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29 novembre 2024
Opinions
PAR Youssou DIALLO
DEGGO NGUIR SÉNÉGAL !
Ces jours derniers, nombreux ont été les appels au DIALOGUE et à la Paix pour sauver notre pays du chaos qui le guette, qui guette son Etat de droit, sa Démocratie, sa STABILITÉ politique et sociale.
Faire bouger les lignes et engager un dialogue urgent salvateur pour le Sénégal /Deggo nguir Sénégal !
Ces jours derniers, nombreux ont été les appels au DIALOGUE et à la Paix pour sauver notre pays du chaos qui le guette, qui guette son Etat de droit, sa Démocratie, sa STABILITÉ politique et sociale.
À la suite du dernier meeting de Pastef à Keur Massar et de la mobilisation exceptionnelle de ses militants et sympathisants et surtout les déclarations « terribles » de leur leader Ousmane Sonko, une cascade de réactions a été enregistrée.
La première, celle extrême, peut-être à dessein, de notre ami Alioune Tine, puis la sortie de Barthélémy Diaz en direction du Président Macky Sall, après celles du Père Théo, du Khalif général des Niassenes, du Porte-parole des Layenes, du CUDIS, d’Organisations de la Société civile, de quasiment tous les Imams dans leurs sermons du Vendredi dernier, de simples citoyens des villes, des campagnes et de notre Diaspora, nous redonnent espoir sur les perspectives de non basculement de notre pays dans un cataclysme politique, institutionnel, social et économique aux conséquences incalculables.
C’est la raison pour laquelle, j’ai décidé, après l’avoir minutieusement relu, d’actualiser mon post du 7 août 2022, intitulé « Pour une Nouvelle Majorité parlementaire de convergences et de Stabilité / Deggo Nguir Sénégal », qui me semble être, à beaucoup d’égards, plus actuel que jamais !
Mon sentiment profond, après le vote historique et inédit de notre peuple, à l’occasion des législatives du 31 juillet 2022, était que le citoyen sénégalais invitait les acteurs politiques, toutes obédiences confondues, à mettre un terme à cette démocratie stressante de confrontations, d’invectives et de violences, en cours. Cela, en dépit des multiples concertations et rencontres initiées par le Président Macky Sall, pour créer les bases d’un climat politique apaisé et pacifié au Sénégal.
Malgré les béquilles et autres « miracles sénégalais » qui lui ont permis jusqu’ici de survivre difficilement depuis quelques années, notre Démocratie, convenons-en, commence objectivement à atteindre ses limites absolues de survie !
Le constat est patent, les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition, ont des positions de plus en plus systématiques et de plus en plus cristallisées, les uns vis-à-vis des autres. Notamment sur les règles du jeu électoral, principalement sur la mise en œuvre du système de parrainage, sur l’interprétation de l’article 27 de la Constitution sur le mandat présidentiel, sur les candidatures de Karim Wade et de Khalifa Sall, le dossier en justice Ousmane Sonko / Adji Sarr, etc.
Notre peuple dont l’intelligence politique et la maturité démocratique ne sont plus à démontrer, a prouvé à travers sa forte abstention aux dernières législatives, plus de 53 %, en mettant quasiment dos à dos, Benno Bok Yaakar et l’Inter-Coalition Yewi -Wallu, notre peuple disais-je, n’a-t-il pas simplement dit aux acteurs politiques « basta » ? Ça suffit ! Puisque vous, acteurs politiques refusez de vous parler, de dialoguer pour mon intérêt exclusif, moi peuple sénégalais, je vous oblige à le faire « par la force »… pour ne pas vous laisser conduire notre Démocratie à l’implosion fatale, au Grand bond politique en arrière.
Notre démocratie, de Démocratie tant enviée ailleurs en Afrique et dans le monde, est malheureusement en crise, concédons-le, par la faute des acteurs politiques, tous sans exception !
Soyons clair, la crise actuelle risque de conduire fatalement à une régression démocratique si rien n’est fait rapidement pour la juguler. Notre Démocratie ne peut plus continuer de fonctionner comme elle le fait actuellement, sans aller fatalement droit vers le mur, la catastrophe !
Elle, notre Démocratie, est à la croisée des chemins, elle peut accoucher du pire comme du meilleur.
L’affrontement et mortal combat seront perdants pour tous, pour les acteurs politiques, le peuple et la nation.
D’où la nécessité impérieuse et historique de cerner les dangers imminents qui planent sur notre Démocratie et notre vivre ensemble, de dialoguer pour les conjurer, afin que notre Gaal démocratique ne sombre pas !
C’est dans cette perspective, que j’agite l’idée de faire bouger les lignes entre acteurs politiques du Pouvoir et de l’Opposition, afin de jeter les jalons d’un Dialogue fécond et salvateur pour établir des convergences et assurer la paix, la stabilité politique et sociale du Sénégal.
C’est une invite à la classe politique pour saisir cette opportunité historique que nous offre notre peuple à travers son dernier vote et les circonstances actuelles de lourdes tensions. Les fuites en avant, les traquenards et la violence politiques ne peuvent plus perdurer, il faut résolument et sincèrement avancer pour sortir notre Démocratie de l’imbroglio.
Répétons-le avec force, notre Démocratie est malade de son immobilisme, de ses confrontations et violences inutiles et dangereuses, pouvant déboucher malheureusement sur une énorme régression.
L’urgence d’une refondation démocratique nous commande de dialoguer sur les règles du jeu électoral, le système partisan sénégalais, d’établir des consensus minimums et forts, avant les élections présidentielles de 2024.
C’est une question de responsabilité démocratique, d’engagement républicain et de patriotisme.
En conclusion, j’invite l’ensemble des acteurs politiques, civils et sociaux, les forces vives de la Nation à explorer cette perspective du dialogue salvateur au nom du seul intérêt national.
Concrètement, cette proposition pourrait être matérialisée ainsi qu’il suit :
1- Le Président de la République Macky Sall devrait prendre des initiatives en direction de toute la classe politique, des acteurs civils et sociaux et des forces vives de la nation sénégalaise pour une baisse de la tension, une décrispation du climat politique et à des concertations pour la paix et la stabilité du pays.
2-les acteurs politiques devraient sur la base de propositions du Président de la République, s’accorder sur une plateforme de convergences démocratique et de stabilité politique, après en avoir défini son contenu et sa feuille de route.
3- à la suite d’un accord sur le contenu et la feuille de route de cette plateforme, étudier les modalités de sa mise en oeuvre y compris la possibilité de mise en place d’un Gouvernement de convergences et de stabilité incluant toutes les forces politiques qui l’acceptent ; comme du reste , l’avait fait fort opportunément le Président Abdou Diouf avec le Gouvernement de Majorité présidentiel élargie, en 1989 suite la crise sénégalo-mauritanienne et en 1996 , après l’assassinat du Président Babacar SEYE(1993 ), les événements sanglants de février 1994 (l’assassinats de six policiers devant la BHS) et les élections locales chaotiques de 1996.
Nous avons une ingénierie politique avérée à ce propos qu’il ne s’agit que d’adapter au contexte actuel !
La Démocratie sénégalaise ne plus stagner, elle doit progresser en utilisant les ressorts inépuisables du génie de notre peuple au dépassement et au sursaut salvateur pour une Démocratie majeure, apaisée et civilisée.
Par Félix NZALE
INDIGNATION HYPOCRITE
Invité sur le plateau de la chaîne Walf TV la semaine dernière, M. Tine a utilisé l’expression «agaçante» pour certains de «risque de guerre civile», appelant les différents protagonistes dans la confrontation politique à savoir raison garder
Les vagues d’indignations qui ont déferlé sur Alioune Tine ne se justifient pas, de notre point de vue. Le président de la structure «Afrika Jom» est cloué au pilori par ceux-là dont nous estimons qu’ils se trompent de colère, pour avoir alerté sur les graves dangers qui pèsent sur notre pays.
Invité sur le plateau de la chaîne Walf TV la semaine dernière, M. Tine a utilisé l’expression «agaçante» pour certains de «risque de guerre civile», appelant les différents protagonistes dans la confrontation politique à savoir raison garder. En particulier, le Président Macky Sall et le président du Pastef, Ousmane Sonko. Au premier, il rappelle qu’il a les moyens et l’autorité nécessaires pour mettre fin à tout ce puant remue-ménage ; au second il invite à l’impératif de responsabilité dans la posture et dans le propos.
En effet, notre pays est sur une corde raide tendue au bord d’un long et profond précipice. Ailleurs, des situations moins problématiques que celles que nous vivons depuis quelques temps au Sénégal ont conduit à des catastrophes. Elles ont entraîné l’exode à grande échelle et abîmé des vies. En l’occurrence, il ne sied donc pas de se lancer dans une campagne d’instrumentalisation émotionnelle tout aussi contre-productive que porteuse de chaos. Par conséquent, au lieu de s’émouvoir de la sémantique et exposer sa peur des mots, il serait plus indiqué de réfléchir à comment échafauder un modèle de société conduit par la vérité. Un modèle de société fondé sur la lutte contre la transgression des lois et des principes garantissant notre vivre-ensemble et définissant notre humanité
Depuis plus de deux ans - en référence à l’affaire qui oppose le leader politique Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr - les appels à prendre conscience de la haine et de la bestialité grandissantes se multiplient. Mais la situation se dégrade et les positions (pouvoir et opposition) se radicalisent dans un dogmatisme inquiétant. De part et d’autre, nous avons des tyrans isolés ou en complicité avec leur entourage, clos sur eux-mêmes et enfermés dans leur démesure et leurs vices.
Dans ce contexte, parler de risque potentiel de «guerre civile» n’est pas excessif. Les propos de M. Tine s’inscrivent, à mon avis, dans l’ordre de la détestation du chaos, des fluctuations politiques, des errements et des atermoiements. Ils expriment le rêve d’une société où les rouages s’emboîtent et fonctionnent sans frottement.
Je suis de ceux qui pensent que l’économie des mots et des expressions, pour dire son désir d’un ordre lié au désir de vérité, relève de l’hypocrisie. A fortiori dans un pays où tout le monde est de plus en plus obsédé par les moyens de parvenir à ses fins. C’est ignorer que le bonheur n’est pas en nous avant d’être dehors. Il est collectif avant d’être individuel. Le bonheur de chaque personne dépend de celui du tout et non de son individualité. C’est oublier surtout que ce pays, le Sénégal, nous appartient à tous. S’il sombre, nous sombrons tous avec. Et les mots pour le dire importent peu.
PS : Aminata Touré, dite «Mimi», n’est plus députée à l’Assemblée nationale. Ainsi en ont décidé le mardi 25 Janvier ses anciens camarades de Benno Bokk Yakaar (coalition au pouvoir) qui lui font payer sa défection et ses assauts répétés contre le 3ème mandat si cher aux partisans du Président Macky Sall. C’est du moins l’une des raisons majeures que met en évidence la concernée comme explicative de la décision de ses «ex».
Il est vrai que Mimi a fait savoir qu’elle ne cautionnait pas une candidature à un 3ème mandat de Macky Sall. Sauf qu’elle s’était prononcée contre dans un contexte où c’était le refrain dicté par Macky lui-même. Entre temps, ce dernier a revu ses notes. Ce qui était un «refrain contre» est, semble-t-il, devenu un «refrain pour». Et Mimi, alors aux affaires à côté de son patron, est devenue aphone. Lorsque la question lui est posée dans ce nouveau contexte de «ni oui, ni non», elle a préféré s’abstenir de confirmer. Qui ne dit rien consent. Et voilà que se sentant (définitivement ?) «trahie» au détour des législatives passées, elle lance l’attaque contre le chef de l’Etat et son ambition d’un 3ème mandat. A moins d’être naïve, Mimi savait qu’elle ferait long feu à l’Assemblée. Connaissant la mentalité et la psychologie de ses anciens potes, elle aurait pu simplement démissionner pour s’éviter (encore) la disgrâce d’un renvoi.
par Jean-Baptiste Placca
D'ABORD AIMER SON PEUPLE
Défier la France n’est qu’un pur défoulement, sans incidence sur les problèmes fondamentaux du continent. Aux dirigeants avisés, l’intelligence politique commanderait d’en profiter pour redéfinir, de manière plus avantageuse, leurs relations bilatérales
Pour espérer s’en sortir, les peuples africains devraient peut-être commencer à s’assurer que les dirigeants qu’ils se donnent les aiment et défendent leurs intérêts, de la même manière que les dirigeants des autres nations du monde aiment leurs propres peuples et défendent les intérêts de leur patrie.
Entre le rappel demandé de l’ambassadeur de France et la dénonciation de l’accord de 2018 relatif aux forces françaises présentes au Faso, les ingrédients d’une brouille entre le Burkina et la France semblent réunis. Pourquoi, alors, donne-t-on, à Paris, l’impression de vouloir dédramatiser ces tensions ?
Paris dédramatise, peut-être, pour ne pas rééditer les vaines querelles d’un passé récent – qui ont tant servi à distraire, à peu de frais, une partie du peuple malien, qui en oublié de demander à la junte des comptes sur sa gestion du pays.
Ces tensions avec le Burkina n’en demeurent pas moins déplaisantes, et l’on se demande à quoi il sert de vouloir les relativiser. La dénonciation de l’Accord de 2018 n’a pas vraiment revêtu une forme des plus amicales. Elle aurait pu s’annoncer et s’amorcer plus discrètement, pour ne faire l’objet d’une telle publicité qu’au moment de sa finalisation. Le choix d’une injonction, servie à la télévision, à l’heure du déjeuner, pour rappeler les délais auxquels Paris était tenu, paraissait d’autant plus inamical que cela survenait après la demande de remplacement de l’ambassadeur. Oui, on peut toujours sauver la face, en dédramatisant. Mais il n’en a pas fallu autant, pour que Dominique de Villepin parle de « déclassement » de la France.
Cette décision de rupture des Burkinabè a pu être motivée par des ressentiments récents, mais elle a sans doute aussi de nombreuses causes plus lointaines. Les autorités de Ouagadougou s’empressent, certes, d’annoncer que cela ne remet pas en cause les relations diplomatiques. Mais, si elles le précisent, c’est justement parce qu’elles savent que ces tensions peuvent évoluer vers une rupture plus profonde.
Il y a parmi nous, et souvent au dessus de nous, des êtres imperméables à la honte. Insensibles au regret ! Est-ce prudent et raisonnable de confier nos sorts à de tels personnages ?
J’emprunte volontiers ce titre d'un roman peu connu d’Ousmane Sembene, paru en 1957. Écrivain et cinéaste autodidacte, pêcheur en Casamance dans sa prime jeunesse, maçon, puis Docker au port de Marseille dans les années 56-57. Ousmane Sembene est un auteur prolifique, dont chaque œuvre retrace un pan de l'histoire de notre pays. Par l’écrit et par l’image, il aura laissé à la postérité une marque indélébile. De son temps, et jusqu'il n’y a pas si longtemps, écrire et agir voulaient dire la même chose… Strictement. D'ailleurs, la vie entière d’Ousmane Sembene résume le film de la tragédie de l'Afrique et, plus particulièrement du Sénégal qui tâtonne et se cherche, vainement. Par la faute de leaderships défaillants ou peu inspirés, voire malveillants ! Conséquence : ceux qui auraient dû prendre les rênes du pays, et du continent pour leur clairvoyance et leur sincérité, sont confinés aux oubliettes par ceux qui ont une vision floue de l’Histoire, atteints d’une cécité cognitive qui renverse les priorités et sublime les avatars.
«Ô Pays, mon beau Peuple !» Pour dire, à gorge déployée et en chœur avec toute la jeunesse et le peuple du Sénégal tout entier, notre exigence ici et maintenant, de l’urgence de remettre de l’ordre dans notre pays, le Sénégal !
Promesses trahies, trahisons assumées sans vergogne, dires et dédits, mensonges et affabulations, sont devenus un art de vivre au lieu d’un pis-aller déshonorant. La honte ne tue plus. Les outranciers paradent et les braves gens souffrent en silence leur incapacité à se regarder dans le miroir de la lâcheté, au carnaval des bonimenteurs.
Heureusement qu’il y a la VAR ! Tous les menteurs sont connus, désormais reconnus ! Leurs paroles d’hier et leurs verbiages d’aujourd’hui les confondent au tribunal de l’Histoire. On se partage, à grandes échelle, les flux cathodiques et numériques des histoires de petites gens qui parlent tellement faux qu’ils finissent par s'en ligoter les chevilles. Mais ils n’en n’ont cure ! Ils sauteront, au besoin pieds joints, dans toute nouvelle aventure salvatrice pour piétiner leurs amitiés reniées au profit de nouvelles subordinations… intéressées. Sans mémoire, la conscience n’existe pas.
Mais les oublieux du présent sont… à présent (!) assiégés par la VAR. La mémoire numérique et audiovisuelle qui les traque et les matraque sans répit. Mais sans mémoire, ni conscience, comment éprouver de la honte, ce sentiment si généreux et pudique quant au fond, qu'il dit le regret et la peine ?
Or, il y a parmi nous, et souvent au dessus de nous, des êtres imperméables à la honte. Insensibles au regret ! Est-ce prudent et raisonnable de confier nos sorts à de tels personnages ?
Le temps est venu de nous regarder, les yeux dans les yeux, et de rendre la Justice par des justes ! Ceux dont la conscience n’est pas alimentaire mais davantage spirituelle. Cette conscience qui nous élève et nous exhausse de la fange pestilentielle des lâchetés immédiates. Cette conscience qui scrute les horizons imprescriptibles de l’Ultime Jugement !
Et pourtant !
Le Sénégal est un pays riche ! De ses femmes et de ses hommes qui ont toujours su négocier les virages périlleux pour remettre à flot notre pirogue. Je tiens de cette certitude la foi que rien, ni personne, ne pourra mettre en péril ce pays en forme de tête de lion à la proue de l’Afrique occidentale, quasiment à égale distance entre l’Europe et les Amériques. Je dis bien, nul ne fera chavirer notre pirogue, le Sénégal ! À Dieu ne plaise !
«Il n’y a pas de destins forclos, il n’y a que des responsabilités désertées » aimait nous rappeler mon neveu Le poète et philosophe Hamidou Dia. Qu’Allah lui renouvelle Ses Grâces et Sa Miséricorde Infinie.
Pour lui, pour le Camarade Khasset Cissokho, militant intransigeant, courageux et désintéressé, pour l’avènement d’un Sénégal nouveau et de progrès, et qui sera rendu à la terre en ce vendredi, l’interpellation de Frantz Fanon dans les dernières lignes du livre Les damnés de la terre :
«Allons camarades, il vaut mieux dès maintenant changer de bord. La grande nuit dans laquelle nous fûmes plongés, il nous faut la secouer et en sortir. Le jour nouveau qui déjà se lève doit nous trouver fermes, avisés et résolus». Frantz Fanon, Les damnés de la terre.
DES TRANSITIONS DÉMOCRATIQUES AUX TRANSITIONS MILITAIRES
De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie
The Conversation |
Thierry Vircoulon |
Publication 28/01/2023
Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Niger mis à part, cette bande est ainsi devenue la « bande des juntes ».
Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.
Putschs de guerre, putschs de paix et putsch consenti
Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.
Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.
Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.
Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.
Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.
TER DE DAKAR : SENEGAL 0, SNCF 1, EN ATTENDANT LES PROLONGATIONS...
Un an après son inauguration, le TER de Dakar exploité par la SNCF est très en retard sur ses objectifs financiers mais aussi de fréquentation. Tour d'horizon d'une cacophonie comme seule la France en a le secret
Un an après son inauguration, le TER de Dakar exploité par la SNCF est très en retard sur ses objectifs financiers mais aussi de fréquentation. Tour d'horizon d'une cacophonie comme seule la France en a le secret
I l y a un an, la SNCF ouvrait à Dakar le premier TER africain. Guillaume Pepy, l'ancien patron de la SNCF, avait en effet un objectif : réaliser à l'international 30% du chiffre d'affaires de la maison SNCF. La réalisation fut menée en un temps record après l'abandon de la RATP qui convoitait également ce réseau dakarois. C'est qu'Élisabeth Borne, à l'époque à la tête de la RATP, espérait faire de ce projet sa vitrine dans le cadre de l'ouverture à la concurrence, d'autant plus que la régie n'exploitait aucun TER en France. Une ambition non poursuivie par celle qui lui a succédé à la tête de la Régie. Mais le train dakarois s'avérait tout aussi important pour les projets d'expansion de la SNCF en Afrique et dans les pays émergents.
Dans un courrier commun daté du 13 novembre 2015 que Le Figaro a pu lire, Élisabeth Borne et Guillaume Pepy vantaient chacun les mérites et le savoir-faire de leurs entreprises respectives auprès du président sénégalais Macky Sall. La SNCF se retrouvant seule, elle a aussitôt créé sur place la SETER (Société d'exploitation du TER) appartenant à 100% à la SNCF et adossée à une coquille vide appelée « SNCF International » dirigée par Diego Diaz.
En seulement trois ans, les équipes de la SETER vont procéder au lancement de ce train reliant Dakar à Diamniadio. Selon les prévisions de la société, la ligne transporterait 100.000 passagers par jour, et trouverait son équilibre financier au bout de trois ans. Et, à la suite à ce contrat de pré-exploitation, un nouvel engagement pour trois ans aurait dû suivre. Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron de la SNCF a pourtant voulu durcir les conditions du nouveau contrat. Le président de la SETER Stéphane Volant, Franco-sénégalais et ancien secrétaire général de la SNCF s'y est opposé. Il a été immédiatement remercié, pour être remplacé par Pierre Boutier ancien directeur territorial Occitanie, sans que le gouvernement sénégalais n'ait son mot à dire. Dans un courrier du 12 mai 2022 adressé à Jean-Pierre Farandou, le ministre sénégalais des infrastructures et des transports terrestres Mansour Faye contestait la légalité de cette nomination, car, disait-il, elle enfreignait« les articles 29, 30 et 31 des conditions générales».
Ce courrier fut l'équivalent d'une déclaration de guerre entre le Sénégal et la SNCF. D'autant qu'au terme de cette première période avec ce nouveau dirigeant, la SETER affichait des résultats bien en deçà des prévisions : les voyageurs n'étaient pas au rendez-vous. Les licenciements se sont enchaînés à la SETER, dont celui de son directeur général Frédéric Bardenet. La SNCF ayant rencontré des difficultés à trouver son successeur parmi son personnel, elle a pris la décision de confier l'intérim de ce poste à deux intervenants extérieurs, Patrick Tranzer et Marc Burger. Ces derniers, malgré leur manque d'expérience significative dans le ferroviaire, facturent leur prestation à hauteur de 84.000 euros par mois via Valtus Transition. Sans compter les frais externes : chambre à demeure à l'hôtel Pullman pour l'un, et allers-retours hebdomadaires vers Nouakchott pour l'autre.
Contractuellement, le déficit de la SETER est à la charge de l'État sénégalais. Mais, en raison de la situation internationale et de la forte augmentation du prix des matières premières, celui-ci s'est retrouvé en difficulté et a multiplié les retards de paiement. Le ton a lors continué de se durcir. Dans un courrier du 24 juin 2022, adressé au ministre des transports, Pierre Boutier et Diego Diaz insistent sur la nécessité de signer le contrat sur trois ans (le contrat de pré-exploitation prenant fin) « pour percevoir les sommes dues à hauteur de 25,78 milliards de Francs CFA TTC » et pour éviter, poursuit le courrier, « une dégradation inévitable du service ».
La menace d'interrompre les circulations en cas de non-paiement est à peine voilée. Dès lors, la presse locale va faire ses choux gras de la guerre entre la SNCF et Sénégal. « Le déraillement général », titre Libération le 05 août, « le TER vire au rouge » pour le Quotidien le 2 août, « la direction générale déraille encore» … Et pour ne rien arranger, la presse s'est aussi emparée de l'affaire de la mise en demeure de la Commission pour la protection des données personnelles à la suite de la requête faite par le responsable comptable Lamine Camara qui a aussitôt été, lui aussi, remercié. « La situation est de plus en plus délétère » écrit à nouveau Libération le 22 septembre.
Profitant de cette situation inextricable, la société Meridiam fait alors une offre spontanée de reprise des activités à travers une concession sur 25 ans, assumant ainsi l'entier déficit des premières années. Cette entreprise française a par ailleurs été choisie par le Sénégal pour mener à bien le projet de Bus à haut niveau de service en cours à Dakar. Un véritable « irritant » pour les consultants de la SNCF qui ont multiplié les allers retour entre Paris et la capitale Sénégalaise pour tenter d'imposer leurs conditions à l'État sénégalais. « Avec arrogance », n'a pas manqué de souligner un membre du cabinet du premier ministre rencontré sur place.
Vu coté sénégalais les principaux points d'achoppement de ce nouveau contrat étaient la remise en cause par la SNCF de sa garantie « maison mère », son refus de faire entrer au capital le fond souverain Sénégalais Fonsis, sa demande d'une garantie de subvention pendant trois ans et son manque d'entrain à nommer un président sénégalais. Pour ne pas risquer de perdre le contrat, Jean-Pierre Farandou a tenté le tout pour le tout et s'est envolé lundi dernier pour Dakar en compagnie de Muriel Signouret et Diego Diaz. L'ambassadeur de France a pu organiser en dernière minute un rendez-vous non prévu à l'agenda du Président Macky Sall. Pendant une grosse demi-heure, les deux hommes ont tenté de trouver un «terrain d'entente», qui se révèle n'être pas à l'avantage du Sénégal. Cet accord reste encore à formaliser avec le blanc sein du conseil d'administration de la SNCF, qui n'a pas répondu aux sollicitations du Figaro. Mais surtout celui de la Commission des marchés public sénégalaise très jalouse de son indépendance.
Reste le fond du problème : à savoir améliorer le service et faire venir des voyageurs pour que ce TER n'ait plus besoin d'argent public pour rouler. Or rien dans le nouveau contrat pousse l'opérateur SNCF à améliorer ses résultats. Bref, le projet TER de Dakar servira, sans doute, de modèle aux régions françaises pour négocier plus et mieux avec la SNCF. Sans se laisser impressionner.
PAR LE FIGARO
Par Assane Guèye
UN LONG TUNNEL S’OUVRE DEVANT NOUS
La double peine a été infligée à Aminata Touré. Privée de perchoir puis humiliée par une excommunication, elle a été assaisonnée à la sauce qu’elle-même s’était employée à donner du piquant.
La double peine a été infligée à Aminata Touré. Privée de perchoir puis humiliée par une excommunication, elle a été assaisonnée à la sauce qu’elle-même s’était employée à donner du piquant. Ses ex-camarades de Benno ont été pauvres de sentiments comme elle l’a été dans la reddition des comptes sanctionnée par un fiasco. Le vent a tourné. Impitoyables aussi pour ne pas dire rancuniers et de plus en plus enclins à faire la courte échelle à la majorité, ceux du PDS n’ont pas boudé leur plaisir. Ils ont activement pris part à la déchéance en urgence rappelant ainsi que la vengeance est un plat qui se mange froid.
De toute manière, le positionnement de la dame de fer était intenable parce que tout simplement bancal. Ce qui en restera, c’est son intrépidité et son courage moral toujours plus forts que l’extrémisme de ceux qui ont voté l’exclusion.
Le rassemblement des patriotes dans la banlieue était noir de monde. Les idées noires ont également percuté dans la tête de Sonko à la place des mots magiques. Son renvoi en chambre criminelle n’augure rien de bon pour lui. Le ton agressif de son discours dénote d’un manque de sang-froid. Il aurait pu faire comme Tartuffe s’adressant à Elmire, « Cachez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets, les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées ». Un peu de lyrisme apporterait qui sait de l’eau à son moulin. Et sans le dire, beaucoup de ses partisans ne lui pardonnent pas ses habitudes passées dans un gynécée. Quant aux Sénégalais, ils sont, on ne peut plus incrédules sur ce dossier de Sweet Beauté qui nous enlaidit.
La goutte d’eau de trop. C’est aussi le débat vaseux sur le mandat étonnamment remis au goût du jour après le chaos de 2011. Il s’agit là aussi d’une violence psychologique exercée sur les Sénégalais. L’autre forme d’archaïsme et d’extrémisme consiste à insinuer une guerre civile. On finira par croire comme le disent ses critiques que Alioune Tine est un marchand de la peur. On sait que les responsables politiques sont de plus en plus déraisonnables. On a conscience aussi que la capitale en particulier est propice aux émeutes du fait de la démographie galopante et de l’urbanisation anarchique. Mais l’ancien président de la Raddho ne peut céder aux sirènes de la panique compte tenu de toute son expérience. Les appels au dialogue et à l’apaisement et non le pessimisme, c’est sur ce terrain qu’on l’attend.
Cheikh Yerim Seck pour sa part compte parmi les journalistes les plus adulés au Sénégal et même en Afrique. Son livre a mis les pieds dans le plat mais a aussi diffusé quantité de fake news. Révélations et divagations s’y bousculent. Il y a aussi des livres qui peuvent être ivres.
L’actualité consacre de larges colonnes à la Casamance, théâtre d’un conflit sans fin. L’on se défend d’en parler comme d’une terre de feu comme le disait Michel Paul de RFI à propos de Jérusalem. La paix définitive se gagnera aussi par les batailles économiques.
Ni gagnant ni vaincu à l’issue de l’arrêt de travail des transporteurs interurbains. La désorganisation du secteur est terrifiante. Les accidents n’en sont qu’un symptôme. Les emplois-Jakarta qui se créent par milliers ajoutent à l’anarchie. Ils seront versés dans le bilan du régime actuel. La jeunesse sénégalaise est sculptée par la crise qui n’en est qu’à ses débuts. Le prochain président va affronter toutes sortes de tempêtes. Plus que les honneurs, l’amour du pays devra primer à ses yeux plus que toute autre considération.
Dans le tunnel incertain que nous abordons, si on ne s’élève pas tous ensemble et en toute sérénité, c’est la décote totale qui attend au tournant.
par Moustapha Kane
LE SÉNÉGAL, UN PAYS PAUVRE DE TOUT, MÊME DU SENS DE LA PRIORITÉ
Il faut que nous travaillons à faire revenir les gens à l'essentiel sinon tout projet sérieux de développement sera très difficile à mener. On a comme l'impression que le superficiel a pris le dessus sur l'important, l'ineptie sur l'intellect
Le sens de la priorité est le premier rempart d'une nation qui se respecte et qui veut atteindre le développement.
Un pays qui s'intéresse plus à des futilités qu'à des vrais problèmes aura beaucoup de mal à rejoindre le club des États décideurs et respectés.
Un peuple, qui n'a pas encore quitté l'état de minorité où il est pour entrer dans l'état de majorité dont il doit accéder pour régler des problèmes d'ordres contemporains, restera longtemps un peuple de mendiants et de pauvres.
Ce que l'on conviendrait d'appeler l'homo-senegalensis a beaucoup de chemin à parcourir pour aller de l'avant. L'avènement de l'internet a favorisé ce que j'appelle l'homo-senegalensis.
Il faudra avant tout lever une équivoque. Je ne minimise pas l'homme sénégalais et ne lui donne pas de responsabilité à assumer. Je veux juste mettre le doit sur un problème sociétal inquiétant. Il s'agit bien entendu de ce que cet spécimen appelle lui même <<être immature>> et de ce que beaucoup considèrent comme étant une méconnaissance de la priorité.
Issu du latin maturus qui veut dire « mûr », le mot maturité signifie arriver à un certain niveau de développement physique et psychologique. Donc voir un gros gaillard qui se réclame ouvertement immature est problématique. Cela pourrait être interprété par Freud comme une volonté de retour à l'enfance. Mais moi je le considère comme <<une deresponsabilisaton honteuse>> que s'autorise un crétin pour continuer d'exister et ainsi noyer sa débilité.
C'est exactement, la technique qu'utilisent les néo influenceurs. De véritables imbéciles, au sens familier du terme, qui, croyant être les plus intelligents, fuient malicieusement les véritables questions de l'heure et essayent de vivre de leur <<métier>>, parce que << influenceur >>n'est pas un métier. De là, suivis par des gens pas très incapables de discernement les aident à la dibilisation des masses.
C'est une chaîne très perverse.
Le monde étant virtuel, être suivi par des milliers de gens est un atout, dans une certaine mesure. Ils investissent les réseaux sociaux, récoltent des abonnés, et commencent les absurdités. C'est ainsi que les influenceurs gagnent du terrain et n'entendent pas arrêter.
Le danger est que, comme on n'est pas dans la réalité (internet), ils entretiennent l'illusion et le mensonge. Ils ne montrent pas leur vraie vie. Les jeunes et petits esprits qui les suivent vont faire d'eux des stars et vouloir les imiter.
Les influenceurs ne sont pas des riches, mais leur position fait qu'ils sont des vendeurs d'illusions. Parce qu'en entretenant, virtuellement, un certain luxe, ils laissent voir une prospérité économique, qui encore une fois n'est que chimère. Ils sont ni des intellectuels qui ont trouvé un emploi après des études brillantes, encore moins des entrepreneurs de référence.
La conséquence est qu'on est, finalement, dans une société huper matérialiste. Le besoin vertigineux du matériel doit être accompagné par des moyens, faute de quoi on tombe dans l'indésirable par exemple le vol(cas de samba ka).
Les dégâts sont plus intenses et le phénomène plus universel. La plupart des influenceuses ayant laissé entrevoir un certain niveau de vie élevée sont obligées de chercher les moyens qui doivent l'accompagner. Et dans ce cas, il faut tomber sur toute sorte de bassesse. Le scandale de Dubaï porta prty est édifiant.
Dans notre pays, il faut parler de tiktokers. C'est des personnes qui n'ont que bêtise à fournir à leurs abonnés. C'est ce que Mollah Morgun dénonce dans une vidéo :<< est-ce que si vos parents restaient tout leur temps à faire des vidéos sur TikTok, vous aurez de quoi vous nourrir >>, se demande-t-il.
C'est une vérité connue de tous.
Cependant, il ne faut pas que personne fasse quoi que se soit. Comme si de rien était. Il est nécessaire de trouver des remèdes le plus rapidement possible sinon le phénomène continuera de s'étendre et les dégâts maximiseront.
Cela nous amène à aborder l'autre grand problème : pourquoi nous aimons les fadaises, à quand nous nous intéresserons des priorités ?
Il faut que nous travaillons à faire revenir les gens à l'essentiel sinon tout projet sérieux de développement sera très difficile à mener. On a comme l'impression que le superficiel a pris le dessus sur l'important, l'ineptie sur l'intellect, la médiocrité sur la grandeur, l'animalité sur l'humanité. Ce qui constitue un précédent dangereux. Comment peut-on comprendre que quelqu'un qui fait un live sur TikTok pour parler de la vie privée de quelqu'un peut avoir autant de followers, autant de suiveurs en direct, devrai-je dire ?
Quelqu'un qui reste tout son temps à parler de la vie sexuel de quelqu'un est plus suivi et écouté qu'un autre qui essaye d'éduquer les gens. Aussi bizarre qu'on ne puisse l'imaginer, ceux qui veulent accueillir une certaine célébrité, sans scrupules, investissent ce terrain. Parce qu'il savent que l'homo-senegalensis est intéressé par cela, pour beaucoup du moins.
Des médias qui proposent des contenus aussi vides qu'insignifiants. Des émissions à longueur de journée pour parler de tout sauf de l'essentiel. Des têtes comme ABba, Pape cheikh... occupent la ligne éditoriale, même des énergumènes comme Soumboulou sortent des balivernes. Un couple qui divorce peut faire l'objet d'une édition spéciale. Et le plus bizarre est que le Sénégalais semble s'intéresser à cela. Pendant ce temps, des scandales foisonnent dans la République. Personne n'en parle sinon une petite poignée d'individus.
Les dirigeants, connaissant l'état d'esprit de leurs concitoyens, continuent d'exploiter l'amnésie des citoyens. Combien de rapport épinglant des autorités qui ont volé des millions voire des milliards, dorment encore et encore. Qui en parle ? Qui parle encore du dernier en date, le rapport de la cour les comptes sur la gestion du covid.
Un manque total du sens de la priorité !
On nous parle du livre de CYS, du dossier Adjisarr-le gouvernement. À quand un citoyen sénégalais soucieux véritablement de la manière dont sont pays est géré ? Un Sénégalais qui contrôle l'action ou les actions du gouvernement ? À quand cesserons nous de parler des problèmes de mœurs matin, midi, soir ?
Le nouvel ordre mondial a bien réussi son mission qui est de dibiliser les gens pour mieux dérouler son agenda. Et pour cela, il faut créer des personnes insignifiantes qui entretiennent le débat public et déroulent leur programme de divertissement. Tant que l'écrasante majorité ne sera pas conscient de ce fait, il sera très difficile de construire des choses importantes pour la prospérité des peuples. Les outils et moyens utilisés sont aussi nombreux que variés. Du jeu de hasard aux compétitions sportives internationales, en passant par le cinéma et les nouvelles technologies avec son lot de problèmes, tous concourent à divertir les masses.
Je conclus en citant Alain Soral qui écrit à propos du nouvel ordre mondial de :<< La soumission totale à cette oligarchie spoliatrice qui n’a eu de cesse, depuis plus de deux siècles, d’organiser cette « guerre de tous contre tous » annoncée par Marx, pour parvenir à cette fin. Ou la révolte des peuples enracinés réduits en esclavage, quand ce n’est pas poussés à la misère, contre cette oligarchie nomade aux procédés sataniques menant, pour son seul intérêt, le monde à cet « âge sombre » décrit par la Tradition.>> dans son livre Comprendre l'empire.
<<L'Afrique est sous-développée et stagnante parce qu'elle rejette le développement de toute ses forces. [...]. Tout ce passe, en effet, comme s'il existait une sorte de prescription tacite interdisant formellement de relier directement la situation de l'Afrique au comportement des Africains>>, Axelle Kabou, Et si l'Afrique refusait le développement ? Je la cite parce qu'elle me plaît. En attendant, retournons vers l'essentiel.
Moustapha Kane est étudiant au département de lettres modernes à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar.
PAR Mamadou Oumar Ndiaye
PARTAGEZ LES PRÉBENDES MAIS NE BRÛLEZ PAS CE CHER SÉNÉGAL
Les Sénégalais assistent, impuissants, à la chronique d’un combat mortel annoncé. L’intelligence commanderait de s’arrêter à un moment donné, de dialoguer. Macky et Sonko gagneraient à conclure un deal
Sauf miracle divin, la confrontation est inévitable. Comme deux trains à grande vitesse (Tgv) fonçant l’un vers l’autre sur la même voie et ne pouvant plus freiner, on imagine le choc, terrible, dans un effroyable froissement de tôles tordues et entrelacées, les corps déchiquetés, les cris stridents d’épouvante. Rails arrachés, lambeaux de chair éparpillés à des centaines de mètres à la ronde. Encore une fois, l’horreur dans ce qu’elle a de plus effrayant, de plus nauséeux, de plus terrifiant. Le plus terrible, c’est qu’à l’allure où étaient lancés ces deux trains, aucune force ne pouvait s’interposer entre eux au risque d’être transformée en pâtée. Bref, l’horreur absolue.
De la même manière que le choc entre ces deux Tgv l’était, on peut dire que l’affrontement entre le président de la République, Macky Sall, et son principal opposant, Ousmane Sonko, est inévitable. Sauf intercession divine. Aujourd’hui, la haine entre les deux hommes est si tenace et l’enjeu de pouvoir à ce point âpre, le contentieux à ce point inextricable, que les meilleurs diplomates du monde s’y casseraient la gueule assurément.
Les Sénégalais assistent, impuissants, à la chronique d’un combat mortel annoncé. L’envie d’en découdre est telle des deux côtés que même les messagers de la paix qui se hasarderaient à prôner l’apaisement sont sommés de s’occuper de leurs propres oignons et de se mêler de ce qui les regarde à l’image de ce pauvre Alioune Tine, un des vétérans des droits de l’homme dans notre pays, dont le message d’apaisement est pourtant lucide et plein de sagesse !
Mais voilà, du côté du pouvoir surtout, on ne veut pas entendre parler d’autre chose que d’un procès du principal opposant du moment, Ousmane Sonko, pieds et poings liés et conduit vers l’abattoir des égorgeurs judiciaires. Des égorgeurs aux couteaux encore tâchés du sang de Karim Wade et de Khalifa Ababacar Sall dont les têtes ont été coupées pour avoir constitué des obstacles à la réélection de l’actuel président de la République !
Et voilà que, comme avec l’Hydre de Lerne, ce monstre fabuleux dont les têtes repoussaient aussitôt coupées et qu’avait dû affronter Hercule dans le cadre de ses douze travaux, repousse donc une autre tête dans notre pays sur le chemin non pas d’un deuxième, mais d’un impossible troisième mandat !
Quoi, une tête qui se dresse en travers de ce troisième mandat, pardon deuxième quinquennat ? Egorgeurs judiciaires, à vos couteaux ! Euh, l’ennui c’est que le gibier humain, à force de se débattre, s’est défait de ses liens et refuse de se laisser conduire docilement à l’abattoir. Pis, ce forcené, à force de gesticuler et de se battre, pourrait arracher les couteaux des mains de ses bourreaux ets’en servir pour menacer leur commanditaire !
Qui veut noyer son chien l’accuse de rage et après l’enrichissement illicite et l’escroquerie aux deniers publics ayant servi de prétextes à la décapitation des deux « K », le viol est le motif tout trouvé pour se débarrasser du dangereux opposant Ousmane Sonko, plus grand empêcheur d’obtention d’un troisième mandat. Pour ce faire, monter en épingle une minable accusation de viol portée par une jeune dame fieffée menteuse et livrer l’accusé aux égorgeurs! Sauf que tout ne se passe pas comme prévu…
Il n’empêche, le pouvoir se dit déterminé à aller jusqu’au bout pour faire « juger »Ousmane Sonko etrendre justice à une malheureuse jeune orpheline qui aurait subi plusieurs fois ( !!!) et sans être consentante les assauts d’un obsédé sexuel, mauvais mari —et pour ces raisons disqualifié à diriger ce cher pays qu’on ne saurait laisser entre les mains d’aventuriers. C’est du moins ce que soutiennent les partisans de ce pouvoir. Quel que soit le coût matériel, financier mais surtout humain, qu’importe il faut que ce « violeur » soit jugé pour l’honneur de cette pauvre petite masseuse ! Snif, sortons nos mouchoirs…Et qu’importe si ce procès qui pue le complot politique à mille lieues embrase le pays, qu’importe s’il devait y avoir un tapis de cadavres sur le sol, ce procès se tiendra. L’Etat est déterminé à juger Ousmane Sonko et un Etat, il peut tout. Vous voulez rééditer les manifestations de mars 2021 ? Allez-y donc, on vous attend de pied ferme les gars ! La première fois, vous nous aviez pris par traitrise mais, promis-juré, si vous vous avisez à vous opposer à un procès de Sonko, on va vous ratatiner et les morts d’il y a deux ans seront de la gnognote face à la charcuterie qu’on va faire de vous. Là, nous sommes prêts et impatients d’en découdre : nous avons reçu des chars, des lacrymogènes, des canons à eau et autres instruments en provenance de Chine, de Turquie et d’Israël, avons suréquipé la police et la gendarmerie et battu le rappel des réservistes de ces deux corps tout en procédant à de nouveaux recrutements. Nous ne vous dirons pas si nous avons organisé des milices dans les quartiers mais toujours est-il que quiconque d’entre vous bougera est un homme mort. Bref, le pouvoir a pris toutes ses dispositions pour juger Ousmane Sonko.
« Mortal Kombat »
En face, on trouve des milliers de jeunes surdéterminés qui disent ne pas craindre la mort et se rêvent même en martyrs. Pour eux, quitte à mourir vaut mieux que ce soit pour leur espoir, leur guide, leur marabout Ousmane Sonko plutôt que de crever de faim et de soif dans le désert du Sahara ou de se noyer dans les eaux de la Méditerranée en tentant de joindre l’eldorado européen. Qui remportera cette confrontation inévitable ? Le président Macky Sall et sa soldatesque ou bien Ousmane Sonko et ses fédayins ? Nul ne saurait le dire. La seule certitude c’est que, si les forces de répression pouvaient empêcher un tyran de tomber, Zine-el-Abidine Ben Aly, Hosni Moubarak et le colonel Kadhafi seraient encore au pouvoir sauf à mourir de mort naturelle. Pour ne parler que du continent africain. Car un grain de sable peut toujours gripper la mécanique répressive la plus sophistiquée.
Et l’Histoire nous a montré depuis David et Goliath que force ne rime pas forcément avec victoire ! Et encore, même si, par extraordinaire, une victoire était remportée, elle pourrait être à la Pyrrhus c’est-à-dire obtenue au prix de perte tellement lourdes qu’elle ressemblerait à une défaite. Bref, tout cela pour dire que le président de la République ferait bien de ne pas engager cet ultime combat contre Ousmane Sonko qui risque d’être celui de trop. Car, comme l’a toujours enseigné Me Abdoulaye Wade instruit lui-même par la sagesse ouolof selon laquelle « Noon dou touti », il ne faut jamais mépriser son adversaire ou surestimer soi-même sa propre force !
Gentlemen’s agreement de prédateurs
Par-delà les deux antagonistes de ce « Mortal Kombat », à savoir Ousmane Sonko et Macky Sall, ce qui nous importe avant tout c’est la survie de notre cher pays, le Sénégal, qui est le bien le plus cher dont nous disposons. Il ne faudrait pas qu’il soit sacrifié sur l’autel des ambitions de ces deux hommes ou des politiciens quels qu’ils soient. Dans une vraie démocratie, l’alternance est fortement souhaitable en qu’elle permet une respiration du système et aussi un renouvellement des élites au pouvoir, une régénération de la pensée qui, sinon, a tendance à s’ankyloser, qu’elle empêche aussi l’usure du personnel politique etc. Mais ça c’est valable ailleurs où la démocratie est établie et où on fait la politique surtout pour servir l’intérêt général et améliorer les conditions de vie des populations. Sous nos tropiques, en revanche, on la fait pour accéder au pouvoir de manière à jouir des prébendes et à enrichir sa famille et ses proches. Ce qui fait que, à un moment donné, des politiciens, estimant que le clan au pouvoir a suffisamment bouffé, mobilisent contre lui la population et le « dégagent ». Le temps de s’enrichir au bout d’un ou de deux mandats, d’autres coalitions se constituent pour chasser cette équipe et permettre à une autre de venirse servir. Et ainsi de suite…
Dans ces conditions, bien évidemment, l’intelligence commanderait de s’arrêter à un moment donné, de dialoguer et de se partager le pouvoir. Et donc les prébendes. Cela aurait au moins pour mérite de stabiliser et pérenniser le système et au peuple de profiter des miettes du banquet de ses dirigeants. Pour dire les choses autrement, Macky Sall et Ousmane Sonko gagneraient à conclure un « deal », un compromis historique voire dynamique de partage des prébendes provenant de l’exploitation de notre pétrole et de notre gaz, de la signature de contrats de réalisation de grands travaux d’infrastructures dites structurantes, de l’octroi de licences, de partage du foncier et autres moyens de prédation, l’essentiel étant qu’ils ne brûlent pas notre cher Sénégal !
Et ce gentlemen’s agreement de prédateurs vaut bien une messe…pardon un procès, celui pour « viols » d’Ousmane Sonko, qu’il faut jeter aux orties. Mais pourvu qu’on ne nous agonise pas d’injures comme le pauvre Alioune Tine !
par Félix Atchadé
LEÇONS DE L’ESCAPADE DE MARINE LE PEN AU SÉNÉGAL
Le geste de Macky Sall n’est intelligible qu’à la lumière de sa situation politique. En recevant la chef du Rassemblement national, le président prouve qu’il ne recule devant aucune abjection pour tenter de s’offrir une nouvelle alliée à l’international
Pendant que les Français manifestaient par milliers aux quatre coins du pays contre la réforme des retraites du gouvernement Borne, Marine Le Pen (MLP) était au Sénégal. Du lundi 16 janvier au jeudi 19 janvier 2023, elle a sillonné le nord-ouest du pays de la Teranga[1]. Cette visite officielle l’a conduite à Richard Toll dans une exploitation agro-industrielle appartenant au milliardaire franco-sénégalais et résidant suisse Jean Claude Mimran ; à Saint-Louis puis à Dakar où elle s’est rendue au quartier général des éléments français du Sénégal [2] et dans le plus grand Centre hospitalier universitaire (CHU) du pays. Le point d’orgue de ce déplacement a été l’audience que lui a accordée le président sénégalais, Macky Sall, au palais de la République de l’avenue Léopold Sédar Senghor à Dakar. L’échange en tête-à-tête qui a duré une heure est une première. Jamais un président sénégalais n’avait jusqu’à ce jour accepté une rencontre avec les représentants de l’extrême droite française. Macky Sall rejoint ainsi le feu autocrate Idriss Deby qui avait reçu MLP en 2017 et Félix Houphouët-Boigny qui avait reçu Jean-Marie Le Pen en 1987, pour ne parler que de ceux-là. Dans le passé, les nombreuses tentatives de mettre en œuvre ce type de rencontres au Sénégal ont lamentablement échoué. Faisant le compte rendu de cette rencontre dans une interview exclusive au directeur du groupe de presse privé sénégalais Emedia (radio, télévision, quotidien et site internet), madame Le Pen a dit avoir eu des « convergences » avec un « homme charmant » grâce à leur attachement commun à la « souveraineté ».
Le voyage de MLP a été préparé dans la plus grande discrétion et n’a été annoncé par le quotidien français l’Opinion que le 16 janvier, jour de son départ de France. Dans l’article qui en parle, le séjour au Sénégal est décrit comme une étape dans sa préparation à « l’exercice du pouvoir ». Dans ce même journal, dans une tribune, elle a décrit les objectifs de sa visite, les thèmes à aborder et ses réflexions sur les relations franco-africaines. Le diagnostic et les propositions sur la situation économique et sociale du continent africain et du Sénégal en particulier que fait Marine Le Pen ne présentent pas une grande originalité. Elle dénonce l’insertion primaire de l’Afrique dans le commerce international, les rapports de domination entre l’Union européenne et les pays Afrique Caraïbes et Pacifique (ACP). Elle préconise pour le continent une industrialisation, plus de respect, une place de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et qui sera occupé par le Sénégal. À l’instar de ses prises de position en France où elle déclare être contre la réforme actuelle des retraites, elle est vent debout contre les actions des salariés et de leurs syndicats qui la contestent, elle promet monts et merveilles en matière de politique africaine de la France tout en maintenant les instruments de la politique impérialiste française actuelle (opérations militaires, franc CFA/ECO, francophonie francocentrée…). Rappelons également que MLP avait proposé, parmi d’autres mesures abjectes, d’interrompre l’Aide publique au développement versée au Mali en rétorsion aux agissements du pouvoir de ce pays. Cette proposition avait d’ailleurs été reprise par Emmanuel Macron.
Macky Sall a franchi le Rubicon en recevant Marine Le Pen. Les diatribes xénophobes dirigées notamment contre les musulmans de la chef du Rassemblement national l’ont définitivement rendue infréquentable pour de nombreux Sénégalais dans la diaspora comme à l’intérieur du pays. Le geste du président sénégalais n’est intelligible qu’à la lumière de sa situation politique. Après dix ans de pouvoir, il a ruiné son crédit et peine à impulser une mobilisation populaire autour de sa personne et de ses mots d’ordre. Malgré cet isolement, il veut imposer en violation de l’esprit et la lettre de la Constitution, sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Pour ce faire, il gouverne dans la répression. Les journalistes, les militants associatifs et politiques sont ses cibles privilégiées. Ils sont des dizaines à croupir en prison pour des motifs qui sont la marque des régimes autoritaires. En recevant la chef du Rassemblement national, le président sénégalais prouve qu’il ne recule devant aucune abjection pour tenter de s’offrir une nouvelle alliée à l’international. Les amis étrangers ne sont jamais assez nombreux quand il faut réprimer les populations dans le silence de la communauté internationale. Les communistes profitent de cette occasion d’ailleurs pour renouveler leur soutien aux forces démocratiques et progressistes en lutte contre les abus précités.
Avec cette visite, Marine Le Pen et l’extrême droite française franchissent un nouveau cap. Ceci est sans doute la résultante de ralliements de milieux économiques en France et en Afrique. Philippe Bohn, ex-monsieur Afrique d’Airbus, ancien président d’Air Sénégal et condamné en 2021 par la justice française au sujet d’une affaire concernant la compagnie Aigle Azur est l’expression concrète de ce rapprochement. Bien qu’Emmanuel Macron et les réseaux qui lui sont proches sont restées d’un mutisme assourdissant à ce sujet, il est certain que le pouvoir français a été informé en amont de cette visite. Dans ce cas comme sur d’autres sujets, cela pourrait être motivé par des calculs politiciens sordides participants à continuer à faire de l’extrême droite son « meilleur ennemi » tout en reprenant une partie de son programme. C’est extrêmement dangereux. Il est du devoir des communistes et des autres forces de gauche et démocratiques de nos deux continents de mettre fin à ce jeu de dupes et de faire grandir la perspective d’un véritable changement de société prenant en charge les défis économiques, sociaux et environnementaux.