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30 novembre 2024
Opinions
par Thierno Alassane Sall
LE MOMENT DE RÉAFFIRMER NOTRE ENGAGEMENT POUR LE SÉNÉGAL
Il est impératif de se lever contre la perspective d'une prolongation anticonstitutionnelle du mandat de Macky. Dès demain, devant l'Assemblée, soyons encore plus nombreux pour rappeler aux députés BBY/WALLU l'importance d'être du bon côté de l'histoire
Notre marche dans les rues, initiée pour marquer le début symbolique de la campagne présidentielle, s’est muée en une démonstration d'unité et de détermination sans précédent. Le peuple sénégalais, dans toute sa diversité, s'est levé aujourd’hui, partout au Sénégal pour défendre les fondements de notre démocratie, et s'opposer résolument au coup d'État constitutionnel que tente d'imposer Macky Sall.
Face aux violations de nos droits fondamentaux, à l'intimidation et aux arrestations illégitimes, je suis d'autant plus fier de la réaction pacifique et déterminée de nos concitoyens.
Les atteintes récurrentes à la liberté d'expression, notamment la coupure arbitraire du signal de Walfadjri, sont une preuve de plus de ce qu'est devenu le Sénégal : une dictature.
Sénégalaises, Sénégalais, l'avenir de notre nation repose entre nos mains. Il est impératif de se lever contre la perspective d'une prolongation anticonstitutionnelle du mandat de Macky Sall. Ensemble, mobilisons-nous pour la défense de notre démocratie, pour nos droits et pour l'avenir de notre pays.
Dès demain, devant l'Assemblée nationale, soyons encore plus nombreux pour rappeler aux députés de la nouvelle coalition BBY/WALLU l'importance de se tenir du bon côté de l'histoire, celui de la vérité et de la justice. Ils doivent comprendre que valider cette supercherie équivaudrait à trahir la confiance du peuple sénégalais.
Le moment est venu de réaffirmer notre engagement pour notre Sénégal.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
LIBÉRALISME AFRICAIN ET DICTATURE
EXCLUSIF SENEPLUS - En désespoir de cause, ils se retrouvent en famille pour tenter un dernier coup. Toute cette cabale vise Diomaye Faye et nullement Karim Wade, mais on lui fait porter l’initiative pour dédouaner le pouvoir
La famille libérale est au pouvoir depuis 24 ans sur les 50 ans promis par Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, ces libéraux sont tétanisés par la perspective de l’arrivée au pouvoir d’un parti avançant un programme radical et un renouvellement générational. La dernière entourloupe qu’ils poussent n’a rien à voir avec l’invalidation de la candidature de Karim Wade mais plutôt avec la validation de la candidature de Diomaye Faye. Ils pensaient en avoir fini avec le Pastef en écartant Ousmane Sonko et n’ont pas vu venir le tacle de ce dernier.
Ils savent qu’ils vont perdre l’élection et perdre tous leurs privilèges et prébendes. En désespoir de cause, ils se retrouvent en famille pour tenter un dernier coup. Toute cette cabale vise Diomaye et nullement Karim, mais on lui fait porter l’initiative pour dédouaner le pouvoir. C’est à vomir.
Aujourd’hui, le président dans son discours nous dit en 3 minutes : (1) dysfonctionnement des institutions qui ne fonctionnent pas de manière régulière, (2) annulation de l’élection, (3) dialogue et (4) élection inclusive …un de ces jours. Autrement dit, nous sommes en “crise”. Mais en vérité cela relève de son fait.
Car nous savons que nos institutions ont été rendues dysfonctionnelles par les cafouillages d’Abdoulaye Wade qui a introduit des ajustements de salaires arbitraires, décidé de nominations fantaisistes, s’est complu dans un népotisme éhonté, à créer des agences à tour de bras, a installé une corruption généralisée. A telle enseigne que des Assises nationales ont été convoquées et que son successeur nous a promis une gestion sobre et vertueuse.
Si aujourd’hui le président Macky Sall a constaté des dysfonctionnements, il en est pleinement responsable. Ceci étant, en quoi des dysfonctionnements peuvent-ils être assimilés à une crise ? Quand des décisions de justice sont royalement ignorées par la Direction des élections, c’est un dysfonctionnement créé par l’Executif mais ce n’est pas une crise. Quand Macky Sall enjoint à ses hauts fonctionnaires d’aller contester des élections, cela crée des dysfonctionnements dans l’Administration. Quand Macky Sall choisit le président de l’Assemblee nationale en violation du principe de la séparation des pouvoirs, il crée des sources de dysfonctionnements répétitifs. Nous sommes donc habitués depuis le magistère de Macky Sall à un dysfonctionnement des institutions institué en norme de fonctionnement. Ou est la crise ?
Comment peut-il se dédouaner de ses propres turpitudes ? Qui a fermé l’Université ? Qui a décidé du blocus de la Casamance ? Qui a décidé de la fermeture de Wal’Fajiri ? Qui a décidé de l’interdiction systématique de toutes les manifestations pacifiques ? Un régime aux abois.
À défaut du “chaos” tant souhaité, le président nous informe tel un illusionniste de l’existence d’un “chaos institutionnel “ pour justifier sa décision d’annuler l’élection présidentielle.
“Chaos institutionnel “? Il est où ce chaos ? Le Conseil constitutionnel a achevé la première partie de son travail et quelques soient les frustrations ses décisions ne sont pas susceptibles de recours. Donc on avance. Que l’APR et le PDS imposent à l’Assemblée nationale de mettre sur pied une Commission d’enquête sur des accusations qu’ils ont eux mêmes porté sans preuves contre deux membres du Conseil constitutionnel, qu’a cela ne tienne. Allons-y. Où est la crise ? Où est le chaos ?
Il n’y a donc aucune, je répète aucune raison institutionnelle de reporter et à plus forte raison d’annuler l’élection présidentielle. C’est tout simplement une forfaiture, une de plus de la part d’un président qui nous a habitués à ses mensonges, ses trahisons et le mépris dans lequel il tient le peuple sénégalais. De toutes pièces, il manufacture une crise, annule l’élection et nous propose un énième dialogue. A-t-il perdu la raison au point de ne compter que sur la force, la violence et la peur ?
En tous cas, il a décidé de rejoindre le camp des dictateurs africains. Comment ont ils tous fini : la fuite, la prison ou le coup d’État ! Qu’est-ce qui lui fait croire que son sort sera différent ? Parce qu’il est plus intelligent ? S’il était intelligent, il n’aurait pas choisi de verser dans la dictature.
par Abdoulaye Dieye
CE QUE JE SAIS
Ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances la durée des mandats pouvait être réduite ou prolongée
En abrogeant le décret n°2023-2283 portant convocation du corps électoral, le président de la République a reporté sine die la présidentielle prévue le 25 février 2024. Cette décision fondée sur des motifs d’une légèreté inouïe, place le Sénégal dans une ère d’incertitudes et d’interrogations sans réponses.
Qu’adviendra –t-il le 2 avril à l’expiration du mandat actuel ?
Toute idée de prolongation de mandat doit être écartée. D’abord parce que la durée du mandat de cinq ans ne peut faire l’objet de révision aux termes de l’article 103 de la Constitution ; ensuite parce que le Conseil constitutionnel a dit en 2016 que la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés (ne) pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée (Considérant 32 de la « décision » n°1/C/2016). C’est cet argument que le juge constitutionnel avait brandi pour rejeter toute possibilité, pour le président Macky Sall, de réduire son mandat conformément à son engagement. Pour le juge, ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances la durée des mandats pouvait être réduite ou prolongée.
On nous a dit et bien dit en 2016 que le Conseil constitutionnel, même s’il n’est saisi que d’une demande d’avis, statue par des décisions motivées (loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016) et que ses décisions s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles (Article 92 al 3 de la Constitution de 2001), nous devons considérer alors que le Droit a été dit.
Même si la proposition de loi déposée est adoptée, elle ne cherche à modifier que la disposition aux termes de laquelle le scrutin pour l'élection du président de la République a lieu quarante-cinq jours francs au plus et trente jours francs au moins avant la date de l'expiration du mandat du président de la République en fonction.
Peut-être aussi que l’on ira vers l’allongement du délai prévu pour organiser l’élection en cas de démission, le 2 avril du président Sall et, en attendant, faire suppléer le président de la République par le président de l’Assemblée nationale.
C’est bien cet acte de folie d’hier qui va installer le Sénégal dans une crise institutionnelle.
PAR Khady Kane Diallo
LE RÊVE CALCULÉ DES POLITICIENS AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes privés de tout, jusqu'aux besoins primaires que réclame une vie tranquille qui permet de réfléchir et de rebondir en pleine liberté pour dire aisément ce qu'on pense et comment on le pense
Ce qui se passe dans ce Sénégal où l'oubli possède certains et l'amnésie un gilet pare-balles circonstanciel qu'on porte pour se protéger du vis-à-vis bien informé. Ce gilet on l'enlève quand on veut et c'est ce qui désole tous ceux qui réfléchissent et s'accrochent au cours de l'histoire et aux évènements qui l’illustrent et qui sont bien notés dans nos mémoires.
Nous nous désolons, en ce XXI ème siècle, où les lois et règlements n'échappent pas aux citoyens inspirés,de voir cette Assemblée nationale, notre Assemblée nationale, adhérer aux *aspirations* et *vouloir* d'un seul candidat rejeté, qui dort aisément, sans être inquiété, sur nos milliards bien détournés et qui ne manifeste aucun intérêt aux problèmes urgents de notre pays. Ce postulant aux rennes du pouvoir, semble signer un silence plat avec le parti politique qui avait porté à l'élection présidentielle son père et sans regrets étalés.
Revenir aisément au bercail, comme annoncé est une décision agréée mais pour nous dire quoi est une question parmi tant d'autres. Séjourner au Sénégal, quitté pendant longtemps, avec la complicité de celui qui l'avait condamné à rembourser nos derniers publics, puis l'a blanchi, lui faisant espérer diriger ce pays un jour, n'est que leurre, orchestré, affiché à l'enseigne de la naïveté.
Où est la vérité dans tout ça alors ?
Et pourquoi tout ce temps écoulé pour se dédouaner d'un mal porté dans l'esprit de l’incriminé comme de ses victimes, nous pauvres citoyens, bien dérangés dans la vérité ? Ce préjudice ineffaçable demeure encore un vécu bien lourd incapable d' amortir nos convictions premières. Qu'on cogite tous ensemble pour entrer dans la clarté d'un raisonnement, aux indices bien posés, pour mieux cerner la pesanteur de cet inconfort inoubliable et toutes les conséquences drainées.
Pourquoi tout ce temps de doute perdu en prison pour quitter à pas de loup ou de velours le pays sans plus s'y intéresser et revenir, rhabillé en nouveau look ou selon la mode imposée par des politiciens véreux qui voltigent d'intérêt à intérêt ?
Ce coursier mis en selle par son parti déchiqueté et bien embourgeoisé de sous, a malheureusement un père amnésique de ce que les électeurs sénégalais sont capables de faire quand on veut leur imposer, à l'aveuglette, une conduite à laquelle ils ne peuvent. Se conformer : *Après moi c'est mon fils*, pour vivre une monarchie balayée par nos arguments justes et l'histoire des peuples indépendants.
Que représente aujourd'hui le parti créé par son père ? Moins qu' une loque en politique, il gît bien oublié dans un grenier sans brin de lumière, ni aération pour édifier ses partisans dans le déluge spirituel.Pourquoi alors lui attribuer une valeur morale acceptée ou lui accorder un poids électoral affiché à son tableau de bord où l'expérience et la représentativité ne signalent plus au feu vert ? Le revenant, sans esprit combatif, tient- il le contrôle de ses arrières, de son monde effaré, dispersé jusqu'aux principes rigides de leur formation politique ? Qu'il sache, ce soi-disant candidat spolié, que seuls des militants sevrés d'honnêteté et d'ambitions honorables, sèment la zizanie à ses côtés pour réclamer, à sa place, un droit impossible, rejeté par nos juridictions et une posture de choix dans le Landerneau politique qu'il n'a jamais animé d'idées rentables et clairvoyantes
Fidélité au père ou erreur de ses partisans ? On peut bel et bien se poser la question ? En politique les deux peuvent se saluer sans échanger cordialement si bien que des espérances peuvent se réveiller en sursaut, mais pas dans ce cas d'espèce. Non il n’y a plus d'espoir vu tout ce qui a été raté moralement parlant et qui n'est point rattrapable.
Qui sont ces mal famés, ces malhonnêtes qui tapent du poing sur la table pour frayer à leur leader un siège de présidentiable comme si, eux , ne pouvaient que s’attribuer de seconds rôles comme des incapables ou des invalides mentaux ?
Voilà un rassemblement d'hommes embarqués dans un train qu’un seul parmi eux sait manœuvrer et mettre sur les bons rails.
Entre la prison et la vie en rose sertie de plaisirs, que ce candidat en éclipse total, a menée aux Émirats Arabes, a-t-il pu en profiter un moment, interrompant ses loisirs, pour savoir quelles sont les multiples difficultés sociales ou les peines subies par ses militants pour s'y intéresser un peu et les sauver de leur posture de victimes privées de soleil et d'épanouissement ?
A- t-il eu à leur apporter des solutions ou à en trouver au moment où des émotions constantes ont amené les citoyens de toutes ethnies et appartenance politique, à des questions interrompues et sans limites, face à un pouvoir qui les embastille et les oblige à se taire pour mieux les esclavagiser ?
Nous sommes privés de tout, jusqu'aux besoins primaires que réclame une vie tranquille qui permet de réfléchir et de rebondir en pleine liberté pour dire aisément ce qu'on pense et comment on le pense. Attention !
Ouvrons nos yeux ! Tendons nos oreilles ! Allons jusqu'à la profondeur des arguments pour toucher ce qui nous est caché.
Que d'interdictions et de manquements jamais vécus, même avec le colonisateur, dans ce Sénégal d'aujourd'hui où le silence foudroie nos âmes triturées , presqu' ensevelies pour créer le passage à une colonie de menteurs, de souilleurs d'esprit, de calomniateurs, aptes en manigances et subterfuges, qui veulent exister encore et toujours et longtemps sans reculer d'un iota dans leur champ politique mal occupé.
Ceux qui barrent la route à une nouvelle ère qui permet de recommencer une nouvelle histoire plus élégante et prometteuse, sont aux aguets pour contrecarrer nos ambitions glorieuses pour ce pays. Ils empêchent le bel air, le pétrichor, qui suit la tornade, de souffler dans ce pays pour laisser les citoyens essoufflés en prendre de bonnes bouffées enfin. Cette détente est devenue une urgence, une exigence du peuple exténué spirituellement et mordu par un caméléon bien engraissé de milliards qui change de couleurs, lui aussi, selon ses interlocuteurs et bien sûr selon ses calculs d'intérêts politiques s'ils sont mal situés, fragilisés ou carrément atteints.
La cloche de l'église et l'appel du coq au petit matin, l'horloge et la pendule, les aiguilles de nos montres et la boussole indicatrice de la bonne direction, la sonnerie à nos portes et les girophares de catastrophes, donc tout ce qui peut réveiller ou informer en bruit, peuvent collaborer fraternellement pour sonner l'heure de notre vraie indépendance, notre liberté acquise, cette heure tant attendue au tableau d'affichage des Sénégalais désespérés qui attendent dans la confusion un nouveau jour se lever pour y inscrire des mentions légales bien honorables.
Il est temps et tous ensemble !
par Mouhamadou El Hady Ba
DÉFENDRE LA RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le discrédit jeté en permanence sur les institutions ont fait bon marché de l’État de droit. Une coalition mafieuse décide d’enlever des juges inamovibles s’ils ne se plient pas à sa volonté
Même à supposer que notre Conseil constitutionnel soit corrompu jusqu’à l’os, cela ne justifierait pas la décision prise par le président Macky Sall de reporter les élections sine die. Des juges de la Cour Suprême américaine sont également corrompus, c’est largement documenté. Malheureusement, nul n’a les prérogatives de les démettre. Donc, ils restent, se vautrent dans leur corruption et jugent sans possibilité de recours. Est-ce idéal ? Non. C’est cependant ainsi que fonctionne la République.
Au Sénégal, la supposée corruption des juges du Conseil constitutionnel n’est pas autant documentée que ne l’est celle du juge Clarence Thomas ou de feu le juge Scalia par exemple. Mais même si elle l’était sans l’ombre d’un doute, cela ne donnerait pas à l’exécutif et au législatif le pouvoir de se coaliser pour s’emparer des prérogatives du pouvoir judiciaire.
Le président Macky Sall est singulièrement mal placé pour jouer les pères la vertu. Non seulement c’est lui qui a dit, en public, qu’il lui arrivait d’intervenir dans des dossiers judiciaires mais en plus, c’est lui qui a, tout le long de ses 12 ans de règne couvert les scandales de corruption et promu de sinistres personnages épinglés par les corps de contrôle de l’État. De plus, même à supposer que les juges de notre Conseil constitutionnel soient corrompus, qui les a choisis ? Pour la plupart d’entre eux, c’est le président Macky Sall lui-même. Pour le reste, c’est le président de l’Assemblée nationale qui a proposé la liste de laquelle le président Macky Sall les a extraits.
On peut donc constater, à supposer que nos sept sages soient corrompus, que cette corruption serait la conséquence directe de l’incapacité des chefs de l’exécutif et du législatif à effectuer un choix de juges constitutionnels dignes de confiance. Aujourd’hui, les mêmes qui sont responsables du choix de ces supposés corrompus, se coalisent pour prendre prétexte de leur supposée corruption et repousser indéfiniment les élections. Cela n’est pas acceptable et ne saurait être accepté. Cela est d’autant moins acceptable que le Conseil constitutionnel n’est pas la seule instance en charge des élections au Sénégal. Ce n’est qu’une instance de validation. Entre les juges qui supervisent le processus, les fonctionnaires qui organisent les élections, la CENA qui en surveille le déroulement, la presse qui a l’habitude de jouer un rôle de vigie et la population qui participe activement à la sécurisation du vote, nul ne peut tricher lors des élections et le Conseil constitutionnel n’a d’autre choix que de proclamer les résultats constatés par tous.
Jusqu’au 2 avril le président Macky Sall est le président de la République du Sénégal. Après le 2 avril, il ne l’est plus. Cela veut dire qu’aucun fonctionnaire ne doit plus lui obéir après cette date. La crise qui se profile, si la classe politique ne se ressaisit pas, est extrêmement grave. C’est également l’occasion de réfléchir sur notre République. Nous avons passé les deux dernières années nous positionner sur une affaire judiciaire et à discréditer la justice. Les mêmes qui actuellement défendent le Conseil constitutionnel l’ont naguère insultée.
Ce discrédit jeté en permanence sur les institutions, les positionnements à géométrie variable ont fait bon marché de l’État de droit. Beaucoup ont accepté et proclamé qu’était acceptable la décision de justice qui leur était favorable. Ne devait pas s’appliquer celle qui leur déplaisait. Quand on discrédite la justice, on obtient ce qui vient de se passer : une coalition mafieuse décide d’enlever des juges inamovibles s’ils ne se plient pas à sa volonté. Ne nous y trompons pas. Ceux qui ont soutenu un séditieux qui a expressément dit que les juges constitutionnels “sont des délinquants de la loi” ne peuvent se laver les mains du coup d’État constitutionnel que les libéraux essaient de réaliser.
Le président Macky Sall, avec son discours du 3 juillet 2023 était rentré de fort belle manière dans l’histoire du Sénégal. Avec le discours du 3 février 2024, il vient d’ouvrir la boite de Pandore, malheureusement, ses adversaires l’ont aidé à en soulever le couvercle. Nous devons tous, collectivement refermer ce couvercle et organiser les élections avant le 2 avril.
par Felwine Sarr
CONFISCATION DÉMOCRATIQUE
Ce peuple attendait ces élections comme une possibilité de libération et de restauration de sa respiration collective. Le voici pris en otage et sa respiration entravée. Il lui appartient de la désentraver
Nous sentions venir le coup. Mais nous n’osions y croire, car la ficelle nous semblait trop grosse. Mais il est là, porté à notre démocratie, à nos sacro-saint principes de vie collective, à notre vieille tradition de respect du calendrier électoral pour ce qui concerne les élections présidentielles au Sénégal. Après avoir dissout le principal parti de l’opposition, mis en prison ses dirigeants, embastillés plus d’un millier de citoyens pour avoir exprimé leurs opinions, désacralisé nos institutions, voilà que le président de la République ayant tâté le pouls de l’opinion et craignant une défaite de son camp aux élections présidentielles, prend un décret pour annuler/reporter les élections présidentielles.
Pendant des mois les Sénégalais ont supporté l’injustice politique, sociale et institutionnelle, la dégradation de leurs institutions, les brimades, la violence carcérale et policière, pleuré leurs morts tombés lors des manifestations, ou disparus dans les mers sur les chemins de l’immigration clandestine. Pendant des mois, ils se sont dit qu’il ne fallait pas répondre au piège du chaos qu’on leur tendait, en sortant dans les rues, mais qu’il fallait qu’ils attendent patiemment le jour du vote, pour exprimer leur volonté ; retrouver leur pays, le remettre sur les rails, restaurer leur démocratie, la qualité de leurs institutions et des individus qui les incarnent, se réapproprier leur pays et le guérir des maux qui le gangrènent.
Et voici que le président de la République, un homme seul parmi les 18 millions que nous sommes, vient de confisquer la possibilité donnée par la Constitution au peuple d’exprimer sa volonté à une date fixée et connue d’avance. Ce peuple qui a démontré son attachement aux principes démocratiques, à son désir de transmission pacifique du pouvoir, attendait ces élections comme une possibilité de libération et de restauration de sa respiration collective. Le voici pris en otage et sa respiration entravée. Il lui appartient de la désentraver. Toutes les forces vives de la nation doivent s’organiser, agir et obtenir la restauration du calendrier républicain !
PAR Abdoulaye Dieye
LES LEÇONS DU FILTRAGE DES CANDIDATURES
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre le contrôle controversé des parrainages, les décisions du Conseil constitutionnel questionnées et les tensions pré-campagne, cette phase de détermination des prétendants a soulevé plusieurs interrogations
Cet article a été rédigé avant lé décision de report de la présidentielle annoncée ce samedi 3 février par Macky Sall.
Il passe en revue et analyse l’étape de détermination des acteurs devant participer à l’élection présidentielle de février 2024. C’est la Constitution elle-même qui dispose en son article 29 que les candidatures sont déposées au greffe du Conseil constitutionnel, soixante jours (60) francs au moins et soixante-quinze (75) jours francs au plus avant le premier tour du scrutin. L’article L57 du code électoral précise que toute candidature à une élection présidentielle et aux élections législatives, présentée par un parti politique légalement constitué, par une coalition de partis politiques légalement constitués ou une entité regroupant des personnes indépendantes est astreinte au parrainage.
Pour être recevable, toute candidature doit être accompagnée soit de la signature au minimum de 44.231 électeurs et au maximum, de 58.975 électeurs du fichier électoral (avec obligation de recueillir au moins 2000 signatures dans 7 régions différentes); soit de la signature de 13 députés ; soit de 120 élus locaux (Présidents de Conseil départemental ou Maires).
Il est précisé à l’article R 76 al 8 du code électoral modifié par le décret n°2023-1935 du 19 septembre 2023 que le contrôle et les vérifications sur les listes de parrainage sont effectués dès le dépôt, selon l'ordre de passage issu du tirage au sort et dans les conditions fixées par la structure chargée de la réception des dossiers de déclaration de candidature.
Le Conseil constitutionnel à travers sa décision du 24 novembre 2023 a fixé les modalités de réception des dossiers de déclaration de candidature et les règles de fonctionnement de la Commission de Contrôle des Parrainages pour l'élection présidentielle du 25 février 2024. Cette Commission a organisé un tirage au sort déterminant l'ordre du contrôle des parrainages des candidats. Il est précisé à l’article R 76 cité plus haut que l’ordre issu du tirage au sort est maintenu durant tout le processus électoral.
Les membres de la Commission des Parrainages sont les suivants :
- les membres du Conseil constitutionnel ;
- le chef du greffe ;
- le personnel administratif et technique en service au Conseil Constitutionnel ;
- les représentants de la Commission nationale électorale autonome (CENA) ;
- les personnalités indépendantes ;
- le représentant de l'Administration.
A l’ouverture de la période de collecte des parrainages, le 29 septembre 2023, 266 mandataires d’aspirants à la candidature ont retiré des fiches de parrainage au niveau de la DGE (Direction Générale des Elections). Après la phase de dépôt de la caution à la CDC, 93 ont déposé leur dossier de candidature au greffe du Conseil constitutionnel.
Le contrôle des parrainages au niveau du Conseil constitutionnel a produit des résultats qu’il convient d’analyser avant d’aborder les étapes ultérieures.
Leçons tirées de l’analyse des résultats publiés par la commission de contrôle des parrainages.
Le Conseil constitutionnel, au cœur du processus, a organisé les opérations de parrainage. Les leçons suivantes peuvent être tirées de l’analyse des résultats de ce parrainage :
Il ressort de la décision n° 1/E/2024 du Conseil constitutionnel du 12 janvier arrêtant la liste des candidats que 03 candidats ont retiré leur candidature ; que 69 candidatures ont été déclarées irrecevables et 21 candidatures ont été déclarées recevables.
Il est possible de tirer de cette décision que certaines irrecevabilités se justifient par des dossiers de candidats n’ayant pas obtenu le minimum requis de parrainages ; certaines sont dues au caractère inexploitable de fichiers composant les dossiers concernés ; que d’autres, enfin, au caractère incomplet de certains dossiers. En rangeant O. Sonko, dans ce lot et en justifiant le caractère incomplet de son dossier par le fait qu’il n’a pas produit l’attestation confirmant le dépôt de la caution à la Caisse des Dépôts et consignation, le Conseil suscite beaucoup d’interrogations. Pourquoi le juge n’a pas évoqué le défaut de parrainages ? Se serait-il contenté du PV d’huissier ayant constaté la carence de la DGE ? Si oui, pourquoi n’a –il pas eu la même attitude concernant la carence de la CDC ? Puisque pour être éligible, il faut être électeur, le juge considère- t-il que O. Sonko est bien dans le fichier électoral, autrement dit, que sa radiation pour cause de condamnation par contumace a été annulée ? Des questions, pour le moment, sans réponses.
Le Conseil constitutionnel semble être revenu sur sa décision n°3/E/98 du 15 avril 1998 dite jurisprudence « Insa Sankharé ». Elle avait considéré que lorsqu’en matière électorale, une défaillance est clairement et formellement établie du fait des agissements de l’administration et mettant en péril la liberté de candidature (risque d’irrecevabilité), le dossier de candidature est recevable. Le dépôt du cautionnement avait été refusé au mandataire du candidat Insa Sankharé, alors qu’il s’était présenté avant l’heure limite de fermeture des bureaux de l’administration.
Parmi les 93 dossiers, il y’en a 4 qui ont été déposés avec le parrainage parlementaire (il s’agit de ceux de Habib Sy, de Khalifa Ababacar Sall, de Karim Wade et de Ousmane Sonko)[1], 88 dossiers avec le parrainage citoyen et 1 dossier (celui du candidat Amadou BA), avec le parrainage des élus locaux.
Pourquoi, un candidat qui estimait avoir recueilli plus de trois millions de parrainages a opté pour la voie des élus locaux ? L’interrogation est d’autant plus pertinente que le code électoral a prévu que si le nombre d'électeurs représentatif du maximum, soit 58.975 parrains, est dépassé, il n'est pas tenu compte du surplus qui est nul et non avenu. Manque de confiance pour les uns, simple utilisation de la technique d’assèchement pour d’autres. La technique d’assèchement consiste à réduire le champ des signatures «valides » à accorder et à faire essaimer les doublons externes. Le doublon externe, c’est quand sur la liste du candidat figure un nom qui figure en même temps sur la liste d’un autre candidat. Dans ce cas, le candidat a 48 heures pour régulariser sa situation.
Le doublon interne, c’est quand sur la liste du candidat figure un nom plusieurs fois. Face à cette situation, le candidat est dans l’impossibilité de régulariser.
1-3. Le communiqué de la CENA considérant qu’elle n’a pas dans son site le fichier électoral actualisé est la preuve d’un dysfonctionnement dans le processus électoral. Faut-il le rappeler, c’est à la C.E.N.A que le législateur sénégalais (art L5 et L6 du code électoral) a reconnu le pouvoir de contrôler et de superviser l’ensemble des opérations électorales et référendaires. Elle a le pouvoir d’intervenir à tous les niveaux du processus électoral depuis l’inscription sur les listes électorales jusqu’à la proclamation provisoire des résultats. Elle doit apporter les correctifs nécessaires à tout dysfonctionnement constaté. Si la C.E.N.A qui doit faire respecter la loi électorale se limite à prendre l’opinion à témoin alors que la loi lui reconnait même un pouvoir de prendre des décisions immédiatement exécutoires d’injonction, de rectification, de dessaisissement, de substitution d’action, elle administre la preuve de son impuissance et de son inutilité.
Leçons de la décision n°2/E/2024 en date du 20 janvier 2024 du Conseil constitutionnel
Il s’agit de la décision ayant arrêté la liste définitive des candidats admis à se présenter à l'élection présidentielle du 25 février 2024. Nous y avons trouvé des motifs de satisfaction mais aussi des éléments d’interrogations.
Ce qu’il y a à saluer dans la décision
La CDC remise à sa place
La Caisse des Dépôts et Consignations –CDC- a pour mission, entre autres, de gérer, aux termes de la loi n°2006-03 du 04 janvier 2006, les dépôts et de conserver les valeurs appartenant aux organismes et aux fonds qui y sont tenus ou qui le demandent, de recevoir les consignations administratives et judiciaires ainsi que les cautionnements, de gérer les services relatifs aux caisses ou aux fonds dont la gestion lui est confiée.
En matière électorale, la CDC n’est impliquée qu’en tant qu’organisme devant recevoir le cautionnement des candidats. C’est l’article L 122 du code électoral qui astreint les candidats au dépôt d'une caution. II est délivré une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations.
En refusant de délivrer au candidat O. Sonko une attestation après avoir remis une quittance à son mandataire, la CDC s’érigeait en acteur du processus électoral pouvant demain barrer la route à un candidat. Notons que c’est le défaut de cette attestation qui a été invoqué par la commission de contrôle des parrainages pour invalider le dossier du candidat O. Sonko. Le Conseil constitutionnel, en considérant que l’absence de l’attestation ne lui est pas imputable mais résulte plutôt de défaillances de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), remet cet organisme à sa place et confirme sa jurisprudence de 1998. Elle n’a pas à créer ses propres défaillances (fermer avant l’heure ou s’arroger le droit d’apprécier la validité de candidatures) pour éliminer des candidats.
Une clarification salutaire à propos des « non identifiés au fichier »
Le juge constitutionnel nous apprend que le rejet d'un parrain sous la mention « non identifié au fichier général » ne signifie pas nécessairement que celui-ci n'est pas inscrit au dit fichier. Cette précision a le mérite de lever certaines craintes nées de la lecture qu’en avaient faite les candidats recalés considérant que les non identifiés, au nombre de plus de neuf cent (900), ne voteraient pas car ne figurant plus au fichier. Le juge nous apprend que ce qui est assimilé à une disparition du fichier est la conséquence d’une transcription inexacte de l'un des éléments d'identification de l'électeur, en l'occurrence les prénoms, nom, numéro d'identification national, numéro de la carte d'électeur, circonscription électorale d'inscription ou date d'expiration de la carte nationale d'identité CEDEAO figurant sur la fiche de parrainage[2]. Autrement dit, il s’agit d’une défaillance au niveau des candidats qui entraîne l'impossibilité pour le dispositif informatique d’identifier le parrain dans le fichier général des électeurs. Le contrôle automatisé exige une concordance parfaite des données transcrites sur la fiche de parrainage avec celles figurant sur le fichier général des électeurs. En clair, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes.
Ce qu’il y a à déplorer dans la décision
La démarche difficilement compréhensible du Conseil constitutionnel
Le dossier du candidat O. Sonko a été jugé irrecevable à l’étape du contrôle des parrainages. Le Conseil a justifié le caractère incomplet de son dossier par le fait qu’il n’a pas produit l’attestation confirmant le dépôt de la caution à la Caisse des Dépôts et consignation (voir supra). C’est le seul grief retenu par le juge pour expliquer l’irrecevabilité du dossier. Le même juge constitutionnel revient dans sa dernière décision (celle du 20 janvier) pour considérer que le candidat Ousmane Sonko, à l'appui de sa requête, soutient que l'absence de I ‘attestation confirmant le versement de sa caution, qui a motivé l’irrecevabilité de sa candidature, ne lui est pas imputable, mais résulte plutôt de défaillances de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), qui a reçu son chèque certifié, lui a délivré une quittance le 30 novembre 2023 et refusé de lui remettre une attestation. Il considère que l’absence de l'attestation de versement de la caution et des fiches de parrainage est le résultat du refus des autorités administratives compétentes. Il considère enfin et surtout que le fait que le dossier d'Ousmane Sonko ne contenait pas toutes les pièces exigées par la loi ne saurait lui être reproché, puisqu'il est indépendant de sa volonté. C’est pourtant ce qui a expliqué le fait que le Conseil constitutionnel dans sa décision n° 1/E/2024 du12 janvier n’a pas retenu la candidature d’Ousmane Sonko parmi les vingt et une (21) autres candidatures déclarées recevables.
La déclaration sur l’honneur, une formalité pour la galerie, en dehors de recours
Parmi les pièces énumérées à l’article L.121 du Code électoral qui accompagnent le dossier de candidature figure la déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste que sa candidature est conforme aux dispositions des articles 4 et 28 de la Constitution, qu’il a exclusivement la nationalité sénégalaise et qu’il sait écrire, lire et parler couramment la langue officielle et celle par laquelle le candidat atteste être en règle avec la législation fiscale du Sénégal.
Le Conseil constitutionnel, dans sa décision n° 1/E/2024 du12 janvier arrêtant et publiant la liste des candidats, a déclaré la candidature de Karim Meïssa Wade recevable. Suite au recours de Thierno Alassane Sall (fondé sur le fait que son nom figurant encore sur la liste électorale de Versailles en France à la date du 16 janvier 2024, Karim Meïssa Wade n'est pas exclusivement de nationalité sénégalaise), le Conseil a finalement rejeté la candidature de Karim Wade en considérant que sa candidature avait été déclarée recevable sur la foi d'une déclaration sur l'honneur inexacte. Pour le Conseil, le candidat qui avait déposé sa déclaration le 2l décembre 2023, n'avait pas exclusivement la nationalité sénégalaise compte tenu des termes de l'article 27-l du Code civil français selon lesquels les effets du décret consacrant la perte d'allégeance de Karim Meïssa Wade à l'égard de la France (décret du 16 janvier 2024, publié te 17 janvier 2024) ne sont pas rétroactifs.
Cela signifie qu’il y a eu contrôle et sanction parce qu’il y a eu recours et que, certainement, en l’absence de recours d’autres déclarations erronées n’ont pas été sanctionnées. C’est très probable dans la mesure où l’on se demande encore comment certaines candidatures ont pu être déclarées recevables en dépit de l’exigence constitutionnelle de pouvoir écrire, lire et parler couramment le français.
Les suites du processus électoral jusqu’à la proclamation des résultats.
L’étape à franchir avant le scrutin du 25 février, c’est la campagne électorale.
La campagne électorale
En matière électorale, la régulation de la couverture médiatique de la campagne électorale est du ressort du CNRA. Cet organe est chargé d’assurer l’égalité des candidats dans l’utilisation du temps d’antenne. Le nombre, la durée et les horaires des émissions ainsi que les modalités de leurs réalisations sont fixés après avis du CNRA. En vérité, c’est la seule période où l’on note le respect du principe d’égalité entre les candidats. Il faut le dire, en effet, les « tournées économiques », les « inaugurations tous azimuts » d’un des candidats, ont été des moments forts de propagande électorale et ont constitué une véritable rupture d’égalité entre les candidats. Pourtant, l’article L 61 du Code électoral prévoit clairement que durant les trente (30) jours précédant l'ouverture officielle de la campagne électorale, est interdite toute propagande déguisée ayant pour support les medias nationaux publics et privés ; …que sont assimilées à des propagandes ou campagnes déguisées, les visites et tournées à caractère économique, social ou autrement qualifiées, effectuées par toutes autorités de l'Etat sur le territoire national et qui donnent lieu à de telles manifestations ou déclarations.
Pendant ce temps, le camp de l’opposition s’est vu notifier beaucoup d’interdictions de manifestation et d’organisations de caravanes avec des motifs divers.
La marche vers le scrutin de 25 février
Il faut noter que le législateur a voulu tenir compte de toutes les éventualités pouvant se réaliser. Ainsi, suivant que le processus est perturbé ou ne l’est pas, une réglementation est prévue.
En cas de perturbation du processus
Il peut s’agir d’un empêchement définitif ou du retrait d’un des vingt candidats retenus entre le 20 janvier et le 25 février prochain. Le cas échéant, l’élection est poursuivie avec les autres candidats en lice. La date du scrutin est maintenue.
Dans l’hypothèse d’un second tour, si un des deux candidats décède, est définitivement empêché ou se retire et si cela se réalise entre le 25 février et la proclamation provisoire des résultats, ou entre celle-ci et la proclamation définitive des résultats du premier tour, un autre candidat est repêché. Il s’agit de celui qui suit dans l'ordre des suffrages au premier tour et qui est admis à se présenter au second tour. Il en est d’ailleurs de même si la «vacance» intervient entre la proclamation des résultats définitifs du premier tour et le scrutin du deuxième tour, le candidat suivant sur la liste des résultats du premier tour est admis au deuxième tour.
Si maintenant le décès, l'empêchement définitif, ou le retrait d'un des deux candidats arrivés en tête se produit entre la proclamation provisoire des résultats et avant la proclamation des résultats définitifs du deuxième tour, le seul candidat restant est déclaré élu.
Il appartient au Conseil constitutionnel de constater le décès, l'empêchement définitif ou le retrait des candidats
Sans aucune perturbation du processus
Le scrutin aura lieu le dimanche 25 février prochain.
La publication définitive des candidats par le Conseil, le 20 janvier a révélé une chose inédite : la pléthore de candidats en dépit des filtres que constituent le cautionnement et le parrainage. Mais quel serait le nombre de candidats sans ces filtres ? En tout état de cause, le Code électoral prévoit en son article L 78 al 2 que l'électeur peut choisir cinq (5) bulletins au moins si le nombre de candidats en compétition est supérieur ou égal à cinq (5).
Si à l’issue du vote, un candidat obtient la majorité absolue c’est-à-dire la majorité plus un des suffrages exprimés, il est élu au premier tour. Les suffrages exprimés sont obtenus en retranchant les bulletins nuls des votants.
Si aucun candidat n'obtient la majorité requise, il est procédé à un second tour de scrutin le deuxième dimanche qui suit la décision du Conseil constitutionnel. Seront admis à se présenter à ce second tour, les deux candidats arrivés en tête au premier tour. En cas de contestation, le second tour a lieu le deuxième dimanche suivant le jour du prononcé de la décision du Conseil constitutionnel.
Au second tour, la majorité relative suffit pour être élu.
Au premier tour, on choisit. Au second tour, on élimine. Cet aphorisme se vérifiera certainement en 2024.
[1] Seuls les candidats de Benno, de Taxawu Sénégal, du Pds et de Yewwi ont ce nombre de députés requis (13 ou plus).
[2] Conformément à l'arrêté n° 032005 du 25 septembre 2023 du Ministre de l'Intérieur fixant les formats et contenus des fiches de collecte des parrainages.
par Thierno Alassane Sall
HAUTE TRAHISON CONTRE LA RÉPUBLIQUE ET LA NATION
Macky Sall ne peut pas prétendre légitimement et légalement à la présidence de la République, après le 2 avril 2024. Il crée une crise institutionnelle pour garder le pouvoir. Aucun dialogue n'est possible
C'est avec une profonde inquiétude que je m'adresse à vous aujourd'hui, car notre République fait face à une menace sans précédent. La trahison envers la République et la nation est manifeste, et c'est avec une lourde responsabilité que je me tiens à vos côtés pour faire face à cette situation sans précédent.
Le président Macky Sall a pris la décision de violer de manière flagrante notre Charte fondamentale, un acte qui ne peut être ignoré. En entrant en politique, j'ai fait le serment de défendre la République et les intérêts du peuple sénégalais.
Aujourd'hui, face à une menace aussi grave, il est de notre devoir de prendre position et de protéger les valeurs qui nous sont chères. Je lance un appel à tous les patriotes et à tous les Républicains, transcendant les clivages politiques et idéologiques : faisons face aux scélérats. Macky Sall sait que son candidat Amadou Ba ne peut remporter l'élection présidentielle. Il a peur des conséquences de ses agissements pendant toutes ses années à la tête de notre pays.
En ces moments cruciaux, il est primordial de mettre de côté nos différences pour défendre l'intégrité de notre Constitution, qui ne doit jamais être traitée comme un paillasson. Il est impératif de faire entendre notre voix collective contre cette atteinte à nos principes démocratiques.
Macky Sall ne peut pas prétendre légitimement et légalement à la présidence de la République, après le 2 avril 2024. Il crée une crise institutionnelle pour garder le pouvoir.
Aucun dialogue n'est possible. Puisque Macky Sall est tenté par la haute trahison, la mobilisation citoyenne s'impose. Pour la République, au nom de la nation.
Par Moussa Sène Absa
QUE SE PASSE-T-IL DANS MON CHER PAYS ?
Quand une assemblée se donne en spectacle dans la plus grande humiliation de juges de grande envergure.
Quand une assemblée se donne en spectacle dans la plus grande humiliation de juges de grande envergure.
Mais ceux-là n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes tant ils ont couvert bien des besognes peu honorables.
Pour les beaux yeux d’un prince exilé depuis des lustres dans un paradis de la Mer rouge.
Où coulent dollars et dinars. Dans les ors des palais où l’on fait bombance et ripaille.
Entre copains et coquins. Celui-là on ne l’a jamais entendu quand le pays brûle.
Quand des enfants innocents sont abattus froidement dans le dos.
Quand de preux chevaliers sont jetés dans les geôles.
Quand des mères pleurent leurs enfants engloutis dans le ventre de l’océan.
Ou perdus dans les sables chauds des déserts du monde.
Le Prince de Qatar se moque du Sénégal.
Il est tellement plein aux as que tant de courtisans chantent ses louanges.
C'est vrai que le Père l’a si bien gâté.
Comme il en a gâté bien d’autres.
Sa fabrique de milliardaires a fonctionné en plein régime.
C’est tellement facile d’être généreux avec l’argent des autres !
Le prince de Qatar est si vorace qu’il veut brûler le pays
Si toutefois ses appétits ne sont pas assouvis.
Et le peuple attend.
Dans la peur de lendemains incertains
A quelques encablures d'une élection majeure
Où se joue son destin.
Le pétrole jaillit déjà par millions de barils.
L’or du Ngalam remplit les coffres de Zurich.
Le gaz enivre les gueux
Et le diamant luit aux doigts de princesses du Nord.
Pendant ce temps, les misérables gueux cherchent la queue du diable pour la tirer.
Des vaillantes femmes accouchent dans la nuit noire
Sans soin
Sans eau
Sans un sou.
Le Prince de Qatar s’en fout du peuple.
Il a tant de larbins tout autour
Qui piaffent d’impatience
De goûter aux délices de l’abondance.
Et le peuple se tait.
Il fulmine de temps en temps.
Il râle souvent.
Loin des oreilles du Prince.
Prince de Qatar, ne brûle pas mon pays.
Prenez tout dans vos banques de Londres
Engraissez-vous de la sueur du peuple.
Mais de grâce foutez la paix.
C'est notre plus grande richesse.
Moussa Sène Absa
Cinéaste/Producteur
Par El Hadji Abdoulaye GUEYE
HALTE AUX MANŒUVRES POLITICIENNES HONTEUSES
La séquence politique ouverte par la publication de la liste des candidats devant participer à l’élection présidentielle de février 2024 avec l’élimination de Karim WADE a définitivement dévoilé le vrai visage de la plupart des politiciens sénégalais.
Bés Bi le Jour |
El Hadji Abdoulaye GUEYE |
Publication 03/02/2024
La séquence politique ouverte par la publication de la liste des candidats devant participer à l’élection présidentielle de février 2024 avec l’élimination de Karim WADE a définitivement dévoilé le vrai visage de la plupart des politiciens sénégalais. Alors que le PDS fait haro sur le conseil constitutionnel qui a «osé» éliminé son candidat virtuel, ce sont les responsables de l’APR (avec la complicité de BBY) qui viennent au secours tels des chiens de chasse excités par les cris des chasseurs. Avec une légèreté déconcertante qui n’a ému personne dans les camps du PDS et de l’APR même au plus haut niveau, des gus insignifiants sortis de nulle part accusent d’abord deux (02) magistrats du Conseil constitutionnel en l’occurrence Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh NDIAYE d’être corrompus par le Premier Ministre Amadou BA, candidat désigné par Macky SALL et sa coalition BBY. «Incongruité» ! Des sénégalais de tous bords se sont levés pour crier leur indignation face à ces accusations fallacieuses.
Penser un seul instant que le Magistrat Cheikh Tidiane COULIBALY est corrompu relève d’une plaisanterie de très mauvais gout. Cheikh Coulibaly est l’exemple achevé d’un homme qui porte les valeurs intrinsèques qui qualifient un musulman. C’est un homme d’une très grande probité morale qui est détaché des choses matérielles. Il a fait des valeurs comme la rigueur, la probité morale, l’éthique, l’humilité, le détachement des choses matérielles, un viatique pour son voyage sur terre. J’ai eu la chance de travailler avec lui à la primature dans l’équipe Mame Madior BOYE alors Premier Ministre. Lui, Directeur de cabinet, moi comme Conseiller technique ; il a toujours mis en avant l’intérêt du Sénégal dans le traitement des dossiers sur lesquels nous avons travaillé. Alors, les politiciens, voyant leur machination volée en éclats, transfèrent les accusations sur le Conseil constitutionnel en tant qu’institution et demandent à leurs députés de mettre en place un Commission Parlementaire. Le débat s’est donc tout de suite orienté vers une pseudo crise institutionnelle, prétexte pour des politiciens déconnectés de la réalité et ne servant que leurs propres intérêts de demander le report des élections. Ces politiciens sont tellement déconnectés de la réalité au point d’ignorer que la confiance des sénégalais à la classe politique de manière générale et aux députés en particulier s’est complètement effondrée.
L’Assemblée nationale n’a pas cessé de donner une piteuse image du débat démocratique, on y retrouve des députés qui utilisent insultes et provocations comme moyens d’expression. Notre pays va très mal. On assiste à une banalisation morale de la politique et à un triomphe des intrigues, du mensonge et des stratégies politiques de bas étage. Sinon, comment expliquer à l’opinion les motivations du soutien de l’APR au PDS, de la subite liaisons dangereuses des deux partis. Ma conviction est que cette dernière mise en scène politique tragique dévoile en définitive le vrai visage de Macky SALL qui a toujours dissimulé ses vraies intentions derrière des masques changeant en fonction des circonstances mais des masques illisibles et indescriptibles. Il a consacré les années passées au sommet de l’Etat à fomenter des calculs politiques au point d’en faire une activité moralement dégradante, réduite au seul dessein de conserver le pouvoir pour les intérêts bassement matériels d’une caste de politiciens gâtés au détriment de l’intérêt général.
Pour Macky SALL et ses proches, la politique consiste essentiellement à obtenir et à conserver le pouvoir, la fin justifiant toujours les moyens. Mensonge, manipulation, intimidation, violence psychologique ou verbale, trahison (trahir et sacrifier le candidat Amadou BA sur l’autel des ambitions de conservation du pouvoir)… Tout est permis pour des personnages dépourvus de convictions et d’états d’âme, mis en scène comme des monstres assoiffés de pouvoir dans un monde de politiciens qui ont perdu le sens de la raison, dominés par la seule conservation de leurs intérêts personnels.
L’addiction de Macky SALL aux petits calculs politiciens lui fait adopter le statut ambivalent de la vérité en politique. Il est prêt à accepter certains mensonges s’il a le sentiment que la finalité de l’action politique lui servira, et au contraire refuse une vérité qui lui serait fondamentalement défavorable. Que Macky SALL et ses petits oiseaux ambitieux qui, infailliblement, s’accrochent à leurs propres privilèges, sachent que les sénégalais ne sont pas dupes. Les sénégalais ont compris que le seul mobile de tous ces agissements est de conserver le pouvoir. Les tentatives de déstabilisation du Conseil constitutionnel pour reporter l’élection présidentielle ne passeront pas.
Le peuple sénégalais s’y opposera comme il s’est opposé au vote de la loi du 23 juin de Abdoulaye WADE sur la dévolution monarchique. Ce peuple sénégalais qui a tout donné à Macky SALL ne mérite pas d’être trahi encore comme le dit l’adage wolof «Beut bou roussoul tourou».