-t-il pu en profiter un moment, interrompant ses loisirs, pour savoir quelles sont les multiples difficultés sociales ou les peines subies par ses militants pour s'y intéresser un peu et les sauver de leur posture de victimes privées de soleil et d'épanouissement ?
A- t-il eu à leur apporter des solutions ou à en trouver au moment où des émotions constantes ont amené les citoyens de toutes ethnies et appartenance politique, à des questions interrompues et sans limites, face à un pouvoir qui les embastille et les oblige à se taire pour mieux les esclavagiser ?
Nous sommes privés de tout, jusqu'aux besoins primaires que réclame une vie tranquille qui permet de réfléchir et de rebondir en pleine liberté pour dire aisément ce qu'on pense et comment on le pense. Attention !
Ouvrons nos yeux ! Tendons nos oreilles ! Allons jusqu'à la profondeur des arguments pour toucher ce qui nous est caché.
Que d'interdictions et de manquements jamais vécus, même avec le colonisateur, dans ce Sénégal d'aujourd'hui où le silence foudroie nos âmes triturées , presqu' ensevelies pour créer le passage à une colonie de menteurs, de souilleurs d'esprit, de calomniateurs, aptes en manigances et subterfuges, qui veulent exister encore et toujours et longtemps sans reculer d'un iota dans leur champ politique mal occupé.
Ceux qui barrent la route à une nouvelle ère qui permet de recommencer une nouvelle histoire plus élégante et prometteuse, sont aux aguets pour contrecarrer nos ambitions glorieuses pour ce pays. Ils empêchent le bel air, le pétrichor, qui suit la tornade, de souffler dans ce pays pour laisser les citoyens essoufflés en prendre de bonnes bouffées enfin. Cette détente est devenue une urgence, une exigence du peuple exténué spirituellement et mordu par un caméléon bien engraissé de milliards qui change de couleurs, lui aussi, selon ses interlocuteurs et bien sûr selon ses calculs d'intérêts politiques s'ils sont mal situés, fragilisés ou carrément atteints.
La cloche de l'église et l'appel du coq au petit matin, l'horloge et la pendule, les aiguilles de nos montres et la boussole indicatrice de la bonne direction, la sonnerie à nos portes et les girophares de catastrophes, donc tout ce qui peut réveiller ou informer en bruit, peuvent collaborer fraternellement pour sonner l'heure de notre vraie indépendance, notre liberté acquise, cette heure tant attendue au tableau d'affichage des Sénégalais désespérés qui attendent dans la confusion un nouveau jour se lever pour y inscrire des mentions légales bien honorables.