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28 novembre 2024
Opinions
par Dr Boubacar CAMARA Kamâh
LE PONT S’EST TRANSFORMÉ EN MUR !
De l’étranger, je regarde avec désolation le spectacle que m’offre le Sénégal, mon pays, ma patrie. Partout, le regard me suit avec la remarque sarcastique : « Le Sénégal nous avait habitué à mieux que cela ».
De l’étranger, je regarde avec désolation le spectacle que m’offre le Sénégal, mon pays, ma patrie. Partout, le regard me suit avec la remarque sarcastique : « Le Sénégal nous avait habitué à mieux que cela ».
Nous étions toujours reliés par un pont quelles que soient nos différences et nos divergences sur tous les plans. Nous vivions tous en harmonie traversant le pont dans tous les sens.
Aujourd’hui, les actes posés par le régime de Macky Sall, ont abouti au triste résultat que tout le monde peut constater : le Pont s’est transformé en Mur.
La condamnation du Président Ousmane SONKO est la goutte d’eau qui est en train de faire déborder le vase. La place du Président SONKO n’est pas la prison. Je lui exprime mon soutien constant et indéfectible. Sa dignité, son intégrité physique et ses droits de participation à l’élection présidentielle du Président Sonko ne sont pas négociables.
Ceux qui avaient pensé avoir un gain politique en s’adonnant à souffler sur les braises (XAMB TAAL) devaient savoir que l’injustice subie depuis plusieurs années par les forces démocratiques, la provocation dont a fait l’objet la jeunesse, le mensonge érigé en règle pour justifier la persécution, l’arrogance et la surdité à l’alerte, allaient produire cette grave situation et en tirer les conséquences.
Ils doivent accepter leur responsabilité.
Malgré tout, je ne désespère pas que la frustration, le désir de changement, la colère et l’injustice légitimes ne nous conduiront pas sur une voie sombre et destructrice.
Rappelez-vous que chaque vie perdue est une tragédie, chaque blessure est une douleur, et chaque bien détruit est une perte pour notre patrimoine commun.
Je m’adresse à vous aujourd’hui avec une profonde inquiétude et un appel urgent à la raison.
Nous avons le pouvoir, d’inspirer des générations futures, de surmonter cette période difficile et de construire un avenir où chaque voix est entendue, chaque droit est respecté et chaque personne est valorisée.
Ensemble, nous pouvons briser le mur dressé entre nous et reconstruire le pont qui nous unit. Que toutes les bonnes volontés s’y mettent !
Que la paix et la sagesse guident chacun de nos pas.
Dieu veille sur le Sénégal !
par Idrissa Seck
MACKY NE DOIT PAS SE LAISSER IMPRESSIONNER
L’affaire Sonko n’est que le prétexte pour beaucoup d’autres acteurs d’attaquer notre pays. Nous avons une urgence : restaurer l’ordre et prêter à la justice la puissance publique nécessaire à son exercice, sans menaces ni pression d’aucune sorte
Mes chers compatriotes, rassurez-vous. Le temps de l’angoisse et de la souffrance ne va pas durer. Notre pays est fort et résiliant. Notre peuple dispose de toutes les ressources nécessaires pour surmonter la crise présente. Nous l’avons déjà fait dans le passé. Nous le referons InchaAllah.
Dans cette perspective, le président de la République ne doit se laisser ni impressionner ni distraire par le concert de réactions émotives que soulèvent les images insoutenables de violence dans les rues de quelques unes de nos villes, si souvent habituées au calme et à la sérénité.
J’ai vu la lettre que lui ont adressée trois anciens Premiers ministres. Son contenu ne manque pas d’intérêt mais le temps de son examen n’est pas encore venu.
J’ai lu en son temps la tribune d’éminents intellectuels de notre pays d’ici et de la diaspora, pétrie d’enseignements pour faire progresser davantage notre modèle démocratique.
J’ai lu beaucoup d’articles de la presse nationale et internationale sur les récents événements. Le temps de se plancher sur cette abondante moisson d’idées, de parler démocratie, libertés individuelles et collectives, mandats présidentiels.
Mais aujourd’hui nous avons une urgence : restaurer l’ordre et prêter à la justice la puissance publique nécessaire à son exercice plein et entier, sans menaces ni pression d’aucune sorte. D’apporter tout notre soutien à nos vaillantes forces de sécurité et de défense en charge de faire revenir l’ordre et la sérénité dans nos rues, sans brutalité. Exercice très difficile face au consortium de menaces à affronter.
L’affaire Ousmane Sonko n’est que le prétexte pour beaucoup d’autres acteurs d’attaquer notre pays. Les bandits qui profitent du chaos apparent pour piller. Les jihadistes qui guettent la moindre occasion pour faire avancer leurs cellules dormantes. Les séparatistes violents, de plus en plus à l’étroit, face aux avancées significatives de la paix dans notre région sud avec des dépôts d’armes rassurants. Des puissances étrangères dont le Sénégal est perçu comme une plate-forme devant servir leurs intérêts géostratégiques. Les intérêts économiques et financiers aux aguets pour s’accaparer de nos ressources pétrolières gazières et minières.
C’est cette urgence « law and order » qui doit retenir l’entièreté de l’attention du président de la République dont la mission première est, avec le soutien de Dieu et de tous les patriotes républicains, de protéger le Sénégal, sa République, sa Constitution et ses lois, ses institutions, ses citoyens et leurs biens.
A mon jeune frère et/ou neveu Ousmane, ne vous laissez surtout pas enivrer par la vague de soutien de tous ces acteurs précités qui se servent de votre leadership pour faire avancer leur propre agenda. Rappelez vous nos échanges du 27 mars : ne pas confondre le temps judiciaire et le temps politique. Le pouvoir politique ne peut ni ne doit influencer le cours de la justice. En revanche le chef de l’Etat, avec le soutien de sa majorité parlementaire, a le pouvoir, après le temps judiciaire, d’atténuer voire d’abroger ce que la justice aura décidé. C’est la fonction dévolue à la grâce présidentielle et au mécanisme de l’amnistie qui permet un nouveau départ.
Face aux épreuves qui te frappent je te redis mon soutien sous la forme que tu connais déjà de moi : la vérité, pas la vile flatterie du genre « Ousmane Mou Sell Mi ». Tu as commis des erreurs, beaucoup d’erreurs. Mais tu mérites une seconde chance. Ne la gaspille pas.
Je reviens à vous chers compatriotes et en particulier chers jeunes. Je comprends votre colère et votre impatience de voir se matérialiser ici et maintenant les nobles idéaux qui habitent vos cœurs : plus de justice sociale, plus d’emplois et de revenus, plus d’alimentation d’éducation et de santé, plus de gestion sobre et vertueuse, plus de patrie et moins de partis.
Mais retenez ceci votre Sénégal est le fruit des efforts des générations passées qui ont fait ce qu’ils ont pu pour vous offrir une nation plurielle mais indivisible, respectée dans le monde, pacifique et stable.
A charge pour vous de le détruire ou comme je vous y invite de l’embellir, de l’améliorer, de le construire et de le faire davantage progresser.
Dans le respect de nos plurielles différences, demeurons ce peuple sans coutures dont parlait Léopold Sédar Senghor.
Uni debout et fier d’être ce que nous sommes et que le monde entier nous reconnaît: une exception.
Que le seigneur des mondes nous vienne en aide.
par Abdoul Aziz Diop
49 UNIVERSITAIRES TROQUENT LEUR SCIENCE CONTRE UN TRACT REBELLE
Le tract des universitaires de Pastef se substituant à la démonstration scientifique à laquelle un bon universitaire doit son rang et son prestige, le mensonge sur les faits et les sentiments se passent de commentaire
Le 23 février 2021, 102 universitaires sénégalais rendent public un manifeste intitulé « la crise de l’Etat de droit au Sénégal ». Dès le 1er mars, le célèbre chroniqueur qu’on ne présente plus, Madiambal Diagne, publie dans les colonnes du journal Le Quotidien un texte remarquable dans lequel il dénonce « 102 impostures » et se demande : « Qui parmi ces 102 signataires n’a pas un engagement politique ou syndical ? » Et Diagne de poursuivre : « Ce ne serait pas une imposture si les signataires, militants actifs de Pastef ou d’autres partis politiques d’opposition, avaient pris la précaution de signaler leur qualité politique au lieu d’avancer masqués, de “s’(en)cagouler” derrière la seule signature d’universitaire. “102” universitaires militants de formations politiques au pouvoir qui auraient spontanément produit un texte collectif pour parler par exemple d’une supposée bonne situation de l’Etat de droit au Sénégal, seraient vite qualifiés “d’intellectuels alimentaires” ! » À la question qui précéda le commentaire de Madiambal Diagne répondent maintenant 49 universitaires qui se résignent enfin à reconnaître leur affiliation politique à la faction insurrectionnelle et terroriste dont ils sont les membres déclarés dans un tract qu’auraient mieux conçu et réalisé des étudiants rigoureux de première année. Le tract se substituant à la démonstration scientifique à laquelle un bon universitaire doit son rang et son prestige, le mensonge sur les faits et les sentiments se passent de commentaire.
Amnésie d’universitaires « patriotes »
Au début de leur tract touffu et désincarné, les 49 signataires prononcent leur sentence : « Depuis que Macky Sall est devenu le président de la République, les droits de participation et de compétition électorales de l'opposition politique sénégalaise sont régulièrement confisqués. » Pas en tout cas aux dernières élections locales de janvier 2022 et législatives de juillet 2022 ! Sans soumettre leur mémoire à rude épreuve, les 49 nouveaux rédacteurs de tracts s’aperçoivent seuls que l’opposition sénégalaise a fait une performance, jamais atteinte dans le passé, aux législatives du 31 juillet 2022. Les résultats sortis des urnes renvoient dos à dos le pouvoir (82 élus sur un total de 165 sièges à pourvoir) et l’opposition composée de Yewwi (56 élus), Wallu (24 élus), Bokk Gis-Gis Liguey (1 élu), AAR Sénégal (1 élu) et Les Serviteurs/MPR (1 élu). Ces résultats correspondent incontestablement - le président Macky Sall l’a rappelé lors de son dernier entretien avec le journaliste Assane Guèye - au niveau élevé de respect des règles démocratiques (équité, sécurité des électeurs, pluralité, etc.) dont le Sénégal reste crédité en Afrique et dans le reste du monde. Le tract publié est donc celui de 49 insurgés dont les faits (têtus) contrarient leur présupposé scientifique. Ils n’ont plus rien à faire dans nos universités et grandes écoles. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas en disant qui ils sont vraiment : « Nous, citoyens, intellectuels et universitaires sénégalais, qui avons librement choisi Pastef comme formation politique, Ousmane Sonko comme leader, et Jotna comme programme alternatif de sortie d'un système présidentialiste, néocolonialiste et clientéliste de prédation et de corruption, invoquons notre droit constitutionnel de résistance à l'oppression et appelons nos compatriotes à faire de même ! »
Qui sont-ils ?
La publication du tract au format image nous donna du fil à retordre pour compter numériquement le nombre exact de signataires : 49 ! Aucun d’eux ne peut se prévaloir de la qualité enviable de virtuose en bureautique. Nous les dénombrâmes en deux ou trois clics grace à un freeware en ligne de reconnaissance optique de caractères (OCR). 49 au lieu des 102 de février 2021 ! Où sont les 53 autres universitaires ? Ils courent toujours après avoir parrainé les émeutes historiques de mars 2021. Le courage des 49 est de reconnaître aujourd’hui leur participation au crime ayant coûté la vie à 14 de nos concitoyens. Depuis la liste s’allonge ! Au moment où elle s’allonge et que 53 universitaires se taisent, 49 autres rebelles disent appeler à la résistance là où leur science (impuissante) abdique. Ils sont tous membres de la faction insurrectionnelle et terroriste Pastef.
Pr Daouda NGOM, FST/UCAD
Pr Massamba DIOUF, FMPO/UCAD
Pr Alassane DIEDHIOU, UASZ
Pr Gaoussou CAMARA, UFR SATIC/UADB
Pr Cheikh THIAW, USSEIN
Pr Mouhamed Abdallah LY, IFAN/UCAD
Pr Benoit TINE, UASZ
Pr El Hadj Babacar LY, UGB
Pr Diouma KOBOR, UASZ
Pr Ibrahima NDOYE, UCAD
Pr Aliou NDIAYE, FST/UCAD
Pr Abdoulaye GASSAMA, UFR SET/UASZ
Dr Oumar DIA, FLSH/UCAD
Dr Bakary SARR, FLSHA/UCAD
Dr Fatou DIOUF, FSJP/UCAD
Dr Samba KA, USSEIN
Dr El Hadji Sega GUEYE, Université Sorbonne Paris Nord
Dr Sekouna DIATTA, FST/UCAD
Dr Albino NDECKY, UGB
Dr Cherif Saloum DIATTA, UFR-SATIC/UCAD
Dr Mamecor FAYE, FST/UCAD
Dr Adama NDIAYE, USSEIN
Dr Pape Abdoulaye DIAW, UADB
Dr Ousmane CISSE, UCAD
Dr Thierno LY, IFEE/UCAD
Dr Diéry NGOM, UFR-SATIC/UADB
Dr Jean Jude DOMINGO, FST/UCAD
Dr Birahim DOUF, UADB
Dr Aliou SENE, FASTEF/UCAD
Dr Diome FAYE, FLSH/UCAD
Dr Mounirou DIALLO, FLSH/UCAD
Dr Jean Sibadioumeg DIATTA, FLSH/UCAD
Dr Bocar Kane, Université de Strasbourg
Dr Aminata SARR, UGB
Dr Babacar DIOP, FASTEF/UCAD
Dr Salif BALDE, ESEA/UCAD
Dr Mouhamed SARR, ENSETP/UCAD
Dr Mouhamed Lat Soukabé DIOP, UCAD
Dr Mamadou THIOR, UCAD
Dr Boubacar SOLLY, UASZ
Dr Boubacar CAMARA, UASZ
Dr Lamine BADJI, UASZ
Dr Abdoulaye Djidiack SARR, ESIEX
Dr Ibrahima KA, EPT/UCAD
Dr Ibrahima MANDIANG, UADB
Dr Ibrahima SY, FLSH/UCAD
Dr Mountaga DIALLO, FLSH/UCAD
Dr Samba SIDIBE, EPT
Dr Joseph Sambasene DIATTA, UASZ
Quand le chroniqueur dont les textes font autorité, Madiambal Diagne, publiait le papier cité au début de cette tribune, son seul tort avait été d’avoir raison avant tout le monde. Ses fidèles lecteurs lui doivent aujourd’hui respect et reconnaissance.
par Amadou Tidiane Wone
MONSIEUR LE JUGE
Il n’y a pas eu viol, ni menaces de mort. Que reste-t-il alors dans le dossier pouvant justifier la mise entre parenthèses (pour deux longues années) de la vie de Sonko et de celle de Khady Ndiaye en état de grossesse très avancé ?
Le verdict dans l’affaire opposant Adji Sarr, plaignante, à Ousmane Sonko accusé de « viol et de menaces de mort » vient de tomber.
Nous avons laissé le temps de la justice se dérouler, à son rythme. Nous avons observé le silence sur l’instruction de l’affaire et toutes les étapes de la procédure. Par respect pour la justice de notre pays. Jusqu’à ce matin du 1er juin 2023 où le verdict nous apprend que :
Ousmane Sonko est innocent des faits de « viol et de menaces de mort » dont l’accusait la dame Adji Sarr. Aucune preuve n’ayant été apportée par sa défense pour corroborer ses allégations, on est allé chercher, dans la panoplie des éléments répressifs de la loi, les moyens d’asseoir une condamnation, à nos yeux extrêmement sévère ! En vue de disqualifier le candidat du Pastef lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2024 ? Une question politiquement correcte, convenez-en, et que se posent de larges secteurs de l’opinion nationale.
La voie est maintenant ouverte aux conséquences, politiques et citoyennes, morales et culturelles, que chaque sénégalaise et sénégalais, devrait pouvoir tirer de cette affaire sordide qui nous a coûté si cher !
Monsieur le Juge et chers compatriotes ! Le temps de nous la jouer est maintenant terminé ! Nos consciences sont interpellées ! Sans délais.
Nul n’à le droit de se défausser.
Que chaque citoyen analyse, froidement, les suites d’une affaire qui nous tient en haleine depuis plus de deux ans au prix de plusieurs morts, de milliard de pertes pour l’économie réelle, en plus de tensions innommables sur notre vivre-ensemble !
Et que chacun prenne ses responsabilités.
Monsieur le Juge ! Permettez-moi de vous dire qu’il va falloir maintenant que vous fassiez face au jury de la nation au nom de laquelle vous êtes sensé dire le droit !
Selon vous :
Il n’y a pas eu viol, ni menaces de mort !
Que reste-t-il alors dans le dossier pouvant justifier la mise entre parenthèses (pour deux longues années) de la vie d’Ousmane Sonko et de celle de Khady Ndiaye en état de grossesse très avancé ?
Avez-vous pris la pleine mesure des conséquences de votre décision de destituer, dans les faits, le maire de Ziguinchor, élu pourtant au suffrage universel comme le Chef de l’État?
Avez-vous pris en compte l’enfant de NDeye Khady Ndiaye qui frappe aux portes de la vie ainsi que le stress que vous lui faites subir pour des faits non établis?
Avez-vous apprécié, comme il se doit, la vague d’espoir que suscite pour la jeunesse sénégalaise, Pastef et son leader, et le risque de la voir se transformer en vagues de colères aux conséquences imprévisibles ?
N’aviez-vous pas, au vu de l’inexistence des faits objet de la plainte, une occasion de sauver notre pays de l’aventure ?
Ousmane Sonko et Ndeye Khady Ndiaye auraient-ils moins le droit à réparation pour leur dignité bafouée et leurs vies privées exposées sans fards ?
Après votre jugement, n’avez-vous pas ressenti la vague de honte et de gêne que votre décision a répandu dans le pays et qui pourrait se traduire, dans les jours à venir, par des incidents dont la gravité aurait pu être évitée si la Raison avait prévalu ?
Au fil de ces questions, que je me pose et que je vous pose Monsieur Le juge, j’éprouve un profond malaise. Un malaise sourd, indéfinissable et qui m’arrache des soupirs de douleurs. Je ne trouve que dans nos langues une tentative d’exprimer mon ressenti en wolof et en pulaar : « Dama am gacce ! Dum ine hersini ! »
En attendant que nos plaintes et complaintes montent vers le ciel vers « Le Meilleur des Juges ! » Qu’Il déverse sur notre pays de la Miséricorde en abondance et nous sauve de tous les périls.
PAR Ciré Clédor Ly
SONKO EST DÉGAGÉ DU CONTRÔLE JUDICIAIRE
Les faits retenus pour atteindre l'objectif de privation du droit d'étre candidat à une élection et de destitution de la fonction de maire de Ziguinchor, n'ont jamais fait l'objet d'une instruction ou d'un débat, même hors la présence de l'accusé
L'État avait mis la résidence d’Ousmane Sonko en état de siège dans l'attente qu'on lui livre une commande politique emportant privation systématique de ses droits électoraux, à savoir une condamnation avilissante et infamante pour crime de viol.
Pour rappel, Ousmane Sonko n'a jamais reçu de convocation et n'a pu comparaitre ni être défendu.
La Chambre criminelle n'a pu livrer la commande et a prononcé un verdict d'acquittement.
Cependant,elle a trouvé une pirouette tout aussi inacceptable,inconcevable et inexplicable, une peine de substition par défaut, pour condamner le leader de l'opposition Sénégalaise.
L'ordonnance de renvoi et de mise en accusation pour crime et délits connexes, fixe les limites de la compétence et de la saisine de juridiction de jugement et de ses juges.
Dès lors, lorsque les juges sont convaincus de l'innocence d'un accusé parce que les faits reprochés ne sont pas constitués ou les éléments matériels constitutifs des éléments du crime ne sont pas réunis, il acquitte purement et simplement sans pour autant substituer au crime un autre crime ou un délit non visé dans l'acte d'accusation et qui ne protègent pas la même valeur sociale.
L'incitation de mineurs à la débauche ou la corruption de la jeunesse (deux infractions distinctes dans leurs éléments constitutifs l'une l'autre bien que voisines) sur une mineure de 21 ans, ne figurent ni dans l'acte d'accusation qui a saisi la juridiction de jugement, encore moins dans la convocation servie à la co-accusée, l'héroïque Ndèye Khady Ndiaye qui contient aussi les seules infractions retenues contre le leader de l'opposition démocratique à l'exclusion de toute autre.
Par ailleurs, la contumace est lié à une qualification criminelle de sorte qu'elle est pulvérisée de plein droit lorsque l’accusé est acquitter ou absous, ou lorsque le juge ne condamne que pour un delit ,auquel cas c'est un jugement par défaut qui est rendu et ouvre la voie à l'appel parce que même si le contumax se présente ou est arrêté, le jugement acquittement déjà rendu sort son plein et entier effet.
Les faits retenus pour atteindre l'objectif de privation du droit d'étre candidat à une élection et de destitution de la fonction de maire de Ziguinchor, n'ont jamais fait l'objet d'une instruction ou d'un débat, même hors la présence de l'accusé.
Il est à preciser que la contumace est une sanction obsolète qui a disparu de toutes les législations des États démocratiques parce qu'inconciliable avec les impératifs des droits de la défense et du droit de toute personne de pouvoir contester sa culpabilité et la peine devant une juridiction d'appel y compris le contumax.
Une condamnation avait été annoncée par certains responsables politiques du régime en place dans des vidéos virales qui circulent encore sur la toile et qui anticipait le verdict impunément, confortant les accusations de complot d'Etat.
En tout état de cause, avec la décision rendue, le leader charismatique est dégagé du contrôle judiciaire et recouvre sa pleine et totale liberté.
Son passeport doit lui être immédiatement rendu à l'instant et sans délai, les barrières érigées devant son domicile devront aussi être levées et les forces de répression renvoyées illico presto dans leurs casernes. Ce sont les conséquences immédiates du verdict rendu.
Par ailleurs, tous les comploteurs qui sont responsables du chaos installé dans le pays avec son cortège de morts et de désolation, doivent être poursuivis et punis.
Pour la suite,nous aviserons dès que nous nous serons concertés avec notre client.
Par Vieux SAVANÉ
MISÈRE POLITIQUE ET SOCIALE
Les soubresauts actuels avec leurs lots de destruction et de vies fauchées disent quelque part que le mode de gouvernance sénégalais, essentiellement clientéliste et parasitaire, est malade
A près une requalification des faits de viol et de menaces de mort en «corruption de la jeunesse», dans le cadre du Procès opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, le verdict de la chambre criminelle est tombé hier jeudi. Le leader de Pastef écope de 2 ans ferme et 600 mille francs d’amende. Différente de «la corruption de mineur, la «corruption de la jeunesse» est une infraction à la loi pénale.
Prévue et punie par l’article 324 alinéa 2 du Code pénal elle dit ceci : « Sera puni aux peines prévues au présent article, quiconque aura attenté aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou l’autre sexe au-dessous de l’âge de vingt et un ans, ou, même occasionnellement, des mineurs de seize ans ». Alors qu’il a été jugé par contumace, Ousmane Sonko se retrouve ainsi sans recours possible.
Qu’on ne nous dise surtout pas que le verdict a établi qu’il n’y avait ni viol ni menace de mort et que de surcroit, il a validé l’idée longtemps brandie de complot orchestré par la majorité en vue d’écarter de la prochaine élection présidentielle l’une des figures de proue de l’opposition. A tout le moins, pourrait-on s’accorder, comme le disait l’autre, que la politique est un jeu de quilles ou tout manque de vigilance peut vous saborder. En tout état de cause on est en droit de subodorer que, Ousmane Sonko et ses conseils, ont produit le bâton pour se faire battre. Il convient en effet de rappeler que lorsqu’on est convoqué au tribunal suite à la plainte d’une tierce personne, on est tenu de s’y rendre et de faire valoir ses moyens de défense. En l’occurrence, quoi que cela puisse coûter, nul n’a le droit de défier l’institution judiciaire. Aussi Simple. En lieu et place, Ousmane Sonko a posé un acte fort en refusant de répondre au tribunal. Il y a surtout que derrière ce qui apparaissait comme une insoumission se profilait en réalité un statut spécial du politique qui frisait l’impunité. A moins qu’une excessive confiance ne le rende imprudent et qu’une défiance ne le rende insupportable.
Aussi, importe-t-il de rappeler que l’homme ou la femme politique est un citoyen ordinaire, soumis comme tout un chacun aux lois et règlements en vigueur. Mieux encore, il lui incombe un devoir d’exemplarité. Ce faisant, la grosse et incroyable bourde de Sonko aura été de se positionner comme un intouchable, pouvant tranquillement contester des institutions qui, à ses yeux, seraient totalement asservies au pouvoir en place. Une stratégie qui avait manifestement reçu le soutien de ses avocats, lesquels ont semblé user et abuser des ficelles juridiques que leur offrait la loi. Embarqués dans les brèches ainsi ouvertes, ils ont déserté le prétoire au risque de se retrouver dans une impasse.
Que faire alors ? Descendre dans la rue ? Brûler des commerces, des bus de transport et des infrastructures que nous avons en commun ? Paralyser la vie économique et sociale du pays, au nom d’affaires qui originellement étaient d’abord privées, avant de basculer petit à petit en affaire d’Etat ? Disons-le tout net, c’est non. Comment d’ailleurs peut-on être fiers de voir des centaines voire des milliers de jeunes déferler dans les rues, détruisant tout sur leur passage.
Eux qui, dans leur écrasante majorité, englués dans une amertume de lendemains qui déchantent, répétitifs comme un éternel recommencement, sont réduits à constater l’absence d’avenir. A les voir ainsi plombés dans un présent triste et étouffant, se réveillant tous les matins pour se coucher tous les soirs, avec la même détestation de soi, nous oblige d’ailleurs à ne recourir à aucun raccourci consistant à leur faire porter le boubou d’une jeunesse rebelle, militante et patriotique. Bien au contraire, la faim et le désespoir qui ne sont jamais loin s’invitent aux portes des débordements que l’on peut constater avec les commerces et autres restaurants universitaires vandalisés et pillés.
Assurément, arriver à détruire ses propres outils de travail comme cela a été le cas à l’Ucad pose en réalité le problème de la misère politique, économique et sociale dans laquelle nous nous débattons. Aussi, à quelques encablures de la prochaine élection présidentielle, est-il plus que temps de s’arrêter et de s’interroger sur l’état de la société sénégalaise et de la démocratie qui la travaille. Un passage d’autant plus incontournable, qu’il ne s’agit pas en effet de dégager Moustapha pour le remplacer par Marcel ou Fatoumata, mais de remettre totalement en question l’hyper présidentialisme qui gangrène nos institutions et qui est la cause de beaucoup de nos maux actuels.
A l’évidence, même si les potentiels candidats n’en pipent mot, il est aujourd’hui clairement admis que l’on ne peut laisser autant de pouvoirs entre les seules mains du chef de l’Etat. Ce qui va avec la nécessité de rendre effective la séparation des pouvoirs, la reddition des comptes avec des corps de contrôle efficients. Il s’agit surtout de faire en sorte que le choix de la personne appelée à diriger le pays puisse s’opérer à travers des élections libres et transparentes.
Le débat s’impose plus que jamais puisque l’on ne peut faire comme s’il ne s’était rien passé. En effet, les soubresauts actuels avec leurs lots de destruction et de vies fauchées disent quelque part que le mode de gouvernance sénégalais, essentiellement clientéliste et parasitaire, est malade. Et bien malade
par Amadou Ba
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL, SEUL HABILITÉ À JUGER DE LA RECEVABILITÉ DES CANDIDATURES
En tant qu’anciens Premiers ministres, vous devez respecter, sans réserve, l'indépendance et l'autorité du Conseil constitutionnel dans l'exercice de ses fonctions. Le président mérite respect et considération de la part de tous les citoyens
En ma qualité de Premier ministre, je me sens interpellé par cette contribution inédite dans sa forme, émanant d’illustres personnalités comme vous, ayant occupé la fonction qui présentement, est la mienne sous la direction du président de la République, S.E.M Macky Sall.
Notre Sénégal est fier de son héritage nourri de contributions riches et variées, de femmes et d’hommes, ayant chacun fait don de soi, avec générosité et abnégation, pour promouvoir un idéal de paix et de cohésion entre l’ensemble des citoyens.
Le président de la République S.E.M Macky Sall a toujours reconnu l'importance de préserver la stabilité et la paix dans notre pays, ainsi que de promouvoir la démocratie. Il a toujours été engagé envers ces principes et ces valeurs. C’est sans doute, pour cette raison, entre autres, que le peuple sénégalais lui a majoritairement accordé ses suffrages pour diriger notre pays. Il travaille au quotidien pour faire face aux défis qui se posent à nos populations et essaie de trouver, sans relâche, des solutions qui répondent aux besoins du peuple.
Comme il l’a encore montré ce 31 mai 2023, en joignant l’acte à la parole, le président de la République S.E.M Macky Sall est engagé pour un dialogue positif et constructif, sans préjugé ni tabou. Il est à l'écoute attentive et bienveillante des préoccupations de tous les acteurs politiques, de la société civile, des femmes, des jeunes, de nos guides religieux, en un mot, de toute la population.
J’ose espérer que vous aussi, êtes prêts à vous engager, au moins autant, pour préserver notre héritage démocratique, maintenir la stabilité et promouvoir le développement durable du Sénégal.
En participant à ce dialogue national, vous et toutes les autres parties prenantes encore hésitantes, vous contribuerez à faire émerger un bon accord dans l’intérêt supérieur de notre pays.
Au demeurant, pour ce qui de la candidature du président de la République S.E.M Macky Sall en 2024, je tiens, à sa suite, à apporter les précisions suivantes, maintes fois rappelées.
Sur le plan juridique, il est important de souligner que le Conseil constitutionnel est le seul organe compétent pour statuer sur la recevabilité des candidatures lors des élections présidentielles. C'est à cette institution de garantir le respect des dispositions de notre Constitution et de déterminer si une candidature est conforme aux critères établis par la loi. En tant qu’anciens Premiers ministres, vous devez respecter, sans réserve, l'indépendance et l'autorité du Conseil constitutionnel dans l'exercice de ses fonctions. Tout manquement à cette obligation vous éloigne de votre stature d’ancien Premier ministre, et de votre responsabilité envers la démocratie et l'État de droit.
Sur le plan politique, il est essentiel de tenir compte du processus et des délais fixés par le président de la République lui-même. Il a clairement déclaré qu'il répondrait en temps opportun aux questions concernant sa candidature à l'élection présidentielle de 2024. En tant que responsables politiques, il est de votre devoir de respecter son agenda et de ne pas chercher à lui imposer le vôtre. Mieux, sa candidature va bien au-delà de sa volonté personnelle et de l'approbation du Conseil constitutionnel, car elle implique également son parti, sa coalition et ses nombreux sympathisants.
Sur un plan plus général, je dirai simplement que vous êtes particulièrement bien placés, pour avoir été Premiers ministres du Sénégal, pour savoir que le président de la République, en tant que père de la nation, mérite respect et considération de la part de tous les citoyens en raison de ses responsabilités de chef de l'État, de sa fonction de garant du fonctionnement régulier des institutions. Le respect envers lui contribue à la stabilité politique, à l'intérêt économique, à la continuité des politiques publiques, au respect de la démocratie, à l'unité nationale et au fonctionnement harmonieux de la société.
En fin de compte, le président de la République, en tant que gardien de la constitution, a la responsabilité de préserver l'État. Nous devons travailler tous ensemble pour promouvoir la stabilité, le développement et le bien-être de tous les Sénégalais, quelles que soient nos opinions. C'est en unissant nos efforts que nous pourrons continuer à faire progresser notre pays dans la voie de la démocratie, de la prospérité et de l'harmonie.
par Abdoul Aziz Diop
DE LA HAINE DES INSTITUTIONS À LA MILICIANISATION DU SÉNÉGAL
Que deviendra la police nationale en cas de contrôle du pouvoir politique par les soutiens extérieurs de Sonko ?
Nous remercions notre ami Ibrahima Ndiaye de mettre à notre disposition l’information à chaud, nous permettant ainsi d’avoir le recul nécessaire - chose rare - à temps réel. À cette disponibilité s’ajoutent les commentaires et analyses avec lesquels Ibrahima rythme sa contribution exceptionnelle à la diffusion de l’information juste et vraie qui alimente, presque 24 heures sur 24, le groupe WhatsApp dénommé Grand groupe républicain (GGR) par ses initiateurs et dont nous figurons parmi les membres les plus actifs.
Dans le dernier commentaire sur lequel porte le texte que vous avez sous les yeux, Ibrahima Ndiaye croit savoir que « l’erreur de Sonko est d'avoir considéré la police nationale, la gendarmerie nationale, les institutions judiciaires, les autorités administratives et même l'armée sénégalaise comme ses adversaires politiques. »
Il n’en est rien… De quoi s’agit-il ?
Concernant les institutions régulières et régaliennes dont Ibrahima Ndiaye fait état, Sonko leur applique, avant d’avoir le contrôle politique, par lui-même et ses hommes de paille, la doctrine qu’il partage avec les soutiens intérieurs et surtout extérieurs qui l’encouragent - pour ne pas dire le forcent - à agir démesurément pour pousser le pouvoir à commettre l’erreur qu’il finira par commettre lui-même en donnant régulièrement des gages aux soutiens étrangers dont il est la marionnette immature, irréfléchie et corrompue.
Lesdits soutiens seraient aux anges si Sonko atteignait son objectif - inatteignable dans une société politique à fort taux de scolarisation des adolescents et de formation des adultes - en contrôlant le pouvoir politique. La première décision attendue de lui par les ennemis du Sénégal indépendant et démocratique portera alors sur le démantèlement de notre système judiciaire dont les mutations sauvages et forcées aboutiront à la mise en place d’une justice expéditive qui multiplie les exécutions sommaires et extrajudiciaires après que les magistrats, longtemps conspués, sont forcés de choisir entre le départ à la retraite anticipée et le séjour carcéral à durée indéterminée. Le modus operandi sera accompagné d’une propagande dégueulasse dont l’élément clé sera de justifier l’effondrement du pouvoir judiciaire par la revanche du peuple sur les magistrats persécuteurs mis définitivement hors d’état de nuire, chaque minute qui passe charriant les nouveaux mensonges d’État destinés à ajouter une couche pour faire accepter le soufflement à la dynamite terroriste des tribunaux partout au Sénégal.
Que deviendra la police nationale en cas de contrôle du pouvoir politique par les soutiens extérieurs du traître Sonko ? Elle sera, elle aussi, démantelée. Son infiltration par des éléments étrangers aboutira à l’édification d’une grande milice antinationale déterminée à faire subir à tout opposant, auteur de la moindre outrecuidance dans le commentaire libre ou l’analyse informée, des sévices de toutes sortes encouragés par les nouveaux maîtres de la police nationale qui lui feront perdre son professionnalisme connu du monde entier et sa posture républicaine unique au monde.
Quid de la gendarmerie nationale ? Au prétexte qu’elle concurrence la police nationale - ce qui est aberrant -, la gendarmerie nationale sera sommée de choisir sans délai entre sa fusion avec la nouvelle milice policière ou sa dissolution dans l’armée nationale. Cette dernière deviendra enfin « l’armée de mercenaires » que Sonko appelle de ses vœux en accusant les meilleurs officiers du monde - ceux du Sénégal indépendant et démocratique - à s’être arrimés à on ne sait quelle entité guerrière dont la seule vocation est de perpétrer des putschs qui mettent définitivement fin aux institutions démocratiques tout en réprimant dans le sang toute opposition démocratique et structurée.
Le projet d’intégration politique et économique de l’Afrique de l’ouest deviendra alors celui d’une intégration des juntes militaires avec lesquelles le « Sénégal nouveau » de M. Sonko entretiendra des relations incestueuses qui exposeront le pays au premier coup d’État militaire jamais perpétré au pays de la Téranga. Une nouvelle intégration ouest-africaine délinquante transformera celui qui croyait posséder le Sénégal en nouveau paria obligé de se soumettre au nouveau diktat armé ou de se faire exécuter froidement pour prévenir les actes séditieux dont il sera le cerveau pour un retour en force.
Le chef de faction au destin incertain a commencé le massacre en substituant un morceau d’étoffe défraîchi frappé au centre d’une sorte d’étoile à 6 branches, au drapeau national dont la Constitution précise - Article premier - les caractéristiques : « Le drapeau de la République du Sénégal est composé de trois bandes verticales et égales, de couleur verte, or et rouge. Il porte, en vert, au centre de la bande or, une étoile à cinq branches. » En modifiant dans les faits un alinéa du titre premier de notre loi fondamentale, Sonko établit lui-même que sa faction conspiratrice Pastef - disséminatrice de la rébellion armée en Casamance sur toute l’étendue du territoire national - ne se conforme plus à la Constitution, ainsi qu’aux principes de la souveraineté nationale. Elle doit donc être dissoute sans délai, et ses adhérents et sympathisants mis hors d’état de nuire, en vertu de la loi n° 81 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques.
Voilà qui explique la haine des institutions régulières et régaliennes - lire le chapitre 14 du livre « Gagner le débat… » (L’Harmattan Sénégal & Nouvelles éditions européennes, 2023) - du Sénégal indépendant et démocratique trop légalistes et trop républicaines pour plaire à Sonko trempé dans une sordide affaire de « viols avec menaces de mort ». Sonko au pouvoir n’hésitera pas à instaurer le viol hétérosexuel et homosexuel comme moyen de torture dans les geôles de la déstructuration outrancière et générale du Sénégal livré aux bandes armées de toutes sortes pour être dépossédé sauvagement et durablement de ses ressources gazières et pétrolières.
par Malick Sy
SONKO, LA CHRONIQUE D’UNE FIN ANNONCÉE ?
Il n’aura suffi que quatre lettres pour faire basculer le destin d’un homme et d’une ambition. Le leader de Pastef n’a désormais qu’une obsession : créer les conditions d’une insurrection sur fond de réthorique complotiste
C’est l’image d’un homme, les traits défigurés par les événements, qui a failli lourdement chuter à sa descente d’un véhicule de la gendarmerie nationale. Mais plus de peur que de mal, Ousmane Sonko a été rattrapé in extremis par des gendarmes qui sont souvent, la cible privilégiée des outrances du président du Pastef. Pour un homme qui se croyait au-dessus des lois, cette courte séquence sur laquelle on le voit entre les mains des forces de sécurité et de défense sénégalaises est tout un symbole. Dans une République, il y a des bornes qui sont infranchissables.
L’affaire Sonko-Sarr ou le bouquet final d’un fiasco moral et politique.
Depuis, l’image tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Cette séquence magnétique et prémonitoire résume le scénario noir que ses partisans redoutaient tant, depuis le déclenchement de l’affaire de viol impliquant celui qui se prévaut du titre de chef de l’opposition sénégalaise.
Elle est symbolique de l’effondrement de plus en plus inéluctable d’un homme à l’apogée de son ascension, mais qui va naufrager ses ambitions et la survie de son parti dans la baignoire glauque du jacuzzi d’un obscur salon de prestations corporelles. En plein couvre-feu. Dans un pays totalement confiné pour cause de Covid-19.
Jugé pour viols répétés et menaces de mort sur une jeune fille d’à peine 21 ans, son procès qui tient tout le Sénégal en haleine, résonne comme l’épilogue d’un film politico-judiciaire catastrophe, sur fond de scandale sexuel que le plus inventif des auteurs ne pouvait imaginer. Sonko et la masseuse ou l’inimaginable scénario.
Viol. Il n’aura suffi que quatre lettres pour faire basculer le destin d’un homme et d’une ambition. Les accusations portées contre le leader du Pastef sont d’une rare gravité. Attrait devant la barre pour solder l’addition judiciaire de ses turpitudes personnelles, Ousmane Sonko dans sa stratégie de défiance presque compulsive des institutions de la République, a refusé de se présenter devant la justice sénégalaise. Mais qu’à cela ne tienne, son procès retentissant, dont le verdict est attendu ce 1er juin, risque d’être le bouquet final d’un véritable fiasco politique et humain.
Des écarts intimes qui laisseront des traces dans l’histoire
L’affaire Ousmane Sonko – Adji Sarr, c’est l’histoire d’un homme dont le destin politique prometteur a chaviré entre le huis clos romantique d’une salle de massage et l’ambiance lourde d’une salle d’audience pour un procès scabreux pendant lequel, rien ne nous sera donné à voir mais où tout nous sera donné à entendre. Une affaire qui laissera des traces dans l’histoire, avec ses instants cruels et épiques avec la description sordide des écarts intimes des deux protagonistes : Ousmane Sonko et Adji Sarr.
Entre récits de sodomie et histoires de fellation, l’étalage-déballage accablant fait par la jeune masseuse de ses moments de jouissance avec l’ex-inspecteur des impôts, sous les néons du Sweet Beauty, a fait l’effet d’une bombe dont l’onde de choc n’en finit pas de diviser et de secouer le Sénégal. Un pays fracturé avec d’un côté, les pro Sonko qui voient derrière cette affaire, un complot d’État et de l’autre, les partisans de celle qui fait trembler l’homme qui fait trembler toute une République.
Sonko perdu par l’illusion de puissance
Mais au-delà de cette affaire qui reste strictement privée avec certes une excroissance politique, il y a surtout le procès de l’imposture et de la supercherie, celui d’un homme qui avait fait de l’exemplarité et de la morale les piliers de sa stratégie de conquête pouvoir. Des valeurs qui au final, se sont avérées être rien d’autre que des variables d’ajustement d’une manipulation politique et médiatique à grande échelle.
Ousmane Sonko avait pour lui la popularité et un capital attractivité comme aucun homme politique sénégalais avant lui.
Seulement voilà, à force de prendre sa pleine puissance comme un totem d’impunité, aucune institution ne va échapper à la défiance et aux outrances du président du Pastef. Devenu le poison lent de la démocratie sénégalaise, l’homme ne fixe aucune limite dans ses perditions contre les institutions de la République. A commencer par le président Macky Sall, sans oublier les juges, les généraux de l’armée, de la police, de la police, la magistrature, la presse.
Ousmane Sonko, omni-opposant autoproclamé, ne résiste plus à la tentation de surpuissance qui a fini par lui faire croire qu’il était devenu un citoyen au-dessus des lois. Un intouchable qui n’allait jamais avoir de compte à rendre. Une illusion au service d’une obsession : la création des conditions d’une insurrection au Sénégal.
Dès lors ses dérapages s’enchaînent. À commencer par le refus de reconnaître la légitimité du chef de l’État qu’il refusera pendant longtemps d’appeler par sa fonction de président de la République. Un symbole d’irresponsabilité républicaine pour une personnalité de tout premier plan, qui cherche à incarner nos institutions.
Quant à la justice, c’est l’institution maléfique qu’Ousmane Sonko aime le plus à invectiver. Voués aux gémonies, les magistrats sont insultés et menacés plus souvent qu’à leur tour, inspirant ses plus farouches partisans. Il y a quelques jours, un de ses plus fidèles lieutenants ne s’est guère gêné pour dire publiquement sur une chaîne de télévision sénégalaise « que son parti attendait de pied ferme, le premier juge qui osera prononcer une peine d’emprisonnement ou d’inéligibilité contre Ousmane Sonko ». Si ce n’est pas une menace, ça y ressemble fort.
Et que dire des forces de défense et de sécurité qui sont systématiquement vilipendées, outragées, agressées voire accusées de tentative d’assassinat.
Tout un pays soumis à la violence d’un homme et à la terreur d’un parti
Se sachant pris dans le tourbillon d’une pression judiciaire suffocante qu’il aura lui-même provoquée et qui pourrait pulvériser sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, Ousmane Sonko n’a désormais qu’une seule et unique obsession : créer les conditions d’une insurrection sur fond de réthorique complotiste, et de discours insurrectionnels, en appelant ses militants les plus fanatiques et les plus radicaux à mettre en cause l’ordre constitutionnel.
C’est tout le sens de son dernier appel lancé depuis son domicile de Ziguinchor à travers lequel, il donnait le signal de sa marche triomphale vers Dakar, pour déloger le président de la République. Face caméra, casquette en couleur militaire camouflage vissé sur la tête, tout un symbole, Ousmane Sonko appelle le peuple du Sénégal à descendre dans la rue partout au Sénégal avant de le convier à déferler sur la capitale pour un affrontement capital qu’il appelle « le combat final ».
Ce message signe de manière incontestable, les intentions d’un homme entré en guérilla, fidèle à sa caricature de jusqu’au boutiste et prêt à aller jusqu’au bout de son agenda insurrectionnel. Quoiqu’il en coûte. C’était l’objectif principal de sa « caravane de la liberté ».
On connaît la suite. Ousmane Sonko sera arreté et gentiment ramené à la maison.
Mais cet épisode de sa brève arrestation, qui a tout l’air d’une ultime sommation envoyée au président du Pastef, doit servir d’avertissement à tous ceux qui foulent aux pieds les institutions, bafouent la République et tentent quotidiennement d’allumer les braises de la haine et de la violence pour déstabiliser le Sénégal.
L’État n’a plus le droit de fléchir face à ceux qui veulent saccager la République, vandaliser nos institutions. Il doit faire preuve dune autorité à toute épreuve pour empêcher les pyromanes de transformer le Sénégal en brasier. Avec tout ce qui se passe à nos frontières, notre pays ne doit pas être le dernier laboratoire sous régional des pouvoirs insurrectionnels ou putschistes. D’autant que les insurgés ne reculent que lorsqu’ils se savent traqués et poursuivis.
Le moment est venu de stopper un homme dont les penchants régionalistes et les velléités séditieuses n’échappent plus au grand monde. Il a été mis à nu.
Les seuls à ne pas être au courant sont les membres d’une certaine société civile sénégalaise, souvent si prompts à dénoncer le régime du président Sall, mais qui deviennent ostentatoirement mutiques face aux atteintes graves et récurrentes portées par le président du Pastef aux institutions de la République.
Nous ne les avons jamais entendu clairement condamner les dérives insurrectionnelles et antidémocratiques du maire de Ziguinchor. Comme si tout était permis à Ousmane Sonko.
En tant qu’épicentres de la vigilance démocratique, on aurait aimé les entendre dénoncer les dérives d’un homme qui a volontairement et délibérément choisi de se mettre en dessous de la ligne de flottaison républicaine.
Leur silence, consternant voire complice, a peut-être insidieusement et incidemment contribué à l’anéantissement des rêves de présidence d'Ousmane Sonko et précipiter son naufrage politique et républicain, en refusant de l’alerter publiquement sur ses dangereux dérapages. En lui passant tous ses excès, ils ont exacerbé à leur corps défendant, son sentiment d’impunité.
Sauf qu’il est plus facile de s’allier avec des intellectuels étrangers pour vilipender celui qui reste encore le président de la République, incarnation de la démocratie sénégalaise et qui tient sa légitimité du suffrage universel que de dénoncer l’effondrement républicain d’Ousmane Sonko. Les caciques de la société civile sénégalaise ont capitulé face aux forces centrifuges antirépublicaines du Pastef.
Quand on est contre Sonko, on ne parle plus, on chuchote.
Aujourd’hui nous avons tout un pays, le nôtre, le Sénégal, soumis à la violence d’un homme. Tout un État soumis aux éruptions insurrectionnelles d’un homme et de son parti qui veulent obtenir par la rue ce qu’ils n’ont pas encore réussi à obtenir par les urnes.
Au nom d'Ousmane Sonko, près de 20 de nos jeunes compatriotes ont perdu la vie. En son nom, des milliards de francs de biens appartenant à des intérêts économiques nationaux et étrangers ont été saccagés.
En son nom, une armée de fidèles continue d’exercer une terreur sans nom sur tous ceux dont la pensée, n’est pas en coïncidence avec celle de leur mentor.
Aujourd’hui encore, seule une petite poignée de journalistes et d’intellectuels osent critiquer Ousmane Sonko et son parti le Pastef. Au risque d’être la cible de menaces et d’insultes de l’escadrille numérique de son parti, qui a fini d’installer son hégémonie sur les réseaux sociaux. Une terreur intellectuelle sans précédent au Sénégal. A un point tel que lorsqu’on est contre Sonko, on ose plus parler. On chuchote.
Un courage nommé Sall et Dias
Aucun démocrate, aucun républicain ne doit accepter la remise en cause violente et permanente des institutions de la République. L’adversité politique ne permet pas tout. Elle n’autorise pas non plus à dire tout et n’importe quoi. C’est en ce sens qu’il faut saluer le courage politique de Barthélemy Dias et de Khalifa Sall qui malgré leur franche opposition au régime du président Macky Sall et la vigoureuse contestation de sa troisième candidature, refusent de dévier de la ligne républicaine qui doit, en toutes circonstances, nous servir d’horizon citoyen. Car, il n’y a pas d’alternative. C’est la seule attitude qui vaille. Toute autre posture étant forcément vouée à l’échec.
En se vautrant dans une stratégie de l’outrance, de la défiance et de la violence, Ousmane Sonko a été le propre metteur en scène de sa déchéance.
D’erreurs tactiques en fautes stratégiques, le président du Pastef reste l’unique comptable de ses désastres politiques et judiciaires. La mine sombre, l’image le montrant trébucher à sa descente d’une voiture de gendarmerie après avoir été capturé au bout d’une opération commando complètement avortée, est celle d’un homme qui semble avoir perdu de sa verve et de sa magie.
Déjà condamné dans une affaire de diffamation, l’affaire Adji Sarr pourrait consacrer la faillite politique et morale d’un personnage, qui à force de réciter pieusement ses versets antirépublicains, antidémocratiques et insurrectionnels, a fini par entrer en collision frontale avec la République. Ses innombrables errements de communication ont fait le reste. Les dégâts risquent d’être lourds. Il aura, le cas échéant, tout le temps pour les constater.
Malick Sy est Conseiller en Communication.
PAR Abdoul Mbaye, Aminata Touré et Mamadou Lamine Loum
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, VOTRE MANDAT S'ACHÈVE EN FÉVRIER 2024
Vous avez aujourd'hui la responsabilité historique de préserver l'héritage démocratique et de paix du Sénégal, héritage qui s'est construit au prix de luttes et sacrifices de plusieurs générations
En 2012, puis de nouveau en 2019, le peuple sénégalais vous a majoritairement accordé ses suffrages pour présider aux destinées de notre cher pays. Conformément aux dispositions non équivoques de la Constitution, du reste corroborées coniointement par l'entendement conforme des citoyens mandants dûment informés ainsi que par votre acquiescement net et limpide dans des adresses et déclarations publiques orales et écrites, votre dernier mandat s'achève en février 2024.
Nonobstant, votre mutisme prolongé quant à vos réelles intentions ne manque pas d'attiser un climat de forte tension et d'inquiétude générale propice à de graves tensions sociales dans un contexte économique particulièrement difficile.
La démocratie sénégalaise est majeure et tient son rang dans le concert des grandes démocraties. Notre pays qui est connu dans le monde entier pour sa stabilité légendaire évolue dans un contexte sous-régional gros de tous les dangers et vous avez aujourd'hui la responsabilité historique de préserver l'héritage démocratique et de paix du Sénégal, héritage qui s'est construit au prix de luttes et sacrifices de plusieurs générations.
C'est pourquoi, nous vous invitons à sauvegarder ces acquis démocratiques fondamentaux en confirmant vos propos antérieurs selon lesquels vous n'êtes pas candidat à l'élection présidentielle de 2024 et en vous engageant à organiser des élections inclusives, libres et transparentes.
Nous vous prions d'agréer, monsieur le président de la République, l'expression de nos sentiments respectueux et compatriotiques.