SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 novembre 2024
Opinions
par Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mohamed Mbougar Sarr
CETTE VERITE QUE L’ON NE SAURAIT CACHER
EXCLUSIF SENEPLUS - La situation en cours résulte de la dérive autoritaire du président. L’hubris d’un pouvoir qui emprisonne ou exile ses opposants les plus menaçants, réprime les libertés et tire sur son propre peuple avec une révoltante impunité
Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mohamed Mbougar Sarr |
Publication 04/06/2023
Les événements en cours exigent de chacun qu'il prenne ses responsabilités. Nous affirmons que la situation que vit actuellement notre pays résulte de la dérive autoritaire du président Macky Sall. En 2012, notre confiance l'a placé à la tête de l'État sénégalais. Mais mû par son désir de se maintenir à tout prix au pouvoir, il s'est promis de « réduirel’opposition à sa plus simple expression ». Le président Macky Sall a ainsi semé les graines de la discorde et de la violence dans notre pays. Sa responsabilité devant le peuple sénégalais est sans appel. L'Histoire retiendra que c'est lui qui nous a entraînés dans cette crise politique sans précédent, fragilisé notre tissu social et affaissé nos Institutions. Il a de surcroît imprudemment libéré les monstres qui sommeillent en chaque groupe humain et qu’il convient de toujours brider par une pratique de la justice, de l’égalité des citoyen.ne. s et de la paix sociale.
Si nous en sommes arrivés là, c'est parce que nous, le peuple sénégalais, n'avons pas assez réagi quand le régime en place s'est mis à traquer les militants et les cadres de Pastef en plus bien évidemment de son leader, Ousmane Sonko. Il y a pourtant eu des signes avant-coureurs - que nous n'avons hélas pas su décrypter - de cette campagne de répression systématique et sans précédent au Sénégal.
Depuis quelque temps, en effet, tous ceux qui osent élever la voix contre une troisième candidature du président sortant en font immédiatement les frais. Peu à peu, les interdictions de marches pacifiques sont devenues la règle ; les arrestations et emprisonnements arbitraires se sont multipliés. Dans un tel contexte de brutale fermeture de l'espace politique, les procès aux verdicts ubuesques et la séquestration illégale d'un dirigeant de l'opposition en sont venus à paraître d'une inquiétante banalité.
La nature socratique du verdict du procès d’Ousmane Sonko a fini par convaincre que ce n’était pas la manifestation de la vérité qui était visée, mais bel et bien l’élimination d’un opposant politique dans la perspective des prochaines élections présidentielles. Elle pose surtout le problème de notre appareil judiciaire dont la fragilité et la fébrilité sont apparues au grand jour.
En vérité nous sommes tous témoins, depuis plusieurs mois, de l’hubris d’un pouvoir qui emprisonne ou exile ses opposants les plus menaçants, réprime les libertés (notamment celles de la presse) et tire sur son propre peuple avec une révoltante impunité. Nous sommes aussi tous témoins des errements d’un État désireux de rester fort à tout prix - ce prix fût-il celui du sang, de la dissimulation, du mensonge -, oubliant qu’un État fort est un État juste, et que l’ordre se maintient d’abord par l’équité.
A cette réalité brute, l’appareil idéologique du régime en place a répondu que rien ne se passait ; et que ceux qui se trouvaient en prison étaient des individus qui avaient contrevenu aux règles, violé la loi, ou mieux, n'avaient pas respecté les règles de l’État de droit. Par un étrange renversement de perspective, ceux qui ont affaibli et décrédibilisé les Institutions de la République - notamment la Justice, devenue partisane -, les mêmes qui ont rompu l’égalité des citoyens devant la loi, sont ceux qui s’en proclament les gardiens.
Aux citoyen.ne.s dénonçant cet état de fait, on oppose une batterie de chefs d’inculpation allant de la diffusion de fausses nouvelles au discrédit jeté contre les Institutions, en passant par l’appel à l’insurrection, pour justifier l’appareil répressif mis en place contre eux. Par ces actes, c’est toute la conscience démocratique de la société civile sénégalaise qui est réprimée, sommée de rentrer chez elle et de baisser pavillon. Ce désir d’instiller la peur chez les citoyens et d’inhiber ainsi toute velléité de protestation par le langage et le discours a cependant quelque chose de profondément anachronique : les Sénégalais.e.s sont attachés à leur liberté de parole et ils n’y renonceront pas.
Un autre déni majeur est celui de la demande de justice sociale et de justice contentieuse de la part d’une jeunesse qui représente 75 % de la population sénégalaise. Cette jeunesse, en plus de manquer de perspectives, n’a pas d’espace d’expression politique et voit ses rêves d’une société plus équitable hypothéqués. Nous voyons enfin des populations, déjà précaires et laissées à elles-mêmes, aux prises avec les problèmes élémentaires du quotidien le plus rude. Elles observent avec tristesse et impuissance la frénésie accumulatrice d’une caste qui s’enrichit illicitement, cultive un entre-soi indécent et répond, quand on l’interpelle ou lui demande des comptes, par le mépris, la force ou, pire, l’indifférence. Une caste que rien ne semble plus pouvoir affecter, ni la misère sociale, ni sa propre misère morale : voilà le drame.
Aujourd’hui, comme hier, le langage, lieu primal de la lutte de la vérité contre le mensonge, demeure fondamental. La première des compromissions consiste à ne pas nommer ce qui est, à l’esquiver, à l’euphémiser, à le diluer par des tours de passe-passe sémantiques, ou à tout bonnement travestir la réalité. La première des oppressions qui nous est faite est d’avoir tenté par moult opérations de nous obliger à prendre le mensonge pour la vérité. Pour cela, l’appareil idéologique de l’État a tourné à plein régime en produisant des discours ayant pour objectif de voiler le réel.
Nous tenons à alerter à travers cette tribune sur l'usage excessif de la force dans la répression du soulèvement populaire en cours. Symbole de la violence de l’État contre la société, cette répression prend aujourd'hui une forme nouvelle et particulièrement inquiétante. Il s'agit, ni plus ni moins, de la "dé-républicanisation" des forces de défense et de sécurité auxquelles ont été intégrées des milices armées opérant au vu et au su de tous. En agissant de la sorte, le régime actuel est en train de faillir à son devoir de protéger le peuple sénégalais.
Une autre dimension de l’oppression est le gouvernement par la violence et la peur que le régime actuel a méthodiquement mis en œuvre depuis un certain temps. L’intimidation des voix dissidentes, la violence physique, la privation de liberté ont été une étape importante du saccage de nos acquis démocratiques.
Nous n’ignorions pas, après 1963, 1968, 1988, 1993, 2011 et 2021, que l’histoire politique du Sénégal charriait sa part obscure de violence. Mais de toutes les convulsions qui ont agité l’histoire moderne de notre pays, celle qui se déroule sous nos yeux nous semble être la plus simple à résoudre et, par ce fait même, la plus tragique en ses conséquences actuelles. Il suffirait qu’un homme dise : Je renonce à briguer un troisième mandat qui déshonorerait ma parole d’homme, mon pays et sa Constitution, pour que la colère qui s’exprime dans les rues sénégalaises en ce moment même, sans disparaître tout à fait, s’atténue. Cet homme, c’est le président de la République. Qu’il annonce que les articles L29, L30 et L57 du Code électoral seront révisés, que le parrainage sera aboli afin de rendre les élections inclusives et que tous les prisonniers politiques et d’opinion seront libérés pour que la tension baisse, et que la paix ait une chance de revenir.
La vague de violence qui secoue le Sénégal depuis plusieurs jours n’est pas seulement liée à une conjoncture politique passagère : elle est aussi structurelle, profonde, ancienne. Elle traverse tous les pans de la société sénégalaise, et traduit une foi perdue dans l’État de droit ainsi que le désir d’une plus grande justice (sociale), que garantirait un pacte démocratique renouvelé. Toute la question est de savoir si le pouvoir actuel a encore le temps, la latitude, la volonté de mettre un terme à une spirale de violence dont il nous semble qu’il est, tout compte fait, le principal responsable. La voie royale vers une paix durable est cependant dans la réhabilitation de la Justice et dans l’édification, cette fois-ci, d’une société véritablement démocratique. Il s’agira après la tempête, de refonder le pacte Républicain, de construire d’authentiques contre-pouvoirs, de reformer en profondeur nos Institutions, de sortir de notre hyper-présidentialisme afin de ne plus conférer à un seul individu un pouvoir sans limites et sans contrôle.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
L’APOLOGIE D’OUSMANE SONKO
EXCLUSIF SENEPLUS - Pastef est l’expression d’un refus de la perpétuation d’un système néocolonial et d’un État piégé dans le paradigme néolibéral, incapable de répondre aux aspirations légitimes des populations
Dans son Apologie de Socrate, (défense de Socrate), Platon nous relate la mise à mort de Socrate par les citoyens d’Athènes, ce qui en fait, était une tentative futile de mise à mort de la philosophie.
Lors de son fameux procès pour « corruption de la jeunesse », Socrate conclut son plaidoyer en disant (nous rapporte Platon) « c’est cela qui me fera condamner si vraiment je suis condamné : non pas Mélétos ni Anytos, (les 2 plaignants) mais la calomnie et l’envie du grand nombre, qui ont déjà fait condamner beaucoup d’autres hommes de bien et qui, je pense, en feront condamner encore ; il n’y a pas à craindre que cela s’arrête à moi. » Les défenseurs de la justice et de la vérité qui suivront Socrate sont donc prévenus…
Socrate termine après sa condamnation à mort en reprochant aux juges qui ont voté pour ladite sanction d'avoir ainsi négligé leurs responsabilités et ruiné la réputation de la cité. Puis il montre aux juges ce qu'il estime être la vérité : s'il a perdu le procès, ce n'est non pas la faute des actes qu'il a commis, mais bien la faute des juges qui ont voté pour le condamner, car ils n'ont pas su porter un jugement juste.
Si le procès de Socrate fut l’un des procès politiques les plus connus, 2 500 ans d’histoire moderne ont vu défiler nombre de grandes figures dans les prétoires. De Jésus Christ à Nelson Mandela, de Jeanne d’Arc aux procès de Moscou et de Dreyfus à Mamadou Dia.
Denis Salas dans son Histoire de la justice définit le procès politique comme « un procès criminel d’un adversaire politique pour des raisons politiques. Ajoutons, pour compléter le tableau, que le juge est sous contrôle, la procédure purement arbitraire, la punition quasi certaine. L’usage de la justice permet avant tout d’éliminer des rivaux par une sorte de pédagogie de l’effroi. C’est le cas dans la monarchie absolue, les empires et les régimes totalitaires. Tout souverain, pour conforter sa toute-puissance, peut faire appel à cette force d’élimination et de dissuasion. »
Quid du procès d’Ousmane Sonko ? Il coche toutes les cases de la définition ci-dessus.
Est-il besoin d’élaborer ?
Ousmane Sonko est attrait devant la barre pour répondre d’allégations de menaces de mort et de viols répétitifs, ce dont il est acquitté, puis, par un tour de passe-passe il est sanctionné pour un délit pour lequel il n’était pas poursuivi.
Où est l’enquête ? Où est l’instruction ? Où sont les preuves irréfutables ? Où est le débat contradictoire ? De plus, on organise sa non-comparution en le séquestrant chez lui et en ne lui faisant pas parvenir de convocation, tout ceci bien entendu pour priver ses avocats de leur droit de faire appel, en le rendant contumax par force.
Régime totalitaire ?
Bien entendu, mais il faut y ajouter un qualificatif qui est incontestablement la marque de fabrique du régime de Macky Sall : l’incompétence ! Même quand il s’agit de monter un complot et un procès qui au moins respecte les formes !
Et après ça les tenants du pouvoir ont le toupet de gémir, dès que la rue gronde :« État de droit ! » ou « force restera à la loi !» (À dire vrai à destination des investisseurs étrangers et autres agences de notation.) Car nous Sénégalais savons que les arrestations massives et illégales se multiplient, que les prisons sont pleines, que 16 morts ont été déjà décomptés au moment où j’écris ces lignes (3 juin 2023), l’internet bloqué, les plateformes digitales suspendues, des chaines de télévision privées de signal et que les militants et cadres de Pastef sont pourchassés.
Comment en est-on arrivés là ?
La réponse est à chercher dans cette terrible déclaration de Macky Sall qui marquera à jamais l’histoire de la démocratie sénégalaise : « Je réduirai l’opposition à sa plus simple expression. » (Déclaration infâme s’il en est surtout venant de la bouche d’un président d’une République démocratique). Voilà le programme politique que le président sénégalais Macky Sall avait dévoilé à ses concitoyens lors d’une conférence de presse à Kaffrine le 16 avril 2015. Ce jour-là Macky Sall avait rendu public sa détermination à mener une guerre sans merci contre la démocratie en dépit des dispositions constitutionnelles garantissant les droits de l’opposition.
Après s’être débarrassé de Karim Wade et de Khalifa Sall il pensait qu’Ousmane Sonko serait une proie facile et procédait promptement à sa radiation de la fonction publique et en orchestrant une campagne impitoyable de diabolisation (la calomnie mentionnée par Socrate) :
Salafiste, wahhabite, terroriste, sécessionniste, sexiste, ethniciste etc. Et j’en passe !
Campagne accompagnée de brimades de toutes sortes, de violences physiques, d’interdiction de sortie du territoire, de séquestrations, de complots, etc. pour aboutir à ce verdict honteux, déclencheur d’une colère populaire prévisible.
Or mille mensonges ne résistent pas à une vérité : Ousmane Sonko est aujourd’hui l’homme politique sénégalais le plus populaire, avec ses qualités et ses défauts (nul n’est parfait), incarnant les espoirs d’une génération de plus en plus impatiente et à la tête d’un parti symbole de la montée en puissance d’une classe moyenne patriote et en demande de ruptures. Pastef est l’expression d’un refus de la perpétuation d’un système néocolonial et d’un État piégé dans le paradigme néolibéral, incapable de répondre aux aspirations légitimes des populations. Pastef est aujourd’hui le parti le mieux organisé avec une direction collégiale compétente et déterminée et qui au fil de ses combats suscite un espoir qu’il serait dangereux de crucifier.
En vérité ce n’est pas Sonko qui dérange mais plutôt le programme de gouvernement du parti. Il suffit de lire Solutions le livre programme signé par Ousmane Sonko et nous invitant au débat autour d’un diagnostic sans concession de l’État, de l’économie et de la société et proposant des solutions de ruptures qui forcément inquiètent tous ceux qui bénéficient et abusent du statu quo.
En le lisant et le relisant, j’y ai décelé une réincarnation de la pensée et de l’action de Mamadou Dia. Oui, Pastef s’appuie sur notre passé politique pour nous proposer une sortie de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons.
Oui Je suis Pastef. Oui je rejoins Pastef ce jour.
Quant à Macky Sall, il doit comprendre que le 3e mandat n’est pas un dû auquel il lui plairait de renoncer si on le lui demande « respectueusement ». Quelle arrogance ! Quelle cécité ! Il n’y a pas plus terrible fléau que l’injustice qui a les armes à la main.
Comme disait Platon dans Gorgias « le plus grand mal à part l’injustice serait que l’auteur de l’injustice ne paie pas la peine de sa faute »
Macky Sall devra être jugé d’une manière ou d’une autre et tôt ou tard !
Pierre Sané est ancien SG d’Amnesty International
par Nioxor Tine
RÉSISTER À L’INJUSTICE, NOTRE DEVOIR À TOUS
Les forces de défense et de sécurité semblent être infiltrées par des hommes-liges de l’autocrate en chef et des centaines de nervis hors de contrôle, disposant d’armes à feu, dont ils ont d’ailleurs fait usage contre des manifestants
Les émeutes meurtrières qui ont émaillé ce premier "week-end prolongé" de juin, ont été déclenchées par la lecture du verdict inique dans le procès de l’affaire Sweet Beauty. Similaires à celles de février-mars 2021, elles sont symboliques à plus d’un titre et riches d’enseignement. Elles étaient prévisibles et annoncées depuis plusieurs mois, au moins depuis le meeting de Keur Massar.
Droit à la résistance
Il est remarquable, à cet égard, que ces évènements surviennent, encore une fois, en cette saison printanière, qui tend, dans la symbolique politique, à être de plus en plus associée à la liberté, cette liberté que le pouvoir apériste n’a eu cesse de brimer, depuis son avènement malencontreux, il y a un peu plus de onze ans.
Cette révolte populaire est également survenue à la veille du premier anniversaire de la confirmation par le Conseil des "faux sages" de l’invalidation de la liste des titulaires de Benno, fait inédit dans l’histoire électorale mondiale et très révélateur du degré élevé d’animosité au sein de la classe politique sénégalaise.
Depuis lors et malgré le revers électoral cinglant qu’elle a subi lors des législatives du 31 juillet de l’année dernière, la coalition présidentielle a fait montre d’encore plus d’agressivité envers l’opposition, alors que les résultats du scrutin indiquaient plutôt d’aller vers le dialogue, à travers une concertation nationale délibérative.
Nous n’en voulons pour preuves que l’installation chaotique de la quatorzième législature et le blocage du fonctionnement du Parlement par son Président-marionnette, dévoué au clan présidentiel et illégitime, car ayant usurpé la station qui devait revenir à la tête de liste de Benno Bokk Yakaar.
Par ailleurs, la persécution judiciaire féroce, dont le leader du Pastef fait l’objet depuis des années, ainsi que la traque impitoyable des militants de son parti et l’interdiction de ses activités politiques (Nemeku Tour, caravane de la liberté…) laissaient augurer d’un clash aussi inévitable que salutaire.
C’est donc, en toute bonne conscience, que les militants du Pastef ont toujours revendiqué leur droit à la résistance, valable en tous lieux et en tout temps, mais encore davantage dans le cadre de régimes autoritaires comme le nôtre, peu soucieux des droits et libertés.
Enfin, ce soulèvement de la jeunesse, au lendemain de l’ouverture du pseudo-dialogue tardif de Benno (prétendument national), a le mérite de démasquer la fourberie du régime du président Macky Sall.
Préalables du dialogue non satisfaits
En effet, les résultats d’une concertation similaire organisée, quatre années auparavant, le 28 mai 2019, étaient très décevants et avaient clairement mis en évidence la boulimie de pouvoir, qui animait le clan présidentiel. De fait, il n’avait été noté aucune mesure forte en matière de réformes institutionnelles et de fiabilisation du processus électoral, alors qu’on venait de sortir d’élections très controversées et discriminatoires, du fait de l’éviction de plusieurs candidats soit par le parrainage, soit en utilisant le levier judiciaire.
On a plutôt observé des manœuvres politiciennes, notamment le débauchage de figures de proue de l’opposition, particulièrement le candidat arrivé deuxième aux dernièes présidentielles. Le remaniement de la Toussaint 2020 allait consacrer non seulement l’entrée de deux ministres du parti Rewmi dans le gouvernement, ainsi que la nomination de Mr Idrissa Seck à la présidence du C.E.S.E, mais aussi le limogeage simultané d’éminentes personnalités du parti au pouvoir.
Ces manœuvres tortueuses témoignaient déjà de cette volonté de confiscation du pouvoir par le président actuel, qui cherchait à affaiblir l’opposition, comme il se l’était toujours promis, dans le même temps, où il faisait le vide autour de lui, en écartant les personnalités potentiellement présidentiables de son camp.
Depuis lors, certains secteurs de la coalition présidentielle, surtout les militants de l’APR, organisent régulièrement des opérations téléguidées de soutien à la candidature de leur président à un troisième mandat illégal et illégitime. Or, il n’y a pas droit, non seulement, parce que depuis 2001, les dispositions de notre Constitution prévoient une limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, mais aussi parce que M. Macky Sall lui-même a initié un référendum, en mars 2016, qui a confirmé cette disposition.
Et pourtant, il continue de tenir le peuple en haleine, en refusant de trancher la question et en faisant croire qu’il aurait le droit à un deuxième quinquennat, sollicitant même l’avis de juristes français proches des milieux d’extrême-droite.
Il est clair, que cette volonté de briguer un troisième mandat, ajoutée à une détermination à écarter le candidat de l’opposition le plus populaire des prochaines élections présidentielles, représentant le challenger le plus sérieux au prochain candidat de la majorité présidentielle contribuent à créer une atmosphère peu propice au dialogue.
C’est ce qui justifie un sursaut citoyen massif qui a abouti à la mise sur pied d’une plateforme des forces vives dénommée F24, pour s’opposer à la troisième candidature de M. Macky Sall et à l’instrumentalisation de la justice pour éliminer des candidats. En outre, elle exige la libération des centaines de détenus politiques et l’organisation d’élections transparentes et inclusives.
Curieusement, le régime de Benno Bokk Yakaar, qui prétend décrisper le climat politique a empêché à cette plateforme citoyenne poursuivant de nobles objectifs démocratiques, de tenir son dialogue du peuple, ce qui ne peut que vicier davantage l’atmosphère sociopolitique.
L’exacerbation de la crise politique sévissant dans notre pays depuis plusieurs mois, provoquée par le verdict de la parodie de procès sur l’affaire Sweet Beauty est en train de se manifester par un climat quasi-insurrectionnel, qui fait l’objet de déni de la part des autorités de notre pays.
Perversion du modèle démocratique sénégalais
Plusieurs observateurs évoquent, depuis des années, l’existence d’un projet autocratique élaboré par un clan centré sur le noyau constitué par la famille présidentielle.
Plusieurs faits objectifs semblent étayer cette assertion, comme des formes inédites de maintien de l’ordre, qui font penser à des dictatures sud-américaines ou plus près de nous, à des autocraties pétrolières d’Afrique centrale.
Les forces de défense et de sécurité semblent être infiltrées par des hommes-liges de l’autocrate en chef et des centaines de nervis hors de contrôle, disposant d’armes à feu, dont ils ont d’ailleurs fait usage contre des manifestants. A ce propos, on ne peut pas ne pas penser au contrat d’équipements militaires destinés au ministère de l’Environnement et qui avait été révélé par une enquête des journalistes de l’Organized Crime and Corruption Reporting Project.
Autre décision caractéristique souvent prise par les régimes autoritaires en Afrique ou ailleurs, la coupure du signal internet, pour empêcher une coordination optimale des activités de résistance et gêner la collecte des informations sur les crimes et atteintes aux libertés et droits humains.
Face à ce qui est devenu une évidence, à savoir la mise sous le boisseau des normes démocratiques, certains membres de l’élite bien-pensante poussent des cris d’orfraie devant le soulèvement des jeunesses urbaines avec leurs regrettables dégâts collatéraux. Ils choisissent de se mettre à équidistance entre le bourreau et la victime, soit pour se positionner comme médiateurs ou pour délivrer, d’un ton docte, des sermons moralisateurs et démobilisateurs, ce qui est le plus sûr moyen de pérenniser l’injustice.
On a envie simplement de leur demander : où étiez-vous donc, ces onze dernières années ?
Où étiez-vous quand le président de la République jetait à la poubelle l’inestimable œuvre du vénérable Amadou Mahtar Mbow, synthèse des travaux de la Commission nationale de Réforme des Institutions et des Assises nationales ? Les conclusions et recommandations issues de ce processus participatif, ayant l’onction de larges secteurs populaires, devaient remédier à la mal-gouvernance ambiante, renforcer l’Etat de droit, approfondir la démocratie grâce à une séparation effective des pouvoirs et raffermir nos souverainetés économique et politique.
Bien au contraire, on a vu une évolution progressive du régime de Macky Sall, porte-étendard autoproclamé de valeurs démocratiques et républicaines vers une autocratie pétrolière, voire une dictature barbare et impitoyable.
C’est au peuple de trancher !
En disqualifiant le crime de viol, la magistrature couchée n’a fait qu’entériner le verdict populaire déjà arrêté, quelques jours après le début de la cabale de Sweet Beauty, quand le gynécologue et l’inspecteur chargé de l’enquête ont émis de sérieuses réserves face aux sornettes d’une soubrette aliénée, prête à pactiser avec le diable pour quelques centaines de dollars. Ces doutes sont devenus des quasi-certitudes, après les révélations officieuses d’un rapport occulte de la gendarmerie, qui aurait établi la réalité du complot contre le leader du Pastef.
Néanmoins, la jeunesse patriotique a su patienter jusqu’à la fin de la procédure pour laisser exploser son indignation et sa colère, qui a pu malheureusement donner lieu, çà et là à des actes de vandalisme n’épargnant pas leurs proches et parfois même autodestructeurs.
Mais ces actes regrettables sont infiniment moins dommageables à la communauté nationale que les pratiques de banditisme institutionnel et de prédation des ressources nationales auxquelles se livrent quotidiennement les délinquants à col blanc qui constituent le vivier naturel de la bourgeoisie bureaucratique.
Pour remettre la vie politique de notre pays sur les rails, il faudra trouver ou même inventer les moyens juridiques de réhabilitation du leader du Pastef, qui devra être libéré de toutes ces pièges judiciaires, que des ennemis politiques machiavéliques et une justice enchainée ont mis sur son chemin prometteur.
Il s’agira ensuite de capitaliser sur les grands moments de résistance que nous vivons actuellement, pour arracher au régime apériste agonisant et dénué de perspectives, des victoires décisives pour la restauration de nos valeurs démocratiques et la refondation institutionnelle.
Cela suppose que l’opposition politique et la société civile puissent canaliser et encadrer le mouvement spontané de résistance populaire contre la gouvernance autoritaire et arbitraire du pouvoir actuel, par l’organisation de véritables concertations nationales inspirées des Assises nationales.
Les préalables incontournables sont, comme stipulés dans les documents de F24, la renonciation de l’actuel chef de l’Etat à sa troisième candidature, la libération sans condition de tous les détenus politiques et la participation de tous les citoyens remplissant les conditions à des élections présidentielles transparentes et inclusives.
VIDEO
IL Y A DES VALEURS UNIVERSELLES
POINT DE MIRE SENEPLUS - Dame Babou rejetette cette idée féodale qui consiste à vouloir tout ramener à des questions identitaires - Le terrorisme intellectuel religieux doit être contré dans ce pays
Il y a un peu plus d'un an, Dame Babou rejetais cette idée féodale qui consiste à vouloir tout ramener à des questions identitaires. Le terrorisme intellectuel religieux doit être contré dans ce pays.
Le journaliste et analyste politique mettait en lumière les dangers du sectarisme religieux qui prend de l'ampleur au Sénégal. Il metait également l'accent sur le fait que le gouvernement participe de facto à l'expensioins de ce terrorisme sectariste.
Aujourd'hui cette intervention de Dame Babou est bien d'actualité. Ecoutez le au micro d'Alassane Samba Diop
par Ciré Clédor Ly
APPEL À TÉMOINS
Ousmane Sonko est séquestré par plus de 500 policiers armés et équipés de véhicules de combat de destructions massives à la cité Keur Gorgui, empêché de tout contact avec ses avocats, dans l’arbitraire et l’illégalité manifeste
Je prends à témoins la communauté nationale et internationale,les chefs religieux et traditionnels du pays pour ce qu’ils représentent pour le peuple Sénégalais,sur les atteintes graves à l’exercice de la profession d’avocat par l’Etat du Sénégal.
Le leader politique Ousmane Sonko est séquestré par plus de 500 policiers armés et équipés de véhicules de combat de destructions massives à la cité Keur Gorgui, empêché de tout contact avec ses avocats, par les autorités politiques agissant dans l’arbitraire et l’illégalité manifeste.
La communauté internationale, l’union internationale des avocats et toutes les organisations nationales et internationales de droit de l’Homme, les chefs religieux et traditionnels du pays, sont interpellés pour qu’ils agissent par les moyens adéquats dont ils disposent, pour que les avocats puissent accéder immédiatement à lui et exercer leur profession en toute liberté et indépendance.
Ciré Clédor Ly est membre du collectif de la défense d'Ousmane Sonko.
VIDEO
BARTH DEMANDE À MACKY SALL D’ANNONCER SANS DÉLAI QU’IL NE SERA PAS CANDIDAT EN 2024
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - La Justice est en grande partie responsable des maux dont souffre le pays – Le maire de Dakar appelle l’armée à rester républicaine et à sa place - Il invite tous les acteurs à faire preuve de retenue
Depuis deux jours, le Sénégal est secoué par des émeutes d'une grande gravité. Face à cette situation, Barthelemy Dias, maire de Dakar, s'est exprimé pour présenter ses condoléances au peuple sénégalais et partager sa profonde préoccupation en tant qu'acteur politique et citoyen. Dans sa déclaration, il dénonce ce qu'il considère comme une parodie de justice et met en garde contre les conséquences d'une volonté présumée du Président Macky Sall de briguer un troisième mandat. Dias appelle à la responsabilité et à la paix, exhortant le Président à respecter ses engagements envers le peuple sénégalais.
Barthelemy Dias, maire de Dakar, a pris la parole aujourd'hui pour exprimer sa profonde tristesse face aux émeutes en cours au Sénégal. Il a adressé ses sincères condoléances au peuple sénégalais et a souligné la gravité de la situation qui prévaut dans le pays. En tant qu'acteur politique et citoyen sénégalais, Dias est préoccupé par les événements récents et pointe du doigt ce qu'il considère comme une parodie de justice.
Selon Dias, la justice sénégalaise est en grande partie responsable des maux dont souffre actuellement le pays. Il critique vivement ce qu'il qualifie de volonté manifeste de discréditer et d'éliminer des acteurs politiques de premier plan. Il met en garde contre les conséquences de cette parodie de justice, soulignant que l'objectif recherché est de créer les conditions propices à l'organisation d'une sélection, plutôt qu'une véritable élection présidentielle en 2024, tant attendue par le peuple sénégalais.
Le maire de Dakar interpelle directement le Président Macky Sall, affirmant qu'il n'y a pas de problème juridique concernant les hommes politiques, mais plutôt la volonté du Président de s'attaquer à d'autres citoyens et leaders politiques. Dias rappelle au Président Sall son engagement lors de la campagne sur le référendum et lui demande de respecter sa promesse de ne pas briguer un troisième mandat.
Dias souligne que le Sénégal ne mérite pas de vivre dans la souffrance actuelle causée par des considérations politiques irresponsables. Il appelle le Président à prendre ses responsabilités et à s'adresser au peuple sénégalais pour le rassurer. Il exhorte Sall à respecter ses propres engagements et à éviter de plonger le pays dans une crise encore plus profonde.
Le maire de Dakar rappelle à Macky Sall son parcours politique et lui fait comprendre qu'il a déjà occupé les plus hautes fonctions de l'État sénégalais. Il insiste sur le fait que le Sénégal ne doit plus rien à son Président et que celui-ci a la responsabilité historique d'accompagner le pays sur le chemin du développement durable et viable.
Barthelemy Dias s'adresse également à l'armée sénégalaise, saluant sa présence et l'appelant à rester à sa place. Il demande à tous les acteurs politiques de faire preuve d'intelligence, de responsabilité et de citoyenneté dans la recherche de solutions pour sortir de la crise actuelle.
Barthelemy Dias, maire de Dakar, a lancé un appel à la responsabilité et à la paix au milieu des émeutes en cours au Sénégal. Il a exprimé sa tristesse et sa préoccupation face à la situation actuelle et a exhorté le Président Macky Sall à respecter ses engagements envers le peuple sénégalais. Dias rappelle l'importance de préserver la stabilité du pays et souligne que la politique ne doit pas compromettre l'avenir du Sénégal. Il appelle tous les acteurs à faire preuve de retenue et à travailler ensemble pour trouver des solutions pacifiques et durables.
PAR Abdoulaye Ndiaye
LETTRE OUVERTE AUX ENTITÉS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES
EXCLUSIF SENEPLUS - Je vous exhorte à plaider pour une cessation immédiate de la violence et la répression injuste des opposants politiques au Sénégal. Votre influence dans les affaires internationales pourraient être essentielles face à cette crise
Objet : Appel urgent concernant les troubles politiques au Sénégal
Lettre ouverte à :
Fonds monétaire international (FMI)
Le Groupe de la Banque mondiale
La Banque Africaine de Développement (BAD)
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
L'Union européenne (UE)
L'Agence américaine pour le développement international (USAID)
L'Agence Française de Développement (AFD)
La Banque de développement de Chine (CDB)
Chers estimés représentants,
Je vous écris en tant que huit entités pivots qui jouent un rôle important dans la coopération économique avec le pays du Sénégal. En tant qu'organisations internationales, il est compréhensible que vous soyez moins à l'écoute des réalités politiques immédiates du pays. Cette lettre vise à attirer votre attention sur l'escalade des troubles politiques et la détérioration du climat démocratique au Sénégal, une nation autrefois vénérée comme un phare de la démocratie en Afrique.
Les événements récents présentent une descente alarmante par rapport aux normes démocratiques pour lesquelles le Sénégal était autrefois célébré. Les plus urgentes sont les émeutes meurtrières qui secouent actuellement Dakar, la capitale et diverses grandes villes. Alimentées par le mécontentement du public face à la gestion de l'opposition politique par le gouvernement, ces émeutes ont pris une tournure horrible avec au moins 14 décès signalés en deux jours. La grave préoccupation est maintenant que ces affrontements pourraient s'intensifier, conduisant à un scénario tragique où l'armée pourrait être mobilisée contre des manifestants civils.
En plus de ce grave scénario, le gouvernement a décidé de supprimer la liberté d'expression et la libre circulation de l'information. Au cours de ces manifestations, l'accès aux plateformes de communication essentielles telles que Twitter, WhatsApp, Facebook et d'autres médias sociaux a été bloqué. Ce déni des droits numériques est une menace directe pour le processus démocratique et les libertés civiles des citoyens sénégalais, aggravant la crise politique du pays.
Dans ce contexte d'instabilité, le gouvernement de Sall a fait l'objet d'un examen minutieux. L'affaire controversée contre le chef de l'opposition Ousmane Sonko est particulièrement troublante. Beaucoup interprètent cela comme une instrumentalisation du pouvoir judiciaire par le président Sall pour disqualifier Sonko des élections présidentielles de 2024.
Avec la possibilité imminente que le président Sall sollicite un troisième mandat anticonstitutionnel, parallèlement à un schéma évident de suppression de l'opposition et de restriction de la liberté de la presse, il y a une nette déviation des normes démocratiques. Cette tendance, accentuée par la militarisation accrue des forces de l'ordre, est profondément préoccupante pour l'avenir de la démocratie au Sénégal.
Votre position et votre influence importantes dans les affaires internationales pourraient être essentielles pour faire face à cette crise. Je vous exhorte à plaider pour une cessation immédiate de la violence et la répression injuste des opposants politiques au Sénégal. Le président Sall devrait être persuadé de s'engager publiquement à ne pas briguer un troisième mandat et, compte tenu de l'escalade de la violence, à considérer sa démission immédiate comme une étape vers le rétablissement de la paix et des valeurs démocratiques.
Je plaide également pour une enquête approfondie sur les violations des droits humains et la destruction de biens lors des manifestations en cours et de mars 2021. Les responsables doivent être tenus responsables. Le procès contre Sonko devrait être accéléré pour vérifier son éligibilité aux prochaines élections présidentielles, garantissant ainsi un processus démocratique équitable.
Le peuple sénégalais, en particulier la jeunesse, est prêt à défendre son pays et ses principes démocratiques. Il est de notre responsabilité de les soutenir, de défendre ces valeurs et d'œuvrer à une résolution pacifique et démocratique de cette crise.
J'apprécie l'attention que vous portez à cette question cruciale et j'attends avec impatience votre réponse favorable. Ensemble, nous pouvons contribuer à restaurer et à renforcer la démocratie au Sénégal.
Cordialement,
Abdoulaye Ndiaye est Professeur adjoint d'économie, Université de New York.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
AUX NOMS DE TOUS NOS SAINTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les Khalifes généraux, l’Archevêque de Dakar et le Pasteur de l’église protestante doivent se rendre tous ensemble, auprès du président, de toute urgence pour lui présenter certaines doléances. Le temps presse, il faut agir vite
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 03/06/2023
L’Horloge de l’Apocalypse est cette montre virtuelle qui indique la proximité de la catastrophe nucléaire et de la fin du monde fixées à minuit.
Si une telle horloge existait pour estimer la proximité d’une catastrophe politique, elle indiquerait que nous sommes aujourd’hui au Sénégal à quelques heures seulement du point de bascule.
Nous sommes à quelques heures seulement de l’heure fatidique à laquelle, ailleurs en Afrique des sous-officiers, commandants et capitaines, forcent l’entrée des palais présidentiels avec leurs chars, et au nez et à la barbe des généraux repus et assoupis, se saisissent de son excellence le président de la République par le collet pour l’envoyer en prison quand il n’a pas été exfiltré par les barbouzes de quelques pays amis étrangers.
C’est alors que les pays plongent souvent dans l’abime, subissent coups d’États et contre coups d’États, guerres civiles et ethniques manipulées de l’extérieur, bradages sans précédent des avoirs et des ressources naturelles, exodes massifs, famines …
Le Sénégal est aujourd’hui à ce point de bascule : sombrera-t-il dans le gouffre lui aussi ou au contraire s’en éloignera-t-il pour faire face enfin à ce destin historique exceptionnel qu’il s’est attribué depuis toujours sans jamais l’accomplir ?
Il faut refonder l’exceptionnalisme sénégalais
Pour cela, il faudrait une initiative historique : que les Khalifes généraux des Tidianes, des Mourides, des Niassénes, des Layénes, l’Archevêque de Dakar et le Pasteur de l’église protestante, se rendent tous ensemble, en personnes, auprès du président de la République, de toute urgence.
À la manière du général Jean Alfred Diallo, face au président Senghor en 1968, qu’ils lui présentent abruptement les doléances suivantes :
le président de la République doit déclarer solennellement qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024 ;
que l’amnistie sera accordée à toutes les personnes détenues au cours des trois dernières années pour délit d’opinion et/ou pour activités politiques ;
qu’Ousmane Sonko ayant été victime d’une erreur judiciaire selon les avis concordants des meilleurs spécialistes indépendants du droit, aura droit à la révision de son procès dans les meilleurs délais.
que toutes les personnes qui remplissent les critères établis par le Code électoral et notamment messieurs Karim Meissa Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko seront autorisées à se porter candidats à l’élection présidentielle de 2024 ;
que le président Macky remplira son présent mandat jusqu’à son terme ;
qu’un nouveau gouvernement d’union nationale sera mis en place dans les plus brefs délais.
Ces six mesures simples restaureront immédiatement le calme dans le pays.
Sans aucune intervention extérieure.
L’exceptionnalisme sénégalais, cette baraka que tous les Saints et mystiques de toutes les « tarikhas », saints chrétiens et des religions traditionnelles, enterrés aux quatre points cardinaux, ont transmis à ce vieux pays, sera dès lors refondé.
En outre, le prestige et l’autorité de nos chefs religieux seront restaurés auprès de nombre de jeunes gens désenchantés par leur silence face aux turpitudes des élites et aux excès des classes dirigeantes.
Mais le temps presse, il faut agir vite.
Aux noms de tous nos Saints !
par Aliou Sané
MACKY SALL DOIT DÉMISSIONNER
La mobilisation doit se poursuivre et s'intensifier, pour libérer notre pays de la dictature sanglante du régime. Aucun Sénégalais ne devrait rester indifférent face à tous ces citoyens tués à balles réelles
La seule exigence qui s'impose aujourd'hui, est la démission du président Macky Sall, pour sauver notre cher Sénégal !
J'ai été remis en liberté hier par le juge d'instruction du 2ème cabinet, après 5 jours de détention arbitraire, ponctuée de valses entre commissariats, brigades de gendarmerie et la cave du TGI de Dakar.
Des centaines de nos sœurs et frères sont injustement arrêtés dans le cadre d'une rafle systématique, et retenus dans ces lieux depuis plusieurs jours. Certains sont blessés, torturés, insultés et maintenus dans des conditions des plus inhumaines et dégradantes.
La mobilisation doit se poursuivre et s'intensifier, pour libérer notre pays de la dictature sanglante du régime de Macky Sall. Aucun Sénégalais ne devrait rester indifférent face à tous ces citoyens tués à balles réelles. Ces jeunes tabassés et blessés par des forces de l'ordre, nervis et escadrons de la violence en toute impunité, ces centaines de détenus arbitraires, ces dégâts matériels inestimables, j'en passe !
En conséquence, le président Macky Sall doit démissionner. C'est la seule exigence qui s'impose.
Aliou Sané est Coordonnateur de Y en a marre.
LA GAUCHE FRANÇAISE ACCABLE MACKY SALL
Le groupe parlementaire de la France Insoumise - NUPES condamne la décision de justice prise contre Ousmane Sonko, ainsi que la répression qui a suivi les manifestations de la jeunesse sénégalaise. La France à réagir à la situation
Le groupe parlementaire de la France Insoumise - NUPES a publié un communiqué vendredi 2 juin 2023 concernant les violences qui ont lieu au Sénégal, suite à la condamnation d'Ousmane Sonko, principal opposant au président sénégalais Macky Sall, à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse". Cette décision de justice a été prise après des mois de procédures contre Sonko, qui avait initialement été accusé de viol.
Le communiqué exprime des condoléances aux victimes et à leurs proches, ainsi qu'au peuple sénégalais dans son ensemble. Il condamne la décision de justice considére comme une manœuvre politique pour empêcher Sonko de se présenter à l'élection présidentielle de 2024, à laquelle le président Macky Sall souhaite se représenter en dépit de l'interdiction de faire plus de deux mandats inscrite dans la Constitution sénégalaise.
Le groupe parlementaire de la France Insoumise - NUPES a appelé le pouvoir sénégalais à la désescalade de la situation, en soulignant le risque de fracture dans un pays jusqu'à présent considéré comme un modèle démocratique dans la région. Ils ont également appelé la France à réagir à cette situation, sans esprit d'ingérence, pour éviter de cautionner la confiscation de la démocratie que déplore la majorité des Sénégalais.
Le pouvoir sénégalais est appelé à garantir le choix du peuple sénégalais dans les urnes, sans quoi le futur de la relation entre la France et le Sénégal pourrait être hypothéqué. Le groupe parlementaire de la France Insoumise - NUPES observe la situation avec inquiétude et appelle à la fin des violences.
Le communiqué souligne également que la jeunesse sénégalaise a été dans la rue pour protester contre la décision de justice, et que le pouvoir a réagi en réprimant les manifestants. Le groupe parlementaire de la France Insoumise - NUPES exprime sa solidarité envers la jeunesse sénégalaise et appelle le pouvoir à respecter leur droit de manifester pacifiquement.